CHAPITRE QUATRIEME : COMMENTAIRE
Nous présentons dans ce chapitre quelques commentaires
sur les données récoltées et consignées dans les
différents tableaux repris dans le chapitre précédent.
IV.1. EFFET DE L'AGE
Selon la population considérée (de 17 à
30 ans), nous avons observé que l'effectif le plus élevé
concerne la tranche d'âge de 26 à 30 ans avec 44 sujets, soit
34,64%. L'âge moyen du sexe masculin est de 23 ans tandis qu'il est de 25
ans pour le sexe féminin. De leur côté, Diallo et Seck
constatent un maximum de fumeurs (31,6%) entre 30 et 40 ans (5). Il faut
signaler qu'à tous les âges le risque cardio-vasculaire existe
:
- La jeune fille qui prend aussi la pullule verra ses risques de
phlébite voire d'embolie pulmonaire augmenter ;
- L'adulte jeune fumeur pourra faire un accident vasculaire
cérébral. L'infarctus du myocarde survient fréquemment
chez le fumeur ;
- Chez le fumeur de plus de longue date, le risque
d'artérite existe (effet du tabagisme associé avec un taux de
cholestérol plus important) : toutes les artères peuvent
être touchées, les plus petites comme les plus grosses (carotide,
l'aorte,...) ; On peut citer également sensation de jambes lourdes,
impuissance chez l'homme, altérations de la peau,...(19).
IV.2. EFFET DU SEXE
Nous avons trouvé une écrasante majorité
d'hommes (77,2% contre 22,8% pour les femmes) fumant le tabac. Si on observe
une grande dispersion selon le sexe, il sied de rappeler que sous d'autres
cieux, la consommation de tabac chez les femmes rejoint progressivement celle
des hommes. C'est le cas par exemple pour la France en 2000 où l'on a
observé 38,7% de fumeurs contre 30% fumeuses (25).
Cependant, la proportion des 22,8% de fumeuses observée
dans notre étude se rapproche du chiffre de Diallo et Seck
(5) rapporté de leur recherche effectuée à Dakar. En
effet, sur une population de 300 patients, ces chercheurs ont trouvé
24,2% de femmes s'adonnant à cette toxicomanie. Pobée
(19) au Ghana a relevé un taux de 25,1% de femmes.
Bien que le tabagisme féminin soit en nette progression
dans nos régions, le taux n'est pas comparable à celui
constaté ailleurs. Les femmes restent sous le joug de contraintes
culturelles, sociales, religieuses probablement et ne leur permet certainement
pas d'avouer leur tabagisme par crainte de stigmatisation.
Plusieurs recherches ont montré que le tabac allonge le
délai de conception et diminue la fertilité de l'ordre de 10
à 20%, et ce en fonction du nombre de cigarettes fumées par jour
(effet dose -dépendance) (2).
Dans la même foulée, on rapporte que la femme qui
fume se caractérise par une réduction de la qualité des
ovules, une baisse du taux d'implantation et une diminution du taux de
grossesse (2).
Il semblerait même que le tabagisme passif subi in utero
pourrait entrainer une diminution de fertilité chez les femmes dont la
mère à fumer pendant la grossesse (2).
Chez l'homme, le tabac a une forte répercussion sur sa
fertilité. En plus d'allonger le délai de conception, il
réduirait la quantité et la qualité des
spermatozoïdes. Comme pour la femme, le taux de grossesse diminue si
l'homme fume (2).
Il ressort ainsi que l'arrêt du tabac tant chez la femme
que chez l'homme, augmenterait les chances de réussite des prises en
charge.
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