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Valeurs culturelles du peuple Baoulé: culture et mariage

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par Abonoua Rachelle YAO
Université de Bouaké - Licence 2008
  

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PARTIE  II:

LE MARIAGE CHEZ LES PEUPLES BAOULÉ

I - LA NOTION DE MARIAGE CHEZ LES BAOULE

A- Les fiançailles pré-pubertaires

Dans la société traditionnelle Baoulé les promesses de mariage sont plus importantes que le mariage. Elles représentent la grande partie de l'engagement du prétendant (fiancé). Cependant les premiers bénéficiaires sont les parents de la présumé fiancée. Ce dernier s'engage dans les travaux champêtres, à trouver du gibier sans compter les différents cadeaux non négligeables et tout autre service jouant en sa faveur. Ainsi la belle famille retiendra de lui un `'Beau fils'' digne de confiance. Les fiançailles pré-pubertaires sont un ensemble de processus très lent qui est fréquemment inauguré par une grossesse. Cette pratique est de moins en moins répandue ; aussi la jeune fille jouit d'une liberté sexuelle considérable. Il n'est pas rare qu'elle ait non pas un fiancé officiel mais plusieurs partenaires officieux. Tant que les choses en restent là et que le fiancé ou l'un des fiancés n'a pas fait ou fait faire de démarches officielles auprès des parents de la fille, il n'existe aucune obligation entre les partenaires du rapport charnel ni aucun échange de prestations de services économiques ou domestiques de l'un à l'autre, même si leur liaison est manifeste.

B - Les risques des fiançailles pré-pubertaires

Le mariage pré-pubertaire présente des risques de la même façon que le mariage ordinaire.La seule différence réside dans le fait que les prestations de travail et de viande de chasse débutent beaucoup plus tôt avant que l'union ait été consommée et peut-être aussi dans le fait qu'aujourd'hui elles ne se maintiennent plus que dans quelques régions vers Béoumi par exemple chez les Kodè et les Goli de Bodokro. Les raisons de cette disparition sont fonctions aux conditions d'émancipation que les colons (A. Nebout puis M. Delafosse) 11(*) ont données aux femmes. Lorsque la fille a `' assez grandi `' est en âge d'entretenir des rapports sexuels, ses parents disent au fiancé qu'il peut commencer à l'approcher à lui rendre visite la nuit. Le fiancé fait alors un champ pour la fille et celle-ci sera tenue à préparer la nourriture pour-lui; à planter les condiments et les vivriers secondaires, à carder et filer le coton. Autrement dit à se trouver prise dans le réseau des obligations économiques et domestiques qu'implique le mariage. C'est justement pour échapper à ces obligations que dès les débuts de la colonisation les filles promises quittaient le village et allaient chercher refuge auprès des postes administratifs et militaires où même leurs parents et leur époux n'osaient s'aventurer. En plus elles y trouvaient une clientèle d'hommes étrangers et célibataires avec lesquels elles faisaient le commerce des vivriers et de leurs services domestiques et sexuels. Elles acquéraient ainsi l'indépendance économique, clé de l'émancipation sociale. Les peuples baoulé pas plus que d'autres, n'aiment investir en pure perte. Ainsi presque partout la pratique des fiançailles pré-pubertaires fut-elle rapidement abandonnée. Si la fille ainsi promise venait à mourir ses parents n'étaient pas obligés de rembourser les dépenses matrimoniales du fiancé de lui donne une épouse de remplacement. De même dans le contexte actuel si la fille s'enfuit on dit simplement au fiancé qu'il n'a pas eu de chance.

Il nous faut préciser que les conditions créées par la colonisation ont fortement contribué à l'émancipation de la femme baoulé. En effet, après d'autres milieux à vocation non-traditionnelle (postes militaires, chefs lieux d'administration) peuplés d'hommes étrangers et pour la plupart célibataires, la colonisation ouvrit aux femmes baoulé un marché où elles pouvaient faire le commerce, non seulement des vivriers dont elles contrôlaient la production déjà dans le contexte précoloniale mais aussi de leurs services domestiques et sexuels.

C - Les femmes baoulé dans le mariage

Les cas de dénonciations de paternité inaugurent bon nombre de mariages. La femme baoulé jouit d'une assez grande liberté sexuelle et surtout lorsqu'elle n'est jeune et pas encore mariée ou fiancée, il n'est pas rare qu'elle entretienne simultanément plusieurs intrigues amoureuses.Elle doit dire quel est le père. Bien entendu, elle dénoncera celui de ses partenaires qui lui plaît le plus, ou qui a la meilleure situation sociale. Or l'intéressé en aucun cas ne peut récuser la présomption de paternité s'il reconnait avoir entretenu des relations intimes avec la dernière. Un homme ne peut pas non plus répudier une épouse qu'on trouve indésirable on l'insulte on la bat on ne lui donne plus d'argent et de pagnes jusqu'à ce qu'elle en ait assez et s'en aille d'elle-même.

La femme baoulé comme chez la plupart des femmes du groupe Akan bénéficie de liberté et les manifestations de cette liberté sont nombreuses. « On peut obliger un garçon à se marier même s'il n'aime pas la femme; mais on ne peut pas forcer une fille ». Même dans le cas des fiançailles pré-pubertaires le consentement au mariage reste une condition indispensable à la consommation de l'union. Si la fille reste intraitable, le fiancé finit par se lasser et abandonne. Dans ce cas on dit au fiancé que la fille ne l'aime pas qu'il n'a pas eu de chance. Il pourrait demander que lui soient remboursées les dépenses matrimoniales qu'il a déjà faites (travaux champêtres de ses beaux-parents, cadeaux de vin de palme de sel de gibier) Mais généralement il ne le fait pas car il gâterait son nom et ne trouverait pas une autre femme.

* 11 ALLOU Kouamé René Eclairage sur l'Histoire précoloniale des baoulé UFR Sce. De l'Hom. Département d'Histoire

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