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Evaluation des méthodes de controle phytosanitaire et qualité des produits

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par Moussa KASSE
UCAD/Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaire de Dakar - Master II 2009
  

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Chapitre 2: Résultats et Discussion

1. Résultats

1.1. Etat des lieux du contrôle phytosanitaire et qualité

1.1.1. Lieux de contrôle:

Le contrôle phytosanitaire au Sénégal, régi par le décret 60-121/SG du 10 mars 1960, s'appliquent qu'aux végétaux, parties des végétaux et produits végétaux entrant ou sortant du Sénégal sur les lieux d'inspection. Il est effectué au niveau des « points d'entrée phytosanitaire de frontière » (ou PEPF), nommés ici « postes de contrôle phytosanitaire » aérien, ferroviaire, maritime et terrestre selon la nature de la frontière et/ou du moyen de transport des produits. Il existe neuf (9) postes de contrôle dont les quatre (4) où l'étude a été réalisée.

1.1.1.1. Poste de contrôle phytosanitaire aérien de l'ALSS:

Il représente le seul poste de frontière aérienne du pays. Le contrôle des produits entrant ou sortant est effectué au niveau des zones de « Départ » et « Arrivée » de l'aérogare mais aussi dans l'enceinte de la zone fret: zone de transit et chambres froides des services logistiques (SDV, SAGA AIR).

1.1.1.2. Poste de contrôle phytosanitaire maritime du PAD:

C'est le plus important des postes maritimes (ports de Dakar, de Kaolack et de Ziguinchor) qui existent dans le pays. Ici, les produits sont contrôlés respectivement à l'empotage et au dépotage des conteneurs au départ et à l'arrivée des bateaux.

1.1.1.3. Poste de contrôle phytosanitaire ferroviaire de la GFD:

Le poste de la GFD est le seul poste ferroviaire du pays. Le contrôle des produits voyageant par train ne s'effectue qu'au moment de l'embarquement et du débarquement du fait du scellage des wagons au cours du transit (pas de contrôle en cours de route). Cependant, il reste le poste le moins fonctionnel du fait de la rareté des trains (arrivant une fois/semaine sans retard).

1.1.1.4. Poste de contrôle phytosanitaire terrestre de BARGNY: Spécifiquement créé, le poste de Bargny ne revêt pas le caractère strict d'une « frontière nationale ». En revanche, il joue un rôle de frontière multinationale du fait de l'absence de postes de contrôle au niveau des frontières Gambiennes et des deux Guinées et de l'insuffisance de celui existant au niveau de la frontière Sénégalo-malienne. Le contrôle des produits s'effectue au passage des véhicules devant le poste situé évidemment sur le bord de la voie d'entrée à Dakar au niveau de Bargny. Seuls les camions entrant sont contrôlés. C'est le seul poste à Dakar qui fonctionne 24h/24 et durant toute l'année.

1.1.2. Moment du contrôle:

Le contrôle phytosanitaire et de qualité (CPQ) est l'un des outils de gestion de la traçabilité des produits horticoles. Cette traçabilité est établie à toutes les étapes de la production, de la transformation et de la distribution/expédition. C'est à ce dernier niveau que s'est positionné le CPQ des végétaux et produits végétaux entrant ou sortant du pays avec comme objectifs:

· d'assurer la sécurité sanitaire des denrées alimentaires d'origine végétale;

· de protéger la santé des végétaux et parties de végétaux;

· de protéger l'environnement;

· de protéger la santé et les intérêts des consommateurs en garantissant le label des produits.

L'atteinte de ces objectifs est facilitée par le suivi phytosanitaire des produits en amont de la distribution c'est-à-dire au niveau des exploitations, des centres de conditionnement et des zones de stockage des produits avant leur réception à l'export.

1.1.2.1. Au niveau des exploitations et des centres de conditionnement:

Le contrôle préalable est réalisé par les responsables qualité des entreprises horticoles au moment de la production et du conditionnement. En effet, il

détermine la capacité de l'entreprise à prévenir les risques sanitaires et phytosanitaires connexes aux produits.

Cependant, l'inspecteur peut séjourner dans les lieux pour vérifier le travail ou discuter avec l'exploitant de ses procédures et le conseiller sur les bonnes pratiques de fabrication (BPF), les bonnes pratiques hygiéniques (BPH) et le « Hazard Analysis Critical Control Point » ou analyse des dangers et maîtrise des points critiques (HACCP).

1.1.2.2. Au niveau des magasins de stockage ou chambres froides:

Il s'effectue après réception des produits à l'import ou à l'export. Ce contrôle est réalisé par les agents du service d'hygiène au niveau des marchés sauf situations particulières liés aux contraintes techniques des inspecteurs de la DPV, obligeant ceux-ci d'élargir le contrôle à ce niveau. Cependant, pour les produits frais importés et exportés, reçus dans les locaux des services logistiques pour triage, conditionnement, palettisation ou stockage avant livraison ou expédition, seuls les inspecteurs de la DPV sont habilités à les contrôler.

1.1.2.3. A l'importation et à l'exportation:

Il est l'objet strict du contrôle phytosanitaire réglementé par le décret 60- 121/SG du 10 mars 1960. Les produits sont contrôlés dès leur réception par les inspecteurs avant leur livraison à l'import ou leur envoi à l'export.

1.2. Méthodes de contrôle au niveau des postes:

1.2.1. Procédure de contrôle à l'exportation:

Comme il est d'habitude, au niveau des postes, les exportateurs viennent d'eux-mêmes déclarer leurs produits et solliciter un certificat phytosanitaire. En fonction de la nature et de la quantité du produit, la procédure d'inspection varie.

· Pour les bagages accompagnés (à l'ALSS) de moins de 100Kg environ, l'examen visuel n'est pas effectué ainsi que pour les lots destinés aux corps diplomatiques; mais malgré tout un certificat phytosanitaire leur est délivré. Au contraire, pour les mangues pendant l'hivernage, du fait de la mouche des fruits, le contrôle est systématique. D'ailleurs, on interdit leurs exportations pendant cette période; mais jusqu'à présent certaines persistent et 148,291t et 75t de mangues, ont été exportées pendant le mois d'août 2008 à travers respectivement les postes de l'ALSS et du PAD pour ne citer que ceux-là.

· Quant aux autres produits voyageant par fret (maritime ou aérien) le contrôle physique est effectué sur un échantillon pour les lots de grande taille ou sur la totalité du lot lorsqu'il est de petite taille. La conformité du lot aux exigences phytosanitaires nationale et internationale est sanctionnée par le certificat phytosanitaire qui autorise l'exportateur à expédier ses produits. Ce certificat complète la documentation (lettre de transit aérien ou LTA ou lettre de transit maritime ou LTM.) qui accompagne l'expédition.

1.2.2. Procédure de contrôle à l'importation:

A l'importation, la procédure de contrôle est presque la même qu'à l'export. Ici l'importateur sollicite au contrôle phytosanitaire une demande d'inspection sur présentation du permis d'importation ou du certificat phytosanitaire d'origine. En effet, le PV d'inspection phytosanitaire est rédigé avant même la réception de l'envoi ou l'observation des produits. Selon certains, ceci facilite à l'importateur les procédures douanières et ne signifie pas que le lot va être livré s'il est trouvé non conforme. Quelles sont les décisions prises alors à la rédaction du Procès-verbal (PV) ?

1.3. Sanctions du contrôle ou la prise de décisions :

La prise de décision constitue l'étape ultime et la plus délicate de la procédure de contrôle. Les actions prises sur la base du résultat, varient selon que le lot est conforme ou non conforme. En effet, toute décision prise engage la responsabilité de l'inspecteur.

A l'import, lorsque l'envoi est jugé conforme aux règlements phytosanitaires en vigueur, l'inspecteur en informe immédiatement l'importateur et lui délivre le PV d'inspection qui autorise la mise sur le marché de l'expédition après son dédouanement si nécessaire. Dans le cas contraire, plusieurs possibilités s'imposent selon les mentions du PV: les décisions les plus fréquemment prises au niveau des postes de contrôle ciblés sont: soit la délivrance immédiate à l'importateur et le prélèvement d'échantillon pour examen au laboratoire (cas du PCPQ/PAD); soit tout simplement la délivrance immédiate à l'importateur (cas des PCPQ de l'ALSS et de Bargny).

A l'export, le risque à prendre est moins grave puisque les moyens déployés par l'exportateur sont moins importants que ceux de l'importateur. Là, il s'agit d'une part de délivrer le certificat phytosanitaire si le lot est conforme et d'autre part de le refuser à l'exportateur si le lot est déclassé.

Toutefois, un refoulement au niveau des exploitations pour un second triage est autorisé pour donner une seconde chance à l'exportateur, sinon une vente locale des produits. Ceci n'est possible que dans un pays comme le Sénégal où il n'existe pas une réglementation des produits horticoles mis en oeuvre dans le marché local.

1.4. Etude de quelques exemples:

1.4.1. Inspection des mangues à l'exportation par avion:

Un lot de 32 cartons de mangues a été déclaré par l'exportateur venu solliciter un certificat phytosanitaire. Du fait de l'interdiction des exportations de ce produit, à cette période à cause de la mouche des fruits, l'obligation était d'aller visiter le produit. A l'arrivée, devant le centre de conditionnement, on a trouvé 32 cartons de mangues déjà palettisés devant être exportés vers l'Ile du Cap Vert. Deux cartons ont été échantillonnés et inspectés en totalité puis

restitués à l'exportateur. Après avoir constaté quelques piqûres de cette mouche, un reconditionnement après triage a été autorisé avant délivrance du certificat phytosanitaire.

1.4.2. Inspection des patates douces importées par camion:

Dans un lot de prés de 40t (soit 800 sacs), un échantillon a été demandé. Il est composé de 5 unités (du fruit) de patates. Après observation, toutes étaient infestées par des coléoptères (voir Figure 2). Après information de l'importateur, il donne comme justification que celui-ci est prélevé dans un sac qui était tombé en cours de route. Ce qui n'était pas une justification valable. Malgré tout un autre échantillon a été prélevé dans les sacs intacts et qui a valu la certification de conformité du produit.

 

Piqûres
d'insectes

Masse fibreuse et
molle

 

Figure 2 : Patates douces infestées de coléoptères (vues à Bargny).

1.4.3. Inspection de la cale de blé des Grands Moulins de Dakar:

La cale inspectée a une capacité de 6000t. Elle était presque déchargée au 9/10 (voir Figure 3). On s'est contenté d'une simple observation en profondeur de la cale; aucune décision n'est prise par la suite.

 

Bord interne de
la cale

Masse de blé
en vrac

Bord externe
de la cale

 

Figure 3: Cale de blé des Grands Moulins de Dakar.

1.4.4. Visites des frigorifiques de L'ALSS:

Les frigorifiques ou chambres froides de l'ALSS sont situés à proximité de la zone de fret, lieu d'embarquement de la plupart des produits. Celles-ci, en contact direct avec l'extérieur très souvent ensoleillé, sont munies de portes non hermétiques, sans hangars de devanture, conditionnant des pertes de fraîcheurs et donc une mauvaise conservation des produits.

1.4.5. Visite des exploitations de SEPAM:

La Société d'Exportation des Produits Agricoles Maraîchers (ou SEPAM) est l'une des sept entreprises exportatrices de fruits et légumes frais, certifiée «GlobalGap» (Ex EurepGap ou BPA Européens) en 2004. Elle exporte de la mangue, de la tomate et du haricot vert, souvent de novembre à avril. Parmi les exigences du référentiel mis en place et relatives à la manipulation des produits on peut noter:

· le contrôle documenté de la qualité des produits à la réception, pendant la production et au moment du conditionnement;

· le nettoyage et l'entretien des locaux (salles de production, de conditionnement et chambres froides);

· la lutte contre les insectes volants et la poussière par la mise en place de système ventilé de haute puissance (voir Figure 4);

· la gestion du risque phytosanitaire lié aux palettes par leur chauffage à l'aide d'un dispositif approprié (voir Figure 5).

· la mise en place de panneaux (pictogrammes) pour la sensibilisation des employés sur les Bonnes Pratiques Hygiéniques (BPH), les Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF), les Bonnes Pratiques Agricoles (BPA) et le Hazard Analysis Critical Control Point (HACCP). Cependant ce système n'est pas adapté à tous. A cet effet, une formation de sensibilisation des employés est organisée à la rentrée de chaque campagne de production.

En ce qui concerne l'environnement de l'usine, des effets externes sont possibles du fait de sa proximité avec les populations et de la route de Sangalkham très fréquentée par les véhicules.

Les produits finis de la SEPAM, conditionnés, emballés et stockés dans les chambres froides, sont ensuite palettisés et empotés sur place, puis acheminés au port par les camions frigorifiques de la société pour leur expédition.

Figure 4: Ventilateur haute puissance. Figure 5: Dispositif de chauffage des palettes.

1.4.6. Visite des magasins de la rue Sandignéry:

Fief des importateurs de fruits et légumes exotiques (Raisin, Pomme, Prune, Nectarine, Pèche, Dattes, Pomme de terre, Oignons...), le marché de la rue Sandignéry est l'un des grands marchés de fruits et légumes de la région Dakaroise. Là, quatre magasins ont été visités. Du point de vue exigence qualité, nous avons constaté les faits suivants:

· des produits (fruits exotiques) de stockés dans des chambres froides à température non précise (pas de plaque où lire la température);

· un entreposage des produits sur des palettes, mais à même le mur écaillé et à moins d'un mètre (1m) environ du toit.

· des produits altérés dans les chambres froides à proximité de ceux sains;

· un conteneur d'oignons en déchargement qui n'a pas été vu au port. Après entretien avec les importateurs, la température des chambres froides a pu être identifiée (0°c).

1.4.7. Visite des magasins de la GFD: (voir Figures 6 & 7)

Fréquemment quand il s'agit de la qualité des produits horticoles, on insiste plus sur les résidus de pesticides, que sur les critères microbiologiques, organoleptiques et hygiéniques. En effet, les produits visités dans les magasins de la gare nous prouvent le contraire. Le mode d'entreposage des produits est aussi grave, et fait douter sur la qualité des produits. Parmi les faits observés, on peut citer :

· une impossibilité d'entrer dans les magasins par soucis de piétiner les produits (voir Figure 6) du fait de l'absence de passage.

· mais en bon inspecteur, il s'avérait nécessaire de découvrir ce qui est à l'intérieur même s'il faudra marcher sur les sacs.

· à l'intérieur, on note une superposition mélangée des sacs de tamarin, de piment, de l'encens, du néré, au dessus de laquelle on trouve des cartons de Karité (voir figures 7). Tout cet ensemble est entreposé sur des sacs de produits altérés et/ou sur des bâches comme alternative aux palettes.

· une hygiène défectueuse, sous prétexte que le nettoyage se fait à la diminution du stock.

· une toiture en mauvais état et perméable à l'eau, donne soucis à la qualité des produits entreposés à même le sol surtout pendant la saison des pluies (possibilité de développement des moisissures).

Cependant, on observe dans d'autres magasins un entreposage par produit et sur des palettes, mais toujours les uns à côté des autres.

 

Tamarin

Porte du magasin

 

Figure 6 : Tamarin à l'entrée du magasin.

 

Sacs de
produits divers

Sacs à même le sol

 

Figure 7 : Entrepôt de sacs de produits divers.

1.5. Evaluation du contrôle:

1.5.1. Etude comparative des importations et exportations de produits horticoles en 2007 au Sénégal et par catégorie de produits:

Quantités (en t)

1600000

1400000

1200000

1000000

600000

400000

200000

800000

0

12345 6 7 8911111111

5

N° d'ordre de la catégorie de produits

Importations
Exportations

Figure 8: Importations et exportations de produits horticoles en 2007 par catégorie de
produits.

Tableau I : Légende de la Figure 8:

N° d'ordre

Catégorie de Produits

1

Plantes vivantes et Produits de la floriculture

2

Légumes, Plantes, Racines, et Tubercules alimentaires

3

Fruits comestibles: Ecorces d'agrumes ou de melons

4

Café, Thé, Mate et Epices

5

Produits de la Minoterie; Malt; Amidons et Fécules; Inuline, Gluten

6

Céréales

7

Oléagineux; Graines, Semence; Plantes industrielles, Médicinales; Paille

8

Gommes, Résines et autres sucs et Extraits végétaux

9

Graisses, Huiles, Cires (Animale et Végétale), Graisses alimentaires

10

..Matières à tresser et autres produits d'origine végétale N.D.C.A.

11

..Sucres et Sucreries

12

..Cacao et ses préparations

13

..Préparations à base de céréales et dérivés, Pâtisseries

14

..Préparations de légumes, de fruits, ou d'autres parties de plantes

15

..Préparations alimentaires diverses

16

..Boissons, Liquides alcooliques et Vinaigres

17

..Tabacs et Succédanés de Tabacs fabriqués

 

Source : Agence Nationale de la Démographie et de la Statistique (ANDS).

10,8525422

 
 
 
 
 
 
 
 

Importations
Exportations

 

89,1474578

 
 
 
 
 
 

Figure 9: Répartition des importations et exportations annuelles en 2007

1.5.2. Etude comparative des importations et exportations de produits horticoles en 2007 à travers les PCPQ de Dakar:

PCPQ de Dakar

Importations à travers les PCPQ de Dakar Exportations à travers les PCPQ de Dakar

Quantité (en t)

1200000

1000000

400000

200000

800000

600000

0

PAD ALSS GFD BARGNY

Figure 10: Etude comparative des importations et exportations totales de produits horticoles
en 2007 à travers les PCPQ de Dakar

1.5.3. Différents types de produits importés et exportés: Tableau II: Produits exportés par le Sénégal.

Espèces

Exportateurs

Destination

Mangues

SEPAM, Agriconcept, PDG, SANEPRO, Mamadou AÏDARA,

Union Européenne (UE), Ghana

Haricot Vert

SEPAM, Agriconcept, SAFINA Agro cap

UE

Tomates

SEPAM, GDS, SAFINA Agro cap

UE

Melon, Pastèque

PROMEGA

UE

Coton

SODEFITEX

Thaïlande, France, Maroc

Tabac

MTOA

Pays d'Afrique

Hibiscus sabdarifa

SUB-SAHARA-SALES

Mexico

Pâtes alimentaires Biscuits

Moulins SENTENAC, PATISEN, GMD

Europe, Afrique

Tous les fruits et légumes et céréales importés

Divers ré-exportateurs

Sous région Sénégal

 

Source: Rapports mensuels des PCPQ de l'année 2008).

Tableau III: Produits importés au Sénégal

PRODUITS

ORIGINE

POINT D'ENTREE

Riz

Thaïlande, Chine, USA

PAD

Semoule de blé

France

PAD

Blé

France, Allemagne

PAD

Maïs

USA

PAD

Son de blé

France

PAD

Tourteaux de coton

Abidjan

BARGNY

Malte (boisson alcoolisée)

Abidjan

ALSS

Gruau de maïs (boisson alcoolisée)France

 

ALSS

Farine de maïs

France

PAD

Noix de coco

Guinée, Côte d'Ivoire

BARGNY, ALSS

Nectarine

France, Espagne

PAD, ALSS

Mandarines

Maroc

BARGNY, ALSS

Pommes, Prunes, Pêches

France, Afrique du Sud

PAD, ALSS

Poires, Abricots

France

PAD, ALSS

Oranges

Maroc, Afrique du Sud

PAD, ALSS

Avocats

France

PAD, ALSS

Bananes

Côte d'Ivoire

PAD, ALSS, BARGNY

Raisins, Dattes

Tunisie

PAD, ALSS

Piments, Patates douces

Mali

GFD, BARGNY

Pomme de terre (consommation)

Bénin

PAD

Pomme de terre (semence)

France, Hollande

PAD, ALSS

Oignons

France

PAD

Céleris

Hollande, France

PAD, ALSS

Fleurs, Laitue

 
 

Choux, Carottes, Endives

France

PAD

Semences haricots

France

PAD, ALSS

Tomates, Ail

France

PAD, ALSS

Poivre

Espagne

PAD

Semence potagère / maraîchère

Brésil

PAD, ALSS

Bitters

France, Hollande

PAD, ALSS

Café

Mali, Côte Ivoire

GFD, BARGNY, PAD

Thé

Chine

PAD

Encens, Tamarin, Néré, Karité

Mali

GFD

Divers produits agricoles

Inde

PAD

 

Source: Rapports mensuels des PCPQ de l'année 2008).

L'importation de certains produits, comme les semences, nécessite au préalable une demande de permis d'importation délivré par le bureau quarantaine des plantes de la DPV, à la partie intéressée.

1.5.4. Organismes nuisibles:

Les nuisibles naturellement rencontrés au niveau des denrées et des plantes, sont jusqu'à nos jours les mêmes. Ce sont:

Au niveau des denrées: Trogoderma granarium, Caryedon serratus, Tribolium sp, Aphanus sordidus, Sitophilus oryzea, Oryzaephilus surinamensis.

Au niveau des plantes : Rastroccocus invadens, Uromyces appendiculatus, Ceratitis cap itata, Aculops lycopersici, Aleuradicus dispersus, Maruca testulalis, Dacus sp, Helicoverpa armigera, Tetramychus urticae, Aphis craccivora, Bactrocera invadens.

En effet, aucun organisme nuisible n'a été rencontré durant toute la période d'étude. Cependant, la présence de Prostephanus troncatus dans les céréales a été notifiée en septembre 2008 aux agents de contrôle, dans le sud du pays. De plus, quelques signes d'infestation de la mouche des fruits (Bactrocera invadens) sur des mangues à l'exportation et des coléoptères sur la patate douce importée (voir Figure 2), ont été constatés.

Aussi, faut-il noter que l'analyse microbiologique des produits manque, bien que ce risque reste moins grave pour les produits horticoles. Néanmoins, il n'est pas exclu que les microorganismes tels que les bactéries, les virus et les champignons moisissures sont, parmi les organismes nuisibles, les plus difficiles à gérer car invisibles à l'oeil nu.

2. Discussion:

2.1. Méthodes de contrôle au niveau des postes:

2.1.1. Moment du contrôle:

Le moment d'inspection des denrées alimentaires est un facteur déterminant pour la maîtrise des dangers du fait de la rapidité de la multiplication de certains germes bactériens, la durée du transit (maritime et routier) et de la rupture de la chaîne de froid à certains niveaux. Il incombe donc à l'exportateur de veiller à la maîtrise du risque phytosanitaire en mettant en place les moyens nécessaires, afin que ses produits soient en conformité avec le règlement qui les concerne [3 a].

Au Sénégal, le développement de petits producteurs ne possédant pas de moyens propres, compromet cette règle et le moment opportun de contrôle des produits. Ceci n'est pas le cas des sept entreprises horticoles certifiées GlobalGap dont SEPAM, SAFINA, GDS, Agriconcept, Soleil Vert, PDG et SANEPRO.

La responsabilité des inspecteurs et des services logistiques dans cette situation est également non négligeable et dépend de leurs moyens. L'inspection de la cale de blé des GMD au moment où le 9/10 du produit est déjà déchargés, le retard des embarquements/débarquements ou la rupture de la chaîne de froid due aux coupures d'électricité sont autant d'actes

justificatifs. Cette inadéquation peut influencer les décisions à prendre, au moment de l'inspection et impose aux autorités de la DPV, d'une redéfinition des lieux et moments de contrôle des produits.

2.1.2. Sanctions du contrôle (ou prise de décisions):

Les inspecteurs déterminent la conformité des envois avec les exigences phytosanitaires, sur la base d'un examen visuel visant à détecter des organismes nuisibles et articles réglementés, d'un examen des documents et de vérifications de l'identité et de l'intégrité. Le résultat de l'inspection doit permettre à l'inspecteur de décider d'accepter, de détenir ou de refouler l'envoi, ou de décider de la nécessité d'analyses ultérieures [4d]. Ce qui n'est pas souvent le cas au Sénégal : la certification des produits est faite avant ou sans examen visuel de l'envoi sauf quelques exceptions : deux (2) cas sur les sept (7) exemples étudiés (soit 28,6%) respectent cette procédure.

Les sanctions faites pour réparer les dommages observés ne respectent non plus cette exigence des NIMP n°23. Elles varient en fonction de la grandeur du lot et de la gravité de l'anomalie observée. Elles sont beaucoup plus financières que techniques et sont discriminatoires vis-à-vis des importateurs étrangers et nationaux. Ces derniers sont beaucoup plus favorisés par rapport aux importateurs maliens par exemple qui ne cessent de remettre en cause les décisions diverses et contradictoires prises par les inspecteurs. Cette discrimination ne répond pas aux prescriptions des NIMP n°1 (paragraphe 1.7 : la non-discrimination).

En effet, l'absence d'une station de quarantaine au Sénégal et de laboratoire fonctionnel au niveau des postes, limite les mesures à prendre. Ici, la prise de décision, en cas de non-conformité, est également un jeu de risque qui engage la responsabilité de l'inspecteur.

Toutefois, des mesures alternatives existent et permettent de gérer le risque phytosanitaire. Il s'agit entre autres :

· de la prohibition par la réglementation ;

· de la mise en place de réseau d'alerte phytosanitaire nationale et internationale ;

· du refoulement en cas de soupçon suite à une déclaration additionnelle du certificat phytosanitaire d'origine.

2.2. Etude comparative des importations et exportations annuelles de produits horticoles au Sénégal et à travers les PCPQ:

L'étude montre que les importations sont très largement plus importantes que les exportations (89,15% contre 10,85% en 2007 sur un total de 2478107,405 t). Cette importance peut s'expliquer par les grandes quantités de céréales importées par notre pays (soit 71,19% des importations annuelles contre 1,09% des exportations annuelles en 2007). Les fruits et légumes occupent la deuxième place après les céréales avec une dominance de ceux importés. Cependant le rapport des imports de fruits et légumes sur les importations

totales en 2007 (10,07%) est plus bas que celui des exports de fruits et légumes sur les exportations totales (12,32%). En effet près de 56% de ces importations sont reçues à travers les PCPQ de Dakar alors que les exportations à travers ces postes sont estimées à environ 30%. Ceci montre l'importance de ces postes ainsi que les risques sanitaires qui peuvent en découler.

Donc une rigueur sur la gestion de la qualité de ces produits s'impose afin de prévenir tout risque susceptible d'être véhiculé par les produits.

Les inspecteurs devront alors, pour ce qui leur concerne, rester plus vigilants et plus rigoureux dans la procédure d'inspection quelle que soit la quantité des produits. Cependant, une attention particulière est nécessaire au niveau du poste du PAD où est reçue la plus grande quantité des produits (soit 52,20% des importations et 17,12% des exportations totales en 2007), afin d'empêcher l'introduction de tout danger phytosanitaire. Ceci impose également aux autorités, un renforcement des moyens (techniques, logistique et administratifs) au niveau de ce poste.

2.3. Visites d'inspection des exploitations et magasins:

Les résultats de visite de la SEPAM montrent que les produits finis de cette entreprise sont sains et indemnes de maladies. Ceci se justifie par les différents outils de maîtrise du risque phytosanitaire mis en place par cette entreprise; mais aussi par l'acceptabilité et l'accès de leurs produits aux marchés européens, attestant de leur conformité aux normes de qualité (le contrôle de conformité étant systématique dans l'Union Européenne).

Cependant, le temps de séjour des conteneurs au port (jusqu'à 8 jours) avant leur embarquement et la rupture de la chaîne de froid due aux coupures intempestives d'électricité, constitue des contraintes de qualité pour les produits. De telles contraintes sont également notables au niveau de la GFD où le train accuse parfois un retard exceptionnel surtout à l'arrivée. Ce qui, en revanche donne faveur aux importations par voie routière et l'importance du poste de Bargny.

Quant à la visite du marché de la rue Sandignéry, aucune décision n'a été prise suite aux différentes observations. Selon l'inspecteur, le contrôle phytosanitaire des produits se limite à leur arrivée au port et une fois aux marchés, il est du ressort des Services d'Hygiène. Pourtant le conteneur d'oignon en déchargement, dédouané avant son arrivée, n'a pas été observé au port et des produits altérés ont été retrouvés dans les chambres froides.

Ceci est en contradiction avec les études rapportées à la FAO par les consultants W.C.K. HAMMER et O. DHAMIJA: « L'inspecteur de l'office doit vérifier le travail de l'exportateur (mais aussi de l'importateur) et prélever des échantillons aux fins d'analyse en laboratoire. Il doit passer un certain temps dans les locaux où le classement par qualité et l'emballage sont

effectués; ce séjour lui permettra de discuter avec l'exploitant de ses procédures et de le conseiller [3a] ».

A cela, il faut ajouter que cette procédure devrait être adopté régulièrement pour un exportateur débutant jusqu'à ce qu'une conformité satisfaisante soit obtenue et au moins une fois tous les trois (3) mois pour l'exportateur ancien dont les produits sont réputés conformes. Ceci permettrait à l'exportateur de gagner et d'éviter à l'importateur la nécessité d'expertise qualité pour des besoins de remboursement des dommages. Ainsi, une fois les produits certifiés conformes par les inspecteurs, la responsabilité du fournisseur est dégagée.

Il ressort de cette analyse, que l'accès et l'acceptabilité de la plupart de nos produits horticoles exportés (fruits et légumes en particulier), aux marchés européens, sont le résultat des efforts et l'évolution consentis de la démarche qualité certifiée dans certaines de nos entreprises exportatrices de fruits et légumes comme celles énumérées plus haut.

2.4. Contraintes du contrôle phytosanitaire et qualité:

Les difficultés qui gangrènent l'efficacité du contrôle phytosanitaire et qualité au Sénégal sont nombreuses. Parmi celles-ci, on peut noter:

2.4.1. Au niveau des postes de contrôle:

· Le manque de laboratoire fonctionnel qui compromet l'examen microscopique des produits;

· La difficulté d'accéder aux lieux de contrôle du fait de la sécurité rigoureuse de ceux-ci et du manque de collaboration entre les services;

· La méconnaissance du contrôle par certains suscite de nombreuses explications pour les faire comprendre, surtout au niveau du poste terrestre de Bargny où la plupart des convoyeurs des camions sont analphabètes;

· Le manque de sécurité pendant les brigades de nuit, met en jeu la vie des agents et laisse échapper de nombreux produits surtout à Bargny.

· L'absence de moyens logistiques (PAD, Bargny) ou de leur vétusté (ALSS, GFD) oblige les agents à se déplacer ou non par leurs propres moyens pour se rendre aux lieux d'inspection, souvent éloignés des postes;

· Insuffisance et la vieillesse des agents chargés du contrôle dont la majorité iront en retraite dans moins de 5 ans.

2.4.2. Pour les produits:

· Le retard du départ (bateau) ou de l'arrivée (train) des moyens de transit entraîne l'altération de certains produits au cours du transport;

· Le manque de suivi phytosanitaire sur l'utilisation des pesticides au niveau des zones de production;

· L'étanchéité imparfaite du système de fermeture des portes de certaines chambres froides utilisées surtout celles de l'aéroport;

· Les contraintes de qualité à l'importation liées au non respect du délai avant récolte et/ou avant conditionnement, obligeant certains importateurs de réaliser une expertise qualité à la réception des produits;

· L'insalubrité de certains magasins (GFD) et chambres froides.

2.4.3. Pour les textes :

· Une vétusté des décrets 60-121/SG et 60-122/SG du 10 mars 1960, depuis lors non réactualisés alors que beaucoup de choses ont changé avec l'évolution de la science et de la technologie au cours du temps;

· La non application et actualisation du décret 99-259 du 24 mars 1999, relatif au contrôle qualité des produits horticoles;

· La non adaptabilité de certains textes communautaires (UE, sous régionale) à nos conditions climatiques et aux entreprises nationales dont la plupart ne répond pas aux normes de qualité : sept (7) seulement sont certifiées GlobalGap ;

· Défaillance dans l'harmonisation au niveau communautaire (CILSS, UEMOA, CEDEAO) due à la non ratification des textes par certains pays Tous ces facteurs sont autant de contraintes dont les responsables devront faire face pour améliorer la qualité des produits.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams