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Tap-tap bwafouye face a l'urbanisation de port-au-prince (une approche ethnosociologique du transport collectif a port-au-prince)

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par Theuriet DIRENY
Université d'état d'Haiti - Licence en anthropo-sociologie 2000
  

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L'AVENIR DU BWAFOUYE SELON LES CHAUFFEURS

Avec ce sous-titre nous abordons l'étude de terrain qui consiste à interroger dans un court entretien des chauffeurs de transport en commun à Carrefour, sur le devenir du minibus bwafouye eu égard à la concurrence des autres types de moyens de transports en commun dans une Port-au-Prince où la demande de mobilité ne trouve pas une réponse adéquate. La majeure partie de l'enquête a été menée entre 6 et 9heures du soir. Et, elle s'est déroulée durant une semaine.

L'aire de Mariani fut pendant toute la durée de l'enquête l'espace d'observation et d'expérimentation approprié à l'ensemble de notre démarche. Les chauffeurs de toutes catégories de tap-tap sont venus en nombre important le soir faire le plein d'essence et/ou faire le lavage de leur tap-tap. Dans cette aire trois (3) importants points de repère qui facilitent l'entretien avec les chauffeurs ont été retenus:

· La station d'essence de Shell du Pont de Mariani

· Le courant d'eau "Tisous" voisin de la station d'essence de Shell du Pont de Mariani

· La station d'essence ESSO connue sous le nom de Paloma située à proximité de l'Ecole des " Frères Juvenat".

L'entretien n'a pas été facile à "Tisous" vu les problèmes d'éclairage dus à l'absence d'électricité en général et en particulier au non-aménagement de l'espace en question à des fins appropriées. Par contre, dans les stations d'essence le déroulement de l'enquête ne posait pas de problème d'éclairage. Dans cette aire, 39.58% de chauffeurs ont été entretenus. Les autres points de repères très importants sont les stations d'essence Shell et Texaco situées à Brochette 97, là, 25 % de chauffeurs sont entretenus. Vient ensuite la station d'essence Shell située à Thorland 67 ou 16.67% de chauffeurs de tap-tap ont répondu à nos questions.

Le déroulement de l'enquête à Diquini 63 où 10.42% de chauffeurs sont retenus dans notre échantillon d'enquêtés est comparable à celui de "Tisous ".

Là, dans ces « car wash » improvisés n'était-ce la lumière des véhicules de certains chauffeurs qui, après le lavage, s'apprêtèrent à partir les enquêteurs auraient eu vraiment du mal à remplir les questionnaires. Tout compte fait, leur habilité leurs a permis de surmonter les difficultés imposées par la réalité du milieu.

A Martissant et à Bizoton les chauffeurs entretenus ne représentaient que 8.33% de notre échantillon.

180 minutes en moyenne par jour furent consacrées à l'enquête. Chaque questionnaire à proprement parler n'est administré au chauffeur pendant environ cinq (5) minutes ce qui donne en moyenne trente cinq (35) minutes pour sept (7) enquêtés par jour.

Les enquêteurs ont été surpris de constater que les enquêtés n'éprouvèrent aucune gêne à répondre aux questions. Tout au contraire, la franchise de la plupart des chauffeurs nous a suggéré des modifications dans certaines questions. Par exemple: à la première question on aurait dû ajouter: eske wout la twò piti eske chofè yo pa endisipline, eske machann pa reskonsab. A la deuxième question on pouvait omettre : kilès ki pote mwens moun et, la cinquième question devrait être une question ouverte. Une synthèse des différentes réponses peut en dire beaucoup plus sur les failles du questionnaire. (Voir Annexe I)

7.4.- DIVERGENCES DE VUE

Le questionnaire auto-administré, soumis à notre échantillon de chauffeurs de transport collectif, nous a permis de récolter des réponses qui, en termes de données, vont être analysées à la lumière des objectifs et hypothèses du travail. Mais, soit dit en passant, certaines réponses ont démasqué nos préjugés qui nous faisaient croire à la perfection de notre observation. En effet dans notre questionnaire, nous avons négligé des paramètres qui au cours du déroulement de l'enquête se sont révélés très pertinents. De l'avis des chauffeurs, l'embouteillage de la circulation qui handicape le bon fonctionnement de l'activité tap-tap, ne serait pas seulement une question de déséquilibre entre la demande de mobilité et le nombre de véhicule, ce serait aussi le résultat de l'exiguité de la route, l'indiscipline des chauffeurs et la volonté des marchandes à étaler leurs marchandises sur l'axe routier... Quant au type de véhicule pouvant répondre le mieux à la situation actuelle de la circulation ils sont quasi unanimes à reconnaitre que seuls les véhicules à grande capacité d'accueil peuvent équilibrer le rapport: «taux de mobilité et taux de tap-tap.» Voilà en résumé le point de vue des enquêtés que nous tenons à expliciter à partir du dépouillement de l'enquête. Nous entendons par là présenter la tendance des réponses des chauffeurs en ce qui concerne les problèmes de circulation et leur position par rapport à la concurrence des différents types de tap-tap.

A la question de savoir les causes de l'embouteillage qui, selon notre enquête, s'orientaient vers «l'augmentation déréglée» de la population de Port-au-Prince ou de celle des véhicules, des réponses à plusieurs volets ont été données à cette première question. Simultanément 77,08% soit 37 chauffeurs sur 48 accusent la carence en infrastructure routière d'être responsable de cet état de fait. De ce pourcentage, 48.65% soit 18 chauffeurs sur 37 croient que l'indiscipline des chauffeurs contribue aussi à l'embouteillage et 16.21% soit 6 chauffeurs sur 37 imputent la responsabilité à des marchandes dont leur étalage occupe une bonne partie de la chaussée. Quant aux paramètres fixés par le questionnaire à savoir: trop de personnes ou trop d'automobiles dans l'aire métropolitaine seulement 14.58% croient à l'augmentation de la population et 8.34% pensent de préférence aux véhicules qui sont trop nombreuses. (Voir histogramme #1)

Hist #1

(Hist. #1)

TV : Trop de véhicules AP : Augmentation de population

ECIC: Etalage des marchands - Indiscipline des chauffeurs et Carence en infrastructures routières

Voulant trouver le type de tap-tap qui serait approprié à l'augmentation de la demande de mobilité des usagers dans une Port-au-Prince où la population s'agrandit d'année en année, nous avons formulé la question numéro deux (2) qui met en rapport la capacité d'acceuil et les types de tap-tap: 77.08% des enquêtés révèlent que le «tap-tap kazèn» (Batiman) est le type qui a la capacité d'accueillir le plus grand nombre de passagers et 10,42 pensent que c'est le "Kanntè", 6.25% disent que cela dépend, 4.16% croient que c'est le « tap-tap yole » et 2.09% pensent que c'est le "kokorat". (Voir histogramme #2)

(Hist.#2)

Ko: Kokorat CD: Cela Dépend Ka: Kazèn

Yo: Yole Kan: Kanntè

Voulant confirmer les réponses à la deuxième question, les questions numéros 3 et 4 sont élaborées en faisant appel une fois de plus aux types de tap-tap, à la rentabilité, à l'embouteillage et au confort, les réponses à la troisième question dégagent les pourcentages suivants: 61.41% affirment que le tap-tap kazèn est le seul à pouvoir garantir aux chauffeurs le gain financier de la journée de travail en dépit des difficultés d'ordre socio-infrastructurel, 14.59% pensent que cela dépend, 6.25% croient qu'avec le "Bwafouye" le chauffeur peut tirer beaucoup plus de profit, 6.25% choisissent au contraire le "Yole", 6.25% s'abstiennent, 4.16% pensent qu'avec le Kanntè les choses vont mieux et 2.09% voient le taxi comme le plus sûr moyen de tirer du profit.

(Voir histogramme #3)

(Hist. #3)

Ta: Taxi Kan: Kanntè Yo: Yole

Bwa: Bwafouye CD: Cela Dépend Ka: Kazèn

Néanmoins, la quatrième question axée sur le pourquoi des préférences, nous a amené à considérer les réponses majoritaires spécifiques de chaque catégorie de chauffeurs. Ceci est pour pouvoir tirer au clair l'élément explicatif de la tendance qui laisse apparaître le "Kazèn" comme le tap-tap avec la plus grande capacité d'accueil et le plus rentable. 38.46% des chauffeurs "Yole" interrogés pensent que l'embouteillage ne constitue pas un obstacle au profit que le conducteur "Kazèn" devait en tirer pendant la journée de travail, 7.69% croient que le "Yole" est le "tap-tap" qui se comporte le mieux face à l'embouteillage, contrairement à 7.69% qui voient dans le "Bwafouye" le meilleur tap-tap qui puisse permettre aux chauffeurs de résister à l'embouteillage, 23.07% s'abstiennent, 23.07% déclarent que cela dépend.

(Voir histogramme #4)

(Hist. #4)

ENOY: L'Embouteillage N'est pas un Obstacle pour le Yole

ENOB: L'Embouteillage n'est pas un Obstacle pour leBwafouye

Abs : Abstention CD: Cela Dépend

ENOKA: L'Embouteillage N'est pas un Obstacle pour le Kazèn

Quant aux chauffeurs "Kazèn" (Batiman) 66.66% sont modestes à penser que cela dépend; c'est-a-dire il y a d'autres paramètres qui peuvent intervenir pour rendre profitable n'importe quel type de "tap-tap" en dépit de son inconfort et de l'embouteillage de la circulation, 11.11% pensent qu'avec le "Yole" le profit est redoutable en raison de la confiance que les usagers placent dans son confort et 22.23% s'abstiennent d'attribuer la raison pour laquelle ils ont répondu d'une façon ou d'une autre à la troisième question.

(Voir histogramme #5)

(Hist.#5)

CoYo: Confort du Yole Abs: Abstention CD: Cela Dépend

Pour les chauffeurs "Bwafouye", 40% pensent que le "Kazèn" est un défi à l'embouteillage quand on le compare au profit tiré durant la journée de travail, 20% pensent qu'il est rentable à cause de son confort et 40% s'abstiennent de répondre. (Voir histogramme #6)

(Hist.#6)

CoKa: Confort du Kazèn Abs: Abstention

ENOKa: l'Embouteillage N'est pas un Obstacle pour le Kazèn

Les chauffeurs de "Rachepwèl" à 75% pensent que le "Kazèn" est le plus rentable, mais ils sont seulement 25% à dire que sa rentabilité découle du fait que l'embouteillage ne constitue pas pour lui un obstacle, 50% s'abstiennent de donner la vraie raison et 25% croient que le "Yole" est le meilleur et ceci à cause de son confort. (Voir histogramme #7)

(Hist.#7)

CoYo: Confort du Yole

ENOKA: l'Embouteillage N'est pas un Obstacle pour le Kazèn

Abs: Abstention

Pour leur part, les chauffeurs de "Kokorat" à 33.33% pensent que le "Kazèn" permet aux chauffeurs de tirer du profit à cause de son confort, 33.33% se réfèrent de préférence au "Bwafouye" et ceci c'est parce qu'il peut affronter l'embouteillage et les autres 33.33% s'abstiennent. (Voir histogramme #8)

(Hist.#8) CoKa: Confort du Kazèn

ENOBwa; L'embouteillage n'est pas un Obstacle pour le Bwafouye Abs: Abstention

Enfin, les chauffeurs de tap-tap n'ayant pas encore un nom venant de la culture populaire (TSNP) sont à 92.85% unanime à penser que le "Kazèn" est le tap-tap le plus rentable. Cependant, 21.43% préfèrent le «tap-tap kazèn » parce que, selon eux, quand on est conducteur d'un kazèn l'embouteillage de la circulation n'est pas un obstacle au profit qu'on peut tirer pour la journée de travail; 64.28% le préfèrent à cause de son confort et le dernier soit 7.15% s'abstiennent de dévoiler les raisons de leur préférence et 7.14% croient que dans l'enceinte du "bwafouye" les usagers se sentent plus à l'aise. (Voir histogramme #9)

(Hist.#9)

CoBwa: Confort du Bwafouye Abs: Abstention

ENOKa: L'Embouteillage N'est pas un Obstacle pour le Kazèn

CoKa: Confort du Kazèn

La cinquième et dernière question conçue pour déceler le sort réservé au «tap-tap bwafouye» nous conduit à mettre en relation la conviction des chauffeurs quant à leur choix et le type de «tap-tap approprié.» 64.58% ont eux-mêmes choisi d'acheter, à la place du bwafouye, un autre type, 22.91% déclarent que s'ils ont de l'argent pour se procurer un véhicule destiné au transport en commun ils achèteront un bwafouye et 12.50% s'abstiennent de répondre directement à notre directive en disant: «cela dépend». (Voir histogramme #10)

(Hist.#10)

YL: Yon lòt Bwa: Bwafouye Abs: Abstention

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand