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Investigation sur l'usage abusif du paracetamol et de l'aspirine au Rwanda: cas de la ville de Butare

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par Vincent MUKUNDABANTU
UNR-Rwanda - Pharmacien 2006
  

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1.4.4 Pharmacologie du paracétamol

1.4.4.1 Pharmacodynamie du paracétamol

L'activité pharmacologique est diminuée ou supprimée par changement de la position des deux substituants -OH et -NH-CO-CH3 sur le noyau benzénique, par estérification de la fonction phénol ou par l'introduction d'autres substituants sur le noyau. L'un des seuls dérivés intéressants, le bénorilate (Salipran) est un ester de paracétamol et de l'acide acétylsalicylique (Garrec et al, 1994).

Le paracétamol appartient à la famille très limitée des antalgiques antipyrétiques. Contrairement à l'aspirine, il n'inhibe que très faiblement les cyclo-oxygénases périphériques. En revanche le paracétamol très lipophile, pénètre très rapidement dans le cerveau où il semble inhiber la synthèse des prostaglandines centrales. Le paracétamol pourrait également agir par l'intermédiaire des récepteurs 5 HT3 sur le système sérotoninergique central (Garrec et al, 1994). En dépit de nombreux efforts pour élucider les mécanismes d'action du paracétamol et de l'aspirine, on ne sait toujours pas si ces deux produits agissent ou non selon les mêmes mécanismes. Bien que l'aspirine soit parfois considérée comme un analgésique plus puissant que le paracétamol, notamment dans les cas de douleurs inflammatoires, ces deux molécules ont en fait des effets antipyrétiques et antalgiques très comparables. Le mécanisme d'action analgésique reposerait sur l'insensibilisation des chémorécepteurs aux médiateurs de la douleur comme la bradykinine et surtout sur l'effet inhibiteur de la synthèse des prostaglandines centrales. Le mécanisme d'action antipyrétique est mal élucidé, le paracétamol pourrait agir au niveau hypothalamique. L'explication de l'effet antipyrétique par inhibition de la synthèse des prostaglandines est jusqu'alors discutée (Garrec et al, 1994).

1.4.4.2 Pharmacocinétique du paracétamol

a. Absorption

Comme le paracétamol a un pKa proche de 9,5, il est sous forme non ionisée au niveau du tube digestif, ce qui facilite son absorption. La voie d'administration rectale, dont la vitesse d'absorption est presque similaire à celle de la voie orale et présente des avantages chez les enfants et les comateux pouvant présenter des difficultés lors de l'administration par voie orale (Rang et Dale, 1991 ; Garrec et al, 1994).

b. Distribution

Le paracétamol diffuse rapidement et très largement dans les compartiments liquidiens de l'organisme sauf dans les graisses, selon un modèle ouvert à deux compartiments. Son volume de distribution est de 0,9 à 1,0 l/kg. Les concentrations plasmatiques varient selon les sujets et les conditions d'administration (Garrec et al, 1994). Le paracétamol est très faiblement lié aux protéines plasmatiques notamment l'albumine (5 à 20%) mais cette liaison augmente en cas de surdosage. La concentration maximale est atteinte entre 30 et 90 min après l'absorption.

Il n'existe pas de corrélation directe entre la concentration plasmatique et l'effet thérapeutique. L'effet du paracétamol apparaît 20 minutes après sa prise, dure environ 4 heures et présente une remarquable tolérance à dose thérapeutique (Rang et Dale, 1991 ; Garrec et al, 1994).

c. Métabolisme

A doses thérapeutiques, le paracétamol est presque totalement métabolisé (95-98%) au niveau hépatique grâce aux systèmes enzymatiques microsomiaux. Ces systèmes conjuguent la fonction phénol en donnant des formes glucuronoconjuguées (55-75%) et sulfoconjuguées (20-40%) (Garrec et al, 1994; Rang et Dale, 1991). Chez l'enfant, la sulfoconjugaison est la voie majeure (20 à 60%), tandis que le glucuronoconjugaison passe progressivement de 10% à 50% vers l'âge de 12 ans (Garrec et al, 1994). Ces formes inactives qui représentent plus de 96% des métabolites sont hydrosolubles et excrétées par le rein (Garrec et al, 1994). Très minoritaire, l'action des monooxygénases hépatiques à cytochrome P-450, conduit au N-hydroxy-N-acétyl-4-aminophénol puis au N-acétyl-P-benzoquinoneimine (NAPQI) très réactif qui serait le métabolite hépatotoxique. Ce composé conjugué au glutathion forme des métabolites éliminés par les reins sous forme de mercaptoconjugués et cystéines conjugués (Rang et Dale, 1991 ; Garrec et al, 1994).

d. Elimination

Une dose de 1 g per os est complètement éliminée entre 15 et 20 heures. L'excrétion des métabolites, essentiellement rénale, paraît indépendante du débit urinaire et du pH urinaire (Rang et Dale, 1991 ; Garrec et al, 1994). Les formes libres sont filtrées au niveau glomérulaire et les formes conjuguées rapidement sécrétées au niveau tubulaire. La demi-vie d'élimination du paracétamol est de 2 à 3 heures chez l'adulte. La demi-vie est plus courte chez l'adolescent et surtout chez l'enfant du fait de l'importance de la sulfoconjugaison dont les dérivés sont plus rapidement sécrétés. Ces demi-vies réduites expliquent l'administration du paracétamol toutes les 4 heures et un plateau thérapeutique atteint en moins de 24 heures (cinq fois la demi-vie) (Rang et Dale, 1991 ; Garrec et al, 1994).

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote