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Comment les entreprises gèrent le risque de change et de taux d'intérêt

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par Djigui Joseph DIABATE
HECI / ESCEM - Mastere Finance 2008
  

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Chapitre 2 : Gestion pratique du risque de taux de change

Ce chapitre retrace les concepts et outils de gestion de risque de taux de change, et la nécessité d'une gestion, à travers des instruments, afin de pouvoir mieux appréhender les rouages.

A. Nécessité d'une gestion de risque de taux de change

Le commerce internationale, étant fortement lié, et dépendant du taux de change, dès lors qu'une entreprise ou un opérateur économique opère à l'international, elle est confrontée à la notion de ce taux de change, qui est très déterminant pour ses activités.
A l'instar du marché des taux d'intérêt, le marché des changes, est également un marché qui n'est pas épargné au risque. En effet, les entreprises dès qu'elles opèrent à l'international, elles sont confrontées au taux de change, qui est le déterminant principal du commerce international. Par ailleurs, le taux de change met en exergue un véritable marché, celui des changes, qui est également confronté à une volatilité des cours de devises à long terme, qui s'explique par la parité du pouvoir d'achat et le statut des relations économiques (économiques, financières, et monétaires), entre un pays et un autre pays étranger. En d'autres termes, les déficits commerciaux et courants qui évaluent la parité de pouvoir d'achats entre les états sont d'une part à l'origine de l'instabilité des taux et d'autre part, l'instauration d'un flottement de monnaies depuis les années 1970, et l'inflation induite. A court terme, des facteurs financiers tels les politiques économiques, et les actions des autorités monétaires.
Cependant, cette instabilité des taux affecte tous les acteurs de ce marché, les opérateurs économiques, les touristes, les entreprises, les institutions.
Au niveau des entreprises, champ d'étude de notre recherche, ces fluctuations représentent deux types de risque : le risque de transaction, et le risque de perte de compétitivité.
Le risque de transaction : les opérations internationales d'importation/exportation, comportent généralement des délais de paiement ou de règlement. Pendant ces délais, l'instabilité des taux de changes peut affecter plus ou moins le montant des factures qui seront converties en monnaies locales, on parle de risque de transaction
Le risque de perte de compétitivité : le risque des taux de change peut affecter plus ou moins la compétitivité de nos produits, qui peuvent être plus ou moins chers pour nos acheteurs étrangers, selon la monnaie de ces derniers : on parle donc d'un risque de perte de compétitivité.

Ainsi, face à ces risques éventuels sur ce marché des changes, il existe à l'instar des autres marchés, des techniques, des outils et instruments, qui permettent aux entreprises et acteurs de ce marché, d'en atténuer les conséquences de cette variation des taux de change.
Ces techniques consistent à réduire ou à annuler le risqué lié aux positions de change par le biais de méthodes internes au sein des entreprises ou externes en transférant la gestion du risque de change à des organismes financiers ou bancaires.

B. INSTRUMENTS DE COUVERTURE INTERNES

Sur le marché des changes, il existe notamment des instruments de couverture, qui sont soit réalisés en interne (par l'entreprise, à travers son comité de gestion de risque) ou en externe (par des organismes bancaires, des assurances ou des cabinets...)


B.1 INSTRUMENTS DE COUVERTURE INTERNES

Dans ce paragraphes, nous déterminerons les méthodes internes, qui sont définis et établies par les entreprises en interne.

1. LE CHOIX DE LA MONNAIE DE FACTURATION



Il s'agit de déterminer la monnaie qui sera libellée dans le contrat de vente ou d'achat à l'international, entre les parties liées au contrat, c'est-à-dire la monnaie dans laquelle l'opération sera facturée. Le choix d'une monnaie par rapport à une autre permet de minimiser le risque. Deux possibilités s'offrent alors, le choix de la monnaie nationale ou le choix d'une devise étrangère. Pouvoir choisir la monnaie qu'on trouve idéale, peut être fonction de son pouvoir de négociation, sa notoriété, son influence dominante. La monnaie choisie, pourrait être favorable ou défavorable pour l'une ou l'autre des parties, ou également les deux parties. Dans la généralité des cas, les PME, préfèrent facturer leurs exportations ou régler des factures dans la monnaie locale, qui par conséquent fait peser des risques pour la partie étrangère. Ainsi, l'entreprise étrangère pourrait accepter cette monnaie locale comme choix de la monnaie de facturation, à condition, que l'autre partie soit en position de force (prix intéressants, délais de règlements raisonnables, qualité irréprochable, service après vente ), ou propose des services en plus comme le transport à ses frais, la maintenance...
Cependant, au niveau de la facturation du choix de la devise, il peut s'avérer que la devise choisie, ne soit la monnaie locale de l'une des parties. On peut donc choisir une devise, selon certains paramètres. Entre autres, la législation des changes d'un pays, la localisation géographique (le cas de certains pays regroupés au sein d'une monnaie commune), ou les difficultés pour se procurer une devise auprès des banques dans certains pays.
Cependant avant de choisir la monnaie qui serait profitable pour l'une ou l'ensemble des parties, il revient de façon idéale, à peser le pour et le contre. Cette technique présente donc des avantages et des inconvénients pour ces parties.


1.1 Avantages :

Facturation en monnaie locale :
Le risque de change est inexistant : vous connaissez le montant exact de l'encaissement dès la conclusion du contrat.
La facturation en monnaie nationale offre des facilités au niveau comptable. Les opérations avec l'étranger sont comptabilisées comme des opérations nationales.
L'entreprise peut éviter une réduction potentielle de sa marge bénéficiaire suite à une évolution défavorable des cours de change.
Facturation en devise :
L'acheteur dispose d'une base de comparaison en ce qui concerne le prix.
Des financements en devises à taux attractifs sont possibles.
La facturation en devises donne une image de professionnalisme.
Concéder la facturation en devises peut donner la possibilité de négocier sur un autre point important du contrat (comme, par exemple,  la loi et le tribunal compétent en cas de litige).
L'entreprise peut bénéficier d'une évolution favorable des devises.

1.2 Inconvénients :

Facturation en monnaie locale :
Il y a transfert du risque de change sur l'autre partie, élément qui peut bouleverser le rapport de force dans la négociation.
La négociation peut s'avérer difficile suite à la méconnaissance du cours de la monnaie de transaction.
Perte potentielle liée à une évolution favorable de la monnaie étrangère qui aurait été choisie pour le contrat.
Une tarification en monnaie nationale est souvent accompagnée de clauses d'indexation rendant la protection illusoire.
Facturation en devise :
Une  politique de gestion du risque de change peut devoir être mise en place.
La facturation en devises apporte des lourdeurs comptables, les comptes clients se présentant en devises
L'entreprise peut souffrir d'un bénéfice réduit suite à une variation des cours de change non-avantageuse ou encore au coût de la protection de change.

2. LE TERMAILLAGE

Le termaillage est une technique de couverture, qui permet d'influencer les encaissements et décaissements des devises étrangères, selon l'évolution anticipée des cours sur le marché des changes, en les accélérant ou les retardant, dans le respect des clauses de ce contrat.
Cette technique permet de faire varier les dates ou délais de paiement, afin de bénéficier de l'évolution des cours à son profit. Il est caractérisé par un décalage des dates de paiement essentiellement
Ainsi, lorsqu'un exportateur anticipe une appréciation de la devise de facturation, il retarde la date de règlement de sa créance. Par contre, lorsqu'il anticipe une dépréciation de la devise, il accélère la date de règlement.
Inversement pour l'importateur, lorsqu'il anticipe une appréciation de la devise dans laquelle il achète une marchandise, il anticipe son règlement. Et quand il anticipe une dépréciation de la devise d'achat, il retarde le décaissement.
L'inconvénient de cette technique, c'est qu'elle peut engendrer des couts financiers en termes de trésorerie pour l'une des parties, au profit de l'autre, et par ailleurs, affecter les relations commerciales entre les acteurs.

3. LES CLAUSES D'INDEXATION

Pour se protéger contre des variations de la devise de facturation, il existe des clauses, appelées clauses d'indexation, qui permettent aux deux parties, acheteurs et vendeurs, de prévoir de façon contractuelle les modalités du risque de changes.
Ainsi, il existe donc un bon nombre de clauses à ce sujet, dont on ne pourrait pas idéaliser l'une ou l'autre, mais qui, par contre permettre d'atténuer les conséquences.
Les principales clauses d'indexation, les plus fréquemment utilisées sont :

3.1 Les clauses d'adaptation des prix, proportionnelles aux fluctuations des cours de change :
Au moment de la signature du contrat, détermine la valeur des marchandises, dans sa monnaie locale. Si le coût de facturation de la monnaie augmente, le prix de l'exportation est augmentée pour l'acheteur, sur la base du nouveau taux de change, et c'est lui, qui supporte donc le risque de change.

3.2 Les clauses d'indexation « tunnel » :
Acheteur et vendeur, fixent une limite de taux de variation de la monnaie de facturation, c'est-à-dire un cours de change minimum, et un autre maximum, dans laquelle, toute variation dans cette fourchette, n'a aucun incidence sur les prix. Par contre en dehors de cette limite, le prix est revu soit à la hausse ou à la baisse, selon les clauses du contrat, proportionnellement à ladite variation.

3.3 Les clauses de risque partagé :
Dans ce contrat, il est question de la solidarité des acteurs (acheteur et vendeur), quant au partage du risque de fluctuation des cours.

3.4 Les clauses multidevises :
Ces clauses permettent de libeller le montant de l'opération en plusieurs devises, et c'est à l'échéance du contrat, que l'une des parties choisit la devise de règlement.

3.5 Les clauses d'indexation sur une devise ou un panier de devise :
Dans cette clause, les parties déterminent une devise tierce, qui sera la devise de facturation. Cette clause répercute le risque de change sur les deux parties

3.6 Les clauses d'option de devises :
Elles permettent de se fixer sur un commun accord, une autre devise, dans la mesure ou la devise du contrat, de départ, serait supérieure ou inférieur à un certain cours de change. Ainsi, si la devise de contrat est en dehors d'un certaine limite de variation, la nouvelle devise de facturation est serait l'autre devise, qu'on pourrait appeler devise secondaire.


Ainsi, nous avions pu énumérer une panoplie de clauses, qui permettent d'atténuer le risque, l'annuler ou le partager entre les acteurs. Cependant l'une ou l'autre de ces clauses, pourrait être favorable ou défavorable pour l'une des contractants de ce contrat. Il revient donc à pouvoir peser le pour et le contre de chacune des clauses avant de déterminer, celle qui permettrait de couvrir son opération, en tenant compte de plusieurs éléments : l'anticipation et l'évolution historique des coûts, la monnaie de facturation, le laps de temps entre la signature du contrat de vente ou d'achat et la date de règlement...



4. LES COMPENSATIONS INTERNES

Ils représentent un instrument de couverture selon lequel les entreprises compensent leurs encaissements et leurs décaissements dans une même monnaie, dans le but de limiter ou atténuer le risque de change. Cette technique consiste à supprimer les transferts de devises inter-sociétés, en rationnalisant les flux d'entrées et de sorties de devises à l'intérieur.
Par conséquent le règlement d'une devise sera affecté au paiement d'une dette, dans la même unité monétaire. Ainsi, l'entreprise, afin de disposer de d'entrées pour régler les sorties, doit par ailleurs agir sur les délais de paiement, et dates de règlement.
Aussi, elles peuvent consister à procéder à une compensation des positions de change réciproques entre deux entités d'un même groupe, généralement des multinationales

5. LES SWAPS DE DEVISE

Un swap de devises est un instrument financier grâce auquel deux opérateurs, soit un importateur ou exportateur par exemple, procèdent à des échanges de capital et de taux d'intérêt dans deux devises différentes, et s'engagent contractuellement à effectuer de façon régulier des paiements qui correspondent aux intérêts, et à se rendre le montant échangé au terme de la période. Dans la pratique, la banque interagit dans ce système en tant qu'intermédiaire

B.2 INSTRUMENTS DE COUVERTURE EXTERNES

En plus des instruments de couverture internes, il existe également des instruments externes, qui sont élaborés et mis en place en externe, par d'autres structures, autre que l'entreprise.

1. L'ASSURANCE CHANGE

Définition et caractéristiques

Ce sont des assurances que des organismes externes proposent aux entreprises pour leur permettre une couverture quant à leurs opérations d'exportations ou d'importations. Ces assurances ont pour objectif de protéger les entreprises, quant à des variations des cours de change, qui peuvent leur être défavorables. Ces assurances sont générales et variées. Elles peuvent concerner des opérations ponctuelles ou également régulières. Elles peuvent aussi couvrir des opérations de paiement depuis la signature du contrat, jusqu'à la date de règlement. Comme toutes assurances, elles comportent des clauses, sur une base contractuelle, qui permettent de bénéficier d'un cours favorable, ou aussi d'un cours garanti. Ces polices d'assurance de change, permettent de conserver la maîtrise du risque de change, sans être engagé, si l'offre n'est pas retenue, tout en profitant d'une évolution favorable de la devise.
2. LA COUVERTURE SUR LES MARCHES DE CHANGE A TERME

1. Définition et caractéristiques

Cette technique est la technique la plus utilisé par les entreprises, pour essentiellement des raisons de simplicité. Elle est basée sur un échange de devise entre contre une autre, autour d'un cours comptant fixé avec livraison simultané, à une date convenue.
Deux options sont donc possible :
L'achat à terme (pour couvrir des importations) :
Un importateur pour se couvrir contre un risque de change, lié à une appréciation d'une devise, achète à terme des devises correspondant au montant qu'il doit à l'exportateur, et sait donc avec précision le montant qu'il devra payer à terme, sur la base d'un cours à terme acheteur dont la formule est la suivante.
Soit A et B, deux devises différentes

1 + ((nombre de jours * taux acheteur B)/360)

1 + ((nombre de jours * taux vendeur A)/360)


CAT A/B acheteur = spot A/B acheteur *

La vente à terme (pour couvrir des exportations) :
Un exportateur pour se couvrir contre un risque de change, lié à une dépréciation, d'une devise vend à terme à sa banque la créance qu'il doit recevoir de l'importateur, ainsi il fixe le montant qu'il devra recevoir à terme dans l'unité monétaire nationale, sur la base d'un cours à terme vendeur dont la formule est la suivante.
Soit A et B, deux devises différentes
CAT A/B vendeur = spot A/B vendeur *

1 + ((nombre de jours * taux vendeur B)/360)

1 + ((nombre de jours * taux acheteur A)/360)



Cette couverture, revient à fixer à une date présente, c'est-à-dire aujourd'hui, des cours de change à une date future, soit en vendant ou achetant à terme des devises auprès d'une banque. Cependant ces contrats sont des contrats fermes, et l'importateur/exportateur ne peut bénéficier d'une évolution favorable des cours.
En termes de commerce international, cet instrument de couverture est le plus utilisé, et par conséquent comme les autres instruments, présente des avantages et des limites.

1. Avantages :
Se couvrir sur le marché de change à terme, permet de se fixer un cours garanti à l'avance, et n'engage aucun suivi administratif. Aussi cette technique est très souple, puisqu'elle permet de se couvrir sur de nombreuses devises.

2. Inconvénients :
Cette technique est basée sur un contrat ferme, qui ne permet donc pas de bénéficier d'une évolution qui pourrait s'avérer favorable. Il n'ya donc pas de négociation, même au niveau du cours qui est déjà garanti. Il revient donc d'assumer ses engagements sans aucune négociation ou remise en cause.
Cette technique présente aussi un risque dans une certaine mesure, en cas de non paiement par exemple de l'acheteur ou d'une résiliation du contrat, qu'on appelle risque de retournement du terme. C'est le cas d'un contrat établi en devises qui a été conclu entre un acheteur et un vendeur pour une marchandise, avec un délai de paiement. Ainsi pour se protéger, le vendeur vend à sa banque des devises qu'il doit normalement recevoir comme convenu le jour de règlement, et à ce jour, l'acheteur refuse de payer la marchandise ou résilie le contrat. Malheureusement la vente de devise réalisée avec la banque est un contrat ferme et à terme, et si la devise s'apprécie sur le marché, il est fort possible que le vendeur en question soit obligé d'acheter au comptant des devises à un prix plus élevé que celui stipulé dans le contrat de vente à terme à la banque pour assumer sa responsabilité vis-à-vis de la banque

3. Exemple

Prenons le cas d'une entreprise Française spécialisée dans la fabrication d'huile, et qui importe des graines à une entreprise Américaine.
Elle effectue une commande de 2 000 000 USD. Sur le contrat, le délai de règlement est estimé à 3 mois.
Les cours sur le marché sont les suivants :
Cours au comptant EUR/USD : 1,1550 - 1,1555
Cours à 3mois EUR/USD : 1,1530 - 1,1535
L'importateur Français décide de se couvrir à terme, et achète auprès de sa banque des dollars USD à la banque. Il s'assure donc d'un montant à payer : 2000000/1,1530 = 1734605.
Si deux mois plus tard, le cours est 1,1535EUR/USD, l'importateur aurait payé aux Américains 2000000/1,1535 = 1733853, ainsi, il aurait réalisé une perte, car ce montant serait supérieur à celui qu'il s'était engager à payer à la banque
Par contre si deux mois plus tard le cours est 1,1525, l'importateur aurait déboursé vis-à-vis de l'exportateur 2000000/1,1525 = 1735357. Ainsi, il aurait réalisé un gain, car ce montant serait inférieur à celui qu'il s'était engagé à payer à la banque.

Cet exemple permet donc de voir dans quelle mesure la couverture à terme selon l'évolution des cours pourraient être favorable ou défavorable.

3. LA COUVERTURE SUR LE MARCHE MONETAIRE

1. Définition et caractéristiques

La couverture sur le marché monétaire s'effectue à travers deux voies : les emprunts ou les prêts en devises, afin de pouvoir équilibrer les positions de change, selon une importation ou une exportation.
Les prêts en devises :
Ils permettent à un importateur qui a une position courte en devises (c'est-à-dire un excédent de dettes en devises), d'acheter des devises sur le marché par emprunt, et par la suite de les placer jusqu'au jour d'échéance du contrat d'importation. En d'autres termes, prenons le cas d'une entreprise Européenne, qui souhaite acheter à terme des dollars pour couvrir son risque sur des importations à des fournisseurs Américains payables dans 3 mois. Acheter à terme des dollars équivaut pour elle à vendre des euros contre des dollars. La banque doit donc garantir un cours pour ces euros qu'elle achète à son client. Pour garantir ce cours aujourd'hui, tout en évitant de subir un risque de dépréciation future de l'euro contre le dollar, la banque va réaliser les opérations suivantes, pour l'importateur Européen :
Emprunter aujourd'hui des euros sur 3 mois.
Changer immédiatement ces euros contre des dollars
Placer les dollars obtenus sur six mois.
A l'échéance, la banque va récupérer les dollars placés et les livrer à l'importateur.

Les emprunts en devises ou avances en devises :
Pour un exportateur qui a une position longue en devise (c'est-à-dire qu'elle a un excédent de devise en créance), va emprunter sur le marché des devises correspondant à une créance qu'il doit recevoir de la part de son client, et les vendre dur le marché comptant pour obtenir de la monnaie locale

2. Exemple

Prenons le cas d'une couverture sur le marché monétaire, concernant un exportateur
Une société Française qui souhaite se couvrir quant à des ventes d'une valeur de 1000000 USD aux USA payables sur 6 mois.
Cours comptant USD/EUR : 0 ,80192  / 0,80353
Taux du dollar 6 mois: 4,25% / 4,3%
Taux de l'euro 6 mois: 2,75% / 2,8%
Ainsi, l'exportateur va emprunter des dollars pour 6 mois. Quelle somme doit-il emprunter pour avoir à terme 1000000 USD ?
Dans un premier temps, la banque va emprunter des dollars, c'est-à-dire les acheter au cours vendeur, qui est de 4,3% :
La somme à emprunter est : 1000000/ (1 + (180*4,3%)/360)) = 978952 USD
Ensuite elle va changer cette somme contre des euros : 978952 * 0,80353 = 786618 EUR
Et après, elle va placer les euros sur le marché, la somme rapportée sera la suivante :
786618 * (1 + (180 * 2,75%)/360 )) = 797433,9975 EUR

Cependant le recours à ce moyen de couverture sur le marché monétaire, est fonction de plusieurs paramètres, principalement la position de change en devise, afin de d'équilibrer sa trésorerie en devise, et pouvoir gérer les excédents de dettes ou de créances. Au delà de cet aspect de position de change, il ya aussi le différentiel de taux d'intérêt entre le financement en devise et celui dans la monnaie locale. Si ce différentiel est trop important l'opération ne vaudra sans doute pas la peine d'être mis en place, le cours de change réellement supporté par l'entreprise étant trop important alors.

4. LES OPTIONS DE DEVISE

1.Définition
Au niveau des options de devises, on distingue les options d'achat et les options de vente de devises.
L'acheteur d'une option de devises, acquiert le droit et non l'obligation d'acheter un certain montant en devises à un prix déterminé à l'avance, appelé prix d'exercice jusqu'à ou à une certaine échéance, qu'on appelle date d'exercice, contre le paiement d'une prime.
Le vendeur d'une option de devises, acquiert le droit et non l'obligation de vendre un certain montant en devises à un prix déterminé à l'avance, appelé prix d'exercice jusqu'à ou à une certaine échéance, qu'on appelle date d'exercice, en encaissant une prime.
Lorsque l'option ne peut qu'être exercée à échéance, on parle d'options Européennes. Les options Américaines, sont celles qu'on peut exercer à tout moment pendant toute la durée de vie du contrat jusqu'à échéance.
Le droit d'acheter une devise s'appelle un Call, et le droit de vendre une devise s'appelle un Put. Une option que ce soit pour un Call ou un Put, peut être dénoué en trois voies :
L'acheteur de l'option peut abandonner son option s'il trouve avantageux pour lui d'acheter ou de vendre des devises sur le marché des changes.
Par contre il peut exercer son option, s'il trouve désavantageux pour lui de se tourner vers le marché des changes pour acheter ou vendre des devises.
Si l'entreprise n'a pas encore exercée son opération commerciale, et que celle l'option a encore une valeur positive, il peut alors vendre cette option.

Dans le cadre des opérations d'importation/exportation, un importateur qui souhaite se protéger d'une évolution du cours de la devise dans laquelle il est facturé, achète une option d'achat de devises.
L'importateur peut exercer son option, selon son gré, si le cours de la devise a fortement évolué à la hausse, et est supérieur à celui de l'option. Par contre, si le cours de la devise, est en baisse par rapport à celui de l'option à l'échéance ou une certaine période de l'échéance, il n'a donc pas intérêt à exercer son option.
Un exportateur achète quant à lui une option de vente de devise pour se protéger quant à une baise de la devise dans laquelle est facturé le client. Si le cours de la devise a augmenté, et qu'il est au dessus de celui de l'option, il a intérêt à exercer son option. Par contre, si le cours de la devise est en dessous de celui de l'option, il n'a pas intérêt à exercer son option, et à se tourner sur le marché comptant pour changer ses devises.
On pourrait en quelque sorte assimiler l'option à un « joker ».

Comme nous l'avions vu, un peu plus haut, les options sont articulées autour d'un prix, qui correspond à la prime, qui est composé de leur valeur intrinsèque et de leur valeur temps.
La valeur intrinsèque est la différence entre le prix d'exercice et le prix de l'actif sous-jacent, c'est-à-dire la devise. Cette valeur n'est jamais négative. Cependant, si le prix d'exercice d'un call est supérieur ou inférieur au prix du support, la valeur intrinsèque est donc nulle.
La valeur temps représente la probabilité de gain de la valeur intrinsèque. Cette valeur temps représente le risque pris par le vendeur. Plus l'échéance est lointaine, et plus la devise est volatile, plus la valeur temps est importante

2. Exemple :
Prenons le cas toujours d'un importateur Français qui souhaite se couvrir d'une appréciation du dollar vis-à-vis de l'euro par le biais d'une option d'achat qu'il achète. Il achète des matières premières pour 1000000USD payables sur 3 mois
Les conditions de l'option sont :
Prix d'exercice : 1EUR = 1,500 USD
Echéance 3 mois
Prime : 2%

Pour bénéficier de cette option, l'importateur va payer une prime qui correspond à 3% de l'opération. Ce qui revient à :
1000000*2% = 20000 USD, et équivaut à 20000/1,5 = 13333 EUR.
L'importateur va donc supporter un cours maximal, qui correspond au montant de la commande renvoyé en euro, au cours dont il pourra bénéficier par le biais de cette option, plus la prime
Coût maximal = 1000000/1,5 + 13333 = 680000EUR
A l'échéance, trois cas peuvent se présenter à lui, une appréciation ou dépréciation du dollar, ou le dollar reste échangé
Le dollar s'apprécie : 1EUR=1,45 USD, 1000000/1,45 = 689655EUR. Ce montant étant supérieur au coût maximal, il a donc intérêt à exercer son option, afin d'éviter une perte
Le dollar se déprécie : 1EUR = 1,6 USD, 1000000/1,6 = 625000 EUR. Ce montant inférieur au coût maximal, l'importateur n'exerce par son option, et achète plutôt le dollar sur le marché comptant
Le dollar reste inchangé : Il est indifférent quant à exercer ou pas l'option.

Ainsi, selon l'évolution du cours, il peut être bénéfique ou pas d'exercer l'option.

5. LE CONTRAT DE CHANGE A TERME AVEC PARTICIPATION

1. Caractéristiques

Le contrat de change à terme avec participation, est un contrat de change à terme avec lequel l'exportateur peut bénéficier en partie de l'évolution favorable du cours de change.
La particularité de ce contrat se résume autour de deux éléments principaux :
Un cours de change garanti, en cas d'une évolution défavorable.
Un pourcentage de participation, qui permet à concurrence de ce pourcentage de bénéficier de l'évolution favorable des cours, qui est fixé par la banque, mais généralement l'exportateur fixe le taux de participation.
A la différence des options de change, il n'est pas question de primes à payer.

2. Exemple

Prend le cas d'un exportateur Européen qui souhaite se protéger quant à une dépréciation de l'euro vis-à-vis du dollar.
Les conditions du contrat sont les suivantes :
Cours à terme : 1 USD = 0,85 EUR
Cours garanti : 1 USD = 0,80 EUR
Taux de participation : 65%
Echéance 3 mois
Si dans 3 mois, le dollar s'est déprécié par rapport à l'euro 1USD = 0,7 EUR, l'exportateur vend ses dollars au cours garanti : 1 USD = 0,80 EUR
Par contre, si le dollar s'est apprécié : 1USD = 0,9 EUR, l'exportateur vendra ses dollars au cours garanti, plus le taux de participation : 0,8 + (0,65 * (0,9 - 0,8)) = 0,865

Ainsi, il vend ses dollars à un taux plus intéressant.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus