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L'électricité et le gaz de ville, les facteurs de la hausse de la demande et la gestion dans la Daira de Senia en Algérie.

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par Sid Ahmed HADRI KHOUSSA
Université Paris 8 - Master 1 en Géographie 2008
  

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L'électricité et le gaz de ville, les

facteurs de la hausse de la

consommation et la gestion dans la

dira de Sénia en Algérie

HADRI KHOUSSA Sid Ahmed

Sous la direction de
Monsieur SEMMOUD Bouziane

Soutenu le, 23 octobre 2009 à l'Université Paris 1 Panthéon- Sorbonne.

Photo en couverture :

AFP, Bloomberg, l'attitude des Français face à l'ouverture des marchés de l'énergie.

REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier vivement Monsieur Bouziane SEMMOUD qui a bien voulu diriger ma recherche avec ses précieux conseils, sans lesquels ce travail n'aurait pas été réalisé jusqu'au bout.

Je remercie Monsieur Alphonse YAPI-DIAHOU membre du jury qui a si aimablement accepté de juger cette modeste contribution à l'approche de l'électricité et le gaz.

A Monsieur Abdelkader KISSI, le chef de département « Exploitation des Réseaux d'électricité, au sein de la (SDO) SONELGAZ Distribution Ouest, pour ses explications et son aide.

Mon épouse pour qui, sa tendresse, sa disponibilité et son soutien m'ont permis de réaliser ce travail.

Je tiens à exprimer mes vifs remerciements à Abdelhafid pour ses encouragements et son appui moral.

De même je tiens à remercier toute l'équipe du bureau d'études URSA, Mr SBAA et en particulier Mr HOUARI (le technicien cartographe)

Tous ceux qui de près ou de loin, directement ou indirectement m'ont apporté leur soutien multiforme.

Que ceux qui n'ont pas été énumérés ici, trouvent également l'expression de ma totale reconnaissance.

Sid Ahmed HADRI KHOUSSA.

SOMMAIRE

Introduction générale 3

PARTIE I. ORIGINES DE LA HAUSSE DE LA CONSOMMATION D'ELECTRICITE

ET DU GAZ ET LEUR DISTRIBUTION DANS LA DAÏRA DE SENIA .12

Chapitre 1. L'espace d'études : Localisation et définition ..13

I.1.1 Accroissement de la demande de l'énergie dans la Daïra, l'analyse des origines 14

I.2.1 Identification des causes amenant à la hausse de la consommation en énergie ..14

I.1.2.a La Sénia et polarisation de l'espace 14

I.1.2.b La croissance de la population agglomérée, une variable explicative de la demande énergétique accrue .. 16

I.1.2.c Migrations et mobilité des populations rurales vers le pole d'Oran 17

I.1.3 Une urbanisation accélérée des agglomérations périphériques suivie d'une demande

sur l'énergie 19

I.1.3.a Le processus d'urbanisation à travers le territoire de la daïra de Sénia 19

I.1.3.b L'analyse spatio-temporelle de l'urbanisation Sénialaise .21

I.1.3.c Extension de l'urbanisation par la densification de l'habitat spontané 23

I.1.4 Une expansion économique suivie d'une hausse de la demande sur l'énergie 24

I.1.4.a Une expansion économique qui exerce des pressions sur l'infrastructure existante .24

I.1.4.b Les projets de grande envergure dans la daïra et les besoins énergétiques 29

I.1.5 L'extension de l'utilisation des appareils électroménagers énergétivores, Climatiseurs et frigos à l'index 30

I.1.5.a Le marché des climatiseurs a connu une forte progression ces dernières années en

raison de la baisse des prix .31

I.1.6 Une hausse de consommation énergétique en raison d'augmentation des températures

qui marque la saison estivale contre des hivers rudes 32

I.1.6.a L'été 2008, un nouvel appel de puissance record pour la Sénia 32

I.1.6.b A températures record, consommation record, les ménages Sénialais toujours plus gourmands en électricité ..33

I.1.7 Augmentation des salaires, facilités de paiement et amélioration du confort domestique34 I.1.8 La hausse de la demande sur l'électricité alourdie par le piratage massif 36

Chapitre 2. L'étude énergétique dans le territoire de la Daira de Sénia ..37

I.2.1 Le réseau de distribution électricité et gaz de ville de la daïra p38

I.2.2 Un taux de couverture de 94,7% en électricité et 40,7% en gaz de ville 39

I.2.3 Evolution de la consommation d'énergie, une hausse de près de 30,4% pour l'électricité et 14% pour le gaz naturel par an 40

I.2.4. La couverture en gaz de ville caractérisée par une hétérogénéité 43
I.2.5. 60% de déficit dans la couverture en gaz de ville, un chiffre à l'origine d'un profond

malaise social 43

I.2.6 Le gaz de ville, par quoi est justifiée la faiblesse du taux d'accès ? 46

PARTIE II. LA GESTION DE LA DISTRIBUTION DE L'ELECTRICITE

ET LE GAZ : UNE GESTION ET UN SERVICE PUBLIC PARTIELLEMENT MAITRISES 49

Chapitre 1: Les limites d'une gestion de distribution d'électricité et du gaz 50

II.1 SONELGAZ en bref .50

II.1.2 Qu'est-ce que la distribution de l'électricité et du gaz ? 50

II.1.3 En quoi consiste le service public ? 50

II.1.3 La réglementation algérienne vis-à-vis du service public de l'électricité et du gaz 51

II.1.4 SONELGAZ, Organisation et représentation territoriale : deux structures seulement pour trois communes et 50 000 abonnés ..51
II.1.5 SONELGAZ locale reste déficitaire malgré une progression de17% de sont chiffre d'affaire

en 2008 53

II.1.6 Sidi Chahmi, un seul centre payeur pour 110 000 habitants, Le calvaire des abonnés 54

II.1.7 Qualité et continuité de service qualifiées de médiocre de la part des abonnés 55

II.1.7.a Les délestages pratiqués par SONELGAZ : causes et effets 56

II.1.7.b Les délestages, une solution face à une demande effrénée sur l `électricité 57

II.1.7.c Les délestages `'programmés» et l'inégalité de traitement 58

II.1.8 Les pertes d'énergie : 7% de pertes techniques et plus de 30% de fraude . 61

II.1.8.a Des pertes qui pèsent sur le portefeuille de l'entreprise P61

II.1.8.b La surfacturation comme solution: un particularisme peu scrupuleux 63

Chapitre 2. Bidonvilles, branchements frauduleux et les solutions apportées par l'entreprise d'électricité 64

II.2 Cartographie de l'ensemble des sites de fraude et de l'habitat précaire . 64

II.2.1 Bidonvilles, et le phénomène de piratage collectif de l'électricité . 67

II.2.2 SONELGAZ contre le fait de la rétrocession et la fraude . 68

II.2.2.a SONELGAZ lutte seule contre les fraudeurs P69

II.2.2.b Les branchements illicites et les dégâts causés à la SONELGAZ 70

II.2.3 Les mesures prisent par SONELGAZ pour lutter contre la fraude les branchements collectifs illicites. P71

a. La régularisation par le biais les programmes QLS 71

b. Circonscrire le piratage du courant électrique par l'alimentation des bidonvilles . 72

c. L'installation des compteurs « Fontaines » . 73

d. La sensibilisation 73

II.2.4 SONELGAZ et son échéancier contre les branchements illicites ..73

II.2.5 Le raccordement des quartiers et logements sociaux, des catégories plus aisées profitent de ces programmes. 75
II.2.6 Chteibo, le royaume du piratage d'électricité, à quoi ressemble cette agglomération ?75 II.2.7 L'emprunt obligataire une issue pour financer les projets d'investissement locaux et

renforcer les capacités de production électrique 78

II.2.8 Quel est le rôle de l'état après la dérégulation du secteur de l'électricité et du gaz ? 79

II.2.9 Que représente le terrain d'étude par rapport à la totalité du pays ? 80

Conclusion générale 82

Bibliographie 85

Liste des figures, liste des cartes .88

Liste des tableaux ..89

Sigles et abréviations 90

Annexe . 91

Introduction générale

L'énergie est l'un des verrous du développement, lorsqu'elle est abondante et bon marché, elle favorise la périurbanisation de beaucoup de territoires, qui pose par la suite plusieurs problèmes, notamment de gestion pour les pouvoirs publics. Selon Bernadette MÉRENNESCHOUMAKER (Rencontres de la géographie et de l'énergie) la géographie s'intéresse depuis longtemps déjà à l'énergie, et les géographes sont concernés par la question de l'énergie puisqu'ils ont un regard spécifique. Il s'agit de l'analyse spatiale, qui leur permet de traiter des concepts comme la desserte, la localisation et l'analyse des territoires. Elle défini l'énergie comme une matière première ou un produit de base au même titre que les ressources minières ou les produits agricoles. Selon Olivier FRACHON et Michel VAKALOULIS (le droit à l'énergie), << l'électricité est une marchandise à par entière et entièrement à part ». Pour eux, le droit à l'énergie est un droit fondamental, et qu'à l'instar de l'accès aux soins médicaux, la légitimité de ce droit à l'énergie, devrait figurer parmi les droits fondamentaux de l'homme.

L'électricité et le gaz sont considérés comme des leviers pour l'économie et le développement social. Ils sont nécessaires à toute activité humaine et sont indispensable à la satisfaction des besoins sociaux de base (l'eau, la nourriture, la santé ou l'éducation etc.)

En Algérie, la politique énergétique a été dès l'origine une affaire particulière du gouvernement. La satisfaction des besoins énergétiques de la population figurait parmi les droits fondamentaux comme l'emploi, l'éducation ou la santé. D'après M'Hammed REBAH (L'opinion publique et l'énergie en Algérie) l'objectif visé par l'état depuis 1976 était la généralisation de l'électrification domestique à travers tout le territoire. Cette réalisation ne doit pas être freinée par des considérations d'ordre économiques. Même le coût de raccordement individuel était entièrement pris en charge par l'état. Dans le domaine de la distribution publique de gaz naturel, l'état a agit avec le même volontarisme, mais une ampleur << moindre », souligne le même auteur.

L'Algérie est l'un des plus grands pays d'Afrique avec une superficie de 2 381 741 kilomètres carrés est le plus vaste des Etats africains après le Soudan. 5/6 de la superficie du pays sont occupés par le Sahara. Le pays s'étend entre les latitudes 18° et 38° Nord et entre les longitudes 9°Ouest et 12°Est. L'Algérie est divisée en 48 ·Wilayates· et 1541 communes. En 2009 l'Algérie compte plus de 35 millions d'habitants, avec un taux de croissance annuel de 1, 2%. Environ

90% de la population algérienne vivent sur un peu plus de 10% de la superficie totale du pays, concentrés tout le long de la bande tellienne. Le taux de l'urbanisation avoisine les 60% et ne cesse de croitre.

En 2007, la puissance totale installée en Algérie était de 8406 mégawatts (MW). La couverture des besoins en électricité est au taux de 96%. 6,3 millions de ménages sont des abonnés au réseau de la société algérienne de l'électricité et du gaz `' SONELGAZ». Le réseau de distribution de gaz naturel permet d'alimenter directement 2,6 millions de ménages, soit un taux de 40% (en 2008).

L'essentiel de l'électricité Algérienne est générée à partir du gaz naturel à hauteur de 93% issue des turbines gaz et turbines vapeur. Entre 1998 et 2007 et suite à une forte demande intérieure, la capacité installée des moyens de production électriques en Algérie avait enregistré un taux d'évolution de plus de 151%.

L'année 2002 a vu l'accélération des réformes institutionnelles pour adapter le secteur de l'électricité et du gaz aux nouvelles exigences économiques et mettre en place des formules plus audacieuses d'ouverture au partenariat. En février 2002, a été promulguée la loi sur l'électricité et la distribution du gaz par canalisation et l'introduction des premiers producteurs indépendants (Les PPI). Les principes des réformes dans le secteur de l'électricité et de la distribution du gaz sont : la création d'un organe de régulation indépendant, la commission de régulation de l'électricité et du gaz »CREG», la suppression du monopole sur les activités de production , transport et de distribution détenu par l'opérateur historique SONELGAZ, la restructuration de SONELGAZ en société par actions, l'ouverture à la concurrence et à l'investissement privé de la production d'électricité, l'octroi de concessions pour la distribution de l'électricité et du gaz, et la garantie de l'État pour le service public.

En 2008, la longueur totale du réseau d'électricité en Algérie avoisinait les 264 000 Kms, et 50 000 Kms pour celle du gaz naturel. Durant la même année, l'Algérie avait produit 40 TWh (Téra Watts heure), mais la hausse continue des besoins des clients a incité la SONELGAZ à recommander une consommation électrique plus rationnelle. Durant quelques années, la consommation d'électricité en Algérie a augmenté de 4% par an, et devrait à long terme croitre de 7% par année.

La croissance économique, conjuguée au développement social et démographique du pays, ont fait accroître de façon considérable les besoins en équipement de SONELGAZ, d'où l'importance du plan d'investissement prévu. Pour faire face à cette forte demande, un plan d'urgence portant sur la production de 2.000 MW ayant mobilisé un investissement de 2 milliards de dollars a été lancé en 2009.La consommation a connu un pic jamais enregistré. L'Algérien consomme actuellement 2600 kW actuellement par foyer, soit cinq fois plus qu'en 1962. L'introduction de plus en plus massive de la climatisation a une conséquence sur le réseau de distribution.

Entre 2007 et 2008, La consommation nationale en Algérie a enregistré un taux de croissance moyen annuel de l'ordre de 7% en électricité et de 9% pour le gaz naturel. En effet, les perspectives de reprise de la croissance économique ont permis une croissance appréciable des consommations d'électricité et de gaz naturel dans le secteur industriel, dans le tertiaire et au sein des ménages, ainsi qu'une évolution substantielle du nombre des abonnés, où il a enregistré un taux de 4,5 % en électricité et de 7,5 % pour le gaz durant la même période. Du fait de l'augmentation croissante de la demande intérieure, la distribution de l'électricité et depuis plusieurs années connait de forte perturbations. Ceci conduit la Société nationale de l'électricité et du gaz à opérer des délestages pour un rééquilibrage de la consommation devenu trop important.

C'est pour contribuer à cet effort visant à déterminer les causes qui ont favorisé cette hausse de la consommation d'énergies en Algérie, que cette étude a été effectuée. Le but recherché est d'apprécier les niveaux réels de consommation d'électricité et de gaz de ville des ménages et celle du secteur industriel et d'identifier d'autres facteurs ayant aggravé cette demande intérieure toujours plus importante. Le terrain d'étude choisi pour faire l'objet d'une telle analyse est la daïra de Sénia, une division administrative de la wilaya d'Oran qui est située au nord ouest de l'Algérie. Le territoire de la daïra de Sénia présente la périphérie sud et sud-est de la grande métropole Oranaise, où le campus universitaire, la zone industrielle et l'aéroport international d'Oran - Es Sénia sont les atouts de cet espace.

Contexte et problématique :

Parmi les grands problèmes qui préoccupent l'Algérie, deux matières vitales retiennent particulièrement l'attention. Il s'agit de l'eau et de l'énergie. L'effort consenti pour augmenter leur production et contrôler leur consommation s'accompagne d'importants investissements et un changement de mentalité. Les enjeux énergétiques concernent l'électricité, le gaz, face à une demande de plus en plus accrue durant ces dernières années. Selon le rapport de la banque mondiale en Aout 2005 concernant l'Algérie, le taux moyen d'électrification est d'environ 90 %, et une couverture de 96 % dans la quasi-totalité du pays, l'accès à l'électricité est bon dans l'ensemble mais des milliers de foyers, selon les estimations, ne sont pas encore reliés au réseau électrique et / ou gaz naturel, tout particulièrement dans les zones rurales ou périurbaines.

Selon la société SONELGAZ, l'électrification des foyers est passée de 20% à l'indépendance à plus de 96% en l'an 2008 et ce malgré un triplement de la population et que plus de 2,6 million de foyers est raccordé par canalisation au gaz naturel représentant un taux national de pénétration de 40%. Ce taux est expliqué par les facteurs suivants :

a) une demande grandissante du à la croissance démographique,

b) une urbanisation rapide,

c) expansion économique qui exerce des pressions sur l'infrastructure existante

Conséquences :

Du fait d'une augmentation de plus en plus forte de la demande intérieure, la distribution de l'électricité connaît de fortes perturbations. Cette situation d'inadéquation entre l'offre et la demande en énergie électrique conduit SONELGAZ à opérer des « délestages ».

Il parait bien à travers ces éléments présentés très succinctement, qu'il y'a un problème lié à la desserte de l'électricité et le gaz à travers le territoire, devenant visible dans les zones rurales ou périurbaines. Delà découle un certain nombre de questions :

_ Du moment où mon terrain d'étude est la daïra de Sénia dans la Wilaya d'Oran, quel est le taux réel d'accès à l'électricité et celui du gaz naturel au niveau de ce territoire ? Et que représente le contexte local par rapport au national ?

_ Quelles sont les facteurs qui ont favorisés la croissance de la demande sur l'électricité et le gaz dans ce territoire ?

_ Spatialement, quels sont les zones (quartiers, cités et agglomérations ...) à faible ou sans accès à ce service ?

_ Quels sont les territoires les plus souvent touchés par les délestages opérés par SONELGAZ ? Ceci me pousse à s'interroger sur :

_ Quelle qualité et continuité de service public dont SONELGAZ est tenue d'assurer à ses abonnées à travers le territoire ?

Tels sont les grandes questions qui se posent et auxquelles j'essayerai de répondre au long de mon étude.

Périmètre d'étude

La daïra de Sénia dans la wilaya d'Oran a été retenue comme espace d'étude sur lequel portera mon travail. Le choix de cet espace n'est pas délibéré. Il a été dicté par plusieurs facteurs. Faisant partie intégrante de la métropole oranaise, ce territoire très dynamique avec ces trois (03) communes me semble s'apprêter à cet exercice.

L'espace que je veux étudier présente beaucoup d'intérêt pour moi, du moment où :

a_ IL présente un espace avec un tissu, périurbain et rural à la fois constitué de 03 communes (entités administratives);

b_ Un territoire complexe et stratégique du point de vue organisation de l'espace où se concentrent des zones industrielles, zones d'activités, pôle universitaire, terrains agricoles et habitat à la fois ;

c_ Un espace qui représente un vrai casse tête pour la SONELGAZ (présence d'habitat illicites et bidonville) où la gestion du réseau de la distribution électrique est l'un des plus perturbés au niveau national d'une part, et milieu de fraude représentant un préjudice important pour cette entreprise, d'autre part.

Pour les besoins de l'étude, je changerai l'échelle à chaque fois que cela nécessite. Je préciserai que mon champ d'étude se limite entre la commune de Misserghine à l'ouest et les communes de Boufatis et El Braya à l'est, et entre les communes d'Oran, Bir El Djir et Hassi Bounif du côté Nord et la commune de Tafraoui au Sud. Ce champ d'étude représente une superficie de 182 Km2.

Objectifs et Hypothèses de Recherche

L'énergie est au coeur de nombreux débats où se combinent différentes problématiques comme
l'accès aux ressources, la maîtrise des marchés et des prix, le contrôle des réseaux, la réduction
des inégalités entre les hommes et les territoires, voire la survie de l'humanité. Ce thème

d'actualité ne peut laisser personne indifférent.

Objectifs Spécifiques

Cette recherche se propose en tant qu'objectif principal d'identifier et de quantifier la nature de la relation entre la demande de l'électricité et du gaz des ménages et de l'industrie dans la daïra de SENIA.

- De constituer une base de données en essayant de regrouper toutes les informations dispersées dans les différents services et sources de données pour pouvoir apprécier le problème de géographie de l'électricité et du gaz.

- Organiser cette base de données sous forme de données cartographiques.

- Etudier le rapport entre cet étalement urbain, prolifération des bidonvilles et la hausse de la consommation énergétique.

- Montrer ensuite les origines du déséquilibre qui existe entre l'offre et la demande de l'énergie au niveau de mon terrain d'étude.

Objectif Général

De manière générale, il s'agira dans un premier temps pour moi :

-D'identifier les déterminants de la demande croissante de l'électricité et du gaz naturel des ménages et des autres secteurs dans mon aire d'étude.

1 - Je vais tenter dans la première partie d'identifier les déterminants de la demande croissante de l'électricité et du gaz naturel des ménages et les autres secteurs dans mon aire d'étude. Chercher les causes qui empêchent le développement de la distribution du gaz de ville au niveau de la daïra, vu que 60% de la population locale n'a pas accès à cette énergie.

2 - La deuxième partie consiste à l'étude de l'état de la gestion de la distribution de l'électricité et du gaz qui sont assuré par l'opérateur historique SONELGAZ. J'essayerai aussi de quantifier à travers cette étude les territoires des pertes non techniques dans l'espace d'étude, vu la présence d'importants sites de fraude collective d'électricité. J'aborderai la démarche empruntée par SONELGAZ pour limiter ou luter contre ce fléau, et enfin produire un document cartographique des territoires de la fraude, qui pourra être à mon sens, un outil d'aide à la bonne gestion et planification pour plusieurs acteurs (gestionnaires) tels que la daïra de Sénia, la wilaya d'Oran, SONELGAZ...

Hypothèses de Recherche

Mon travail est soutenu par quatre hypothèses :

- Face au rythme accéléré de la croissance urbaine et une forte polarisation de la population durant les dernières décennies, une forte demande de l'énergie a été enregistrée dont SONELGAZ ne peut suivre ce rythme.

-Le nombre important de l'habitat spontané, bidonvilles et les habitations illicites à travers les terres de la daïra dont la population pratique la fraude de l'électricité à grande échelle (c'est des pertes non techniques, consommation non planifiée et non programmée par SONELGAZ) provoquant un déséquilibre dans le réseau de distribution.

- Face à une demande croissante et sans cesse d'énergie, la distribution de l'électricité connaît de fortes perturbations.

- Face à une telle situation de crise entre l'offre et la demande en énergie électrique conduit SONELGAZ à opérer des « délestages », qui sont effectués pour rééquilibrer un appel de consommation devenu trop important.

Méthodologie de recherche.

Traiter d'une problématique de recherche en géographie de l'énergie tout en intégrant une approche sociologique, ne peut être possible que par l'adoption d'une démarche de travail aussi méthodique que conceptuelle.

Pour mener à bien ce travail, j'ai élaboré une méthodologie de recherche qui se résume en trois points.

a) La recherche automatique

Afin d'avoir une vision globale sur la question, j'ai entamé mes recherches par l'interrogation de divers moteurs de recherches (Google, Abondance, Altavista), ainsi que les bases de données FRANCIS et Article@INIST (catalogue du fond documentaire de l'Institut National de l'Information Scientifique et Technique) ou encore BN-OPALE PLUS, le catalogue en ligne de la Bibliothèque Nationale François Mitterrand. Nos explorations se sont poursuivies sur des sites spécialisés : les pages de Cyber géo (revue européenne de géographie entièrement numérique), Cairn, de la revue Netcom... ou simplement d'instituts de recherches (INTD, ENSSIB), des portails ( revues.org) ou d'Association à caractère scientifique (IGN, AFIGEO, CNIG...) ont ainsi été visitées.

Je n'ai pas rencontré de difficultés particulières car les syntaxes utilisées sont à peu près identiques d'un moteur ou d'un catalogue à l'autre. Cette recherche automatique m'a souvent conduit sur des sites scientifiques où j'ai trouvé des informations satisfaisantes allant des simples articles, aux thèses en ligne et actes de colloques en passant par des dossiers réalisés dans le cadre d'études spécifiées.

b) La recherche manuelle

Constitue le deuxième volet de mon travail. Elle s'est essentiellement déroulée dans les bibliothèques de l'université, à la BNF (Bibliothèque Nationale de France) et au SCD (Service Commun de Documentation) de l'Université de Paris 8. J'ai pu ainsi consulter des articles de périodiques, les actes de colloques et des manuels de recherche ; bref, l'essentiel de la littérature disponible sur support papier traitant des problématiques générales des énergies.

c) Les entretiens sur terrain

Une analyse des résultats des documents consultés et entretiens directes que j'ai réalisé en s'approchant de plusieurs acteurs sur le terrain, m'ont conduit à l'élaboration de mon étude. Pour cela, j'ai consulté les données de l'Office National des Statistiques, la Direction de la Planification et de l'Aménagement du territoire, le Centres de Traitements Informatiques de la SONELGAZ, direction de la distribution de Sénia.

L'enquête du terrain a touché 105 ménages. Cette population habite l'agglomération de Nedjma (ex Chteibo), a été prise comme échantillon, était abordée par un questionnaire fermé pour pouvoir apprécier deux choses :

- l'appréciation du service public de l'électricité et le gaz par cette population

- le type de chauffage utilisé dans ses foyers où le gaz de ville est totalement absent.

Pourquoi ce site ? D'une part, cette agglomération n'a jamais bénéficié d'un quelconque plan d'urbanisme ou plan d'alimentation en gaz de ville, et d'autre part, mes exigences en données, m'ont poussé à effectuer une enquête d'exploration sur ce site, durant laquelle propos avec la population locale étaient changés.

PARRIE I : ORIGINES DE LA HAUSSE DE LA CONSOMMATION D'ELECTRICITE ET DU GAZ ET LEUR DISTRIBUTION

DANS LA DAÏRA DE SENIA

Introduction

Avant d'aller plus loin dans ce travail, il faut signaler que cette partie a été rédigée à partir d'une analyse fondée sur le résultat d'observations, d'enquêtes et de critiques de mon étude de terrain durant tout le mois de juin 2009, recueillies auprès d'une centaine de foyers dans la commune de Sidi Chahmi, dans la daïra de Sénia. Les données collectées proviennent d'entretiens avec le personnel de la SONELGAZ, de la Direction de la Planification et de l'Aménagement du Territoire, de la part des organismes comme l'Office National des Statistiques, la Direction des Mines et de l'Industrie, de la part aussi du bureau d'études URSA (Bureau d'Etudes en Urbanisme de Saida), et du Centre de Traitements Informatiques de la SONELGAZ direction de distribution de Sénia .Ce travail, au niveau de cette partie tend à présenter la vision d'un étudiant en géographie, sur le contexte énergétique, l'électricité et le gaz naturel d'une daïra de la métropole Oranaise.

Chapitre 1 : L'espace d'études, Localisation et définition.

Figure N° 1 Localisation de l'espace d'étude dans la wilaya d'Oran.

Les composantes administratives de la Daira de Sénia

Réalisé par HADRI K. juin 2009

De nos jours, les communes de Sénia, El Kerma et Sidi Chahmi (cf. figure N°1) constituent le territoire administratif de la daïra. La Sénia est le chef lieu de la daïra, elle se trouve au sud d'Oran, à environ 7 kilomètres du centre. Séparée d'Oran par des kilomètres de terrains agricoles dans les années 1970, la Sénia est aujourd'hui reliée à la ville par une urbanisation continue. Elle compte treize agglomérations et abrite des zones industrielles, zones d'activités, plusieurs instituts universitaires (Université d'Oran-Es-Sénia, Institut de Communication, l'École Normale Supérieure, le Centre de recherches en sciences sociales, etc.) et l'aéroport international. Elle sera le terminus du tramway d'Oran qui est en cours de construction.

Cliché :HADRI K. juin 09

Figure N° 2 : le grand chantier de la première ligne du tramway d'Oran à l'entrée nord de la Sénia.

Le visage de la daïra va être radicalement transformé grâce à la mise en oeuvre prochaine du Tramway d'Oran, dont Les travaux sont déjà commencés pour livrer la première ligne en 2010. Elle devrait comporter 31 stations, réparties sur 17,7 kilomètres allant de la Sénia, au sud, jusqu'à Sidi Maarouf, à l'est, en passant par le centre ville d'Oran.

I.1.1 Accroissement de l a demande de l'énergie dans la daïra, l'analyse des origines

La consommation de l'électricité et du gaz au niveau de la daïra de Sénia enregistre de plus en plus des pics d'utilisation similaires durant toute l'année. La consommation est en hausse, notamment en hiver où la population sollicite intensément les appareils de chauffage.

D'après SONELGAZ, la direction de distribution locale, cette période n'est pas exclusive, puisque les pics d'utilisation électrique enregistrés en été se rapprochent de plus en plus de ceux enregistrés en hiver vu l'utilisation massive des appareils de conditionnement de l'air (climatiseurs et ventilateurs).

Avec l'électrification progressive du futur Tramway, l'inauguration de la station d'épuration du groupement d'Oran située à la commune d' El-kerma d'une capacité de 200.000 m3, la demande de plus en plus de la zone d'activités, de la zone industrielle, suivi de l'explosion de la demande de la part du secteur résidentiel, la consommation électrique et du gaz n'a jamais été autant sollicitée.

Au vu du rythme intense de ce développement, ne craint-on pas des délestages réguliers?

Le travail mené dans le cadre de cette étude s'insère dans cette problématique. Il s'agit

de définir et d'identifier les principales causes de la hausse de consommation énergétique (électricité et gaz) et leur distribution au niveau de la daïra de Sénia.

I.1.2 Identification des causes amenant à la hausse de la consommation en énergie

Une demande dépassant parfois les capacités de production de la SONELGAZ, la pousse à effectuer des délestages pour un rééquilibrage de la charge sur son réseau de distribution.

D'après mes enquêtes effectuées sur terrain auprès des différents acteurs : SONELGAZ, la
direction de l'urbanisme, l'office national des statistiques..., j'ai dressé une liste de facteurs

principaux qui ont joué un rôle la demande substantielle sur l'énergie. Ils ont été classés et regroupés suivant leur importance, à commencer par : une demande sur l'énergie électrique dû à la croissance démographique exprimée par l'accroissement naturel et l'accroissement migratoire.

I.1.2.a La daïra de Sénia et polarisation de l'espace

Le territoire de la Sénia représente un espace péri urbain d'Oran. Il est caractérisé par la présence de plusieurs atouts et équipements structurants, qui sont : l'aéroport, classé international avec une capacité d'accueil de 03 millions de voyageurs par an, la formation universitaire, est un autre avantage pour la Sénia. En effet, l'université d'Oran- Es Sénia comprend 20 instituts et 64 933 étudiants. Le secteur industriel est aussi présent, il s'agit à la fois de la Zone Industrielle de Sénia I, II et III et les zones d'activité de Nedjma et d'El Kerma.

Ces zones d'activités et industrielles, attirent de la main d'ouvres et les demandeurs d'emploie de toute la région ouest. Du fait de son influence et son attractivité, les terres de la daïra sont caractérisées par une présence et concentration de bidonvilles et habitats illicites.

D'après Liberté (1), « les statistiques du recensement général de la population et de l'habitat de 2008 ont également mis à nu les failles de la politique agricole qui n'a pu jusqu'ici inciter les populations issues des zones rurales à y retourner ou à s'y maintenir ».

Il faut dire aussi, sur un autre plan, que l'état détient une grande part de responsabilité dans une telle situation puisque même les grands projets et les investissements économiques sont concentrés dans ou autour des villes. Cela pousse les populations à la recherche d'un emploi, notamment les jeunes, à aller en ville.

(1).Liberté, quotidien de presse national, 18 juin 2008

I.1.2.b La croissance de la population agglomérée : une variable explicative de la demande énergétique accrue

« L'espace rural algérien (2), caractérisé par un mode de peuplement dispersé, a enregistré un exode massif de sa population au profit des centres agglomérés depuis 1966, qui s'est accentué au cours des décennies 1977-1987 et 1987-1998 ».selon Mohammed Chadli, l'une des effets de la croissance de la population agglomérée en Algérie serait l'exode rural qu'avait connu le pays sur les deux périodes su-cité.

Le territoire de la daïra de Sénia est fortement peuplé (225 444 habitants en 2007, sur une population globale dans la wilaya de 1 400265 résidents) et fortement urbanisé. Sa population est très hétérogène.

Il est tout à fait normal que si la population augmente cela peut irrévocablement entraîner une augmentation potentielle de la demande du bien. Le volume de la population de la daïra de Sénia est un bon exemple explicatif de la hausse de demande sur l'énergie.

Figure N° 3 : Evolution de la population de la daïra de Sénia entre 1977- 2007

La daïra de Sénia a connue une

croissance démographique spectaculaire. D'après l'analyse des statistiques

officielles de la Direction de la

Planification fin 2007, représentées

dans figure N°3, l'évolution de la population de la dans ce territoire a été multipliée par 2,3 en seulement dix ans.

 
 

Evolution de population de Senia

 

250000

 
 
 
 

200000

 

150000

 

100000

 
 
 
 
 
 

50000

 
 
 

0

 
 
 
 

POP.
R.G.P.H 77

POP.
R.G.P.H 87

POP.
R.G.P.H 98

POP.
31/12/2007

 
 

Série1 31949

61543

137291

225444

 

C'est la commune de Sidi Chahmi d'une dynamique démographique intéressante avec 110 933 habitants qui vient en tête des trois communes, soit près de 50% de la population globale de la daïra. Cette commune a connue un taux d'évolution de 3,5% entre 1987 et 1998, suivi de la commune de Sénia, chef lieu de daïra avec plus de 97 000 habitants.

(2) L'apport des petites agglomérations dans la croissance urbaine en Algérie, Mohamed Chadli et Ali Hadjiedj Cybergéo, No 251, 20 octobre 2003

Le cas de la daïra de Sénia, vient renforcer les constats et les études déjà menés dans les phénomènes de la croissance démographique, de l'étalement urbain, et de l'urbanisation accélérée des petites et moyennes agglomérations périphériques de la métropole d'Oran.

Tableau N°1 Evolution de la population totale de la daïra de Sénia entre 1977 et 2007

COMMUNE

POP.

POP.

POP.

POP.

 

R.G.P.H 77

R.G.P.H 87

R.G.P.H 98

31/12/2007

SENIA

19969

34324

64797

97240

EL KERMA

7393

10284

13637

23379

SIDI CHAMI

4587

16935

58857

110933

T/daïra

31949

61543

137291

225444

Source: DPAT (Direction de la Planification et de l'Aménagement du Territoire)

L'examen des données des recensements de la population et de l'habitat du tableau N°1, souligne l'accroissement de la population de la daïra qui s'est fait à un rythme accéléré pendant la période intercensitaire 1987-1998. Elle passe de 61543 habitants du recensement de 1987 à 137291 habitants en fin 1998, soit une évolution de 132%.

L'accroissement annuel moyen de la population de la commune de Sénia passe de 5.51 pour la période 1977/1987 à celui de 5, 79 pour 1987/1998.

Aussi, l'accroissement annuel moyen de la population de la commune de Sidi Chahmi est passé de 13,8 (1977/1987) à 11,7 dans l'intervalle 1987/1998.

En effet, c'est avec un accroissement annuel moyen de 2,3 que la population de la daïra a évolué entre 1987 et 1998, en dix ans cette population a plus que doublée.

I.1.2.c Migrations et mobilité des populations vers le pôle d'Oran

Les migrations de population peuvent être dues à des logiques économiques, démographiques ou politiques. Le déplacement de la population est à l'origine de la transformation de l'espace rural limitrophe à la métropole d'Oran. Les zones attractives entre 1987 et 1998 ont été les communes de Sénia, Messerghin et de Bir El Djir dont le solde migratoire a été pour la plupart positif.

 

Figure N°4 : illustre la part de la population résidente de la daïra par commune. Celle de Sidi Chahmi a explosée. Elle passe de 4587 habitants en 1977 à 110 933 habitants en 2007. Sa population représente 47,9% de la population totale de la daïra en 2008.

Source : DPAT,

Selon Kamel KATEB, dans son article `' Population et organisation de l'espace Algérien», « Les individus, pour pouvoir bénéficier des infrastructures diverses (routes, électricité, eau, écoles, centres de santé, etc.), mises en place par les pouvoirs publics, ont eu tendance à se rapprocher des agglomérations ».

Ainsi, plusieurs petites et moyennes agglomérations ont joué dans le système urbain un rôle selon leurs positionnements dans l'espace national. L'agglomération de Nedjma ex Chteibo, dans la commune de Sidi Chahmi dont la croissance annuelle moyenne (entre 87/98) a dépassé les 10 % est un bon exemple. Elle a joué un rôle de relais aux migrations vers la grande ville d'Oran.

Les migrants à l'intérieur de la wilaya entre 1987 et 1998 ont été enregistrés à 128 486 selon REBOUHA Fafa (2008). La quête d'une maison individuelle a accéléré les migrations vers les communes rurales. Une commune comme Bir El Djir a perdu tout le foncier agricole à part quelques petites parcelles qui seront regagné par l'extension. Sur la commune de Sidi Chami, le quartier de Nedjma créé dans les années 80, comptait déjà une population de 33130 habitant lors du recensement général de 1998.

Un autre élément qui a amplifié cette croissance démographique, c'est le terrorisme qui a sévi durant les années 1990. Il a provoqué un dépeuplement des campagnes, entraînant la défiguration des villes. Ce facteur sécuritaire durant les années du conflit a vu des dizaines de milliers de familles s'installer dans les agglomérations et sur les terres périphériques de la métropole Oranaise, notamment à Nedjma dans la commune de Sidi Chahmi et à douar El Arab,

douar El Maroc sur les terres de la commune de Sénia, en érigeant des bidonvilles et des baraques de fortune en quête d'une vie citadine.

Mais, la croissance démographique, et ce regroupement en masse de la population sur le territoire dont il est question est- il la seule cause de la demande effrénée sur l'énergie ? Il existe un autre facteur également important. Il s'agit du phénomène de l'urbanisation.

I.1.3 Une urbanisation accélérée des agglomérations périphériques suivie d'une demande sur l'énergie

Il existe un facteur important qui a soutenu la demande sur l'électricité et le gaz, c'est l'urbanisation rapide qui a créé un certain décalage entre l'offre et la demande de l'énergie où la SONELGAZ n'a pas pu suivre le rythme malgré ses projets de développement des réseaux électriques et gaziers à court et moyen terme.

Ce sont les villes satellites et les localités se situant dans les aires métropolitaines des grandes villes qui connaissent les progressions les plus importantes, d'après Nadira Saidi, Kaddour Boukhémis, (dynamiques des territoires et des sociétés 2005). Ce cas, peut être appliqué sur la métropole Oranaise et les localités périphériques telles que, Sénia, Ain El Beida, El Amir Abdelkader (ex Sait Rémy) et Nedjma ex Chteibo. La croissance urbaine dans la daïra de Sénia a été dans l'ensemble, rapide, caractérisée par l'émergence d'une série de noyaux habités, planifiés ou non, plus ou moins fragmentés.

I.1.3.a Le processus d'urbanisation à travers le territoire de la daïra de Sénia

« Ce qui caractérise la croissance urbaine (3) en Algérie est certes le gonflement spectaculaire des grandes villes du nord (plus de 50 000 habitants), mais, depuis les années quatre-vingt, elle est surtout le fait de l'expansion des petites agglomérations urbaines se trouvant dans la périphérie des grandes villes ou ailleurs ». La Sénia est une agglomération parmi les agglomérations qui bordent la métropole Oranaise, où figure : Sidi Chahmi, Nedjma, El Kerma... ainsi que l'agglomération d'Ain Beida. La vocation de ces agglomérations périphériques est de type suburbaines, alors que le point entre elles et leur situation géographique vis-à-vis de la grande métropole Oranaise,

(3) Mohamed Chadli et Ali Hadjiedj, L'apport des petites agglomérations dans la croissance urbaine en Algérie Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement, Communication Nationale Initiale de l'Algérie à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, mars 2001.

car se sont généralement des agglomérations limitrophes à cette métropole. Ce qui laisse réfléchir qu'il ya une étroite relation entre cette métropole et ses agglomérations limitrophe.

Sur le plan spatial et fonctionnel, ces agglomérations semble tenir des rapports étroits ave Oran, au regard de leur forte urbaine démographique. Au recensement de 1987, ces mêmes agglomérations avaient des tailles relativement modestes. Ce n'est qu'au début des années quatre vingt dix que ces dernières commençaient à s'étendre à un rythme accéléré.

A quoi est due cette croissance spatiale rapide ?

Les autorités algériennes se sont penchées sur une politique orientée sur la décentralisation des grands centres urbains, des lourdes charges qu'ils ne pouvaient supporter, et une urbanisation de plus en plus couteuse, en projetant une partie de cette urbanisation aux marges de ces centres urbains, ou la localisation industrielle est un des indicateurs les plus manifestes. Parmi les nombreuses agglomérations dans tout le territoire d'étude, Nedjma, Ain Beida et Sénia sont témoins, d'une telle politique de développement.

Dans le même ordre d'idées, Mohamed BOUZID (4) précise que « la 1ère périphérie oranaise s'est constituée dans les années oil les lotissements et les coopératives d'habitat individuel ont été encouragés, en revanche, la seconde périphérie est plus liée à une urbanisation à partir du POS (Plan d'Occupation du Sol) et se traduit par la multiplication des programmes publics et privés d'habitat collectif qui permettent le relogement massif de la population mal logée ».selon TAHRAOUI Fatima(5)« aujourd'hui, la saturation des espaces intra-muros a entraîné un renversement du sens des flux migratoires par débordement et redéploiement du surplus des populations des grandes villes sur leurs abords immédiats, puis sur les terrains d'autres communes avoisinantes ». L'exemple de la ville d'Oran est en est un. L'urbanisation intramuros arrivée à sa limite vers le troisième boulevard périphérique, et par manque d'assiettes foncières pour bâtir de nouveaux projets, elle débordera sur les terrains des communes limitrophes. Le cas de la daïra de Sénia est un bon exemple, ou le béton a souvent progressé sur de bonnes terres agricoles.

(4) Territoires et territorialités dans les grandes villes du Maghreb, article, CNRS, 2006

(5) Les politiques d'aménagement en milieu méditerranéen, article, 128e congrès, Bastia, 2003

D'après le rapport Communication Nationale Initiale de l'Algérie à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques en Mars 2001, cette urbanisation a entrainée une perte de 5 470 ha des terres agricoles souvent fertiles pour l'agglomération d'Oran.

Ce qu'il faut souligner, sont les conséquences économiques, sociales et culturelles de cette urbanisation, comme la qualité de services dans le transport entre la ville et ses satellites, la qualité des soins dans le secteur de la santé et le raccordement de la population aux réseaux d'électricité, de gaz et d'AEP. Comme conséquences sociales de cette urbanisation, nous assistons aujourd'hui à la naissance spontanée de bidonvilles et d'ilots d'habitat précaire à travers tout le territoire de la daïra de Sénia, ce qui entraîne des problèmes de gestion, notamment aux pouvoirs publics.

I.1.3.b L'analyse spatio-temporelle de l'urbanisation Sénialaise :

Pour mesurer l'ampleur de l'évolution de l'urbanisation de la daïra (cf. figure N°5), j'ai pratiqué une méthode très simple. En fait, j'ai utilisé deux supports cartographiques : la carte Topographique d'Oran 1/25000 qui englobe mon terrain d'étude, établie en 1988, et une Ortho photo plan (provenant de Google Eath) de la même zone géographique à la même échelle, mais de l'année 2007. À l'aide d'une couleur bleue, j'ai contourné tous les espaces urbanisés sur les deux documents au niveau de mon terrain d'étude.

Figure N° 5 : Evolution de l'urbanisation de la Sénia entre 1987 et 2007

Réalisé par HADRI K. juin 2009

Le résulta est spectaculaire. La mutation du site et la transformation du paysage sont flagrantes. Durant une période relativement courte, l'urbanisation massive (planifiée et/ ou spontanée) au détriment des terres agricoles, est sans précédent. On assiste à un étalement et l'éclosion de véritables villes satellites autour du pôle urbain Oranais.

La politique du lotissement, menée depuis 1974, c'est-à-dire notamment à la faveur des réserves foncières communales, a également contribué à façonner le paysage urbain et généré des extensions démesurées. Les coopératives immobilières et les lotissements de maison individuels ont favorisés la densification des ces zones au détriment de l'agriculture. La péri urbanisation de la ville d'Oran s'est faite sur le domaine des exploitations individuelles et collectives des terres agricoles. Le nombre d'exploitation agricole a connu une baisse de - 7% de l'année 1998 à l'année 1999 selon REBOUHA Fafa» Évolution des pratiques et projets du monde rural à proximité de métropoles en Algérie. Cas de la région d'Oran», cette baisse évolue dans le sens où les terrains agricoles sont cédées à l'urbanisation. Cette urbanisation et cette concentration de la population continuent à augmenter compte tenu des projets d'extension qui passent en priorité par rapport au secteur agricole. Les lotissements et les coopératives d'auto construction à travers le périmètre de la daïra ont remplacés les terrains de vignes autour de la Sénia et les champs d'amandiers d'Ain Beida.

D'après B. MÉRENNE-SCHOUMAKER. (6) « une énergie abondante et bon marché a aussifavorisé la périurbanisation de nombreux territoires proches des villes ». La multiplication des

programmes de logements dans les communes rurales dans la région d'Oran, notamment en grande partie sur les terres de la Sénia, le prouve (tableau N°2). Les communes de Sénia, de Sidi Chahmi et de Bir El Djir bénéficient de plan d'occupation des sols qui autorisent l'effacement des terres agricoles au profit d'une masse d'habitat de plus en plus importantes. L'espace rural, limitrophe à la métropole d'Oran est sous l'influence de celles ci. L'étalement urbain des communes de Sénia a était fait sous forme de lotissements réglementés selon la loi sur la promotion immobilière de 1986. Et c'est à partir de 1990 que 414 POS (Plan d'Occupation de Sol) étaient prévus dans la wilaya d'Oran pour aménager quelques 3324 ha, une surface à _

(6) Rencontre de la géographie et de l'énergie, Bernadette MERENNE SCHOUMAKER, festival international de la géographie, la planète en mal d'énergie, 2007

Tableau N°2

Répartition des lotissements dans la wilaya d'Oran selon

les Dairates entre 1974 et 1990

 

Daïra

Nbre lotissements

Nbre lots

Superficie (Ha)

%

Bir el Djir

51

9106

200,33

36,77

Sénia

34

4569

100,51

18,45

GDYEL

25

2565

56,34

10.34

Ain El Turck

35

2474

47,43

8,78

Boutlélis

18

1798

39,56

7,26

Oued Tlélat

18

1356

11,43

2,1

Béthioua

12

911

20,04

3,68

Arzew

6

612

13,47

2,47

Oran

5

1672

36,78

6,75

Source : TAHRAOUI F., L'espace urbain en Algérie, mobilité résidentielle et amorce d'une reconfiguration sociale des quartiers, le cas d'Oran.

_ urbaniser. Ainsi, selon Fatima TAHRAOUI, 60% des nouveaux résidants de la commune de Sidi Chami et près de 46% de ceux de la commune de Sénia, proviennent d'Oran.

I.1.3.c Extension de l'urbanisation par une densification de l'habitat spontané

Les terres agricoles des deux communes Sénia et Sidi Chahmi ont subits des installations et multiplication, de groupements d'habitat spontané, précaire sans précédent. On assiste depuis plusieurs années à la densification de l'espace rural par l'implantation de logements collectifs et de grands ensembles sans qu'il y soit l'aménagement d'équipements nécessaires pour faire accroître la population résidente dans ces communes semi urbaine ou rurales. Ces communes enregistrent un accroissement important entre le recensement de 1987 à 1998. A proximité des fermes se sont étendues des hameaux de l'habitat précaire, ce dernier a trouvé refuge sur les terres agricoles.

Le jour d'Algérie a écrit (7), que, suite à l'hypertrophie avancée des agglomérations périurbaines de la métropole Oranaise comme celles de la daïra de Sénia, une nouveauté dans le schéma territorial que se propose d'approuver le président de la république est l'éclatement que doivent subir les deux métropoles d'Algérie : Oran et Constantine. La capitale provinciale de l'Ouest donnera naissance à huit wilayas déléguées, outre la ville d'Oran : Sénia, Aïn Turk, Arzew, Boutelilis, Bethioua, G'deyel, Oued Tlilet et Bir El Djir. Ce sera à peu près l'équivalent des communautés urbaines instituées dans certains pays européens comme la France.

(7) Nouveau découpage du territoire, Le Jour d'Algérie, revue de presse, 07, 08,2008

I.1.4 Une expansion économique suivie d'une hausse de 14,5 % par an de la demande sur l'énergie

Selon mon enquête au niveau du département `'Contrôle et Suivi de l'Exploitation de la SONELGAZ distribution ouest, la demande accrue sur l'électricité et le gaz, de la part des secteurs tels que : l'industrie, l'hydraulique, l'habitat...n'a jamais atteint un seuil aussi haut que celui enregistré ces dernières années.

D'après l'étude de la mission économique de l'ambassade de France à Alger, élaboré en collaboration avec le bureau CMS Francis Lefebvre, intitulé `' S'implanter en Algérie `'. « Le pays traverse une phase d'expansion économique sans précédent depuis le début de la décennie 2000. L'embellie financière depuis 2000, grâce à la flambée des prix du pétrole, lui permet de poursuivre et d'accélérer la modernisation de ses infrastructures ».

Ce qui a favorisé cette expansion économique c'est d'abord le plan d'investissements publics, pour la période quinquennale 2005-2009, consacré à la consolidation des projets socioéconomiques déjà amorcés dans le programme de soutien à la relance économique (PSRE) 2001-2004 d'une part. Mais, c'est surtout l'accroissement de la rente pétrolière depuis le début de la décennie 2000 qui a permit au pays d'appréhender dans les meilleures conditions le défi qui est celui des pouvoirs publics d'accompagner et d'accentuer le rythme de modernisation de l'économie nationale, d'autre part. Ce développement de l'économie va exercer des pressions sur l'infrastructure existante, ou la demande sur l'énergie va suivre cette expansion.

I.1.4.a Une expansion économique qui exerce des pressions sur l'infrastructure existante

La daïra de Sénia faisant partie du deuxième pôle économique du pays, possède entre autre, des potentialités industrielles importantes qui ne cessent de s'accroitre en raison du Plan Complémentaire de Soutien à la Croissance, appelé aussi « Plan de relance bis ». Avec la zone industrielle et la zone d'activité d'une superficie totale de 539 ha, la daïra de Sénia demeure l'un des espaces économiques le plus dynamique de la région. Son tissu industriel est principalement axé sur la sidérurgie, L'industrie agro-alimentaire, la production et commercialisation de produits biologiques, notamment l'huile d'olive un des créneaux considérés comme porteurs.

 

Tableau

N° 3 : L'espace industriel de la daïra de Sénia par zone et par taille en 2008

Zone Industrielle

Superficie totale
en (ha)

Zone d'Activité

Superficie
totale en (ha)

Surface totale
(Z.I+Z.A)

Sénia I Sénia II Sénia III

88
157
48

Nedjma
Sidi Chami
El Kerma

145
86
15

 

Total Daira

293

Total Daira

246

539 ha

Source : Chambre de commerce, service économique, 2008

La relance économique de ces dernières années en Algérie a propulsé la demande sur le foncier industriel au rang de priorité nationale. L'activité industrielle occupe une place de choix dans la daïra étudiée car elle constitue en son sein, une des ses plus grande vocation.

D'après M. COTE(8) « la zone industrielle intra-urbaine a été complétée par des créations périphériques (Zones Industrielles de Sénia, Hassi-Ameur, Chteibo), l'ensemble totalisant 12 000 emplois industriels ».

En effet, la daïra de Sénia dispose de trois zones industrielles (Sénia I, II, III) implantées dans la commune de Sénia, et trois zones d'activité partagées entre les communes de Sidi Chahmi et El Kerma. Ces dernières ne cessent de se développer et se targuent de disposer d'atouts majeurs pour leur développement (cf. tableau N°3). 539 ha est la superficie globale da la Z.I et Z.A, soit 3,5 % du territoire de la daïra. Selon la Direction de l'Urbanisation et de la Construction de la Wilaya d'Oran, ce taux est appelé à croitre dans les années à venir compte tenu de la dynamique de l'activité industrielle dans le site.

(8) L'Algérie espace et société, Marc COTE, 1996

Figure N°6: Implantation de la Zone industrielle et la Zone d'activités dans l'espace Sénialais

Réalisé par HADRI K, juin 2009

En se référant à la figure N°6, on note l'existence des deux grandes zones contournées de la couleur verte. Il s'agit de la zone industrielle de Sénia et la zone d'activités de Nedjma. Ces deux zones marquent bien l'espace dans la daïra et depuis plusieurs années elles continuent à se développer en suivant les axes routiers et à consommer de plus en plus d'espace et d'énergie.

Actuellement, un projet d'envergure est en train de se concrétiser. La commune d'El Kerma dans la daïra de Sénia, s'apprête de se doter d'un pôle d'envergure "l'Euro parc"(9).

Ce projet ambitieux qui constituera dès la fin 2010 un pont logistique d'envergure entre la capitale de l'Ouest et les pays du bassin méditerranéen, bénéficiera à une soixantaine d'investisseurs nationaux et étrangers, selon le promoteur de cette opération, en l'occurrence la Société algérienne de développement commercial et industriel de la Méditerranée (SDCIM).Ce projet, qui a pour objectif de favoriser les échanges économiques entre l'Algérie et ses partenaires, porte sur la réalisation de deux plateformes, localisées dans les communes d'ElKerma et de Béthioua, d'une superficie respective de 14 ha et 12 ha.

(9) D'après la Société algérienne de développement commercial et industriel de la Méditerranée (SDCIM), rapport, Futur pont logistique à Oran, 26/11/2008

Ainsi, l'infrastructure d'El-Kerma, qui enregistre un taux d'avancement de 60% (2009) ouvert ses locaux à de grandes entreprises du pays pour les besoins de leurs activités, notamment en matière de stockage des produits transitant par le port d'Oran, en vue de leur exportation ou leur distribution sur le territoire national.

Figure N°7 : la zone industrielle de Sénia, le secteur Nord-Ouest

 
 

Figure N°7 : illustration de la zone industrielle, avec son aire géographique marquant bien l'espace, s'est développée entre deux axes routiers : la Nationale 4 et le Chemin de Wilaya N° 83, avec des

infrastructures de

transport, débouchant

notamment vers l'aéroport de Sénia, Oran ou encore la capitale.

 

Photo: www.visitoran.com.

Selon les rapports de 2005 à 2007 de la direction des mines et de l'industrie de la Wilaya d'Oran, le gouvernement a mis en place un programme de libéralisation pour attirer les investisseurs nationaux et étrangers qui a commencé à porter ses fruits. En effet, le flux d'investissements a augmenté de manière exponentielle. Le tableau N°4, illustre le nombre des lots viabilisés et attribués jusqu'en 2007 dans la daïra de Sénia pour l'investissement industriel. Pour couvrir toutes les demandes soit de raccordement au réseau, soit en vue d'augmentation de puissance de la part des industriels, SONELGAZ (l'entreprise locale) avait dressée un plan. Il s'agit de la création du poste de transformation de la Moyenne Tension, situé au niveau de la zone industrielle et l'augmentation de sa puissance installée, notamment par création d'une cinquantaine de postes clients de gaz (moyenne / basse pression) et de plus de 160 nouveaux ouvrages électriques entre 2003 et 2008 (postes électriques destinés aux industriels appelés : Poste Abonné, leurs puissance électrique installée varie entre 100 KVA et 63 KVA en passant par les 250 et 400 KVA)

Tableau N°4 : Nombre de lots attribués jusqu'en 2007par commune et par superficie dans la daïra de Sénia

Source: DI-'AI (Direction de la I-'lanification et de l'Aménagement du Ierritoire)

Dans le même ordre d'idées, un fait majeur est à souligner. Il s'agit de l'expansion considérable de la zone de dépôt le long des principaux axes routiers vers le Sud, suivi par l'extension continue de la zone d'activités de Nedjma. D'après les chiffres du tableau N°4, Plus de 155 ha ont été viabilisés jusqu'en 2007 au profit des zones d'activités.

La zone de dépôt est largement orientée vers l'entreposage des biens et produits d'importation se déploie rapidement en direction du futur pont logistique Oran Alicante, nouvelle plateforme d'échange est en cours de finalisation.

Les données du tableau N°4 reflètent les tendances actuelles du secteur industriel dans le territoire d'étude. Il s'agit des lots de terrains viabilisés pour accueillir de nouvelles activités économiques industrielles. 539 ha auxquels s'ajoutent 447 ha de zone viabilisée destinée à recevoir des activités à caractère industriel et de production de biens et services.

Parmi les points forts d'attraction des investisseurs étrangers comme ceux les nationaux, il y'a « les faibles coûts des intrants énergétiques (Gaz, carburants & électricité) ; le gaz industriel est

22 fois moins cher que la moyenne européenne, l'électricité est 6 fois moins cher », d'après le Limousin International(10), `'investir en Algérie».

I.1.4.b Les projets de grande envergure dans la daïra et les besoins énergétiques

SONELGAZ est de plus en plus sollicité à fournir de l'énergie en quantité et en qualité pour les différents projets de grande taille et de les raccorder à son réseau de distribution.

- En matière d'infrastructures modernes, et vu la mobilité très importante de la population dans le territoire de la Sénia, cette daïra profitera notamment du projet `'tramway d'Oran». La mise en service de ce dernier est prévu pour 2010(11), il évoluera sur une ligne de 18 km qui s'étend de la Sénia à Sidi Maârouf, en passant par la place du 1er Novembre et desservira au total 32 stations.

- La station d'épuration d'El-Kerma qui a été conçue sur la base des données contenues dans le plan directeur d'aménagement urbain (PDAU) et ce à l'horizon 2020. D'une capacité de 200.000 m3. Ces eaux usées provenant des parties sud, sud-est et sud-ouest de la commune d'Oran, seront récupérés au profit du secteur de l'irrigation notamment de la plaine de la M'leta qui s'étend sur plus de 6.000 ha. Pour son fonctionnement, 3,9 MVA sont nécessaires.

-il y'a aussi, et selon l'Expression, l'inauguration de la plus grande succursale Toyota en Afrique située sur l'axe reliant de l'aéroport de Sénia au chef lieu de Wilaya d'Oran. Ce projet d'une superficie globale de prés de 14 000 m2, avec l'atelier de mécanique de 2500 m2 et de carrosserie de 1900 m2 qui constituent la pierre angulaire du service après-vente.

Enfin, dans la zone de l'aéroport de Sénia, trois complexes hôteliers de la gamme 4 et 5 étoiles ont poussé ces dernières années. Dans les faits, l'activité économique n'a cessé d'étaler son emprise sur le territoire de La Sénia ; ceci en dépit des multiples contraintes d'équipement et de gestion.

(10) Intrants : on appelle « intrants » les différents produits apportés aux terres et aux cultures (limousin-international.info, investir en Algérie, rapport, juillet 2009)- Voir le résumé des coûts des facteurs sur le site de l'Agence National pour le Développement de l'Investissement..

(11) Missions Economiques, le nord ouest algérien, fiche de synthèse, janvier 2009.

I.1.5 L'extension de l'utilisation des appareils électroménagers énergétivores, Climatiseurs et frigos à l'index

Face à une hausse constante de la consommation de l'énergie électrique favorisée aussi bien par la croissance démographique que par l'extension de l'utilisation des produits électroménagers en Algérie, le concept d'efficacité énergétique se pose aujourd'hui avec acuité d'autant que le marché algérien regorge de produits fortement « énergétivores ». le problème, est que ces équipements ménagers qui sont commercialisés sur notre marché sont en majorité des produits bas de gamme qui consomment beaucoup d'énergie

D'après mon enquête auprès des services de l' L'Agence Nationale pour la Promotion et la Rationalisation de l'Utilisation de l'Energie, La problématique de l'économie de l'énergie en Algérie, notamment électrique, est au centre de plusieurs séminaires organisés par l'établissement. Selon une étude réalisée récemment par l'APRUE, il s'avère que les appareils électroménagers, plus particulièrement les réfrigérateurs, les congélateurs ainsi que les climatiseurs sont à l'origine de la hausse continue de la consommation de l'électricité dans les foyers. L'étude souligne qu'entre 2003 et 2006 les équipements de froid domestiques ont connu une croissance fulgurante.

Entre 2000 et 2006, le parc des équipements de froid domestique en Algérie a augmenté de 1 348 276 réfrigérateurs et de 1 154 087 de climatiseurs supplémentaires sont utilisés dans les ménages, selon les statistiques de l'ONS. La maîtrise du post froid peut permettre d'économiser 8 % sur la consommation nationale finale d'énergie électrique, ce qui engendrerait un potentiel d'effacement de la puissance appelée pendant l'été de plus 560 mégawatts.

Figure N° 8

Parts de consommation par appareil dans un foyer

8%

21%

32%

39%

Clim et Chauf Télé

Eclairage Autre

Source : L'Agence Nationale pour la Promotion et la Rationalisation de l'Utilisation de l'Energie, 2007

La figure N°8, illustre la part de la consommation électrique par type d'appareils dans un foyer (étude réalisée par l'APRUE, intitulée : Parts consommation électrique par appareil dans un foyer).A souligner, que les climatiseurs et les congélateurs consomment à eux seuls 38% de l'énergie utilisée dans un foyer alors que la télévision par exemple, ne consomme que 21% et l'éclairage à l'intérieur de la maison, 32 %. Selon la même étude, avec 34% l'électricité arrive largement en tête des produits utilisés dans les foyers et autres, suivie par le gaz naturel 32% et enfin les produits pétroliers 23%.

I.1.5.a Le marché des climatiseurs a connu une forte progression ces dernières

années en raison de la baisse des prix.

Luxe autrefois, la climatisation est désormais à la portée de tous en Algérie. On la trouve dans les logements, les grandes surfaces, les magasins, les administrations et même dans certaines usines ...De nos jours, il est possible de travailler, regarder la télévision, faire ses achats ou dormir confortablement même par une chaleur torride. Le climatiseur s'est mis à se démocratiser et le marché offre une gamme très variée.

Le boom qu'enregistrent actuellement les ventes des climatiseurs en Algérie s'explique par deux facteurs : d'abord une baisse très remarquable des prix, mais aussi le changement du mode de vie des ménages algériens d'une manière générale. Un changement accentué, bien entendu, par le fait que la Sénia est un territoire chaud qui enregistre en été des températures qui avoisinent les 40%.

« Dans les années 80, avoir un climatiseur chez soi c'était un véritable luxe et aujourd'hui on en trouve, ces trois dernières années, beaucoup de locaux sont équipés de climatiseurs, d'abord pour fidéliser la clientèle et, ensuite, pour le bien-être des employés eux-mêmes. Dans les cafés, les restaurants, les magasins, chez le coiffeur..., tout le monde a un climatiseur, si ce ne sont plusieurs », me confie, le responsable d'une grande surface d'électroménagers localisé à la Sénia.

Le vide juridique et l'absence d'une réglementation vis-à-vis aux standards de qualité universelle : bientôt trois arrêtés pour l'efficacité énergétique.

Selon le directeur général de l'APRUE, l'absence d'une réglementation stricte a encouragé les vendeurs à commercialiser des équipements « énergétivores » et les consommateurs à les priser du fait de leurs prix compétitifs par rapport à d'autres produits fabriqués dans le respect des normes d'efficacité énergétique mais plus coûteux.

Pour combler ce vide, d'après le Quotidien d'Oran dans un dossier consacré à l'efficacité énergétique, trois arrêtés interministériels sont sur le point d'être promulgués pour obliger un étiquetage des appareils électroménagers et ce, dans le but d'informer clairement le consommateur sur ce qu'il doit consommer en énergie après l'acquisition d'un appareil quelconque.

_ Le premier définit les appareils qui seront soumis à l'étiquetage énergétique comme le réfrigérateur, le climatiseur, les machines de production et de stockage d'eau chaude, la machine à laver, les lampes. Il s'agit de faire un listing des appareils dont la consommation énergétique est importante et qui ont un impact sur le bilan énergétique en Algérie. On affirme au niveau de l'APRUE que 70 % de la consommation énergétique des ménages est répartie entre le post froid et les produits d'éclairage.

_ Le second arrêté est relatif au contrôle de l'efficacité énergétique et de ses modalités d'exercice et stipule que tous les appareils sur le marché doivent être munis d'étiquette énergétique.

_ Le dernier arrêté porte sur la classification de l'efficacité énergétique pour les appareils et équipements électriques.

I.1.6 Une hausse de consommation énergétique en raison d'augmentation des températures qui marque la saison estivale contre des hivers rudes

La consommation d'énergie électrique est pratiquement la même, en hiver comme en été. Le volume de consommation d'énergie électrique et de gaz enregistre de plus en plus des pics d'utilisation similaires durant toute l'année. . Ce pic de consommation, qu'on appelle chez SONELGAZ « la puissance maximale appelée PMA », est en hausse, notamment en hiver où la population sollicite intensément les appareils de chauffage. Cependant, cette période n'est pas exclusive, puisque les pics d'utilisation électrique enregistrés en été se rapprochent de plus en plus de ceux enregistrés en hiver, due principalement à l'utilisation des a pareils de climatisation et conditionnement d'air, devenus bon marché. .

I.1.6.a L'été 2008, un nouvel appel de puissance record pour la Sénia

Par cet exemple, j'ai voulu mettre en évidence cette hausse de consommation entre deux années successives, durant le même mois de juillet. Le bureau centralisé de conduite

d'électricité de la direction de la distribution de Sénia a enregistré samedi 05 juillet 2009, un nouvel appel de puissance record « été » à 21h15mn. La puissance maximale appelée (PMA) pour la daïra a atteint 82 MW en évolution de 15% par rapport à la même journée fériée de l'année 2008. Autant dire qu'en seulement une année, l'accroissement de la demande en puissance électrique équivaut à l'alimentation de trois nouveaux quartiers.

La pointe enregistrée pendant la journée du 05/07/09, en forte progression par rapport au 05 juillet 2008, a atteint 69,7 MW à 15h00mn, soit une évolution de 15% qui correspond à 12,3 MW d'écart.

La croissance importante de la demande s'explique par la hausse des températures et donc, par l'utilisation continue et massive de la climatisation : la température moyenne de la journée du 05/07/09 sur la partie nord du pays était de 41° Celsius. Elle est supérieure de 4 degrés par rapport à la même période de 2008.

La daïra de Sénia, au sein d'un Ouest Algérien semi-aride, qui a souffert d'une décennie plus sèche que la moyenne, les températures montent et avec elles la consommation d'énergie électrique. La consommation en énergie électrique a déjà enregistré deux pointes de consommations dont le dernier était le 27 décembre 2008 suite à la vague de froid qui avait frappé la région. Il a atteint les 78 MW. A quand donc le prochain pic de consommation électrique ? Et sera-t-il sans conséquences sur le réseau local ?

Pendant les périodes de grande consommation d'électricité ,le chauffage électrique en hiver et tous les modes de climatisations en été, SONELGAZ est obligée de démarrer toutes ses centrales, et de mobiliser tous les moyens de production disponibles et l'ensemble de ses équipes pour assurer la fourniture d'électricité à ses clients.

I.1.6.b A températures record, consommation record, les ménages Sénialais toujours plus gourmands en électricité

Multiplication des chauffages électriques, des appareils électroniques, et climatiseurs, les records s'enchaînent pour la consommation d'électricité dans le territoire Sénialais, à l'image de tout le pays.

Avec la vague de froid qui se poursuit pendant plusieurs semaines, et la chaleur qui caractérise ce territoire les ménages sont toujours plus gourmands en électricité et les pics de consommation sont de plus en plus élevés. L'utilisation de l'électricité a explosé: près de 55% des

logements étaient équipés de chauffage électrique en 2007, contre environ 7% trente ans plus tôt, selon un sondage effectué par le service des études pour l'électrification rurale, de SONELGAZ, la direction de la distribution de Sénia, en janvier 2008.

Tableau N° 5 : Type de chauffage dans un quartier sans gaz de ville à Nedjma.

Logement/type Bain % Chauff.par gaz % Total

de chauffage d'huile/résistance butane

105 82 78% 23 22% 100%

Enquête terrain HADRI K, juin 2009

L'enquête a été menée auprès de 105 ménages soit 823 habitants du quartier central de la localité Nedjma (ex Chteibo). L'objectif était de déterminer le type de chauffage utilisé dans ses foyers pendant l'hiver.

Copte tenu des données du tableau N°5, la majorité des logements enquêtés contiennent un ou même deux appareils de chauffage électrique (résistances et/ou bain d'huile), soit 78% des logements totaux enquêtés, par contre 22% du sondage utilisent le chauffage à bouteilles de gaz butane.

Dans les quartiers et localités dépourvues de gaz de ville, et avec les vagues de froid suivie par la pénurie de gaz butane, les habitants, utilisent une gamme très variée de résistances et bains d'huile pour se chauffer, dont la consommation reste cependant élevée pour ce type d'appareils. Leur puissance de courant électrique varie entre 1000 et 2000 watts.

I.1.7 Augmentation des salaires, facilité de paiement et amélioration du confort domestique

D'après B. MERENNE SCHOUMAKER(12), « la demande énergétique a fortement progressée dans le temps, en raison de la progression spectaculaire des transports, du développement de l'industrialisation de l'agriculture et d e l'amélioration du confort domestique des populations, du moins de certaines d'entre elles ».

L'augmentation des salaires des algériens, a beaucoup incité à consommer plus d'énergie. Comment ça ? L'amélioration du pouvoir d'achat de la population est pour beaucoup dans

(12) Géographie de l'énergie, Bernadette Mérenne-Schoumaker, 1993,

cette situation. Le fait que les Algériens recourent en masse au service des congélateurs ou climatiseurs (appareils gros consommateurs d'énergie), qui était dans le passé un luxe que ne pouvait s'offrir que les plus nantis, prouve que leur situation financière s'est améliorée.

La vente par facilité de paiement, effective depuis quelques années pour les produits électroménagers, ainsi que le crédit à la consommation qu'offre les services bancaires ont

permis à beaucoup d'équiper leurs foyers par plusieurs types de produits électroménagers tels que congélateurs, réfrigérateurs, ordinateurs, chauffages, climatiseurs etc.

La hausse de la consommation d'énergie dans l'habitat est donc liée à un phénomène de hausse des standards de confort individuels, qui induisent des comportements de consommation peu économes.

 

Figure N°9. Fiche de recensement RGPH,

 
 
 
 

pavé « nombre de biens possédés ».

 
 
 

La nouveauté dans le dernier RGPH 2008 en Algérie, c'est l'ajout d'un pavé `nombre de biens possédés' au niveau du questionnaire destiné aux ménages. Ceci, est dans le but de pouvoir calculer l'indice de confort aux seins des ménages recensés. Il s'agit à la fois de dénombrer les biens (Téléviseur, climatiseur, ordinateur, réfrigérateur, lave linge) dans chaque foyer.

En réponse à ma question vis-à-vis du

`' Taux de confort» et son évolution dans la Daira de Senia, le responsable du service des statistiques au niveau de la DPAT, confirme que le taux de confort a considérablement évolué selon le bilan préliminaire du dernier RGPH 2008. Il faudra attendre la publication des résultats finaux du recensement, qui ne seront disponibles qu'en fin d'année 2009.

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : DPAT. (Direction de la Planification et de l'Aménagement du Territoire, juin 2009

I.1.8 La hausse de la demande sur l'électricité alourdie par le piratage massif

Certes, tous les agents cités ont réellement conduit à une hausse substantielle de la demande sur l'énergie. Mais à signaler que, mon étude m'a dirigée vers un autre `' fait social», c'est un phénomène très répondu dans le territoire signalais, il s'agit de `'la fraude massive de l'énergie» de la par la population. Un facteur avec un effet direct sur la poussée de la demande de l'énergie. Selon SONELGAZ, le phénomène du « piratage » de l'énergie électrique dans l'espace Sénialais a atteint, ces dernières années, des proportions alarmantes. En effet, prés de 30 % de l'électricité est détournée par la population. Ces pertes sont vraiment dues à 80% de personnes consommatrices illicites qui optent, notamment, à des branchements frauduleux à travers plusieurs localités du chef-lieu de daïra.

Les services de la Sonelgaz de la Sénia, souligne une perte de plus de 130 milliards de centimes qui a été enregistrée en 2008.un chiffre astronomique ! Alors, suite à ce phénomène d'agression du réseau et du vol massif de l'énergie, des chutes de tension et perturbations courantes sont recensées dans plusieurs localités, ce qui provoque des coupures d'électricité à travers les zones de Sénia chef lieu de daïra, d'Ain El Beida et de Sidi Chahmi.

Après avoir analysé les indicateurs qui ont favorisés ou qui ont aggravé la consommation de l'énergie dans la daïra de Sénia en particulier et le territoire national d'une manière générale, les paragraphes suivants, vont être consacrés à l'analyse de la consommation, et l'accès de la population à ce service dans mon terrain d'étude.

Chapitre 2 : L'étude énergétique dans le territoire de la Daïra de Sénia

Electricité et gaz : Comment la daïra de Sénia et ses trois communes sont elles alimentées?Pour le savoir, et en collaboration avec les agents de la SONELGAZ de Sénia, j'ai positionné les sources d'énergie électriques et gazières qui desservent mon terrain d'étude.

Figure N°10 : Les sources d'électricité et du gaz naturel qui alimentent la daïra de Sénia

Réalisé par HADRI K. Juin 09

La Figure N°10 présente la localisation des sources d'énergie à travers le site de Sénia. En effet, ce terrain d'étude est alimenté par trois sources d'énergie électrique. Ce sont des postes abaisseurs ou transformateurs de l'électricité de la Haute Tension à la Moyenne Tension (60 KV/30KV et 10KV) dans le but de la distribution. Il s'agit du : i) du Poste `'Oran Sud» (ORS : appellation technique SONELGAZ) situé au nord Ouest de la daïra, où quatre lignes électriques de la moyenne tension (30 KV), appelées `'départs»(13) Si Redouan I et Si Redouan II, Boutlélis et DDAT alimentent à 90% la commune de Sénia.

(13)Départ : ensemble d'ouvrages (équipements : cellule électrique, câbles souterrains, lignes aériennes, ou câbles souterrains transformateurs, appareils de coupures...) servants à acheminer de l'énergie d'un point A à un autre B (ex : d'une centrale électrique jusqu'au poste abaisseur, d'un poste à une localité).

ii) le poste HT/MT `'Petit Lac» (PEL) localisé au Sud-est de la ville d'Oran, au nord de la Sénia, ou cinq départs :Zahana, HBN, Sénia coupure, Sénia II et Aérodrome viennent alimenter la zone industrielle Sénia, la zone d'activité de Chteibo et l'aéroport international d' Oran-Sénia. iii) le poste HT/MT `'Sénia» appelé encore `'El Braya», localisé sur les terres de la commune d'El Braya. Avec trois départs : Sidi Chahmi, Zone d'Activité et El Kerma, ce poste HT/MT alimente la commune de Sidi Chahmi et la partie sud de la daïra de Sénia.

Par contre, en matière de distribution du gaz par canalisation, la daïra de Sénia est alimentée par trois postes de distribution publique de la Moyenne Pression. Deux sont localisés dans la commune de Sidi Chahmi et un troisième poste, nouvellement mis en service, situé hors du périmètre de la daïra , il se trouve plus au juste à Boutlélis. Ce poste alimente les localités d'Ain Beida et celle du Commandant Cherif yahia (ex 200 Logements).

I.2.1 Le réseau de distribution d'électricité et du gaz de ville de la daïra

Tableau N°6 Longueurs du réseau de la Moyenne Tension de la Sénia par Départ

Poste source
HT/MT

Nom du départ
Moyenne Tension

Petit Lac

Zahana

Oran Sud

Boutlelis

AFL (Z.Activité)

Sénia

Longueur en Km

42,87

46,45

82,84

8,55

10,75

91,54

4,64

6,16

15,84

10

3,40

15,20

338,24

Poste coupure (ZI)

HBN

Sénia II

Aérodrome

DDAT

Si Redouan I

Si Redouan II

Sidi Chahmi

El Kerma

Total 12 départs

Source : SOELGAZ, direction de la distribution de Sénia, Juin 2009.

Le réseau de distribution de la daïra de Sénia se compose de 947 Km dont, 339 Km de réseau de la Moyenne Tension et de 608 Km de lignes Basse Tension. Le réseau Basse tension est passé de 570,6 Km en 2007à 595,9 Km en 2008, soit une évolution de 4,3% entre les deux années.

NB : les chiffres du tableau N°6, représente uniquement la longueur totale de la Moyenne Tension de la daïra c à d la 10 KV et 30 KV.

Le réseau de distribution gaz de ville est passé de170, 7 Km à 192 Km, soit une évolution de 11,3%. Une progression jugée trop faible, puisque SONELGAZ n'a réalisé que 21 Km entre 2006 et 2007. Selon les données du tableau 14, le réseau de distribution gaz n'est pas très développé par rapport à celui de l'électricité. Il ne présente que 20,3%par rapport à ce dernier.

Sénia 128,7 142

El Kerma 24 32

Sidi Chahmi 18 18

Total daïra 170,7 192

Commune Longueur en

(Km) 2006

Longueur en
(Km) 2007

Le rapport réseau longueur réseau gaz / population globale de la daïra est de 0,85 mètre/habitant. Un ratio jugé trop faible pour SONELGAZ (ce taux est utilisé dans les bilans de l'entreprise pour l'évaluation du pourcentage de la couverture).

A signaler une stagnation entre 2006-2007 du développement du réseau gaz , où les 18 Kms de réseau gaz de la commune de Chahmi n'ont pas bougés d'un mètre.

Tableau N°7 : Longueurs du réseau de distribution du gaz de ville : Daira de Sénia

Source : SONELGAZ, direction générale de distribution de l'ouest

I.2.2 Un taux de couverture de 94,7% en électricité et 40,7% en gaz de ville

Le territoire de la daïra enregistre actuellement un taux d'électrification de l'ordre de 94,7%, suivant les données collectées auprès de la SONELGAZ, direction de la distribution de Sénia. Ce pourcentage a rejoint le taux national qui est à 96%. A titre de rappel, la daïra compte actuellement 34459 abonnés au réseau électrique. Pour ce qui est du gaz naturel, l'on saura que la daïra enregistre un taux de 40,7%, soit 14045 abonnés reliés au réseau de distribution de gaz naturel. Ce chiffre connaîtra un accroissement durant cette année grâce au programme de raccordement de près de 5 000 foyers, notamment les nouvelles constructions, selon l'entreprise. Mais, ce chiffre de 40% cache bien des vérités, comme l'équité de la distribution entre localité et l'accès de la population à ce service, il cache aussi plusieurs causes qui bloquent et qui freinent la progression de ce taux.

I.2.3 Evolution de la consommation d'énergie, une hausse de 30,4% pour l'électricité et 14% pour le gaz naturel par an

Tableau N°8 Daïra de Sénia : évolution de la consommation de l'électricité entre 2006-2008

Année

 
 
 
 

Type de consommation en KWh

 
 
 
 

MT+BT

Dont ménages

Secteur Tertiaire

Sect. Industrie

2006

254

842

366

71

445

060

28

560

459

154

836

847

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2007

275

635

403

76

539

913

34

458

210

164

637

280

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2008

316

739

127

86

306

225

41

949

222

188

483

680

Source : SONELGAZ, Direction de distribution de Sénia, juin 2009 MT : Moyenne Tension (10 KV et 30 KV)

BT : Basse Tension (220 V et 380 V)

A l'image du pays, la daïra de Sénia connait depuis plusieurs années une demande accrue et continue sur l'électricité surtout et sur le gaz naturel. D'après les chiffres du tableau N°8, le taux de consommation globale de la daïra en électricité est passé de 8,2 % entre 2006-2007 à un taux de 15% entre 2007-2008, il a presque doublé durant la période 2006-2008. Elle et passée de 274 635 403 KWh en 2007 à 316 739 127 KWh en 2008, soit une évolution de 41103724 KWh par an, dont respectivement : 14,5 % d'évolution pour les gros clients comme l'aéroport international, et la zone industrielle, suivi de 12,7 % pour les ménages et de 11 % pour le secteur tertiaire. Cet accroissement s'explique par le développement des activités économiques, mais favorisée aussi par une croissance démographique et par l'extension de l'utilisation des produits électroménagers dans les foyers.

Cette consommation d'énergie est « la consommation facturée » par les services de la facturation de SONELGAZ. La consommation réelle au niveau du territoire de la Sénia est égale à l'énergie facturée + 30 % de l'énergie détournée et non facturée. Les 30 % représentent les pertes. 7% de pertes techniques, le reste est du à la fraude massive, c'est énorme d'après les responsables de l'entreprise locale. En réalité la consommation de l'électricité totale de la Daïra en 2008 avait avoisiné les 395 923 909 KWh. Logiquement, le taux de la consommation en électricité est de 30,4% entre 2007 et 2008.

Tableau N°9 : Daïra de Sénia : évolution de la consommation du gaz de ville entre 2006-2008

Année

 
 
 

Type de consommation en Thermies

 
 
 
 

MP+BP

Dont ménages

Secteur Tertiaire

Sect. Industrie

2006

234

806

280

138

264

242

3

536

484

93

005

554

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2007

247

165

182

145

873

715

3

742

340

97

549

127

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2008

281

620

301

173

296

272

3

975

904

104

348

125

Source : SONELGAZ Direction de Distribution de Sénia, juin 2009 MP : Moyenne Pression/ BP : Basse Pression

D'après les données du tableau N°9 relatif à la consommation du gaz par canalisation, le constat est identique à celui de l'électricité. Pour les mêmes causes citées, la consommation totale du gaz a connue un rythme d'évolution de 14 % entre 2007 et 2008.

La demande locale en gaz a sensiblement augmenté au cours des dernières années selon un rythme de croissance annuelle entre 2007-2008 de 18,7 % pour les ménages, une véritable progression de la demande dans ce secteur, (même si le réseau gaz n'est pas vraiment développé) dû principalement à l'utilisation massive du chauffage en longue période de froid. Le secteur industriel a aussi enregistré une évolution de 7%. En revanche, un taux de 6,2 % de progression chaque année pour le secteur tertiaire. A l'origine de cette hausse, c'est le développement socio-économique suivi par l'intégration de plusieurs projets industriels et l'expansion économique en général au niveau de la zone étudiée.

Tableau N° 10 : Taux de couverture en énergie électrique et gaz de la daïra de Sénia en 2009

Communes

Electricité

Gaz de ville

Abonnés en

Taux de

Abonnés

Taux de

électricité

couverture%

en gaz

couverture%

Sénia

15420

98%

9647

62,5%

Sidi Chahmi

14975

91%

2438

16,3%

El Kerma

4064

95%

1960

48,2%

Total daïra

34459

94,7%

14045

40,7%

Source : SONELGAZ Direction de Distribution de Sénia, juin 2009

L'analyse des chiffres du tableau N°10, où sont regroupés les taux par commune, révèle un point essentiel. En effet, la couverture en électricité de 95% et même celle du gaz de ville, avec 40% se rapprochent du taux national. Ceci, d'une manière globale. Se sont plutôt les chiffres de la commune de Sidi Chahmi qui attire l'attention, où la couverture en électricité est à 91% (inferieur à la moyenne nationale), mais plus inquiétant encore c'est le taux très faible de l'accès au gaz de ville, il dépasse à peine les 16%.

Les mêmes données par commune et par district donnent un nouveau constat. En réalité, dans le même espace de la daïra ou même à travers celui de la commune, les taux d'accès aux réseaux, le gaz surtout, ne sont pas équilibrés. Il y'a des agglomérations et des quartiers qui sont bien dotés que d'autres. On peut même lire, d'après ces chiffres, l'existence d'une population favorisée par rapport à une autre à travers ce territoire. Les chefs lieux des communes sont plus équipés de gaz de ville que le reste de leurs agglomérations secondaires.

En s'appuyant sur les données du tableau N° 11, le déséquilibre spatial concernant la desserte du gaz de ville, va bien être ressentit. Des inégalités d'accès à toutes les échelles. Il y'a lieu de constater qu'à travers le territoire de la daïra, toutes les agglomérations n'ont pas une proportion à part égale lorsqu'il s'agit de la population ayant accès à l'électricité et/ ou gaz de ville surtout. En effet, il existe même des localités qui n'enregistrent aucun abonné qui profite de cette énergie qui est le gaz de ville. L'exemple de l'agglomération de Nedjma ou de Saint Rémy et sans équivoque.

Dans le tableau suivant, et pour mieux apprécier le taux d'accès au réseau de gaz de ville dans mon terrain, par district, et pour une meilleure exploitation des chiffres, j'ai jugé utile d'ajouter une colonne pourcentage (% du nombre d'abonné gaz / d'abonnés en électricité). On peu tout de suite établir le constat, et distinguer les quartiers et les agglomérations qui dépassent le taux d'accès national, de ceux vraiment démunis, en passant par les territoires qui rejoignent la moyenne nationale qui est de 40%.

I.2.4 La couverture en gaz de ville caractérisée par une hétérogénéité

Tableau N°11 : Les abonnées en électricité et en gaz de ville par commune et par

Agglomération dans la daïra de Sénia, juin 2009.

Daïra

DaIra de Senia

Commune

Agglomération/district

Abonné

Abonné

Gaz/Elec

 
 

Electricité

Gaz

%

Sénia

ES SENIA VILLAGE

1133

770

67.9

 

BAHI AMAR ES-SENIA

1188

931

78.3

 

COOPERAT.DOMAIN ES-SENIA

1240

922

74.3

 

COOP ET KARA1 KARA2 SENIA

1065

558

52.3

 

ROCCADE

1484

989

66.6

 

DOUAR LA GARE

1437

919

63.9

 

404 LOGTS A.BEI

795

575

72.3

 

404 LOGTS

1422

707

49.7

 

DOUAR LA GARE

339

287

84.6

 

COOPERATIVES.DO

905

575

63.5

 

CITE CHERIF YAH

1921

1218

63.4

 

CITE CHERIF YAH

1193

425

35.6

 

CITE CHERIF YAH

1365

775

56.7

Sidi

CHTEIBO

2230

0

0

Chahmi

CHTEIBO

1606

0

0

 

CHTEIBO

1867

0

0

 

CHTEIBO

2011

0

0

 

CHTEIBO

760

0

0

 

BOUAMAMA

1137

415

36.5

 

BOUAMAMA

1599

646

40.4

 

SIDI MAAROUF

3336

1373

41.1

 

HAI SABAH

362

0

0

El Kerma

EL KERMA VILLAG

1514

421

27.8

 

EL KERMA VILLAG

1293

698

53.9

 

CITE 5 JUILLET

763

631

82.7

 

CITE 5 JUILLET

245

173

70.6

 

CITE 5 JUILLET

249

36

14.4

 

Total

34459

14045

40.7

Source : les données brutes proviennent du Centre de Traitement informatique de SONELGAZ, juin 2009.

Ces données ont été présentées de cette façon dans un souci d'apprécier avant tout le taux de couverture en gaz de ville par localité dans le territoire de Sénia.

Le tableau N°11, illustrant le nombre des abonnés en électricité et en gaz par commune et par localités appartenant à la daïra de Sénia. Les données ont été récupérées du centre des traitements informatiques de SONELGAZ sous forme d'un listing. Je les ai présentés et je les ai ordonnées de cette manière, dans le but d'une meilleure lecture.

Après l'examen des chiffres du tableau le résultat qu'il faut retenir est le suivant :

· 34459 est le nombre total des abonnés ayant accès à l'électricité, ce chiffre représente une couverture avoisine les 95% sur l'ensemble de la daïra de Sénia, un taux qui rejoint celui du national qui est de 96%. Par contre, 04% de la population n'est pas encore raccordée à l'électricité dans mon espace d'étude. Ce pourcentage, représente les quartiers nouvellement construits, ou encore des habitations et des fermes qui se trouvent très isolées et loin du réseau. Ces derniers utilisent d'autres formes d'énergie pour s'éclairer comme les groupes électrogènes. Ils représentent un taux de moins de 01% d'après l'office national des statistiques et la SONELGAZ.

Les 95% reflètent la politique de l'état empruntée depuis les années 70, qui est une volonté d'introduire de l'électricité dans tous les foyers algériens quelque soit le coût.

· 14045 est le nombre total des abonnés ayant accès au gaz de ville, soit une couverture de 40%. Il faut dire que prés de 60% de la population des trois communes de la daïra n'ont pas encore le gaz de ville chez eux. Notez bien qu'une tranche non négligeable de quartiers et de localités ont un taux d'accès jugé faible, d'autres, et jusqu'à nos jours, n'ont pas encore bénéficié de ce service public. En particulier, se sont les quartiers et les localités appartenant à la commune de Sidi Chahmi qui enregistrent le taux le plus bas de la daïra, avec seulement 12537 foyers, soit 16,3%.

· La couverture en gaz de ville est disparate entre les agglomérations et les districts dans les communes de la daïra.

I.2.5 60% de déficit dans la couverture en gaz de ville, un chiffre à l'origine d'un profond malaise social

Dans un pays où le gaz est une richesse naturelle qui génère bien des rentrées d'argent et fait le bonheur des citoyens des pays étrangers, il est inconcevable de parler de pénurie de gaz ou de faible taux de pénétration de cette énergie. C'est, pourtant, le cas dans plusieurs agglomérations et quartiers de la daïra de Sénia. Cette dernière ne déroge pas à la règle et voit plusieurs localités privées encore de raccordement au réseau du gaz de ville.

Dans le but de mieux estimer ce déficit en énergie gazière, dans mon champ d'étude, les chiffres du tableau N°11 ont étaient traduits sur une carte élaborée par mes soins.

Le résultat de la carte N°1 donne une réalité d'une desserte, un contraste spatial et d'un déficit en matière de raccordement en gaz de ville de la population des agglomérations de la daïra de Sénia en 2009.

Carte N°1

Réalisé par HADRI K.2009

Au niveau de ce territoire, 60% est le taux de déficit. Il représente la population qui ne bénéficie pas de gaz de ville, un chiffre qui est à l'origine d'un profond malaise social pour une grande tranche de la population. Un mal vivre bien ancré chez des milliers de familles vivant sur le territoire de cette daïra qui, depuis des années, sont las d'attendre que le minimum de développement et d'urbanisation atteigne leurs localités, leurs cités, leurs quartiers. «Vivre sans réseau d'AEP, sans gaz de ville, des pistes bourbeuses en guise de rue alors que l'on se trouve aux portes d'Oran, c'est à se demander si, nous ici, avons eu l'indépendance

Une réponse totalement désabusé d'un habitant de la localité d'el Emir-Abdelkader, à l'Ouest de la commune de Sidi Chahmi. Une réponse à ma question sur les conditions de vie en général, et l'absence du gaz de ville en particulier, dans cette localité.

I.2.6 Le gaz de ville, par quoi est justifiée la faiblesse du taux d'accès ?

Figure N° 11 : Daïra de Sénia, abonnés électricité et gaz par agglomération

Abonné Elec Abonné Gaz

Nbre abonné

Agglomération

Abonnés électricité et gaz de la daira de Sénia par
agglomération, Juin 2009

9000

8000

7000

6000

5000

4000

3000

2000

1000

0

Sénia Ain Beida 200 logts Chteibo Bouamama Sidi

maarouf

Viiage

Karma

Cité5juillet

L'analyse du graphe de la figure N°11 où, les abonnés sont regroupés par agglomération fait ressortir deux points essentiels :

a- un taux de couverture gaz limité par rapport à celui de l'électricité,

b- les agglomérations ne se trouvent pas dans la même dynamique
énergétique vis-à vis de l'accès de leur
population au gaz de ville.

Durant mon enquête, j'ai essayé de me rapproché de la population de la Sénia et notamment, le rapport que j'ai eu avec la population de la localité de Sidi Maarouf dans la commune de Sidi Chahmi d'une part, mais aussi avec des agents de la SONELGAZ d'autre part dans un souci d'avoir et de cumuler des réponses justifiants le faible taux de raccordement en gaz de ville par rapport à celui de l'électricité.

On se référant à la figure N°11, on remarque qu'il y'a des taux faibles, parfois nuls ou presque dans plusieurs agglomérations secondaires au niveau de ce territoire. C'est le cas des quartiers de la commune El Kerma où le taux varie entre 27% et 14%. Au niveau de l'agglomération de Chteibo appartenant à la commune de Sidi Chahmi, le constat est surprenant. En fait, cette agglomération de 80 000 habitants ne bénéficie pas des avantages du gaz. Sur les 8500 abonnés en électricité aucun d'eux n'est doté de gaz de ville (cf. tableau N°11).

L'accès au réseau gaz naturel dans le périmètre d'étude se caractérise par une disparité entre les différentes localités et agglomérations. Suite à cet état de fait, une étude menée par SONELGAZ a été réalisée récemment. Malgré la réalisation des postes de distribution publique gaz un peu partout, l'accès reste moins important.

Ces pourcentages peuvent être justifiés par :

i) d'abord, il ya le coût des installations intérieures pour le gaz naturel jugées très couteux pour les petites bourses et les familles démunies .A savoir, le coût d'une installation intérieure moyenne pour le gaz, d'une habitation moyenne peut atteindre 60 000 DA. Cette somme tant à s'accroitre du fait de la flambée du prix du cuivre. En plus, il y'a les 10 000 DA qui représentent l'apport initial du citoyen pour d'être brancher au réseau. Pour plusieurs familles ce prix élevé des installations est un obstacle majeur pour s'équiper du gaz de ville.

De ce fait, une partie très importante de la population se trouve coincée. Faut-il s'acquitter des frais de raccordement pour la SONELGAZ ? Ou bien faut -il effectuer une installation intérieure pour le gaz très couteuse ? Chose qui oblige les citoyens à l'usage du gaz butane, avec les désagréments subis à l'approche de la saison hivernale et les problèmes d'approvisionnement que cela engendre.

Tout simplement, les citoyens de la daïra se rapprochent des points clientèles de la SONELGAZ, et demandent dans la plupart des cas qu'un branchement en électricité, et la pose du compteur électrique. 1 citoyen sur 3 demande d'être raccordé au gaz de ville. Une situation dont les services de SONELGAZ se sont habitués.

Dans ce contexte, certains responsables de la direction de l'énergie et des mines ont attribué la faiblesse des opérations de bronchement au refus de certains citoyens de s'acquitter de leurs obligations liées aux frais de raccordement jugé chers. A cet effet, plusieurs projets enregistrent depuis plusieurs années des retards pénalisants. Pour le payement des obligations cumulées, la SONELGAZ oeuvre actuellement à proposer des formules de payement par facilité aux abonnés. Elle propose que l'on paye les engagements par tranches durant une période limitée. A titre d'exemple, la contribution des abonnés pour le financement et la réalisation de l'ensemble du programme d'investissement de SONELGAZ pour l'exercice 2007 était de 7% soit 10,4 milliards de dinars.

ii) ensuite, le taux faible de la couverture en gaz peut s'expliquer aussi par la faisabilité d'extension du réseau gaz de ville. Selon le responsable du département des techniques gaz au sein de la direction régionale de SONELGAZ, une ligne de réseau électrique est beaucoup plus simple à réaliser en matière de coût et délais qu'un réseau gaz de ville. D'après lui, il existe des contraintes liées à la géographie et la localisation des sites qui nécessitent des raccordements. Alimenter une agglomération, ou groupements d'habitations qui se trouvent sur des hauteurs en

gaz par canalisations, n'est pas toujours facile. Si la qualité du sol ne le permet pas (rocheux, marécageux...) où les travaux d'ouvertures de tranchets sont difficile, et demandent plus de moyens financiers, de moyens techniques et beaucoup plus de temps à réaliser les projets.

iii) Enfin, et d'après le responsable du service d'exploitation du gaz au sein de SONELGAZ, il existe un autre facteur qui retarde le développement du réseau de gaz naturel par rapport à celui de l'électricité. Selon lui, l'entreprise obéit à des règles de gestion et de financement de projets. Il faut une taille minimale d'une agglomération avec un certain nombre de population afin de réaliser une DP (un poste de Distribution Public Gaz), et avoir l'accord de la direction générale de l'entreprise pour lui allouer une enveloppe financière. D'après ce responsable, cette investissement (le poste DP) ne sera peut être jamais amortie vu le prix très bas de gaz de ville facturé à l'abonné qui est de 0,16 DA la Thermie.

La réunion de tous ces facteurs cités est le résulta d'une couverture de gaz de ville dans la daïra qui demeure très hétérogène.

PARTIE II : LA GESTION ET L'ETAT DU SERVICE PUBLIC DE L'ELECTRICITE ET DU GAZ, UNE GESTION PARTIELLEMENT MAITRISEE

Introduction

La gestion et la distribution de l'électricité et du gaz, de par sa nature en relation directe avec le public, génère des difficultés parfois insurmontables. Maîtriser le fonctionnement de son réseau de distribution afin d'en améliorer la performance est devenu aujourd'hui un enjeu important pour les entreprises qui se veulent compétitives dans un contexte concurrentiel. Le distributeur de l'électricité et le gaz a toujours le souci de couvrir les besoins des consommateurs, en quantité et qualité suffisantes. Il a aussi le souci de veiller à la bonne gestion et à la perfection de toutes les infrastructures concourant l'approvisionnement en énergie.

La distribution d'électricité et le gaz par canalisation se fait par des réseaux. Elle consiste à alimenter l'ensemble des clients industriels et les abonnés domestiques.

Dans cette partie de l'étude, je présenterai une facette de la gestion de SONELGAZ dans mon champ d'étude. La qualité et continuité de service rendu et les solutions adoptées par l'opérateur au niveau de la daïra de Sénia face aux différents problèmes rencontrés dû aux actes de piratages massifs de l'électricité,

Chapitre 1 : les limites d'une gestion de distribution d'électricité et du gaz

II.1 SONELGAZ en bref

Tout d'abord, il faut savoir que, SONELGAZ est l'opérateur historique (Société Nationale de l'Electricité et du Gaz) est une entreprise publique chargée de la production, du transport et de la distribution de l'électricité et du gaz par canalisation en Algérie.

Elle a été créée en 1969, en remplacement de l'entité précédente Electricité et Gaz d'Algérie (EGA). On lui a attribué le monopole de la distribution et de la vente de gaz naturel dans le pays, de même pour la production, la distribution, l'importation, et l'exportation d'électricité. Depuis la promulgation de la loi sur l'électricité et la distribution du gaz par canalisations, SONELGAZ s'est restructurée pour s'adapter au nouveau contexte. On parle aujourd'hui de Groupe industriel de SONELGAZ composé de 31 filiales et 9 sociétés en participation. Elle emploie plus de 56 500 travailleurs.

En 2002, la loi n° 02-01 du 5 février 2002 sur l'électricité et la distribution du gaz par canalisation ouvre le secteur de la production d'énergie électrique à la concurrence et met fin à au monopole détenu par l'état. (Voir la loi du 5 février 2002 relative à l'ouverture du secteur en annexe).

II.1.1 Qu'est-ce que la distribution de l'électricité et du gaz ?

C'est une activité de service public qui a pour objet d'assurer l'approvisionnement en électricité et en gaz sur l'ensemble d'un territoire et dans les meilleures conditions de continuité, de qualité, de sécurité, de prix et de respect des règles techniques et de l'environnement.

II.1.2 En quoi consiste le service public ? _Fournir en énergie les consommateurs dans les meilleures conditions d'équité et de continuité; _Satisfaire en énergie des catégories de citoyens préalablement identifiées et des régions défavorisées afin d'assurer une meilleure cohésion sociale et contribuer à une plus grande solidarité;

II.1.3 La réglementation algérienne vis-à-vis du service public de l'électricité et du gaz

Dans le journal officiel de la république Algérienne N° 08, la Loi n° du 22 Dhou El Kaada 1422 correspondant au 5 février 2002 relative à l'électricité et à la distribution du gaz par canalisations a été publiée, ou le service public a été définit comme suit :

Article. 3

-- La distribution de l'électricité et du gaz est une activité de service public.

Le service public a pour objet de garantir l'approvisionnement en électricité et en gaz, sur l'ensemble du territoire national, dans les meilleures conditions de sécurité, de qualité, de prix et de respect des règles techniques et de l'environnement.

La mission de service public vise à :

-- fournir en énergie les clients non éligibles dans les meilleures conditions d'équité, de continuité et de péréquation des prix de vente ;

-- assurer dans le cadre de l'égalité de traitement, le raccordement et l'accès des distributeurs, des clients éligibles et des producteurs d'électricité aux réseaux de transport d'électricité ;

-- satisfaire en énergie des catégories de citoyens préalablement identifiées et des régions défavorisées afin d'assurer une meilleure cohésion sociale et contribuer à une plus grande solidarité ;

-- assurer sur demande, dans la mesure des moyens, le secours en énergie aux producteurs ou aux clients éligibles raccordés aux réseaux;

-- assurer la fourniture d'énergie à tout client éligible si ce dernier ne trouve pas de fournisseur dans des conditions économiques ou techniques acceptables.

Mais est-il vrais que, ceci soit réellement traduit sur le terrain ? En effet, les éléments récoltés dans le cadre de mon étude renseignent sur un décalage qui existe entre les textes de loi et la réalité. L'état de ce service public, sa qualité et sa continuité dans la daïra de Sénia est un bon exemple.

II.1.4 SONELGAZ, Organisation et représentation territoriale : deux structures seulement pour trois communes et 50 000 abonnés.

Le service public de la distribution de l'électricité et le gaz par canalisation à travers le territoire étudié est assuré par l'agence de Sénia. Une entité sous la tutelle de la direction de la

distribution de Sénia (une direction qui se charge de la gestion de l'alimentation électrique et du gaz de ville de 24 communes).

La figure ci-après illustre l'organisation globale de l'entreprise au niveau local. Pour couvrir tous les besoins des abonnés à travers toute la daïra, l'agence de Sénia est composée de deux districts appelés `'points clientèles». Il y'a le district de Sénia domicilié au même immeuble de l'agence commerciale de Sénia, le deuxième point est situé à Nedjma connue aussi sous le nom de Chteibo dans la commune de Sidi Chahmi.

Figure N°12 Organigramme de l'agence de distribution SONELGAZ de la Sénia

Hadri K. juin 09

Avec seulement deux points clientèles, dont l'un d'eux regroupe les réclamations et le dépannage, SONELGAZ est très peu représentée à travers le territoire de la Sénia. Cela s'ajoute au manque de moyens humains et matériels dont dispose l'agence de distribution. Afin de gérer tous ses clients dans les trois communes, cette structure n'a que deux équipes qui travaillent à mi temps, et trois autres pour le recouvrement. Elle est contrainte de solliciter les prestations d'autres entreprises sou- traitantes pour réaliser ses taches de la relève des indexes, de l'entretient des réseaux, de la coupure et notamment les travaux de raccordements de la nouvelle clientèle. Car ces délais de raccordement aux deux énergies (gaz et électricité) jugés par le citoyen longs spécialement pour les abonnés dits moyenne tension et ceux « domestiques » pour les localités éloignées.

En ce qui concerne les moyens lourds, comme le camion à échelle, le camion recherche de défauts ou l'équipe TST (Travaux Sous Tension), l'agence, doit contacter sa hiérarchie, en l'occurrence la direction de la distribution de Sénia, lui exprimer ses besoins pour pouvoir intervenir et accomplir des travaux nécessitant les moyens cités.

Les moyens techniques, humains et financiers dont dispose la SONELGAZ locale sont dérisoires
face à ces missions innombrables devenues pour elle un fardeau trop lourd et explique en partie

la désaffection de l'administration Locale. Les agents doivent être polyvalents disponible avec un minimum de moyens. Ils n'ont qu'un objectif : pouvoir agir en un temps restreint pour une intervention efficace. Cependant ce n'est pas toujours le cas puisqu'ils sont pour la plupart dans l'incapacité de traiter une panne avec le peu d'outils qu'ils possèdent. Lorsqu'il ya un incident dans une ou plusieurs parties du réseau, les agents sont dans l'impossibilité d'intervenir dans toutes les zones étant donné l'absence de matériels disponibles sur le site de Sénia.

Plusieurs irrégularités à souligner dans la gestion des abonnés, notamment en ce qui concerne le relevé de la consommation électrique. Durant mon enquête, nombre de citoyens m'ont signalé des erreurs commises par les agents de SONELGAZ dans les factures à cause essentiellement, du regroupement des compteurs électriques dans des armoires.

«Il n'est pas rare qu'on vous donne une facture avec le numéro du compteur de votre voisin ou sa consommation électrique», m'expliquent des abonnés de la coopérative BAHI AMAR. Certains citoyens ont révélé que le regroupement de leurs compteurs a été fait à la va-vite par des sous-traitants qui ont entremêlé les raccordements à tel point que plusieurs d'entre eux se sont retrouvés raccordés à des compteurs de leurs voisins ou parfois d'un commerce.

Il est à signaler que, les retards dans le recouvrement des créances, sont dus, essentiellement, à la suppression dans les années 2000, des releveurs-encaisseurs qui étaient chargés de recouvrir les créances auprès des abonnés.

II.1.5 SONELGAZ locale reste déficitaire malgré une progression de 17% de son chiffre d'affaire en 2008.

Tableau N°12 : Les ventes par commune et par type d'abonnés

(En Dinar Algérien) : Daïra de Sénia en 2008

Electricité.

Commune

Abonné Domestique

 

Abonné Non Domestique

 
 

Industrie

 

Total Electricité

SENIA

106

908

344

16

466

204

45

188

897

168

563

447

SIDI CHAHMI

70

983

557

9

674

705

26

042

625

106

700

888

EL KERMA

21

714

902

4

250

080

15

828

941

41

793

924

Total daira

199 606 804,68

30

390

990

87

060

465

317

058

260

Gaz:

Commune

Abonné Domestique

 

Abonné Non Domestique

 
 

Industrie

 

Total Gaz

 
 

SENIA

28

671

607

4

345

045

488

118

33

504

772

SIDI CHAHMI

3

288

215

1

067

202

42

902

4

398

319

EL KERMA

3

889

414

 

349

765

163

633

4

402

814

Total daira

35

849

237

5

762

013

694

654

42

305

905

Source : Centre de Traitements Informatiques, SONELGAZ, Direction Distribution de Sénia,06, 2009

Le tableau N°12, renseigne sur les ventes financières par commune, par type d'énergie et par type de consommation de la daïra de Sénia. En 2008, SONELGAZ, l'agence de distribution de Sénia a réalisé un chiffre d'affaires de 359 364 166 DA, soit un taux d'évolution de 16,7% par rapport à celui de 2007 où elle avait réalisée un chiffre d'affaires de 308 077 954 DA. Le taux d'encaissement au niveau de la commune de Sénia vient en tête. Il totalise 56,3% du chiffre global de la daïra. 37,7% du chiffre d'affaire de la daïra, a été réalisé uniquement par l'encaissement de la consommation des ménages de la commune de la Sénia.

Ces ventes financières par commune, révèlent une autre vérité. La commune de Sidi Chahmi dont le nombre d'habitants fait presque 5 fois celui de d'El Kerma, n'arrive même pas à réaliser des encaissements suite à la vente du gaz de ville égale à celui réalisé par la commune d'El Kerma. Une preuve du déficit en couverture de gaz de ville qu'enregistre la commune de Sidi Chahmi et ses localités.

Mais, ce chiffre d'affaires, réalisé par l'entreprise locale, et même avec cette progression encourageante de 16,7%, l'agence est déficitaire. Certes, il est vrai que le chiffre d'affaires entre 2007 et 2008 est en accroissement, mais il y a réellement un grand écart entre le chiffre d'affaires et les dépenses d'investissements qui ont augmenté de 39,5%, selon le financier de l'entreprise. Pour atteindre son équilibre, la direction de distribution doit effectuer un encaissement de 500 millions de centimes par jour, selon la même source. Malheureusement, ce recouvrement ne dépasse guère les 170 millions de centimes/ jour.

En effet, les pertes énergétiques, la faraude massive et les créances de l'agence sont astronomiques. De ce fait, SONELGAZ locale ne peut ni investir correctement ni entretenir, et moderniser son réseau. Ceci va surement peser sur la gestion et les prestations de service fourni par l'entreprise.

II.1.6 Sidi Chahmi, un seul centre payeur pour 110 000 habitants. Le calvaire des abonnés

La commune de Sidi Chami dispose d'un seul centre payeur SONELGAZ, un point unique pour la clientèle situé à Nedjma (Chteïbo) devant répondre aux besoins des... 111.000 habitants des différentes souscriptions qui en dépendent.

Payer sa facture d'électricité est un véritable calvaire pour les abonnés des agglomérations
dépendant de la commune de Sidi Chami, obligés de faire en transport public de longs détours
avant de se soumettre à l'obligation de la chaîne au guichet... Se déplacer à Chteïbo est un

véritable casse-tête pour les abonnées de SONELGAZ. Les habitants des localités de Sidi Maarouf ou de la Cité Sabah sont contraints d'emprunter deux transports pour se rendre à Chteibo, avec tout ce que cela suppose comme désagréments, pour s'acquitter de leurs redevances d'énergie. Et ce n'est pas tout: arrivée sur place il faut faire la chaîne, attendre au moins une heure en moyenne.

Aussi, ce guichet n'est destiné à régler que les seules factures des 17.000 abonnés qui en dépendent. Pour les réclamations et règlement de litiges divers, il faut se rendre à l'agence SONELGAZ de Sénia. Et cette situation n'est pas sans engendrer d'autres tracas qui vont rendre plus compliquées les relations entre SONELGAZ et ses abonnés.

Les abonnés de la commune d'El Kerma se trouvent dans la même configuration que ceux de Sidi Chahmi. Ces derniers doivent se déplacer jusqu'à la commune de Sénia, afin de s'acquitter de leurs factures, effectuer une demande de branchement en électricité et /ou gaz, ou bien pour une réclamation ou dépannage.

A l'agence SONELGAZ de Sénia, les choses ne sont pas aisées. Cette structure gère environ 60.000 abonnés et les préposés aux guichets doivent sans doute affronter de bien nombreux problèmes. Ils sont consécutifs à de nombreuses difficultés matérielles qui demandent des solutions nécessaires.

A mon sens, la SONELGAZ n'a pas beaucoup investit dans le rapprochement de l'administration de l'abonné par son implantation à travers les treize agglomérations de la daïra, censés atténuer les mouvements et alléger les souffrances des populations de ces localités.

II.1.7 Qualité et continuité de service : qualifiées de médiocre de la part des abonnés.

Sur les 105 chefs de ménages du Hai Nedjma questionnés sur la qualité du service fourni par SONELGAZ, ainsi que leurs perceptions vis-à-vis de cet organisme, 11 d'entre eux sur les 105 soit 10% sont satisfait, 70 (chefs de ménages) soit 67% trouvent ce service moyen, par contre, 18% le qualifie de mauvais et très mauvais pour les 5% restantes. Les résultats de cette enquête sont traduits par la figure N°13, où on peu tout de suite établir un constat. L'insatisfaction de la population enquêtée sur la qualité de service de l'électricité par SONELGAZ est bien affichée.

Figure N°13

Abonnés et perception du sevice public rendu par
SONELGAZ

Moyen
67%

T.mauvais
5%

Mauvais

18%

Bon

10%

Source : enquête terrain, juin 2009

On peut tout de suite faire le lien entre ce mécontentement de la clientèle et le servie qualifié de déficient au niveau de la Sénia. La qualité de fourniture en énergie est peu satisfaisante, elle est caractérisée par des délestages et des ruptures de courant intempestives occasionnant des dommages et désagréments aux clients. Cette situation est due à :

- la vétusté et la surcharge du réseau,

- les mauvaises maintenances et exploitations des installations,

- la non maîtrise des équipements par certains agents,

- la mauvaise installation des équipements, et aux pertes non techniques. Mais, il parait que ce dernier point a pris de l'ampleur dans ce site, par le préjudice causé à la SONELGAZ en coût et en fragilisant même son réseau de distribution.

II.1.7.a Les délestages pratiqués par SONELGAZ : causes et effets Définition du délestage électrique

- La définition du délestage électrique (définition WIKIPEDIA) :

Dans un réseau électrique, le délestage consiste à stopper volontairement l'approvisionnement d'un ou de plusieurs consommateurs pour rétablir rapidement l'équilibre entre la production et la consommation du réseau. Il s'agit d'une mesure de sauvegarde destinée à éviter les risques d'effondrement en tension ou en fréquence qui pourraient entraîner la coupure de la totalité d'un sous-réseau.

Il existe quatre types de délestage :

a- sur ordre, en fonction des heures de pointe de consommation ;

b- sur comptage de l'énergie, en mesurant la moyenne de la puissance consommée en 10 secondes comparée à la puissance souscrite ;

c- sur seuil de puissance et / ou de courant: dès qu'un seuil est dépassé, un relais de délestage coupe les départs non prioritaires ;

d- sur seuil de fréquence.

Concernant les types a,b,c : dans un réseau électrique il faut considérer d'une part les producteurs, d'autre part les consommateurs. La fréquence est la même pour tous ceux qui sont reliés au réseau (en principe 50 Hz). . La tension varie selon où l'on se trouve sur le réseau. En Algérie, SONELGAZ utilise diverses techniques pour qu'au final le client ait bien une tension de 220 V à son domicile. Lorsque le réseau est équilibré, la puissance produite est égale à la puissance consommée + la puissance perdue dans le réseau.

Mais, que se passe t-il alors si un des groupes de production s'arrête? L'équilibre est rompu. La puissance consommée est supérieure à la puissance produite. La fréquence du réseau tout entier va diminuer. La puissance consommée va également varier du fait de la chute de fréquence. Suite à cet état, il faudra diminuer la consommation en coupant une partie des clients. Cela se fait à partir d'un seuil de fréquence. C'est ce que l'on appelle le "délestage fréquence métrique" (appellation technique) . L'usage de cette mesure (le délestage) permet de soulager les réseaux et notamment ceux qui appartiennent à la distribution, ceci pour que les pannes de courant ne dégénèrent en défaillance totale du réseau appelé Black Out.

II.1.7.b Les délestages, une solution face à une demande effrénée sur l `électricité

Depuis quelques années, la daïra de Sénia vit au rythme des délestages d'électricité. La majorité des localités de ce territoire est touchée par les coupures de courant électrique qui interviennent souvent en début de soirée, incitent la colère de la population. Dans plusieurs agglomérations, les délestages ont provoqué des émeutes : des jeunes en colère sont sortis dans les rues pour crier leur mécontentement.

La situation actuelle, est le fruit d'une gestion non maitrisée qui dure depuis maintenant de nombreuses années. En effet, depuis toujours, les décisions à 90% sont centralisées et proviennent de la direction de la distribution vers les agences de distribution. Ces dernières, et dans la plupart des cas ne font qu'à appliquer ces règles. L'opérateur système chargé de gérer le réseau prévoyait 4 % (source : GRTE, le gestionnaire des réseaux de transport électricité) d'augmentation chaque année, mais c'est vrai que ces dernières années, l'entreprise avait enregistré un taux de 7% pour 2008 le chiffre de 11% pour cent a été atteint.

Les prévisionnistes de SONELGAZ n'avaient pas vu l'arrivée massive des climatiseurs dans les foyers et encore moins l'explosion du taux d'équipement en électroménager. Ils n'avaient pas non plus intégré à leurs calculs le boom immobilier, avec la construction de plusieurs centaines de milliers de logements en dix ans. En 2001, SONELGAZ avait fait ses prévisions sur une période de neuf ans, jusqu'en 2010. Et c'est sur cette base que la société a ajusté son activité et ses investissements. Quoique, depuis cette date, la daïra a considérablement évolué sur le plan spatial, avec de nouvelles habitudes de consommation, une hausse des températures... .

Autre élément qui expliquerait les délestages pendant l'été : l'entretien annuel des centrales électriques. C'est une longue tradition chez SONELGAZ : les opérations d'entretien des centrales s'effectuent durant l'été. Pourquoi ? Aucune explication logique ne peut être fournie. C'est seulement une méthode de travail qui n'a pas changé depuis des années. Personne n'ose la remettre en cause .

A ces dysfonctionnements en matière de gestion en interne viennent s'ajouter d'autres problèmes, comme la vétusté du réseau de la distribution et les branchements illicites. Plusieurs milliers selon les estimations sur le terrain consomment de l'électricité gratuitement. Des pertes d'électricité dont le taux réel est de 30%. Ceci va surement mener à une situation de décalage chronique entre « l'offre et la demande » en énergie.

II.1.7.c Les délestages `'programmés» et l'inégalité de traitement

« Lorsqu'on opère des délestages, il existe une injustice, et on ne traite pas de la même manière
tous les abonnés des agglomérations et quartiers. SONELGAZ privilégie les centres
stratégiques, comme les hôpitaux et les administrations sensibles. D'une manière ou d'une autre

l'entreprise ''obéit'' aux directives de l'état. »D'après le responsable de département des techniques d'électricités, SONELGAZ, la direction régionale de l'Ouest.

« La daïra de Sénia qui se trouve à la périphérie de la ville d'Oran est considérée par SONELGAZ comme `'une zone rurale''. Dans ce cas, elle peut être délestée pour épargner les quartiers de la ville d'Oran. »

Dans un autre volet, ma source rajoute que : « SONELGAZ favorise le plan social sur le plan économique. C'est-à-dire, même avec l'existence de la zone industrielle et la zone d'activité au niveau de Sénia, et lorsqu'il y'a un manque de production, SONELGAZ est obligée de couper le courant aux usines et sites industriels, pour rééquilibrer sa charge. Car en règle générale, ces sites sont tous dotés de groupes électrogènes, et donc peuvent résister et dépasser la période difficile de coupure de courant électrique. »

Du coté des industriels, cette discontinuité de service leur coûte très cher (on peut citer ici l'exemple de la verrerie de la Sénia qui perd parfois toute une production suite à des coupures qui parviennent au moment où les fours de l'usine tournent à plein régime. Ce qui semble les déranger davantage, c'est la manière arbitraire dont s'effectuent les délestages. SONELGAZ, choisit les quartiers et coupe le courant sans faire la distinction entre les entreprises suivant la sensibilité de leur activité. Ainsi, on est en train de toucher à toute l'économie.

Tableau N°13 : Extrait du programme de délestage de la direction de distribution de Sénia

Poste
source

Départ

DATE

Puiss

Heure Ouv.

Heure
Ferm.

Durée de
Coupure Min

END MWH

PETIT LAC

S.T.REMY

05/09/2008

2,29 MW

22:06

22:28

00:22

0,84 MWh

PETIT LAC

S.T.REMY

06/09/2008

2,37 MW

21:28

21:37

00:09

0,36 MWh

Mais dès qune

PETIT LAC

opéra

S.T.REMY

de délest

07/09/2008

est effe

2,11 MW

pou

19:55

per le

20:44

ans la

00:49

industrie

1,72 MWh

u dactivit

PETIT LAC

cest plus

S.T.REMY

localités

08/09/2008

la daïra

1,83 MW

énia

14:21

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14:51

atiqu

00:30

coupés,

0,92 MWh

PETIT LAC

S.T.REMY

09/09/2008

2,04 MW

13:17

13:54

00:37

1,26 MWh

uisque les

PETIT LAC

parts éleues

S.T.REMY

10/09/2008

qui aentent

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2,32 MW

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20:37

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0,70 MWh

e réseau). Ces dernières alimen END : c'est l'Energie Non Distribuée

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Source : Direction de Distribution de Sénia

Le tableau N°13, fidèlement reproduit à partir du fichier du `'programme des délestages'', récupéré du Centre de Traitements Informatiques de SONELGAZ. À travers cet échantillon, je voulais montrer la fréquence des coupures volontaires (délestages opérés par SONELGAZ) dans des localités suburbaine considérées comme `' zones secondaires''. En fait, le départ Saint Rémy, alimente les agglomérations d'El Amir Abdelkader (ex Saint Rémy) et de Nedjma (ex Chteibo)

dans la daïra étudiée. Durant six jours du 05/09 au 10/09/2008, ces localités ont enduré des coupures allant de 09 mn jusqu'à 49 mn. J'ai noté qu'à défaut de moyens humains et matériels, ces mêmes sites peuvent rester plusieurs jours sans électricité durant les intempéries, lorsque le réseau de distribution électrique subit des dégâts.

L'exemple ne reflète peut être pas, et réellement les faits sur le terrain. Durant le mois de Septembre 2008, et par manque de moyens de production, « les réseaux des localités de Chteibo, Bouamama et Ain Beida ont été pratiquement délestés volontairement entre 7 à 8 fois par jour! » Chose qui avait suscité la colère des habitants de ces quartiers. « Ces délestages programmés, intitulés 'les délestages tournants», sont pratiqués tout le long de l'année. Puisque la demande et la fraude sont devenues très gourmands, et on ne peut rien faire» selon

Carte N°2

Réalisé par HADRI K.Juin2009

le chef de service `'exploitation des réseaux» de SONELGAZ de Sénia. La carte N°2 montre les
agglomérations qui sont touchées systématiquement lorsqu'il ya manque de moyens de
production. Elles sont représentées d'une couleur rouge. La fréquence des coupures volontaires

de courant dans ces sites est trop élevée. Tandis que la couleur orange, désigne les chefs lieux de communes qui sont exposées aux délestages, mais avec un degré moins, comparativement avec les agglomérations secondaires. Mais généralement, si on compare les agglomérations de la daïra de Sénia qui représentent la banlieue Oranaise, jugée un territoire de second degrés par l'entreprise de l'électricité, les quartiers de la grande ville d'Oran sont beaucoup plus épargnés.

Mais, que représentent ces pertes pour l'agence de SONELGAZ de la Sénia ?

II.1.8 Les pertes d'énergie : 7% de pertes techniques et plus de 30% de fraude.

La fraude de l'électricité constitue un problème préoccupant pour la société qui enregistre des pertes allant jusqu'à 38% de l'énergie détournée. Un taux astronomique et un manque à gagner ! D'après SONELGAZ, le taux des pertes dites techniques oscillent entre 6% et 8% de l'énergie globale qui provient des centrales.

Par contre prés de 30% est le taux enregistré par la fraude sur les conteurs et les branchements illicites sur le réseau. Le suivi des pertes non techniques n'est pas souvent pris en main de façon volontariste et systématique par l'entreprise, à défaut de moyens matériels et humains

pouvant permettre de circonscrire les dysfonctionnements, d'analyser les causes et de mener les actions correctives. Cette fraude causant plus de préjudice à SONELGAZ, et désagréments aux bons abonnés n'est pas bien maîtrisée dans la plupart des cas, suite notamment à :

· La complicité de quelques agents,

· Les installations non sécurisées

· La centralisation excessive de la gestion de la clientèle.

La fraude massive de l'électricité sur le site en question, n'est pas efficacement combattue par manque d'une législation pouvant offrir un cadre juridique approprié pour défendre les intérêts de l'entreprise.

II.1.8.a Des pertes qui pèsent sur le portefeuille de l'entreprise

L'entreprise locale a enregistré un bilan négatif composé de créances et de pertes au cours de l'année 2008 par rapport à 2007. Le montant des créances impayées pour l'agence de Sénia en 2008, est évalué à plus de 1,32 milliards de dinars. C'est ainsi, rien qu'en 2008 selon le service de l'agence commerciale de la Sénia, que pour la localité de Nedjma, 63,3 millions de dinars et

52,8 millions de dinars pour la commune de Sénia, de créances sont en souffrances auprès de 4 800 abonnés. Ce montant des créances détenues par l'entreprise sur des clients « mauvais payeurs » représente 32,3% du chiffre d'affaires de l'agence de Sénia qui était de l'ordre 360 millions de dinars en 2008.Certains cumulent plus d'une dizaine de factures et n'ont jamais été inquiétés, malgré les mises en demeure, parfois sans suite.

Quand aux pertes annuelles d'énergie inventoriées par l'agence commerciale de Sénia sont estimées à environ 31,5 GWh, dont la moitié est recensée dans la localité de Nedjma, (cf. Carte n°3 : Les plus grands sites de piratage d'électricité). D'autres localités relevant de l'agence commerciale de Sénia sont également touchées par le phénomène mais à des degrés moindres, à l'exemple de Sidi Lakhiar à Aïn El-Beïda et certaines zones de la daïra.

La carte n°3 montre les grands foyers de piratages d'électricité par le bais des branchements frauduleux au niveau de la daïra de Sénia. Les pertes d'énergie dans ce cas sont exprimées en GWh/an (Giga watt heure/an).

Carte N° 3

La grande saignée sont les fraudeurs qui opèrent des branchements illicites et par milliers directement sur le réseau de la SONELGAZ ou encore ceux qui «trafiquent» leurs compteurs. Dans ces derniers cas, les contrôles inopinés ont montré que très souvent il s'agit de commerçants, d'ateliers, de cafés, etc. mais, il s'agit aussi de gros consommateurs d'énergie électrique issus d'entreprises implantées dans la zone industrielle de Sénia. Le montant des créances impayées pour ces derniers s'élève à près de 32 millions de dinars.

Ce manque à gagner ne cesse d'augmenter et ces pertes sont un véritable poids sur l'équilibre financier de l'agence de SONELGAZ. Il est à rappeler que face à la facture de plus en plus importante des créances, la SONELGAZ a décidé de mener une campagne contre les mauvais payeurs à travers toutes les agglomérations de la daïra pour le recouvrement d'une facture estimée aujourd'hui à quelque 1,32 milliards de DA dont 61% sur les abonnés ordinaires, 24% sur le secteur économique et 15% sur l'administration, selon le responsable de l'agence SONELGAZ de Sénia. Une question s'impose : SONELGAZ est-elle en mesure de rappeler à l'ordre les institutions de l'état déclarées mauvais payeurs ?

Mais comment fait-on pour réduire ce taux ?

II.1.8.b La surfacturation comme solution: un particularisme peu scrupuleux.

En ce qui concerne le taux de perte, le chiffre de 30% enregistré dans la daïra de Sénia, une agence qui fait partie de la direction de la distribution de SONELGAZ. Elle enregistre un taux des plus élevés sur tout le territoire national. C'est une réalité. Mais, d'après mon entretien avec un des responsables de SONELGAZ, de la direction de Sénia, qui a préféré l'anonymat, m'a précisé : « on fait tout dans la surfacturation pour diminuer ce taux ».

Il rajoute que « Généralement on surfacture les secteurs étatiques qui ne sont pas très regardant vu que c'est de l'argent du public. L'éclairage public est le plus prisés pour compenser le manque ou la perte.». C'est avec ces pratiques, et heureusement qu'elles ne sont pas toujours `'courantes» selon cette même source, que ce pourcentage 30% est réduit. Un taux des pertes en électricité dans cette daïra est jugé par les agents de l'entreprise de « catastrophique ».

Chapitre 2 : Bidonvilles, branchements frauduleux et les solutions apportées par l'entreprise d'électricité.

II.2 Cartographie de l'ensemble des sites de fraude collective du territoire de Sénia

Parmi mes objectifs de recherches, c'était de localiser et de cartographier les sites en fraude massive et branchements illicites sur mon territoire d'étude. Il s'avère que ces pratiques sont en général les faits des populations de bidonvilles et des habitations précaires, qui poussent partout sur les terres de la daïra de Sénia, constituant ainsi une << ceinture de misère » dans le périmètre périurbain de la capitale de l'Ouest Oran.

La carte n°4 a été réalisé par mes soins, après avoir eu plusieurs séances de travail avec les agents de l'APC de Sénia et le bureau d'études << URSA(14) » chargé de recenser l'habitat précaire au niveau de la daïra. Ce travail a été complété par des visites du terrain pour porter mon appréciation et une validation de positionnements des sites (bidonvilles conjugués aux branchements frauduleux) sur le support cartographique. Le constat, a été traduit sur la carte topographique d'Oran à l'échelle 1/50 000ème. Plus de 40 sites cependant ont été identifiés et positionnés avec grand soin sur le plan. Ces sites présentent au niveau de la daïra de Sénia quelque 9000 baraquements en fin 2008 selon les données du bureau d'études.

Les grandes concentrations de ces foyers se localisent notamment à Sidi Chahmi, à Nedjma (ex Chteibo), Ain Beida et à la Sénia. Au fil des ans ils sont devenus de véritables ghettos où la fraude de l'énergie atteint son summum. Les autres sites de bidonvilles, habitats précaires qui sont des foyers de fraude et de branchements illicites au réseau de l'électricité, sont éparpillés un peu partout à travers le territoire de la daïra. Ils sont formés de plusieurs baraques, allant d'une dizaine jusqu'à plusieurs centaines, faites de taules et de parpaings.

Selon le rapport final du conseil national économique et social sur l'état des villes algériennes, cet état de fait est du aux différents facteurs, dont : << L'exclusion des populations (15) du logement public en raison des prix pratiqués, les contraintes liées à l'obtention des terrains et

(14)URSA, URBANISME de SAIDA, est un bureau d'études spécialisé dans les études en urbanisme et en aménagement du territoire.

(15) Conseil national économique et social (CNES), Rapport sur la ville algérienne ou le devenir urbain du pays, 12 ème Session ,1998.

des permis de conduire, ainsi que les pesanteurs bureaucratiques, ont favorisé le développement considérable de l'habitat informel qui a donné naissance à des agglomérations chaotiques et à une cacophonie architecturale. Ces constructions sont érigées le soir, les week-ends, les jours fériés, tablant sur l'absence d'intervention et de contrôle des services technique ».

Carte N°4 : Localisation des sites de la fraude collective de l'électricité dans le périmètre d'étude.

II.2.1 Bidonvilles, et le phénomène de piratage collectif de l'électricité

Pourquoi donc cette population se branche illicitement aux réseaux de la SONELGAZ ?

Mes entretiens avec un élu de l'APC de Sénia et le responsable des encaissements du secteur clientèle de SONELGAZ à Nedjma (ex Chteibo), ont été complétés par des réponses de la part des habitants du bidonville dénommé « Ferme CAB >>.A noter que ce dernier vient d'être régularisé par SONELGAZ.

a) Se sont des populations qui savent très bien qu'elles occupent illégalement ces espaces publics par des constructions illicites.

b) Ils n'ont aucun justificatif pourra leur donner droit à l'accès aux différents réseaux et services (électricité, gaz, eau potable, assainissement, téléphone...)

c) Et ça coute beaucoup moins cher d'acheter quelques mètres de fil électrique et se greffer au réseau que de payer l'installation et l'énergie à la fois. Il faut souligner aussi que, mis à par cette électricité obtenue illégalement, aucun autre confort n'est à signaler dans ces foyers.

Quoique, l'argument le plus partagé par l'ensemble de ceux qui pratiquent des branchements illicites, c'est qu'avoir de l'électricité est un acquis et un droit. Dans ce sens, selon M. REBAH (16) lors du Symposium international, sur `'l'énergie et société» disait: qu'« en matière d'énergie et dans la pratique, cela s'est traduit chez la majorité des Algériens, insouciants à l'égard du risque de pénurie d'énergie, par la revendication de l'approvisionnement en électricité en gaz, régulier et à bas prix, considéré comme un « acquis » et vu comme une obligation de l'Etat >>.

De nos jours, La SONELGAZ et les pouvoirs publics locaux restent impuissants devant la naissance d'un réseau parallèle qui « pompe le jus >> et cause le déséquilibre du réseau de la distribution sans oublier les désagréments engendrés aux abonnés.

D'après SONELGAZ, Ces types de raccordements illégaux faussent les calculs et les études prévisionnels faites par l'entreprise en vue d'alimenter les nouveaux abonnés et faire face aux demandes toujours en progression.

(16) REBAH M'Hamed, l'opinion publique et l'énergie en Algérie, Symposium international, énergie et société, 13- 17 décembre 1993, Paris, UNESCO

Ces actes pareils et imprévisibles, causent des dégâts dans le réseau de la distribution et des préjudices importants qui ne font qu'aggraver la situation financière déficitaire de l'entreprise, d'un coté et de dégrader encore plus la qualité de service fournie aux usagers.

En général, les branchements illicites sont signalés dans les bidonvilles et des constructions illicites. Le raccordement se fait directement à partir des poteaux de l'éclairage public, des câbles reliant les maisons de fortune aux poteaux et donne l'impression d'une toile d'araignée qui couvre ces taudis. Il y a eu de nombreuses personnes mortes par électrocution en tentant de brancher les câbles.

Il y a aussi le problème des chutes de tension et des coupures répétées pour les deux camps : les habitants des bidonvilles qui piratent l'électricité, et les clients de la SONELGAZ. A Sidi Chahmi, les coupures sont courantes et peuvent durer des nuits entières en hiver où la consommation de l'énergie électrique atteint le maximum.

Au niveau des sites en fraude, il existe un autre type de détournement de l'énergie. Il s'agit de la fraude de l'électricité avec rétrocession.

II.2.2 SONELGAZ contre le fait de la rétrocession et la fraude

La rétrocession est la distribution parallèle de l'électricité. La pratique est très répandue dans la localité de Nejma et à Ain Beida. C'est en ces lieux qu'on constate l`extension du phénomène de rétrocession d'énergie. Il s'agit d'abonnés qui cèdent de l'énergie électrique à des nonabonnés. De ce fait, des clients vendent à la place de la société de l'électricité. Le véritable problème c'est que tous ces " abonnés " se sentent piégés par leurs différents " fournisseurs ". Pourquoi donc ne pas s'abonner directement chez SONELGAZ ? La plupart des personnes que j'ai interrogées rétorquent que l'abonnement coûte cher, par rapport à leurs moyens. En plus, c'est tellement plus facile de tirer du courant chez un proche voisin que de courir à SONELGAZ...

SONELGAZ locale a mis sur pied une équipe qui va sur le terrain pour contrôler ses installations. La fraude est souvent organisée par réseau. Des quartiers entiers comme Nedjma, Ain Beida ou le Douar(17) de Sénia, pour ne citer que ceux-là, piratent les lignes électriques. Mais, selon les agents de SONELGAZ affectés à cette surveillance, l'accès aux installations électriques dans ces quartiers est très difficile.

(17) Le douar désigne un groupement d'habitations, un hameau, voir un village (en tant qu'entité administrative)

Lorsqu'une équipe de contrôle arrive sur le terrain, les populations se mobilisent. « Elles leur interdisent de s'approcher des installations et de nombreux agents ont souvent été menacés physiquement. Les habitants les accueillent avec des pioches, d'autres lâchent leurs chiens sur eux », m'explique un agent de SONELGAZ. Ces populations, à n'en point douter, volent l'énergie électrique d'une manière ou d'une autre.

Afin de lutter contre un autre phénomène qui est le « trafique des compteurs » et qui prend lui aussi de l'ampleur, l'entreprise a crée une seconde équipe appelée « équipe anti-fraude ». Mais au bout de quelques mois, les agents de cette équipe ont vite regagné leurs anciens postes de travail vu le manque en ressources humaine dont souffre l'agence Sénia. A partir de 2006, les services concernés de SONELGAZ ont pris un ensemble de mesures qui se résument en l'élaboration d'un échéancier pour les clients en difficulté de paiement. La dite entreprise compte généraliser l'utilisation du compteur électronique. Il a l'avantage de signaler toute tentative de sa manipulation. .

Au service des affaires juridiques de SONELGAZ, la direction de distribution de Sénia, on prend l'affaire très au sérieux. Ceux qui piratent le courant électrique sont poursuivis. Le vol d'énergie est sanctionné par la loi, c'est une infraction pénale. La fraude en matière d'électricité est réprimandée et passible d'amende. Lorsque SONELGAZ identifie les fraudeurs, elle engage des poursuites pénales. Mais, dans ces quartiers, il se raconte que les habitants ne peuvent pas le faire tous seuls. Ils en déduisent que la fraude est opérée de connivence avec quelques agents SONELGAZ. Ce que les responsables démentent fortement. Selon eux, la fraude du courant électrique se fait avec des personnes qui se présentent comme des sous-traitants agréés par SONELGAZ, pas avec leurs agents.

II.2.2.a SONELGAZ lutte seule contre les fraudeurs.

L'article 350 du Code pénal - qui prévoit des amendes de 500 à 2000 DA et des peines d'emprisonnement allant de 1 à 3 ans - ne semble pas dissuader suffisamment les fraudeurs.

Dans tous les cas, les responsables à SONELGAZ expliquent que le vol d'énergie cause des préjudices non seulement à l'entreprise mais aussi aux abonnés. " Ces clients payent pour les fraudeurs ". La difficulté de l'entreprise ici c'est qu'elle est seule à lutter contre la fraude, puisque les populations ne semblent pas être concernées par la chose. Pourtant, si un client est situé dans le même " réseau " qu'un fraudeur, il est aussi pénalisé. Les fraudeurs non seulement

prélèvent l'énergie électrique mais ils endommagent également les équipements. Ils s'exposent aussi à l'électrocution. La fraude de l'énergie électrique peut mener à des courts-circuits et même provoquer des incendies comme c'est d'ailleurs souvent le cas au niveau des sites déjà cités.

Selon le responsable de SONELGAZ de l'agence de Sénia, << le rôle de l'entreprise n'est pas de courir après les fraudeurs » et qu'à elle seule, ne pourra jamais venir à bout de ce phénomène, les pouvoirs publics doivent intervenir.

Figure N°14 Exemple d'un réseau électrique parallèle au bidonville << le Virage », Ain Beida

Cliché HADRI K. juin2009

II.2.2.b Les branchements illicites et les dégâts causés à la SONELGAZ

Au niveau de l'agence de distribution de Sénia qui comprend les 03 communes de la daïra, les conséquences financières sont considérables avec des pertes qui pèsent sur les investissements de SONELGAZ. Ainsi, pour la daïra de Sénia, selon le responsable de l'agence SONELGAZ, les agressions sur ses réseaux coûtent à la société un préjudice de 1,3 milliard de centimes, poursuivant que la fraude, c'est-à-dire les compteurs trafiqués ou les branchements illicites représentent plus de 25% de pertes sur le réseau. Il faut par ailleurs souligner que pour la zone de Sénia, SONELGAZ doit gérer des sites où les constructions illicites et autres bidonvilles foisonnent. Et que 99% des cas de coupures d'électricité sont causés suite à l'utilisation abusive du réseau par des fraudes et des raccords illicites.

Ainsi, un poste électrique qui doit desservir de 50 à 60 abonnés alimente, en fait, 300 familles. Pour impuissance face à ce phénomène, SONELGAZ en appelle aux populations pour qu'euxmêmes agissent en protégeant les installations en agissant de façon citoyenne. Toutes ces formes d'agression représentent un danger pour la sécurité des citoyens et des abonnés. Dans le même sillage, selon la même source, il faut savoir qu'en plus des pertes d'énergie provoquées par les branchements illicites, ces derniers engendrent également des dommages plus importants, pas moins de 35 postes transformateurs ont été détériorés en 2008, qui ont couté 49 millions de dinars à l'entreprise. Par cette pratique frauduleuse, on mettant ainsi des milliers de populations et des quartiers entiers dans le noir.

II.2.3 Les mesures prises par SONELGAZ pour lutter contre la fraude et les branchements collectifs illicites.

Afin de réduire son taux de perte, diminuer ses créances et le manque à gagner, l'agence commerciale de SONELGAZ au niveau de la daïra de Sénia a pris des mesures afin de lutter contre ces fléaux, et mettre un terme au vol de l'électricité, ceci par :

a. la régularisation par le biais les programmes QLS

Un plan d'organisation de ces endroits a été dressé par la SONELGAZ qui compte d'abord procéder à l'installation de compteurs dans chaque foyer afin de maîtriser la situation et ensuite se mobiliser pour lutter contre le piratage de l'électricité et éviter par la même occasion d'éventuelles pertes financières que peut endurer l'entreprise.

D'après le chef de Département Techniques Electricité, << ces opérations ont été réalisées suivant les directives du gouvernement d'une part, mais aussi suite aux évènements de protestations sur les conditions de vie qu'a connues plusieurs wilayas à travers le pays d'autre part ».

L'opération de régularisation a été possible suite au nouveau statut de l'entreprise devenu à caractère << Commercial ». La fonction prioritaire est de vendre l'énergie. SONELGAZ doit alimenter tous les regroupements d'habitats précaires, illicites ou bidonvilles. Ces opérations, permettent, d'après la même source, de regrouper la population, qui va être régularisée via les programmes QLS (Quartiers et Logements Sociaux).

En réalité, la population de plusieurs sites de ce genre à travers mon terrain, est persuadée que l'état se trouve dans l'incapacité de les reloger tous. Une mission presque impossible, et très couteuse pour les pouvoirs publics.

Ces populations, dans certains cas veulent se restructurer en quartiers `'auto construction», suite aux programmes QLS proposés par les élus de la Wilaya et des APC (assemblée populaire communale). Une fois, ces programmes sont approuvés par le Wali et la Direction des Mines et de l'Industrie, SONELGAZ réalise le raccordement du quota alloué.

Les programmes QLS, sont des programmes initiés par l'état à partir de 2005-2006. Il s'agit en gros d'un contrat entre l'état par le biais de plusieurs acteurs tels que la DMI, Wilaya, APC, collectivités locales et la SONELGAZ. Le financement des programmes est réparti comme suit : 75% c'est l'apport de l'état, 25% SONELGAZ + Abonné. Ce dernier contribuera avec 5000 DA pour l'électricité et 10 000 DA pour le gaz.

b. Circonscrire le piratage du courant électrique par l'alimentation des bidonvilles

Selon SONELGAZ, il est préférable d'alimenter ces populations en électricité au lieu de les voir piquer sur le réseau habituel prévu pour un nombre déterminé de clients. Par cette action, elle estime éviter tous les risques puisque les habitations souvent en tôle font que des courts-circuits qui sont souvent signalés sur le réseau. 410 branchements ont été ainsi réalisés pour l'ensemble de deux sites de bidonvilles, << la ferme CAB et Ennakhil », considérés comme prioritaires en raison de leur nombre.

La prise en charge des autres sites situés à Bouamama, Ain Beida et El Kerma viendra par la suite. Le bidonville de << ferme CAB » à la Sénia a été alimenté en énergie électrique et régularisé il y a tout juste un an. 250 clients en bénéficient. Conséquence directe de la prolifération des bidonvilles : le piratage dont raffolent les occupants et ses répercussions. 25 à 30 % de l'énergie électrique, sont perdus à cause de ces pratiques devenues courantes. La réglementation permet à l'entreprise de couper l'énergie à tout client récalcitrant.

c. L'installation des compteurs « Fontaines »

Une autre solution intermédiaire adoptée par l'entreprise contre la fraude massive. Brancher une vingtaine de foyers en moyenne sur un même compteur électrique pour faciliter la gestion

commerciale. C'est en quelque sorte, de réduire la fraude et la rétrocession, mais surtout, c'est d' << identifier » et de quantifier l'énergie détournée.

Dans la vision globale de SONELGAZ, et par le biais des `'compteurs fontaines», elle espère bien pouvoir identifier les sites de pertes non technique, gérer ses créances, et rattraper ce manque à gagner.

d. La sensibilisation

Dans la localité de Haï Nedjma, à limage de plusieurs sites réputés par leurs fraudes collectives, des campagnes de sensibilisation en 2007 et 2008 ont été menées durant plusieurs jours. Le but était de pouvoir convaincre ces <<fraudeurs» de régulariser leur situation, avant de passer aux coupures du courant électrique. Ces campagnes ont été menées par l'entreprise avec les établissements scolaires, les autorités locales et les comités de quartiers sur les dangers que peuvent générer les manipulations des réseaux électriques, les méfaits de la fraude et ce que dit la loi à ce sujet. Affiches publicitaires, prêches dans les mosquées et même le porte-à-porte... Tous les moyens ont été déployés par SONELGAZ pour sensibiliser les habitants sur les risques des branchements illicites.

II.2.4 SONELGAZ et son échéancier contre les branchements illicites

Le programme de raccordement au réseau d'électricité des quartiers et lotissements sociaux (QLS), initié à partir de 2005 dans le cadre du plan quinquennal du président de la république, a atteint en 2009 un taux d'avancement appréciable de 86%, selon les données communiquées par le service d'électrification rural de la SONELGAZ.

Le programme en question vise, selon cette entreprise, à lutter contre les branchements illicites dans les zones périphériques de la wilaya, notamment dans la daïra de Sénia comme à Haï Nedjma (ex-Chteibo), Aïn Beida et Sénia, en facilitant aux citoyens les procédures de raccordement à travers un allègement des frais de branchement.

Figure N°15 : Bidonville << La ferme CAB » régularisé par SONELGAZ

Cliché HADRI K juin2009.

Le bidonville appelé << Ferme CAB », ex site en fraude, a été régularisé par SONELGAZ. On trouve même de l'éclairage public.

L'enquête effectuée dans le bidonville en question, m'a permit de confirmer la démarche adoptée par SONELGAZ. Il est situé au nord de la daïra prés de la Daya Morceli, et abrite 200 familles. 10% travaillent à la zone industrielle de Sénia, 60% selon mon sondage, de cette population ne vit que de travail informel. Des revendeurs de fruits et légumes, ou des poissons sur des charrettes dans les quartiers voisins. Chaque chef de ménage avait versé à SONELGAZ la somme 14 200 DA pour le branchement au réseau et la pose du compteur électrique. Il fallait aussi s'acquitter de 7000 DA aux services de l'APC pour les travaux de l'éclairage public. A souligner que la somme de 14 200 DA, ne représente que 25% du coût globale de l'opération de régulation pour chaque ménage.

En 2006, 2.103 foyers situés dans les localités de Sidi Chahmi, Haï Nedjma avaient été raccordés par la société Kahrif pour le compte de la SONELGAZ. Ces travaux de raccordement ont nécessité une enveloppe financière de 131 millions de dinars pour la réalisation de 46,5 kilomètres linéaires de câbles électriques. La SONELGAZ tablait pour cet exercice sur le raccordement de 2.199 foyers et la réalisation de 75 km linéaires. (Toutes ces données m'ont été fournies par le << service exploitation de la direction régionale de la distribution de Sénia », en juin 2009).

II.2.5 Le raccordement des quartiers et logements sociaux : des catégories plus aisées profitent de ces programmes.

Au cours de mon enquête, j'ai pu relever cette anomalie. Certains responsables de la SONELGAZ qui m'ont affirmé que : certes, les programmes QLS qui sont en cours, ont atteint un taux appréciable, mais, ce n'est pas toujours les lotissements ou quartiers sociaux qui sont bénéficiaires.

Souvent, ce sont des nouveaux lotissements (résidentiels) de cadres et responsables ou des cités militaires qui profitent de ces programmes. Il suffit, qu'un ou plusieurs agents de la direction des mines et de l'industrie, ou même des cadres de la Wilaya habitent ces nouveaux lotissements, pour que le programme destiné au départ à une catégorie sociale avec des revenus limités, soit détourné en leur faveur. Ceci est possible, puisque le programmateur des travaux de raccordement sont bien la direction su-citée ou la Wilaya qui financent ces projets à hauteur de 75%. La SONELGAZ dans ces cas de programmes n'est qu'un outil de réalisation, selon les mêmes sources.

II.2.6 Chteibo, le royaume du piratage d'électricité, à quoi ressemble cette agglomération ?

Afin de donner une vue d'ensemble sur la localité de Nedjma (ex Chteibo) avec ses 80 000 habitants, réputée par son commerce de brocante, de ferraille, mais aussi par le taux incroyable de fraude massive d'électricité, j'ai tenté de présenter brièvement ce territoire. De nos jours à quoi ressemble Chteibo ?

Figure N°16 Vue aérienne de l'agglomération de Nedjma ex : Chteibo

Source : Google maps 2008, annotation faite par l'auteur, 2009

A l'origine Nedjma était un recasement, implanté à quelque huit kilomètres de la métropole Oranaise. Appelé ex Chteibo, est devenue une immense bourgade qui fait penser à n'importe quel bidonville d'une cité des pays en voie de développement. Et pourtant, cette agglomération qui ne cesse de s'étaler, n'existait presque pas avant le début des années 1980.

Chteibo a une réputation régionale, puisqu'elle était surtout connue pour son marché de la pièce détachée et de la brocanterie. Oran, à la fin des années 1970, Oran qui manquait d'assiettes foncières, était incapable de contenir ses excroissances, déversait sur cette périphérie et sur bien d'autres tous ceux qu'elle ne pouvait pas loger. Selon Bendraoua F. et Souiah S. (18), « les solutions préconisées par les pouvoirs publics ne font qu'amplifier la marginalité des plus pauvres en les déplaçant de la ville intramuros vers un site marécageux à l'écart de la ville ». C'est le cas de relogement de la population d'El berki en 1987 qui a constitué un évènement particulier.

Au milieu des années 1980, alors que la crise du logement est à son pic, on venait de nuit à Chteibo pour tracer son emplacement et, le lendemain, construire à la va-vite son gîte. Parfois, quand on pouvait, on s'achetait des terrains à 5 000 dinars les 200 m2. Ne pouvant ni freiner cette ruée ni offrir un toit, les autorités laissaient faire.

Chteibo compte aujourd'hui plus de 80 000 âmes. Des infrastructures en tous genres ont été érigées : mairie, écoles, CEM, casernement de la garde communale, centre de soins, et même bureau de poste. Chteibo, est considéré comme un important vivier électoral rattaché à la commune de Sidi Chahmi. Elle compte 7 îlots d'habitations qui n'ont ni dénomination propre ni adresse officielle. Des constructions illicites collées les unes contre les autres et qui poussent comme des champignons. Ni espaces de jeux pour les enfants, ni espace vert. Que des décharges sauvages. Le facteur se perd dans ce labyrinthe où toutes les ruelles se ressemblent.

(18) Bendraoua, F. et Souiah, S., Quand les pouvoirs publics produisent de nouvelles marginalités urbaines: les recasés de Nedjma à Oran (Algérie), 2008

Clichés HADRI K. juin 2009

Les habitants de 5 îlots d'habitations, sur les 7, n'ont aucun document officiel justifiant leur propriété. Sans les documents officiels, aucun propriétaire ne peut vendre son bien, même les grands travaux d'aménagement -assainissement, AEP et voirie- exigent un plan de masse global qui délimiterait la propriété cadastrale de tous les lots de terrains. D'ailleurs c'est la raison qui a empêché SONELGAZ de développer son réseau de gaz de ville. L'agence foncière de la Sénia qui a commencé à s'occuper de ce problème, a été dissoute et le problème reste toujours posé.

Située dans le périmètre de la zone d'activité de la localité de Chteïbo, la 7ème tranche reste en plus dépourvue du strict minimum et des commodités urbaines indispensables. Seul le réseau d'alimentation en eau potable est en cours de réalisation. Les travaux de canalisation ont été déjà entamés, mais ils devraient connaître du retard au vu de la cadence du chantier. Hormis cela, aucune autre commodité urbaine n'est à signaler dans ce labyrinthe architectural.

Les fosses septiques, le terrain marécageux et l'absence d'un réseau AEP ou d'assainissement rendent toute extension immobilière incertaine. Il n'y a guère de bâtisses qui dépassent le 1er étage. Durant les longs mois d'été la poussière n'épargne aucune maison et aucun commerce. En hiver, c'est la boue jusqu'aux chevilles, la paire de bottes devient un accessoire de première nécessité. Les tracteurs à citerne d'eau se disputent la voie aux nombreux camions, charretiers et cars de transport public. Chteibo c'est aussi une immense zone d'activité industrielle. De nombreuses manufactures employant une très importante main d'oeuvre y activent. Toutes ces usines ont un registre de commerce immatriculé dans d'autres wilayas. C'est pour cela que, ni la localité, ni la commune de Sidi Chahmi ne profitent de la fiscalité.

Côté alimentation en énergie électrique et gaz de ville, la situation est plus catastrophique. Chteibo est le royaume des branchements illicite, ils sont monnaie courante, surtout que 80% des constructions sont illicites et la régularisation de leur situation est confrontée à plusieurs problèmes. Les fils électriques fusent de partout, formants de véritables toiles d'araignées.

Après avoir quantifié et qualifié l'état de ce type de service public, la gestion de la distribution de l'électricité et le gaz, les obstacles, les problèmes que rencontrent l'entreprise et la population dans le territoire de Sénia, j'ai tenté de savoir, comment SONELGAZ va essayer de réaliser de nouveaux investissements pour faire face à cette demande grandissante en énergie dans les années à venir? Quel sera le rôle de l'état après l'ouverture totale du secteur et notamment la filiale de la distribution ? Et que peut représenter ce cas local par rapport au pays ?

II.2.7 L'emprunt obligataire, une issue pour financer les projets d'investissement locaux et renforcer les capacités de production électrique

SONELGAZ avait lancé deux emprunts obligataires grand public en 2007 et 2008 d'un montant de 25 milliards de DA. Cet emprunt obligataire réparti en cinq millions d'obligations d'une valeur nominale de 5.000 DA avait permis de réaliser d'importants projets d'investissements. C'est, semble-t-il, l'un des moyens qui s'offre à la l'entreprise nationale de l'électricité et du gaz pour éviter de procéder à la hausse de ses tarifs.

Le dernier emprunt obligataire, visait couvrir une partie du programme d'investissement de l'entreprise qui consiste notamment dans la réalisation d'ouvrages de production, de transport d'électricité, de transport de gaz, de distribution d'électricité et du gaz et en la réhabilitation des ouvrages de production et de transport d'électricité.

Il faut savoir que la demande en énergie électrique en Algérie devrait connaître une croissance moyenne de 6,7% par an, passant de 31.000 GWh en 2007 à plus de 55.515 GWh en 2016. Tout comme le nombre de clients passera de 6,5 millions en 2008 à près de 8 millions en 2016. Ainsi pour couvrir la demande d'ici l'année 2017, ce sont près de 885 milliards de DA, soit 12,3 milliards de dollars, qui devraient être investis par la SONELGAZ pour produire de l'électricité, selon le responsable de du département des techniques de l'électricité, de SONELGAZ, la direction régionale d'Oran.

II.2.8 Quel est le rôle de l'état après la dérégulation du secteur de l'électricité et du gaz ?

Le gouvernement garantit le bon fonctionnement du service public en contrôlant les entreprises qui assurent la production, la commercialisation et le transport de l'énergie. Il est en partie responsable de la politique de recherche et d'innovation dans le domaine des technologies de l'énergie. . La loi donne à l'état la responsabilité de programmer les investissements de production en équilibrant sur plusieurs années la répartition entre les énergies primaires utilisées, les techniques de production et la répartition géographique des installations. L'objectif est d'atteindre un équilibre durable entre l'offre et la demande.

Le régulateur, la CREG, est chargée de l'attribution des concessions sur la base d'appels d'offres en application du décret exécutif datant d'avril 2008 qui en a fixé les modalités. L'ouverture du secteur de la distribution de l'électricité et du gaz en Algérie doit s'accompagner d'une libéralisation des prix .Le privé ne s'engagera pas s'il estime que ce ne sera pas rentable. Tant que les pouvoirs publics décident de ne pas augmenter les prix de l'électricité et du gaz, ils n'auront pas d'autres choix que de subventionner les entreprises privées qui se porteront candidates à prendre des concessions de distribution de gaz par canalisation et d'électricité en Algérie.

Mais tant que l'état a les moyens de subventionner les prix de l'électricité et du gaz, comme c'est le cas actuellement, cela ne doit pas poser de problèmes. Les pouvoirs publics n'ont pas d'autres choix que de payer le différentiel entre le coût réel de la distribution du gaz et de l'électricité et le tarif de vente au consommateur final. Il faut préciser que les Algériens ne paient que 65% du coût réel de l'électricité. A cet effet, l'état s'engage et continuera à subventionner les prix de l'électricité et du gaz jusqu'à 2013, date effective de la concession pour la filiale « distribution », selon le chef du département des techniques de l'électricité, SONELGAZ, direction régionale d'Oran.

II.2.9 Que représente le terrain d'étude par rapport à la totalité du pays ?

L'idée d'établir une comparaison exprimée dans le tableau n°14, c'était de voir que peu représenter l'espace d'étude par rapport au pays. Ce travail a fait ressortir les points suivants :

En termes de superficie, la Sénia ne représente que 8,6% du territoire de la wilaya d'Oran et moins encore par rapport au pays. Mais au moment où on cannait qu'il existe un contraste dans la répartition globale de la population, des biens, des services et bien sur des réseaux de production, transport et répartition de l'énergie à travers le territoire national, ce taux su-cité va changer et devenir plus représentatif. Mais comment ?

Tableau N°14 : Quelques indicateurs de comparaison entre le concept national et le local étudié

Données

Pays

Daïra de
Sénia

Rapport
daïra/pays

Superficie de la bande Tellienne(Km2)

285809

182

0,06%

Nombre de communes

1541

3

0,2%

Population en 2008

34178188

225444

0,7%

Longueur réseau électricité MT+BT

244268

947

0,4%

Longueur réseau gaz

49971

192

0,4%

Pertes d'énergie électrique

17%

30%

1,8

Nombre abonnés électricité + gaz

8717335

48504

0,6%

Nombre abonnés électricité

6298682

34459

0,6%

Nombre abonnés gaz

2418653

14045

0,6%

Chiffre. Affaires distribution (million dinars)

126975

3,6

0,03%

Créances distribution (million dinars)

38912

132

0,4%

Consommation électricité (million KWh)

32584

1,9

0,006

Consommation gaz (million de Thermie)

70338,8

1,1

0,002

Taux d'électrification

97%

94,7%

1

Taux de couverture en gaz

38%

40,70%

1

HADRI K.2009

- Parmi les études menées sur la répartition spatiale de la population algérienne, celle réalisée par Moriconi-Ebrard, où il cite, que plus de 90 % de la population de ce pays, des biens et des services se concentrent sur 12% de la partie nord du territoire plus connue sous la bande tellienne. Bien que mon espace d'étude ne symbolise que 0,06% de cette bande, et que sa population présente moins de 1% de la population algérienne totale en 2008, il est révélateur d'une grande concentration d'habitants. Il faut dire que la densité au Km2 dans la daïra est passée de 755 hab. /Km2 en 1998 à 1239 hab. /Km2 en fin 2007, soit un taux d'évolution de 64% en dix ans.

- Avec 947 Km de réseau d'électricité et de 192 Km de réseau en gaz, cela présente un taux de
0,4% de la longueur totale des réseaux de la distribution des deux énergies. Du moment, où ilexiste un sous investissements dans les réseaux d'énergie dans ce champ d'étude, et vu

l'évolution démographique et urbaine suivi d'une expansion de l'économie, vont surement exercés des pressions sur l'infrastructure existantes.

- Une hausse constante de la consommation de l'énergie électrique favorisée aussi bien par la croissance démographique que par l'extension de l'utilisation des produits électroménagers, est aggravée par la fraude et les branchements illicites qui se comptent par des milliers.

Avec 30% de pertes en électricité, ce territoire minuscule fait presque deux fois le taux nationalqui est de 17%.

- Cette grande demande exprimée causant la saturation du réseau, qui oblige la SONELGAZ à effectuer des délestages afin de rééquilibrer la charge et éviter un black out.

Conclusion générale

En conclusion, cette étude du secteur de l'électricité et le gaz en Algérie, et distribution et la gestion des deux énergies dans la daïra de Sénia prise comme cas local, a fait ressortir les points suivants :

Il est incontestable que l'Algérie a enregistré des avancées très importantes depuis 1976 jusqu'à nos jours au niveau de l'accès de la population à l'électricité, notamment pour ce qui concerne le monde rural. L'Algérie a reconnu en 1976, dans un cadre institutionnel, le droit à l'électricité comme droit fondamental, au même titre que la santé et l'éducation. Une échéance avait été fixée pour l'électrification totale du pays : elle a été respectée, à une année près. Le taux de couverture en énergie électrique atteint près de 95% de l'ensemble du territoire de Sénia. Mais, beaucoup reste encore à faire du coté gaz de ville, compte tenu du taux de 40% et l'état fournit des efforts pour parvenir, à l'horizon 2010, à un taux de couverture de 57%.

Le taux de pénétration moyen de gaz naturel est de 40,7% pour la daïra de Sénia, est jugé satisfaisant par rapport au taux national qui et de 40%. Mais avec des contrastes à plusieurs échelles. Sur les treize agglomérations que compte la Sénia, huit n'ont pas l'accès au gaz de ville, représentant ainsi un déficit de prés de 60%. Les coûts de branchement et d'exploitation sont, en plus des coûts d'installations intérieures jugés très élevés ; ce qui ne permet pas d'accroître sensiblement le taux d'accès au réseau du gaz de ville. A ce point là, il faut préciser que, le taux de couverture en gaz de ville qui est minime par rapport à celui de l'électricité est le résultat d'une volonté partagée entre « l'état et le citoyen ». 1,5 abonné sur 3 dans cette daïra bénéficie de deux énergies (l'électricité et le gaz de ville).

Cette étude de l'énergie dans la daïra de Sénia qui présente sur le plan spatial, l'espace périphérique d'un grand centre urbain qui est Oran, a relevé qu'il ya de véritables indicateurs de la progression de la consommation de l'électricité et le gaz naturel, qui se traduisent par le taux d'accroissement démographique accéléré, en particulier entre 1987- 1998, par le taux de l'urbanisation des agglomérations chefs lieux et secondaires et par le développement du secteur économique.

Ces mutations d'ordres sociodémographiques et économiques dans le territoire de Sénia ont eu des répercussions sur l'espace en le modifiant dans sa structure, et ont eu des pressions sur l'infrastructure de la SONELGAZ, et spécialement sur le réseau de la distribution d'électricité. Ces mutations ont fait accroître de façon considérable les besoins en équipement de SONELGAZ, d'où l'importance d'un plan d'investissement prévu par la direction de la distribution de Sénia pour faire face dans les années à venir.

Les délestages pratiqués par l'opérateur et les chutes de tension ne sont en aucun cas liées à un problème de production, mais plutôt à un problème de distribution. L'étude du cas local m'a permit d'avoir les réponses souhaitées. Malgré les efforts consentis dans la production de l'électricité, on assiste jusqu'à aujourd'hui à la persistance des délestages et des coupures intempestives d'électricité, à une facturation non maîtrisée, une vétusté des installations due à un sous-investissement dans les réseaux de distribution, et à la persistance de la fraude et aux branchements illicites.

Les coupures d'électricité signalées à travers le territoire d`étude, sont dues à des déficiences dans les réseaux de distribution de la moyenne et basse tension, car le système de production et de transport fonctionne dans de très bonnes conditions. Les causes de ces défaillances sont : l'utilisation excessive des systèmes de conditionnement de l'air (climatiseurs, ventilateurs, chauffages électriques...), entraînant une augmentation importante de la consommation d'énergie, et les actes de piratages collectifs et d'agressions fragilisent considérablement les réseaux de distribution, particulièrement les postes de transformation, d'où ces coupures fréquentes. Les branchements illicites et des fraudes massives de l'énergie, conjugués à une gestion partiellement maitrisée n'ont fait qu'empirer la situation de la qualité et la continuité du service rendu aux citoyens.

La daïra de Sénia considérée par SONELGAZ comme espace rurale par rapport à la ville d'Oran, est donc une zone secondaire, encaisse la majorité des délestages programmés et opérés par l'entreprise, lors des pics de consommation où la demande dépasse l'offre. Les agglomérations secondaires et les zones éparses sont les plus touchés et les plus exposés aux délestages intempestifs.les chefs lieu de communes sont aussi exposés, mais à un degré moins.

A mon avis, la réponse à apporter, pour satisfaire les besoins croissants de la population en électricité et le gaz naturel, réside dans la bonne gouvernance, qui se traduit par la capacité du gouvernement et de l'administration qui en dépend à :

- Impliquer les citoyens dans les décisions qui concernent leurs conditions d'existence, rendre les comptes sur les actions et les décisions prises,

- décentraliser la gestion du service public de la distribution de l'électricité et du gaz et se rapprocher plus du citoyen, i par l'édification de nouvelles structures de SONELGAZ à travers le territoire, et par l'information et la sensibilisation et être à l'écoute des abonnés.

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages

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· EBRARD FRANÇOIS Moriconi, Explosion Urbaine, le sens de la démesure, Paris, 1993, Géopolis, Anthropos, Economica, Paris, 372 p

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· REBAH M'Hamed, l'opinion publique et l'énergie en Algérie, Symposium international, énergie et société, 13-17 décembre 1993, Paris, UNESCO

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Web graphie :

Site web du Recensement Général de la Population et de l'Habitat : http://rgph2008.ons.dz Site du Ministère de l'Industrie et des Mines (Algérie) : www.mem-algeria.org

Site de la SONELGAZ, Société Nationale de l'Electricité et du Gaz : www.sonelgaz.dz Site de l'Agence Nationale de Développement de l'Investissement : www.andi.dz

Site de l'Office National des Statistiques (Algérie) : www.ons.dz

Site du Conseil National Economique et Social : www.cnes.dz

Site de la Commission de Régulation de l'Electricité et du Gaz : www.creg.gov.dz

Site de la Direction de la Planification et de l'Aménagement du Territoire : www.dpat-oran.dz

LISTE DES FIGURES

Figure N°1 : Localisation de l'espace d'étude dans la wilaya d'Oran p13

Figure N°2: Le grand chantier de la première ligne du tramway d'Oran p13

Figure N°3 : Evolution de la population de la daïra de Sénia 1977- 2007 p16

Figure N°4 : Population par commune de la Sénia, RGPH 2008 p18

Figure N°5 : Evolution de l'urbanisation de la Sénia entre 1987 et 2007 p21

Figure N°6: Implantation de la Z.I et la Zone d'activités dans l'espace Sénialais p26 Figure N°7: La zone industrielle de Sénia, le secteur Nord-Ouest p27

Figure N°8 : Parts de consommation par appareil dans un foyer p30

Figure N°9 : Fiche de recensement RGPH, pavé « nombre de biens possédés » p35

Figure N°10 : Les sources d'électricité et du gaz naturel qui alimentent la daïra de Sénia p37 Figure N°11 : Daïra de Sénia, abonnés électricité et gaz par agglomération p46

Figure N°12 : Organigramme de l'agence SONELGAZ de la Sénia p52

Figure N°13 : Abonnés et perception du service public rendu par SONELGAZ p56

Figure N°14 : Exemple d'un réseau électrique parallèle au bidonville le « Virage », Ain Beida

P70

Figure N°15 : Bidonville « La ferme CAB » régularisé par SONELGAZ p74

Figure N°16 : Vue aérienne de l'agglomération de Nedjma ex : Chteibo p75

Figure N°17 : Cadre de vie, et réseau parallèle d'électricité à Nedjma p 77

LISTE DES CARTES

Carte n°1 : Carte d'accès au réseau du gaz de ville dans le territoire de la daïra de Sénia en 2009 p45

Carte n° 2 : Carte des niveaux de délestages dans la daïra de Sénia p60

Carte n° 3 : Les plus grands sites de piratage de l'électricité dans la daïra de Sénia p62

Carte n° 4 : Localisation de site de fraude collective de l'électricité dans le périmètre d'étude p66

LISTE DES TABLEAUX

Tableau N°1 : Evolution de la population résidentielle totale 1977/2007 Daïra de Sénia p17 Tableau N°2 : Répartition des lotissements dans la wilaya d'Oran selon les Dairates entre 1974 et 1990 p23

Tableau N° 3 : L'espace industriel de la daïra de Sénia par zone et par taille en 2008 p25 Tableau N° 4 : Nombre de lots attribués jusqu'en 2007par commune et par superficie dans la daïra de Sénia p28

Tableau N° 5: Type de chauffage dans un quartier sans gaz de ville à Nedjma p34

Tableau N° 6 : Longueurs du réseau de la Moyenne Tension de la Sénia par Départ p38

Tableau N° 7 : Longueurs du réseau de distribution du gaz de ville : Daira de Sénia p39

Tableau N° 8 : Daïra de Sénia : évolution de la consommation de l'électricité entre 2006-2008

p40

Tableau N°9 : Daïra de Sénia : évolution de la consommation du gaz de ville entre 2006-2008

p41

Tableau N°10 : Taux de couverture en énergie électrique et gaz de la daïra de Sénia en 2009 p41 Tableau N°11 : Nombre d'abonnées en électricité et gaz par commune et par district p43 Tableau N°12: Les ventes par commune et par type d'abonnés (En Dinar Algérien) : Daïra de Sénia en 2008 p53

Tableau N°13 : Extrait du programme de délestage de la direction de distribution de Sénia p59 Tableau N°14:Quelques indicateurs de comparaison entre le concept national et le local étudié p80

SIGLES ET ABREVIATIONS

AFIGEO : Association Française de l'Information Géographique

APRUE : Agence nationale pour la Promotion et la Rationalisation de l'Utilisation de l'Energie ANDI : Agence Nationale de Développement de l'Investissement

BT : Basse Tension

BP : Basse Pression

CNIG : Conseil National de l'Information Géographique

CNES : Conseil National Economique et Social

CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce Et le Développement CREG : Commission de Régulation de l'Electricité et du Gaz

DAÏRA : est une subdivision de la wilaya (département) dans l'administration territoriale algérienne. Son chef-lieu est une sous-préfecture

DPAT : Direction de la Planification et de l'Aménagement du Territoire

EGA : Electricité et Gaz d'Algérie

EPIC : Établissement public à caractère industriel et commercial

GN : Gaz Naturel

GPL : Gaz de Pétrole Liquéfié

GRT : Gestionnaire du réseau public de transport

GWh : Giga Watt heure ; G, giga = 109

HT: Haute Tension

HP : Haute Pression

IGN : Institut Géographique National.

Kva: Kilovolt (s) / ampères

Kwh: Kilowatt (s) / heure

MT: Moyenne Tension

MP : Moyenne Pression

MWh : Mégawatt (s) / heure

ONS : Office National des Statistiques

PCSC : Plan Complémentaire de Soutien à la Croissance

PSRE : Plan de Soutien à la Relance Economique

SONELGAZ : Société Algérienne de l'Electricité et du Gaz

SPA : Société Par Actions

TWh : Térawatt (s) / heure Thermie : la quantité d'énergie nécessaire pour faire passer 1 m3 d'eau de 15 à 16°C. (1 litre de fuel domestique ou de gaz oïl a une valeur énergétique équivalente à 10 Thermies ou 11,6 kWh)

Wilaya : (préfecture) est une division administrative qui existe dans plusieurs pays africains. Elle correspond à peu près à ce que d'autres pays appelleraient département, région ou province.

.

(1 Wh = 3600 J)

1 Watt équivaut à 1J/s ou à 1 V.A, le joule étant l'unité de mesure universelle de l'énergie.

ANNEXE

Le saviez-vous ? Le gaz naturel n'est pas le gaz de ville

Dans les grands pays industrialisés, le gaz a rapidement joué un rôle énergétique considérable. Vers 1800, a été découvert, simultanément en France et au Royaume-Uni, un procédé de fabrication de gaz manufacturé, appelé gaz de ville. Il était fabriqué dans de gigantesques usines à gaz localisées dans les banlieues industrielles des grandes villes. On y chauffait de la houille pendant plusieurs heures à une température de 1 100 °C (opération de distillation ou carbonisation). Ce gaz de houille fut quasi exclusivement réservé à l'éclairage urbain jusqu'en 1850. Mais, à partir de 1880, il est progressivement détrôné, pour l'éclairage, par une innovation majeure : l'électricité. Il est alors utilisé pour la cuisine ou le chauffage domestique. Après la Seconde Guerre mondiale, il est de nouveau menacé à la fois par le vieillissement des structures industrielles productrices et, surtout, par la concurrence du charbon et du pétrole. À partir des années 60, l'arrivée du gaz naturel modifie à nouveau les équilibres économiques et techniques antérieurs. Le gaz de ville a aujourd'hui totalement disparu, la dernière des 546 usines à gaz manufacturé françaises a fermé en 1971. Il contenait peu de méthane et beaucoup d'hydrogène et comportait beaucoup de monoxyde de carbone (CO). Il était donc très toxique pour un pouvoir calorifique beaucoup plus faible. Mais il a joué un tel rôle qu'on trouve encore parfois, sur les vieux bâtiments, l'indication d'une plaque, alors symbole de modernité et de confort, « gaz à tous les étages », alors que les personnes âgées parlent du gaz naturel en utilisant toujours l'expression gaz de ville.

(Laurent CARROUE, Une énergie d'avenir, CNDP)

Article I. Gaz naturel : Pourquoi dit-on du gaz qu'il est naturel et propre ?

Les atouts .

Le gaz naturel est une énergie fossile issue de la transformation naturelle de matières organiques durant des millions d'années. De tous les combustibles fossiles, le gaz naturel présente la plus grande proportion de molécules d'eau par rapport aux atomes de carbone. C'est pourquoi, la combustion de gaz naturel produit les plus faibles émissions de dioxyde de carbone (gaz à effet de serre) qui sont retransformées en oxygène par les plantes. Le gaz naturel ne contient pratiquement pas de soufre (responsable des pluies acides).

Par conséquent, le gaz naturel est l'énergie fossile qui contribue le moins à l'effet de serre, et ce, à toutes les étapes de la combustion. . Dans un contexte de préoccupation grandissante de dégradation de l'environnement, la qualité

première du gaz naturel est donc son caractère non polluant. A ce titre, Total est engagé de façon significative dans le développement durable et souhaite ainsi contribuer à un monde plus agréable à vivre, pour nous comme pour les générations futures . Source : http://www.tegaz.fr

Taux de couverture, taux de desserte et taux d'électrification ou de pénétration : Comment sont-ils définis ?

Taux de couverture géographique :

C'est le rapport entre la population vivant dans les localités électrifiées et la population totale de la zone : TC = Popzelec/ Popz

Taux de desserte :

C'est le rapport entre la population ayant effectivement accès au service (desservie) et la population des localités électrifiées : TD = Popdess/Popzelec

Taux d'électrification :

C'est le rapport entre la population desservie et la population totale de la zone :TE = Popdess/ Popz

Il apparaît très clairement que : TE = TD*TC, autrement dit que le taux d'électrification est égal au taux de desserte multiplié par le taux de couverture.

Taux d'accès :

En ce qui concerne l'électricité, c'est ceux qui ont accès dans un pays à l'électricité par rapport à la totalité de la population. C'est donc identique au taux d'électrification.

Taux de pénétration :

Taux de pénétration : c'est équivalent au taux de desserte.

Le client captif : ne peut choisir ni son fournisseur ni négocier son tarif.

Le client éligible : qui a le droit de s'approvisionner auprès du fournisseur de son choix et conclure avec lui des contrats de fourniture d'électricité ou de gaz.

Source : Taux de couverture, taux de desserte et taux d'électrification, Définitions et modes de calculs pour les différentes filières, électrique, énergie domestique et force motrice, PNUD - PREP, 2007

Questionnaire destiné à la population de la Daïra d'Es Sénia-juin 09

Age sexe

Profession Dans quel quartier habitez-vous ? Dans quel type d'habitat résidez-vous ?

Individuel Bâtiment/ Social Propriétaire Autre

Nombre de personne vivant dans le logement ?

Non

Êtes-vous branché au réseau électricité ? Oui

Branchement individuel Branchement collectif . illicite

Avez-vous un compteur Oui Non

Dans le cas contraire avez-vous adressez une demande (D.A.E) à la SONELGAZ ? Oui Depuis quand ? Non

Possédez-vous une installation intérieure conforme ? Oui Non

Etes-vous branché au réseau gaz de ville ? Oui Non
Sinon, combien utilisez-vous de bouteilles à gaz par moi ?

Dans le cas contraire avez-vous adressez une demande (D.A.G) à la SONELGAZ ?

Depuis quand ?

Indicateurs de hausse de consommation d'énergie

Avez-vous un Climatiseur ? oui depuis quand ? Non

Avez-vous un bain d'huile ? oui depuis quand ? Non

Oui

Non

Qualité de service/Fréquences des coupures d'électricité :

H

E
T
E

Tous les jours

Tous les deux jours Une fois/semaine Une fois/15 jours Une fois/mois

I

V E R

Tous les jours

Tous les deux jours Une fois/semaine Une fois/15 jours Une fois/mois

Que pensez-vous de la qualité de service de la SONELGAZ y compris le dépannage ? Bonne Moyenne Mauvaise Très mauvaise

95






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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway