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Le marché financier de l'UEMOA et le financement des entreprises burkinabe

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par Ezéchiel Josias DJIGUEMDE
Université libre du Burkina - Maitrise 2007
  

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CONCLUSION GENERALE

C'est dans le contexte de la dévaluation du franc CFA intervenue le 12 janvier 1994, qu'une nouvelle dynamique est née au sein des Etats de l'UMOA tendant à la consolidation d'une Union économique et d'un Marché Financier autour de l'Union Monétaire qui les liait depuis les indépendances en 1960.

Toutefois, pour éviter les écueils notés dans les impulsions régionalistes précédentes, du fait de législations nationales divergentes, les préalables à la création de ce Marché Financier ont cette fois bien été pensés. Il a fallu pour cela, procéder à quelques abandons de souveraineté pour créer un cadre juridique et comptable commun aux différents Etats. La mise en place d'un droit uniforme des affaires dans le cadre de l'Organisation pour l'Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique (OHADA) et celle du Système Comptable Ouest Africain (SYSCOA), après l'élaboration d'un droit uniforme pour les banques et établissements financiers et les sociétés d'assurance, ont été des jalons majeurs dans la préparation et l'accompagnement de l'avènement d'un Marché Financier sous-régional.

Malgré la création du Marché Financier Régional qui vise les objectifs de contribuer à la diversification du secteur financier, de mobiliser les ressources longues nécessaires au financement de la production et de l'investissement des entreprises et enfin de favoriser l'intégration régionale, l'on ne constate pas un engouement des entreprises burkinabé pour ce Marché.

Au terme de notre étude, nous pouvons noter que le Marché Financier a favorisé : de nouvelles opportunités de financements offerts aux entreprises ; une augmentation des ressources mobilisées par les entreprises ; une réduction des coûts d'intermédiation financière.

Mais ce cadre favorable au développement des entreprises reste perturbé par le manque de volonté politique dans le développement du Marché, le manque de culture boursière des populations, la méconnaissance du Marché Financier de l'UEMOA en elle-même, etc.

S'agissant de l'offre boursière, il y a lieu de noter que celle de la BRVM est vraiment limitée. Il nous est donné de constater que celle-ci n'organise qu'un marché comptant d'actifs financiers. Il n'y est donc pas organisé un marché à terme, ni un marché dérivé (options), encore moins un marché d'actifs physiques (matières premières minières et agricoles) ou d'actifs monétaires (change). On imagine aisément l'intérêt de ces types de marché dans l'intégration régionale et dans l'économie ouest africaine. Outre le fait qu'un marché de matières premières minières et agricoles auraient constitué un lieu d'échange de produits de la sous région non inscrits à la côte des bourses des pays développés du Nord comme le phosphate, l'arachide, le mil, l'huile de palme, la banane, etc. alors qu'ils font l'objet d'un commerce très important entre pays du Sud (Afrique, Asie et Amérique Latine), un marché à terme de ces types de produits mettrait fin à la spéculation passive dont sont victimes les agriculteurs et les Etats de la sous région pour les produits cotés comme le coton et le cacao. Ainsi un agriculteur burkinabé ou l'Etat burkinabé pourrait acheter des options de vente de coton au moment où le cours est favorable ou vendre à terme son coton à une industrie textile de la sous région ou encore profitant de l'interpénétration des marchés, trouver un acheteur en Afrique du Sud, en Asie ou en Amérique Latine.

Par rapport à la demande de ressources financières, il y a lieu de souligner que la nature des demandeurs est assez particulière en ce sens que, d'une part, les entreprises publiques et les Etats sont ici habitués à des subventions et à des crédits à taux concessionnels (0 à 2%) de la part d'agences de développement et d'organismes régionaux ou internationaux de coopération, et d'autre part, l'écrasante majorité des entreprises privées n'ont ni la taille, ni les moyens de prétendre aux opportunités qu'offre la bourse. En fin de compte, hormis les Etats, la grande majorité des intervenants à la BRVM sont des filiales de multinationales.

Mais c'est là où se trouve la difficulté, car comme le rappelait M. Jean-Paul Gillet, Directeur Général de la BRVM, « il y a un potentiel important d'entreprises qui pourraient lever des capitaux sur le marché financier 19(*)».

Les barrières sont élevées pour les demandeurs de ressources du fait des conditions exigées pour entrer à la BRVM. Le nombre réduit des Sociétés de Gestion et d'Intermédiation (SGI) intermédiaires du Marché ne permet pas encore de faire jouer à fond la concurrence entre elles. Dans beaucoup de pays (en dehors de la Côte d'Ivoire, du Bénin et du Sénégal), il n'y en a qu'une seule.

Le phénomène qui s'exerce autour des privatisations des grandes entreprises nationales d'eau, d'électricité ou de télécommunication est assez troublant. Non seulement, les Etats de la sous-région se plient aux diktats des multinationales étrangères mais encore, lorsqu'ils arrivent à un accord, c'est avec des entreprises publiques de l'ex puissance coloniale construisant ainsi un sentiment de recolonisation au sein de la population. Or, que n'eût il été plus judicieux d'ouvrir le capital de ces sociétés nationales à l'épargne publique sous la houlette d'hommes d'affaires de la sous région.

Au vu de cette analyse, certaines actions sont à prendre en compte pour une véritable relance de notre Marché Financier et concernent principalement: la diversification des produits offerts par le marché boursier et l'élargissement des cibles, la révision des conditions d'accès, la mise en place de mesures fiscales incitatives et la reforme sur les garanties.

Les autorités monétaires de l'Union ont fait preuve de beaucoup d'audace et de prospective en créant le Marché Financier de l'UEMOA. Cette dernière est sans aucun doute un outil important dans la mobilisation de l'épargne publique sous régionale. Toutefois, comme beaucoup d'instruments économiques et financiers, elle est une pâle copie de ce que fait l'Occident sans tenir compte du contexte économique de la sous région. En cela, elle manque d'originalité et de perspectives. Etant donné que l'évolution de l'économie africaine a vu émerger un secteur informel très dynamique et qui malheureusement aujourd'hui encore tarde à être encadré et canalisé vers les objectifs de développement du continent, le modèle boursier qui doit être proposé aux africains doit être revu. Ceux qui l'ont compris avant ont mis en oeuvre le concept de micro-finance qui a beaucoup aidé au financement de micro-projets et au captage de la petite épargne. Il est temps de créer la micro-bourse qui serait le modèle Africain du Marché Financier. De même, l'ambition de la BRVM doit aller au delà des valeurs mobilières, elle doit embrasser le marché des actifs physiques (matières premières minières et agricoles) où la spéculation est entrain de porter préjudice à nos économies. Les conditions de faisabilité du nouveau modèle boursier à proposer aux africains feront sans doute, l'objet de débats.

* 19 Babacar NDIAYE (Page consultée le 05 mars 2007), Histoire récente : Les difficultés d'ancrage de la bourse régionale des valeurs mobilières de l'UEMOA dans les moeurs économiques ouest-africaines, [En ligne]. http://fr.pekea-fr.org/comm/10-7-B-NDIAYE.html.

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