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Impacts socioeconomiques du projet de pipeline Tchad-Cameroun le long du corridor dans la province du centre (Cameroun)

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par Bertrand Junior NDJESSA BESSALA
Université de Dschang - Ingénieur agro-socio-economiste 2002
  

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Chapitre 1

INTRODUCTION

1.1- GENERALITES

Les tendances actuelles de la mondialisation dans le contexte du continent africain semblent se traduire à la fois par un ralentissement des taux de croissance annuelle, la faiblesse des investissements, le recul de l'agriculture et, par contre, une réactualisation des secteurs miniers et énergétiques. Ainsi la part de l'Afrique dans les exploitations mondiales de minerais et de minéraux est passée de 6 à 13,5 % du total entre 1980 et 1995 (Carton, 2000). Les données concernant l'activité pétrolière en Afrique reflètent une évolution similaire. Les pays africains s'investissent de plus en plus dans le secteur minier et pétrolier pour accroître leurs exportations pour faire face à la crise de la dette et au recul des activités agricoles et manufacturières.

Depuis 1969, de nombreux gisements pétroliers dont la réserve est estimée à 900 millions de barils ont été découverts au Sud du Tchad dans la zone de Doba. La guerre civile qui a éclaté en 1979, le manque de ressources financières et le manque d'expertise nécessaire dans l'industrie pétrolière n'ont pas permis au Tchad de les exploiter. En 1988, le Tchad a signé une convention accordant jusqu'en 2004 le droit d'exploration au consortium composé d'EXXON, SHELL et ELF. Cette convention a été modifiée en 1995 et une nouvelle a été signée. Dans celle-ci, en plus de l'exploration elle définissait les relations entre le consortium et la république du Tchad en ce qui concerne l'exploitation, la protection de l'environnement, l'indemnisation des populations et le paiement des redevances et des impôts. Bien que le projet concerne l'exploitation du pétrole tchadien, sa réussite dépendait énormément du Cameroun parce que le Tchad est un pays enclavé. Il ne dispose pas de côte ni de cours d'eau de grande importance navigable. En 1996, le Tchad et le Cameroun ont donc signé un accord bilatéral qui prévoyait la construction d'un oléoduc traversant le Cameroun. Ledit oléoduc part des champs pétroliers de Doba au Sud du Tchad (Site des puits de pétrole), traverse le Cameroun et se termine au large de la côte Atlantique à Kribi (Cameroun) où a lieu le chargement des tankers. Dans son parcours au Cameroun, il touche 5 provinces, 12 départements et 242 villages. Les cartes 1 et 2 présentent la région pétrolière de Doba (Sud du Tchad) et le tracé de l'oléoduc en terre camerounaise.

Carte du Cameroun et champs pétroliers de Doba (Tchad)

Source : Petry et Naygotimti (2005)

Tracé du pipeline en terre camerounaise

Source : Willbros (2002)

Le Tchad et le Cameroun sont classés parmi les pays pauvres dans le monde. Le Tchad a un produit national brut (PNB) de 360.992 F.CFA/habitant tandis que celui du Cameroun est de 598.096 F.CFA/habitant (BEAC, 2005).

Ce projet devrait générer sur une durée de 30 ans des recettes (Impôts et taxes, retenues sur le pourcentage des ventes et bénéfices sur le capital de TOTCO) de 8,5 milliards de dollar USA (5.100 milliards de F.CFA) à la république du Tchad et des recettes (Droits de transit, impôts et taxes sur le transport et bénéfices sur le capital de COTCO) de 900 millions de dollars USA (540 milliards F.CFA) à la république du Cameroun. Ces revenus permettront aux deux pays de promouvoir le développement au sein de leurs communautés sur un double plan. Sur le plan social : des écoles et des centres de santé devaient être construits, certaines routes devaient être bitumées. Sur le plan économique : une amélioration des gains dans l'agriculture, l'élevage et la création d'emplois étaient attendues.

Par ailleurs, la Banque Mondiale a joué un rôle central dans le projet notamment celui d'arbitre, de caution et de parrain. Elle a accordé les prêts aux Etats tchadiens et camerounais. Elle affirme jouer un rôle de soutien aux Etats concernés pour que le projet soit défini et géré d'une manière qui serve et protège les intérêts nationaux et également pour atténuer les risques politiques de l'investissement. Enfin elle garantit une plus grande consultation publique, une participation locale et une préoccupation quant aux enjeux environnementaux et socio économiques. La Banque Mondiale entend être le piston du projet car au 20e siècle, aucune autre matière première - fut-elle très précieuse - n'a causé autant de conflits voire des guerres et de flux financiers occultes comme le pétrole (World Bank, 1998). Le rôle que joue la Banque Mondiale est important car la Mission Parlementaire Française (1999) a constaté que la rente pétrolière est fréquemment synonyme de guerre, d'instabilité sociale et de corruption.

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