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Les moteurs de la croissance de l'économie burkinabe et sa vulnerabilité aux chocs extérieurs

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par K. Issaka YAMEOGO
Ecole National d'Administration et de Magistrature (ENAM) - Conseiller des affaires économiques 2009
  

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Section 2: Aperçu de la situation économique et financière du Burkina Faso

Depuis l'adoption des Programmes d'Ajustements Structurels (PAS) en 1994, le Burkina Faso a enregistré des performances macro-économiques. Cependant, l'économie burkinabè connaît de nombreux problèmes liés au climat, au développement des ressources humaines, au coût élevé des facteurs de production, etc. L'objet de cette section est de faire ressortir les performances réalisées depuis l'an 2000 dans un premier temps et dans un second temps, les problèmes qui pèsent sur l'économie burkinabè.

Paragraphe 1 : Les performances économiques

Les performances réalisées par l'économie burkinabè ont été visibles dans plusieurs domaines. Ce paragraphe montrera les performances au niveau : de la croissance du PIB, des finances publiques, des échanges extérieurs, de la balance des paiements et de la situation monétaire et financière.

A- La croissance économique

Au cours des deux dernières décennies, le Burkina Faso a enregistré des performances économiques mitigées, alternant année de forte croissance et année de croissance modérée. Sur la période 1995-1999, le pays affichait un taux de croissance de 5,5% et un taux de 3,9% entre 2000 et 2002. Ce ralentissement est dû au fait que l'activité économique a été contrariée par des chocs exogènes défavorable (situation de conflit en Côte d'Ivoire, hausse du dollar, mauvaises conditions climatiques, etc.). En 2003 le taux de croissance a été le plus élevé (8%) sur la période d'étude. Depuis cette année le taux de croissance moyen s'est situé aux alentours de 5%.

Les performances économiques du pays dépendent en grande partie des conditions naturelles car le secteur primaire reste encore l'une des origines les plus importantes de la croissance. L'économie burkinabè est dominée par ce secteur. Les deux sous-secteurs que sont l'agriculture et l'élevage occupent plus de 85% de la population active et représentent à eux seuls plus de 70% des recettes d'exportations en moyenne.

La part du secteur secondaire dans la formation du PIB est la plus faible. Elle était de 21,4% en 2000 et s'est situé en 2008 à 24,2%. Du fait de l'importance du secteur informel dans ce secteur, il est difficile d'évaluer la population active y évoluant. On estime cependant que le secteur occupe 8% de la population12(*). Depuis 2003 le secteur secondaire connaît une évolution avec le développement des industries manufacturières, des Bâtiments et Travaux Publics (BTP) et des industries extractives.

Le secteur tertiaire quant à lui représentait environ 46,8% de la valeur ajoutée du PIB en 2008 contre 45,2% en 2000. Les activités des services marchands sont en plein essor et contribuent pour plus de 62% à la formation de la valeur ajoutée du secteur tertiaire13(*).

Entre 2000 et 2004, la croissance s'est réalisée dans un contexte de maîtrise de l'inflation (2,4% en moyenne). En 2005, elle a atteint 6,4%. En 2008, l'inflation a atteint son niveau le plus élevé (10,7%). Cette hausse du niveau général des prix est essentiellement due au renchérissement des produits pétroliers et alimentaires. En outre, la hausse continue des cours des produits pétroliers a contribué à alimenter cette tension inflationniste.

Graphique n°2: Evolution du taux de croissance du PIB et du taux d'inflation

Source : Construit par l'auteur à partir des données du tableau 1 en annexe 1

B- Les finances publiques

La situation du Burkina Faso en matière de finances publiques se caractérise par un déficit du solde budgétaire global. En effet, après une légère amélioration avant l'année 2000, les comptes publics du pays ont connu une dégradation continue au cours de ces dernières années. Ainsi le solde budgétaire de base est passé de 1,1% en 2000 à -4,7% en 2008. Le taux de pression fiscal s'est établit à 12,5%, inférieur à la norme communautaire (17%)14(*).

Quant aux dépenses publiques totales et prêts nets, ils ont augmenté pour représenter 26,4% du PIB en 2008 contre 24,3% en 2000. Cette progression est imputable aux dépenses courantes notamment les dépenses de personnel, de fonctionnement et de transfert.

Le déficit public est financé sur fonds extérieurs. Sur la période 2000-2008, les ressources d'Aide Publique au Développement (APD) étaient évaluées en moyenne annuelle à 583,5 millions de dollar US, soit 338,7 milliards de FCFA (soit entre 15% et 25% du PIB). Elles contribuent pour environ 90% au financement des investissements publics. Pour l'année 2003 par exemple, les ressources extérieures ont contribué pour 53% au financement du développement du pays, contre 41% pour les ressources propres et 6% pour les ressources PPTE15(*).

La dette publique extérieure a fortement baissé au cours de ces dernières années grâce à l'allègement dont le pays a bénéficié à travers l'initiative PPTE. Ainsi, l'encours de la dette extérieure est passé de 57,3% du PIB en 2000 à 23,4% en 2008. Quant à la dette publique totale, l'encours à la fin décembre 2007 s'élevait à 776,1 milliards de FCFA, représentant ainsi 23,9% du PIB contre 1280 milliards en 2005 (soit 42,9% du PIB).

C- Les échanges extérieurs et la balance des paiements

La balance courante du Burkina Faso est structurellement déficitaire. Le déficit courant extérieur s'est dégradé de 277 milliards de FCFA en 2000 et à 318,5 milliards de FCFA en 2008. Malgré cette dégradation continue des comptes extérieurs, on note une amélioration du taux de couverture des importations par les exportations (tableau 8 en annexe 1). Ce taux a en effet évolué de 39,5% en 2000 à 54,7% en 2006 avant de retomber à 50,6% en 2007 en raison des contre-performances de la filière coton entre 2004 et 2006 et la baisse de sa production à partir de 2006. Par ailleurs, le compte en capital a enregistré une nette amélioration eu égard aux annulations de la dette au titre de l'Initiative d'Annulation de la Dette Multilatérale (IADM). Cela a permis de dégager un excédent de 188,1 milliards de FCFA. Cet excédent a été notamment induit par les recettes de privatisation de l'Office National des Télécommunications (ONATEL).

D- La situation monétaire et financière

Sur la période 2000-2008, les avoirs extérieurs du Burkina Faso sont passés de 151 milliards à 424,3 milliards de FCFA. Cette évolution est liée en partie à la cession par l'Etat d'une partie du capital de l'ONATEL à un partenaire stratégique (Maroc-TELECOM) pour un montant de 144,3 milliards de FCFA.

Sur la période 2005-2008, l'évolution de la situation monétaire du pays s'est caractérisée par un accroissement des avoirs extérieurs nets et une contraction du crédit intérieur due à l'amélioration de la position nette du gouvernement vis-à-vis du système bancaire. Les crédits à l'économie s'étant également inscrits en hausse. En liaison avec la progression des besoins de financement des entreprises et suivant l'évolution globale de ses contres parties, la masse monétaire du pays s'est accrue au cours de la même période. Sur la période 2000-2008, la masse monétaire s'est accrue de 112,6%, passant de 415,4 milliards de FCFA à 883,0 milliards de FCFA.

En somme, le Burkina Faso a connu au cours de la période 2000-2008, des performances relativement meilleures par rapport aux années précédentes. Les indicateurs macro-économiques se sont bien comportés. Cependant, malgré ces bonnes performances, les conditions de vies des ménages ne se sont pas améliorées par une réduction significative de la pauvreté. Le niveau de développement humain est faible et le nombre de pauvres n'a fait que croître.

* 12 Chiffre communiqué lors du Forum National du Secteur Informel (FNSI), 2008.

* 13 Bilan de mise en oeuvre du CSLP, Mars 2008.

* 14 UEMOA : Rapport semestriel d'exécution de la surveillance multilatérale (RSM), décembre 2008.

* 15 CAPES : Etude sur le financement du développement, 2007.

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