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La comptabilité industrielle, outil de contrôle et de pilotage : cas de la SABC

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par Joseph TEMGA
Université Catholique d'Afrique Centrale  - Licence en Administration des Entreprises (LIADE) 2010
  

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DEUXIEME PARTIE : COMPTABILITE INDUSTRIELLE, MISE EN OEUVRE DANS MOVEX M3 A LA SABC

Introduction

Les entreprises industrielles compte tenu de leur complexité se doivent d'avoir des outils leur permettant de maîtriser leurs activités. La comptabilité générale étant extravertie ne peut efficacement aider à connaître les coûts des différentes activités. D'où le recours à la comptabilité analytique que certains désignent par comptabilité industrielle. Mais à voir de très près, la comptabilité analytique classique s'intéresse davantage à l'affectation des coûts aux centres de responsabilité et ne suit pas efficacement l'activité de la production dans les aspects les plus culminants. La comptabilité industrielle vient donc élargir le champ d'application de la comptabilité analytique. Elle permet de suivre les comptes de variations de stock et des matières non stockées. La gestion du temps de travail et des heures machines font aussi partie de son domaine mais c'est un volet qui n'est pas encore mis en valeur à la SABC. C'est une comptabilité essentiellement interne. Dans M3, elle doit être paramétrée en fonction des activités de l'entreprise et déverser les écritures dans la comptabilité générale pour vérifier la pertinence des états de stocks et la concordance des résultats. Nous nous intéresserons successivement dans cette partie  aux généralités sur la comptabilité industrielle et sur le PGI M3 ; à la mise en oeuvre de la comptabilité industrielle et à son impact sur la gestion de la SABC.

SECTION 1 : GENERALITES SUR LA COMPTABILITE INDUSTRIELLE ET SUR LES PGI MOVEX M3

Pratiquement toutes les sociétés doivent répondre aux questions fondamentales telles que : Fonctionnons-nous à perte ou à profit ? Notre exploitation est-elle rentable, et comment pouvons-nous améliorer sa rentabilité ? Pour répondre à ces questions, le calcul des coûts d'exploitation est indispensable. Il est également recommandé de définir les relations entre les coûts et les fonctions associées. De la sorte, on peut arriver à déterminer si les coûts sont appropriés et définir une méthode de correction des coûts. C'est ainsi que le recours aux outils de gestion s'avère indispensable pour les entreprises confrontées à la concurrence mondiale. Ces outils doivent aider les managers à maîtriser les processus et les méthodes de suivi de l'exploitation pour leur permettre d'analyser les causes et d'en repérer les zones dont l'impact sur l'exploitation est élevé. Dès lors la SABC trouve dans la comptabilité industrielle de M3, un outil capable de fournir des informations en temps réel pour un meilleur pilotage. La comptabilité industrielle est une partie de la comptabilité analytique. Elle porte essentiellement sur les opérations faites sur les matières stockées et non stockées. Nous ne prendrons en compte ici que les matières stockées : entrée et sorties de stocks et les écarts d'inventaire.

1. De la comptabilité générale à la comptabilité industrielle

D'entrée de jeu, il s'avère indispensable de préciser ce que nous entendons par comptabilité industrielle. Pour ce faire, nous partirons d'une approche comparative avec les comptabilités usuelles. En effet, la comptabilité est un outil d'évaluation recensant et communiquant des informations sur l'activité économique d'une entité, ainsi que sur les éléments de son patrimoine incorporel, matériel et financier. On distingue la comptabilité financière de la comptabilité analytique aussi bien dans leurs objectifs que dans leur destination. La première fournit un résultat global (compte de résultat) et la situation patrimoniale de l'entreprise (bilan).

Les objectifs de celle-ci sont d'être:

ü un moyen de preuve entre commerçants ;

ü un moyen d'information des associés, des épargnants, des salariés et des tiers en général ;

ü un moyen de calcul de l'assiette des différents impôts.

La tenue d'une comptabilité générale est une obligation pour les entreprises, mais elle ne permet pas de donner d'informations précises sur le coût d'un produit, d'une fonction ou sur la rentabilité d'une activité. Elle est une comptabilité pour les tiers et dont essentiellement extravertie. Les dirigeants ont besoin de connaître leur activité d'où le recours à la comptabilité analytique.

La seconde, la comptabilité analytique, est une comptabilité qui cherche à déterminer le coût de revient des produits et des services que vend une entreprise. Ses objectifs sont :

ü de connaître les coûts des différentes fonctions assumées par l'entreprise ;

ü de déterminer les bases d'évaluation de certains éléments du bilan ;

ü d'expliquer les résultats en calculant les coûts des produits pour les comparer au prix de vente correspondant ;

ü d'établir des prévisions de charge et de produit, d'en constater la réalisation et expliquer les écarts qui en résultent (contrôle de gestion).

D'une manière générale, la comptabilité analytique doit fournir tous les éléments de nature à éclairer les dirigeants pour les prises de décision. La comptabilité générale et la comptabilité analytique sont donc complémentaires. Certains auteurs pensent d'ailleurs que la comptabilité de gestion est la combinaison de la comptabilité générale à la comptabilité analytique mais dans la suite de notre travail, la comptabilité de gestion désigne la comptabilité analytique. En effet, la Fédération Internationale des Comptables (IFAC) définissait en 1989 la comptabilité de gestion comme « le processus d'identification, de mesure, d'accumulation, d'analyse, de préparation, d'interprétation et de communication de l'information financière utilisée par le management pour planifier, évaluer, et contrôler au sein d'une organisation et pour garantir l'usage approprié et la responsabilité de ses ressources » (BOUQUIN, 2008, p.39). Cette définition étant très complexe, il est nécessaire de la simplifier.

Pour ce faire, les préoccupations constantes de tout manager sont d'atteindre les résultats escomptés en cherchant à comprendre l'avenir et à maîtriser les actions des autres. Ainsi, la comptabilité de gestion pourrait être appréhendée selon Henri BOUQUIN comme un « système d'information comptable qui vise à aider les managers et influencer les comportements en modélisant les relations entre les ressources allouées et consommées et les finalités poursuivies » (Idem, p. 20). C'est donc une comptabilité qui cherche à connaître les coûts pour savoir : pour quoi les engage-t-on et quelles lois suivent-ils ? Elle cherche à produire des informations qui permettent de modéliser les ressources mobilisées et consommées et les résultats obtenus en contrepartie. C'est pourquoi, pour créer de la valeur pour le client, il faut connaître les ressources employées et les consommations afin de mieux juger de la rentabilité de l'activité. La connaissance de ces données passe par l'appréciation des acteurs responsables de ces opérations. C'est à ce niveau que la comptabilité industrielle intervient pour rentrer dans les comptes de variations des stocks pour vérifier si les ressources mobilisées sont réellement consommées. Si tel n'est pas le cas, qu'est ce qui explique les écarts constatés et quelles actions correctives à envisager.

La comptabilité industrielle contrôle donc plus spécifiquement les coûts générés lors de la fabrication ; elle permet de comparer les résultats réels aux résultats prévus. Cette dernière est donc un développement de la comptabilité de gestion en milieu industriel et peut se définir comme le contrôle du processus de fabrication afin de déterminer les coûts de chaque centre de responsabilité et d'éviter le gaspillage des ressources. Elle permet d'effectuer le suivi et de prendre en compte les coûts effectivement imputés pour la fabrication et les coûts des produits. Elle s'intéresse donc essentiellement à la fabrication, ce qui lui confère le nom de comptabilité industrielle. Et comme la fabrication est au coeur de l'activité de l'entreprise industrielle, elle se trouve être la plaque tournante de toute la structure. Pour produire, il faut sortir les matières premières et consommables (MPC), pour vendre il faut sortir les produits finis (PF) et quand une machine est en panne, il faut sortir les pièces de rechanges (PR) et toutes ces sorties font varier les stocks. D'où l'intérêt de la comptabilité industrielle.

Pour éclairer notre définition, nous voudrions nous servir d'un exemple :

Pour la production de 10 hl de Tuborg, les quantités de matières premières nécessaires prévues pour la période sont : 200 Kg de maïs, 160 Kg de malt, 50 kg de houblon. Les sorties pour les ordres de fabrication des 10 hl sont : 220 Kg de maïs, 17 Kg de malt, 50 kg de houblons après inventaire. On enregistre les écarts suivants après inventaire :

Eléments

Prévue

Réel

Ecart2(*)

Maïs (Kg)

200

220

20

Malt (Kg)

160

170

10

Houblon (Kg)

50

50

0

Analyse :

La comptabilité analytique classique se charge de constater les écarts pour imputer les coûts aux centres de responsabilité et chercher à expliquer les écarts pour apporter les actions correctives sans chercher à identifier en profondeur les origines des écarts. La comptabilité industrielle quant à elle va chercher les causes profondes des écarts. Les variations de stocks sont motivées et associées à des centres de coûts précis. Et chaque unité supplémentaire doit avoir un motif. Ainsi les 20 kg de maïs supplémentaires peuvent être causés par : soit avaries magasin (5 kg) ; manquants (10 kg), écart inventaire (5 kg). On a donc les causes explicatives de l'écart constaté dans la consommation. On peut à la fin de période évaluer combien nous coûtent les avaries magasin, les manquants et les écarts d'inventaire. Ce qui permet de corriger et de faire des gains spectaculaires que la comptabilité générale ne pourrait jamais identifier. Cette partie de la comptabilité analytique consiste donc au suivi rigoureux de la production à partir des stocks (stocks de matières premières et consommables, pièces de rechange, produits finis, les heures de main d'oeuvre etc.) et plus spécifiquement vise à justifier les variations de stock.

Longtemps réservée aux grandes entreprises industrielles, du fait de sa complexité et du coût de mise en oeuvre, la comptabilité industrielle s'est généralisée avec l'apparition de l'informatique et des progiciels de gestion intégrés qui ont fortement abaissé le coût de la collecte et du traitement d'une information détaillée. Elle concerne désormais toutes les formes et toutes les tailles d'entreprises industrielles, dont elle est un des éléments clefs du système d'information.

* 2 Ecart = (Réel - Prévue)

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