WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Ethnicité, taxonomie locale et distribution géographique de quatre epèces de légumes-feuilles traditionnels au Bénin: Acmella, Uliginosa, Ceratotheca Sesamoides, Justicia tenella et sesamum radiatum

( Télécharger le fichier original )
par Bienvenu KPEKI
Faculté des scineces Agronoimiques/ Université d'Abomey Calavi - Diplôme d'Ingénieur Agronome 2008
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Université

d'Abomey- Calavi (UAC)

Facu

lté des S

ciences Agronom (FSA)

iques

Dépar

ction Vé

tement d

e Produ
(PV)

gétale

ETHNICITE, TAXONOMI E LOCAL E ET DI ST RIBUTI ON GEO GRAPHIQ UE DE
QUATRE ESPECES DE LEGU M ES-FEUI LLES TR ADITION NELS (LF T) AU
BENIN : Acmella ulig inosa, Ce r atotheca sesamoi des, Jus ti cia tenell a et
Ses a mum rad i atum

THESE

Pour l'obtention du diplôme d

Option : Sciences et Techniques

ome

ur Agron

'Ingénie

de Production Vég

étale

Présentée et soutenue par
Bienvenu Sèdjro KPEKI

Le 1

7 Décembre 2008

Su

rs:

perviseu

Dr. Ir.

DANSI

Dr. Alexandre

E. AHOTON

Léonard

Composition du

Jury:

Président : Rapporteur Examinateur: Examinateur:

E

Pro

Dr. Ir.

Dr. Ale

Dr. Ir.

f. Adam AHANCHED

Léonard AHOTON

xandre DANSI

Pierre VISSOH

S

FACU

OMY S

LTY OF

AGRON

CIENCE

Depar

tment o

f Vegetable production

Subm

itted to th

e requirem

l Engineer degree

ent of Agricultura

17th 2008

December, the

Dr. Ir. DANSI

Léonard

E. AHOTON

Dr. Alexandre

Memb
Memb

er 1: Dr.

er 2: Dr.

UNIVER

SITY O

F ABOM

EY-CALAVI (B

ENIN)

THESIS

ETHNICITY, FOLK TAXONOMY AND GEOGRAPHICAL DISTRIBUTION OF
FOUR TRADITIONAL LEAFY-VEGETABLES (TLV) IN BENIN: Acmella uliginosa,
Ceratotheca sesamoides, Justicia tenella and Sesamum radiatum

Presented and defended by: Bienvenu Sèdjro KPEKI

Supervisors:

Jury:

f. Adam AHANCHEDE Ir. Léonard AHOTON Alexandre DANSI

Ir. Pierre VISSOH

President: Pro Supervisor: Dr.

CERTIFICATION

Je certifie que cette thèse a été réalisée sous ma supervision par Mr. KPEKI Sèdjro Bienvenu au Département des Sciences et Techniques de Production Végétale (DSTPV), de la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de l'Université d'Abomey-Calavi (UAC).

Le Superviseur

Dr. Ir. Léonard AHOTON

Maître-assistant, Université d'Abomey-Calavi

Dédicace

Avec amour je dédie ce modeste travail à

Ma feue mère Jacqueline DOUKPO. Tu as été mon exemple dans la vie, tu m'as donne beaucoup d'affection et je suis triste que tu ne sois pas là aujourd'hui pour profiter du fruit de tes efforts.

La famille KPEKI

Remerciements

La réalisation de ce document n'aurait pas été possible sans le concours de certaines personnes. C'est un immense bonheur pour nous de leur témoigner notre profonde gratitude. J'adresse ma gratitude:

V' Au Dr. Ir. Léonard AHOTON, qui malgré ses multiples occupations à superviser ce travail. Son sens aigu de travail bien fait, de gestion de temps et sa rigueur méthodologique force notre admiration et Dr. Alexandre DANSI dont la riche expérience dans le domaine m'a servi tout au long de ce travail. Je remercie les deux pour leurs critiques constructives, leurs conseils et pour toutes les inspirations dont ils ont fait l'objet de ma part.

V' A monsieur Zoulkifouli ADEOTI dont l'assistance technique et pédagogique ainsi que les soutiens fraternels m'ont été d'un grand secours. Il a été un maillon indispensable à toutes les étapes de réalisation de cette oeuvre. Qu'il trouve ici l'expression de ma profonde gratitude.

V' Aux paysans des différents villages prospectés pour nous avoir facilité le déroulement de l'enquête.

V' A mon cher père Jean KPEKI

V' A tous mes grands frères et soeurs ainsi que leurs petites familles respectives pour leurs soutiens financiers et moraux. Particulièrement je remercie Agnès KPEKI épouse KPOVIESSI sans qui ce travail n'aurait pas été rendu à temps et Barnabé AVOCEFFOHOUN pour son assistance.

V' A mes deux petites soeurs Rosine et Carole

V' A tous les enseignants du département des sciences et Techniques de Production

Végétale (FSA/UAC) pour la qualité de l'enseignement qu'ils nous ont donné.

V' Aux amis : SOSSA Julien, SOSSA Ferdinand, FANOU Landry, AGBOSSOU Evans, DOSSOU Serge, KAKPO Alphonse et tous ceux qui d'une façon ou d'une autre ont contribué à la rédaction de ce mémoire.

V' A mes cousins Olivier DOUKPO et Sévérin DOUKPO pour tous leurs soutiens. V' Aux autorités de l'UAC pour avoir accepté financer ce travail.

V' Au Dieu qui m'a donne le courage et la clairvoyance à chaque étape de ce travail et

dans les moments les plus difficiles.

Résumé

Les légumes-feuilles traditionnels (LFT) ont fait l'objet de très peu de recherches en Afrique subsaharienne et particulièrement au Bénin, bien qu'ils soient d'importants compléments alimentaires et sources de revenus pour un grand nombre de populations rurales. Le présent travail est une étude ethnobotanique de quatre (4) espèces de LFT d'importance nationale et régionale notamment : Acmella uliginosa (L.) R.K.Jansen, Ceratotheca sesamoides Endl., Justicia tenella Lam. et Sesamum radiatum Thonn. ex Hornem. Cette étude est une enquête sur les savoirs traditionnels, les utilisations faites de ces LFT dans les différents groupes ethniques et leurs appellations locales. Elle concerne également l'écologie et la distribution géographique de ces LFT. Pour ce fait, des enquêtes ethnobotaniques ont été menées chez 31 groupes ethniques dans 56 villages répartis sur toute l'étendue du territoire national, en vue d'une vulgarisation de ces LFT. Les informations obtenues auprès des populations ont été complétées par des observations directes sur le terrain et l'ensemble des données recueillies ont été catégorisées suivant les espèces, les ethnies, les zones agro-écologiques, etc.

Pour la nomenclature locale, un total de 105 noms locaux ont été recensés pour les quatre espèces de LFT répartis comme suit : 37 pour Sesamum radiatum, 35 pour Ceratotheca sesamoides, 18 pour Justicia tenella et 15 pour Acmella uliginosa. Les phénomènes de synonymie, d'homonymie, d'un même nom utilisé par plusieurs ethnies pour une même espèce et de noms inexpliqués ont été observés dans la nomenclature locale de ces légumes. Sesamum radiatum se trouve être l'espèce ayant une grande aire de répartition car elle est retrouvée sur toute l'étendue du territoire alors que Acmella uliginosa est retrouvé seulement dans l'Atacora.

En ce qui concerne l'utilisation des légumes, deux formes d'utilisation ont été observées : celle alimentaire et celle médicinale. Vu l'importance de ces légumes-feuilles traditionnels, leur domestication et leur vulgarisation sont donc nécessaires afin de les préserver pour les générations futures.

Mots clés : légumes-feuilles traditionnels, enquête ethnobotanique, nomenclature locale, distribution géographique, écologie, Bénin

Abstract

Although they are important food complements and incomes sources for many farming populations, the Traditional Leafy Vegetables (TLV) made the object of few researches in sub-saharan Africa. This work is an ethnobotanic survey of four (4) important species: Ceratotheca sesamoides, Justicia tenella, Acmella uliginosa and Sesamum radiatum. This study is an investigation of on the traditional knowledge, uses of TLV in the different ethnic groups and their local appellations. It also concerns the ecology and the geographical distribution of these TLV. In view of a popularization of these TLV, a formal survey was conducted with the sample of 31 ethnic groups in 56 villages throughout the country. Information received with the populations has been completed by direct observations on the land. The set of the data have been categorized according to the species, the ethnic groups and the agro-ecological zones.

For the folk nomenclature, 105 local names have been counted for the four species of TLV. 37 for Sesamum radiatum, 35 for Ceratotheca sesamoides, 18 for Justicia tenella and 15 for Acmella uliginosa were identified. Synonymy, homonymy, a same name used by several ethnic groups for same species and unexplained names, phenomena have been observed in the folk nomenclature of these vegetables. Sesamum radiatum is the specie who has a large geographical distribution.

Two shapes have been observed for the use of these vegetables: the food use and the medicinal use. Seen the importance of these TLV, their domestication and their popularization are necessary in order to preserve them for the future generations.

Key words: Traditional Leafy Vegetables, ethnobotanic survey, folk nomenclature, geographical distribution, ecology, Benin.

Table des matières

CERTIFICATION i

Dédicace ii

Remerciements iii

Résumé iv

Abstract v

Table des matières vi

Liste des tableaux viii

Liste des figures viii

Liste des Photos viii

Liste des cartes viii

Liste des annexes ix

Liste des sigles et abréviations x

Chapitre 1 : Introduction 1

Chapitre 2 : Synthèse bibliographique. 4

2.1. Définition des concepts 4

2.2. Généralités sur les légumes-feuilles traditionnels 5

2.2.1. Importance des LFT 5

2.2.1.1. Importance agronomique. 5

2.2.1.2. Importance nutritionnelle 6

2.2.1.3. Importance socio-économique 9

2.2.1.4. Importance culturelle 11

2.2.1.5. Importance médicinale 12

2.2.2. Les recherches effectuées sur les légumes-feuilles traditionnels 13

2.2.3. Connaissance sur les quatre espèces de LFT ciblées 15

2.2.3.1. Acmella uliginosa 15

2.2.3.2. Ceratotheca sesamoides 16

2.2.3.3. Justicia tenella 18

2.2.3.4. Sesamum radiatum 20

Chapitre 3 : Présentation du milieu d'étude 23

3.1. Situation géographique 23

3.2. Données physiques 23

3.2.1. Relief et climat: 23

3.2.2. Réseau hydrographique 26

3.2.4. Sols et Végétation 27

3.2.4.1. Sols 27

3.2.3.2. Végétation 28

3.2.4. Zones agro écologiques 30

3.3. Diversité ethnique 33

Chapitre 4 : Matériels et Méthodes 35

4.1. Matériels 35

4.1.1. Matériel végétal 35

4.1.2. Matériel de terrain 35

4.1.3. Autres matériels 35

4.2. Méthode 35

4.2.1. Recherche documentaire 36

4.2.2. Phase d'enquête 36

4.2.2.1. Choix des villages 36

4.2.2.2. Collecte des données 38

4.2.3. Dépouillement de l'enquête 39

4.2.4. Analyse des données 40

Chapitre 5 : Résultats et discussions 41

5.1. Nomenclature locale des espèces 41

5.1.1. Eléments de nomenclature 41

5.1.1.1. Acmella uliginosa 41

5.1.1.2. Ceratotheca sesamoides 42

5.1.1.3. Justicia tenella 43

5.1.1.4. Sesamum radiatum 44

5.1.2. Les noms inexpliqués 45

5.1.3. La synonymie : Les noms synonymes 46

5.1.4. L'homonymie : Différentes espèces appelées par le même nom 46

5.1.5. Même nom utilisé pour la même espèce à travers différentes ethnies 46

5.1.7. Les noms déformés. 47

5.1.8. Utilisation de l'aspect ??Nombre»dans la nomenclature locale : Singulier et pluriel

47

5.2. Diversité intraspécifique et Taxonomie locale 47

5.2.1. Diversité intraspécifique 47

5.2.2. La taxonomie locale 49

5.3. Origine des espèces 51

5.4. Domestication et Statut des espèces dans les différents groupes ethniques du Bénin 52

5.4.1. Domestication des LFT 52

5.4.2. Statut des LFT 52

5.5. Tabous, interdits et traits indésirables 53

5.6. Stratégie de conservation et mode de production 54

5.7. Utilisation des légumes-feuilles traditionnels 55

5 .7.1. Utilisation alimentaire 55

5.7.2. Utilisation médicinale 56

5.8. Zones de consommation des espèces 57

5.9. Distribution géographique et écologie des espèces. 59

5.9.1. Distribution géographique des espèces. 59

5.9.2. Ecologie des espèces. 59

Conclusions et recommandations 65

Références bibliographiques 67

Liste des tableaux

Tableau 1 : Composition chimique de 100g de feuilles fraîches des trois légumes feuilles traditionnelles tropicaux 8

Tableau 2: Mode de répartition des zones agro écologiques et leurs caractéristiques de base

31

Tableau 3 : Villages prospectés par aire ethnique et zones agro-écologiques correspondantes

37

Tableau 4: Diversité intraspécifique des espèces et les noms locaux des variétés 50

Liste des figures

Figure 1: Proportion des éléments utilisés dans la nomenclature locale de Acmella uliginosa

42

Figure 2: Proportion des éléments utilisés dans la nomenclature locale de Ceratotheca sesamoides 43

Figure 3: Proportion des éléments utilisés dans la nomenclature locale de Justicia tenella 44

Figure 4 : Proportion des éléments utilisés dans la nomenclature locale de Sesamum radiatum

45

Figure 5: statut des quatre LFT 53

Liste des Photos

Photo 1 : Un pied d'Acmella uliginosa 22

Photo 2 : Un pied de Ceratotheca sesamoides 22

Photo 3 : Un pied de Justicia tenella 22

Photo 4 : Un pied de Sesamum radiatum 22

Photo 5: Un pied de Justicia tenella : Variété à feuilles lancéolées 48

Photo 6: Un pied de Justicia tenella:Vari été à feuilles plus arrondies 48

Photo 7: Un pied de la variété à tige rouge de Ceratotheca sesamoides 49

Photo 8: Un pied de la variété à tige blanche de Ceratotheca sesamoides 49

Liste des cartes

Carte 1 : Carte administrative du Bénin 24

Carte 2 : Zones agro climatiques du Bénin 34

Carte 3 : Distribution géographique et zones de consommation de Acmella uliginosa 61

Carte 4 : Distribution géographique et zones de consommation de Ceratotheca sesamoides 62

Carte 5 : Distribution géographique et zones de consommation de Justicia tenella 63

Carte 6 : Distribution géographique et zones de consommation de Sesamum radiatum 64

Liste des annexes

Annexe 1 : Questionnaire d'enquête 77

Annexe 2 : Noms locaux de Acmella uliginosa 82

Annexe 3 : Noms locaux de Ceratotheca sesamoides 83

Annexe 4 : Noms locaux de Justicia tenella 85

Annexe 5 : Noms locaux de Sesamum radiatum 86

Liste des sigles et abréviations

CENATEL : Centre National de Télédétection et de Surveillance du Couvert Forestier

CGIAR: Consultative Group on Intenational Agricultural Research

ETP : Evapotranspiration Potentiel

FAST : Faculté des Sciences et Techniques

FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine

FSA : Faculté des Sciences Agronomiques

GV : Groupement Villageois

IDH : Indice de Développement Humain

IITA: International Institute of Tropical Agriculture

INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

IPGRI : International Plant Genetic Ressources Institue

LFT : Légumes-Feuilles Traditionnels

MAEP : Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche

MEPN : Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

SCRP : Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté

SNIGS : Système National Intégré de Gestion Sanitaire

Chapitre 1 : Introduction

L'Afrique possède une grande diversité de plantes alimentaires (Okigbo, 1977; Almekinders et Boef, 2000). Ces ressources phytogénétiques constituent la base de la sécurité alimentaire mondiale. Les diverses espèces locales que l'Afrique renferme jouent un rôle primordial dans le développement économique, social et culturel. Elles constituent la matière première que les agriculteurs et les obtenteurs utilisent pour améliorer la qualité et la productivité de nos cultures (FAO, 2000 ; CGRAI, 1994). Parmi ces ressources phytogénétiques se trouvent les légumes-feuilles traditionnels (LFT) (FAO, 2002).

Les légumes d'Afrique concernent environ 1025 espèces cultivées ou sauvages (PROSEA, 1993 ; PROTA, 2004). Sur les 275 espèces les plus importantes d'Afrique tropicale, 207 sont consommées pour leurs feuilles (Kahane et al., 2005). Les légumes-feuilles font partie de l'alimentation de nombreuses familles africaines, principalement comme accompagnement des féculents de base (Chweya et Eyzaguirre, 1999 ; Dansi et al., 2008a). Ils présentent de nombreux avantages, surtout en termes de sécurité alimentaire des ménages. En effet, les légumes sont des aliments de haute valeur nutritive, susceptibles de contribuer à la prévention des maladies chroniques graves tels que les maladies cardiovasculaires et certains cancers (Tirilly et al., 1999).

Ils sont également d'importantes sources de vitamines (surtout A, B, C), d'oligo-éléments, de protéines, de fibres et de glucides (Stevels, 1990 ; Mnzava, 1997 ; Chweya et Eyzaguirre, 1999). Certains LFT comme Hibiscus sabdariffa L. et Ocimum gratissimum L. possèdent des propriétés médicinales et sont utilisés pour soigner diverses maladies telles que le paludisme, les parasites intestinaux, les infections (Chweya, 1985; Schippers, 2002; Mnzava, 1991). Stevels (1990) en comparant les légumes traditionnels et les légumes de types européens du point de vu diététique a montré que les légumes tropicaux sont plus riches en protéines, en provitamine A, en vitamine C et en sels minéraux (fer, calcium) que les légumes de types européens. Les légumes-feuilles traditionnels donnent une plus grande production par unité de surface dans un délai relativement court par rapport aux céréales. Ils sont bien adaptés à nos conditions agro-écologiques, faciles à produire et sont peu exigeants en intrants. Ils restent donc une alternative à la portée des populations vulnérables (Watson et Eyzaguire., 2002).

Par ailleurs, les légumes-feuilles jouent aussi un rôle central dans la lutte contre la pauvreté. Souvent issus de cueillettes ou cultivés dans des zones marginales (bas-fonds, marécages), leur production est assurée par de petits agriculteurs marginalisés pour lesquels simultanément ils contribuent à l'équilibre nutritionnel et procurent par leur vente de petits revenus

1

(Gockowski et al., 2003). Selon Diouf et al. (2007a), les légumes-feuilles traditionnels peuvent contribuer jusqu'à 100 % dans le revenu des ménages.

Au Bénin, un nombre important de plantes sont consommées comme légumes. Selon Dansi et al. (2008a), 187 espèces sont consommées. Parmi les 187, 47 sont cultivées et 140 sont encore à l'état sauvage. Dix-huit (18) de ces légumes sont d'intérêt national et régional. Et parmi ces 18 légumes-feuilles traditionnels se trouvent Justicia tenella (Nees) T. Anders, Sesamum radiatum Thonn. ex Hornem, Ceratotheca sesamoides Endl. et Acmella uliginosa (L.) (Dansi et al., 2008b).

D'importance nationale, ils sont vendus sur les marchés locaux. Ils proviennent essentiellement de la cueillette et des jardins de case. Sesamum radiatum et Ceratotheca sesamoides sont très consommés par les populations pour l'accompagnement de nombreux féculents qui constituent l'aliment de base des populations rurales. Bien qu'étant moins mucilagineux que les deux premiers Justicia tenella est aussi consommé pour accompagner les féculents. D'importance régionale, Acmella uliginosa est consommé comme alicament. Ce légume est consommé pour ses vertus médicinales et est très apprécié par les populations de l'Atacora et environs se trouve exclusivement dans les jardins de case de ces localités. Vu l'importance de ce légume sa consommation doit être répandue dans d'autres régions (Dansi et al., 2008a ; Denton, 2004 ; Bedigan et Adetula, 2004 ; Boch, 2004 ; Jensen et al., 2004). En considérant la pression exercée par la cueillette et l'intérêt médicinal des LFT, il importe de contribuer à la promotion de ces espèces. En effet, ces espèces sont très peu étudiées et souvent négligées par la recherche car qualifiées d'espèces mineures. Une domestication et une vulgarisation de ces légumes s'imposent donc. Dans le cadre de la valorisation de ces ressources génétiques, leur passage du statut de plantes sauvages au statut de plantes cultivées passe nécessairement par la recherche. Ces recherches doivent consister à :

- Une étude ethnobotanique des espèces, inventorier les zones de présence et de consommation des LFT.

- Etudier la diversité intraspécifique et la biologie moléculaire de ces LFT.

- Etudier les possibilités de conservation des graines.

- Etudier leur biologie et les possibilités de domestication.

- Etudier leur pathologie et inventorier leurs ravageurs.

- Etudier les effets des différentes formes de fertilisation sur ces LFT et évaluer leurs valeurs nutritionnelles.

2

La présente étude s'occupe du premier point car avant toute domestication, il est nécessaire de connaître les usages alimentaires, médicinaux et autres que font les communautés locales de ces plantes. Il est également nécessaire de savoir leurs appellations et les savoirs traditionnels dans les différentes ethnies rencontrées au Bénin.

L'objectif général du présent travail est d'étudier la taxonomie locale, identifier les zones de présence et de consommation et l'usage traditionnel que font les communautés rurales des quatre espèces de légumes-feuilles traditionnels que sont : Justicia tenella, Sesamum radiatum, Ceratotheca sesamoides et Acmella uliginosa.

De façon spécifique, il s'agira de :

- Identifier de façon participative les zones de présence et de consommation des quatre LFT ;

- Cartographier les zones de présence et de consommation des LFT

- Recenser pour chaque espèce le ou les noms locaux et leur signification dans chaque aire ethnique ;

- Identifier la diversité intraspécifique et la taxonomie locale ;

- Identifier les valeurs sociales et l'utilisation thérapeutique faites des légumes- feuilles traditionnels ;

- Formuler des recommandations concrètes pour leur valorisation dans les zones d'étude.

Pour une bonne présentation de notre étude, le mémoire s'articule autour des points suivants : après une revue bibliographique, nous présenterons dans un premier temps le milieu d'étude, ensuite la méthodologie de collecte et d'analyse des données et enfin les résultats et la discussion. La conclusion dégagera les traits saillants des résultats obtenus qui seront suivis de quelques recommandations.

3

Chapitre 2 : Synthèse bibliographique.

2.1. Définition des concepts

Légumes : Les légumes désignent les plantes (herbes, lianes, arbustes, arbres) dont les feuilles, les tiges, les fleurs, les graines, les racines, les bulbes et les tubercules sont utilisés dans la préparation des sauces (Westphal et al ., 1985 ; FAO 1998 ; CTA, 2004).

Les légumes-feuilles sont les plantes (herbes, lianes, arbustes, arbres) dont les feuilles sont utilisées dans la préparation de sauces (Westphal et al ., 1985 ; FAO 1998 ; Chweya et Eyzaguirre, 1999; CTA, 2004). Ils sont constitués des légumes-feuilles modernes de types européens comme le chou (Brassica oleracea Linn) et la laitue (Lactuca sativa Linn) et des légumes-feuilles traditionnels comme Talinum triangulare Jacq.

Les légumes-feuilles traditionnels encore appelés indigènes désignent les espèces végétales cultivées ou sauvages qui ont évolué de façon naturelle dans un milieu (FAO, 2002). Ils sont appelés LFT d'Afrique quand ils ont évolué de façon naturelle en Afrique (ou qui se sont naturalisés dans différents pays africains) et dont les feuilles sont utilisées dans l'alimentation (Ogoye-Ndegwa et Aagaard-Hansen, 2003 ; CTA, 2004). Le terme traditionnel qui est utilisé indique qu'ils sont utilisés depuis longtemps (FAO, 2002).

La taxonomie : La taxinomie (ou taxonomie) est l'étude du nom des êtres, leur classification et leur relation (Brent, 1996).

La taxonomie est la science qui a pour objet de décrire les organismes vivants et de les regrouper en entités appelées taxons (familles, genres, espèces, etc.) afin de pouvoir les nommer et les classer. C'est aussi la science des lois et règles qui déterminent l'établissement des méthodes et systèmes de classement (systématique) ( http://wikipédia.com). Les paysans classent traditionnellement, nomment et groupent les espèces des plantes qu'ils utilisent par rapport à l'introduction, l'agronomie, l'agro-écologie, l'utilisation, aux traits technologiques et aux traits morphologiques. Ce savoir-faire séculaire est appelé taxonomie traditionnelle ou locale des plantes (Berlin et al., 1973; Jainchu et al., 2001 ; Dansi et al., 2008b).

La taxonomie locale est la classification utilisée par les paysans, elle a pour but d'exploiter et de conserver in situ la diversité génétique (Mekbib, 2007). Les noms locaux sont la base de la connaissance de la biodiversité (Khasbagan, 2008).

4

Ethnicité : Le concept d'ethnicité a un certain caractère multidimensionnel dans la mesure où il comprend des aspects comme la race, l'origine ou l'ascendance, l'identité, la langue et la religion. Il peut englober aussi des dimensions plus subtiles comme la culture, les arts, les coutumes et les croyances de même que des pratiques comme l'habillement et la préparation de la nourriture. Le concept revêt également un caractère dynamique, étant constamment en état de changement. Il changera par suite d'une nouvelle vague d'immigration, de mélanges et d'intermariages, qui peuvent entraîner la formation de nouvelles identités ( www.statcan.ca/français/concepts/index).

Dans le contexte actuel, l'ethnicité sera en rapport avec les savoirs traditionnels de ces LFT dans chaque groupe ethnique. Il s'agira également de l'usage que les groupes ethniques font de ces LFT.

Ecologie : L'écologie est l'étude des facteurs qui conditionnent le milieu, telle est la définition initiale qui correspond encore à la tendance actuelle de nombreux biologistes européens. Elle est l'ensemble des sciences qui étudient les interactions des êtres vivants et de leur milieu. L'écologie (terme crée par Enst Haeckel en 1866) est la science qui étudie les êtres vivants en fonction du milieu dans lequel ils vivent (Jean-Michel, 1981).

2.2. Généralités sur les légumes-feuilles traditionnels 2.2.1. Importance des LFT

2.2.1.1. Importance agronomique.

Les légumes-feuilles traditionnels sont bénéfiques pour des raisons écologiques, car ces plantes augmentent la productivité des cultures, conservent le sol et améliorent sa fertilité. Beaucoup de plantes traditionnelles, telles que la citrouille, la patate douce et les haricots, sont cultivées en association avec le maïs ou d'autres cultures céréalières pour servir de barrière écologique aux maladies (FAO, 2002). Quand on utilise les légumes traditionnels comme cultures de couverture, ils aident aussi à empêcher l'érosion du sol, à réduire l'évaporation et à étouffer les mauvaises herbes. Cultivés comme engrais vert et enfouis dans la terre lors du labour, les légumes-feuilles traditionnels augmentent la teneur en matières organiques du sol et améliorent sa structure (FAO, 2002). Bien adaptés à nos conditions agro-écologiques, faciles à produire et peu exigeants aux intrants, ils restent une alternative à la portée des populations vulnérables. Ils donnent une plus grande production par unité de surface dans un délai relativement court par rapport aux céréales (Watson et Eyzaguire, 2002). De plus ils sont

5

très peu sensibles aux maladies et aux problèmes causés par les insectes (George et al., 2002). Les légumes-feuilles traditionnels tolèrent plus les stress biotiques et abiotiques que les légumes-feuilles de types européens (Chweya, 1999). Contrairement aux légumes fruits tels que la tomate les légumes-feuilles résistent mieux aux fortes pluies et demandent moins d'eau d'irrigation (Kayane et al., 2005). Du point de vue de la restitution de la fertilité des sols, en enfouissant à nouveau la matière organique des légumes-feuilles dans le sol après la récolte, ils améliorent mieux la teneur nutritive du sol. Il est démontré par le fait que les légumes plantés sur un sol dans lequel la matière organique avait été enfouie donnaient un meilleur rendement que les mêmes légumes plantés sur un sol dans lequel aucune matière organique n'avait été enfouie (Tim, 2005).

2.2.1.2. Importance nutritionnelle

Les légumes-feuilles traditionnels font partie de ces espèces africaines de grande diversité et à usages multiples. Ainsi, ils jouent un rôle extrêmement important dans la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté en Afrique (Attere, 1999). Les légumes-feuilles jouent un rôle important dans les régimes alimentaires de toutes les populations du monde, particulièrement en Afrique, en Asie et en Océanie, où ils assurent la partie essentielle des besoins nutritionnels et médicinaux (Batawila et al., 2005). Les légumes traditionnels ou locaux africains sont de plus en plus connus pour leur importance dans la contribution à la sécurité alimentaire de millions d'africains dans les zones rurales et urbaines (Rubaihayo, 2002). Ils sont des aliments à haute valeur nutritive ; ils contiennent des carotènes (provitamine A), divers vitamines B (thiamine, riboflavine, niacine), de l'acide folique et des folates, de la vitamine C, des minéraux et des protéines (Stevels, 1990 ; Patrick, 2005). Ils peuvent donc apporter de nombreux minéraux nécessaires au bon fonctionnement de l'organisme. Les minéraux les plus importants qu'on y retrouve sont : le calcium, le fer, et le phosphore. Ils apparaissent aujourd'hui comme des alliés dans la lutte contre la «faim cachée », c'est-à-dire les carences en micronutriments comme la vitamine A et les minéraux dont le fer, qui prévient l'anémie (Dansi et al., 2008a). Dans les pays subsahariens où les populations souffrent d'anémies fréquentes causées par le paludisme, l'apport de fer est très important et recommandé. En effet, 100g de légumes-feuilles fournissent journellement 4 à 7mg de fer suffisant pour un enfant et constitue un apport non négligeable pour un adulte (Diouf et al., 1999). En général, la consommation de 100 grammes de légumes-feuilles suffit pour satisfaire les besoins en vitamine A d'un jeune enfant et est d'une contribution considérable à l'apport recommandé

6

pour un adulte. Une quantité de 100 grammes couvre largement les besoins en vitamine C des personnes de tous les groupes d'âges et est même suffisante en tenant compte d'une perte de 50% pendant la préparation (Stevels, 1990). Les légumes-feuilles, qu'ils soient sauvages ou cultivés, issus de lianes, de tubercules ou d'arbres, apportent aussi aux populations qui n'ont à leur disposition que peu de viande ou de poisson, des protéines indispensables surtout aux femmes enceintes ou allaitantes et aux enfants en bas âge ou en période de croissance (Tirilly et al., 1999). Les légumes-feuilles renferment aussi en quantité importante de l'amidon et des polymères de glucose constituant de bonnes sources énergétiques. Ils sont particulièrement riches en carbohydrates et fibres qui ont un effet laxatif doux (Davidson et Passmore, 1972). Ils contiennent aussi très peu de lipides. Toutefois, l'alimentation végétale à base de légumes- feuilles apporte à l'organisme une quantité indispensable de lipides. Les lipides jouent un rôle essentiel dans la constitution des membranes cellulaires (Grubben, 1975). Stevels en 1990 compare les légumes traditionnels et les légumes de types européens et affirme après les analyses diététiques que le plus souvent les légumes tropicaux sont plus riches en protéines, en provitamine A, en vitamine C et en sels minéraux (fer, calcium) que les légumes de types européens. Sur la même lancée, Baily en 2003 montre que les légumes traditionnels (ou indigènes, par opposition aux légumes exotiques des pays tempérés) sont généralement plus riches en éléments minéraux, vitamines et facteurs nutritionnels, sans présenter de facteurs anti-nutritionnels rédhibitoires. Les légumes-feuilles tropicaux apportent 10 à 100 fois plus de micro-nutriments que la salade, le chou ou le poireau. Les études réalisées par Okigbo (1990) montrent que dans les zones de savane sèche, l'insuffisance de légumes-feuilles dans l'alimentation des populations est l'une des causes du déficit en vitamine A.

Les diverses composantes biochimiques à savoir : les protéines bien équilibrées, les lipides riches en acides gras poly-insaturés, les glucides riches en fibres et les nombreuses vitamines favorisent les effets positifs des légumes-feuilles sur l'organisme (Grubben, 1975).

Par ailleurs, la valeur nutritionnelle d'un légume varie selon l'espèce ou le cultivar. Il est donc très important d'établir la détermination exacte de l'espèce ou du cultivar considéré. La teneur en protéine varie fortement. Les légumes-feuilles ordinaires contiennent le plus souvent 1 à 2% de protéine, mais plusieurs contiennent de 4 à 10% (Stevels, 1990).

Les LFT interviennent dans la protection contre le cancer, la baisse du mauvais cholestérol sanguin et la réduction de la glycémie chez les diabétiques (Seck, 2008).

Les espèces comme Sesamum radiatum, Ceratotheca sesamoides, Justicia tenella et Acmella
uliginosa
sont très riches en éléments nutritifs et sont appréciés par les populations rurales.

7

L'espèce Acmella uliginosa possède des propriétés gustatives (l'aspect piquant) très appréciées par les populations (Dansi et al., 2008a ; Prota, 2004). Le tableau n°1 présente les résultats des analyses biochimiques effectuées sur 3 espèces de légumes-feuilles traditionnels cultivées ou sauvages (Prota 2004).

Tableau 1 : Composition chimique de 100g de feuilles fraîches des trois légumes feuilles traditionnelles tropicaux.

 

Sesamum radiatum

Justicia tenella

Ceratotheca sesamoides

Eau

85,5g

86,8 g

81 g

Energie

188 kJ (45 kcal)

138 kJ (33 kcal)

226 kJ (54 kcal)

Protéines

3,4 g

3,3 g

4,2 g

Lipides

0,7 g

0,4 g

0,5 g

Glucides

8,6 g

6,2 g

11,0 g

Calcium

77mg

510 mg

300 mg

Potassium

203mg

70 mg

86 mg

Fer

-

-

3,2 mg

Fibres

2,4 g

1,7 g

-

Thiamine

-

-

-

Riboflavine

0,3 mg

-

-

Acide ascorbique

-

-

28 mg

(Boch, 2004 ; Bedigan & Adetula, 2004 ; Denton, 2004)

Par ailleurs, aucune donnée n'est disponible sur la composition nutritionnelle d'Acmella uliginosa. Les feuilles et les capitules crus d'Acmella ont une saveur piquante, et quand ils sont mâchés, ils engourdissent les muqueuses de la bouche et provoquent la salivation. Cette sensation pourrait être attribuée à la fraction alkylamide (Bosch, 2004).

Cependant, des études ont révélé que des légumes-feuilles traditionnels contiennent une importante quantité d'acides cyanhydriques, d'acides oxaliques, d'alcaloïdes, de saponines, des cardénolides, des flavonoïdes et des polyphénols qui présentent des risques pour la santé des consommateurs (Srivastava et Krishnan, 1959 ; Oke, 1968 ; Schmidt, 1971 ; Grubben, 1975 ; Wolters, 1992 ; Orech et al., 2005). C'est pourquoi, les légumes-feuilles doivent être cuits avant la consommation. En effet, la consommation de légumes-feuilles non cuits peut avoir quelques inconvénients sur le fonctionnement de l'organisme. Par exemple, la présence d'acide oxalique dans les légumes-feuilles empêche l'absorption des ions calcium (Grubben,

8

1975). Heureusement la pré-cuisson suivie d'élimination de l'eau de cuisson débarrasse en partie ou totalement les légumes-feuilles de leurs substances nocives (Grubbeen, 1975 ; Westphal et al., 1985 ; Sorensen et al., 1994 ; Babik et al., 1996).

2.2.1.3. Importance socio-économique

- Au niveau des zones rurales

Dans les zones rurales, les légumes-feuilles traditionnels sont soit cultivés, soit sauvages. Près de 90% de la production ou de la cueillette sont destinés à l'autoconsommation et le reste est vendu aussi bien dans les marchés locaux que dans les marchés environnants. Le niveau de consommation annuelle des légumes-feuilles au Bénin est de 6 kg par personne en 1975 (Grubben, 1975) et de 12kg par personne en 1995 (Mbaye et Moustier, 2000). Au Sénégal, ils contribuent au budget familial de certains agriculteurs à hauteur de 50 à 85%. En Afrique subsaharienne, ces plantes alimentent les marchés locaux mais aussi régionaux (AssogbaKomlan et al., 2007).

Les prix des légumes-feuilles subissent de très fortes variations saisonnières. Au cours de la saison sèche, les femmes se regroupent parfois pour cultiver les légumes-feuilles dans les bas- fonds (Adjatin, 2006). Selon Grubben (1971), la période sèche comprise entre deux saisons pluvieuses constitue le moment où les cultures de contre saison sont très rentables. Dès les premières pluies, les producteurs abandonnent la culture des légumes dans les bas-fonds à d'autres fins agricoles. Ils regagnent leurs champs respectifs et s'adonnent aux cultures vivrières y compris les légumes-feuilles. En saison pluvieuse, les prix des légumes-feuilles frais baissent considérablement sur le marché (Matlhare et al., 1999).

Le commerce des légumes-feuilles dans les zones rurales n'est pas très florissant compte tenu des difficultés que rencontrent les producteurs. Sur les marchés locaux, la demande en légumes-feuilles est faible vu que chaque ménage tend à assurer plus ou moins ses propres besoins en légumes-feuilles (Maundu et al., 1999). Les routes qui mènent vers les marchés sont souvent non praticables pendant la saison pluvieuse qui coïncide avec la période d'abondance des légumes-feuilles. Une autre contrainte majeure est la difficulté de conservation post-récolte. Les légumes-feuilles sont hautement périssables et leur non écoulement entraîne des manques à gagner et de lourdes pertes financières.

Malgré les nombreuses difficultés énumérées ci-dessus, leur commerce constitue une source
de revenu monétaire non négligeable pour les ménages (Hessou, 1995 ; Mbaye et al., 2000).
La commercialisation des légumes-feuilles est exclusivement réservée aux femmes mais les

9

revenus issus de leur vente sont destinés aux besoins de toute la famille (Maundu et al., 1999 ; Vihotogbé, 2001 ; Adjatin, 2006 ). Les légumes locaux constituent davantage une source particulière de revenus pour les pays sub-sahariens du fait qu'ils coûtent souvent plus chers sur le marché (Batawila et al., 2005)

- Au niveau des zones urbaines

L'agriculture périurbaine est une activité souvent informelle, génératrice de revenus et d'emplois, pratiquée par les couches vulnérables des régions urbaines et périurbaines (Assobga-Komlan, 2007). Dans les grandes villes, le maraîchage est générateur d'emplois et de revenu et résout d'énormes problèmes de chômage et d'insécurité alimentaire auxquels sont confrontées les populations (Moustier et De bon, 2005). Les enquêtes socio-économiques conduites par PADAF en 2003 montrent qu'au sud Bénin, environ 85000 emplois directs et indirects ont été crées dans le secteur du maraîchage en 2002. Dans la ville de Cotonou, le revenu net global de l'ensemble des maraîchers est de l'ordre de 30 millions de FCFA par an en dehors de leur propre consommation (Assobga-Komlan, 2007). Selon Diouf et al. (2007a) les légumes-feuilles traditionnels peuvent contribuer jusqu'à 100% dans le revenu des ménages. Assogba-Komlan (2002) estime que le revenu des maraîchers peut atteindre 16,395 millions de FCFA par hectare soit 4,31 milliards pour les 236 hectares exploités en 2002. Les enquêtes socio-économiques conduites à Brazzaville (Congo) évaluent à deux cent mille (200.000) FCFA le revenu mensuel moyen d'un maraîcher (Torreille, 1989). Au Sénégal, les légumes-feuilles traditionnels contribuent au budget familial de certains agriculteurs à hauteur de 50 à 80% (Assogba-Komlan et al., 2007).

Des études effectuées par Margiotta (1997) montrent également que les activités de maraîchages permettent de nourrir les familles toute l'année vu que la période d'approvisionnement des légumes-feuilles est plus longue pour l'agriculture urbaine (9 mois sur 12). En Côte-d'Ivoire, la persistance du maraîchage urbain et périurbain s'explique par le fait que c'est une activité de service pour de nombreux ménages (Yappi, 1999). Il permet aux ménages les plus défavorisés de s'alimenter en légumes frais et d'améliorer la valeur des repas en protéines et en vitamines tout en réalisant des économies (Moustier et Pagès, 1997 ; Jacobi et al., 2000 ; Mougeot, 2000 ; Diouf et al., 2007a).

Les activités maraîchères résolvent donc d'énormes problèmes de chômage et d'insécurité alimentaire auxquels sont confrontés les populations (Moustier et De bon, 2005).

Toute activité économique présente des atouts et des contraintes. Quels sont alors ceux liés aux cultures maraîchères dans les zones urbaines et périurbaines ?

10

- Atouts et contraintes du maraîchage urbain et périurbain

Le maraîchage urbain et périurbain présente des atouts et contraintes qu'il convient ici de souligner. De la production à la commercialisation ces atouts et contraintes diffèrent.

· Au niveau de la production

- Atouts : Ils ici sont en rapport avec le flux des intrants et le savoir-faire. Il s'agit essentiellement de l'accès aux intrants, aux déchets urbains et à l'appui technique. La production maraîchère dispose d'une diversité des sources de revenus et du capital (fonctionnaires, expatrié, commerçants, etc.) non moins négligeable qui constitue aussi un atout.

- Contraintes : La précarité de l'accès au foncier, le manque de reconnaissance institutionnelle, les risques de pollution du sol, de l'aire et de l'eau constituent les risques de production. La production du maraîchage est aussi handicapée par une pression parasitaire et des menaces qui planent sur la fertilité des sols. Que ça soit en zone urbaine ou périurbaine sur toute la chaîne de production, les produits du maraîchage sont menacés par le vol et la divagation.

· Au niveau de la commercialisation

Toute production est faite pour la commercialisation ou la consommation ou plus souvent les deux. Dans notre cadre (atouts et contraintes), nous allons parler de la commercialisation.

- Atouts : Les atouts de la commercialisation des produits maraîchers sont en rapport avec la proximité du marché. Les maraîchers des villes sont par exemple situés à proximité des marchés si bien que le transport et l'écoulement de la production ne constituent plus de soucis majeurs (Grubben, 1971 ; Moustier et Pagès, 1997). Les grossistes viennent eux- mêmes s'approvisionner dans les jardins. Cette proximité du marché engendre un faible coût de transport des produits et un accès facile aux informations commerciales. On note aussi l'existence d'une relation de confiance entre les producteurs.

- Contraintes : Les problèmes ici demeurent, le caractère périssable et instable de l'offre, la forte élasticité de la demande (légumes tempérés), les risques sanitaires et la dispersion des entreprises.

2.2.1.4. Importance culturelle

L'importance culturelle des légumes-feuilles traditionnels n'est plus à démontrer en Afrique ;
les dernières recherches le confirment (Modi et al., 2006). Parmi les cultures maraîchères
produites au Bénin, ce sont les légumes-feuilles qui sont les plus consommés (62,5% des
11

produits maraîchèrs) et les légumes-feuilles traditionnels en constituent la grande part (89 %). Ces légumes-feuilles traditionnels rentrent dans l'alimentation quotidienne de presque tous les Béninois (Hessou, 1995). Les populations ont recours aux légumes-feuilles traditionnels non seulement pour assurer leur survie mais aussi à des fins culturelles. Sur le plan culturel, il existe des interdits, des rituels ou certaines anecdotes liées à la consommation de certains légumes-feuilles. Batawila (2005) rapporte que chez les Mossi au Togo, des rituels précèdent la consommation des feuilles de Adansonia digitata. Selon les Kabyè de la région Nord- Togo, les feuilles de Bombax costatum et de Ceratotheca sesamoides anéantissent les pouvoirs mystiques et ne doivent pas être consommées par les hommes qui en possèdent. Dans l'aire culturelle Watchi au sud-est du Togo, les adeptes du fétiche Tchabaga ne consomment pas du Corchus aestuans L. tandis qu'au Bénin, Lactuca taraxacifolia est formellement interdit aux adeptes du fétiche Sakpata (Dieu de la terre). Au nord du Bénin, Ceratotheca sesamoides est interdit aux hommes qui ont des pouvoirs surnaturels (Dansi et al., 2008b). Selon les sages, ce légume réduit la puissance des pouvoirs occultes. Sa consommation est aussi interdite aux chasseurs qui utilisent les flèches. Il les rendrait maladroits en réduisant leur acuité visuelle (Dansi et al., 2008a).

2.2.1.5. Importance médicinale

D'après les estimations, 80% de la population mondiale dépend principalement de la médecine traditionnelle pour le traitement des maladies (Cunningham, 1993). La dépendance vis-à-vis de remèdes dérivés de plantes indigènes est particulièrement marquée dans les pays en développement, où la médecine occidentale souvent est absente ou simplement trop coûteuse (Okafor et Ham, 1999).

Beaucoup de légumes-feuilles ont des vertus médicinales et peuvent servi d'alicament. En effet, leur consommation, à travers la sauce, pourrait permettre de prévenir ou de traiter beaucoup de maladies ainsi que des insuffisances nutritionnelles. Par exemple les feuilles de Moringa oleifera sont efficaces contre l'anémie, le diabète et l'hypertension artérielle ; l'infusion des feuilles de bissap (Hibiscus sabdariffa) peut être utilisée en lutte préventive contre le paludisme. Les feuilles de Cerathotece sesamoides, Adansania digitata, Corchorus tridens, Cassia tora, Hibiscus sabdariffa et Vigna unguiculata sont utilisées contre la constipation (Diouf et al., 1999). Le jus des feuilles de Jacquemontia tamnifolia est absorbé comme antidote pour traiter les morsures de serpents et l'infusion de ses feuilles est utilisés pour soigner les plaies (Grubben et al., 1975). Au Congo, les jeunes feuilles de Corchorus

12

olitorius sont utilisées contre les troubles cardiaques (Grubben et al., 1975). La macération des feuilles de Ceratotheca sesamoides facilite l'accouchement et traite la conjonctivite (Dansi et al., 2008a). Une infusion froide des feuilles de Sesamum radiatum facilite la délivrance chez la femme enceinte (Dansi et al., 2008a). Au Kenya, les feuilles de Basella alba sont utilisées pour traiter les maux de ventre et la constipation après l'accouchement. Les feuilles de Talinum triangulare sont utilisées pour soigner la rougeole au Cameroun (Grubben et al., 1975).

Au nord-ouest du Bénin, les enquêtes réalisées par Dansi et al. (2008a) ont révélé que :

- La sauce à base de Acmella uliginosa constitue un bon vermifuge et un antibiotique. Elle

permet aussi d'éliminer les caillots de sang après l'accouchement et stimule la sécrétion

de lait maternel chez la nourrice ;

- La sauce à base de Vernonia amygdalina Delile permet de lutter contre la constipation et les vers parasites ;

- La sauce de Hybanthus enneaspermus (L.) F. Muell facilite la sortie du foetus lors d'un accouchement ;

- La consommation régulière de la sauce des feuilles de Adansonia digitata régularise les battements du coeur, lutte contre la fatigue (donne du souffle) et régularise le cycle menstruel des femmes ;

- La sauce de Cissus populnea Guill et Perr. est aphrodisiaque ;

- La consommation régulière de la sauce de Moringa oleifera Lam. permet de prévenir ou

de traiter l'anémie, le paludisme, le diabète, l'hypertension et les courbatures ; - La sauce de Cassia occidentalis (L.) permet de traiter le paludisme et l'ictère ; - La sauce de Ocimum gratissimum (L.) (légume aromatique) est antibiotique et permet de

lutter contre les vers intestinaux ;

- Les feuilles de Grewia lasiodiscus K. Schum préparées sous forme de sauce traite la diarrhée ;

- La sauce de Hibiscus sabdariffa (L.), régulièrement consommée par les populations constitue l'un des moyens de lutte contre le paludisme, le rhume et est aussi aphrodisiaque alors que celle de Hibiscus asper Hook. F. traite l'indigestion.

2.2.2. Les recherches effectuées sur les légumes-feuilles traditionnels

Des études ethnobotaniques sur les légumes-feuilles traditionnels ont été réalisées dans
certains pays africains (Botswana, Cameroun, Kenya, Sénégal, Togo, Zimbabwe) dans le

13

cadre d'un projet initié par l'IPGRI (Chweya & Eyzaguire, 1999). Les résultats de ces études ont montré que l'Afrique est le réservoir d'une forte diversité de légumes-feuilles traditionnels. En effet, plus d'un millier d'espèces végétales sont utilisées à des fins alimentaires (Maundu et al., 1993). Mais le nombre de légumes-feuilles locaux consommés habituellement varie d'un pays à un autre. Au Botswana et au Cameroun, 62 et 67 espèces de légumes feuilles ont été respectivement identifiés (Matlhare et al., 1999 ; Poubom et al., 1999) . Au Sénégal, plus de 1500 espèces ont été dénombrées mais seulement 38 sont régulièrement consommées (Diouf et al., 1999). Au Zimbabwe et au Kenya, respectivement 36 et 220 espèces de légumes-feuilles ont été dénombrées (Ngwerume et Mvere, 1999 ; Maundu et al., 1999). Les travaux réalisés par Batawila (2005) montrent que la végétation togolaise est riche en plantes légumières. En dehors des espèces cultivées, 105 espèces légumières regroupées en 82 genres et 45 familles sont cueillies dans les différentes formations végétales, les champs et les jardins de case localisés dans les différentes aires ethnoculturelles du Togo.

Au Bénin, les différents travaux effectués sur les feuilles traditionnelles concernent surtout les espèces cultivées sur les sites maraîchers. Grubben (1975) a montré l'existence d'une diversité intra spécifique au sein des amarantes cultivées dans le sud Bénin. Assogba komlan (2002) signale la présence d'éléments antinutritionnels tels que les nitrates, les résidus de pesticides, les métaux lourds et des glucosides cyanogènes dans les feuilles de la grande morelle (Solanum macrocarpon L.) et celles d'autres légumes du types européens comme le chou (Brassica oleracea L.) cultivés sur les sites maraîchers de Cotonou. Dans le cadre du projet «Health Vegetable throught participary integrated Pest Management in urbain and périurbain gardens of Bénin », l'Institut International de l'Agriculture Tropicale (IITA), après avoir identifié les ravageurs et les maladies des légumes auxquels sont confrontés les maraîchers, a mis au point des stratégies de lutte biologique contre ceux-ci comme alternatives aux pesticides chimiques. Des bio pesticides tels que des virus ou des champignons enthomopatogènes ont été mis au point pour lutter contre l'espèce Plutella xylostella qui est un parasite du chou (Atcha et al ., 2005). Assogba komlan (2007) montre que les pratiques actuelles sur les légumes-feuilles participent non seulement à détériorer leur qualité nutritionnelle mais aussi à la dégradation de l'environnement.

Les espèces des légumes-feuilles traditionnels utilisés au Bénin ont fait l'objet de peu de
recherches et sont peu connues. Des enquêtes ethnobotaniques récemment effectuées dans le
nord ouest (Adjatin, 2006) ont permis d'identifier 61 espèces dont 21 cultivées et 40

14

sauvages. Au Bénin, un nombre remarquable de LFT est consommé. Dansi et al. (2008a) ont rapporté un total de 187 espèces de légumes-feuilles traditionnels dont 47 cultivés et 140 sauvages.

2.2.3. Connaissance sur les quatre espèces de LFT ciblées

2.2.3.1. Acmella uliginosa

- Systématique et description

De la famille des Asteracea (compositea) Acmella uliginosa est une plante herbacée annuelle à tiges érigées (voir photo 1). En langue française on l'appelle drède mafane ou cresson de Para. La plante a des feuilles simples opposées. Le pétiole mesure 2 à 6,5cm de longueur ; le limbe est largement ovale à deltoïde et a une surface de 5 à 11cm X 4 à 8cm, à base tronquée brièvement atténuée, apex aigu brièvement acuminé, bord denté. L'inflorescence est un capitule discoïde de 2,5cm X 1,5cm. Le fruit est un akène de 2 à 2,5mm X 1mm avec un pappus constitué de 2 soies (Bosch, 2004). Acmella uliginosa possède une corolle quadrimère. La plante est une herbe (Adjatin, 2006).

- Origine et répartition géographique

Acmella est un genre pantropical comprenant environ 30 espèces, dont deux indigènes en Afrique tropicale et deux autres introduites. Acmella uliginosa est connu à l'état sauvage. On pense qu'il a été domestiqué à partir d'Acmella alba (L'Héri), espèce indigène du Pérou et du Brésil. Il a certainement été cultivé depuis très longtemps, et s'est répandu dans toutes les régions tropicales. On le cultive par endroits dans toute l'Afrique. Il a été signalé des échappées de plantes de Acmella uliginosa avec une naturalisation en Afrique de l'Est. Probablement introduit dans les îles de l'Océan Indien par les portugais, il a ensuite été diffusé en Afrique de l'Est par des ouvriers indiens, lorsque ceux-ci sont venus participer à la construction des chemins de fer vers 1900 (Bosch, 2004). Au Bénin, on le retrouve dans la région septentrionale plus précisément dans l'Atacora (Dansi et al., 2008a).

- Ecologie

Quand il n'est pas cultivé Acmella uliginosa se trouve parmi les mauvaises herbes. Les
populations naturalisées se trouvent généralement dans les endroits humides comme les
marécages et en bordure de lacs. Comme plante ornementale, il se multiplie par graine ou
par boutures, prélevées sur les plantes dans la phase végétative. Pour la germination, une
15

température d'au moins 21°C est nécessaire (Bosch, 2004). Il demande des arrosages fréquents pour les cultures en jardins de case. Selon Dansi et al. (2008a), on retrouve l'espèce dans les zones arides et semi-arides du Bénin. Ce légume est cultivé dans les champs et jardins de case de presque tous les ménages M'bermin (Adjatin., 2006). Il est disponible en saison pluvieuse (Dansi et al., 2008a).

- Usages

Dans les îles de l'océan Indien (Comores, Madagascar, Réunion, Maurice) ainsi qu'en Inde, l'usage principal des feuilles d'Acmella uliginosa est la consommation sous forme de légume cuit à la vapeur. Au Brésil et en Inde, les feuilles crues sont utilisées pour rehausser le goût des salades, des soupes et des plats de viande (Bosch, 2004). On le cultive largement comme plante ornementale pour ses capitules colorés attrayants. L'usage médicinal le plus commun et le plus répandu est le traitement du mal de dents et des infections de la gorge et des gencives. Dans le monde entier, on utilise les capitules soit frais soit séchés et réduits en poudre, mais l'usage des racines et des feuilles a également été recommandé. On recommande en outre cette plante pour soigner la dysenterie les rhumatismes ainsi que pour renforcer le système immunitaire (Bosch, 2004). Elle est aussi utilisée contre les parasites du sang, surtout contre la malaria de manière préventive que curative. Au Bénin, l'espèce est utilisée comme épinard (Dansi et al., 2008a). Il est un légume-feuille très nutritif, antihelmintique, antibiotique et galactogène utilisé comme alicament. Sa consommation régulière permet de lutter contre les vers intestinaux, de prévenir et de traiter les infestions éventuelles qui surviennent après l'accouchement, de déclencher et de stimuler la sécrétion de lait maternel (Adjatin, 2006).

2.2.3.2. Ceratotheca sesamoides

- Systématique et description

Ceratotheca sesamoides est une des cinq espèces que comprend le genre Ceratotheca. Elles sont de la famille des Pedaliaceae. L'espèce Ceratotheca sesamoides comporte deux synonymes qui sont : Ceratotheca melanosperma Hochst. ex Bernh. (1842) et Sesamum heudelotii Stapf (1906). On l'appelle communément en français « Faux sésame ». (Voir photo 2)

Ceratotheca sesamoides est une plante herbacée annuelle atteignant 100 à 120 cm de haut,
parfois à rhizome ligneux, à tiges pubescentes, prostrées, ascendantes ou érigées. Les feuilles
sont opposées ou presque opposées, simples, stipules absentes, pétiole atteignant 6cm de long

16

chez les feuilles inférieures, très court chez les feuilles supérieures ; avec un limbe lancéolé- deltoïde à ovale-triangulaire ou étroitement ovale, de 1,5-8 cm X 0,5-4,5 cm, tronqué, largement cunéiforme ou légèrement hasté à la base, aigu à l'apex, le limbe grossièrement denté au moins vers la base, pubescent et densément glanduleux en dessous, faiblement glanduleux en dessus, palmatinervé à la base. Les fleurs sont solitaires à l'aisselle des feuilles, bisexuées, zygomorphes, pentamères ; pédicelle de 3-8mm de long ; calice à lobes étroitement triangulaires atteignant 7mm de long, soudés à la base ; corolle en forme d'entonnoir, de 1,5-4 cm de long, légèrement pubescente, rose, lilas, mauve ou violette, gorge et lobe inférieur souvent crème avec des lignes sombres, lobe inférieur largement ovale et plus long que les autres lobes. Le fruit de l`espèce est une capsule oblongue-quadrangulaire, longue de 1-2 cm, comprimée latéralement avec de minces cornes latérales atteignant 3,5mm de long, à déhiscence loculicide, contenant de nombreuses graines. Les graines sont à contour largement obovale, comprimées latéralement, de 2,5-4mm X 2-2,5mm, à tégument lisse mais radialement rugueux au bord, d'ordinaire noir à maturité. La plantule est à germination épigée ; hypocotyle de 1,5-4,5cm de long ; cotylédons largement elliptiques, atteignant 1 cm de long, entiers, foliacés.

- Origine et répartition géographique

Ceratotheca sesamoides est indigène en Afrique et se trouve à l'état sauvage dans la plupart des pays au sud du Sahara. Il est cultivé par endroits. On retrouve l'espèce au Bénin et est disponible en saison pluvieuse. Il n'est pas cultivé, on la retrouve donc à l'état sauvage (Dansi et al., 2008a).

- Ecologie

Ceratotheca sesamoides présente un grand spectre d'adaptabilité et de flexibilité environnementale. Il apparaît comme un adventice dans des friches ; particulièrement sur des sols sableux bien drainés et dans des sites bien exposés au soleil. Il tolère bien la chaleur et la sécheresse. Dans des conditions naturelles, il se trouve dans les savanes herbeuses et arborées sur sols sableux, rarement dans des endroits rocailleux. Selon Dansi et al. (2008a), il est disponible au Bénin en saison pluvieuse. Le faux sésame est essentiellement une adventice protégée. Mais localement, comme dans le nord de l'Ouganda, il est cultivé dans les champs en association avec le gombo, l'aubergine, le niébé, l'amarante, le sorgho, la patate douce ou le sésame. Les graines sont semées à la volée au début de la saison pluvieuse. Usages

17

Les feuilles et les fleurs du faux sésame sont consommées comme légume. Hachées, les feuilles sont employées dans des sauces. Par ailleurs, elles sont pilées et mélangées à de la farine d'arachide, du sel, un peu d'eau chaude et cuites pendant quelques minutes. Le mélange est consommé comme sauce pour accompagner la bouillie ; l'eau peut être remplacée par du lait chaud. On peut incorporer de la cendre pour attendrir les feuilles et en diminuer l'amertume. On peut aussi ajouter des oignons et des tomates. Les graines sont broyées pour former une pâte, qui est consommée avec du haricot ou du manioc. Elles sont aussi écrasées pour en extraire une huile, qui convient parfaitement aux salades. L'ajout de jus de feuilles de faux sésame à la pulpe bouillante des graines de Vitellaria paradoxa C.F.Gaertn., lors de la confection du beurre de karité, facilite la séparation de la matière grasse. Une décoction de la plante est employée contre la diarrhée. Les feuilles trempées dans l'eau donnent un liquide gluant qui est instillé dans l'oeil goutte à goutte dans le traitement de la conjonctivite. Le mucilage est employé à l'occasion comme émollient et lubrifiant (Bedigian & Adetula, 2004). Une macération de feuilles facilite la délivrance chez la femme et chez les animaux (Bedigian & Adetula, 2004 ; Adjatin, 2006). Les feuilles sont chauffées, moulues, mélangées à de la cendre et frottées sur les ganglions lymphatiques cervicaux enflammés. Les feuilles moulues avec le rhizome d'Anchomanes difformis (Blume) Engl. font l'objet d'applications locales dans les cas de lèpre. Le faux sésame est encore signalé comme aphrodisiaque, et utilisé contre la jaunisse, les morsures de serpent et les maladies de peau (Bedigian & Adetula, 2004). La plante est consommée par les chameaux, les bovins, les chèvres et les moutons. Il est utilisé comme légume au Bénin (Dansi et al., 2008a). Utilisée comme gluant, l'espèce est très appréciée par la population du département de l'Atacora. Les feuilles du légume séchées sont très faciles à conservées (Dansi et al., 2008a). L'espèce n'est pas utilisée par tout le monde car elle anéantie les pouvoirs surnaturels donc n'est pas conseillée aux hommes qui ont des pouvoirs surnaturels (Dansi et al., 2008a).

2.2.3.3. Justicia tenella

- Systématique et description

Justicia tenella est de la famille des Acanthaceae en français on l'appelle Justicia ou tettu ainsi qu'en anglais.

Tettu est une plante herbacée annuelle ou pérenne atteignant 2 m de haut. Il a une tige
anguleuse, glabre à pubescente dont la partie basale souvent enflée porte des racines aériennes
(voir photo 3). Les feuilles sont opposées décussées, simples, presque glabres à densément

18

pubescentes ; pétiole jusqu'à 6cm de long ; limbe linéaire ou étroitement lancéolé à ovale, obovale ou elliptique, de 1-11cm X 0,5-5cm, base atténuée à tronquée, apex obtus à acuminé, bord entier à crénelé. L'inflorescence est un épi axillaire ou terminal congestionné, ne portant que quelques fleurs, à bractées étroites. Les fleurs sont bisexuées, sessiles, zygomorphes, pentamères, habituellement pourpres, parfois blanches ; calice atteignant 1 cm de long, à tube court et lobes plus longs ; corolle tubulaire, atteignant 2,5cm de long, à 2 lèvres, lèvre inférieure longue, large et trilobée, lèvre supérieure étroite et bilobée ; étamines 2, cachées dans la lèvre supérieure de la corolle ; ovaire supère, biloculaire, style long et fin, stigmate à 2 lobes inégaux. Les fruits sont des capsules ovoïdes à ellipsoïdes d'environ 10mm X 3mm, de couleur jaune-brune à blanche, à déhiscence explosive, contenant 4 graines, d'environ 2mm de long chacune, tuberculées. Plantule à germination épigée (Denton, 2004).

- Origine et répartition géographique

Justicia tenella est présent à l'état sauvage depuis le Sénégal et la Gambie jusqu'à l'Erythrée, l'Ethiopie et la Somalie. Mais il ne dépasse pas la R.D. du Congo, le Kenya et l'Ouganda vers le sud. Il est cultivé dans les jardins familiaux en Afrique de l'Ouest et centrale, en particulier en Guinée, en Sierra Leone, au Ghana, au Togo, au Bénin, au Nigeria, au Cameroun et en R.D. du Congo (Denton, 2004 ; Dansi et al., 2008a).

- Ecologie

Justicia tenella est présent dans un grand nombre d'habitats différents, du niveau de la mer jusqu'à 2600 m d'altitude. Il est aussi présent dans les forêts pluviales humides et les savanes sèches. On le rencontre également sur des terrains vagues et des terres cultivées, sur des tas d'ordures, dans des savanes herbeuses et des lisières de forêt. On peut le rencontrer sur des sols sableux et limoneux, mais il lui faut un sol riche en humus avec un léger ombrage pour une croissance optimale. Il pousse bien avec une pluviométrie annuelle variant de 1000-2000 mm, des températures diurnes de 25-35°C et nocturnes de 20-27°C. Il ne tolère pas les températures basses (Denton, 2004).

- Usages

En Afrique tropicale, les feuilles tendres et légèrement gluantes de Justicia tenella sont des légumes-feuilles appréciés ; on les cuit également en soupes ou en ragoûts. Dans la préparation de soupes, on y ajoute parfois des feuilles de patate douce. Dans l'ouest du Cameroun, les feuilles de Justicia tenella sont ajoutées à la soupe d'arachide. Parfois, Justicia tenella est également utilisé comme plante fourragère et cultivée comme plante

19

ornementale. Les feuilles sont utilisées pour le traitement des blessures et, mélangées avec de l'huile et du sel, elles sont consommées pour traiter les troubles cardiaques (Denton, 2004). Au Ghana et au Togo, une décoction de feuilles est administrée aux enfants pour le traitement de l'indigestion (Denton, 2004). Au Bénin, dans la partie nord-ouest, les feuilles de Justicia tenella sont très appréciées par la population pour le goût de la sauce à base de ses feuilles (Dansi et al., 2008a).

2.2.3.4. Sesamum radiatum

- Systématique et description

Le genre Sesamum comprend environ 20 espèces, elles sont de la famille des Pedaliacae. Sesamum radiatum est appelé communément en anglais « Black benniseed ».

Plante herbacée annuelle érigée atteignant 120 à 150cm de haut, Sesamum radiatum a une tige simple ou ramifiée, pubescente glanduleuse (Bedigian, 2004). Sesamum radiatum est une herbe très haute et bien dressée contrairement au Ceratotheca sesamoides (Dansi et al., 2008a). Les feuilles sont opposées à la base de la plante, devenant alternes vers le sommet et les extrémités des rameaux ; pétiole long de 1 à 2cm pour les feuilles de la base, pratiquement nul pour les feuilles du sommet. Limbe ovale lancéolé de 3 à 11cm de long et 1,5 à 4cm de large, sommet acuminé ; marge des feuilles basales sinuée-dentée, celle des feuilles terminales souvent entières, mais toujours scabre (voir photo 4). Pilosité mixte comme sur la tige ; poils dressés pluricellulaires plus denses sur la face supérieure du limbe, poils glanduleux pluriloculaires épars sur la face supérieure et très denses sur la face inférieure, lui donnant un reflet blanchâtre (Merlier et Montegut, 1982). Fleurs solitaires à l'aisselle des feuilles, bisexuées, zygomorphes, pentamères, munies de 2 bractées à la base, chacune d'elles portant une glande sessile axillaire. Le pédicelle mesure de 2 à 5 mm de long ; calice à lobes étroitement triangulaires atteignant 7 mm de longueur, soudés à la base. La corolle est obliquement campanulée, de 2,5-5 cm de long, pubescente, rose à violacée, quelquefois blanche, le lobe inférieur légèrement plus long que les autres. Les étamines au nombre de 4, sont insérées près de la base du tube de la corolle. L'ovaire supère, biloculaire, est divisé presque jusqu'à l'apex par une fausse cloison et porte un stigmate bilobé, le style est long et mince (Bedigian, 2004). Les fruits en capsules de 6cm à 8cm de large, 2cm de long, à section transversale quadrangulaire sont à angles très arrondis. Les graines sont noires, plates, à contour obovale avec une surface ornée de tries rayonnantes de 1,5 à 2mm de large et de 2 à 3mm de long (Merlier et Montegut, 1982). La graine a une germination épigée ; hypocotyle

20

de 1-2 cm de long ; cotylédons largement elliptiques, atteignant 1 cm de long, entiers, foliacés (Bedigian, 2004).

- Origine et répartition géographique

Sesamum radiatum est originaire d'Afrique tropicale, devenue pantropicale par dispersion, parfois cultivée (Merlier et Montegut, 1982). Il se trouve à l'état sauvage en Afrique centrale et occidentale, où il est également cultivé à petite échelle. Il ne se trouve pas en Afrique orientale et australe (sauf dans le nord de l'Angola), mais il est quelquefois cultivé en Asie tropicale (Bedigian, 2004). On le retrouve aussi au Bénin précisément dans la zone nord-ouest sous la forme cultivée (Dansi et al., 2008a).

- Ecologie

Espèce annuelle, pouvant dépasser 1m de hauteur, sans autres exigences écologiques que la chaleur et l'ensoleillement et peut-être aussi les sols aérés (Merlier et Montegut, 1982). L'espèce s'adapte à une grande variété d'habitats, mais se trouve le plus communément en savane. Elle occupe des lieux ouverts où peu d'autres plantes herbacées poussent. Elle se trouve sur des sites nutritionnellement pauvres, croissant dans des endroits sableux, rocailleux ou graveleux. C'est aussi un adventice qui apparaît dans des champs auparavant cultivés. Elle tolère bien la chaleur et la sécheresse et continue à croître et à fleurir pendant la saison sèche (Bedigian, 2004).

- Usages

L'espèce est produite uniquement pour ses feuilles (Dansi et al., 2008a). Les feuilles fraîches de Sesamum radiatum constituent un légume-feuille apprécié. Les jeunes pousses sont coupées finement et employées dans des soupes ou des sauces consommées avec de la pâte de maïs ou du sorgho (Adjatin, 2006). Les feuilles cuites ont une texture gluante. Quelquefois, Sesamum radiatum est cultivé pour ses graines. Celles-ci se consomment entières, grillées ou écrasées en pâte. Il est possible d'extraire une huile comestible des graines, mais cette pratique est rare, quoique les graines puissent servir d'adultérant à celles du sésame (Sesamum indicum). Sesamum radiatum a plusieurs usages médicinaux et cosmétiques. Une infusion froide de feuilles se boit pour faciliter l'accouchement. Une infusion de feuilles est employée comme shampoing et pour tuer les poux de la tête (Bedigian, 2004). Une pâte à base des graines pilées, de beurre de karité et d'autres ingrédients est appliquée en traitement du prolapsus du rectum (Bedigian, 2004). Le filtrat de feuilles écrasées se boit pour lutter contre la métrorragie et une macération de feuilles est utilisée en bains dans le même but. Une

21

macération de tiges feuillées fraîches est absorbée comme antidote des piqûres de scorpion ; appliquée en externe, elle soigne les foulures (Bedigian, 2004). Au Bénin, l'espèce est connue comme légume (sauce gluante). L'infusion de ses feuilles facilite l'accouchement. La sauce gluante de Sesamum radiatum accompagne mieux l'igname pilée et le pâte (maïs, sorgho, mil) (Dansi et al., 2008a)

Photo 1 : Un pied de Acmella uliginosa Photo 2 : Un pied de Ceratotheca sesamoides

Photo 3 : Un pied de Justicia tenella Photo 4 : Un pied de Sesamum radiatum

22

Chapitre 3 : Présentation du milieu d'étude

Notre étude a été faite dans tout le Bénin. Après la présentation de sa situation géographique, nous nous sommes appesanties beaucoup plus sa végétation, son climat, sol et son peuplement.

3.1. Situation géographique

La République du Bénin est située dans la zone intertropicale entre l'équateur et le tropique du Cancer. Elle fait partie de la sous-région ouest-africaine. Son territoire couvre une superficie de 114.763 km2 (MEPN, 2008). La République du Bénin est limitée au Nord par le fleuve Niger, frontière naturelle avec la République du Niger, au Nord-Ouest par le Burkina-Faso, à l'ouest par le Togo, à l'Est par le Nigeria et au Sud par l'Océan Atlantique du Golfe de Guinée auquel il fait front sur 124 km, et s'allonge du Nord au Sud sur une distance d'environ 672 km. La largeur maximale du pays qui s'étend entre les hautes montagnes de la partie septentrionale de la ville de Natitingou jusqu'au Borgou atteint 324 km.

Administrativement, le Bénin compte douze départements divisés en 77 Communes (anciennes sous-Préfectures), dont trois à statut particulier (Cotonou, Porto-Novo et Parakou). Ces Communes sont subdivisées en 569 arrondissements composés des villages et de quartiers de villes (Carte 1) (MEPN, 2008).

3.2. Données physiques

3.2.1. Relief et climat:

- Relief

Le Bénin offre un relief peu accidenté. L'ensemble est constitué par quatre formations principales :

· La plaine côtière, basse, sableuse, souvent marécageuse et jalonnée de lacs et lagunes ;

· Les plateaux sédimentaires (sols ferralitiques) dont les plus importants sont ceux du bas Bénin ;

· Ensuite nous avons la pénéplaine cristalline qui occupe la plus grande partie du territoire national avec de nombreuses collines ;

· Enfin la chaîne de l'Atacora, la seule région élevée, est située dans le nord-ouest du pays et se prolonge au Togo, au Ghana et au Niger, dominant la plaine du Gourma (MEPN, 2008).

23

Carte 1 : carte administrative du BENIN Source: PANA-BENIN/MEPN (2008)

24

Thèse pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur Agronome

- Climat

Le climat du Bénin est caractérisé par la faiblesse relative des précipitations annuelles qui tournent autour de 1.200 mm (MAMA, 1998). On y distingue :

· au sud un climat subéquatorial à 4 saisons (deux saisons de pluies et deux saisons sèches intercalées);

· au nord un climat soudanien à deux saisons (une humide et une sèche).

Ces deux zones sont séparées au centre par un régime de transition soudano-guinéen.

La combinaison de ces différentes saisons donne naissance à trois zones climatiques étalées du sud au nord.

· Une zone subéquatoriale à quatre saisons allant de la côte à la latitude de Dan au nord d'Abomey. Celle-ci connaît en moyenne 250 jours de pluies réparties en deux : la première, la plus longue allant de mars à fin juillet et la seconde de septembre à mi- novembre. Elles sont séparées par 2 saisons sèches;

· Une zone soudano-guinéenne à 2 saisons au centre du pays avec 200 jours de pluies concentrées sur la période allant d'avril à octobre. Elle s'étend de la latitude de Bohicon à celle de Savè;

· Une troisième zone de type soudanien avec en moyenne 145 jours de pluies. Elle s'étend de la latitude de Parakou à tout le nord du pays. Dans cette partie du Bénin, les pluies tombent entre mai et septembre. Ce type de climat présente une tendance sahélienne vers l'entité nord du pays tandis que la chaîne de l'Atacora se signale par l'importance de ces totaux pluviométriques.

La répartition spatio-temporelle des précipitations montre que :

· le sud-ouest du Bénin ainsi que l'extrême-nord accusent des déficits pluviométriques marqués. Les bilans d'eau (P-ETP) font état de 9 mois secs, les rendant de ce fait peu propices à la production agricole ;

· le passage, certaines années (1968, 1979, 1988) du régime bimodal courant au régime unimodal pour certaines stations du sud-Bénin perturbe les calendriers agricoles des paysans ;

· l'isohyète (1000 mm) définit dans le sud-ouest comme dans le nord, la limite d'empreinte de sécheresse;

· c'est entre la 8ème et la 10ème parallèle que les bilans climatiques sont les plus favorables au développement agricole.

25

Dans l'ensemble, ces conditions climatiques ne contraignent pas à une irrigation des cultures vivrières malgré les forts déficits hydriques partiellement enregistrés dans le sud-ouest et l'extrême-nord.

3.2.2. Réseau hydrographique

Il comprend 3.048 km de cours d'eau et 333 km2 de plans d'eau (lacs et lagunes) localisés dans la région Sud du pays (MEPN, 2008). Ce réseau est tributaire de trois bassins notamment : le bassin du Niger, le bassin de la Pendjari et le bassin côtier.

- Le bassin du Niger

Le Niger, l'un des plus grands fleuves du continent africain (4 206 km), sert de frontière entre la République du Bénin et celle du Niger sur 120km. Son bassin comprend trois rivières qui sont le Mékrou (410 km), l'Alibori (338 km) et la Sota (250km) ( www.gorv.org).

- Le bassin de la Pendjari

Quant au bassin de la Pendjari à l'ouest (380 km), il prend sa source dans la chaîne de l'Atacora en République du Bénin, coule vers le nord-ouest et se dirige vers le sud-ouest où il prend le nom Oti en République du Togo avant de se jeter dans le fleuve Volta au Ghana. Tous ces cours d'eau, en dehors du Niger, ont un régime tropical avec une crue pendant la saison pluvieuse (juillet-octobre).

- Le bassin côtier

Le bassin côtier comprend trois fleuves que sont: l'Ouémé, le Couffo et le Mono. L'Ouémé, qui est le plus grand fleuve du pays (510 km), reçoit deux affluents importants : l'Okpara (200 km) sur la rive gauche et le Zou (150 km) sur la rive droite. Il subit les influences des climats soudanien et subéquatorial, mais son régime est plutôt tropical. L'influence subéquatoriale est faible et n'existe que sur un petit parcours à l'approche de l'embouchure. Il draine le lac Nokoué et la lagune de Porto-Novo qui lui servent de relais vers la mer. Le Couffo est un petit fleuve côtier de 190 km qui prend sa source au mont Djami au Togo. Il apporte ses eaux et ses alluvions dans le lac Ahémé. Enfin, plus à l'ouest, le Mono (350 km) constitue la frontière entre la République du Bénin et celle du Togo sur les 100 derniers kilomètres de son cours. Il prend sa source au mont Alédjo au Togo et se jette dans la lagune de Grand-Popo qui lui sert de relais vers la mer.

026

3.2.4. Sols et Végétation

3.2.4.1. Sols

Ils sont d'une grande variété tant du point de vue de leur nature que de leur fertilité et de leur répartition géographique. D'une manière générale, on distingue plusieurs sortes de sols correspondant à peu près aux différentes unités morphologiques :

- Les sols faiblement ferralitiques de la terre de barre sont largement répartis dans les départements du sud et la partie méridionale du Zou. Sur le plan zonal, ils correspondent au plateau Adja, au plateau d'Allada, au Zou-Sud et à la palmeraie de Porto-Novo qui ont fait l'objet d'une intense exploitation dans le cadre économique du palmier à huile ;

- Les sols faiblement ferralitiques indurés sont localisés à Djougou ; ils s'appuient sur le massif de l'Atacora au nord et forment une bande nord-sud qui s'étend de Kouandé à Bassila le long de la frontière togolaise ;

- Les sols ferrugineux tropicaux sont les plus répandus avec plus de neuf millions d'hectares, soit 82% de la superficie totale du pays. C'est actuellement la zone à forte potentialité agricole couvrant le Zou-Nord, le Borgou-Sud, le Borgou-centre et le sud de l'Atacora ;

- Les sols sableux des cordons littoraux longent la côte sur une largeur de 2 à 5 km ;

- Les sols minéraux bruts, qui sont des sols peu évolués caractérisent le massif de

l'Atacora où l'érosion, très accentuée, constitue un important facteur de risque

d'insécurité alimentaire pour les populations qui y vivent.

Ces sols couvrent les sous-préfectures de Boukoumbé, Cobly, Tanguiéta, Natitingou et plus à l'est, Kouandé et la partie orientale de Kérou.

- Les sols hydromorphes se localisent dans le delta de l'Ouémé, en bordure du Niger, dans la Pendjari et dans les vallées du Mono et du Couffo. De bon niveau de fertilité chimique, ils présentent une texture lourde et une faible perméabilité qui les rendent difficiles à mettre en oeuvre ;

- Les vertisols ou terres noires qui sont des sols à argiles gonflantes. Ils se répartissent en vertisols hydromorphes et vertisols lithomorphes. Leur profil présente une structure particulière. On les retrouve dans le sud (dépression de la Lama) ;

- Les sols à mul qui sont les sols bruns eutrophes (à humus évolué); ils se localisent en bordure du Niger, de l'Alibori à Djougou et à Savalou.

27

3.2.3.2. Végétation

Le Bénin n'est pas un pays forestier comme certains pays côtiers voisins tels que le Nigeria, le Ghana et la Côte d'ivoire. Cependant, 65 % du territoire sont couverts par une végétation arbustive ou arborée, fortement altérée et dégradée. Seulement 200.000 ha peuvent être considérés comme des formations climatiques sur les 2,7 millions d'hectares (24 % de l'ensemble du territoire). La flore du Bénin est assez diversifiée. Mais, malheureusement le couvert forestier s'amenuise dangereusement d'année en année. Le pays regorge 2807 espèces de plantes (Akoègninou et al., 2006). La végétation se repartie en de divers types :

- Les galeries forestières

Les galeries forestières sont rencontrées sur tout le territoire national, le long des principaux cours d'eau (Ouémé, Mono, Couffo, Mékrou, Alibori, Sota, Pendjari) et leurs nombreux affluents. Elles couvrent une superficie de 272804 ha soit 2,37 % du territoire du pays.

Les espèces forestières rencontrées varient très peu des régions du Sud vers le Nord. Ce sont : Vitex spp., Ficus spp., Elaeis guineensis, Cola spp., Mitragyna inermis, Anogeissus leicarpus, Diospyros mespiliformis, Celtis intergrifolia, Khaya senegalensis, Syzizium guineensis (CENATEL, 2002).

- Les forêts denses sémi-décidues et décidues.

Elles couvrent une superficie de 120335 ha soit 1,05 %. Les formations de forêts denses se retrouvent soit en îlots très protégés sous forme de forêts sacrées, soit en plage plus ou moins grande au sein des formations de savanes et de forêts claires surtout dans les régions de Bassila et de Bori (N'dali). Parfois les forêts denses à Anogneisus ou à Inoberlinia sont rencontrées.

Les espèces végétales qui dominent les forêts denses sont : Isoberlina doka, Afzelia africana Kaya senegalensis, Anogeisus leicarpus, Pterocarpus erinaceus, Cola spp., Chloropho ra excelsa, Antiaris africana, Celtis spp. (CENATEL, 2002).

- Les forêts claires et savanes boisées

Les forêts claires et les savanes boisées se rencontrent sur l'ensemble du territoire national.
Elles sont particulièrement abondantes dans les régions Sud du Parc Pendjari des forêts
classées d'Alibori supérieur, Ouémé supérieur, Wari Maro, Monts Kouffé, Trois rivières et

28

dans les régions du Sud-Est Savè et de Binassi. Elles ont une superficie de 1931968 ha soit 16,83 % de la superficie du pays.

Les espèces forestières rencontrées sont Isoberlinia doka, Afzelia africana, Khaya senegalensis, Danielia oliveri, Anogeissus leiocarpus, Pterocarpus erinaceus (CENATEL, 2002).

- Les savanes arborées et arbustives et herbeuses.

Ce sont les formations végétales les plus rependues du pays et restent dominantes. Elles couvrent 4150488 ha soit 36,14 %.

Les espèces végétales rencontrées dans l'extrême Nord (Karimama et Malanville) sont dominées par Zyziphus mauritania, Combretum spp., Balamiten aezyptiaca, Acacia spp. etc. les autres espèces rencontrées sur le territoire sont Butyrospermum paradoxum, Parkia biglobosa, Danielia oliveri, Terminalia spp., Detarium microcarpum Pericopsis laxiflora, Burkea africana, Borasus aethiopum, Tamarindus indica (CENATEL, 2002).

- Les savanes arborées et arbustives saxicoles

Les savanes arborées et arbustives saxicoles sont des formations de savanes rencontrées sur les montagnes, les collines et même les affleurements rocheux. Elles sont abondantes dans les départements de l'Atacora et de la Donga, les régions de Sendé (Malanville) et de Dunkassa (Kalalé), Savalou, Lougou (Segbana) et Agbassa. Elles occupent une superficie de 220770 ha soit 1,92 % du territoire national.

Les espèces dominantes rencontrées sont : Burkea africana, Pterocarpus erinaceus, Detarium microcarpum, Afzelia africana,, Erythrophleum africana, Adansonia digitata (CENATEL, 2002).

- Les reliques de forêt et savane en zones saisonnièrement inondées

Elles sont rencontrées dans les vallées du Mono, de l'Ouémé, de la Pendjari et du Niger. Leur superficie est de 125003 ha soit 1,09 %.

Les espèces végétales rencontrées dans ces formations végétales sont : Mitragyna spp., Acacia sieberiana, Terminalia spp., Borasus aethéopium, Triplochiton scleroxylon, Acacia seyal, Balanites aegyptiaca, tamarindus india (CENATEL, 2002).

29

- Les savanes à emprise agricole

Elles couvrent une superficie de 1986613 ha soit 17,30 % et sont rencontrées sur l'ensemble du territoire.

Ce sont des zones d'aménagement récentes où l'on rencontre une mosaïque de cultures et de savanes. Elles font généralement suite aux mosaïques de cultures et de jachères.

Les espèces végétales rencontrées sont celles des formations de savane avec dans les champs des espèces utiles comme Parkia biglobosa, Butyrospermum paradoxum Tamarindus indica, Isoberlinia doka (CENATEL, 2002).

- Les formations marécageuses

Elles rassemblent les formations raphiales, les prairies, les forêts et savanes des zones marécageuses. Les formations marécageuses sont rencontrées dans les régions du sud du Bénin (basse vallée de l'Ouémé, plaine cotière, sud de la vallée du Couffo), etc. Elles couvrent 82799 ha soit 0,72 % du territoire.

Les espèces végétales rencontrées dans les formations marécageuses sont : Tipha australia, Raphia sp, Rizophora racemosa, Avicenia africana (CENATEL, 2002).

Par ailleurs, le Bénin renferme deux (2) parcs nationaux au Nord: PENDJARI (275.000 ha) et «w» (502.000ha). Ces parcs sont bordés de réserves cynégétiques qui font l'objet d'expériences de gestion participative. Malgré leurs statuts, les espaces protégés sont soumis à la concurrence agricole et pastorale ainsi qu'à la pression du braconnage et de l'exploitation des bois. D'après les travaux de plusieurs chercheurs Akoègninou et al. (2006); Adomou et al. (2006) Dansi et al. (2008b), les ressources phytogénétiques constituent les éléments majeurs des grands écosystèmes du pays, répartis suivant les différents domaines climatiques.

3.2.4. Zones agro écologiques

L'ensemble des conditions exposées ci-dessus a permis d'identifier sur le territoire de la République du Bénin, huit (8) zones agro écologiques regroupant chacune des communes subissant les mêmes contraintes physiques, biologiques et sociales et dans lesquelles les populations développent des stratégies adaptatives spécifiques.

30

Tableau 2: Mode de répartition des zones agro écologiques et leurs caractéristiques de base.

Zone

Communes
couvertes

Superficie
(km2)

Climat

La
pluviométrie
annuelle

Activités économiques
majeures des
populations
vulnérables

Zone I : Extrême Nord-

Bénin

Karimama et
Malanville

9.057

Soudano- sahélien à une seule saison de pluies.

700 à 900
mm/an

Culture de mil, sorgho,
coton, le maïs, le riz,
oignon, pomme de terre
et
les cultures maraîchères
le
long du fleuve Niger ;
Elevage bovin et
pêche

Zone II : Zone cotonnière du Nord- Bénin

Sègbana, Gogounou,
Banikoara, Kandi,
Kérou

20.930

Soudanien
avec une

saison
pluvieuse

800 à 1.200
mm/an

Culture de sorgho,
Maïs, igname, coton

Zone III : Zone vivrière

du Sud Borgou

N'Dali, Nikki,
Kalalé, Sinendé,
Pehunco,
Bembèrèkè et
Kouandé

23.442

Soudanien
avec une

saison
pluvieuse

900 à 1.300
mm/an

Culture d'igname, de
coton, de maïs et
d'anacarde

Zone IV : Zone Ouest Atacora

Cobly, Ouaké,
Boukoumbé,
Tanguiéta,
Natitingou, Djougou,
Toucountouna,
Copargo

16.936

Soudanien
tirant
beaucoup
plus vers le
sahérien

800 à 1.300
mm/an

Les plantes les plus
cultivées sont les
céréales au nord de la
zone, complétées par
l'igname dans la partie
Sud

Zone V : Zone cotonnière du Centre Bénin

Bassila, Parakou,
Tchaourou, Ouessè,
Bantè, Savè,
Glazoué, Kétou,
Djidja, Dassa et
Aplahoué
Savalou

32.163

Soudano-
guinéenne

à deux

saisons
pluvieuses
au Sud et

une au

1.100 à 1.400
mm/an

Céréales, tubercules et
légumineuses et coton
sont produits deux fois

au cours de l'année

31

 
 
 

Nord

 
 

Zone VI : Zone des terres

de barre

Abomey-Calavi,
Allada, Kpomassè,
Tori-Bossito, Zè,
Djakotomé, Dogbo,
Klouékanmey,
Houéyogbé ,
Toviklin,
Adjarra, Ifangni,
Missérété,
Avrankou, Porto-
Novo, Sakété,
Abomey,
Agbangnizoun,
Bohicon, Covè,
Zakpota et
Zagnanado

6.391

Soudano-
guinéen
avec deux

saisons
pluvieuses

800 à 1.200
mm/an à
l'Ouest et 1.000
à 1.400 mm/an
à l'Est

Maïs en tête de
rotation, manioc,
niébé et arachide sont
les principales
spéculations. Dans
cette zone le régime
des pluies est souvent
perturbé entraînant des
changements dans les
cycles de production
annuels

Zone VII : Zone de dépression

Adja-Ouèrè, Pobè,
Toffo, Lalo et
Zogbodomey

2.564

Soudano-
guinéen à

deux

saisons
pluvieuses
au Sud et

une au

Nord

1.100 à 1.400
mm/an

Maïs associé au
manioc, au niébé, à la
tomate, au piment, etc.
constituent la base du
système de production

Zone VIII :

Zone des pêcheries

Athiémé, de Grand-
Popo, de Bopa,
Comé, Lokossa,
Ouidah, So- Ava,
Sèmè-Podji,
Aguégués, Dangbo,
Adjohoun, Bonou,
Ouinhi et Cotonou

3.280

Soudano-
guinéen à
deux
saisons
pluvieuses

1.000 à 1.400
mm/an

Principalement la
pêche, ensuite le maïs
en tête de rotation, le
manioc, le niébé et les
cultures maraîchères.
La très faible
disponibilité des terres
y limite l'extension de
l'agriculture

Source : MEPN (2008).

La carte 2 présente le mode de répartition des zones agro-écologiques

32

3.3. Diversité ethnique

Le pays est divisé en 12 départements (carte 1) et habité par 29 groupes ethniques (Adam & Boco, 1993). Le Bénin peut être divisé du point de vue ethnique en trois parties : le sud, le centre et le nord.

Le sud qui est la partie la plus concentrée comporte dix groupes ethniques à savoir : Adja, Cotafon, Holly, Ouémègbé, Péda, Saxwè, Tori, Watchi, Xwla et Yorouba.

Le nord, la partie septentrionale du pays est partagé par quatorze groupes : Ani, Bariba, Berba, Foodo, Boko, Dendi, Ditamari, Gourmantché, Kotokoli, Lokpa, M'bermin, Natimba, Peulh et Wama. Le sud et le nord sont les parties les plus diversifiées et occupent une superficie importante.

Au centre on retrouve cinq groupes ethniques qui sont : Ifè, Fon, Idatcha, Mahi, Tchabè.

Dans la grande diversité des ethnies du Bénin, les plus importantes du point de vue population sont : Fon (24,2 % de la population du pays), Yorouba (8 %), Bariba (7,9 %), Goun (5,5 %), Ayizo (3,9 %), Nago (3 %), Guin (2,1 %) et Ditamari, (2 %).

33

Carte 2 : Zones agro climatiques du Bénin Source: PANA-BENIN/MEPN (2008)

34

Chapitre 4 : Matériel et Méthodes

4.1. Matériel

4.1.1. Matériel végétal

Le matériel végétal est constitué des échantillons des quatre espèces de légumes-feuilles à savoir : Acmella uliginosa, Ceratotheca sesamoides, Justicia tenella et Sesamum radiatum obtenus sur les marchés, jardins de case ou champs.

4.1.2. Matériel de terrain

Le matériel de terrain est constitué d'une carte ethnique et d'une carte administrative du Bénin, des photographies des quatre espèces de LFT et d'un questionnaire (Annexe 1). Il comporte des questions ouvertes et des questions fermées qui sont posées à l'enquêté et dont les réponses sont notées ou cochées sur la fiche par l'enquêteur.

Comme grands points de cette fiche d'enquête nous avons:

- L'identification de la localité (nom du village, arrondissement, commune) ; - L'indentification des ethnies constituant la population ;

- La nomenclature locale, l'utilisation, l'écologie, la diversité intra-spécifique et la taxonomie locale de chacune des quatre espèces.

4.1.3. Autres matériels

- Des enveloppes kaki pour la collecte des semences ;

- Des sachets de pépinière pour la collecte de jeunes plants ;

- Des coupe-coupes pour frayer les chemins dans les champs difficiles d'accès ; - Des étiquettes et des marqueurs pour la numérotation des échantillons.

4.2. Méthodes

Le travail a été conduit suivant trois axes :

- le premier est une recherche documentaire ;

- le deuxième est la phase de l'enquête proprement dite ;
- le troisième est la phase de dépouillement et d'analyse.

35

4.2.1. Recherche documentaire

Une recherche documentaire a été effectuée dans le but de cerner les contours de notre thème de recherche, de connaître les aspects du sujet déjà abordés, de faire un bilan des acquis dans le domaine et de réunir des données sur le milieu d'étude. Elle a consisté en une consultation des documents disponibles dans les bibliothèques et centre de documentation de la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) et de certaines institutions telles que l'Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE), du Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et de la Pêche (MAEP), de l'unité de recherche sur les ressources phytogénétiques de la Faculté des Sciences et Techniques (FAST), etc.

En plus des sources d'informations mentionnées plus haut, les documents en ligne sur internet ont été également exploités.

4.2.2. Phase d'enquête

La démarche méthodologique adoptée dans cette étude est basée sur des enquêtes ethnobotaniques complétées par des observations directes sur le terrain.

4.2.2.1. Choix des villages

Le choix des villages est basé sur deux critères afin d'aborder tous les concepts de notre recherche. Ce choix est basé sur :

- Les groupes ethniques du Bénin.

Les savoirs traditionnels et l'utilisation des légumes-feuilles traditionnels diffèrent d'une ethnie à une autre (Adjatin, 2006). De même, la consommation des légumes-feuilles traditionnels chez presque toutes les ethnies est un fait de l'héritage. Mais il existe des cas où l'habitude alimentaire est acquise par brassage culturel (Batawila, 2005).

- L'importance et la répartition des villages dans l'aire ethnique.

La diversité génétique retrouvée dans un milieu occupé par une ethnie est fonction de la ou des zones agro-écologiques qu'elle couvre (Adam et Boko, 1993).

Par aire ethnique, un à cinq villages ont été sélectionnés pour les enquêtes ethnobotaniques. Ainsi, un nombre total de 58 localités ont été visitées dans le cadre de notre recherche. Le tableau suivant montre les différentes ethnies enquêtées, les localités choisies pour l'enquête et la ou les zones agro-écologiques que couvre chaque ethnie.

36

Tableau 3 : Villages prospectés par aire ethnique et zones agro-écologiques correspondantes.

Aire

Nombre de

Villages

Zones agro-

ethnique

villages prospectés

 

écologiques

Ayizô

4

Kpanhoun, Sèdjè-Dénou, Koundokpoé, Agbôdjèdo

VI,

Ani

1

Bodi

V

Mahi

4

Agramèdodji, Lahotan, Agonli Houégbo, Kpankou

V

Ifê

2

Konkondji, Galata

V

Bariba

5

Badékparou, Kassakpéré, Toumè, Sinanwangourou, Sonoumon

III, V, II

Tchabè

1

Okounfo

V

Idatcha

2

Magoumi, Gomè Ifada

V

Nago

3

Konkondji, Ita-akadi, Ikpinlè

V, VI, VII

Ditamari

2

Koupagou (Boukoumbé) Pam-pam (PERMA)

IV,

Lamba

1

Korontière

IV

Lokpa

3

Kamadô, Foumbia, Borondy

IV

Foodo
Yaum

1

3

Sèmèrè,

Wassa, Bellefoungoun, Déwa

IV

Kotokoli

1

Akaradé

V

Peulh

1

Gaa Yakassu

III

Boko

1

Bensékou

II

Dendi

3

Gouroubéri, Monkasa, Djougou barrage

IV, I

Germa

1

Monkassa

I

Gindé

1

Nouagou

IV

Berba

2

Souomou Tiélé

IV

Wama

3

Tchakalakou, Cotiakou, Péporiyakou

IV

Ghoun

1

Zoungbomè

VI

Adja

2

Lokossouhoué, Djagbahoué

V

Mina

1

Lokossouhoué

V

Kotafon

1

Wèdèmè

VI

Sahouè

2

Nonvikôdji, Madémahoué

VIII

Natimba

1

Tayacou

IV

Mokolé

1

Koutakourkou

II

Wémè

2

Gboa, Dangbo

VIII

Holly

1

Odomèta

V

Fon

3

Folly, Kpankou, Agonli Houégbo

VI, V

37

4.2.2.2. Collecte des données

La collecte des données a été faite à travers des entretiens de groupe et des entretiens individuels. Elle est faite sur la base d'un questionnaire établi en s'inspirant du modèle utilisé dans le projet régional sur la biodiversité des légumes-feuilles traditionnels du type africain élaboré et exécuté par l'Institut International des Ressources phytogénétiques (Chweya et Eyzaguirre, 1999). Dans chaque village retenu, un choix préférentiel a été porté sur les femmes car se sont-elles qui s'occupent en majeur partie des activités liées aux légumes- feuilles traditionnels. Cependant, les hommes n'ont pas été exclus. Pour avoir des informations sur les savoirs traditionnels, nous avons essentiellement interrogé les personnes âgées. Dans chaque localité les organisations des femmes ou les Groupements Villageois (GV) ont été impliqués pour faciliter l'organisation des réunions et la collecte des données. Les données ont été collectées avec l'aide d'un interprète recruté dans chaque village. Dans la plupart des cas, ce sont les secrétaires de groupement villageois (GV) et les présidentes des associations de femmes qui ont servi de guide et d'interprète.

V' Enquête de groupe.

L'enquête ici a été des entretiens semi-structurés avec des groupes d'individus (hommes et femmes) dont la taille minimale est de huit (8) personnes. Plusiueurs groupes sont enquêntés par village pour la triangulation des informations. Ici, les personnes âgées sont préférées car elles ont de nombreuses connaissances sur les légumes-feuilles traditionnels, en l'occurrence sur les méthodes anciennes ou nouvelles de préparation, les vertus médicinales et si possible leurs origines.

A l'arrivée dans chaque village, par l'intermédiaire du délégué, du secrétaire ou président du GV, un rassemblement est organisé. L'assemblée est constituée en majorité de femmes et de personnes âgées.

Après le rassemblement, un exposé clair des objectifs de l'étude, avec la présentation des échantillons des quatre espèces de légumes-feuilles traditionnels disposés au sol et au milieu du cercle formé par le groupe, la phase de questionnaire commence. Sur chacune des quatre espèces et à l'aide du guide d'entretien, les informations suivantes sont collectées1 :

- Le ou les noms locaux et leur signalisation (si possible) ;

- Origine de l'espèce ;

1 Voir annexe 1pour le questionnaire

38

- Statut (sauvage, domestiqué ou cultivé, les deux) ;

- Ecologie (type de sol, climat etc.) ;

- Diversité morphologique intraspécifique ;

- Taxonomie locale. Critères d'indentification des variétés lorsqu'elles existent et leur fréquence ;

- Traits distinctifs des différentes variétés (s'il y a diversité) ;

- Mode de multiplication ;

- La culture (pratiques culturales) de la plante si elle est domestiquée ;

- Conservation post-récolte ;

- Vertus médicinales ;

- Importance culturelle ;

- Tabous et interdits.

y' Visites de terrain et des marchés

Pour que les interlocuteurs identifient les espèces, en plus des photos de ces espèces amenées sur le terrain, il faudrait avoir ces plantes en mains. C'est pour cette raison qu'à l'arrivée une visite du marché (si le jour est un jour du marché) de la localité est faite. Cette opportunité était saisie pour recueillir quelques informations sur ces plantes.

Les enquêtes ont été complétées par des observations directes suivies de discussions avec les paysans dans les jardins de case, les champs à proximité des maisons et dans les jachères où les LFT sont cultivés ou cueillis.

Afin de comparer les écotypes des espèces retrouvées dans chaque localité, des échantillons (des jeunes plants et semences) sont collectés sur le terrain et installés sur un site d'expérimentation à l'IITA.

4.2.3. Dépouillement de l'enquête

Le dépouillement s'est effectué manuellement avec la création d'une base de données dans le logiciel Excel. Cette base de données renferme les points de la fiche d'enquête. Certaines de ces données ont été codées pour faciliter leur saisie et leur analyse.

39

4.2.4. Analyse des données

Les données collectées sont essentiellement qualitatives. Elles sont analysées par village, par espèce et ensuite par groupe ethnique à l'aide de la statistique descriptive. Les résultats sont présentés sous forme de tableaux et de graphiques construits avec le logiciel Excel.

Afin de voir la répartition des espèces, des cartes de répartition et de consommation de chacune des espèces ont été réalisées avec le logiciel ArcView GIS 3.3. Les cartes ont été réalisées à l'aide des informations recueillies sur le terrain complétées par celles obtenues par Dansi et al. (2008a) et celles de l'herbier national. Les différentes cartes obtenues ont été superposées aves les cartes climatique, pédologique, agro-climatologique et de végétation du Bénin afin d'en déduire l'écologie des espèces1. La cohérence des informations relatives aux savoirs traditionnels a été vérifiée selon la technique de confrontation des données de EL RHAFFARI et al. (2002). Une information sera considérée comme cohérente lorsqu'elle est rapportée au moins deux fois dans deux localités différentes de la même ethnie et par des informateurs différents. Elle sera dite divergente si des discordances sont notées.

1 Les cartes supperposées sont toutes à la même échelle

40

Chapitre 5 : Résultats et discussions

5.1. Nomenclature locale des espèces

Les paysans classent traditionnellement, nomment et groupent les espèces des plantes qu'ils utilisent par rapport à l'introduction, l'écologie, la morphologie, et les traits technologiques (Dansi et al., 2008b). Les noms vernaculaires des quatre LFT varient d'une ethnie à une autre. Chaque ethnie dispose d'une série de noms qui permet de désigner les quatre espèces de légumes-feuilles traditionnels qui ont fait l'objet de notre étude.

Pour les quatre LFT, un nombre total de cent cinq (105) noms locaux a été recensé chez trente un (31) groupes ethniques enquêtés. Sesamum radiatum vient en tête comme espèce ayant une grande diversité de noms locaux avec trente sept (37) noms locaux, suivi de Ceratotheca sesamoides avec trente cinq noms (35) et Justicia tenella dix huit (18). Acmella uliginosa est en dernière position avec quinze (15) noms vernaculaires (voir Annexes 2, 3, 4 et 5).

5.1.1. Eléments de nomenclature

La nomenclature locale quelle que soit l'ethnie se base sur des éléments. Parfois, des noms sont donnés à la plante sans rapport avec les éléments usuels. Les éléments de nomenclature sont pour la plupart : le goût, la morphologie, la provenance, l`aspect de la sauce, l'habitat naturel, le statut de l'espèce, la couleur des feuilles et autres.

5.1.1.1. Acmella uliginosa

Pour cette espèce, on note seulement deux éléments de nomenclature qui sont : le goût et l'origine de l'espèce. Le goût est l'élément le plus utilisé, en l'occurrence le goût piquant de la feuille comme les racines de l'espèce Fagara zanthoxyloides. Environ 73,33 % des noms locaux de Acmella uliginosa recensés sont en rapport avec l'élément goût (figure 1). Dans certaines ethnies, le nom local de Fagara zanthoxyloides lui est attribué tout simplement. C'est l'exemple de l'ethnie Foodo où le nom Kouloumawou désigne les deux espèces. Chez d'autres, le nom de l'espèce Fagara zanthoxyloides est accompagné d'un qualificatif pour designer la ressemblance du goût, c'est l'exemple de l'ethnie Berba où on a le nom Bourdiérikè. La décomposition de ce nom local donne Bourbou qui est le nom local de Fagara zanthoxyloides ; Diérikè qui veut dire piquant. Le nom local complet signifie alors ??piquant comme Fagara zanthoxyloides».

41

adjectif pour désigner le caractère « piquant ou la

l'ethnie Wama ou

donne ?? Yori» qui

Environ 26,67 % des noms locaux sont en rapport avec le second caractère qui est la provenance (figure 1). Cet él ément est utilisé pour désigner la provenance de la plante. La provenance est souvent accompagnée d'un ressemblance à l'espèce Fagara zanthoxyloides. C'est l'exemple de Acmella uliginosa est appelé Yoritampoobou. La décomposition de ce nom veut dire Yoruba et ??Tampoobou» qui est le nom local de Fagara zanthoxyloides. Donc le nom local veut dire Fagara zanthoxyloides des Yaruba. C'est aussi l'exemple de l'ethnie Bariba où il est appelé Yowaboum'kpé. La décomposition donne Youwabou qui est l'ethnie Ditamari et kpé qui veut dire «sauce». Yowaboum'kpé signifie donc la sauce des Ditamari. Voir annexe 2 pour les noms locaux d'Acmella uligin osa

%

0

00

0

26,67

73,33

Goût

Proven ance Habitat Aspect Couleu r

Morphologie Statut

Autres

Noms- inexpliqués

Figure 1: Proportion liginosa

u

des éléments utilisés

dans la nomenclature

locale de

Acmella

5.1.1.2. Ceratotheca sesamoides

Une gamme variée d'élément est utilisée dans la nomenclature locale de cette espèce (Figure 2). L'aspect de la sauce aux feuilles de Ceratotheca sesamoides est l'élément le plus utilisé en l'occurrence le caractère gluant. Cinquante et un virgule quarante deux pour cent (51,42 %) des noms sont en rapport avec cet élément. Chez certaines ethnies, elle est accompagnée d'un adjectif décrivant la morphologie ou l'habitat de la plante. C'est deux éléments viennent en troisième position avec un pourcentage de 5,71 % chacun. L'élément « morphologie » est en

relation avec le caractère rempant de la plante. Le nom donné à la plante en kotokoli illustre

42

Thèse p our l'obtention du diplôm e d'IngénieurAgronom e

bien cela. Le nom local, Nouzoti-adénin par lequel la population appelle l 'espèce signifie : le gluant rempant (Nouzoti : rempant; Adénin : gluant). Le critère habitat e st en relation avec l'écologie de la plante. Comme exemple nous avon s le nom local : Kpèn'dihanglan'gou qui veut dire «le gluant des cuirasse« donné par l'ethnie Gam-gam à l'espèce.

nomenc

L'élément «statut» est aussi utilisé pour cette espèce et ceci en comparaison avec Sesamum radiatum. L'un est cultivé et l'autre sauvage dans la majorité des groupes Ethniques. Cet élément est utilisé dans 20 % des noms locaux recensés pour l'espèce. ?? Taalèhounnoum» est le nom utilisé par le groupe ethnique Lopka et qui veut dire : le gluant de la brousse (Taalè : brousse ; Hounnoum : gluant) est un exemple illustratif. Un élément aussi utilisé pour la lature locale de l'espè ce est l'élément ??couleur de la feuille». Comme exemple, nous avons le nom local en Berba ?? Toohounpoua qui veut dire : le gluant blanc. Voir annexe 3 pour les noms locaux de Cera totheca sesamoides.

Goût Provenance

Habitat Aspect Couleur Morphologie Statut

Autres

Noms- inexpliqués

%

5,71

2,86

5,71

0 0

11,43

2,86

20

51,42

Figure 2: Proportion des élément s utilisés dan s la nomenclature loc ale de Cera totheca s esamoides

5.1.1.3. Justicia tenella

L`élé ment ??goût» se trouve ici l'élément le plus utilisé dans la nomenclature locale de Justicia tenella chez les ethnies enquêté es (Figure 3). Il est utilisé pour vingt 22,22 % des noms obtenus pour l'espèce. Le caractère goût ici est en rapport avec l'aspect succulent de la sauce à base de la feuille de Justicia tenella. Comme exemple, nous avons le nom Kourôkountonnou donné par plusieurs ethnies (Bariba, Boh, Peulh) à la plante et qui

signifie : «La femme n'est pas un homme ». Comme pour dire que les femmes ne sont pas

43

Thèse p our l'obtention du diplôm e d'IngénieurAgronom e

sérieuses. Ce nom lui aurait été donné parce que, les femmes après avoir préparé la sauce, d'habitude mangeraient toute la sauce avant l'arrivée de leur mari. Le nom Dimounihountchoro utilisé par le groupe ethnique Wama qui veut dire « mange et ne donne pas à mon mari » est toujours en rapport avec le goût parce que parait-il que quand une femme prépare la sauce et donne cette sauce à un homme, il la trouve tellement douce que l'homme finit par la prendre en mariage.

Le second élément utilisé est la provenance. Seize virgule soixante sept pour cent (16,67 %) des noms obtenus pour l'espèce sont en rapport avec cet élément. Comme exemple nous avons le nom ??saligaman» en sahouè qui veut dire : le légume des Ahoussa (Saliga : ahoussa; man : légume). On a ensuite les éléments habitat, couleur et morphologie de la plante. Voir annexe 4 pour les noms locaux de Justicia tenella.

%

11,11 0 11,11

5,56

11,11

0

22,22

22,22

16,

67

Goût

Provenance

Habitat Aspect Couleur Morphologie

Statut Autres Noms-inexpliqués

Figure 3: Proportion des éléments utilisés dans la nomenclature locale de Justicia tenella

5.1.1.4. Sesamum radiatum

Essentiellement trois éléments sont utilisés dans la nomenclature locale du faux sésame (Figure 4). Le caractère ??aspect gluant de la sauce» vient en première position avec un pourcentage de 35,14 %. Ensuite, 21,64 % des noms locaux donnés à Sesamum radiatum sont à la base de l'élément ??provenance de la plante». Des fois, les deux éléments sont combinés. Tankantoohoun veut dire en Berba le gluant des Wama (Tankanba :Wama; Toohoun :gluant). Le statut (cultivé ou sauvage) de l'espèce dans le groupe ethnique est aussi utilisé :

??Nôbôtaman»donné par le groupe ethnique Wama qui veut dire : le gluant qu'on cultive

44

Thèse p our l'obtention du diplôm e d'IngénieurAgronom e

(B ôta : cultivé ; Nôma : gluant), donc dans cette aire ethnique Sesamum radiatum est cultivé. Voir annexe 5 pour les noms locaux de Sesamum radiatum.

Goût

Provenance

Habitat

Aspect

Couleur

Morpholog ie

Statut

Autres Noms-inexpliqués

%

13,52

00

0

24,32

21,62

5,4

35,14

0

Figure 4: Proportion des éléments utilisés dans la nomenclature locale de S esamum r adia tum

5.1.2. L es noms inexpliqués

est difficile de savoir la signification des noms à moins qu'ils plante ou un aspect explicite comme les aspects cités plus haut 5). Les noms locaux des espèces sont simplement adoptés et

liquée pour

aux plant es est inexples quatre espèces

La signification de certains noms donnés de LFT. Selon les paysans, il indiquent la provenance de la (voir le s Annexes 2, 3, 4 et maintenus de génération en génération et aussi de communauté s en commu nautés au cours de la dissémination de l'espèce. Dansi et al. (2008b) sont parvenus à de telle conclusion dans l'étude de la biodiversité des LFT au Bénin.

Aucun des noms locaux donnés à Acmella uliginosa n'est inexplicable. Cela s'explique par le fait que l'aspect piquant des feuilles de l'espèce est très remarquable et cet aspect est facilement utilisé pour nommer l'espèce. Il y a aussi la provenance de l'espèce qui est utilisée dans la formation des noms donnés à l'espèce. De même, certains des noms locaux des autres espèces sont inexplicables. Environ 22,22% pour Justicia tenella, 11,43% pour Ceratotheca sesamoides 24,32 % pour Sesamum radiatum (voir figures 2, 3 et 4). Cela s'explique par le fait que les espèce s ont été introduites dans le milieu sans changement d'appellation ou que les noms donnés à ces légumes sont exogènes au milieu. Des situations analogues sont

45

Thèse p our l'obtention du diplôm e d'IngénieurAgronom e

constatées par Dansi et al. (2008b) pour les LFT au Bénin, le riz (Appa Rao et al., 2002) et pour le sorgho (Mekbib, 2007).

5.1.3. La synonymie : Les noms synonymes

Toutes les quatre espèces étudiées ont plusieurs noms (Annexes 2, 3, 4 et 5). Les noms varient d'une ethnie à une autre. Ainsi, Justicia tenella est appelé Gnonwonko en Bariba et Kpissebaha en Yaum, Sesamum radiatum Agbôhoun en Ayizô et Gooloo en Tchabè. Il en est de même pour les deux autres espèces de LFT.

On note aussi une variation de noms au sein du groupe ethnique pour la même espèce. C'est le cas des Bariba qui appellent Ceratotheca sesamoides Wari, Wôri ou Warigbégui. Justicia tenella est appelé Tipêwadoanti, Tinoukounti et Tikounsôôti en Ditamari. Des changements d'appellation des mêmes espèces sont enregistrés par Dansi et al. (2008a, 2008b, 2008c, 1999, 1997) sur les légumes LFT et les ignames au Bénin. Les mêmes constats sont aussi faits sur le fonio (Adoukonou-Sagbadja et al., 2006). C'est un phénomène qui ne permet pas d'apprécier efficacement la diversité génétique des LFT.

5.1.4. L'homonymie : Différentes espèces appelées par le même nom

Parfois, on constate que plusieurs espèces sont appelées par le même nom. Cela s'observe chez Sesamum radiatum et Ceratotheca sesamoides qui sont deux espèces apparentées. Les deux espèces sont appelées par exemple Agbô en Mahi. Cela est dû à plusieurs raisons : l'usage des deux espèces est presque le même, les deux espèces se ressemblent morphologiquement1. Ces mêmes faits sont constatés par Dansi et al. (2008b).

5.1.5. Même nom utilisé pour la même espèce à travers différentes ethnies

Pour les cinquante huit (58) localités visitées, trente sept (37) noms ont été recensés pour Sesamum radiatum, or il est présent dans plus de cinquante (50) localités. Cela implique une utilisation du même nom local par plusieurs groupes ethniques (Annexes 2, 3, 4 et 5). Comme exemple nous avons le nom local «Agbô« utilisé par les ethnies : Fon, Mahi, Wémè, sahouè, Kotafon et Goun pour désigner Sesamum radiatum. Nous avons aussi le nom local «Dossi« utilisé par les Bariba et les Mokolé pour la même espèce (Sesamum radiatum). Cela s'observe aussi au niveau des autres espèces. Ainsi Justicia tenella est appelé Djagou-djagou par les

1 Les deux espèces sont apparentées : elles sont toutes deux de la même famille, la famille des Pedaliaceae.

46

ethnies : Idatcha, Ifê et Tchabè ; Acmella uliginosa est appelé kalwôou par les Lokpa et les Lamba. Ceratotheca sesamoides est appelé Koummankoun en Ifê et Nagot. Le nom local «Agbô« est le nom le plus utilisé. Six ethnies font référence à ce nom pour designer l'espèce (Sesamum radiatum), c'est toute la partie sud du pays qui connaît l'espèce sous ce nom.

5.1.7. Les noms déformés.

Certains noms obtenus lors de notre enquête ont des prononciations qui se ressemblent, cela est dû à une déformation du nom original. Ainsi, nous avons les noms locaux : Agbô, Agbon, Agbôè, Agbôhoun et Agbôtè-té utilisés par différentes ethnies pour se référer au Sesamum radiatum (Annexe 5). Dans ce champ sémantique, la racine se trouve au niveau de Agbô car ce nom est utilisé par un nombre plus élevé d'ethnies. Nous avons aussi les noms : Dossi, Dossé, Dohi, Dossila, Dossi guia et Dossiihô utilisés pour désigner la même espèce (Sesamum radiatum). La racine ici est Dossi car ce nom est également plus utilisé (plus connu). De même, Woriihô, Warigué, Warigbégui, Wôri et Wari sont utilisés pour faire référence à Ceratotheca sesamoides. Certains noms déformés se trouvent en annexe 3

5.1.8. Utilisation de l'aspect ??Nombre»dans la nomenclature locale : Singulier et

pluriel

Parfois, le nom du légume-feuille traditionnel est fonction de sa quantité. Ce phénomène s'observe chez l'ethnie Gnidé. Acmella uliginosa en Gnidé a différents noms selon la quantité, il est appelé «Oubouhonou« quand il s'agit d'une petite quantité et Ibouhou dans le cas contraire. En Gnidé toujours, Koussolamsôgou désigne une petite quantité de Sesamum radiatum et Tissalômsôté le contraire. Le même phénomène a été observé par Dansi et al. (2008a), chez l'ethnie M'bermin où un tas d'Acmella uliginosa est appelé ibouoni et quelques feuilles de la plante oubouonou.

5.2. Diversité intraspécifique et Taxonomie locale

5.2.1. Diversité intraspécifique

Les résultats de l'enquête ont montré qu'il n'existe pas une grande diversité intraspécifique chez les espèces de légumes-feuilles traditionnels concernés par cette étude. Dans toutes les zones où Acmella Uliginosa a été retrouvé il n'existe qu'une seule variété de l'espèce. Par contre, chez les trois autres espèces (Ceratotheca sesamoides, Sesamum radiatum et Justicia tenella) on a noté dans certaines zones l'existence de deux variétés. Le tableau 4 présente par

47

espèce de LFT, les localités où existe une diversité intraspécifique, le nombre de variétés, les noms locaux et les traits distinctifs des variétés.

D'après les résultats consignés dans le tableau n°4, il ressort qu'il existe deux variétés de Justicia tenella. Les échantillons récoltés et installés sur le site de l'IITA1 ont permis de distinguer morphologiquement deux variétés:

- Une variété ayant des feuilles plus petites et lancéolées (voir photo 5)

- Une deuxième variété ayant des feuilles plus grandes et un peu plus arrondies (voir photo 6).

Photo 5: Un pied de Justicia tenella : Photo 6: Un pied de Justicia tenella:

Variété à feuilles lancéolées Variété à feuilles plus arrondies

Il nous a été confirmé à Korontière dans la commune de Boukoumbé, l'existence d'une variété à tige rouge de Ceratotheca sesamoides. Cette variété n'est pas consommée par les populations car disent-elles, cette variété est une variété ??malade». Les photos 7 et 8 montrent bien la différence de couleur des tiges entre la variété dite ??malade» et la seconde variété.

1 IITA : International Institute of Tropical Agriculture

48

Photo 7: Un pied de Ceratotheca sesamoides : Photo 8: Un pied de Ceratotheca

Variété à tige rouge sesamoides : Variété tige blanche

Une caractérisation moléculaire des différentes accessions des espèces est donc nécessaire pour confirmer ou infirmer les propos des paysans et la différence morphologique constatée après culture des échantillons ramenés du terrain.

5.2.2. La taxonomie locale

La taxonomie locale s'occupe de la nomenclature intraspécifique. Elle est donc pratiquée quand on note une diversité intraspécifique.

Dans le cas de cette étude une taxonomie locale est observée au niveau des espèces Justicia tenella, Sesamum radiatum et Ceratotheca sesamoides. Les paysans pour les différentes variétés, ajoutent au nom local de l'espèce un adjectif qui indique la différence entre les variétés. Cette différence peut être du point de vue morphologique, forme, épaisseur ou couleur des feuilles, statut ou tout autre mot pouvant différencier les variétés. Dans la région de Galata où nous avons rencontré deux variétés de Justicia tenella, les paysans distinguent les deux variétés en ajoutant au nom de l'espèce «Djagou-djagou« l'adjectif «Akô« qui veut dire mâle. Le mâle ici est le sauvage et a les feuilles plus épaisses et plus foncées que la variété cultivée. Il en n'est de même chez les Bariba de N'Dali qui distinguent kourôkountonnou et kourôkountonnou gbéga et gbéga qui veut dire sauvage.

Les variétés de Ceratotheca sesamoides sont différenciées notamment par un adjectif qui
indique la différence de forme ou de couleur. Ainsi chez les Foodo de Sèmèrè nous avons

49

kassankpokpo et kassankpokpo onlè (onlè veut dire érigé), donc ici il y a la variété rampante et la variété en érigée.

Tableau 4 : Diversité intraspécifique des espèces et les noms locaux des variétés.

Localités (Ethnie)

Nombre de

variétés

Noms locaux

Traits distinctifs

Justicia tenella

Galata (Ifê)

2

- Djagou-djagou

- Djagou-djagou Akô

Le mâle (Akô= mâle) a les feuilles plus petites et plus foncées

Badékparou (Bariba) Kassakpéré

(Bariba)

2

-kourôkountonnou -

kourôkountonnou Douabou

Le mâle (Douabou= mâle) est poilu et les tiges sont plus fines

Toumè (Bariba) Sonoumon

(Bariba)

2

kourôkountonnou et

kourôkountonnou gbéga=

sauvage

Le sauvage (Gbéga=sauvage) a les

feuilles plus foncées et plus petites

Péporiyakou (Wama)

2

-Mountoun Coumborisari -

Mountoun

Le mâle (Coumborisari= mâle) a les feuilles plus foncées, lancéolées

Pam-pam (Ditamari)

2

-Tikounsôôti -

Dikpasôôti=sauce de la brousse

Les feuilles de Dikpasôôti sont plus foncées

Ceratotheca sesamoides

Korontière (Lamba)

2

Même nom pour les deux : Asso wourou

Une variété a un port rempant et l'autre un port érigé

Sèmèrè (Foodo)

2

-kassankpokpo -

kassankpokpo onlè:

Une variété érigée (onlè= touffe) et

l'autre rempant

Wassa (Yaum)

2

Même nom pour les deux : Nôgô

Une variété a un port rempant et l'autre un port érigé

Sonoumon (Bariba)

2

Même nom pour les deux :

Warigué ou Gnankassoun'wari

Une variété a un port rempant et l'autre un port érigé

Bodi (Ani)

2

Même nom pour les deux :

Goufounin

Une variété a un port rempant et l'autre un port érigé

Koutakourkou (Mokolé)

2

Même nom pour les deux : Issé

Une variété a un port rempant et l'autre un port érigé

Monkassa (Dendi)

2

Même nom pour les deux :

Yoodo ou Féiyoutô

Une variété a un port rempant et l'autre un port érigé

Nouagou (Gam-

gam)

2

-Kouhampiégou -

Hakoulahoungou

Kouhampiégou : érigé

Hakoulahoungou : rempant

50

Souomou (Berba)

2

-Toopouôguè -

Toossibouhoun

Toopouôguè : érigé Toossibouhoun :

rempant

Péporiyakou (Wama)

2

-Nonpodé -Taanonman

Taanonman : tige blanche et feuilles plus larges

Nonpodé : tige foncée et feuille plus petites

Sesamum radiatum

Sèmèrè (Foodo)

2

-Koumalo éguélissè -

Djidja-koumolo

Koumalo éguélissè : érigé Djidja-

koumolo : rempant:

Akaradé (Kotokoli)

2

Les deux ont même nom : Djom- djom ou N'zoticoudouté

Une variété érigée et l'autre rempant

Gouroubéri (Dendi)

2

Les deux ont même nom :

Anansara-foïto

Une variété érigée et l'autre rempant

Djagbahoué (Adja)

2

-Agbon assitô (femelle) -Agbon assoutô (mâle)

La femelle a les feuilles plus larges

Djougou barrage

(Dendi)

2

Les deux ont même nom :

Féiyôtô

Une à les feuilles plus large et plus foncées

Source : Données de l'enquête Août à Septembre 2008

5.3. Origine des espèces

Toutes les espèces sont d'origine africaine sauf Acmella uliginosa qui est originaire du Brésil et du Pérou (Bedigan et Adetula 2004). L'espèce a été probablement introduite dans les îles de l'océan Indien par les Portugais, elle aurait été ensuite diffusée en Afrique par des ouvriers indiens, lorsque ceux-ci sont venus participer à la construction des chemins de fer vers 1900 (Bosch, 2004). Au Bénin, elle aurait été introduite à partir du Nord-Togo et du Nord-Nigeria. L'ethnie Ditamari est l'une des ethnies ayant contribué à son introduction, d'après le dit des paysans. Certains noms locaux de l'espèce indiquent sa provenance : les Bariba l'appellent : Yowaboum'kpé qui veut dire le piment des Ditamari et les Wama, Yoritampoobou ce qui signifie Fagara zanthoxyloides des Yoruba, etc.

Sesamum radiatum est d'origine africaine. L'origine de l'espèce est inconnue dans les groupes ethniques enquêtés. Il en est de même pour Ceratotheca sesamoides qui est d'ailleurs à l'état sauvage dans tous les endroits où il est retrouvé. Justicia tenella est originaire de l'Afrique. On le retrouve à l'état sauvage et aussi cultivé en Afrique de l'Ouest (Denton, 2004). Elle aurait été introduite au Bénin à partir du Togo précisément dans la partie nord de ce pays. L'ethnie Ahoussa est l'une des premières ethnies ayant pris connaissance de la plante. C'est à partir du nord que l'espèce a commencé par se répandre dans le pays ; certains

51

noms locaux de l'espèce confirment cela. Il s'agit par exemple du nom sahouè «Saligaman« qui signifie : le légume des Ahoussa.

5.4. Domestication et Statut des espèces dans les différents groupes ethniques du Bénin

5.4.1. Domestication des LFT

La domestication est un savoir-faire des communautés rurales qui permet d'apprivoiser et de cultiver des espèces sauvages utiles. Une fois cultivées, ces espèces sont constamment disponibles et utilisées de façon durable (Adjatin, 2006). L'enquête a permis de constater que les populations ont commencé par domestiquer certains de ces LFT. C'est le cas d'Acmella uliginosa qui est une espèce domestiquée dans tous les endroits il est retrouvé essentiellement chez les Wama et les Ditamari.

Les espèces domestiquées : Acmella uliginosa, Sesamum radiatum et Justicia tenella sont cultivés dans les jardins de case sans soins particuliers. Les jardins de case encore appelés jardins familiaux représentent un modèle traditionnel de conservation des ressources phytogénétiques (Midmore et al., 1991 ; Bennett-Lartey et al., 2002). Sesamum radiatum et Justicia tenella dans certaines zones sont cultivés dans les champs en association avec d'autres cultures. Cela s'observe surtout au centre du pays chez les Ifê, Tchabê et Idatcha.

5.4.2. Statut des LFT

Le statut des espèces varie d'un groupe ethnique à un autre et en fonction des zones agroécologiques. Certaines espèces sont retrouvées à l'état sauvage et d'autres à l'état cultivé ; parfois le statut d'une même espèce change d'une région à une autre.

D'autres espèces sont retrouvées sous une seule forme sur toute l'étendue du territoire ; Acmella uliginosa en est une. Il est retrouvé sous la forme cultivée dans toutes les localités enquêtées. Cela peut s'expliquer par le fait que l'espèce a été récemment introduite dans le pays. Ceratotheca sesamoides est la deuxième espèce retrouvée sous une seule forme. Il est à l'état sauvage dans les localités où il est trouvé et ceci parce que l'espèce est autochtone au Bénin et ne fait pas encore l'objet de culture intensive. Le seul endroit où il est cultivé (Aglamèdodji dans la commune de Savalou), il nous a été rapporté qu'il a été introduit récemment dans la localité. Ce milieu n'étant pas son milieu naturel, sa culture s'avère donc nécessaire pour son maintien.

52

Les autres espèces Sesamum radiatum et Justicia tenella sont soit sauvages soit cultivées dans des proportions différentes dans les milieux (figure 5). Justicia tenella est cultivé dans 86% des milieux où il a été retrouvé. Le milieu dans lequel il est à l'état sauvage est la zone agroécologique V1. Sesamum radiatum est une espèce cultivée au nord et dans la partie sud- ouest du pays. Sa forme sauvage est essentiellement retrouvée dans la partie sud du pays. Les milieux dans lesquels ces deux espèces sont retrouvées sous les deux formes, nous y constatons l'existence d'une diversité intraspécifique. Comme exemple, nous avons le village Péporiyakou où Justicia tenella est cultivé et sauvage. La forme sauvage ici est la forme mâle.

Sesamum
radiatum

Ceratotheca
sesamoides

Acmella
uliginosa

Espèces

Justicia
tenella

100,00

90,00

80,00

70,00

60,00

50,00

40,00

30,00

20,00

10,00

-

Cultivé Sauvage

Figure 5: statut des quatre LFT

5.5. Tabous, interdits et traits indésirables

Certains tabous et interdits ont été recensés au cours de notre enquête. Ces tabous et interdits concernent surtout Ceratotheca sesamoides et Sesamum radiatum. Acmella uliginosa et Justicia tenella sont deux espèces qui n'ont pratiquement pas d'interdits ou tabous. Ce sont également des espèces qui sont très appréciées par les populations, elles n'ont donc pratiquement pas de traits indésirables. Cela s'explique par le fait que la sauce à base des feuilles de Justicia tenella est très succulente et celle à base de Acmella uliginosa est médicinale.

Par ailleurs, la sauce de Ceratotheca sesamoides ou de Sesamum radiatum donne le vertige à certaines personnes. Pour certains Fon et Mahi, la sauce de Sesamum radiatum n'est pas trop consommée à cause de son odeur légèrement répugnante. Pour ces mêmes ethnies, ce légume est interdit aux adeptes de vodoun. Or, cette population renferme une proportion très élevée

1 Zone agroécologique V : Zone cotonnière du centre Bénin

53

d'adeptes de vodoun entraînant de ce fait un bas niveau de consommation de ce légume dans la zone. Ce légume est interdit dans certains groupes ethniques comme : Kotafon et Sahouè. Ceratotheca sesamoides est une plante qui au nord est interdite aux personnes qui ont des pouvoirs surnaturels. Selon les vieux, les feuilles réduiraient la puissance des pouvoirs occultes. Sa consommation est aussi interdite aux chasseurs car elles les rendraient maladroits en réduisant leur acuité visuelle. La sauce de Ceratotheca sesamoides est aussi une sauce qui n'est pas conseillée aux personnes qui ont des problèmes d'estomac ou qui sont sous traitement. C'est un légume qui est aussi interdit aux adeptes de fétiches (Sakpata, Hèviosso, etc.) et il ne se prépare pas avec de la viande fraîche.

5.6. Stratégie de conservation et mode de production

Pour disposer des légumes toute l'année, les paysans procèdent à la conservation d'une manière ou d'une autre des légumes-feuilles traditionnels. Le mode de conservation varie d'une espèce à une autre.

Pour Acmella uliginosa et Justicia tenella qui sont des espèces se reproduisant par graines ou par multiplication végétative, les paysans pratiquent plusieurs modes de production de feuilles : la production à partir des jeunes plantes issues de semis direct des graines en pépinière et celle venant des jeunes pieds issus du démariage ou du bouturage. Le développement de rejets à partir des pieds coupés est aussi une source de production de feuilles. Sesamum radiatum est une plante qui se multiplie uniquement par graines la production des feuilles est faite à partir des jeunes plantes issues de semis direct des graines en pépinière et le développement des rejets à partir des pieds coupés. En ce qui concerne Ceratotheca sesamoides, une production est assurée à travers la récolte des feuilles dans la brousse. L'espèce se reproduit par graines. Les souches aussi reprennent après la première pluie même s'il y a passage d'un feu de brousse. Cela fait que les feuilles de Ceratotheca sesamoides sont disponibles toute l'année. Ses feuilles sont consommées en période de soudure (en saison sèche).

Les graines des espèces cultivées sont conservées pour assurer la multiplication de l'espèce en saison pluvieuse. Ces graines sont conservées soit dans des calebasses soit dans des gourdes, soit attachées dans des morceaux de tissus, soit sur les plantes coupées et attachés aux bois de charpente de la cuisine. Il a été rapporté que les calebasses et les gourdes sont en train d'être abandonnées en faveur des sachets.

54

Par ailleurs, on note une particularité de conservation des graines de Justicia tenella, vu la petitesse des graines, les paysans conservent in situ les graines sur les tiges. Les graines sont laissées sur des pieds in situ, s'éclatent et germent après les premières pluies.

5.7. Utilisation des légumes-feuilles traditionnels

5 .7.1. Utilisation alimentaire

C'est la première utilisation des légumes-feuilles traditionnels. Le mode de préparation varie selon l'espèce de LFT et parfois selon l'ethnie. Ceratotheca sesamoides et Sesamum radiatum ont les mêmes modes de préparation. De jeunes feuilles (en quantité suffisante) débarrassées des pétioles sont découpées en petites tranches et, sans pré-cuisson, sont directement versées dans l'eau (additionnée d'un peu de potasse) avec les condiments nécessaires pour être cuites sous un feu doux et en faire une sauce. Les feuilles de Sesamum radiatum ne sont pas lavées avant cuisson. Le lavage diminue l'aspect gluant de la sauce ont, rapporté les paysans. Quelque fois, une poudre issue des feuilles des deux espèces séchées et broyées (pour les besoins de la conservation) est ajoutée à une eau bouillante et assaisonnée pour obtenir une sauce. Cette poudre peut être aussi ajoutée à une sauce préparée et déjà cuite, même déjà enlevée du feu. C'est ce dernier mode de cuisson qui est à la base des noms locaux données à l'espèce Ceratotheca sesamoides par les ethnies Ifê et Dendi qui veut dire : la sauce qu'on prépare par terre.1 La sauce à base des feuilles de Ceratotheca sesamoides est consommée en période de non disponibilité des feuilles Sesamum radiatum. La sauce à base des feuilles Sesamum radiatum est donc plus préférée que la sauce à base des feuilles Ceratotheca sesamoides.

La préparation de Acmella uliginosa nécessite une pré-cuisson des feuilles. Des jeunes feuilles sont donc débarrassées des pétioles, découpées en de petites tranches et pré-cuites dans de l'eau. Une fois cuites, les feuilles sont pressées entre les paumes de la main pour en faire des boules. L'eau de cuisson est alors éliminée. Cette pré-cuisson permet d'éliminer les substances toxiques et de diminuer l'aspect piquant des feuilles. Les feuilles pré-cuites sont ensuite introduites dans une sauce.

La préparation de Justicia tenella nécessite une rapide pré-cuisson ou non. Les feuilles ne tardent pas sur le feu. Les feuilles pré-cuites ou non sont donc introduites dans une sauce. C'est à cause de sa rapidité de cuisson que les Holi lui ont donné le nom Lôwôlôkpè qui veut dire : c'est dans la main qu'elle tarde. Mise à part ce mode de préparation qui lui permet

1 Dendi : Gandafoï ; Ifê : Koummonkoun-Ilê

55

d'être classé parmi les épinards, Justicia tenella peut être aussi bouilli, avec de la potasse, rincé avec de l'eau et assaisonné pour donner une sauce moyennement gluante.

Outre l'alimentation humaine, les espèces sont aussi utilisées pour l'alimentation des animaux. Ceratotheca sesamoides est utilisé pour l'alimentation des lapins, d'où le nom Lamba « Asso wourou« qui veut dire : le légume du lapin. Les feuilles sont beaucoup appréciées par les lapins. Les feuilles de Sesamum radiatum sont beaucoup appréciées par les éléphants. Le nom Lokpa, Touhounnoum1 illustre bien cela.

5.7.2. Utilisation médicinale

Les populations du milieu rural ont recours aux plantes médicinales pour traiter les affections courantes (diarrhée, dysenterie, contispation, coliques, paludisme, plaies, insuffisance de lait maternel, hypertension artérielle, etc.) (Adjatin, 2006). Au cours de notre enquête nous avons constaté que les quatre espèces de légumes-feuilles traditionnels sont utilisées pour le traitement certaines maladies.

Acmella uliginosa est un légume-feuille très nutritif, antihelmintique, antibiotique, galactogène et utilisé comme alicament. Selon les populations, sa consommation régulière permet de lutter contre les vers intestinaux, de prévenir et de traiter les infections éventuelles qui surviennent après l'accouchement. La sauce à base de cette espèce permet d'éliminer les caillots de sang après l'accouchement et stimule la sécrétion du lait maternel chez la nourrice. C'est cette propriété galactogène qui est beaucoup appréciée chez les femmes Ditamari qui dispersent l'espèce en l'amenant dans d'autres ethnies. Chez les Kotokoli, l'espèce est essentiellement consommée par les femmes qui viennent d'accoucher. La sauce à base des feuilles d'Acmella uliginosa est systématiquement préparée à la femme après l'accouchement.

Les feuilles de Ceratotheca sesamoides séchées et réduites en poudre sont utilisées contre la contispation et guérissent l'angine. Une macération des feuilles de la même espèce facilite l'accouchement et traite la conjonctivite. Une infusion froide des feuilles de Sesamum radiatum facilite également la délivrance chez la femme enceinte. Le nom local donné par l'ethnie Nagot à l'espèce est en rapport avec cet aspect, le nom : Abiwèrè qui veut dire «accouche facilement«. L'espèce est plus connue au sud du pays sous cet aspect. Chez certaines ethnies du sud : les Ayizô, les Goun etc. elle est uniquement connue pour ses vertus

1 Touhounnoum = légume le l'éléphant

56

médicinales et non comme légume-feuille. Les feuilles de l'espèce sont aussi utilisées pour traiter le diabète et les maux de ventre.

5.8. Zones de consommation des espèces

Après une description des modes d'utilisation de ces légumes-feuilles traditionnels une série de questions vient à l'esprit. Ces interrogations ont rapport essentiellement avec les groupes ethniques consommant ces légumes-feuilles traditionnels et leur distribution géographique et les milieux dans lesquels ces légumes sont consommés. Après analyse des informations reçues sur le terrain et la réalisation des cartes de consommation et de distribution géographique de ces différentes espèces, il en ressort que les zones de consommation des espèces diffèrent d'une espèce à une autre (voir cartes 3, 4, 5 et 6)

- Acmella uliginosa

Bien qu'étant l'espèce la moins connue sur le plan national, Acmella uliginosa est consommé dans toutes les régions où il est retrouvé. Il est principalement consommé pour ces vertus médicinales. Il est retrouvé essentiellement dans le département de l'Atocara et y est hautement consommé (voir carte 3). Les résultats des enquêtes réalisées par Dansi et al. (2008c) sont en accord avec les nôtres. L'ethnie Ditamari est l'ethnie qui consomme le plus l'espèce. C'est une des ethnies qui ont contribué à son introduction au Bénin. A cause de ces valeurs médicinales et nutritionnelles il est consommé par presque toutes les ethnies du département de l'Atacora notamment celles : Wama, Lamba, Gam-gam, Yaum, Lokpa, Ani et Ditamari.

Grâce aux brassages culturels et à l'immigration, la consommation se repend dans les régions avoisinantes mais l'espèce n'est pas encore bien connue par les populations de ces régions. C'est ainsi qu'un faible niveau de consommation est constaté chez les Bariba de Kassakpéré et de Sonoumon. Dans ces deux milieux il nous a été rapporté que l'espèce est récemment introduite par des femmes de l'ethnie Ditamari qui se sont mariées aux hommes de la région. Vu ses nombreuses vertus médicinales et les appréciations faites par les ethnies ayant pris connaissances de ce LFT, il importe de procéder à une vulgarisation de la consommation de ce légume.

- Ceratotheca sesamoides

Espèce retrouvée essentiellement à l'état sauvage, Ceratotheca sesamoides est consommé
dans les régions septentrionales et centrales du Bénin (voir carte 4). Il est fortement

57

consommé par presque toutes les ethnies de ces régions. Ces ethnies sont entre autres : Idachta, Tchabè, Ifê, Mahi, Berba, Bariba, Peulh, Gam-gam, Dendi, Germa, Lokpa, Lamba, Ani, Kotokoli, Ditamari, Mokolé. Dans ces groupes ethniques, il y a des clans qui n'en consomment pas ; ce sont essentiellement ceux qui sont adeptes de vodoun. Il est beaucoup consommé en saison sèche en remplacement de Sesamum radiatum qui devient difficile à trouver dans cette période.

Au sud, Ceratotheca sesamoides est connu comme une mauvaise herbe. Sa zone de consommation couvre le nord jusqu'à la latitude de Savè.

- Justicia tenella

Comme l'espèce précédente, Justicia tenella est aussi consommé au centre et au nord du pays, mais avec une couverture plus réduite. Sa zone de consommation va de la latitude de Kandi jusqu'à celle de Savè. Il est hautement consommé dans la région de l'Atacora et le centre du Bénin (voir carte 5). Il est très apprécié par la population.

Outre les groupes ethniques du nord et du centre, il est aussi consommé par l'ethnie Holly de la région de Kétou. Chez cette ethnie l'habitude alimentaire est acquise à partir du Nigeria. On retrouve aussi une zone de faible consommation dans la région de Comè. L'introduction dans cette localité a été faite par l'ethnie Haoussa1.

- Sesamum radiatum

Il se trouve être l'espèce la plus connue des quatre espèces de LFT, donc la plus consommée. Il est hautement consommé du nord jusqu' après la région de Savè (voir carte 6). C'est un légume très aimé par la population des régions où il est consommé. C'est une espèce qui, quelle que soit la zone a une utilité. Cette utilité peut être alimentaire ou médicinale. Ainsi au sud, il n'est pas consommé mais est connu comme plante médicinale.

Somme toute, les quatre LFT sont surtout consommés dans les zones septentrionales et centrales du Bénin, avec une particularité chez Acmella uliginosa qui est fondamentalement consommé dans la région de l'Atacora.

Toutefois, il est important de souligner l'existence des zones particulières de consommation de ces LFT. Ces zones sont essentiellement les grandes villes comme : Cotonou, AbomeyCalavi, Lokossa, etc. Cela est dû à la migration des populations et le maintien de leur habitude alimentaire. C'est ainsi que des feuilles de Justicia tenella et d'Acmella uliginosa sont parfois retrouvées sur le marché de Dantokpa et certains marchés du Sud Bénin.

1 D'où le nom local « Saligaman » donné à la plante qui signifie : le légume des haoussa.

58

5.9. Distribution géographique et écologie des espèces. 5.9.1. Distribution géographique des espèces.

Les résultats de nos enquêtes combinés à ceux de Dansi et al., (2008c) et ceux de l'herbier national ont permis de réaliser les cartes de distribution de chacune des espèces. Ces cartes montrent des distributions géographiques qui diffèrent d'une espèce à une autre.

Ceratotheca sesamoides et Sesamum radiatum sont deux espèces qui se retrouvent sur toute l'étendue du territoire. Ce sont les deux espèces les plus rependues des quatre. Mais il faut noter une particularité chez Ceratotheca sesamoides, il est retrouvé sur toute l'étendue du territoire mais avec une concentration plus forte au centre et dans la zone de l'Atacora (voir cartes 4)

Justicia tenella est la troisième espèce la plus rependue, il est retrouvé de la latitude de Kandi jusqu'au sud du pays avec une distribution plus concentrée au centre et au nord du pays. Après la latitude de Savè jusqu'au sud et, il devient rare. Il est seulement retrouvé dans quatre localités du sud du pays (voir carte 5). Cela peu s'expliquer par sa récente introduction dans le milieu.

Acmella uliginosa est l'espèce la moins rependue. Elle est retrouvée essentiellement dans la région de l'Atacora. On le retrouve dans la région se trouvant entre Bassila et Tanguiéta. On constate une dispersion de l'espèce vers Parakou et environs (voir carte 6).

5.9.2. Ecologie des espèces.

La distribution géographique des espèces est fonction de leur affinité aux diverses conditions écologiques des milieux. Une superposition des différentes cartes de distribution des espèces avec les différentes cartes du Bénin que sont : la carte pédologique, la carte climatique, la carte de végétation et la carte agro-écologique du Bénin, nous a permis de dégager l'écologie des espèces.

- Acmella uliginosa

Ainsi la zone de distribution de Acmella uliginosa est la zone couverte par les zones agroécologiques III, IV et V. Les observations faites sur le terrain ne nous permettent pas de dire avec précision l'écologie de la plante. Car il n'est pas retrouvé de façon naturelle, il est cultivé dans les jardins de case. Toutefois nous pouvons affirmer que Acmella uliginosa est une plante hydrophile, demandant beaucoup d'arrosage. La pluviométrie des zones où il a été

59

retrouvé va jusqu'à 1.400 mm/an. Ces résultats sont en accord avec ceux de Bosch (2004) qui dit que l'espèce se trouve généralement dans les endroits humides comme les marécages et la bordure des lacs. La plante se retrouve sur les sols de types ferrugineux tropicaux. Selon Bosch (2004), pour la germination des graines, une température d'au moins 21°C est nécessaire.

- Ceratotheca sesamoides

Ceratotheca sesamoides présente un grand spectre d'adaptabilité et de flexibilité environnementale. Il est présent dans presque tout le bénin. Dans les conditions naturelles, il pousse sur des endroits exposés au soleil et toutes sortes de sols avec une préférence aux sols latéritiques, sols caillouteux et les cuirasses. En ce qui concerne les types de sols, des résultats contraires ont été trouvés par Bedigan et Adetula (2004). Selon ces auteurs, il se trouve rarement dans des endroits rocailleux. Des recherches plus approfondies dans ce sens sont donc nécessaires pour infirmer ou confirmer nos résultats. L'espèce tolère bien la chaleur et la sécheresse car est retrouvée au nord même dans la saison sèche.

- Justicia tenella

Quant à Justicia tenella, il supporte une gamme très variée de types de sols. Notamment les sols de types ferrugineux, de terre de barre (sur continental terminal). Il est à noter que les sols de types ferrugineux sont à caractéristiques très variables. Selon Denton (2004) on peut le rencontrer sur des sols sableux et limoneux, mais il lui faut un sol riche en humus avec un léger ombrage pour une croissance optimale. Il pousse bien avec une pluviométrie annuelle variant de 1000-2000 mm, des températures diurnes de 25-35°C et nocturnes de 20-27°C ; il ne tolère pas les températures basses. Ceci est confirmé par les résultats de nos recherches car il est retrouvé dans les jardins de case et zones humides. Ainsi, l'espèce bénéficie d'une quantité importante d'eau et de l'ombrage. Au cours de nos recherches nous avons constaté une absence de l'espèce sur les sols alluviaux.

- Sesamum radiatum

Sesamum radiatum s'adapte à une grande variété d'habitats donc une gamme très variée d'environnement. Il est retrouvé sur toute l'entendue du territoire. L'espèce se trouve sur les sols pauvres comme riches, dans les zones de bases températures comme les zones de hautes températures. Il pousse sur les milieux ouverts où peu d'autres plantes herbacées poussent. C'est donc une plante héliophile. Selon Bedigan (2004), il se trouve sur des sites

60

nutritionnellement pauvres, croissant dans des endroits sableux, rocailleux ou graveleux. Il tolère bien la chaleur et la sécheresse et continue à croître et à fleurir pendant la saison sèche.

Carte 3 : Distribution géographique et zones de consommation de Acmella uliginosa

61

Thèse pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur Agronome

Carte 4 : Distribution géographique et zones de consommation de Ceratotheca sesamoides

62

Thèse pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur Agronome

Carte 5 : Distribution géographique et zones de consommation de Justicia tenella

63

Thèse pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur Agronome

Carte 6 : Distribution géographique et zones de consommation de Sesamum radiatum

64

Conclusions et recommandations

Cette étude qui a été conduite dans tout le Bénin nous a permis de recueillir de plus amples informations sur ces quatre espèces de légumes-feuilles traditionnels. Les résultats montrent que ces espèces de LFT sont présentes et connues au Bénin.

La distribution géographique des différentes espèces diffère d'une espèce à une autre. Acmella uliginosa se trouve être l'espèce la moins connue sur l'étendue du territoire, il est présent dans la région de l'Atacora et est très utile pour la population de cette région. Il est suivi de Justicia tenella qui n'est retrouvé que dans la région de Malanville à Kandi. Viennent en fin les deux autres : Sesamum radiatum et Ceratotheca sesamoides qui sont présents un peu partout au Bénin.

La nomenclature locale des espèces dans les régions où elles sont retrouvées diffère d'une ethnie à une autre et parfois dans la même ethnie. Un total de cent cinq (105) noms locaux ont été recensés pour les quatre espèces. Trente sept (37) noms pour Sesamum radiatum, 35 pour Ceratotheca sesamoides, 18 pour Justicia tenella et pour Acmella uliginosa 15 noms vernaculaires. La diversité de noms locaux des espèces est fonction de leur distribution. Dans cette nomenclature locale, plusieurs phénomènes ont été constatés il s'agit notamment des phénomènes : de synonymie, d'homonymie d'un nom même utilisé pour plusieurs espèces et des noms inexpliqués. Pour les noms qui ont une signification, la nomenclature se base sur un caractère facilement exprimable. Les populations de ces ethnies font de ces espèces différents usages.

Les espèces ont une utilité quelle que soit la zone, sauf Ceratotheca sesamoides qui au sud n'a aucune utilité pour les populations autochtones. Acmella uliginosa bien qu'étant consommé par une petite population par rapport aux autres espèces est très apprécié par les populations. Outre sa fonction alimentaire il possède de vertus médicinales, ce qui fait que les populations le consomment comme alicament. Vu ses nombreuses vertus sa consommation doit être vulgarisée pour le bien être des populations. Sesamum radiatum au nord et au centre est connu comme gluant et aussi comme plante médicinale. Mais dans certaines régions du sud, il n'est connu que pour ces vertus médicinales.

Parmi les quatre espèces, se sont Sesamum radiatum et Ceratotheca sesamoides qui ont des interdits. Justicia tenella et Acmella uliginosa n'ont aucun interdit. Ils sont consommés par tout le monde.

En ce qui concerne la diversité intraspécifique, aucune diversité n'est remarquée chez Acmella
uliginosa.
Pour les trois autres espèces, une grande diversité n'a pas été observée. Une

65

moyenne de deux variétés par espèce a été observée. Des recherches plus approfondies dans ce sens sont nécessaires pour confirmer où infirmer nos résultats. Les études ultérieures dans ce sens consisteront à la collecte et la caractérisation agromorphologique et moléculaire de la diversité des écotypes locaux de ces légumes.

Au terme de la présente étude, nous recommandons :

A l'endroit des populations ayant connaissance de ces plantes

- L'utilisation judicieuse des différentes espèces afin d'éviter leur extinction.

- La domestication des espèces en cours de domestication à savoir : Justicia tenella,

Acmella uliginosa et Sesamum radiatum et celle de l'espèce qui se trouve encore à

l'état sauvage.

- La contribution à la dispersion des espèces dans les milieux où elles ne s'y trouvent pas et à la vulgarisation de leurs utilités.

A l'endroit des chercheurs

- La poursuite des études afin de maîtriser tous les aspects de : la diversité, la physiologie, la pathologie etc. des légumes-feuilles traditionnels dans le but de leur domestication.

A l'endroit des décideurs

- L'incitation des Organisations Non-Gouvernementales (ONG) à contribuer la sensibilisation des populations sur l'importance et la domestication de ces légumes-feuilles traditionnels.

- La mise en place des programmes de conservation in situ et ex situ de ces ressources phytogénétiques.

66

Références bibliographiques

1. Adam S. et Boko M., 1993. Le Bénin. Les éditions du Flamboyant /EDICEF, 96 p.

2. Adjatin A., 2006. Contribution à l'étude de la biodiversité des légumes-feuilles traditionnels consommés dans le département de l'Atacora- Bénin. 55p. + annexes

3. Adomou A.C., Sinsin B. et van der Maesen L.J.G., 2006. Phytosociological and chorological approaches to Phytogeography: a study at meso-scale in Benin. Syst. Geog. Pl., 76 (2), 155-178.

4. Adoukonou-Sagbadja H., Dansi A., Vodouhe R. et Akpagana K., 2006. Indigenous knowledge and traditional conservation of Fonio millet (Digitaria exilis Stapf, Digitaria iburua Stapf) in Togo. Biodiversity and Conservation, 15, 2379-2395.

5. Akoègninou A. , van der Burg W.J., et van der Maesen L.J.G., 2006. Flore Analytique du Bénin. Backhuys Publishers, Wageningen, 1034 p.

6. Almekinders C. et de Boef W., 2000. Encouraging diversity. The conservation and development of plant genetic resources. Intermediate Technology Publication, London, (UK).

7. Appa Rao S., Bounphanousay C., Schiller J.M., Alcantra A.P. et Jackson M.T., 2002. Naming of traditional rice varieties by farmers in the Lao PDR. In Genetic Resources and Crop Evolution, 49, 83-88.

8. Assogba-Komlan F. et Azagba J. 2002. Etude du comportement au champ de quelques cultivars d'oignon de jours courts à Kargui. Acte de l'Atelier Scientifique Parakou 13 et 14 Mars 2001 ; pages 126-129.

9. Assogba-Komlan F., Boko A., Ahlé V. et Azon M., 2003. Qualité sanitaire des feuilles produites à partir de quelques déchets organiques dans la région de Cotonou. Cotonou, (BENIN)

10. Assogba-Komlan F., Anihouvi P., Achigan E., Sikirou R., Boko A., Adje C., Ahle V., Vodouhe R. et Assa A., 2007. Pratiques culturales et teneur en éléments anti nutritionnels (nitrates et pesticides) du Solanum macrocarpum au sud du Bénin. In African Journal of Food Agriculture Nutrition and Development Vol.7 N°4 2007 21 p.

67

11. Atcha C., James J., Godonou I., Baimey H. 2005. Healthy vegetables through participary IPM in periurbain areas of Benin. Summary of activities and achievements, 2003-2005. International Institute of Tropical Agriculture (IITA- Benin). 49p.

12. Attere F., 1999. Note introductive de l'Atelier sur les légumes feuilles traditionnels. In: Biodiversity of traditional leafy vegetables in Africa. J.A. CHWEYA and P. EYZAGUIRE (eds.), International Plant Genetic Resources Institute (IPGRI) Via delle sette Chiese 14200145, Rome, Italie, p. 111-150.

13. Babik I., Rumpel J. et Elkner K. 1996. The influence of nitrogen fertilization on yield, quality and senescence of Tropical Agriculture (IITA-Benin). 2-4

14. Bailey J.M., 2003. Aliments du Pacifique : Les feuilles vertes que nous mangeons. Version française du manuel de la CPS n°31, 2000. Service de publication du Secrétariat général de la Communauté du Pacifique (CPS), Graphoprint, Nouméa. 97 p.

15. Batawila K., Akpavi S., Wala K., Kanda M., Vodouhe R. et Akpagana1 K., 2005. Diversité et gestion des légumes de cueillette au Togo. In African journal of food agriculture nutrition and development. 21p.

16. Bedigian D. et Adetula O.A., 2004. Ceratotheca sesamoides Endl. [Internet] Fiche de Protabase. Grubben, G.J.H. & Denton, O.A. (Editeurs). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l'Afrique tropicale), Wageningen, Pays Bas. < http://database.prota.org/recherche.htm>. Consulté le 14/05/2008.

17. Bedigian D., 2004. Sesamum radiatum Thonn. ex Hornem. [Internet] Fiche de Protabase. Grubben, G.J.H. & Denton, O.A. (Editeurs). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l'Afrique tropicale), Wageningen, Pays Bas. < http://database.prota.org/recherche.htm>. Consulté le 14/05/2008.

18. Bennett-Lartey S. O., Markwei C. M., Ayernor G. S., Asante I. K., Abbiw D. K., Achirinah V. et Ekpe P., 2002. Contribution of home garden to in situ conservation of plant genetic resources in framing systems in Ghana- A report of Home Garden surveys in Ghana. October 1998- August 2001. Submitter to the Internaional Plant Genetic Resources Institute, Rome, Italy.

68

19. Berlin B., Breedlove D. et Raven P.H., 1973. General principles of classification and nomenclature in folk biology. American anthropologist, 74, 2 14-242

20. Bosch C.H., 2004. Acmella oleracea (L.) R.K.Jansen In: Grubben, G.J.H. & Denton, O.A. (Editeurs). PROTA 2: Vegetables/Légumes. [CD-Rom]. PROTA, Wageningen, Pays Bas.

21. Brent W., 1996. Taxonomie ou Comprendre le Nom des Plantes. Du site web www.jcbonsai.free.fr consulté le 15/05/2008.

22. CENATEL., 2002. Rapport final. Base de données géorefférnecées sur l'utilisation agricole des terres au BENIN, Cotonou 20p.

23. CGIAR, 1994. Le programme du GCRAI sur les ressources phytogénétiques. Les hommes et les plantes : programme pour le développement. 12 p.

24. Chweya J.A. et Eyzaguirre P., 1999. The biodiversity of traditional leafy vegetables. IPGRI, Rome, 182 p.

25. Chweya J.A., 1985. Identification and nutritional importance of indigenous green leafy vegetables in Kenya. Acta Hort., 153, 99-108.

26. Clément J. M., 1981. Larousse Agricole. 435-436

27. CTA, 2004. Légumes Africains Indigènes. Présentation des espèces cultivées. Pays-Bas. Du site web : www.cta.int consulté le 14/05/2008

28. Cunningham A.B., 1993. African medicinal plants: Setting priorities at the interface between conservation and primary healthcare. In: People and Plants Working Paper. UNESCO.

29. Dansi A., Zoundjihékpon J., Mignouna H.D. et Quin M., 1997. Collecte d'ignames cultivées du complexe Dioscorea cayenensis - rotundata au Bénin. Plant Genetic Resources Newsletter, 112, 8 1-85.

30. Dansi A., Mignouna H.D., Zoundjihekpon J., Sangare A., Asiedu R. et Quin F.M., 1999. Morphological diversity, cultivar groups and possible descent in the cultivated yams (Dioscorea cayenensis-Dioscorea rotundata complex) of Benin Republic. Genetic Resources and Crop Evolution, 46, 371-388.

69

31. Dansi A., Adjatin A., Adoukonou-Sagbadja H., Faladé V., Yedomonhan H., Odou D.et Dossou B., 2008a. Traditional leafy vegetables and their use in the Benin Republic. Genetic Resources and Crop Evolution, Springer-Verlag. (Sous Presse)

32. Dansi A., Adjatin A., Adoukonou-Sagbadja H., Faladé V., Adomou A. C., Yedomonhan H., Akpagana K. et de Foucault B., 2008b. Traditional leafy vegetables in Benin: folk nomenclature, species under threat and domestication (Sous Presse).

33. Dansi A., Adjatin A., Vodouhè R., Adéoti K., Adoukonou-Sagbadja H., Faladé V., Yédonou H., Akoègninou A. et Akpagana K., 2008c. Biodiversité des légumes-feuilles traditionnels consommés au Bénin. 187p. (Sous presse).

34. Davidson S. et Passmore R. 1972. Human nutrition and dietetics. Sec. Ed., Edinburgh, London.

35. Denton, O.A., 2004. Justicia ladanoides Lam. [Internet] Fiche de Protabase. Grubben, G.J.H. et Denton, O.A. (Editeurs). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l'Afrique tropicale), Wageningen, Pays Bas. < http://database.prota.org/recherche.htm>. Consulté le 14/05/2008.

36. Diouf M., Diop M., Lo C., Drame K. A., Sene E., Ba C.O.,Gueye M.et Faye B., 1999. Prospection de légumes feuilles traditionnels de type africain au Sénégal. In Biodiversity of traditional leafy vegetables in Africa. Editors J.A CHWEYA and P. EYZAGUIRE, International Plant Genetic Institute (IPGRI) Via delle sette Chiese 14200145 Rome Italie. Pp111-150.

37. Diouf M., Gueye M., Fayé B., Dieme O., Lo C., Gningue D., Ba C. O., Ba T. B., Niang Y., Ba M., Tamba A.et Mbaye A. A., 2004. Moringa oleifera Lam (ou nebedaay en ouoloff) un légume feuille d'avenir au Sénégal : utilisation et stratégies de consrvation In Proceeding of regional workshop on Plant genetic resources for food and security in west and central Africa, 1-9.

38. Diouf M., Lo C., Gueye M. et Mbengue N. B., 2007a. Sélection participative de nouveaux cultivars de quatre (4) espèces de légumes-feuilles (Hibiscus sabdariffa L., Amaranthus L. spp, Vigna unguiculata (L.) WALP et Moringa oleifera Lam) au Sénégal. In African journal of food agriculture nutrition and development. Vol. 7 N°3 17p.

70

39. Diouf M., Bouba N., Mbengue N. Et Kante A., 2007b. Caractérisation des accessions de 4 espèces de légumes-feuilles traditionnels (Hibiscus sabdariffa L., Vigna unguiculata (L.) WALP, Amaranthus L. spp et Moringa oleifera LAM) au Sénégal. In African journal of food agriculture nutrition and development. Vol. 7 N°3 1 6pages.

40. Dumont R. et Vernier P., 2000. Domestication of yams (Dioscorea cayenensisrotundata) within the Bariba ethnic group in Benin. Outlook on Agriculture, 29, 137-142.

41. El Rhaffari L.; Zaid A.; Hammani K. et Benlyas M., 2002. Traitement de la leishmaniose cutanée par la phytothérapie au Tafilalet. Revue Biologie & Santé, Vol 1, n°4.

42. F.A.O., 1998. Traditional food plants. Food and Nutrition Paper, 42. FAO, Rome (Italy).

43. F.A.O., 2000. Un traité mondial pour la sécurité alimentaire et l'agriculture durable, Rome (Italy).

44. F.A.O., 2002. Elargir la base des ressources alimentaires grâce aux plantes indigènes. Rome (Italy).

45. George K., Bachmann J. et Thomas R., 2002. Laitues et légumes-feuilles de spécialité : production biologique. 13 p.

46. Gockowski J., Mbazo'o J., Mbah G. et Moulende T.F., 2003. African traditional leafy vegetables and urban and peri-urban poor. Food Policy, 28 (3), 22 1-235.

47. Grubben G. J. H., 1971. Expérimentation pour le développement de l'horticulture au sud-Dahomey. Rapport technique., 3ème phase, projet FAO/CMCF Dah.4, partie horticole, Min. Dev. Rural, Dahomey.

48. Grubben G. J. H., 1975. La culture de l'Amarante, légumes-feuilles tropical, avec référence spéciale au Sud-Dahomey. Mededelingen Landbouwhogeschool Wageningen. 75-6. Landbouwhogeschool, Netherlands. 223p.

49. Hessou D.J., 1995. Appui à l'intensification et à la production des cultures maraîchères et fruitières. Etude des stratégies à développer sur le plan nutritionnel. FAO/TCP/BEN/4553 (A), MDR, Bénin, 1995.

71

50. INSAE, 2003. Troisième Recensement général de la population et de l'habitat 2002 (RGPH3). INSAE. Cotonou (Bénin).

51. Jacobi P. Amend J. et Kiango S., 2000. Urban agriculture in Dar es Salaam: providing an indispensable part of the diet. In Bakker N. et al., Growing cities, growing food: urban agriculture on the policy agenda, a reader on urban agriculture. Feldafing, Allemagne, pp.: 257-283.

52. Jean-Michel. 1981. Dictionnaire agricole. 435p.

53. Jainchu X., Yongping Y., Yingdong P., George W.A. et Eyzaguirre P.B., 2001. Genetic diversity in Taro Colocasia esculenta Schott (Araceae) in China: An ethnobotanical and genetic approach. Economic Botany, 55,14-31.

54. Jansen Van Rensburg WS, Venter SL, Netshiluvhi TR, Ven Der Heever E, Vorster HJ et JA de Ronde. 2004. Role of indigenous leafy vegetales in combatting hunger and malnutrition. South Afr. 70 (1): 52-59.

55. Kahane R., Temple L., Brat P., De Bon H., 2005. Les légumes feuilles des pays tropicaux: diversité, richesse économique et valeur santé dans un contexte très fragile. Colloque Angers ; Les légumes : un patrimoine à transmettre et à valoriser. 7-9 septembres. 9p.

56. Khasbaga S., 2008. Indigenous knowledge for plant species diversity: a case study of wild plants' folk names used by the Mongolians in Ejina desert area, Inner Mongolia, P. R. China in Journal of Ethnobiology and Ethnomedicine, 4:2. 6 p.

57. MAMA V. J., 1998. Rapport du Bénin. La Gestion de l'Information sur les Sols et les Eaux pour la Sécurité Alimentaire au Bénin. 45p.

58. Margiotta M., 1997. Développement de la production maraîchèredans les périmètres urbains et périurbains de Nouakchott, Mauritanie, Ministère du Développement Rural et de l'Environnement (Serra-Léone).

59. Matlhare T., Tshamekang E., Taylore F. W., Oagile O. et Modise D. M., 1999. The biodiversity of traditional leafy vegetabe in Botswna. In Chewya J. A. and P. B. Eyzaguirre eds.: Biodiversity of traditional leafy vegetales, pp.: 9-22.

72

60. Maundu P. M., Njiro E. I., Chweya J. A., Imungi J. K. et Seme E. N. 1999. The biodiversity of Traditional leafy vegetable in Kenya. In Chewya J. A. and P. B. Eyzaguirre eds.: Biodiversity of traditional leafy vegetales, pp.: 5 1-84.

61. Mbaye A. et Moustier P., 2000. Market-oriented urban agricultural production in Dakar. In Bakker N. et al., Growing cities, growing food: urban agriculture on the policy agenda, a reader on urban agriculture, Feldafing, Allemangne, pp.: 235-257

62. Mekbib F., 2007.Infra-specific folk taxonomy in sorghum (Sorghum bicolor (L.) Moench) in Ethiopia: folk nomenclature, classification, and criteria. Journal of Ethnobiology and Ethnomedicine, 38p.

63. MEPN, 2008. Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique. Programme d'Action National d'adaptation aux changements climatiques du Bénin (PANA-BENIN) 81p.

64. Merlier H. et Montegut J., 1982. Adventice Tropicales. Flore aux stades plantule et adulte de 123 espèces africaines ou pantropicales. 398-399.

65. Midmore D. J., Nines V. et Venkataraman R. 1991. Household gardening project in Asia: past experienceand future directions. A VDRC Technical Bulletin, 19p.

66. Mignouna H.D. et Dansi A., 2003. Yam (Dioscorea sp.) domestication by the Nago and Fon ethnic groups in Benin. Genetic Resources and Crop Evolution, 50 (5), 5 19-528.

67. Mnzava N.A., 1991. Vegetable crop diversification and the place of traditional species in the tropics. Paper given at Worksshop on traditional leafy vegetable, Nairobi, August 1991

68. Mnzava N.A., 1997. Comparing nutritional values of exotic and indigenous vegetables. In: African Indigenous vegetables. R. Schippers & L. Budd (eds), ODA, UK, 70-75.

69. Modi M., Modi AT et Hendriks P., 2006. Potential role for wild vegetablesin household food security: A preliminary case study in Kwazulu-Natal, South Africa. In African journal of food agriculture nutrition and development. Vol. 6 N°1 13 p.

73

70. Mougeot L. J. A., 2000. Urban agriculture: definition, presence, potential and risks. In Bakker N. and al., Growing cities, growing food: urban agriculture on the policy agenda, a reader on urban agriculture. Feldafing, Allemagne.

71. Moustier P et Pagès J., 1997. Le périurbain en Afrique : une agriculture en marge ? Economie rurale, 241 : 48-55.

72. Moustier P. et De Bon H., 2005. Fonction d'alimentation et multifonctionnalité des agricultures périurbaine des villes du Sud. Les Cahiers de fonctionnalité, 8 : 9-16

73. Ngwerume F. C. et Mvere B., 1999. The biodiversity of traditional leafy vegetable in Zimbabwe. In Chewya, J. A. et P.B. Eyzaguire eds., Biodiversity of traditional leafy vegetables, pp.: 155-171

74. Ogoye-Ndegwa C. et Aagaard-Hansen J. 2003. Traditional gathering of wild vegetables among the Luo of western Kenya a nutritional anthropology project. In J. Ecolo. Food andbNutri., 69-89

75. Okafor Jonathan et Ham Rebecca, 1999. Identification, utilisation et conservation des plantes médicinales dans le sud-est du Nigeria. In Thèmes de la biodiversité africaine le programme d'appui à la biodiversité. p.8

76. Oke O. L., 1968. Chemical changes in some Nigerian Vegetables during growth. Exp ltl. Agric., 4: 345-349.

77. Okigbo B. N., 1990. Vegetables in Tropipical Africa. A paper presented at A VRDC Consultation Meeting, Arusha, Tanzania.

78. Okigbo B.N., 1977. Neglected plants of horticultural and nutritional importance in traditional farming systems of tropical Africa. Acta Hort., 53, 13 1-150

79. Orech F. O. Akenga T., Ochora J., Fris H. and Aagaard-Hansen J. 2005. Potential toxicity of some traditional leafy vegetables consumed in Nyang 'oma Division, Western Kenya. African Journal of Food and Nutritional Science, 5 (1): 13

80. Patrick M., 2005. Les legumes-feuilles traditionnels du site web : www.tilz.tearfun.org. Comsulté le 15/05/2008

74

81. Poubom C. F., A. Messia et Callistus F.,1999. The biodiversity of traditional leafy vegetable. In Chewya J. A. et P. B. Eyzaguire, eds., Cameroon, pp.: 23-49

82. PROSEA, 1993. Plant Resources Of South East Asia. Volume 8: Vegetables. Siemonsma J.S. et Kasem Piluek (eds). Pudoc Scientific Publishers, Wageningen. 412 p.

83. PROTA, 2004. Ressources végétales de l'Afrique Tropicale. Volume 2: Légumes. Grubben G.J.H. et O. A. Denton (eds). Fondation PROTA/ Backhuys publishers/ CTA, Wageningen. 737p.

84. Rubaihayo E.B., 2002. The Contribution of Indigenous Vegetables to Household Food Security. IK Notes 44, May 2002. Retrieved November 26, 2004 du site Web: http://www.worldbank.org/afr/ik/index.htm

85. Schimdt D. R., 1971. Comparative jields and composition of eight tropical leafy vegetables, grown at two soil fertility levels. Agron. J., 63: 546-550.

86. Schippers R.R., 2002. African Indigenous Vegetables: an Overview of the Cultivated Species 2002-Revised version on CD-ROM. Natural Resources International Limited, Aylesford, UK.

87. Seck M., 2008. Légumes-feuilles traditionnels : Des compléments alimentaires irremplaçables. In Walfagrif l'Aurore, Sénégal. Du site web : http://www.walf.sn/

88. Sorensen J. N., Johansen A. S. et Poulsen N., 1994. Influence of growth conditions on

the value of crisphead lettuce : 1. Marketable and nutrition quality as affected bye nitrogen

supply, cultivar and plant age. In plant Foods for Human Nutrition Dordrecht, 46 (1):1-

11.

89. Srivastava S. K. et Krishnan P. S., 1959. Oxalate content of plant tissus. Role of oxalic acid in higher plants. J. Sci. Industr. Res., 18c: 146-148.

90. Stevels J.M.C., 1990. Légumes traditionnels du Cameroun: une étude agrobotanique. Agricultural University, Wageningen, the Netherlands Papers N° 90.

91. Tim H., 2005. Innovations Locales : Utilisation de Légumes Traditionnels pour Améliorer la Qualité des Sols. Notes CA 79, Avril 2005 du site web: http://www.worldbank.org/afr/ik/index.htm

75

92. Tirilly Y. et Bourgeois C. M., 1999. Technologies des légumes. 558p.

93. Toreilles J. C., 1989. Itinéraires techniques de saison sèches et stratégies des maraîchers de Brazzaville, Congo. CNEARC/EITARC, Montpellier, France, 102p.

94. Vihotogbé R., 2001. Diversité biologique et potentialités socioéconomiques des ressources alimentaires forestières végétales RAFVs (Produits Forestiers non ligneuxPFNLs) de la forêt de POBE et de ses zones connexes. Pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur Agronome : Cotonou/ FSA/UAC. 1O2p.

95. Watson J. W. et Eyzaguire P. B., 2002. Home gardens and in situ conservation of plant genetic resources in farming systems. Proceeding of the second International Home Gardens Workshop 17 -19 July 2001 Witzenhausen Federal Repubkic of Germany. 184 p.

96. Westphal E., Embrechts J., Ferweerda J. D., van Gils-Meeus H. A. E., Mustsaers H. J. W. et Wesphal-Stevels J.M.C., 1985. Cultures vivrières tropicales avec références spéciales au Cameroun. PUDOC, Wageningen, the Netherlands.

97. Wolters M. G. E., 1992. Prediction of the biovailability of minerals and trace elements in

foods: the influence of dietary fibre, phytic acid and other food components on in vitro

availability of calcium, magnesium, iron, copper and zinc. PhD Dissertation, Wagningen

Agricultural University, the Netherlands.

98. Yappi A. S., 1999. Agriculture intra urbain en Côte d'Ivoire : les cultures et les acteurs. In Moustier P. and al. Ed., Agriculture périurbaine en Afrique subsaharienne. CIRAD, Montpellier, France.

76

Annexe 1

Guide d'entretien

N° de la fiche : Nom de l'espèce concernée : Date : Commune : Localité :

Ethnie : ..Taille du groupe :

Questions :

1. Nomenclature locale
-
Connaissez vous cette plante ?

- Si oui, donnez ces noms locaux.

-Donnez la signification de chacun des noms ?

.............................. ..........................................................................................

-Connaissez vous l'origine de la plante ?

.........................................................................................................................

-Sous quelle le retrouve t-ont :

Sauvage Cultivé /domestiqué les deux

 

2. Ecologie

- Sur quels types de sols le retrouve t-on (sol noir, sol rouge, bas fond etc....)?

-Quelle est sa période de disponibilité ?

Saison pluvieuse , Saison sèche toute l'année

-Tolérance à l'humidité

Bonne Moyenne faible

-Tolérance à la sécheresse

Bonne Moyenne faible

3. Usages

3.1 Consommation

- Consommez-vous cette plante comme légume ? Oui Non

--Si oui, quelles sont les parties consommées ?

- Comment le procurez-vous (Cueillette, achat, maraîchage) ? - Quand consommez-vous ce légume ?

-Qui peut consommer ce légume ? Pourquoi ?

-Qui ne doit pas le consommez ? Pourquoi ?

-Quand ne doit-on pas le consommez ? Pourquoi ?

3.2 Autres utilisations

- Quelles autres utilisations faites-vous de ce légume (vertus médicinales)

- Citez les parties utilisées de la plante

4. Diversité intra spécifique

- Connaissez-vous d'autres variétés de ce légume ? Oui Non -Combien de variétés connaissez-vous ?

-Donnez les noms vernaculaires de ces variétés et leur signification ?

- Comment différenciez-vous les espèces les unes des autres ?

Feuilles Tige Pétioles

Forme forme longueur

Couleur couleur couleur

Longueur taille

Largeur diamètre

Bordures

Autres caractères distinctifs :

- Quels sont les traits communs :

5 Production et conservation des semences

- Comment obtenez-vous les semences ?

-Comment les conservez vous (décrire le mode de conservation pratiqué) ?

-Quels sont les matériels utilisés pour la conservation (pagne, papier, sachet, marmite, gourde, à côté du foyer, etc..)

-Combien de temps dure la conservation de vos semences ?

-A quel moment décidez vous de les faire germer ?

6. Culture

- Faites vous d'abord des pépinières ? Oui Non

- Si oui, quelle quantité de semences utilisez-vous et quelle est la taille de votre pépinière?

A quel moment faites-vous la pépinière ? .

-La pépinière dure combien de temps ?

- Comment se fait la transplantation (Préciser l'écart entre les plants) ?

- Apportez-vous de l'engrais aux plantes ? Oui Non

- si oui quels types d'engrais et quelles doses 7

-Combien de temps avant la première récolte (semaines ou mois) 7

- Combien de fois faites vous la récolte 7

Fiche individuelle

7. Degré de connaissance de la plante (Enquête individuelle sur 30 paysans si existence de diversité intraspécifique).

Etat de connaissance des variétés par les paysans

Noms des variétés

Entendu

Vu

Cultivé

Test d'identification des variétés par les paysans

Variétés existantes Réaction du paysan Critères utilisés par le paysan

Légende réaction du paysan :

Ne connaît pas : N S'est trompé : T A bien identifier : I

Annexe 2 : Noms locaux de Acmella uliginosa

Noms locaux

Ethnies

Décomposition si possible

signification

Caractères utilisés

Yowaboum'kpé

Bariba

youwabou= Ditamari; kpé= sauce

La sauce des ditamaris

Origine

Boupèbouô

Ditamari

Boubouô= piment; Tipê=le blanc

Le piment du blanc

Goût

kalwôou

Lamba, Lokpa

-

Kalwôou=Fagara zanthoxyloides

Goût

Anansaarakalwahou

Lokpa

Anansaara=l'homme blanc; kalwahou= Fagara zanthoxyloides

Fagara zanthoxyloides du blanc

Goût

Kouloumawou

Foodo

-

kouloumawou= Fagara

zanthoxyloides

Goût

Sàànankpawôgô

Yaum

sàànan= le civilisé; kpawôgô= racines de Fagara

Racine de Faga ra zanthoxyloides du civilisé

Goût

Tanwou- wouroussouguia

Bariba

Tanwou= racine de Fagara;

wouroussouguia= à feuilles

Racine de Faga ra zanthoxyloides à feuilles

Goût

Yèyèka

Kotokoli

Yèyè= piquant; ka= Petit

Le petit piquant

Goût

Otoumkalowè

Ani

Okolowè= racine de Fagara; Otoun=doux

Le doux de Fagara zanthoxyloides

Goût

Gatammigatè

Peulh

Gatam= Rote; Migate= Je rote

Rote et moi aussi je rote

Goût

Lakombouhonoun

Gnindé

Boubouô= piment; Bèdèkombè= Ditamari

Le piment des Ditamaris

Origine

Bourdiérikè

Berba

Bourbou= Fagara; Diérikè=piquant;

Le piquant comme Fagara

zanthoxyloides

Goût

Kpékpérabourbou

Berba

kpékpéra=Pilapila ; Bourbou= Fagara;

Fagara zanthoxyloides des Pilapila

Origine

Yoritampoobou

wama

Yori=Yoruba; Tampoobou=Fagara zanthoxyloides

Fagara zanthoxyloides des Yoruba

Origine

Fou Karoua

Dendi

Karoua= Fagara zanthoxyloides

Fagara zanthoxyloides

Goût

Annexe 3 : Noms locaux de Ceratotheca sesamoides

Noms locaux

Ethnies

Décomposition si possible

Signification

Caractères utilisés

Agbô

Mahi, Idatcha

-

-

-

Koummankoun

Ifê, Nagot

koum= prépare; man= je vais

Prépare et moi aussi je vais préparer

Statut

Koummonkoun-Ilê

Ifê

koummonkoun=gluant; Ilê= la terre

Le gluant de la terre, le gluant qu'on prépare à terre

Aspect

Wôri

Bariba

-

Gluant

Aspect

Wari

Bariba

-

Gluant

Aspect

Warigbégui

Bariba

Wari= gluant; gbégui= de la brousse

Le gluant de la brousse

Statut

Idjabô

Tchabè

 

Gluant

Aspect

Siwadoanwé

Ditamari

 

le gluant de la brousse

Statut

Asso wourou

Lamba

Asso= lapin; wourou= gluant

Le gluant que le lapin mange

Alimentation animale

Taalèhounnoum

Lokpa

Taalè= brousse; Hounnoum= gluant

Le gluant de la brousse

Statut

Kassankpokpo

Foodo

-

Gluant

Aspect

Nôn:la sauce

préparée; Nôgô: jeune plant; Noir: pluriel

Yaum

-

Nôn= action d'ajouter quelques choses pour changer la goût

Aspect

Warigué

Bariba

Wari= gluant; Gué=vrai;

Le vrai gluant

Aspect

Gnankassoun'wari

Bariba

Wari= gluant, Gnankassou=brousse

Le gluant de la brousse

Statut

Nouzoti-adénin

Kotokoli

Nouzoti= rempant; Adénin=gluant

Le gluant rempant

Morphologie

Goufounin

Ani

Gou= la feuille; Founin= gluant

Feuilles gluantes

Aspect

Woriihô

Peulh

-

-

-

Dogbaanan

Boko

Do=sauce; gbaanan= cuirasse

La sauce des cuirasses

Habitat

Issé

Mokolé

-

Gluant

Aspect

Gandafoï

Dendi

Ganda= la terre; Foï= sauce;

La sauce de la terre

Aspect

Foïto

Dendi

To= gluant Foï= sauce;

Sauce gluante

Aspect

Yoodo

Dendi

-

Gluant

Aspect

Féiyoutô

Germa

Féi= sauce; youtô= gluant

Sauce gluante

Aspect

Koufoihangou (en

Gam-

Kouhangou=gluant;

Le gluant de la

Statut

kouténi)

gam

Foi=forêt;

forêt

 

Kpèn'dihanglan'gou

Gam- gam

Kpén'di=cuirasse; Kouhangou=gluant;

Le gluant des cuirasses

Habitat

Tohoun

Berba

-

Gluant

Aspect

Taanonman

Wama

Taa=qui s'étale; nonman= le gluant

Le gluant qui s'étale

Morphologie

Toohounpoua

Berba

Toohoun=gluant; poua=Blanc

Le gluant blanc

Couleur

Koiritoohoun

Berba

Toohoun=gluant; Koiri= de la brousse

Le gluant de la brousse

Statut

Hangaladie

Natimba

-

Gluant

Aspect

Nôma

Wama

-

Gluant

Aspect

Tàgoundé

Wama

-

-

-

Nôpoéa

Wama

-

-

-

Diparkotikounti

Ditamari

-

Gluant

Aspect

Nôrou

Yaum

-

Gluant

Aspect

Annexe 4 : Noms locaux de Justicia tenella

Noms locaux

Ethnies

Décomposition si possible

Signification

Caractère utilisé

Djagou-djagou

Idatcha, Ifê,

Tchabè

Djê=mange; Agou=igname pilé

Qui sert à manger l'igname pilée

Goût

Gnonwonko

Bariba

Gnon= 1ère fille; wonko=noire

La première fille noire

Couleur

Kourôkountonnou

Bariba, Boh,

Peulh

Kourô=la femme; Tonnou= Homme; Koum=n'est pas

La femme ne vaut rien

Goût

Bôwénou

Bariba

-

-

-

Tipêwadoanti

Ditamari

Tipê= le blanc; wadoanté=gluant;

Le gluant du blanc

Origine

Tinoukounti

Ditamari

Tikoun= sauce; nouti= le civilisé

La sauce du civilisé

Origine

Tikounsôôti

Ditamari

Sôôti= noir; Tikoun= sauce;

La sauce noire

Couleur

Tchakou-tchakou

Lamba

-

-

-

Trétoussi

Lokpa

Tré=termite; Toussi= sauce

La sauce des termites

Habitat

Agbadoudou

Kotokoli, Foodo

Agba= stéril; Doudou=mangé

Le stérile qu'on mange (nom en kotokoli)

Morphologie

Kpisse-baha

Yaum

-

-

-

Atchéli-k'man

Ani

Atchélé????????; k'man=saurse

Sauce de la l'arbre Atchéli. On le retrouve souvent sous l'arbre

Habitat

Kourôkoumtounm

Mokolé

Kourô=la femme; Tounm=jus; Koum=n'est pas

La femme n'est pas du jus (bonne)

Goût

Dimouni- hountchoro

Wama

Dimouni=mange et ne donne pas;

Hountchoro= mon mari;

mange et ne donne pas à mon mari

Goût

Parbatoukpékpéya

Wama

Perba=jeunes; Tou= oreils ;

Kpékpéya=dure

les dures oreilles des jeunes.

Morphologie

Lôwôlôkpè

Holi

lôwô= dans la main; lôkpè= que ça tarde

C'est dans la main que ça tarde: la préparation est rapide

Rapidité de cuisson

Saligaman

Sahouè

Saliga= ahoussa; man= légume

Le légume des Ahoussa

Origine

Tokpéré

Sahouè

-

-

-

Annexe 5 : Noms locaux de Sesamum radiatum

Noms locaux

Ethnies

Décomposition si possible

Signification

Caractère utilisé

Agbô

Fon,

Mahi, Wémè, sahouè, Kotafon, Goun

-

Gluant

Aspect

Agbôè

Ayizô

-

Gluant

Aspect

Agbon

Adja

-

Gluant

Aspect

Agbôhoun

Ayigô

-

Gluant

Aspect

Agbôtè-té

Idatcha

-

Gluant

Aspect

Koummankoun akô

Ifê, Nagot

koum=prepare; man= je vais; akô= mâle

Prépare et je prépare aussi

Statut

Dossi

Bariba, Mokolé

-

-

-

Dohi

Bariba

-

-

-

Tébonou

Bariba

Tébo=houe;
Non=Limite

Limite de la lame de la houe: n'est pas sarclé

Habitat

Dossé

Tchabè

-

-

-

Gooloo

Tchabè

-

-

-

Titamanwadoanti

Ditamari

Touwadonti=gluant

Le gluant du ditamari

Origine

Sôôka wourou

Lamba

Sôôka= Sesamum indicum ; Wourou= gluant

Le gluant qui ressemble au Sesamum indicum

Aspect

Touhounnoum

Lokpa

Tou= éléphant; Hounnoum= sauce

La sauce de l'éléphant : l'éléphant mange

ses feuilles

Alimentation animale

Koum alo-odoussè

Foodo

koumalo=gluant; odoussè= qu'on plante

Le gluant qu'on cultive

Origine

Nommanwoun

Yaum

-

-

-

Dossi guia

Bariba

Guia= la vrai

Le vraie dossi

Statut

Djom-djom

Kotokoli

-

-

-

N'zoticoudouté

Kotokoli

-

Le gluant cultivé

Origine

Goussénéfounin

Ani

Founin= gluant; séné=potasse

Le gluant qu'on prépare avec la potasse

Aspect

Dossiihô

Peulh

-

-

-

Boyrudum

Peulh

-

Le gluant qu'on cultive

Statut

Gbôérudum

peulh

-

-

-

Dossila

Boko

Do=sauce; la=feuille; si=noire

La sauce de la feuille noire

Aspect

Anansara-foïto

Dendi

Anansara=le blanc; Foïto=sauce

La sauce du blanc

Origine

Lakouta

Dendi

-

-

-

Ningbô

Fon, Mahi

-

Gluant

Aspect

Kounanhangou

Gam- gam

Gnidé

Kouhangou= gluant; Banandè= Kabiè,

Le gluant des Kabiè

Origine

Koussolamsôgou

Gam- gam

Gnidé

Sôgou=noir, Kouhangou= gluant

Gluant noir

Aspect

Tankantoohoun

Berba

Tankanba= Wama; Toohoun=gluant

Le gluant des wamas

Origine

Nonbotaman

Wama

-

Le gluant qu'on cultive

Statut

Abi-wèrè

Nagot

Abi=accouche; wèrè=facilement

Accouche facilement

Usage

Hangaladie

Natimba

-

Gluant

Aspect

Nôma

Wama

-

gluant

Aspect

Nôbôtaman

Wama

Bôta= cultivé ; Nôma= gluant

le gluant cultivé

Statut

Tiadonti

Ditamari

 

Sauce de la brousse

Origine

Féiyôtô

Dendi

Féi=sauce; Yôtô=gluant

Sauce gluante

Aspect






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery