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Etude socio économique de l´allocation de la main-d´oeuvre salariée et utilisation des pesticides chimiques de synthèse

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par Wilfried AFFODEGON
Université d´Abomey Calavi/Faculté des Sciences Agronomiques - Ingénieur Agronome 2005
  

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7.2. Stratégies de recrutement de la main-d'oeuvre salariée

Lorsqu'on parle du recrutement de la main-d'oeuvre salariée, elle intéresse aussi bien les 30% de la main-d'oeuvre salariée locale et les 70% de la main-d'oeuvre salariée extérieure. Suivant qu'il s'agisse de la main-d'oeuvre salariée locale ou qu'il s'agisse de la main-d'oeuvre salariée extérieure, le recrutement diffère.

La main-d'oeuvre salariée locale est constituée des jeunes âgés de 15 à 44 ans qui peuvent être des hommes ou des femmes. On retrouve parmi ceux-ci, les élèves, les jeunes désoeuvrés, les paysans qui ne disposent pas d'assez de terres, principalement les allochtones et essentiellement les femmes dont le niveau de vie est très faible. Le recrutement de cette main-d'oeuvre locale est parfois influencé par sa disponibilité. les élèves sont plus disponibles pendant les périodes de repos académiques. Bon nombre parmi eux, trouvent alors dans cette activité, un moyen de préparer la rentrée scolaire, mais également de s'assurer certains besoins tels que se chausser, s'habiller etc.... Quant aux jeunes désoeuvrés, ils proposent directement leur service à ceux qui en ont besoin. Cependant, cette catégorie de main-d'oeuvre locale reste très faible et est très loin de satisfaire la demande.

Dans le rang des femmes (60% de la main-d'oeuvre salariée locale), on note principalement celles dont les maris sont de petits producteurs et n'ont pas assez de terres à cultiver, mais beaucoup de bouches à nourrir. La femme doit alors contribuer à l'amélioration du revenu du ménage. Le salariat est le chemin le plus court, car il permet d'avoir de l'argent frais et parfois des vivres lorsqu'il s'agit de la récolte des cultures vivrières. Les femmes s'organisent en groupes pour proposer leurs services aux paysans qui sont capables d'honorer leurs engagements. Il y a plus de cohésion dans cette couche sociale que les autres. Ensemble elles sont plus fortes. L'exécution des travaux en groupes est une manière pour les femmes de se raconter des histoires, de partager les difficultés des uns et des autres dans leur foyer

respectif. Toutefois, le travail peut se faire individuellement lorsque le travail à abattre ne nécessite pas beaucoup de personnes.

Le recrutement de la main-d'oeuvre salariée extérieure est plus complexe et est fonction du dynamisme de chaque exploitant. Quatre moyens sont utilisés pour le recrutement des ouvriers externes.

Premièrement, les liens de familiarité sont mis à contribution. A l'approche de la saison pluvieuse, les paysans se rendent dans leur village d'origine. Ils contactent leurs parents restés sur place qui se chargent dès les premières pluies, de leur convoyer des ouvriers connus pour leur sérieux et leur ardeur au travail .Les ménages en fin de cycle sont beaucoup plus spécialisés dans cette forme de recrutement, car ils ont plus de relation avec les parents restés au village.

Le deuxième moyen c'est l'attraction des ouvriers endettés. Ces ouvriers demeurés au village sont des paysans presque sans terre. Dans une étude similaire réalisée sur le plateau Adja, den Ouden (1997) pense que ces paysans ne sont plus capables d'organiser le travail agricole de groupe, ni de former des associations que ce soit entre frères ou sur une autre base. Finalement, ils sont désoeuvrés et s'endettent auprès des gros producteurs. A la saison des pluies, ils doivent rembourser leurs dettes par le salariat.

Le troisième moyen de recrutement de cette catégorie d'ouvrier, est le rapport de fidélité et de confiance qui s'établit entre ouvriers et exploitants. Les années antérieures, les ouvriers employés par un paysan, lorsqu'ils sont bien traités arrivent spontanément proposer leur service à leur employeur des années passées. Cette forme de recrutement, présente des risques aussi bien pour le recruteur que pour les recrutés. Lorsque l'employé n'arrive pas dès les premières pluies, l'employeur prend d'autres personnes et s'il vient après il perd sa place. Le recruteur quant à lui peut se dire, que le rapport de confiance qui s'est établi entre lui et son ouvrier obligerait ce dernier à revenir la saison suivante, alors qu'il peut arriver que celuici ait des problèmes ou trouve mieux ailleurs, et ne se présente plus. Dans le cas d'espèce, le paysan est en retard sur le calendrier cultural.

Une quatrième forme de recrutement de main-d'oeuvre salariée externe non moins importante, est celle qui se déroule surtout pendant les périodes de pointe. Plusieurs ouvriers venus du Sud du plateau d'Abomey préfèrent continuer leur chemin vers les collines, car selon eux, il y a de grandes exploitations dans ces zones. Alokpaï (2002) pense qu'il s'agit d'une zone de fortes contraintes de main-d'oeuvre. Le travail y est difficile, mais payant (cf. tableau n°24). Les ouvriers préfèrent faire la route et aller travailler dans ces exploitations, que de rester dans les petits villages où les gros producteurs se comptent du bout des doigts. En période de pointe, les paysans qui sont dans le besoin viennent rester au bord de la route inter Etat pour supplier les ouvriers passant, de venir travailler dans leurs champs. Cette forme de recrutement rend le travail salarié cher, car la plupart du temps, c'est les ouvriers qui fixent les termes du contrat.

Tableau n°24 : Coût des différentes opérations culturales par ha dans la sous préfecture de

Glazoué

Activités

Toutes les cultures

Coton

Toutes les cultures

Coton

Défriche
-
ment

Labour

Semi
s

Démar
iage

Sarcla
ge

Epanda
ge

Pulvé
risation

Rebu-
tage

Récolte
1seul
coup

Récolt
e
double

Prix en

FCFA/ha

18000

18000

6000

3000

10800

6000

1500

15000

30000

6000

Source : Alokpaï (2002)

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci