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Investigation sur l'usage abusif du paracetamol et de l'aspirine au Rwanda: cas de la ville de Butare

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par Vincent MUKUNDABANTU
UNR-Rwanda - Pharmacien 2006
  

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RESUME

Les études faites sur l'usage du paracétamol et de l'aspirine montrent que ces médicaments sont parmi les médicaments les plus consommés surtout en automédication. Le présent travail est descriptif et a comme objectif principal de déterminer le niveau d'utilisation abusive du paracétamol et de l'aspirine au Rwanda, en prenant la Ville de Butare comme site de l'étude.

L'enquête menée utilisait deux sortes de questionnaires, l'un destiné aux dispensateurs des médicaments, l'autre aux consommateurs.

Dans notre travail, nous avons constaté que la Ville de Butare ne dispose que deux pharmaciens travaillant dans des pharmacies ouvertes au public. L'aspirine et le paracétamol sont plus demandés en automédication (53% pour aspirine et 72,02% pour le paracétamol) et c'est le paracétamol qui est plus demandé que l'aspirine. Sur un taux de 85%, les enquêtés affirment qu'ils ont pratiqué l'automédication du paracétamol ou de l'aspirine. Le niveau de connaissance des dispensateurs et des consommateurs en matière de médicaments est encore bas. Nous avons aussi constaté un nombre élevé des personnes consommant ces médicaments d'une façon régulière (31%) et un désordre dans la prise de ces médicaments : le non respect de la posologie, de l'intervalle de prise, de l'indication, des contre indications, des précautions d'emploi etc.

Partant de ce résultats nous pouvons conclure que l'aspirine et le paracétamol sont utilisés de façon abusive dans la ville de Butare à niveau plus ou moins élevé. Cet usage abusif concerne non seulement le non respect des indications mais aussi la posologie recommandée pour ces deux médicaments.

INTRODUCTION GENERALE

 Au Rwanda comme ailleurs dans le monde, on observe une augmentation excessive de la consommation d'aspirine et du paracétamol comme antipyrétiques analgésiques. L'aspirine peut aussi être utilisé pour ses effets anti-inflammatoires et / ou anti-agrégats plaquettaires (Cohen, 1997). Au Royaume-uni, près d'une quart des patients consultant leurs médecins généralistes se plaignent de certaines formes de « rhumatisme » et les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont fréquemment prescrits chez ces patients (Neal, 2003).

Des millions de comprimés d'aspirine, de paracétamol et d'ibuprofène sont achetés pour l'automédication des maux de tête, de dents, de troubles musculosquelettiques, etc (Neal, 2003). Pourtant ces médicaments ne sont pas efficaces dans le traitement des douleurs viscérales (exemple : infarctus du myocarde, colique rénale, abdomen aiguë) qui nécessitent des analgésiques narcotiques (Neal, 2003). Par contre, leur efficacité est remarquable dans certains types de douleurs sévères comme le cancer des os (Neal, 2003).

Le recours à un médicament doit être limité à des indications précises tout en respectant les contres indications éventuelles. Pourtant, dans la plupart des cas, la consommation de ces médicaments n'est pas justifiée et se fait d'une façon désordonnée, ce qui peut nuire à la santé des consommateurs (Tiller et Treasurer,1993).

Le paracétamol et l'aspirine sont des médicaments en vente libre et sont beaucoup utilisés en automédication. En soi, l'automédication n'est pas négative devant un problème bénin. Il est important de pouvoir se prendre en charge soi-même, « d'écouter son propre corps » et de tenter d'abord de se soigner soi-même, en respectant quelques règles de base. Mais que la prise de médicament se fasse sur prescription médicale ou par automédication, il faut toujours que ce soit pour une indication précise, pour soigner une maladie particulière et pour soulager un symptôme défini (Médocs, 1998).

Il faut éviter toute sorte d'usage abusif d'un médicament car il n'est jamais inoffensif et peut faire à la fois du bien et du tort (Neal, 2003). Nous sommes de plus en plus victimes de notre automédication des analgésiques. Selon FDA, les autorités sanitaires américaines, reçoivent plus de 56.000 hospitalisations par an qui seraient dues à des surdosages de paracétamol où près de 100 décès lui seraient attribuables. En conséquence, les autorités américaines ont lancé une campagne d'information sur les risques d'abus de ce type de médicament (Neal, 2003).

La consommation très élevée du paracétamol et de l'aspirine a permis de reconnaître rapidement les principaux effets secondaires associés à leurs usages aux doses usuelles, les contres indications et les intoxications possibles dues au surdosage de ces médicaments. L'efficacité et la bonne tolérance de ces deux médicaments leur ont permis de s'imposer rapidement dans le traitement des douleurs légères et de la fièvre (Le Garrec et al., 1994).

L'automédication liée à l'usage de ces médicaments croît parallèlement avec l'apparition d'intoxications liées à un surdosage accidentel ou provoqué. C'est par l'exemple l'utilisation du paracétamol dans le but de perdre le poids (Tiller et Treasurer, 1993).

La dispensation de l'aspirine et du paracétamol en automédication devrait être faite avec attention de la part des pharmaciens chargés de satisfaire au besoin de leurs clients. Ceci se justifie par les effets secondaires, les intoxications et le mauvais pronostic liés à l'usage de ces deux médicaments. Il convient de noter qu'au Royaume-uni, on compte plus de 100 décès par an dû à l'intoxication du paracétamol (Le Garrec et al., 1994). Nul n'ignore aussi les dépenses des capitaux liées à la consommation des produits médicamenteux.

Au Rwanda, le nombre des personnes informées en matière de médicaments est très bas (MINECOFIN, 2002). On compte un médecin sur 50.000 habitants, un infirmier sur 5.000 habitants et un pharmacien sur 91.716 habitants (MINECOFIN, 2002). Selon le rapport de l'Unité de Pharmacie, 95% des pharmacies se trouvent dans la ville de Kigali, qui représente 10% de la population Rwandaise (MINECOFIN, 2002). Ceci peut renforcer les marchés noirs des médicaments dits « Magendu » en Kinyarwanda. La présence des médicaments sur le marché informel constitue un problème de santé publique. D'abord parce que les fraudeurs ne sont pas bien informés en matière des médicaments et veulent gagner seulement l'argent sans tenir compte de la santé du patient mais encore ils ne savent pas comment conserver les médicaments dans des milieux adéquats tout en surveillant la date de péremption.

Probablement que l'aspirine et le paracétamol sont parmi les médicaments les plus consommés en automédication au Rwanda. Comment est alors l'utilisation de l'aspirine et du paracétamol dans un pays comme le Rwanda qui présente encore un nombre insuffisant d'un personnel qualifié en matière de médicaments ? Il serait alors important d'évaluation leur usage abusif ce qui contribuera à la bonne utilisation de ces médicaments par les agents de santé et à contrôler leur distribution dans le but de diminuer les risques des intoxications iatrogènes et les dépenses inutiles.

0.1. Questions de recherche

Partant des intoxications possibles et des conséquences néfastes dues à l'utilisation abusive de ces médicaments ci-haut cités, on peut se poser certaines questions qui font l'objet de notre étude :

v Comment est la consommation du paracétamol et de l'aspirine au Rwanda ?

v Quels sont les niveaux de connaissance des dispensateurs et des consommateurs sur ces deux médicaments?

v Quel est le niveau d'abus du paracétamol et de l'aspirine au Rwanda ?

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault