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Problématique de la disparition des loisirs traditionnels au bénin: cas de la ville d'abomey

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par Mathieu GUEDENON
Université d'Abomey-Calavi Bénin - conseiller principal de jeunesse et d'animation option Récréalogie (CPJA) 2001
  

Disponible en mode multipage

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Université Nationale du Bénin

(UNB)

+----

Institut National de la Jeunesse de l'Education Physique et du Sport
(INJEPS)

----

Filière : JEUNESSE ET ANIMATION / RECREALOGIE

Thème :

Problématique de la disparition des loisirs traditionnels au Bénin :

cas de la ville d'Abomey

Présenté par : Sous la direction de :

Mathieu GUEDENON Adam Sounon NAKOU

Professeur Assistant à l' INJEPS

ANNEE ACADEMIQUE 2000 -2001

DEDICACES

Je dédie ce mémoire à vous mes géniteurs ; Raphaël et Marie pour votre soutien et tout l'amour dont vous avez fait preuve. Ce travail est le fruit de vos efforts.

Je dédie ce mémoire également à mon grand frère aîné Jean Dieudonné DOUGBA à qui je dois tout ce que je suis devenu. Qu'il trouve à travers ce mémoire l'aboutissement de toutes ses peines et sacrifices consentis.

A vous mes frères et soeurs : soeur Françoise, Béatrice, Octave, Félicienne, Emmanuel, Brigitte, Joseph et Ghislain, qui n'avez ménagé aucun effort pour me soutenir tout au long de ce travail qui est également le vôtre.

A mes oncles Bertin et Thélesphore Dikpo TOLITON.

A tous mes amis de promotion : Thomas, Christian, Michel, Marc, Rolande, Bruno, Gustave, Crescentia, Rafiathou et Basile.

REMERCIEMENTS

A vous Monsieur NAKOU SOUNON Adam. Vous avez accepté avec bienveillance de diriger ces travaux. nous vous rendons hommage, respect et reconnaissance pour votre patience, votre modestie et votre disponibilité de tous les instants malgré les difficultés que vous avez rencontrées au cours de l'année.

A vous aussi M.TANIMOMO Libérat, pour votre encouragement au travail.

A vous :

Monsieur Edouard KOUTINHOUIN Professeur au département de Géographie à l'UNB, Conseiller à l'UNESCO siège régional de Porto-Novo. Nous vous remercions pour votre assistance et surtout pour l'encadrement technique.

Monsieur Bio TIGRI, Professeur à l'INJEPS et Conseiller Technique au Sport du Ministre de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs. Merci pour tous vos conseils

Monsieur Jules Emile ABALOT, Professeur à l'INJEPS.

Monsieur Bienvenu AKOHA, Professeur au département des Sciences de Langage et de la Communication (Linguistique), Directeur du CEBELAE et Président du Conservatoire des Danses Royales d'Abomey. Votre assistance technique et vos conseils ont été d'une grande utilité

Monsieur Barnabé AKPLOGAN, Professeur à l'INJEPS,

Monsieur GUEVOEDO Gabriel, Professeur à l'INJEPS.

Monsieur Adam KPENOUKOUDEHOU, Professeur à l'INJEPS

Monsieur Serge CODJO, Professeur à l'INJEPS

A tous les Professeurs qui ont participé à notre formation ; nous leur rendons hommage et reconnaissance pour leurs divers conseils.

Par ailleurs, nous remercions également :

Tous les camarades étudiants de l'INJEPS,

Madame et Monsieur AHLE

Madame Mélanie ATCHAHOWE

Madame Micheline KPOTI

Madame Martine CODJO

Monsieur Albert KINHOUANDE

Monsieur Michel AGBOKPANZO

Toutes les personnes qui ont, d'une manière ou d'une autre, contribué à l'aboutissement de ce travail de recherche.

SOMMAIRE

INTRODUCTION

Chapitre I CADRE THEORIQUE

1.1- Champ de l'étude

1.2- Définition des concepts

1.3- Revue de littérature

1.4- Problématique - Hypothèse et objectifs

Chapitre II DEMARCHE METHODOLOGIQUE

2.1- Recherche documentaire

2.2- Instruments d'investigation

2.3- Echantillons d'étude

2.4- Pré-enquête

2.5- Déroulement de l'enquête

2.6- Traitement des données

Chapitre III PRESENTATION DES RESULTATS ET

DISCUSSION

3.1- Inventaire des loisirs traditionnels à Abomey

3.2- Présentation des tableaux

3.3- Discussion

3.4- Suggestions

CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION

Les loisirs, en tant qu'activités auxquelles se livre l'homme après son travail, ont existé à toutes les périodes historiques, dans toutes les sociétés et civilisations, qu'elles soient industrielles ou non, «car l'homme ne peut pas toujours travailler. Il n'est même pas fait pour cela. Physiologiquement, il lui faut se reposer après qu'il eut fourni l'effort physique nécessaire à l'accomplissement du labeur quotidien.» HOURDIN (1961, P 76)

Les loisirs jouent donc un rôle important dans le maintien et la sauvegarde de la bonne santé physique et mentale des hommes.

C'est pourquoi en 1948, l'Assemblée Générale des Nations Unies a reconnu dans sa déclaration universelle des droits de l'homme que : «Tout homme a droit au repos et aux loisirs et notamment à une limitation raisonnable de la durée de travail et des congés payés périodiquement »

De même, en 1967, fut officiellement proclamée la charte de loisir élaborée par l'Association Internationale du Loisir et de la Récréation qui stipule en son préambule que « tout homme a droit au loisir ».

Le loisir n'est donc pas considéré comme un privilège mais comme un droit pour tous au même titre que le travail, la santé, l'éducation...

Malheureusement au Bénin, nous assistons à une négligence relative du secteur loisir par les autorités politiques et administratives et une concentration des moyens de l'Etat sur les secteurs jugés prioritaires. Plus préoccupante encore est la situation des loisirs traditionnels à l'endroit desquels il y a un manque de volonté politique et d'effort de revalorisation. En effet, le secteur des loisirs a toujours été un appendice des Ministères auxquels il appartenait. Ce n'est qu'en 1999 que la charte des loisirs en République du Bénin a vu le jour par décret n° 99-542 du 22 novembre 1999. Elle stipule en son article 6 que : « l'Etat béninois veille à la sauvegarde, à la réhabilitation, à la codification, à la promotion et à la diffusion des loisirs notamment les loisirs traditionnels porteurs de notre pays ».Selon cette même charte et en son article 9, « la promotion des loisirs traditionnels et modernes a pour finalité :

- L'épanouissement de l'homme dans toutes ses dimensions

- L'affirmation et l'enrichissement des identités culturelles ;

- Le maintien et le renforcement de l'unité nationale

L'importance que revêt la question du loisir au Bénin notamment les loisirs traditionnels dans l'oeuvre de présentation et de conservation du patrimoine culturel, exige que ces derniers soient traités avec beaucoup d'attention. C'est pourquoi, il est important de connaître les loisirs, d'étudier leurs fonctions sociales et de définir des stratégies pour éviter qu'ils tombent dans l'oubli et disparaissent.

Pour y parvenir, nous articulons le plan de ce travail suivant trois axes :

q Le premier prend en compte le champ d'étude, la clarification des concepts, la revue de littérature et la problématique ;

q Le deuxième a trait à la démarche méthodologique ;

q Enfin le troisième prend en compte la présentation des résultats et la discussion.

CHAPITRE I

CADRE THEORIQUE

CHAPITRE I :

CADRE THEORIQUE

1. 1 - CADRE DE L'ETUDE

Ne pouvant pas étendre notre étude de recherche sur tout le territoire national compte tenu du temps restreint dont nous disposons et de la multiplicité des aires culturelles de notre pays, nous avons choisi la ville d'Abomey. Aussi parce que y sommes-nous originaire et pensons-nous que cet atout peut rendre le recueil des données plus aisé.

1.1.1 - Données physiques et administratives

La ville d'Abomey est localisée sur le plateau d'Abomey sur les 7°10' latitude Nord, la ville à l'instar du plateau qui la sous-tend jouit d'un climat assez doux : le climat subéquatorial comportant une grande saison de pluie de trois mois et demi (avril à juillet), une petite saison sèche de deux mois (mi-juillet septembre) et une petite saison de pluie d'un mois (mi-septembre à fin octobre) ce qui constitue déjà un atout pour les activités agricoles.

Servant de substratum à la ville d'Abomey, le plateau d'Abomey est nettement délimité par trois éléments topographiques :

- A l'ouest par la vallée du Couffo

- A l'est, la vallée du zou

- Au sud, la dépression de la Lama

Sa superficie est de 142 hm2, soit 0,13% de la superficie nationale.

Par ailleurs, la ville est le chef lieu de département du zou et elle habite par conséquent la plupart des services administratifs. C'est encore le chef-lieu de la circonscription urbaine d'Abomey qui comprend trois communes urbaines et quatre communes rurales.

1.1. 2 - Données démographiques et historiques

La ville d'Abomey, très peu marquée par l'évolution des temps modernes connaît un rythme démographique assez faible. Le taux d'accroissement enregistré au cours du dernier recensement général de la population en 1992 est de 2,80%. sa population est de 66.595 habitants. La densité de sa population est de 568 habitants par Km².

Sur le plan historique, Abomey est une ville pré coloniale créée vers la fin du 16ème siècle par le roi HOUEGBADJA, fondateur de la dynastie des «Alladahonou».

Avec les successions royales et pour des raisons guerrières annexionnistes ou commerciales, diverses ethnies se sont ajoutées aux populations fon d'Abomey. Il s'agit des Mahi, des Haoussa, des Gun, des Yoruba faisant de cette ville une région multiculturelle.

La ville est fortement marquée par la tradition royale dont les témoignages sont encore visibles tant au niveau du paysage urbain, de l'organisation spatiale que du peuplement. C'est une ville musée et le creuset de la civilisation fon; car plusieurs palais princiers et une multitude de temples et de couvents fétichistes peuplent la ville. Elle habite aussi le centre international pour la promotion de l'artisanat d'art et pour le tourisme culturel.

Ce qui frappe dans la ville d'Abomey, c'est la permanence de la tradition. Elle est quotidiennement illustrée par des pratiques, des comportements et des modes d'existence, traduisant une identité culturelle dont les racines remontent à la création de la ville.

Sur le plan touristique, un musée historique, sis dans le palais central de la dynastie royale du DANXOME donne satisfaction aux touristes. D'illustres bas- reliefs, des danses de la cour royale et des chansons d'épopées y retiennent l'attention du chercheur et du visiteur.

1 .1. 3 - Les infrastructures de distraction à Abomey

La ville d'Abomey dispose d'un stade départemental. C'est le plus grand terrain de football avec une piste d'athlétisme. Toutes les compétitions d'athlétisme sur le plan départemental s'y déroulent. Il y a également le terrain municipal réservé aux cours d'Education Physique et Sportive des établissements secondaires des environs. A côté , il y a un domaine des sports de mains : un terrain de basket-ball et un terrain de hand-ball. En dehors de ces installations sportives nous pouvons signaler les domaines scolaires des Collèges d'Enseignement Général I et II et du Lycée MAFORY. Toutes les activités de distractions physiques se déroulent sur ces terrains.

La ville abrite une maison des jeunes peu équipée. Depuis peu, ce lieu de spectacles et de manifestations culturelles est souvent loué pour des réunions politiques et des rassemblements d'associations et d'Organisations Non Gouvernementales.

Par ailleurs, la ville possède une bibliothèque départementale et une autre appelée Jean-Baptiste installée à ADANDOKPODJI toutes peu équipées. Dans ces conditions, elles ne reçoivent aucune affluence de la population.

Les grands établissements scolaires à savoir les Lycées HOUFFON et MAFORY et les Collèges d'Enseignement Général I et II disposent en leur sein des bibliothèques aujourd'hui dépassées car équipées de moins de livres de nouvelles éditions. C'est seulement au Lycée HOFFON qu'il y a une amélioration.

De même, il y a le musée historique sis dans le palais central de la dynastie royale de DANXOME qui ouvre ses portes aux touristes tous les jours de 9 heures à 18 heures sans pause.

Il existe également des palais et temples qui sont généralement flanqués de vastes places et qui servent de cadre aux manifestations publiques de la vie culturelle dont notamment les fêtes des coutumes.

Comme lieu de distraction ou de détente, notons la place GOHO avec ses espaces verts et ses bancs publics fréquentés par les autochtones eux-mêmes et les étrangers.

Etant donné qu'il n'existe pas de salle de cinéma dans la ville d'Abomey, les ciné-clubs font la fierté des jeunes assoiffés de films.

Notons aussi qu'il existe trois boîtes de nuit dans la ville : Prestige, 5ème dimension, Camping le Prince avec une centaine de buvettes et bars qui sont également des lieux de distraction des Aboméens.

D'une façon générale, ce sont les lieux de distraction que fréquente la plupart des jeunes d'Abomey.

1. 2 - DEFINITION DU CONCEPT LOISIR

Le loisir est non seulement un fait social mais plus encore un fait humain. Plusieurs auteurs ont tenté de le définir à des degrés divers.

Selon la définition de DUMAZEDIER, le loisir est un « ensemble d'activités auxquelles l'individu peut s'adonner de plein gré, soit pour se reposer, soit pour se divertir, soit pour développer son information ou sa formation désintéressée, sa participation sociale volontaire ou sa libre capacité créatrice, après s'être dégagé de ses Obligations professionnelles, familiales ou sociales» DUMAZEDIER (1962,P 29).

Le loisir remplit des fonctions psychologiques évidentes. Il remplit trois fonctions partagées par plusieurs auteurs. Il s'agit des fonctions de détente, de divertissement et de développement :

- Le délassement délivre de la fatigue. Ainsi le loisir est réparateur des détériorations physiques ou nerveuses provoquées par les tensions résultant des obligations de la vie quotidienne et particulièrement du travail. Cependant le paysan, l'artisan, et tous les autres travailleurs après avoir dépensé de l'énergie à la tâche doivent se reposer pour récupérer. A la pénibilité physique et psychologique du travail doit succéder le délassement, la détente pour permettre à l'organisme de se refaire.

- Le divertissement complète la détente; il délivre de l'ennui qui est l'effet néfaste de la monotonie des tâches contraignantes. Cette fonction permet d'oublier momentanément l'ennui en se lançant dans des activités ludiques. Dans le divertissement, on retrouve également la dimension du jeu qui est un aspect fondamental du loisir. Le divertissement suppose la recherche du plaisir et du bien être.

- Le développement qui est la dernière fonction du loisir paraît la plus ambitieuse, la moins présente souvent dans les activités de loisir et la moins bien partagée. Ambitieuse car elle suppose qu'après, le travail l'individu se lance dans des activités susceptibles de participer à son développement intellectuel, artistique et physique. Elle permet une recherche active de toute activité pouvant concourir au développement physique et mental de l'homme. Le loisir dans sa fonction de développement permet l'expression d'une certaine polyvalence inscrite au fond de chaque individu. Cette fonction permet une participation sociale, une culture désintéressée du corps et de l'esprit.

Quant à Joseph PIEPER cité par HOUNZANDJI (1981), « le loisir demande la libération de l'homme de ses fonctions sociales et de ses actions en dehors de son travail dans un état d'esprit de vacances. Le loisir est un état propice à l'accomplissement d'actes gratuits. »

Cependant, le loisir nous met en état de disponibilité mais non de passivité. Il faut le distinguer du repos encore qu'il soit une certaine manière de se reposer en s'occupant.

Il ressort que le loisir est également le temps disponible en dehors du travail, des occupations habituelles. Il est le temps libre dont on dispose en dehors des occupations imposées. C'est la distraction et l'amusement auxquels on se livre pendant ses moments de liberté.

D'autres auteurs comme SUE (1983, P 4 à 5) définissent le concept comme : « toute activité résultant d'un libre choix et propre à procurer un sentiment de liberté à la personne dans l'exercice d'une activité relevant du loisir ».

De ces définitions, il ressort qu'au pluriel, le loisir se présente comme l'ensemble des activités librement choisies en fonction des goûts et aspirations de chacun ou de tous à travers lesquels sont recherchées des valeurs individuelles ou collectives : détente, joie de vivre, bonheur, liberté, quiétude (en fon on parlera de : AYIHOUN, AWAJIJE, GBEDUDU).

Mais au singulier, il désigne d'abord un cadre temporel : le temps de loisir, temps libéré des contraintes socioprofessionnelles (VIVO en fon). C'est également le temps d'interruption ou de suspension d'activité ; temps de ralentissement du travail. On peut distinguer quatre grands temps de loisir :

- Le loisir de fin de journée

- Le loisir de fin de semaine (week-end)

- Le loisir de fin d'année (vacances)

- Le loisir de fin de vie de travail (retraite).

ASSABA (2000) définit le loisir comme « tout ce que l'on fait sans contrainte et par plaisir en dehors des obligations sociales, économiques et politiques liées à son statut et à son rôle. En tant qu'activités il est à distinguer des tâches domestiques des obligations psychologiques (sommeil, repos, soins corporels)»

Somme toute, le loisir traditionnel se définit comme l'ensemble des activités de distraction d'un peuple, qui du plus profond de son histoire ne cesse d'être charriées et transmises à travers les multiples transformations et qui donnent du poids aux faits, gestes, coutumes et pensées de ce peuple.

1. 3 - REVUE DE LITTERATURE

Notre travail n'est pas le premier à aborder le problème des loisirs traditionnels. Après nos investigations, nous avons constaté que bien d'autres auteurs et même l'Etat béninois se sont penchés sur la question des loisirs traditionnels à travers mémoires et séminaires.

Déjà en 1975, une réunion de tous les cadres sportifs du pays a été organisée dans le cadre de la réhabilitation de certains loisirs traditionnels. Il ressort de cette assise qu'il faut procéder à une intégration active et raisonnable des distractions traditionnelles dans nos pratiques culturelles. Ce sera une occasion offerte aux différentes nationalités de notre pays de préserver et d'affirmer leurs identités culturelles. Les personnes ciblées pour cette concertation n'ont insisté que sur l'aspect sportif du phénomène puisque issues uniquement du milieu sportif.

De même, sous la direction de la CONFEJES (Conférence des Ministres de la Jeunesse et des Sports des pays ayant en partage le Français ) s'était tenue au Bénin, du 21 au 31 octobre 1981, une réunion qui a statué sur la promotion des jeux traditionnels. A l'issue de cette réunion, les participants ont formulé un certain nombre de suggestions dont la plus importante est que : les loisirs auxquels s'adonnent nos différentes nationalités et qui constituent les loisirs authentiques de notre pays ne doivent pas subir d'influences extérieures.

Outre ces deux réunions, on peut citer le séminaire national sur la "Problématique de loisir en République Populaire Bénin " tenu à l'Institut de Formation Sociale Economique et Civique (INFOSEC) de COTONOU du 13 au 17 février 1984. Selon les conclusions de ce séminaire, le modèle béninois de loisir devra être défini en faisant référence au :

· Passé de notre pays afin d'y puiser les valeurs authentiquement béninois qu'il convient de conserver, de sauvegarder et de valoriser.

· Présent de notre pays afin de le rendre conforme au type de société que nous voulons édifier.

· Futur afin qu'en essayant d'être dynamique et évolutif, il puisse prévoir les besoins de l'homme et de sa collectivité dans un proche ou lointain avenir.

Dans le même sillage de réflexion s'est tenu à l'Institut de Formation Sociale Economique et Civique (INFOSEC) de COTONOU du 27 au 31 octobre 1986 un autre séminaire national. Celui-ci porte sur le thème :

" Organisation du repos, les cures de repos et des loisirs en République Populaire Bénin ". Au cours dudit séminaire, l'accent a été mis sur la pratique des loisirs de masse peu coûteux qui cadrent avec nos objectifs de développement.

A ce sujet, les participants sont tous d'avis que les promoteurs de loisirs doivent sélectionner dans la gamme complexe des loisirs ceux qui peuvent s'adapter à la fois à nos impératifs de développement et au niveau actuel de nos possibilités financières.

Des travaux ont aussi abondé dans le même sens en l'occurrence les mémoires.

Ainsi, HODONOU (1989) à travers son mémoire, "Pour une politique des loisirs traditionnels au sud de la République Populaire du Bénin : cas de la province de l'Atlantique'', a sensibilisé les uns et les autres sur l'importance de ce fait culturel qu'est le loisir traditionnel mais que l'on a tendance à marginaliser. L'objectif que s'est fixé l'auteur est d'analyser les actions endogènes à mener pour les survivances de notre patrimoine culturel et par conséquent l'affirmation de notre identité culturelle.

Les analyses et investigations ont amené l'auteur à conclure que les loisirs traditionnels bien codifiés et structurés peuvent rivaliser en tout temps et en tout lieu avec les loisirs institutionnalisés. Car ils développent aussi des qualités physiques, morales et cognitifs multiples et comportent bien d'autres valeurs spécifiques.

Dans cette optique, HOUNZANDJI (1981) dans son mémoire intitulé

" Pour une politique des loisirs en République Populaire du Bénin "(1981) s'est fixé les objectifs suivants :

- Apporter plus de lumière aux problèmes que pose la notion de loisir dans son acception que dans ses manifestations dans les pays industrialisés.

- Mieux souligner les ressemblances et les contrastes que révèle la situation des loisirs en République Populaire du Bénin, pays non industrialisé. Pour l'auteur le mode d'utilisation des loisirs chez nous doit tenir compte des coutumes traditionnelles non rétrogrades qui prennent souvent une signification nouvelle en même temps qu'elles remplissent de nouvelles fonctions. Il poursuit en disant qu'il importe de revaloriser notre patrimoine culturel dans le sens du progrès pour son intégration globale dans le contexte international actuel dominé par la science et la technique.

De même, le mémoire de KPADE (1987) dont le thème est : "Approche opérationnelle d'une politique nationale de loisirs éducatifs pour enfants" se repose sur trois objectifs :

· Le premier aborde la problématique des jeux dans la société béninoise.

· Le deuxième parle du rôle des jeux dans l'éducation des enfants et leur place dans le système éducatif national et,

· Le troisième concerne une approche de politique et de propositions perspectives

Au premier chapitre, l'auteur a fait une analyse sociologique des jeux dans la société béninoise.

Le tableau de classification qu'il a élaboré nous a permis de prendre connaissance des jeux véritablement béninois.

Enfin il a abouti à la conclusion selon laquelle la place accordée aux activités ludiques dans les programmes d'enseignement de base est insuffisante, dérisoire si non inexistante. Il se dégage à cet effet un constat de lacunes à combler et d'un besoin à satisfaire. Nous avons également consulté la "Politique de développement des loisirs en République Populaire du Bénin", un document édité par la Direction des loisirs (avril 1987).

Cette politique de loisir s'articule autour de trois centres d'intérêt :

- Le premier procède à une définition du loisir et des grandes orientations,

- Le deuxième fait l'analyse de la situation du loisir en République Populaire du Bénin,

- Le troisième donne véritablement l'énoncé de la politique béninoise de loisir.

Après une analyse de la situation des loisirs, le document relate que «malgré l'accession de notre pays à l'indépendance, aucun effort n'a été fait par les régimes de démission nationale pour réhabiliter nos activités traditionnelles de loisir et développer le temps libre du Béninois. Au contraire, l'on a assisté à la promotion des modèles de loisirs importés.»P 15

La politique béninoise de loisir poursuit quatre objectifs fondamentaux qui sont :

- Objectif politique.

Le loisir devra favoriser l'éclosion des solidarités et le sentiment d'appartenance à une seule et même nation, la Nation béninoise.

- Objectif social.

La Politique Béninoise de Loisir devra poursuivre les buts de la promotion et de la sociabilité du bien être et de la qualité de la vie. La pratique des activités de loisir (......) devra favoriser les relations inter personnelles. La sociabilité, la convivialité à travers les échanges, les rencontres et communications.

- Objectif éducatif et culturel.

Le temps libre des militants et militantes devra autant que possible, assurer une fonction éducative par la tradition orale (contes, devinettes, légendes, arts et traditions populaires) à travers les médias. Le loisir doit être le terrain privilégié d'éducation et spécialement d'éducation permanente.

- Objectif économique

Le loisir est aussi un fait de consommation. Le consommateur de loisirs est un agent économique au même titre que les consommateurs d'autres biens et services.

L'aménagement des activités de loisir et des vacances pour les travailleurs fera gagner à notre pays des milliers de journées de travail supplémentaires.

Pour atteindre ces objectifs, l'Etat compte sur un certain nombre de moyens et d'instruments qui sont la volonté politique, les moyens matériels, les moyens humains et la coopération internationale.

Les nombreux séminaires et travaux effectués par les chercheurs et les pouvoirs publics dans le seul but de la pratique des loisirs traditionnels, n'ont pas changé la mentalité des Béninois. 1.4- PROBLEMATIQUE

Comme toute société, la société d'Abomey a connu au cours de son évolution, des transformations qui l'ont modifiée, remodelée et parfois bouleversée. Ces transformations ont été si prégnantes qu'elles ont influencé profondément la culture autochtone. Ainsi, l'acculturation a engendré un relâchement dans la pratique des loisirs traditionnels. Certains de ces éléments comme les contes, les fables, les proverbes, les devinettes permettent de stimuler l'intelligence et l'habileté chez l'enfant. Aussi, lui transmettent-ils de manière explicite les préceptes moraux et des règles de conduite de même ils favorisent la conservation de l'ordre préexistant. Tout cela tend aujourd'hui à disparaître.

Il semble que la sphère des loisirs se limite généralement aux activités sportives modernes auxquelles s'ajoute la fréquentation des boîtes de nuit, des salles de cinéma et de spectacles. En dehors de ces activités, les jeunes s'adonnent aux jeux de scrabble, à la belote, aux « game boys » ou à la fréquentation des vidéoclubs.

Par ailleurs, au cours des fêtes scolaires dans les établissements privés ou publics, aucune distraction traditionnelle n'est programmée. De même, que ce soit dans les structures étatiques ou privées, en matière d'offre de loisirs la priorité est accordée aux loisirs modernes.

Malgré les nombreux travaux et les nombreux séminaires et colloques organisés sur le sujet, nos activités de distraction n'ont pu bénéficier de l'attention et du soutien souhaités pour leur promotion. En dépit de l'adhésion massive que les loisirs modernes semblent avoir, l'on ne doit pas perdre de vue que ceux-ci exigent des dépenses énormes tant au niveau des installations qu'au niveau de la consommation.

Ainsi, ces activités ne sont accessibles et ne profitent qu'à une tranche privilégiée de la population. La majeure partie de celle-ci composée de jeunes dépourvus de moyens, se livrent à des loisirs peu recommandés ou sombrent dans l'oisiveté.

Ce sont là quelques tares qui menacent notre société en général et celle d'Abomey en particulier et qui risquent de la priver de son identité culturelle. D'où la nécessité d'identifier ces éléments qui menacent nos loisirs traditionnels de disparition et de recueillir des stratégies pouvant permettre leur réhabilitation.

HYPOTHESE

La disparition des activités traditionnelles de distraction, est due à l'influence que la culture occidentale a exercée sur la culture béninoise par le biais de l'école et des médias qui sont les instruments de propagation de leur culture.

OBJECTIFS

A travers cette étude, nous envisageons de :

Ø Faire l'inventaire de quelques loisirs traditionnels à Abomey et les fonctions qu'ils remplissent.

Ø Identifier les facteurs de leur disparition ;

Ø Recueillir des stratégies permettant leur sauvegarde et leur promotion.

CHAPITRE II :

DEMARCHE METHODOLOGIQUE

METHODOLOGIE

Il s'agit de faire état du trajet que nous avons suivi pour collecter l'ensemble de toutes les données qu'elles proviennent du terrain, de l'analyse bibliographique, des interviews ou des contacts en vue de la rédaction du thème choisi.

2.1-RECHERCHE DOCUMENTAIRE

Dans le cadre de notre recherche nous avons opéré une fouille et une analyse bibliographique. Celles-ci s'appuient sur plusieurs sources dont les ouvrages, les revues et publications, les journaux et autres qui traitent des loisirs en général, suivis des thèmes relatifs à la sauvegarde du patrimoine culturel. Par ailleurs, nous avons consulté certains programmes gouvernementaux, certains rapports de séminaires relatifs au loisir. Une autre étape qui a fait progresser cette recherche est l'entretien informel avec des intellectuels, des cadres et autres sur la question touchant le secteur des loisirs surtout traditionnels.

Pour cela nous nous sommes rendu au bureau des Archives Nationales, aux centres de documentation de l'Institut National pour la Formation et la Recherche en Education (INFRE), de l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO), et de l'INFOSEC. A la bibliothèque centrale de Université Nationale du Bénin (UNB), au Centre Béninois pour la Recherche Scientifique et Technique (CBRST) annexe de Porto-Novo.

2.2- INSTRUMENTS D'INVESTIGATION

Dans un premier temps nous avons élaboré un questionnaire comportant plusieurs questions destinées aux personnes impliquées dans la pratique des activités de distraction. Ensuite un entretien pour mieux comprendre le discours des cadres et de certaines personnes ressources. Cet outil paraît plus adapté dans la mesure où il permet de recueillir des informations plus précises et plus détaillées que le questionnaire. Avec cet outil l'opportunité est offerte de dialoguer directement avec les enquêtés. En dialoguant avec les enquêtés il est possible d'obtenir non seulement les réponses aux questions posées mais également la possibilité d'avoir des informations utiles pouvant éclairer nos recherches.

Ces techniques sont choisies pour permettre d'aborder la question par une approche qualitative et quantitative. Elles sont utilisées pour appréhender le sentiment profond des intéressés eux-mêmes en ce qui concerne le problème.

2.3- ECHANTILLON D'ETUDE

Sur les 66 595 habitants que compte l'univers de l'enquête, nous avons retenu 150 personnes au hasard qui sont impliquées dans la pratique des loisirs en général. Elles sont composées d'élèves, de fonctionnaires, de commerçants, de paysans et d'artisans, soit 30 personnes par catégorie socioprofessionnelle. Elles sont soumises au même questionnaire. De même nous avons retenu 5 cadres du Ministère de la Jeunesse des Sports et des Loisirs (MJSL) et de la Direction Départementale de la Promotion de la Jeunesse, de l'Entreprenariat, des Sports et des Loisirs (DDPJESL-Zou / Collines) d'Abomey dont les activités sont menées en direction des communautés.

Nous avons également retenu 5 personnes dépositaires de la tradition. Elles sont soumises à un entretien. Somme toute 150 sujets sont concernés par l'enquête par questionnaire et 10 autres concernés par l'entretien.

2.4-PRE-ENQUETE

D'entrée, nous avons procédé à une enquête à l'échelle restreinte auprès de 15 sujets en vue d'évaluer l'efficacité des moyens d'investigation notamment la facilité de compréhension, le degré d'acceptation et la facilité d'interprétation des questions par les sujets. Les résultats nous ont permis de dégager les items du questionnaire et de nous assurer que le concept de loisir traditionnel a été bien cerné par la population.

2.5-DEROULEMENT DE L'ENQUETE

L'enquête s'est déroulée en deux volets simultanés à savoir l'enquête par questionnaire et l'enquête par entretien.

La distribution et la récupération du questionnaire en ce qui concerne les élèves ont été effectuées séance tenante dans les classes.

Concernant les fonctionnaires, nous avons retiré les questionnaires 48 heures ou 72 heures après selon le cas. Quant aux autres surtout les illettrés en particulier, nous étions obligé de remplir les questionnaires séance tenante après les avoir traduits en Fon (langue de la localité). C'est le cas des paysans, de certains commerçants et artisans.

2.6-TRAITEMENT DES DONNEES

Le traitement des données a été fait manuellement. Ce type de dépouillement a consisté à regrouper toutes les informations relatives à chaque variable.

Quant aux entretiens, le codage de toutes les réponses s'est réalisé avec des nombres entiers. Ensuite les réponses ont été regroupées par famille.

Des points sont accordés aux réponses. Ce qui a permis de dégager les réponses dominantes en présentant les résultats.

CHAPITRE III :

PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSION

3.1- INVENTAIRE DES LOISIRS TRADITIONNELS

A ABOMEY

Les enquêtes effectuées sur le terrain nous ont permis de distinguer quatre types de loisirs traditionnels pratiqués à Abomey.

3.1.1- Loisirs envisagés comme un changement d'occupation

Cette forme de loisir correspond plus ou moins aux activités mi-utilitaires et récréatives dont parle Dumazédier.

En effet, les hommes vont en équipe et au rythme du tam-tam improvisé avec la poitrine, tel un tambour, pour l'ambiance ; avec des instruments de musique de fortune. Ces hommes sont composés pour la plupart des amis ou des personnes d'une même famille. Ils travaillent à la chaîne pour réparer les murs des maisons, couvrir les toits, construire ou refaire les cases sacrées. Ils éprouvent un grand plaisir à exécuter la tâche en s'amusant.

Il faut noter également la vannerie, la teinture, l'expression musicale et chorégraphique, la poterie.

Quand aux femmes, leurs activités sont multiples et multiformes. Elles peuvent enfiler leurs perles ou passer leur temps à se natter les cheveux les unes les autres, ce qui est tout un art. Au-delà des buts d'entraide et lucratifs qui se cachent derrière ces activités, c'est beaucoup plus l'aspect hédonistique et ludique qu'il faut retenir.

3.1.2- Loisirs, distraction

Lorsque les habitants d'Abomey ne sont allés ni au champ, ni sur aucun autre lieu de travail, ils jouent, dansent et chantent ou satisfont leur curiosité.

Seuls les adultes se regroupent les après-midi sous l'ombre des arbres, assis sur des troncs d'arbres pour pratiquer soit le jeu le plus connu ADJI ou le VE , le ahannwi - hannwi... Les jeunes sont souvent spectateurs ou supporters. (voir description de ces différents jeux en annexe).

Quand aux enfants, comme nous l'a confié un enseignant retraité, « ils ont pour eux l'empire de la distraction ». Certains quartiers grouillaient de leurs cris au cours des jeux comme Ahi Agbanhué, Aldofia... Les activités telles que, la chasse, le maraudage, la pose des pièges, le jeu de lance-pierres sont les spécialités de quelques adultes mais surtout des jeunes garçons.

«  Il est coutume de dire que Abomey chante et danse ses joies et ses peines ». Parole d'une personne âgée que nous avons rencontrée. En effet, poursuit-il, « le tam-tam, les chants et les danses occupent une place importante dans les divertissements des habitants d'Abomey ».

Il existe à cet effet différentes associations de danse et de tam-tam à but récréatif : « hungan, han-lo, sin-hun... »Ces associations se manifestaient périodiquement pour distraire la communauté ou pour célébrer des fêtes.

Une autre personne âgée nous a fait remarquer qu'il existe un type de loisir qui est aussi une forme de distraction mais qui permet de nourrir la curiosité. Il s'agit de l'attitude de certains individus qui se mettent soit devant leur maison, soit au bord des voies, pour contempler les passants. Une expression fon le dit fort bien : «mi na kpon wayi wayi ». Ce qui signifie littéralement « nous allons regarder les passants ». Cela donne l'impression d'oisiveté.

3.1.3- Loisirs, culture et éducation

Parmi les activités de loisirs recensés, celles à caractère culturel et éducatif ont retenu notre attention. Le soir autour du feu et au clair de la lune, un aîné raconte la légende, l'épopée familiale ou les aventures d'un héros mythique. Véritable exercice de mémoire, de morale et d'intelligence, car bien souvent il est demandé aux enfants de répéter ce qu'ils ont entendu la veille. C'est également une véritable école de sagesse ; puisque devinettes, proverbes et charades se succèdent laissant libre cours à la vivacité et à l'ingéniosité des uns et des autres. 

Il existe également des danses de réjouissance populaire liées aux cérémonies de naissance et de mariage.

Il existe un autre type de loisir- culture et d'éducation auquel beaucoup de nos interviewés ont fait allusion. Il s'agit de ce que les fons appellent "alisa" ou "dé ayi dayi" littéralement se libérer psychologiquement. Il est fondé sur le besoin d'échanges. Il s'agit des causeries accompagnées de plaisanteries.

3.1.4- Loisirs événements ou rites sacrés

Abomey reste largement dominé par les religions traditionnelles avec un panthéon riche en divinités. Chaque dieu, tels celui du tonnerre (xebioso), de la variole (sakpata), du python (dan) a sa particularité. Il existe des dieux qui se plaisent à chanter. Ils comptent chacun des fidèles qui sont initiés dans les couvents. Mais il y a toujours une phase extérieure sous forme de spectacle. Il faut reconnaître que ces manifestations ne sont pas de toute évidence ludiques. Mais ce qui nous intéresse c'est qu'il y a souvent déplacement des spectateurs. Lesquels spectateurs savourent et vibrent aux mélodies des chants, aux trépidations des danseurs et danseuses.

A côté de ces cérémonies culturelles, existent des manifestations de danses masquées. Elles s'identifient au sacré et relèvent de certaines occasions du domaine du rite : le "kuvito et le zangbéto".

Retenons qu'à Abomey, il existe un large éventail de circonstances de faits et d'événements qui occupent, animent et vivifient le temps du travailleur libéré des exigences professionnelles. On célébrait également le retour des saisons, où on tentait de concilier la bienveillance des forces divines : fête de moisson, fête des semailles, fête de la production.

Par ailleurs, le "huètanou" se déroulait chaque année sur la place SINGBODJI devant le palais entre juin et septembre.

L'orchestre "Hungan" accompagnait les sorties du roi ; l'orchestre "Dogba" ou "Adjahun" jouait chaque matin pour le réveil du souverain. Se succèdent ensuite les orchestres "Hanyé, Gbolo, Gokué, Agbadja ". Ces orchestres se produisaient plusieurs fois dans la journée relayés par le chant du "Kpanliga" qui égrenait la litanie et les hauts faits des Princes d'Abomey.

Se manifestaient aussi en des occasions particulières, les orchestres "Adjohun et Atcha». A cela s'ajoutent les orchestres accompagnant les cérémonies de divination par le Fâ, des rites de purification et les orchestres spécialement prévus pour les rites agraires.

Chaque année ont lieu les grandes fêtes organisées, par la famille royale avec les danses des amazones et les danses de cour.

Ce sont en détail les activités traditionnelles auxquelles la communauté d'Abomey s'adonnait qui de nos jours sont menacées de disparition.

Présentation de quelques tableaux

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Présentation de quelques tableaux

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3.2- PRESENTATION DES TABLEAUX

Tableau n°1 La classification des enquêtés selon l'âge

Ages

Nombres

Pourcentage

Moins de 20ans

19

12.66%

20 à 27ans

40

26,66%

28 à 35ans

34

22,66%

44 à 50ans

32

21,33%

Plus de 50ans

25

16,66%

Source : enquête de l'étudiant

Ce tableau n°1 montre que les sujets de 20 à 27 ans sont majoritaires avec 26,66%, puis viennent ceux de 28 à 35 ans (22,66%) les moins nombreux sont ceux de moins de 20 ans. Ils représentent 12,66% des enquêtés.

TABLEAU n°2 La participation à l'enquête selon le sexe.

SEXES

CATEGORIES

MASCULIN

FEMININ

ELEVES

19

11

FONCTIONNAIRES

24

6

ARTISANS

21

9

PAYSANS

30

0

COMMERCANTS

23

7

TOTAL

117

33

POURCENTAGE

78%

22%

Source : enquête de l'étudiant

Ce tableau (n°2) nous permet de constater que sur les 150 enquêtés, 33 sont du sexe féminin soit 22% et 117 du sexe masculin soit 78%.

TABLEAU n°3 Activités du temps libre des enquêtés

CATEGORIES

PRATIQUE DES ACTIVITES DE LOISIRS

AUCUNE ACTIVITE DE LOISIRS

AUTRES ACTIVITES

ELEVES

30

0

0

FONCTIONNAIRES

29

0

1

ARTISANS

22

2

6

PAYSANS

25

0

5

COMMERCANTS

23

0

7

TOTAL

129

2

19

POURCENTAGE

86%

1,3%

12,66%

Source : enquête de l'étudiant

Ce tableau (n°3) nous permet de savoir les activités auxquelles s'adonnent les enquêtés pendant leur temps libre. Il en résulte que 86% s'adonnent à une activité quelconque de distraction. 1,33% ne s'adonnent à aucune activité. 12.66% des enquêtes s'adonnent à autres activités .Les élèves sont les plus nombreux à s'occuper pendant leur temps libre puis viennent les fonctionnaires et les paysans.

TABLEAU n°4 : Connaissance des activités de loisirs selon les catégories socioprofessionnelles.

CATEGORIES

LOISIRS

MODERNES

LOISIRS
TRADITIONNELS

SANS REPONSE

ELEVES

30

5

0

FONCTIONNAIRES

30

15

0

ARTISANS

23

10

0

PAYSANS

6

30

0

COMMERCANTS

17

13

4

TOTAL

106

73

4

POURCENTAGE

70,66%

48%

2,66%

Source : enquête de l'étudiant

A partir de ce tableau (n°4), le constat immédiat est que 106 personnes soit 70.66% ont cité des activités de distraction moderne ;la plupart d'entre elles sont des élèves et des fonctionnaires.48% soit 73 personnes ont parlé des activités de distraction traditionnelle. La majorité est composée des paysans puis les fonctionnaires. Seules 4 personnes soit 2.66% des enquêtés n'ont fourni aucune réponse. Il se dégage des résultats que la majorité des enquêtés ne connaît que des activités de distraction moderne.

NB : Les totaux sont supérieurs à la taille de l'échantillon en raison des choix multiples.

TABLEAU n°5 La pratique des loisirs selon les catégories socioprofessionnelles

CATEGORIES

LOISIRS

MODERNES

LOISIRS
TRADITIONNELS

AUTRES

ELEVES

30

3

0

FONCTIONNAIRES

29

14

0

ARTISANS

21

12

0

PAYSANS

2

22

8

COMMERCANTS

16

8

9

TOTAL

98

59

17

POURCENTAGE

65%

34%

11,33%

Source : enquête de l'étudiant

Ce tableau (n°5) révèle que la majorité des individus soit 65% s'adonnent à des activités de distraction moderne. Ce sont pour la plupart les élèves et les fonctionnaires. Par ailleurs, 34% s'adonnent aux activités de distraction traditionnelle. Les paysans en sont les majoritaires. Par contre 11.33% des enquêtés vaquent à d'autres activités.

NB : Les totaux sont supérieurs à la taille de l'échantillon en raison des choix multiples.

Tableau°6 fichier voir À partir de ce tableau n°6, on remarque qu'un nombre élevé des enquêtés soit 58% s'adonnent à la promenade. S'agissant du football, du basket-ball, du ping-pong, du handball qui sont des sports modernes, 56,66% des sujets surtout les élèves les pratiquent. 62,66% des enquêtés aiment suivre la radio et la télévision. La lecture quant à elle est l'activité de 35% des enquêtés. Par ailleurs, le jeu Adji est pratiqué par 55% des sujets enquêtés. Les jeux modernes constituent l'activité de 60,66% des enquêtés. Quant aux autres activités à savoir le bricolage, les loisirs sociaux, les vidéos clubs, les spectacles, les excursions et pique-niques, ils sont respectivement pratiqués par 34% ; 31,33% ; 13,33% ; 26,66% et 4% des personnes enquêtées. 

TABLEAU n°7 Les activités de préférence des enquêtés

CATEGORIES

LOISIRS

MODERNES

LOISIRS

TRADITIONNELS

AUTRES

ELEVES

30

0

0

FONCTIONNAIRES

23

10

0

ARTISANS

17

21

0

PAYSANS

12

22

0

COMMERCANTS

8

21

5

TOTAL

90

74

5

POURCENTAGE

60%

49,33%

6,66%

Source : enquête de l'étudiant

Ce tableau n°7 nous permet de savoir les activités de distraction que les enquêtés auraient voulu que l'on promeuve dans la ville d'ABOMEY. Comme on peut le constater il y a une forte demande des activités de distraction moderne soit 60% des enquêtés contre 49.33%.Un détail des faits nous permet d'affirmer que les élèves sont ceux qui demandent davantage d'activités de distraction moderne suivis des fonctionnaires puis viennent les artisans et commerçants.

NB : Les totaux sont supérieurs à la taille de l'échantillon en raison des choix multiples.

3.3- DISCUSSION

Au regard du tableau N°1 on remarque que l'âge constitue une variable considérable et l'on entend souvent des loisirs des jeunes. (les sujets de 20 à 27 ans sont les plus nombreux 26,66 %). C'est dire que certains loisirs sont plus caractéristiques de la jeunesse. En premier lieu, les jeunes qui ne sont pas encore entrés dans la vie professionnelle, disposent d'un temps de loisirs bien supérieur à leurs aînés. Ensuite la valeur loisir est beaucoup plus importante chez les jeunes surtout les élèves et quelques déscolarisés.

Les activités des enquêtés pendant leur temps libre (Voir tableau N°3) varient selon la catégorie sociale et professionnelle. Les élèves ont plus de possibilité de choix pour meubler le temps libre qui n'est pas pris en compte par leurs occupations scolaires. La totalité des élèves enquêtés s'adonne à une activité de distraction. Le temps libre reste pour beaucoup comme un temps de récupération et de repos. C'est le cas des paysans et artisans éprouvés par une dure vie de travail. Pour d'autres le temps libre signifie ni le repos, ni le loisir actif, mais l'occasion de faire des heures supplémentaires ou de se livrer à un second travail. Il s'agit le plus souvent d'un travail dont la motivation apparente est pécuniaire. Ce sont pour la plupart des artisans et quelques commerçants qui se livrent à ce genre d'activité. Cependant ce deuxième travail réduit leur possibilité de loisirs. Ils représentent 12,66 % des enquêtes.

Il est bien évident que pour la majorité des paysans, le terme de loisir est vide de sens et de contenu puisque associés dans leur esprit à l'idée d'oisiveté. De plus les obligations champêtres ne permettent pas le découpage du temps en heures de travail et en heures de loisir. A part les veillées ou les fêtes locales qui conservent des caractères traditionnels, la société paysanne reste imperméable aux formes de loisirs modernes. Soumis au cycle naturel des saisons et aux activités qu'elles commandent les paysans ne disposent pas de leurs temps. Pendant que les élèves et les fonctionnaires sont en congés ou en vacances, les paysans sont préoccupés par de grands travaux aux champs.

Quant aux femmes qui travaillent au service, leur temps libre constitue un temps de travail au foyer.

Soulignons que les loisirs modernes sont accessibles à presque toutes les couches sociales. En matière de connaissance des activités de distraction, la priorité est accordée aux distractions modernes soit 70,66 des enquêtés. (Voir tableau N°4).

Une analyse comparative nous permet de relever que très peu d'activités de distraction traditionnelle figurent parmi les activités pratiquées par les enquêtés. (Voir tableau N° 5. 34 % et tableau N°6. Par exemple les séances de contes, de proverbes, de devinettes qui se font le soir au clair de lune n'existent pratiquement plus. Elles sont remplacées par des émissions télévisuelles (les feuilletons, les documentaires, les différents clips de musiques) ou radiophoniques. Avec l'invasion des religions importées, on assiste à une désacralisation de certaines pratiques culturelles ludiques telles que les danses "Xebioso, Sakpata, Kuvito..."

La pratique des activités de distraction issue de l'enquête nous permet de distinguer les loisirs physiques, les loisirs basés sur le travail manuel, les loisirs culturels, les loisirs jeux et les loisirs sociaux. (Voir tableau N° 6).

Ainsi, de nombreuses activités de loisirs visent à procurer une sensation de détente physique. Tout le monde pratique plus ou moins de loisir physique. A commencer par la promenade. C'est l'activité de détente physique la plus communément pratiquée, aux divers moments de la journée. Elle est souvent liée à la recherche d'espaces verts et au besoin de s'isoler de la foule, de la pollution et du bruit de la ville. La promenade est aussi associée au besoin de plein air. Pour un grand nombre des enquêtés (58%), la promenade constitue le loisir principal du week-end.

De même le loisir sport est une forme de l'action physique. On ne saurait le confondre tout à fait avec l'action sportive proprement dite. Il n'est pas centré sur la recherche de la performance par la compétition ni sur le culte de l'effort. Il n'exige pas le respect de règles rigoureuses. C'est plutôt une recherche de détente et de bien être physique au travers d'activités sportives. Un pourcentage important des enquêtés s'adonne de temps à autre à ce type de loisir 56,66%. Il s'agit du football par exemple, le basket-ball, le ping-pong, le handball qui sont assez pratiqués par les élèves de même que certains fonctionnaires et artisans surtout ceux qui ont été à l'école.

Il existe un autre type de loisirs qui nécessite une réalisation concrète et un travail manuel quelconque. C'est le cas du bricolage, du jardinage, des travaux de peinture. Ces activités interviennent pendant les temps de loisir, elles ne sont pas imposées et leur utilité est souvent un prétexte pour s'adonner à une occupation que l'on considère comme un loisir : fabrication d'un meuble, décoration d'intérieur. La recherche d'une détente physique est également présente dans certains loisirs pratiques. Comme le jardinage où les petits travaux de construction. Quelques fonctionnaires, certains élèves et commerçants s'adonnent particulièrement à ce genre de loisir. Ils représentent 34 % des sujets enquêtés. Comme les travaux de bricolage, de construction, de jardinage sont fortement masculinisés, ainsi les travaux d'intérieur comme la cuisine ou la couture sont à dominante féminine. Le manque d'artisans et les coûts élevés des travaux de réparation incitent également les particuliers à réaliser de certains travaux eux-mêmes.

Les loisirs sont fondamentaux dans le développement et l'épanouissement de la personnalité. De nos jours les loisirs culturels se limitent à la télévision, à la radio, la lecture, le cinéma, les spectacles de théâtre, les concerts. Ils sont très inégalement répartis au sein de la population et font apparaître beaucoup plus nettement des inégalités de pratiques très profondes entre les diverses catégories sociales. Ces activités restent dans leur majorité l'apanage d'une faible minorité des enquêtés puisque cela suppose un certain niveau culturel pour y participer. Dans ce cas, les illettrés sont exclus. C'est ce que certains spécialistes appellent "obstacle culturel".

A Abomey, le temps consacré à la Télévision n'est pas grand puisqu'- elle débute ses émissions dans l'après-midi par contre la Radio est suivie presque tout le temps. « L'écoute de la Radio peut s'accompagner d'autres activités », nous a confié un artisan. La Radio reste très présente durant le temps de loisir car son utilisation est beaucoup plus souple que la Télévision. Les gens aiment souvent les émissions culturelles en langues locales pour les uns et en français pour les autres surtout les jeunes élèves et quelques artisans. Pour les jeunes élèves et quelques fonctionnaires, artisans et commerçants (62,66 %), la Radio est une manière de vivre ses propres loisirs. Les fonctionnaires sont les plus nombreux à suivre les émissions. Ils sont 25 sur les 30 enquêtés.

En ce qui concerne la lecture on constate que les fonctionnaires regardent la Télévision mais lisent beaucoup plus. Très peu d'élèves lisent contrairement à ce à quoi on doit s'attendre (12 élèves sur 30). Aller au théâtre, assister à un concert ou à un spectacle de variétés revêt un caractère exceptionnel pour l'immense majorité des élèves et fonctionnaires sans omettre quelques Artisans. Les paysans et quelques artisans affluent beaucoup pendant les concerts de musiques traditionnelles ou de théâtre en langue Fon soit 26,66 % des sujets enquêtés.

Par ailleurs les différentes cérémonies culturelles et rituelles se déroulent toujours selon les circonstances et les saisons sur les lieux privilégiés de ces réjouissances publiques.

Les jeux modernes tels que les `'game boy'', les jeux de carte, le ludo, le scrabble, la belote sont les jeux que nous avons pu recenser parmi les activités pratiquées par nos enquêtés surtout les jeunes élèves (60,66 % des sujets enquêtés). Ces différents jeux sont pratiqués par la majorité des élèves et des fonctionnaires et quelques uns des artisans et commerçants. Quant aux paysans, leur distraction favorite reste le jeu Adji. Ils sont 22 sur 30 à pratiquer cette activité.

Par ailleurs, les loisirs facilitent également les relations en réduisant l'importance des clivages sociaux. Beaucoup de loisirs permettent des échanges entre les personnes n'appartenant pas à la même catégorie sociale. Le loisir est souvent l'occasion de sortir d'un milieu social étroit pour pénétrer d'autres univers sociaux, d'autres comportements puisque la plupart des loisirs sont collectifs sous une forme ou une autre : prendre un verre ensemble, aller au restaurant, les excursions, les pique-nique. Ils sont moins nombreux à s'adonner à ces genres d'activités, faute d'infrastructures. (4 % des enquêtés).

Une analyse des tableaux récapitulatifs des activités de loisir des années 1999, 2000 et 2001 au niveau national (voir documents DNL et DDPJESL en annexe) nous a permis de constater que c'est seulement au cours des journées départementales et nationales des loisirs que ceux traditionnels sont pris en compte. Outre ces distractions populaires et annuelles, aucune autre activité de loisirs traditionnels n'est officiellement organisée.

Si l'une des missions de la Direction Nationale des Loisirs (DNL) est de " vulgariser et de développer les jeux traditionnels, stimuler et encourager la recherche dans le domaine des loisirs traditionnels et d'en constituer une banque de données ", nous constatons également qu'il y a très peu d `activités de distraction traditionnelle organisées à l'endroit des populations.

Les raisons qui ont conduit à la disparition progressive de nos loisirs traditionnels se trouvent dans nos contacts avec les civilisations étrangères grâce à toute une panoplie de moyens dont l'école et les mass médias qui passent pour des instruments de la propagation de la culture occidentale surtout française dans notre cas.

C'est ainsi que l'éducation coloniale a procédé à la « transformation radicale des peuples indigènes et de leurs institutions non pas par l'amélioration judicieuse et progressive des coutumes et des mentalités, mais par leur démolition ou substitution autoritaire. » KIMONI (1975,p 76).

Ce sont ainsi les premières raisons du déclin de nos valeurs traditionnelles d'où la négligence des loisirs traditionnels avec la complicité des indigènes formés pour servir le colon. C'est par là qu'est né le mythe de l'"akowé" (l'homme au col blanc), plein de complexes et persuadé de la supériorité des valeurs de la civilisation occidentale puisque coupé de ses racines. Ainsi, l'adoption des modes de la vie occidentale a affecté le modèle traditionnel de loisirs au profit des modèles de loisir occidentaux.

Retenons que l'administration coloniale a joué un rôle dissolvant à l'endroit des loisirs traditionnels par la désacralisation des spectacles coutumiers et religieux. L'organisation et le développement des loisirs seront donc fortement marqués à l'époque coloniale par l'idéologie dominante. On a assisté à la diffusion des activités de sports modernes, le cinéma, la radio, la presse et leur contenu déculturant et aliénant. Nous retiendrons également le processus d'indigénisation amorcé par la mission religieuse qui agit sur les activités traditionnelles de loisir en pervertissant leurs formes et leurs sens initiaux. Par exemple, il était interdit d'aller suivre des spectacles de danses masquées qualifiées de Satan.

Dans la rubrique des influences exogènes, nous avons retenu l'école et les médias tous liés à la colonisation. Ils ont tous une importance dans le déclin des loisirs traditionnels.

Les loisirs traditionnels chez les citadins se réduisent seulement au jeu Adji. Les établissements scolaires constituent l'un des milieux d'où part la diffusion et où s'inculque le goût des activités importées. Entretenues, développées et institutionnalisées, ses activités sont notamment des sports modernes dont la majorité est inscrite en éducation physique et sportive. Par conséquent, ses activités sont notées d'où l'importance que leur accordent les élèves. Il est rare de voir les jeunes élèves s'adonner pendant les récréations à des activités de distraction traditionnelles. L'école profite avant tout aux personnes évoluant dans un contexte socio-culturel favorable. Les loisirs culturels s'adressent à la couche la plus cultivée de la société. Autrement, ils favorisent en fait la promotion culturelle de ceux qui sont déjà en situation "d'appétit culturel" par leur niveau d'instruction et leur origine sociale. Cependant ils défavorisent ceux que les origines socioculturelles mettent en situation d'infériorité. Les couches les plus populaires sont les grandes exclues du loisir moderne parce que n'ayant pied à l'école du blanc dont « la mission première est de procéder au nom de  l'idéologie colonisatrice à l'aliénation culturelle des peuples conquis » NEKPO (1999, P 136).

Le poids de l'école sur les loisirs traditionnels se réalise aussi à travers la langue française et de l'écriture enseignée à l'école. Véhicule des traits culturels par excellence, la langue ne peut dans ces conditions que servir et faciliter l'ouverture de l'esprit des peuples dominés à la culture et la civilisation occidentale. Il en va de même pour l'écriture apprise à l'école dont l'oeuvre s'est surtout ressentie dans la dénaturation du charme des contes traditionnels. L'école à été l'un des instruments privilégiés ayant servi dans le péril des loisirs traditionnels puisque c'est à l'école que l'enfant pourrait apprendre à gérer son temps libre par l'intermédiaire des activités d'éveil ou du tiers temps pédagogique. On observe que l'enseignement qu'on reçoit à l'école influence le mode de pensée et d'action, les us et coutumes, les croyances des peuples.

« Le contact de l'école avec les milieux traditionnels des campagnes dérange, bouscule, bouleverse les habitudes de vie le mode de pensée, les convictions profondes liées aux valeurs morales et spirituelles à travers divers cultes religieux. » NEKPO (1999, P 139).

On constate aisément que les radios et la télévision diffusent au maximum des musiques étrangères et des émissions de distraction modernes. Ce sont pour la plupart des musiques modernes ivoiriennes congolaises et américaines et des films d'origine brésilienne etc. De l'analyse des grilles des programmes des radios et de la télévision, il ressort que celles-ci ont considérablement contribué à l'abandon de nos distractions traditionnelles ce qui a favorisé la prolifération et la prédominance des loisirs modernes chez les jeunes.

L'aliénation s'explique par le fait qu'un groupe humain tourne dos à sa propre culture en reniant ou tout simplement en méprisant de façon inadmissible les valeurs fondamentales en se tournant vers de nouvelles idéologies.

Les cultures africaines ont d'abord été méconnues puis déformées par des moyens d'information et de formation puissants.

Avec des loisirs modernes, les jeunes citadins n'arrivent plus à adhérer aux séances de divertissement traditionnel puisque l'école a transformé les facteurs socio-traditionnels de créativité. Rappelons que notre société s'était montrée à l'attention du colonisateur la plus assimilée et la plus intellectuelle ce qui a valu au Dahomey l'appellation  " Quartier Latin".

L'élève, l'étudiant se trouvent ainsi dans un dilemme. S'ils s'attardent aux distractions de son milieu d'origine, ils ne représentent dans son nouveau milieu qu'un individu dépassé. En adoptant les distractions modernes, ils perdent ce qui faisait jusqu'alors son originalité. Cependant c'est à une assimilation qu'on assiste. Le pire est la dépravation des moeurs due à la prolifération des films érotiques, à la fréquentation des boîtes de nuit, à la fréquentation des lieux d'ivrognerie, des machines à sous, des lieux de violence, de prostitution et de procuration de drogue d'où la délinquance juvénile.

La prolifération de certains loisirs engendre l'une des formes d'acculturation, de dépersonnalisation et de déracinement progressifs qui se traduisent de nos jours et parmi d'autres cas par l'oubli quasi total de nos distractions traditionnelles. Cela nous conduit à dire que notre société est peu à peu dénuée de ses valeurs ce qui, s'il est continuel finira par la priver de son identité culturelle. L'attachement et la fidélité à la culture d'origine engage l'individu dans le courant de sa société qui le dote d'un modèle de comportement. L'identité culturelle en tant que force vivante se révèle finalement comme une puissance forte de résistance contre les influences culturelles dominantes. Elle protège contre l'unicité de sa propre culture, de sa langue ainsi que les systèmes de valeurs qui s'y rattachent. « L'identité culturelle est l'expression de la place de chacun dans le monde. Chaque personne porte en soi la conscience de son identité » UNESCO (1996, p.16).

« Lorsque les êtres humains perdent confiance en leur propre culture, lorsque les jeunes se coupent des traditions de leur communauté, ils se privent de l'éventail de choix qu'ils pourraient tirer des réalisations de leur propre culture, ils choisissent librement les éléments d'autres cultures qui leur conviennent. » UNESCO (1998).

Par ailleurs la pratique des activités de distraction moderne peut être utile dans le développement et la maturité de l'individu et de la société. Pris sous cet angle, les loisirs étrangers interviennent dans l'ouverture de notre société sur le monde étranger. Aucun groupe ne peut vivre dans une autarcie, dans une introversion culturelle. Ce qui explique l'avantage non moins précieux de l'introduction des loisirs modernes dans notre société.

3.4- SUGGESTIONS

Toute volonté de réaliser un développement endogène passe par la prise de conscience des valeurs culturelles et par de nouvelles initiatives qui prennent racine dans l'affirmation de l'identité culturelle. Ainsi les valeurs sont reconnues comme étant une composante essentielle du développement intégral des individus et des communautés. « Il est bon de retirer quelque chose de l'expérience des autres malgré les différences particulières quitte à faire un tri judicieux et à adapter les apports tout en étant jaloux de sa propre tradition : le Japon la Chine et l'Inde en portent témoignage. » UNESCO (1990, P 26).

Pour ce qui concerne les loisirs traditionnels, il faut procéder de la façon suivante :

q Restaurer à la mémoire collective lesdits loisirs,

q Faire leur analyse fonctionnelle,

q Faire leur transcription et leur codification,

q Elaborer leur mise en outil didactique,

q Créer une unité de production des matériaux ludiques

Il ne s'agira pas de les préserver de la disparition et de les sauvegarder en les traitant comme archives. Il faudra leur assurer une large diffusion au moyen des livres et de la presse. Il faudrait accorder une place importante aux loisirs traditionnels.

A la radio et à la télévision il serait bon de diffuser des émissions ludiques, des contes et des devinettes ou de danses traditionnelles, promouvoir les musiques du terroir comme CONAVAB (Coupe Nationale des Vainqueurs de la Musique Béninoise ) et la quinzaine de la musique béninoise sur la radio nationale.

Cela suppose qu'il faut accorder plus de chance aux activités de distraction traditionnelle dans les centres de loisirs, les maisons des jeunes, les espaces aménagés en organisant des compétitions de loisirs traditionnels.

Dans le milieu scolaire ou universitaire, il faut décoloniser l'esprit de l'enseignement par la révision des programmes. Il faut insérer dans ces programmes des distractions traditionnelles en tant que disciplines d'éveil (cas des écoles maternelles) ou en Education Physique et Sportive. L'école doit désormais être le milieu de rencontre des cultures traditionnelles et modernes et non un lieu de rupture, afin d'assurer la continuité du développement psychomoteur, affectif et cognitif de l'enfant.

Dans les familles, il faut axer l'éducation sur l'amour du patrimoine culturel, organiser des séances de divertissement traditionnel à l'image de celle de ludo, de belote ou de dame etc....Nous souhaitons qu'il soit fait de l'école et de la famille des lieux de préservation de l'identité béninoise.

« Etant donné que la culture est une entité vivante qui doit être soigné et nourrie pour survivre, il est nécessaire que les traditions nationales soient intégrées dans les plans de développement. » WANDE ABIMBOLA (1983, P 20).

En somme, il faut que les structures étatiques ou privées d'offre de loisirs organisent périodiquement des jeux traditionnels, de manifestations culturelles itinérantes, de séances de contes pour enfants, de festivals de musique et des poésies ; on donnera à ces oeuvres issues de la tradition orale des possibilités d'une promotion moderne et systématique à travers la radio et la télévision.

Nous apporterons sans doute beaucoup au monde au point de vue de la chorégraphie et de la musique en revalorisant nos chansons, nos danses comme le font déjà les Ivoiriens, les Sénégalais, les Maliens, les Camerounais, les Congolais pour ne citer que ces pays.

Nous sommes dans un contexte de vie de plus en plus difficile au plan économique où la distraction n'a plus de valeur pour certains. Il faudrait donc que ces personnes aient une certaine considération pour la notion de divertissement pour leur épanouissement et leur développement.

Certes, pour concrétiser toutes les idées que nous avons émises il faut formuler un programme d'action. Dans cette tâche de réhabilitation et de sauvegarde, le Service des Opérations et celui de la Prospection et du Développement de la Direction Nationale des Loisirs (DNL) qui ont respectivement en charge de vulgariser et de développer les jeux traditionnels et de stimuler et encourager la recherche dans le domaine des loisirs traditionnels et d'en constituer une banque de données, doivent jouer leur partition.

CONCLUSION

Au terme de ce travail, nous constatons que Abomey dispose d'une variété d'activités de loisirs dont les fonctions sociales sont indéniables. Ces activités concourent aussi à la détermination de l'identité culturelle. Les loisirs traditionnels constituent un volet du patrimoine culturel. Le patrimoine culturel s'impose donc comme une source de richesse ou de fécondité. Il ressort de nos investigations et analyses que ces loisirs traditionnels peuvent jouer le même rôle que les loisirs modernes après leur mise en outil didactique.

Malheureusement, ce qui retient l'attention de nos jours, c'est la prolifération et la prédominance des loisirs étrangers tant dans les centres urbains ainsi que les centres ruraux.

D'une façon générale, c'est presque toute la culture traditionnelle qui est menacée de disparition : les langues, les religions traditionnelles, les modes d'habillement, la médecine traditionnelle ...

Ainsi, les loisirs traditionnels ont perdu de leur valeur fondamentale et sont devenus l'apanage de quelques uns. En effet, les quelques rares activités de distraction traditionnelles préservées jusqu'à nos jours sont détachées de leur contexte et assument d'autres fonctions.

Que nous le voulions ou non, nos civilisations sont désormais engagées dans un monde nouveau où la science et la technologie prennent de plus en plus de place. Mais quoi qu'il en soit, l'organisation des loisirs doit tenir compte de nos réalités socioculturelles « car il n'y a pas de modèles universellement acceptables de culture, de même n'y a-t-il pas de schémas universellement valables ou partout adaptables de développement » UNESCO (1990, P 102).

Pour vivre en symbiose avec d'autres civilisations, nous devons rester fidèles à notre identité culturelle.

Nous n'avons pas la prétention d'avoir cerné tous les aspects de la question des loisirs traditionnels encore moins d'avoir proposé des solutions magiques. Quant à la résolution des multiples et complexes problèmes que pose l'aspect sur lequel nous nous sommes penché, c'est juste comme une porte largement ouverte vers l'avenir.

En dépit de leur caractère spectaculaire, les ruptures provoquées par la présence européenne n'ont pas détruit la composition urbaine d'Abomey telle qu'elle a été élaborée par la royauté. En effet, Palais, Temples et places publiques, en dépit de leur état matériel plus ou moins délabré, gardent leurs usages et significations originels dont la pertinence est aujourd'hui encore largement affirmée au niveau des diverses composantes sociales de la ville.

Nous serons loin d'être à la veille d'une autonomie culturelle tant que les gouvernants n'attachent pas à la question, l'importance nationale qu'elle mérite. Notre pays a-t-il besoin d'un programme d'ajustement culturel ?

  Comme l'a affirmé Senghor (Cité par HODONOU), « la véritable indépendance on ne s'en convaincra jamais trop est l'indépendance culturelle ».

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages :

1- AGUESSY H. cultures vodoun 382 pages.

2- ANIGNIKIN S. et ANIGNIKIN M. B. Etude sur l'évolution historique sociale et spatiale de la ville d'Abomey, 1986, 43 pages.

3- Direction des loisirs : Politique de développement des loisirs en République Populaire du Bénin. 1987, 65 pages.

4- DUMAZEDIER J. Vers une civilisation du loisir ? Editions du Seuil, Paris, 1962, 293 pages

5- ETOUNGA-MANGUELLE D. L'Afrique a-t-elle besoin d'un programme d'ajustement culturel ? Editions Nouvelles du Sud. 1990,140 pages.

6- HOURDIN G. Une civilisation des loisirs, Editions Calmann-Lévy, Paris.1961.

7- PASSOT B. Le Bénin, Editions l'Harmattan, Paris, 1993, 335 pages.

8- SUE R. Le loisir. Que sais-je ? N° 1871, Editions PUF, Paris, 1983, 127 pages.

9- UNESCO Tradition et développement dans l'Afrique d'aujourd'hui Paris, 1990, 144 pages.

10- UNICEF : Jeux et Jouets traditionnels du BENIN. Cotonou, 1990, 158 pages

Mémoires

a- AHOYO C.P. Environnement et problème de santé : cas de la ville d'Abomey. Mémoire de maîtrise en Sociologie Anthropologie. UNB/FLASH, 1997, 99 pages.

b- HOUNZANDJI D. Pour une politique des loisirs en République Populaire du Bénin. Mémoire CRAC - LOME, 1981, 64 pages

c- KPADE C. E. Approche opérationnelle d'une politique de loisirs éducatifs au Bénin : Réalisation d'un complexe pilote au Bénin, Mémoire CRAC/ICA LOME, 1987, 118 pages

d- HODONOU D. Pour une politique des loisirs traditionnels au Sud de la République Populaire du Bénin : Cas de la Province de l'Atlantique, Mémoire en philosophie, UNB / FLASH, 1989, 159 pages

RAPPORTS DE SEMINAIRES

§ Séminaire National sur la problématique du loisir en République Populaire du Bénin, INFOSEC - Cotonou du 13 au 17 Février 1984.

§ Séminaire National sur l'organisation du repos, des cures de repos et des loisirs en République Populaire du Bénin. INFOSEC - Cotonou du 27 au 31 Décembre 1986.

§ Séminaire National sur le développement du loisir au Bénin. INFOSEC - Cotonou du 23 au 25 Mai 2000.

REVUES ET AUTRES

- Rapport mondial sur la culture. Edition UNESCO (1998), Paris, 528 pages.

- Culture, tourisme et développement : les enjeux du 21ème siècle. Table ronde d'experts organisée à Paris les 26 et 27 Juin 1996, Collection culture et développement UNESCO, 30 pages.

- AHOUISSOU A. C. M. : Recueil de jeux, Ministère de l'Education Nationale, 22 pages.

- MJSL : Charte des loisirs en République du Bénin, 1999, 7 pages

- MISAT : Monographie concernant Abomey, collectivité territoriale, 1997, 2 pages.

- MISAT : Atlas monographique des circonscriptions administratives du BENIN, première édition, Avril 1997.

- MJSL : Arrêté portant attribution, organisation et fonctionnement de la Direction Nationale des Loisirs, 1998, 5 pages.

ANNEXES

I- Le questionnaire et les guides d'entretien.

II- Plans d'action de la Direction Nationale des Loisirs et de la Direction Départementale de la Jeunesse, de l'Entreprenariat, des Sports et des Loisirs-

III- Zou et Collines.

III - La carte de la ville d'Abomey.

IV- Description de quelques activités traditionnelles de distraction.

QUESTIONNAIRE

Ce questionnaire a été élaboré dans le cadre de la réalisation d'un mémoire de fin de cycle de formation en jeunesse et animation socio-éducative spécialité RECREALOGIE.

Vous avez été choisi au hasard pour nous fournir des informations justes et utiles pour notre travail. Nous vous prions de répondre sincèrement aux déférentes questions et vous assurons que vos réponses seront traitées dans l'anonymat.

1- Quel est votre âge ?..........................

2- Quel est votre sexe ? M F

3- Quelle est votre profession ? (cochez une case)

- Etudiant / Elève

- Fonctionnaire

- Artisan

- Paysan

- Commerçant

4- Que faites-vous pendant vos temps libres ?

......................................................................................................................................................................................................................................................

...........................................................................................................................

5- Quelles sont les activités de distraction que vous connaissez ? Citez-les. ............................................................................................................................

...........................................................................................................................

...........................................................................................................................

6- Lesquelles pratiquez-vous ?

......................................................................................................................................................................................................................................................

...........................................................................................................................

7- Quels sont les lieux de distraction qui existent dans la ville ?

........................................................................................................................................................................................................................................................

8- lesquels fréquentez-vous ?...........................................................................

...........................................................................................................................

9- Quelles sont les distractions qui ne sont pas recommandées selon vous ? ......................................................................................................................................................................................................................................................

10- Quelles sont les activités de distraction que vous auriez souhaitées que l'on promeuve dans la ville ?............................................................................

.......................................................................................................................................................................................................................................................

Merci pour votre collaboration.

GUIDE D'ENTRETIEN DESTINE AUX CADRES DU MJSL ET DE LA DDPJESL - ZOU ET COLLINES.

1) Quelles sont les activités de distraction que vous organisez le plus souvent ? Pourquoi ?

2) Selon vous, à quel type d'activités s'adonnent beaucoup plus les populations pendant leur temps libre ?

3) Que pensez-vous de la situation actuelle de nos loisirs traditionnels ?

4) Que comptez-vous faire à leur endroit ?

GUIDE D'ENTRETIEN A L'ENDROIT DES PERSONNES AGEES.

1) Quelles sont les activités de distraction auxquelles s'adonnait la population d'Abomey ?

2) Ces activités sont-elles toujours pratiquées comme auparavant ? Si oui, lesquelles ? Si non, pourquoi ?

3) Quelles sont selon vous les activités de distraction privilégiées

des populations d'Abomey de nos jours ?

Carte de la ville d'Abomey

Description de quelques jeux traditionnels du plateau d'Abomey.

20 feuilles environ

TABLE DES MATIERES

PAGES

DEDICACES : 2

REMERCIEMENTS : 4

SOMMAIRE : 6

INTRODUCTION : 7

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE : 9

1.1- CADRE DE L'ETUDE : 10

1.1.1- Données physiques et administratives : 10

1.1.2- Données démographiques et

historiques : 11

1.1.3- Les infrastructures de distraction

à Abomey : 12

1.2 -DEFINITION DU CONCEPT LOISIR : 14

1.3- REVUE DE LITTERATURE : 17

1.4-PROBLEMATIQUE : 23

Hypothèse : 24

Objectifs : 24

CHAPITRE II : DEMARCHE METHODOLOGIQUE : 25

2.1- RECHERCHE DOCUMENTAIRE : 26

2.2- INSTRUMENTS D'INVESTIGATION : 27

2.3- ECHANTILLON D'ETUDE : 27

2.4- PRE-ENQUETE : 28

2.5- DEROULEMENT DE L'ENQUETE : 28

2.6- TRATEMENT DES DONNEES : 29

CHAPITRE III : PRESENTATION DES RESULTATS

ET DISCUSSION : 30

3.1- INVENTAIRE DES LOISIRS

TRADITIONNELS A ABOMEY : 31

3.1.1- Loisirs envisagés comme un

changement d'occupation : 31

3.1.2- Loisirs, distraction : 32

3.1.3- Loisirs, culture et éducation : 33

3.1.4- Loisirs événements ou rites sacrés : 33

3.2- PRESENTATION DES TABLEAUX : 38

3.3- DISCUSSION : 45

3.4- SUGGESTIONS : 55

CONCLUSION : 58

BIBLIOGRAPHIE : 60

ANNEXES : 63






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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo