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Les moteurs de la croissance de l'économie burkinabe et sa vulnerabilité aux chocs extérieurs

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par K. Issaka YAMEOGO
Ecole National d'Administration et de Magistrature (ENAM) - Conseiller des affaires économiques 2009
  

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Section 2 : Les facteurs de la croissance de l'économie burkinabè

Les facteurs de la croissance de l'économie d'un pays sont nombreux. Dans le cadre de notre étude, l'accent sera mis sur des facteurs comme le commerce extérieur, l'investissement et des facteurs de l'environnement international susceptibles d'influencer positivement la croissance économique.

Paragraphe 1 : Les effets du commerce extérieur sur la croissance

A- Les effets théoriques du commerce extérieur sur la croissance économique

Les exportations constituent un levier important pour accélérer la croissance à travers plusieurs effets sur l'économie réelle :

Le premier effet se situe du coté de la demande. Les exportations constituent des ventes sur le marché international, qui est bien plus large et plus riche que le marché intérieur ; ce qui a pour effet d'ancrer la demande sur un marché des fois plus exigeant, mais aussi bien plus important, avec par conséquent des possibilités de croissance beaucoup plus intéressantes. Ceci est vrai pour l'ensemble des pays, mais encore plus pour les pays petits et pauvres où la demande intérieure effective est fortement contrainte par l'étroitesse du marché et des revenus.

Le deuxième effet de la croissance des exportations se situe du coté de la production. La plus grande exposition des opérateurs locaux à la concurrence internationale et aux rigueurs du marché international favorise les effets d'émulation, l'absorption des innovations et donc la compétitivité des secteurs de produits exportables, ce qui est favorable à la transformation et la croissance.

Troisièmement, un secteur d'exportation dynamique encourage l'investissement national et étranger, augmentant ainsi l'accès au capital et à la technologie.

Le quatrième effet est la génération des devises, qui permettent d'améliorer la capacité d'importation et de financer les importations de biens intermédiaires et d'équipements indispensables à la croissance ainsi qu'à l'amélioration de la technologie et de la productivité.

Enfin, la croissance tirée par les exportations permet d'éviter les pressions inflationnistes qu'entraînent souvent une croissance tirée par la consommation interne et de maintenir ainsi la stabilité macroéconomique et la compétitivité internationale. C'est pour ces raisons que l'intégration commerciale est essentielle à la croissance accélérée.

B- L'impact du commerce extérieur sur la croissance économique du Burkina Faso

L'expérience des pays émergents indique que les pays qui participent plus au commerce international parviennent à accélérer la croissance et réduire la pauvreté plus que ceux qui participent moins. La Chine et l'Inde constituent les exemples les plus récents de l'effet de l'ouverture au commerce extérieur sur la croissance, même pour les grands pays avec de vastes marchés internes. L'importance du commerce extérieur est d'autant plus élevée pour des pays à marché intérieur étroit comme le Burkina Faso.

L'analyse de la structure des exportations du Burkina Faso indique une prédominance des produits de base. Les exportations sont fortement concentrées sur un produit primaire, le coton, qui représente plus de 61,5% des recettes d'exportations du pays (tableau 7 en annexe 1). Les autres produits agro-pastoraux représentent environ 30% des recettes d'exportations sur la période 2003-2007. La plus grande source d'exportation en dehors des filières agro-pastorales est l'or. Cette dernière a deux composantes très différentes : l'une moderne, l'autre informelle. Celle moderne, après sa fermeture en 1998 suite à la baisse du prix de l'or ; connaît un regain de dynamisme depuis 2006 avec d'importants investissements à dominance étrangers.

L'orientation géographique des exportations et l'origine des importations indiquent que le commerce extérieur du pays est non seulement concentré sur quelques produits, mais aussi sur quelques pays. A titre d'exemple, sur la période 2001-2003, les principaux destinataires des exportations du Burkina Faso étaient : la France, le Singapour, les USA et l'Afrique de l'ouest. Au niveau des importations, la France est le premier fournisseur de produits pour le Burkina Faso suivi de la Côte d'Ivoire avec respectivement 30,0% et 14.4%.

Les performances des exportations d'un pays peuvent être mesurées à travers le taux d'exportation (part en pourcentage du volume des exportations dans le PIB réel). Pour le Burkina Faso, ce taux fluctue autour de 10% entre 2000 et 200820(*), avec des taux plus faible en 2003 et 2004 (autour de 8%) en raison des effets de la crise ivoirienne. Un autre indicateur de performance est la contribution des exportations à la croissance du PIB. Entre 2002 et 2007, la contribution des exportations à la croissance est restée positive, ce qui n'a pas été le cas pour les importations21(*).

Une étude réalisée par le Centre d'Analyses des Politiques Economiques et Sociales (CAPES) en 200322(*) a montré que les exportations ont un impact positif et significatif sur la croissance. En effet, une croissance des exportations de 1% entraîne une croissance du PIB de 0,27% à court terme et de 0,64% à long terme. Ce résultat va dans le sens de ce que plusieurs analyses théoriques ont prédit comme effet des échanges extérieurs sur la croissance.

Le commerce extérieur, en particulier les exportations constituent un facteur important pour la croissance. La faiblesse des exportations (le taux de couverture des importations par les exportations avoisine 52% entre 2003 et 2007) constitue un défi majeur que le Burkina Faso doit relever pour diversifier l'économie et renforcer la croissance. En redynamisant ses exportations, il augmente sa capacité à accroître ses ressources en devises mais aussi sa croissance par effet d'entraînement.

* 20 Taux calculé à partir des données du RSM-UEMOA de décembre 2008

* 21 Données issues de l'IAP-2008 - MEF/DGEP/DPAM

* 22 Exportation, croissance et lutte contre la pauvreté au Burkina Faso, CAPES, 2003.

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