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Valeurs culturelles du peuple Baoulé: culture et mariage

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par Abonoua Rachelle YAO
Université de Bouaké - Licence 2008
  

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B- VALEURS CULTURELLES ANCESTRALES ET LES INTERPÉNÉTRATIONS CULTURELLES

1- Valeurs culturelles ancestrales

L'univers baoulé est composé de trois (03) réalités : d'abord le firmament qui est du domaine de Dieu (Annangaman Nyamien) ensuite le monde terrestre domaine des êtres vivants humain, animal, végétal et des génies. Et enfin l'au-delà (blôlô) domaine des êtres supranaturels là où réside l'âme des ancêtres.

Les Baoulé croient en un dieu créateur (Nyamien), intangible et inaccessible. Le dieu de la terre (Assiè) contrôle les hommes et les animaux. Les esprits ou Amuen sont dotés de pouvoirs surnaturels4(*). Le monde réel est l'opposé du monde spirituel (blôlô) d'où viennent les âmes à la naissance et où elles retourneront à leurs morts. La réligion est fondée sur l'idée de la mort et de l'immortalité de l'âme. Les baoulé sont traditionnellement animistes et malgré l'introduction de nouveaux cultes (catholique, protestant, déïma et musulman), la grande majorité le demeure. Les ancêtres font l'objet d'un culte mais ne sont pas représentés. Ceci nous renvoie au culte individuel. Généralement les génies de la terre ou (Assiè oussou) manifestent le besoin de vivre avec les humains et même de se marier (blôlô bian ou blôlô bla). Ils sont représentés par des statuettes et font des crises de jalousie lorsque leur conjoint les délaisse. Le Bonu Amuen (les esprits de la brousse) protège le village des menaces extérieures, il impose les femmes à la discipline et apparaît aux commémorations des morts des notables. Les esprits de la brousse ont leurs propres sanctuaires où ils reçoivent des sacrifices. Lorsqu'ils interviennent dans la vie communautaire, ils prennent la forme d'un heaume en bois représentant un buffle ou une antilope et sont portés avec des costumes en raphia, des bracelets de chevilles en métal5(*) ; le museau comporte des dents qui incarnent la force de l'animal féroce qui doit les défendre. Les danses Djè et Dô portent le nom d'Amuen du fait de leur puissance. Elles ont une fonction de protection contre les envieux et les malfaiteurs. Ces Amuen ont besoin d'être réactivé par des sacrifices pour conserver leurs puissances. Les Baoulé redoutent toujours les villages où les individus qui affectionnent les Amuen6(*).

2 - Art Baoulé et les Interpénétrations des valeurs culturelles

Les baoulé sont d'une grande mobilité cela a facilité le déplacement des cultures. Ils ont importés divers types de danse lors des voyages. L'histoire baoulé est remarquable par le caractère récent de la constitution de l'ethnie ; avant 1730, les Baoulé en tant que tels n'existaient pas ; par le caractère extrêmement hétérogène du fond d'origine constitué par des Gouro, des Sénoufo (Tagouana, Djimini, Djamala) et des Akan (Alanguira et Assabou) 7(*) pour ne citer que les groupes les plus importants ; La culture baoulé portes des empruntes des Gouro, des Malinké et des Wan. Cette influence culturelle malinké sur les peuples Baoulé se manifeste de façon plus directe au nord de la région baoulé (vallée du Bandaman) dans le département de Béoumi et de Diabo. Ces sous-groupes pratiquent les cérémonies d'initiation et de l'excision de la jeune fille.

Le Djéla et le Goli (danse sacrée et à la foi de réjouissance sont répandues dans la région centre Bandaman. Elles ont été empruntées respectivement aux Gouro et aux Wan. L'origine de ces danses ne fait aucun doute puisqu'elles continuent d'être pratiquées en pays Gouro et Wan. Le Goli de forme ronde, `'lunaire ", très caractéristique, est surmonté de deux cornes. Il a été emprunté pour une fête par les Baoulé après 1900. Célébrant la paix et la joie, on y chantait, dansait et buvait du vin de palme. Dans la procession, le Goli précédait les quatre groupes de danseurs et représentait les jeunes adolescents. Le Goli `'sortait " à l'occasion de la nouvelle récolte, de la visite de dignitaires ou des funérailles de notables. Les masques correspondent à trois types de danses: le gba gba, le bonu Amuen et le goh. Ils ne représentent jamais des ancêtres et sont toujours portés par des hommes. D'origine Gouro, le gba gba est employé aux funérailles des femmes et pendant la saison des récoltes. Il célèbre la beauté et l'âge, d'où la finesse de ses traits. Le masque double représente le mariage du soleil et de la lune ou des jumeaux dont la naissance est toujours un bon signe. L'Adjanou est une danse sacrée interdit au homme qui chasse les esprits malins et conjure les mauvais sorts tout en protégeant la communauté. L'orfèvrerie qui est une spécialité Akan a été enseignée aux Gouro de Sinfra (les Goy ou baba) par les baoulé. Ils parlent le baoulé comme deuxième langue.

L'artisanat occupe une place primordiale dans la vie sociale ; par la variété de sa production et la destination de celle-ci. Ainsi peut-on parler des objets usuels de ménage comme la vannerie (paniers éventails, corbeilles etc.) la poterie (canarie, assiettes, écuelles etc.), la sculpture mortiers et pilon. Le tissage des filets de chasse, de pêche et la sculpture des pirogues, pagaies et manches de houe font partie de l'art baoulé avec les objets sacrés comme les masques et les statuettes. Les masques et les statuettes des Baoulés, ont suscité l'engouement des Occidentaux dès leur exposition. Ils sont considérés comme l'une des réussites les plus achevées de l'art africain, c'est pourquoi ces sculptures occupent toujours une place prépondérante dans toute exposition ou étude consacrée à l'Afrique. Pourtant, aussi importante que soit leur renommée en occident, il n'a jamais été facile pour quiconque de voir les représentations de cet art sur les lieux mêmes de sa création dans les villages baoulé8(*).
Les parures orfèvreries (bijoux et les ornements) à savoir le tissage des pagnes (baouwlé tanni) sont des savoir-faire Baoulé. Les poids à peser l'or, les bijoux, les objets décorés en or de toute sorte ont existé et existent chez les Baoulé. Ce peuple a une admiration pour l'or qui est symbole d'héritage, d'opulence, de pouvoir, et qu'il faut éviter de voler mais mériter. Les ''baouwlé Tanni" sont très prisés pour leur qualité et leurs motifs. Les Baoulé Akouè et Ahitou des régions de Yamoussoukro et de Tiébissou en sont les meilleurs producteurs. Si ces oeuvres d'art servent aussi quelquefois à l'économie ou au politique, elles satisfont surtout des besoins personnels liés à la sérénité de l'esprit ou à la santé physique. Elles en arrivent à s'intégrer aux côtés des personnes physiques, et c'est un aspect que les guérisseurs baoulé utilisent pour leur pratique de soutien psychologique, en aidant à résoudre les problèmes par le médium d'une relation personnelle privilégiée avec une figure sculptée. Les baoulé ont subit l'influence culturelle des Gouro, senoufo, Wan etc. ils étaient alliés pour combattre l'ennemi commun qui représentait le colon blanc. Au début du XXème siècle, la société baoulé se caractérisait, selon Maurice Delafosse, par un individualisme extrême et une grande tolérance. Chaque village était indépendant des autres et décidait pour lui-même sous la présidence du conseil des anciens. Chacun participait aux palabres, y compris les esclaves. C'était une société égalitaire.

II: L'ORGANISATION POLITIQUE ET SOCIALE DES PEUPLES BAOULE

A - Le Village et la Famille chez les baoulé

1- Le Village et ses composantes

Le village baoulé (klô) est généralement de petite dimension : la population se situe entre 300 et 2500 habitants et cette population dépasse rarement le millier. Dans la région du centre Bandaman, avec une population rurale totale de 733.000 habitants repartie entre 1.600 villages9(*), nous atteignons une moyenne de 440 habitants par village. Autrefois la société villageoise baoulé se caractérisait par l'absence de classe d'âge, d'initiation, de circoncision, de prêtres, de sociétés secrètes ou d'associations avec grades. Chaque village était indépendant des autres et décidait pour lui-même sous la présidence du conseil des anciens. Chacun participait aux palabres, y compris les esclaves. C'était une société égalitaire.

Aujourd'hui l'organisation de la société chez les peuples baoulé est toujours fondée sur la famille élargie formant ainsi une parenté familiale '' awlo''. S'il y a plusieurs familles dans le même village, on choisit l'homme le plus riche, le plus éloquent ou le plus rusé pour régler les affaires d'intérêt commun avec le conseil des notables. Il n'y a pas de distinction entre la parenté paternelle ou maternelle, ni de mariage préférentiel, à l'exception de quelques interdictions, par exemple le mariage avec un membre d'un autre (awlo) est prohibé pour quatre générations s'il existe déjà une union entre ces deux awlo.

L'unité politique est le village mais le chef n'a pas le pouvoir d'imposer une décision impopulaire, ni de moyen de coercition. La structure de la société baoulé est celle d'une société de classes d'âge où prédominent les chefs de lignage dont le plus riche s'impose spontanément comme chef de village. Il s'agit là en réalité, d'un homme fort dont la richesse et le prestige maintiennent la cohésion des groupes familiaux. Ce chef est aidé dans ses tâches par des notables (des personnes riches ou appréciées de tous) qui représentent les plus hautes autorités villageoises. Ainsi, toute décision fait l'objet de concertation et de consentement de toute la classe dirigeante.

Des personnes de zéro à sept ans ou de zéro à dix ans, constituent une classe d'âge dans certains groupes ethniques. Chacune des classes d'âge joue et connaît son rôle dans la société villageoise. Sur le plan idéologique, il faut noter la prédominance des idées de justice et d'égalité; surtout entre les familles, la tendance à l'affirmation individuelle, l'attachement aux valeurs de concurrence et de compétition. La cohésion des groupes familiaux est fonction des structures familiales et des types de parenté.

2- Les Structures Familiales

La famille est de types étendu et comprend tous les parents proches. On distingue trois (03) types de parentés : par consanguinité, alliance et par adoption. La structure familiale se compose de deux (02) essentiel, il y a d'abord l'unité familiale ou Awlo et le lignage ou Akpassoua. L'unité familiale ou Awlo se compose du couple, de leurs enfants et des parents directement de la famille nucléaire de type occidentale. La femme est responsable de l'éducation des enfants et la maîtresse de la maison. L'homme est représente la famille, le garant de sa famille dans le village et le lignage. Le lignage est un grand groupe de parenté dont les membres sont originaires de plusieurs familles liées entre elle. Lorsque le lien de parenté vient de par l'homme (agnatique) cela s'appelle `'yassouaba'' et si le lien de parenté est de par la femme (cognatique) on appelle `'blaba''. Les yassouaba et les blaba reconnaissent l'autorité d'un chef unique famille. Avant d'aborder le vaste domaine du mariage, il est indispensable d'évoquer le système matrimonial et la place de la femme dans la société baoulé10(*).

* 4 A. NEBOUT, " Notes sur le Baoulé ", in A travers le monde, 1900, repris dans Art d'Afrique noire, n° 15, 1975.

* 5 A. M. BOYER, " Miroirs de l'invisible : la statuaire baoulé ", in Arts d'Afrique noire, n° 44 et 45, 1982-1983

* 6 Kouamé N'guessan, Thèse sur la mutation de l`habitat en milieu rural sous la direction du Pr. Niangoran Bouah

* 7 Pierre ETIENNE Le mariage chez les baoulé Cah. O.R.S.T.O.M., sér. Scie. Hum. Vol. VIII, no 2, 1971 P.166

* 8 Susan Mullin Vogel L'art Baoulé, des Éditions Adam BironP.57-60.

* 9 Source : AVB Aménagement de la Vallée du Bandaman pour la région du centre Bandaman, 1970

* 10 KOUAME N'guessan, Thèse sur la mutation de l`habitat en milieu sous la direction du Pr. Niangoran Bouah

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein