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Contribution a la relance de la coopération décentralisée entre Rilleux-la-Pape et Natitingou: dynamiques et perspectives.

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par Hospice Bienvenu HOUNYOTON
Université Lumière Lyon 2 - Master 2 Parcours Professionnel d'Economie Sociale et Solidaire 2008
  

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Paragraphe 2- Les moyens institutionnels et financiers

Ce paragraphe s'évertue à examiner les moyens institutionnels et financiers déployés par les deux collectivités partenaires pour la mise en oeuvre de leur partenariat-coopération décentralisée.

S'agissant des moyens institutionnels, il faut signaler que les deux villes ont convenu de la création d'une structure regroupant des personnes qui s'occupent de la mise en oeuvre de la coopération. Il s'agit des comités de jumelages dont le but reste avant tout d'oeuvrer au rapprochement des peuples grâce à une promotion et à une pérennisation des échanges socio-culturels et sportifs. Les comités de jumelages sont des associations de loi 1901 qui renforcent et développent le partenariat entre les deux communes. Les comités de jumelages sont les interlocuteurs privilégiés de toutes les actions en matière de coopération. Ils sont sensés faciliter la mise en oeuvre des accords de jumelages ou des conventions de coopération décentralisée. Ce sont des associations regroupant des personnes motivées, engagées en faveur des actions de développement et de solidarité. Ils regroupent dans le cas des villes du nord des personnes préoccupées par l'amélioration des conditions de vie des populations et par voie de conséquence du développement local de leur commune au Sud.

Mis en place en 1998, le comité de jumelage de Rillieux s'est transformé en une association spécialisée en coopération décentralisée dont le but est de favoriser le rapprochement entre territoires et peuples. Il favorise également la compréhension et l'ouverture des cultures et savoir-faire différents, sources d'enrichissement réciproque et d'innovation. Le comité de jumelage est un partenaire de longue date qui a permis de faire évoluer les actions de coopération en Natitingou et Rillieux-la-Pape. C'est grâce au comité de jumelage, que les actions ont été menées sur le terrain à Natitingou même si la ligne générale est celle de la commune. Dirigé par un conseil d'administration et un bureau composé de personnes ressources notamment d'anciens fonctionnaires des collectivités territoriales, d'élus, de fonctionnaires et d'habitants sensibles aux enjeux de solidarité et de développement au Sud, le comité de Rillieux a été très efficace pendant la période de gloire de cette coopération. Il est à l'origine du Projet Natitingou Ville Propre, de la collecte sélective des piles, de l'équipement des dispensaires de Natitingou de destructeurs d'aiguilles, de l'achat de l'incinérateur, de la construction de poteaux de basket à la maison des jeunes et de loisirs de Natitingou sans oublier la dotation de livres de la bibliothèque de la commune. Pour le projet Natitingou Ville Propre, le comité a réussi à obtenir du grand Lyon une subvention annuelle de 10.000 Euros. Elle sollicite également de la part d'autres partenaires comme Cités Unies France, des subventions afin de réaliser les projets qui tiennent aux deux collectivités engagées dans cette coopération. C'est pour cela d'ailleurs que l'association Comité de Jumelage Rillieux-la-Pape, sera désignée comme maître d'oeuvre des actions de la commune à Natitingou. Elle se trouve en amont et en aval de toute action sur le terrain et son implication dans la mise en oeuvre est très grande et utile.

L'association Comité de Jumelage Rillieux-La- Pape, organise les visites officielles dans les deux pays, conçoit avec les autorités municipales les programmes de séjour et d'accueil des membres des délégations. Elle travaille dans un souci d'égalité, de réciprocité et de confiances mutuelles. C'est encore l'association qui joue évalue les actions menées sur le terrain et au besoin recadre ou réoriente les actions communes. C'est un pion essentiel dans la mise en oeuvre de la coopération entre les deux villes et lorsqu'il s'est mis en difficulté, le partenariat a manqué de dynamisme.

Du côté de Natitingou, l'existence et le rôle du comité de jumelage paraît ambigu. En ce qui concerne l'existence de cette structure, nos investigations montrent qu'il y avait bien un comité de jumelage. D'ailleurs la convention 2005 dans son article 11 fait référence à l'existence d'une telle structure. Son rôle est d'aider à la mise en oeuvre de la coopération notamment à partir de la présentation de projets qui s'appuient sur le plan de développement local de Natitingou, d'un plan de financement traduisant son implication. Nos investigations ont révélé que ce comité n'a pas été fonctionnel comme on l'aurait souhaité. Cette situation a mis en difficulté et en situation d'interlocuteur unique les partenaires de Rillieux-la-Pape notamment le comite de jumelage.

De plus, il semble que le fonctionnement de ce comité n'est pas le même que celui de Rillieux-la-Pape. Si à Rillieux-la-Pape, le comité de jumelage est une association de droit commun, librement gouverné avec des dirigeants élus au sein des membres, cela n'est pas le cas à Natitingou, où selon nos sources, le Président de cette association est souvent nommé. C'est le cas par exemple de sieur Éric Potikamou, ex président du comité de jumelage nommé par le Maire Biaou. Cette situation n'est pas de nature à garantir une relation franche basée sur les mêmes règles de fonctionnement. Nos investigations pour savoir s'il y a un comité de jumelage à Natitingou, nous révèlent aussi que de façon opérationnelle, cette structure est absente dans la mise en oeuvre des actions de la coopération. Cette situation serait à la base des difficultés que va rencontrer la coopération entre les deux collectivités. Elle a ouvert les voies à la dérive dans la mise en oeuvre des actions de partenariat sur le terrain.

Sur le plan organisationnel interne, les deux collectivités ont travaillé à mettre en place même si cela n'est pas toujours cohérent des services en charge de la coopération décentralisée. La coopération et surtout son suivi feront l'objet des compétences dévolues à ces services. Au niveau de Rillieux-la-Pape, cette compétence est assurée par la direction culture et enseignement notamment par le service culturel. Ce service joue en quelque sorte le rôle de direction des relations internationales dans la mesure où c'est elle coordonne les actions de la coopération décentralisée et de solidarité internationale de la commune. La personne chargée de la gestion et du suivi des relations de coopération et solidarité internationale de la commune au sein de ce service est Madame Marie-Noëlle Fargeot, notre tutrice de stage et adjointe de la grande direction culture et enseignement. C'est cette personne qui accomplit toute seule depuis plus de deux ans, l'immense tâche de coordination des actions de coopération décentralisée et de l'association comité de jumelage de la commune. C'est encore elle qui suit les actions sur le terrain, recherche les financements, rédige les conventions entre les deux communes et répond aux appels à projets du Ministère des Affaires Étrangères et autres ministères. Nous trouvons que cette charge est trop immense pour une seule personne qui doit s'occuper des autres questions comme celle de la culture, de l'enseignement sans oublier les travaux au conseil municipal.

À Natitingou, les relations de la commune avec les partenaires étrangers dépendent de la commission des affaires socio-culturelles et de la coopération décentralisée. Cette commission est comme une sorte de la direction des relations et de la solidarité internationale qui a pour mission de conseiller le Maire par rapport aux actions développement nécessitant l'apport ou le soutien des partenaires de la commune. De façon concrète, un service est crée pour s'occuper de la question depuis l'adoption du nouvel organigramme de la commune. Il s'agit du service de la planification, du développement et de la coopération décentralisée, qui coordonne, supervise et élabore, les projets de coopération avec les partenaires extérieurs de la ville. Ce service est dirigé par Serge Béré Kassa, un cadre compétent mais dont les moyens d'action sont limités. Comme à Rillieux-la-Pape, ce service qui élabore les programmes de planification, de développement de la commune et supervise les actions de coopération décentralisée fonctionne malheureusement avec une seule personne. Si à Rillieux-la-Pape, l'efficacité d'un tel service n'est pas mise en doute, à Natitingou le problème de l'efficacité des actions d'un tel service se pose avec les multiples tâches de la personne en charge de la coopération.

En ce qui concerne les moyens institutionnels au niveau national, rappelons qu'il existe au Bénin certaines structures voire organismes qui interviennent dans la coopération décentralisée. Ces structures ou organismes jouent en général le rôle de partenaire technique, administratif ou de conseiller près des communes béninoises mais aussi des collectivités étrangères. Nous pouvons citer entre autres le Ministère de la décentralisation et des collectivités locales (MDCL), ex Ministère de la Décentralisation, de la Gouvernance Locale, de l'Administration et de l'Aménagement du Territoire (MDGAAT), du Ministère des Finances et de l'Économie (MFE), du Ministère des Affaires Étrangères, de l'Intégration Africaine, de la Francophonie et des Béninois de l'Extérieur et le Commission Nationale de Coopération Décentralisée (CNCD). Ces institutions se doivent de travailler ensemble afin de répondre aux besoins de cohésion et de cohérence des actions de coopération décentralisée. Ce sont des institutions informent et conseillent les collectivités étrangères sur les dispositions juridiques et les différentes démarches administratives en matière de coopération décentralisée au Bénin.

S'agissant des moyens financiers, il importe de signaler qu'ils n'existent presque pas, ce qui favorise le recours à des méthodes très différentes. Pendant qu'à Natitingou, il n'y a pas une ligne budgétaire consacrée à la coopération décentralisée, à Rillieux-la-Pape les choses semblent beaucoup avancées et doivent servir d'exemple au partenaire du Sud. La question des finances constitue le véritable problème de la coopération dans les pays du sud, qui ont des budgets très réduits. Le pouvoir central a transféré des compétences aux nouvelles collectivités sans accompagnement des moyens financiers. Ce qui fait que les communes et dans notre étude Natitingou, n'arrive pas à jouer son rôle de partenaire crédible. La situation de moyens financiers limités de la commune peut conduire à un détournement de la coopération et les écarts de comportements observés en disent beaucoup à ce sujet. Par contre à Rillieux-la-Pape, la commune inscrit chaque année un montant pour ses relations avec ses partenaires. Aussi modeste soit ce budget, c'est la preuve que la solidarité ou la coopération décentralisée a un coût, qu'il faut budgétiser à l'avance pour ne pas se mettre en difficulté. C'est sur ce budget que la ville alloue une subvention au comité de jumelage pour la mise en oeuvre des actions à réaliser.

En ce qui concerne le dispositif financier pour les fonds destinés à la coopération, signalons qu'il fait objet de débat. En effet, les fonds qui entrent dans le cadre de la réalisation des actions sont tenues de respecter deux conditions nécessaires du droit français. La première concerne le respect des procédures françaises en matière de transfert d'argent. La deuxième condition concerne l'utilisation de l'argent qui doit présenter un intérêt local. Ces deux conditions doivent être réunies pour financer un projet ou une action à Natitingou. En plus de ces conditions françaises, les textes béninois exigent que les fonds de la coopération soient domiciliés sur un compte du trésor public béninois. Cette mesure pour nous ne respecte pas les règles de la coopération c'est-à-dire les relations de territoire à territoire aux intérêts et objectifs communs avec des actions retenues indépendamment de toute action de l'État. Malgré ces mécanismes, la mise en oeuvre de la coopération se trouve confrontée à des problèmes de culture, de mentalité et d'approche de développement. C'est ainsi qu'il sera relevé plusieurs insuffisances dans la mise en oeuvre de la coopération, ce qui n'est sans effets sur l'efficacité des relations de partenariat entre les deux collectivités partenaires.

Après avoir élucidé les évolutions de la coopération entre les deux territoires, les actions mises en oeuvre et examiné les différents moyens juridiques, institutionnels et financiers, nous venons faire la lumière sur l'état des lieux de la coopération entre les communes de Rillieux-la-Pape en France et de Natitingou au Bénin. L'étape suivante consiste à faire une analyse objective de cette coopération et de proposer des pistes de solutions pour redynamiser la coopération entre les deux partenaires.

TROISIEME PARTIE- ANALYSE DE LA COOPÉRATION ET PROPOSITIONS DE RELANCE

Dans cette dernière partie, il est question de présenter le milieu professionnel qui a nous servi de lieu d'apprentissage et d'approfondissement de nos connaissances (Chapitre 1). Les nombreuses connaissances que nous avons apprises nous servent de base pour une analyse du partenariat entre les communes de Rillieux-la-Pape et de Natitingou mais aussi la formulation de quelques recommandations pour la pérennisation des rapports entre les deux collectivités partenaires (Chapitre 2).

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore