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Investissement direct étranger et croissance économique au Burkina Faso

( Télécharger le fichier original )
par Benoit KAFANDO
Université Ouaga II - Master en économie 2011
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE OUAGA II

UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE NOUVEAU PROGRAMME DE TROISIEME

EN SCIENCES ECONOMIQUE CYCLE INTERUNIVERSITAIRE (NPTCI)

ET DE GESTION (UFR/SEG) Troisième promotion (2009/2011)

MEMOIRE POUR L'OBTENTION DU DEA/MASTER EN ECONOMIE DOMAINE : MACROECONOMIE APPLIQUEE

INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS ET
CROISSANCE ECONOMIQUE AU BURKINA FASO

fflite'eenté et eoutetut patiquentent pan : Sam to dixediatt du :

Benoît KAFANDO Pr. OUEDRAOGO M. Idrissa

Agrégé des Facultés des Sciences Economiques Université OUAGA II

AVERTISSEMENT

Ce me:make, 6i madeate gait-it, eat fe ',mit de ea compaction de nandutewx effaxto auaai indiapenaaliea fea two que fea auftea. Si je daia ea aaaume.rt aeuf ea teapanaallititi pawt 6e6 inauffiaancea et 6e6 impextecticaa, ee me:xite a'if q ea a, 'cement fax ement a ceux, 6=6 feaquefa, iE a'auxait paa au ee ~~~~~

DEDICACE

A ma mère, Madame Christiane KAFANDO et à mes deux soeurs, Pauline KAFANDO et Noéline KAFANDO, une fois encore, vos efforts ne sont pas vains.

REMERCIEMENTS

Ce mémoire n'aurait pas vu le jour sans le concours d'un certain nombre de personnes que nous voudrions ici remercier :

> Le professeur Idrissa OUEDRAOGO, qui malgré son programme très chargé, s'est toujours dévoué pour permettre la réalisation de ce document.

> Monsieur Mahamadou DIARRA, pour sa disponibilité et son engagement tout au long de ce travail.

> Nos remerciements vont à l'endroit de la Soeur Véronique pour son soutien moral et matériel mais aussi à l'endroit de tous ceux qui ont donné de leur temps pour amender ce document.

Que chacun trouve ici l'expression d'un profond attachement.

LISTE DES SIGLES

ADF: Augmented Dickey-Fuler

ADSL: Asymetric Digital Subscriber Line

AIC: Akaike Information Criterium

APD: Aide Publique au Développement

ASEAN: Association of Southeast Asian Nations BA: Banque Atlantique

BACB : Banque Agricole et Commerciale du Burkina BIB: Banque Internationale du Burkina

BICIA-B : Banque Internationale pour le Commerce, l'Industrie et l'Agriculture du Burkina BIT : Bureau International du Travail

BOA : Banque Of Africa

BTP : Bâtiments et Travaux Publics

CBAO : Compagnie Bancaire de l'Afrique de l'Ouest

CFDT: Compagnie Française pour le Développement des Textiles

CNUCED: Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement

CSLP : Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté EGM : Estimateur du Groupe Moyen

iv

ETI : Ecobank Transnational Incorporation

FCFA : Franc de la Communauté Financière de l'Afrique

FDI : Foreign Direct Investment

FIBCF: Formation Intérieure Brute de Capital Fixe

FMI: Fonds Monétaire International FMN: Firme Multinationale

GATT: General Agreement on Tariffs and Trade

IDE: Investissement Direct Etranger

INSD: Institut National de la Statistique et de la Démographie

MCE : Modèle à Correction d'Erreur

MEF: Ministère de l'Economie et des Finances

OCDE: Organisation de Coopération et de Développement Economique ONATEL: Office National des Télécommunications

PAS : Programme d'Ajustement Structurel PED : Pays En Développement

PVD : Pays en Voie de Développement PIB: Produit Intérieur Brut

PMA : Pays les Moins Avancés PP : Phillips Peron

RIC: Recensement Industriel et Commercial SC : Schwarz Information Criterium

SCADD: Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable SGBB : Société Générale des Banques du Burkina

SMIC : Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance SITARAIL: Société Internationale de Transport Africain SOCOMA : Société Cotonnière du Gourma

SOFITEX: Société Burkinabè des Fibres et Textiles

SOSUCO : Société Sucrière de la Comoé

SUR : Seemingly Unrelated Regression

TVA: Taxe sur la Valeur Ajoutée

UBA: United Bank for Africa

UE: Union Européenne

US: United State

UEMOA: Union Economique et Monétaire Ouest Africaine UNCTAD: United Nations Conference on Trade and Development UNPCB: Union Nationale des Producteur de Coton du Burkina

LISTE DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUES

vi

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Evolution comparée des IDE et de la croissance économique dans certaines Régions.

Tableau 2 : Récapitulatif des signes attendus

Tableau 3 : Détermination du retard optimal

Tableau 4 : Résultats des tests ADF

Tableau 5 : Résultats des tests de PP

Tableau 6 : Résultats du test de co-intégration de Johansen

Tableau 7: Synthèse des résultats de l'estimation du MCE et des tests de causalité au sens de Granger

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1 : Evolution des IDE au Burkina Faso (en dollar US) de 1970 à 2008

Graphique 2 : Comparaison entre les flux d'IDE (en dollar US) entrants au Burkina Faso, en Cote d'Ivoire et au Sénégal de 1970 à 2008

Graphique 3 : Evolution comparée des IDE et du PIB (en dollar US) au Burkina Faso

RESUME

L'investissement direct étranger (IDE) est une activité à travers laquelle un investisseur résidant dans un pays donné obtient un intérêt durable et une influence significative dans la gestion d'une entité résidante dans un autre. La présente étude a pour objet d'examiner la nature de la relation de causalité entre l'IDE et la croissance économique au Burkina Faso. Il ressort de cette étude, qu'il n'existe pas de causalité, aussi bien à court qu'à long termes, de l'IDE vers la croissance économique et cela, malgré la prise en compte du contexte politique et des mesures économiques. Cependant, la croissance économique agit significativement sur l'IDE, uniquement dans le long terme. Par ailleurs, un environnement politique et économique favorable est à même d'influencer positivement la nature de cette relation causale.

Mots clés : Investissements directs étrangers, croissance économique, causalité

ABSTRACT

Foreign direct investment is an activity in which a resident investor in one country obtains a lasting interest and a significant influence in the management of a resident entity in another. The present study in intended to examine the nature of the causal relation between FDI and economic growth in Burkina Faso. It is clear that there is no causal relationship, both short and long term between FDI and economic growth and that, despite taking into account the political and economic measures. However, economic growth affects FDI only in the long term, moreover, an enabling political and economic environment are able to influence the nature of the causal relationship.

Key words: Foreign direct investment, economic growth and causality

ix

1

INTRODUCTION GENERALE

Dans les années 70, la situation économique et sociale de la plupart des pays africains était chaotique DEMBELE (2008). En effet, les infrastructures de communication étaient pratiquement inexistantes, la couverture sanitaire et le niveau d'éducation étaient très faibles. A ces problèmes, se greffait également la raréfaction du financement concessionnel due à l'accroissement des pressions politiques exercées sur les budgets d'aide publique des pays industrialisés. Par ailleurs, les prêts officiels accordés par les institutions multilatérales (FMI et la Banque mondiale) étaient limités en raison des critères d'exposition maximale1 BALIMOUNOUNE (2004). Face à toutes ces contraintes, il est clair que les conditions nécessaires étaient absentes pour jeter les bases d'un développement durable.

A l'instar des autres pays africains au Sud du Sahara, le Burkina Faso vivait aussi dans le dénuement car à son indépendance en 1960, il a hérité d'une économie basée sur l'agriculture d'exportation. De ce fait, il dépendait de la Métropole pour la majorité des produits manufacturés. De même, le secteur industriel était très limité et les infrastructures de base (transport, électricité et système éducatif) peu développées. Cela laissait relativement peu de place à l'initiative privée. Par conséquent, la question de réalisation d'une croissance autoentretenue devient capitale. Elle se manifeste avec acuité en ce sens que la croissance économique forte et durable demeure un objectif intermédiaire indispensable à atteindre. Sa réalisation est nécessaire pour assurer le développement économique et réduire la pauvreté DOLLAR et al. (2001). Dès lors, à travers sa politique économique, le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) et la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) considèrent la croissance économique comme l'un des meilleurs moyens de réduction de la pauvreté. Si désormais, la croissance économique figure comme un objectif primordial à atteindre dans les économies sous développées, comment s'y prendre pour parvenir à cette fin?

Les théories de la croissance endogène ont stimulé les recherches visant à identifier les principaux facteurs explicatifs des différences de taux de croissance entre pays. De telles recherches ont montré que l'accumulation du capital physique constitue l'un des principaux fondements de la croissance économique. Cette assertion est soutenue par GUILLAUMONT

1 Le niveau d'endettement était devenu insoutenable et la corruption avait pris de l'ampleur.

et al. (1999). Ces derniers estiment que la faiblesse de l'investissement constitue une contrainte majeure à l'accélération de la croissance des pays de l'Afrique au Sud du Sahara. Face à la faiblesse de l'épargne nationale conjuguée au poids insoutenable de l'endettement, les Etats africains se sont résolument tournés vers la recherche d'autres sources de financement pour stimuler les investissements nationaux. Parmi celles-ci, figurent les Investissements directs étrangers (IDE) qui vont devenir la principale source de financement extérieur devant l'Aide publique au développement (APD) et les prêts accordés sur les marchés financiers, DIEDHOU (2005).

Aux premières heures des indépendances, certains Pays en développement (PED), méfiants à l'égard des IDE, ont souvent pris des mesures pour les décourager activement CHEN et al. (1995). A l'époque, en raison de l'histoire coloniale récente de nombreux pays et du comportement parfois blessant de certains investisseurs étrangers, cette méfiance était très souvent justifiée. De nos jours, ce comportement de suspicion est remplacé par une politique de promotion visant à drainer de flux substantiels d'IDE, OMAN (2000). Le changement d'attitude a été en partie rendu possible grâce à un environnement économique mondial de plus en plus libéral et à une littérature abondante vantant les mérites des IDE. En effet, plusieurs spécialistes2 accordent aux IDE une place importante à l'émergence des PED. Des organismes internationaux, des politiciens et une grande majorité des économistes présentent également les IDE comme une solution miraculeuse aux problèmes chroniques des pays pauvres, POKOU (2005). Par ailleurs, l'effet positif des IDE sur la croissance économique est devenu presque conventionnel, en témoignent les efforts déployés par certains PED (Sénégal, Côte d'Ivoire et le Benin) pour attirer autant que possible les investissements étrangers, ZARZOUR (2006). N'étant pas resté à la marge, le Burkina Faso a aussi adopté des politiques visant à renforcer l'attractivité des IDE. Parmi celles-ci, on peut citer : la révision du code des investissements3, la simplification des procédures administratives et le dynamisme de certains secteurs d'activités accueillant l'essentiel des IDE (le secteur minier en particulier). Ces reformes ont été accompagnées par l'émergence du secteur bancaire et du secteur de la télécommunication dans l'ensemble des pays de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Malgré la mise en oeuvre de ces différentes politiques, économiques et sociales qui devraient permettre au secteur privé d'impulser l'économie par l'accroissement des IDE, le Burkina Faso tout comme certains PED, n'a pas atteint un niveau de croissance

2 Il s'agit de DUNNING (1993), CAVES (1996), GRAHAM et KRUGMAN (2000), MORAN (1998), LALL (2000), etc.

3 Loi N° 62/95/ADP du 14 Décembre 1995 et révisés en 2010 : loi N° 007-2010.

3

soutenue lui permettant d'enrayer la pauvreté. Cette situation suscite un regain d'intérêt sur l'analyse de la relation de causalité entre les IDE et la croissance économique.

WANG (2002) étudie la causalité IDE-croissance économique en Chine. Il trouve que les IDE ont un impact positif sur la croissance économique. De MELO (1997), prenant appui sur un échantillon de 32 pays de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et hors OCDE, met en exergue l'effet positif des IDE sur la croissance économique des pays bénéficiaires.

En revanche, l'étude réalisée sur l'Inde par CHAKRABORTY et al. (2002), montre que les IDE ne causent pas la croissance économique au sens de Granger mais que c'est plutôt la croissance économique qui attire les IDE. MISHRA et al. (2001) confirment ce résultat en soulignant que de façon générale, c'est la croissance économique d'un pays qui entraîne les IDE.

A l'aide d'un test de causalité au sens de Granger, DEMBELE (2008) a déduit que les informations antérieures sur le niveau des IDE ne permettent pas une meilleure prévision du niveau de la croissance économique en Côte d'Ivoire.

L'étude menée par LIU et al. (2002) sur la Chine, révèle à long terme, une relation causale bidirectionnelle entre les IDE et la croissance économique. FERIDUN (2004) a quant à lui, abouti à une relation causale unidirectionnelle des IDE vers la croissance économique en Indonésie.

En utilisant des données de panel pour les pays de l'UEMOA, KOUPKO (2005) déduit que le capital humain et l'ouverture économique sont les plus importants déterminants des IDE. Ils concluent que l'impact des IDE sur la croissance économique dépend des potentialités du pays en capital humain.

Comme on peut le constater, il existe un foisonnement d'analyses empiriques sur la relation IDE-croissance économique. Cependant, ces études sont dans leur majorité réalisées dans les pays qui accueillent l'essentiel des IDE. En ce qui concerne le cas spécifique du Burkina Faso, il existe peu d'études récentes sur la question. L'originalité de la présente étude réside dans le fait qu'elle intègre le contexte politico-économique pour expliquer la relation de causalité entre l'IDE et la croissance économique. Ce travail pourrait aider les décideurs à mieux cerner l'importance du contexte politique et des mesures économiques dans la définition des stratégies d'attraction des IDE.

A cet égard l'étude s'interroge principalement sur la relation de causalité entre l'IDE et la croissance économique au Burkina Faso. Plus spécifiquement, elle tente d'appréhender l'impact du contexte politique et des mesures économiques dans la définition de cette causalité.

L'objectif général de cette étude est d'enrichir les travaux précédents à travers l'examen de la relation de causalité entre l'IDE et la dynamique de la croissance économique au Burkina Faso. A cet objectif général, se greffe un objectif spécifique ; il s'agit de capter l'impact des Programme d'ajustement structurel (PAS), de la stabilité politique, de la dévaluation du FCFA et des effets combinés des trois faits précités sur cette relation de causalité.

Afin d'apporter des éléments de réponses pertinentes à notre problématique, l'étude s'appui sur trois hypothèses:

+ les IDE causent la croissance économique;

+ la croissance économique cause les IDE ;

+ le contexte politique et les mesures économiques influencent significativement la relation de causalité entre l'IDE et la croissance économique.

Le reste de l'étude est organisé en trois chapitres. Le premier chapitre présente l'état des lieux des IDE au Burkina Faso. Les controverses théoriques et empiriques sur la relation IDEcroissance économique feront l'objet du deuxième chapitre. Le troisième chapitre aborde l'analyse empirique de la relation de causalité entre l'IDE et la croissance économique.

5

CHAPITRE I : ETAT DES LIEUX DES IDE AU BURKINA FASO

INTRODUCTION

Le Burkina Faso est un pays enclavé situé au coeur de l'Afrique de l'Ouest avec une superficie de 274 200 km2. Il est au carrefour des pays membres de l'UEMOA dont cinq (5) sont frontaliers : le Mali et le Niger au Nord ; le Togo, la Côte d'Ivoire et le Benin au Sud avec une façade maritime. La population est estimée à plus de 15 millions habitants en 2010 soit une densité moyenne de 57,43 habitants au km2 (INSD, Décembre 2010). Au cours des deux dernières décennies, le Burkina Faso a connu une évolution stable de son Produit intérieur brut (PIB) et ce, malgré les chocs exogènes (flambée du prix du pétrole et la crise ivoirienne). Afin de préserver cette performance, il s'est résolument tourné vers la promotion des IDE, véritables gages de développement du secteur privé. Pour ce faire, de nombreuses reformes, allant de la construction des infrastructures physiques à la modification du code des investissements, ont été opérées. Au regard de cette situation une interrogation demeure sur la contribution des IDE à l'émergence de l'économie burkinabé. Dans l'optique de répondre à cette question, ce chapitre présente dans une première section, les généralités sur l'IDE. Une deuxième section aborde les investissements étrangers au Burkina Faso.

I GENERALITES SUR L'IDE

Cette première section s'attèle à définir dans un premier temps, la notion de l'IDE. Une classification des IDE est présentée dans un second temps.

1.1 Définition de l'IDE

L'IDE est défini comme une prise de participation significative dans le capital d'une entreprise étrangère, lui donnant un certain contrôle sur les décisions de la firme : « un droit de regard dans la gestion de l'entreprise étrangère investie ». Cette notion est opposée à celle d'investissement de portefeuille. Le critère concret utilisé par les instances officielles notamment le FMI pour séparer les deux types de flux, est un critère de participation4. Au delà de cette définition, celle qui semble la plus populaire est donnée par l'OCDE. Celle-ci

4 10% en France et dans de nombreux pays, 25% dans d'autres pays.

définit l'IDE comme une activité par laquelle un investisseur résidant dans un pays obtient un intérêt durable et une influence significative dans la gestion d'une entité résidante dans un autre.

Un investissement à l'étranger peut se faire selon deux principales modalités, la construction d'un site de production ex nihilo, on parle alors d'investissement « Greenfield » ou par le rachat d'un site existant, dans ce cas il s'agit d'une acquisition internationale. Dans les deux situations, on dit que la firme à l'origine de la prise de participation se multi-nationalise. Les firmes multinationales (FMN) constituent les principaux vecteurs des IDE. Les organisations internationales comme l'OCDE et la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED) qualifient de multinationale toute entreprise qui, sans tenir compte de sa forme juridique exerce un contrôle direct ou indirect sur les actifs possédés par une ou plusieurs entreprise(s) situées dans différents pays par rapport au pays où cette entreprise a installé son siège social. Par ailleurs, l'entreprise qui exerce un contrôle sur les actifs étrangers est qualifiée de société mère. L'entreprise dont les actifs sont en totalités ou partiellement contrôlés par la société mère, est qualifiée de filiale. La totalité constituée par la société mère et la filiale ou ses filiales à l'étranger est qualifiée de groupe multinational, d'entreprise multinationale ou de société transnationale.

1.2 Classification des IDE au Burkina Faso

Les IDE réalisés au Burkina Faso sont classés en trois principales catégories : la participation au capital social, le réinvestissement des bénéfices et les transactions financières, RAMDE (2010).

1.2.1 Participation au capital social

La participation au capital social se fait soit par création d'une entreprise nouvelle soit par fusion et acquisition entre entreprises déjà existantes. En effet, les acquisitions sont un type particulier d'IDE qui s'est développé ces dernières décennies dans les PED à la faveur des programmes de privatisation. La participation au capital peut prendre plusieurs formes : acquisition d'actions et de titres de participation, de subvention d'équilibre, de consolidation de prêts et d'investissement immobilier. Par ailleurs, notons que le choix entre création d'une

7

nouvelle entreprise ou fusion et acquisition dépend de la stratégie de la firme qui veut s'internaliser. La multinationale qui dispose d'une technologie qui lui est propre va dans le souci de ne pas la céder à d'autres entreprises locales, préférer fusionner avec une autre entreprise étrangère afin de conserver cette technologie et continuer à l'utiliser au sein de la nouvelle entité créée.

1.2.2 Réinvestissement des bénéfices

Le réinvestissement sur place des bénéfices correspond au résultat net réalisé par les filiales au cours d'un exercice comptable auquel a été déduit la part distribuée aux actionnaires sous forme de dividende et celle versée à la société mère. Le réinvestissement des bénéfices correspond à un autofinancement des investissements de la filiale sans recours à une structure externe. Le Burkina Faso dispose au niveau de son code des investissements, des incitations de nature à encourager les multinationales à réinvestir leur bénéfice plutôt que de les rapatrier dans leur pays d'origine.

1.2.3 Transactions financières

Les transactions entre filiales et entreprise mère correspondent aux dépôts et avances à court et long termes y compris les crédits commerciaux et les opérations sur titre ne figurant pas parmi les opérations en capital. Il s'agit des achats de titres obligataires à l'exception des crédits et des dépôts entre les banques résidantes et leurs correspondants étrangers. Cette forme de flux de capitaux entre entreprises affiliées est beaucoup plus courante dans les pays d'accueil où le système financier est peu développé. Dans un tel contexte, il devient en effet difficile pour les entreprises de solliciter l'épargne des agents économiques pour satisfaire leur besoin de financement notamment lorsque les investissements à réaliser sont très importants. Par conséquent, les besoins en liquidité de la filiale ne peuvent être mieux satisfaits qu'en ayant recours à l'entreprise affiliée du pays d'origine.

1.3 Avantages et inconvénients liés aux IDE

Dans ce qui suit, les avantages et les inconvénients liés aux IDE sont présentés successivement.

1.3.1 Avantages des IDE

Les IDE offrent de nombreux avantages au pays hôte. Les actifs productifs incorporés dans les IDE procurent des retombées immédiates à l'économie locale via la promotion des exportations, la création de la main-d'oeuvre et les transferts de technologies et d'idées nouvelles.

+ Promotion des exportations

Les IDE sont des facteurs importants de promotion des exportations dans les PED, MUCCHIELLI (2002). En effet, les IDE peuvent agir sur les exportations des pays d'accueil à travers différentes stratégies qui sont : faire du pays d'accueil une plate forme de réexportation vers le pays d'origine ou vers des pays tiers, avoir pour but la conquête de nouveaux marchés dans la région enfin, concurrencer les entreprises locales, ce qui peut contribuer à les rendre plus compétitives, CNUCED (2005). Par ailleurs, les PED aptes à produire à des coûts concurrentiels ont souvent des difficultés pour pénétrer dans les marchés étrangers. Les multinationales favorisent un accès préférentiel à la clientèle en élaborant et en concluant des contrats à long terme sur des produits normalisés ou en se forgeant une réputation dans la fourniture suivant un calendrier fiable, d'un produit spécialisé de qualité satisfaisante. Pour leur part, les entreprises locales des PED mettraient des années pour maitriser les techniques marketings de ce type, LALL (2000).

+ Création d'emploi

Les IDE axés sur les industries capitalistiques fondées sur les ressources telles que les mines ou le pétrole, créent un nombre relativement faible d'emplois tandis que les investissements étrangers dans les industries manufacturières fortement utilisatrices de main d'oeuvre en génèrent d'avantage CHUDNOVSKY et al. (1999). Les emplois crées sont d'autant plus importants qu'il s'agit de créations nouvelles d'entreprises que de simples fusions ou acquisitions d'entreprises déjà existantes. Des éléments indiquent qu'en moyenne, les sociétés

9

multinationales octroient des salaires plus élevés et fournissent des conditions de travail meilleures que les entreprises locales GRAHAM et al. (2000).

+ Les transferts d'idées, de technologies et de compétences

Les transferts d'idées, de technologies et de compétences font partie des avantages potentiels les plus importants procurés par les IDE. Une grande partie des activités de Recherche-Développement du monde se déroule en Amérique du Nord, en Asie et en Europe. Par conséquent, les entreprises de ces régions constituent une riche source d'innovation quant aux produits, aux machines, aux processus industriels, aux méthodes commerciales, aux contrôles de qualité et aux modes de gestion. Les multinationales de ces régions peuvent apporter avec elles, leurs idées et techniques. Cela peut contribuer à accroître la productivité dans le pays hôte.

La diffusion de technologies à travers les IDE se fait aussi par effet de contagion et d'imitation, TOUFIK et al. (2002). Les firmes locales des PED peuvent améliorer leur processus de production en observant et en imitant les pratiques des multinationales (Learning by Doing) ou en faisant de la « retro-ingénierie » (Learning by using).

Un autre canal de transfert de technologies lié à la présence d'une entreprise étrangère, est la formation des travailleurs et entrepreneurs locaux effectuée par celle-ci afin de les amener à avoir le niveau de qualification qu'elle désire, FOSTO (2003). La qualification acquise va se diffuser vers les entreprises locales lorsque la main d'oeuvre formée migre vers ces dernières. En effet, une fois formé, le travailleur peut être amené à un moment donné, à offrir ses services à une entreprise locale. Ainsi, cette dernière bénéficierait de l'expertise acquise par le nouvel employé dans sa précédente structure d'emploi.

1.3.2 Inconvénients des IDE

Il existe un certain nombre d'effets négatifs auxquels peut être confronté un pays qui accueille les IDE. Il s'agit des coûts engendrés par les IDE sur la concurrence, des effets négatifs des IDE sur l'équilibre macroéconomique et des coûts socio-environnementaux.

10

+ Coûts engendrés par les IDE sur la concurrence

Le principal risque est celui de voir les filiales des multinationales étouffées la concurrence et engendrées une situation de quasi monopole à leur avantage. En effet, les firmes locales sont généralement d'importance réduite par rapport à leurs concurrents étrangers que ce soit en termes de compétences technologique et managériale, d'assise financière et d'intégration dans les réseaux internationaux. Un tel écart fait qu'elles ne peuvent pas entrer en concurrence sur un même pied d'égalité pour satisfaire le marché local. Il est donc possible que les investisseurs étrangers usent de leurs atouts pour évincer du marché les firmes domestiques afin de capturer une rente de monopole. Cette situation peut engendrer des conséquences négatives pour les consommateurs. Ceux-ci seront amenés à faire face à des prix plus élevés que ceux pratiqués en situation de concurrence. Par conséquent, l'entrée de nouvelles firmes étrangères sur un marché plutôt que d'être un signe d'ouverture à la concurrence, pourrait bloquer cette dernière au profit de l'émergence d'une seule entreprise (le monopole).

+ Effets négatifs engendrés par les IDE sur l'équiibre macroéconomique

Parmi les effets néfastes présumés des IDE sur l'économie, on note les déficits de la balance des paiements5. Les entrées de capitaux étrangers peuvent procurer des avantages mais l'ampleur des sorties ultérieures des bénéfices dégagés peut engendrer des coûts considérables. Par ailleurs, les avantages fiscaux accordés aux entreprises étrangères constituent un manque à gagner pour les pays hôtes notamment les pays africains au Sud du Sahara dont les recettes budgétaires sont essentiellement fiscales. De même, certaines taxes6 étaient autrefois appliquées mais ont, par la suite, pour l'essentiel, été éliminés afin de ne pas décourager les investisseurs étrangers, DWIGHT H. et al. (2008).

Des exonérations fiscales temporaires sont également proposées dans certains pays bien que ce soit sans doute la façon la moins souhaitable pour attirer les IDE. De telles mesures encouragent les entreprises à extraire d'aussi grandes quantités que possible au cours de la période de grâce et à cesser leur activité dès que cette période s'achève. En agissant ainsi, elles retirent des gains exceptionnels mais laissent les gouvernements sans revenu voire, les charges de coûts environnementaux et sociaux à long terme.

5 Ce déficit est dû au rapatriement des profits par les investisseurs.

6 Il s'agit des impôts sur la propriété, des taxes sur la valeur ajoutée (TVA), des taxes sur le matériel importé, des droits de timbre, etc.

+ Coûts socio-environnementaux

Les investisseurs étrangers peuvent du fait de leur puissance influencer les autorités locales et les amener à prendre des décisions qui nourrissent leurs intérêts au détriment de ceux du pays. En effet, ils peuvent par leur action obtenir de nombreux avantages et privilèges qui excèdent le bénéfice social. Les multinationales peuvent par exemple faire pression sur les autorités locales afin d'obtenir une protection spéciale du marché. Cette situation se traduit très souvent, par des restrictions sur les importations, ce qui profitent à ces dernières et non pas forcement au pays pris dans son ensemble. De même, il existe toujours le risque que des décideurs publics soient moins à même d'exiger des multinationales, le respect des normes environnementales. De ce fait, les multinationales sont susceptibles de polluer l'air ou l'eau et de provoquer d'autres dommages sur l'environnement.

II IDE AU BURKINA FASO

Cette section présente l'évolution des IDE au Burkina Faso de 19707 à 2008 d'une part et la contribution de ces investissements à la croissance de son économie d'autre part.

2.1 Evolution des IDE au Burkina Faso de 1970 à 2008

Une analyse au moyen de graphiques permet d'appréhender dans un premier temps, l'évolution des flux d'IDE entrants au Burkina Faso de 1970 à 2008 et dans un second temps, de comparer ces flux avec ceux entrants en Côte d'Ivoire et au Sénégal d'une part et avec le PIB8 d'autre part.

7 Année à partir de laquelle le Burkina Faso à commencer à accueillir les IDE.

8 Il s'agit du PIB du Burkina de 1970 à 2008.

12

Graphique 1 : Evolution des flux d'IDE entrants au Burkina Faso en dollar US courant de 1970 à 2008

400000000

IDE

350000000

300000000

250000000

200000000

150000000

100000000

50000000

0

-50000000

IDE

Source : Auteur à partir de la base de données de la Banque mondiale (2010)

L'analyse récursive des données sur les flux d'IDE entrants au Burkina Faso permet de distinguer deux périodes : la période allant de 19970 à mi 1993 et celle allant de mi 1993 à 2008.

La première période est caractérisée par une stagnation des flux d'IDE à un niveau notablement insignifiant9. Sur le graphique, cette situation est illustrée par une courbe qui a tendance à se confondre avec l'axe des abscisses indiquant ainsi, une entrée marginale des IDE au Burkina Faso au cours de cette période.

A partir de mi 1993, la courbe entame une croissance fluctuante qui se poursuit jusqu'en fin 1998 où elle revient à sa position initiale (cette baisse est due à la contraction des IDE provoquée par la crise politique qui a secoué le Burkina Faso en 1998). Grâce aux efforts de stabilisation déployés par le gouvernement, une nouvelle tendance à la hausse est amorcée à partir de la seconde moitié de l'année 1999 et se poursuit jusqu'en 2007, début de la crise financière et économique mondiale. Cette crise explique la baisse de la courbe de 2007 à 2008.

9 Les flux d'IDE qui arrivaient au Burkina étaient très insignifiants. Dans les années 1970, 1975, 1985 et 1992 le montant des IDE était respectivement de 400.000, 298.629, -142.678 et 570.000 dollar US.

Graphique 2 : Comparaison entre les flux d'IDE entrants en dollar US courant au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire et au Sénégal10 de 1970 à 2008

400000000

800000000

600000000

200000000

-2E+08

-4E+08

0

1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008

Flux d'IDE entrants

auBurkina Faso Flux d'IDE

entrants en Côte
d'Ivoire Flux d'IDE

entrants au Sénégal

Source : Auteur à partir de la base de données de la Banque mondiale (2010)

Contrairement à la Côte d'Ivoire et au Sénégal qui, depuis les années 70 ont commencé à bénéficier de flux substantiels d'IDE, le Burkina Faso n'a véritablement pu attirer les investisseurs étrangers qu'à partir de 1993 à la faveur des programmes de privatisation introduits en 1991. De 1970 à 2007, la Côte d'Ivoire a occupé la première place en ce qui concerne l'attraction des IDE. Au cours de cette période, le Burkina Faso a occupé le 3ème rang. Par contre, en 2007 on a assisté à un afflux massif des IDE au Burkina Faso et ce faisant, il a devancé le Sénégal en occupant la 2ème place derrière la Côte d'Ivoire. Malheureusement en 2008, les investissements étrangers ont fortement rétracté et le Burkina Faso se classait à nouveau derrière la Côte d'Ivoire et le Sénégal.

10 Le choix du Sénégal et de la Côte d'Ivoire se justifie par le fait que ce sont les deux pays qui attirent plus les IDE dans l'espace UEMOA

14

Graphique 3: Evolution comparée des flux d'IDE et du PIB du Burkina Faso en dollar US courant de 1970 à 2008

-1E+09

4E+09

9E+09

8E+09

7E+09

6E+09

5E+09

3E+09

2E+09

1E+09

0

PIB
IDE

Source : Auteur à partir de la base de données de la Banque mondiale (2010)

Sur le graphique, on observe une évolution croissante de la courbe représentant le PIB au fil du temps. Cependant, la courbe illustrant l'évolution des IDE se confond pratiquement avec l'axe des abscisses, elle n'évolue donc pas significativement dans le temps. Au regard du comportement des deux courbes, on déduit qu'il n'y a pas de rapport entre la hausse du PIB et celle des IDE. En d'autres termes l'arrivée des IDE au Burkina Faso n'explique pas la croissance économique.

2.2 Domaines de prédilection des investisseurs étrangers au Burkina Faso

Les domaines de prédilection des investisseurs étrangers au Burkina Faso sont surtout le textile, l'industrie, les mines et les services.

2.2.1 Textile

La Société des fibres et textiles (SOFITEX) a été créée dans les années 60 comme un joint-venture entre le gouvernement (55% du capital), des privés burkinabé (1%) et la Compagnie française pour le développement des textiles (44%) (Version provisoire de la SCADD, 2010). Le capital de la SOFITEX a ensuite évolué pour être détenu à raison de 35%

par l'Etat burkinabé, 30% par l'Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB), 1% par des banques burkinabé, et 34% par la société Dagris (version provisoire de la SCADD, 2010). De son côté, l'Etat français s'est désengagé en 2008, de la société Dagris dont les opérations continuent sous le nom de Geocoton. Ce n'est que depuis la privatisation de Dagris par l'Etat français que des investisseurs étrangers sont véritablement impliqués en partenariat avec le Gouvernement et le secteur privé burkinabé dans la SOFITEX.

La libéralisation de la filière coton en 2004 a permis l'implication de deux autres groupes privés à capitaux étrangers. Il s'agit d'une part, de la Société cotonnière du Gourma (SOCOMA) qui a repris les actifs de la SOFITEX dans la zone Est du Burkina Faso et d'autre part, des groupes suisse, Reinhart et ivoirien, Ivoire coton, qui détiennent ensemble 60% du capital de Faso coton. Cette société a repris les actifs de la SOFITEX dans la région du Centre. La SOFITEX, SOCOMA et FASO-coton assurent l'achat, le transport, l'égrenage, la commercialisation et l'approvisionnement des agriculteurs en intrants agricoles dans leurs zones respectives. Elles offrent par ailleurs, de l'appui technique aux producteurs (semences, engrais et pesticides) et contribuent au financement de la filière. La SOCOMA dispose de trois usines d'égrenage d'une capacité de 110 000 tonnes. Elle emploie près de 200 salariés permanents et génère environ 400 emplois saisonniers. De son côté, Faso coton s'est engagée dans un programme de promotion du coton biologique depuis 2002.

2.2.2 Industrie et mine

Les activités du secteur secondaire sont concentrées dans la manufacture et la production minière. Les investissements étrangers dans le secteur industriel et dans le secteur minier sont présentés successivement.

+ Investissements étrangers dans l'Industrie

La manufacture s'est peu développée ces deux dernières décennies au Burkina Faso. En effet, le nombre de grandes unités industrielles est très réduit et elles sont pour l'essentiel concentrées à Ouagadougou et Bobo Dioulasso, RIC/MEF (2010). Par ailleurs, le secteur manufacturier n'occupe que 1% de la population active et se concentre principalement dans la transformation des produits alimentaires destinés majoritairement au marché interne. La Brakina est l'un des principaux employeurs du secteur formel autant en termes d'emplois directs que d'emplois indirects (version provisoire de la SCADD, 2010). Le contrôle de cette

16

société a été cédé en 1992 au groupe familial Castel, une des principales entreprises françaises de production, de négoce et de distribution de vins. Depuis son rachat par le groupe Castel, d'importants investissements ont été réalisés ce qui a permis son développement et son extension.

+ Investissements étrangers dans les mines :

Les investissements étrangers ont permis de dynamiser le secteur minier11. A l'heure actuelle, les sociétés minières impliquées au Burkina Faso sont toutes des sociétés « juniors »12. Les gisements découverts et en cours de mise en exploitation restent de taille relativement modeste. Sept principales sociétés sont actuellement en phase avancée de recherche, de préparation à l'exploitation ou en phase d'exploitation, MEF/RIC (2010). High River Gold Mines est passée en phase d'exploitation sur la mine de Taparko en fin 2007 après un investissement total de 71 millions de dollar US. Etruscan Resources a lancé l'exploitation de la mine d'or de Youga en mai 2008 après avoir investi 70 millions de dollar US. Plus tard, au cours de l'année 2008, SEMAFO et Cluff Gold ont commencé l'exploitation des mines d'or de Mana et de Kalsaka. Iamgold a finalisé l'acquisition d'Orezone Resources en début 2009, et a dépensé environ 350 millions de dollar US pour le développement de la mine d'or d'Essakane. Wega Mining a lancé sa production sur la mine d'or d'Inata en mi-2009, version provisoire SCADD (2010).

Le développement des autres minerais a été plus affecté par la crise économique et financière mondiale de 2008. Ainsi, suite à la baisse des cours mondiaux, Blackthorn Resources a suspendu, jusqu'à nouvel ordre, le développement du gisement de zinc de Perkoa. Néanmoins, selon les chiffres du Groupement professionnel des miniers du Burkina, les investissements dans le secteur minier ont atteint 360 millions de dollar US (soit environ 150 milliards de FCFA) sur les 15 dernières années. Cela représente une part considérable dans les flux d'IDE qui arrivent au Burkina Faso, version provisoire SCADD (2010).

2.2.3 Services

Le secteur tertiaire représente près de 46,8% du PIB, MEF/RIC (2010). Il est plus diversifié
que le secteur industriel mais reste fondamentalement centré sur le marché national. Les

11Ce dynamisme a été rendu possible grâce à la libéralisation introduite par le code minier de 1997, révisé en 2003 : Code N° 031-2003/AN du 08 mai 2003.

12 Les sociétés juniors sont des sociétés de taille moyenne.

investissements étrangers dans les services offerts au Burkina Faso sont essentiellement concentrés dans le tourisme, l'hôtellerie, les banques et la télécommunication.

+ Tourisme et hôtellerie

Les investissements étrangers dans le secteur du tourisme sont modestes. Ce secteur est relativement peu développé bien que le gouvernement désire promouvoir le tourisme culturel et de conférence. Deux grands groupes hôteliers étrangers existent au Burkina Faso mais seulement en tant que gestionnaire et non en tant qu'investisseur. Il s'agit du groupe Accor et de la société Laïco Hôtel and Resorts Management Company.

+ Secteur bancaire

Les investisseurs étrangers sont dans les banques présentes au Burkina Faso. En effet, le groupe nigérian, United Bank for Africa (UBA), quatrième groupe bancaire de l'Afrique de l'Ouest, a signé le 31 Octobre 2007 l'une des plus importantes opérations de l'histoire économique du Burkina Faso en prenant 37,84% de la Banque internationale du Burkina (BIB). ECOBANK transnational incorporation (ETI) est un autre groupe nigérian présent au Burkina Faso à travers sa filiale ECOBANK-Burkina. Ce groupe a absorbé en Août 2008, à hauteur de 8,55 milliards de FCFA, la Banque agricole et commerciale du Burkina (BACB). Par ailleurs, d'autres groupes bancaires ont installé leur filiale au Burkina Faso. Il s'agit :

1' du groupe marocain ATTIJARIWAFA Bank, sa filiale est la compagnie bancaire de l'Afrique de l'Ouest (CBAO) ;

1' du groupe Banque atlantique (BA), sa filiale est la BA-Burkina ;

1' du groupe Banque of Africa, sa filiale est la BOA-Burkina ;

v' de la Banque de Paris, sa filiale est la Société générale des Banque du Burkina (SGBB) ;

v' de BNP Paribas, sa filiale est la Banque internationale pour le commerce, l'industrie et l'agriculture du Burkina (BICIA-B)

La présence de ces filiales au Burkina Faso a permis d'améliorer la monétique locale et renforcer les marchés financiers en permettant à certaines sociétés d'accéder à des bourses (bourses des pays d'origine).

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+ Télécommunication

Le secteur de la télécommunication a été l'un des principaux pôles d'attraction des IDE au Burkina Faso depuis mi 2000 jusqu'à nos jours. La télécommunication est actuellement dominée par des investisseurs étrangers. Ainsi, Maroc Telecom occupent 51% du capital de l'Office national des télécommunications (ONATEL). Le Burkina Faso a par ailleurs, accordé deux licences de téléphonie mobile aux sociétés privées Celtel (actuel Airtel) et Telecel. L'opération de privatisation couvre aussi bien la téléphonie fixe que la téléphonie mobile, Rapport Doing Business de la Banque Mondiale (2009).

+ Transports

Des investissements importants ont été faits dans le secteur des transports ce qui a permis l'amélioration des routes et le développement du transport routier. Les grands axes vers les principaux ports sur la Côte-ouest africaine et les autres capitales de la zone UEMOA sont relativement bien desservis. En ce qui concerne le transport ferroviaire, la seule ligne est celle qui relie Abidjan à Ouagadougou et Kaya. En 1995, la ligne a été placée sous la gestion de la Société internationale de transport africain (SITARAIL) dont l'entreprise française Bolloré est le principal actionnaire. Cette entreprise a investi 96 millions de dollar US (soit 40 milliards de FCFA) sur la ligne. Ce faisant, le trafic ferroviaire de marchandises a presque doublé pour atteindre 760 000 tonnes en 2005. Malgré les perturbations de trafic causées par le conflit en Côte d'Ivoire en 2002, le groupe Bolloré a de nouveau consenti un apport financier de 1,5 millions de dollar US pour sauver la société, CNUCED (2009).

2.3 Contribution des IDE au développement du Burkina Faso

L'impact des IDE sur la croissance du Burkina Faso se manifeste à travers des canaux tels que la Formation intérieure brute du capital fixe (FIBCF), la concurrence, les transferts de compétence et la création d'emploi.

2.3.1 Contribution des IDE dans la FIBCF

Bien que les flux d'IDE aient été relativement modestes ces dernières années au Burkina
Faso, l'impact des investissements étrangers sur la FIBCF est allé croissant au fur et à mesure

de la libéralisation de l'économie burkinabé. Les IDE représentaient en moyenne, seulement 0,6% de la FIBCF dans les années 80. Cette part a augmenté immédiatement après le début des programmes de réformes économiques. La part des IDE dans la FIBCF a évolué de manière irrégulière depuis le début des années 90. Ainsi, le niveau a oscillé entre 1 et 4% de 1993 à 1998. Il s'est ensuite établi à 2,2% en moyenne, entre 2002 et 2006. L'afflux massif des IDE en 2007 a ensuite poussé la part des investissements étrangers dans la FIBCF à près de 40%, Programme de Bruxelles (2009).

2.3.2 Rôle des IDE dans la Promotion de la concurrence

La contribution des IDE au développement de la technologie au Burkina Faso a été limitée jusqu'à présent. Cependant, l'impact le plus important dans ce domaine tient probablement au développement du secteur de la télécommunication. L'attribution de licences de téléphonie mobile en 2000 aux sociétés Celtel et Telecel et la privatisation de l'ONATEL en 2006 ont entrainé un développement rapide des services de télécommunication et une amélioration de leur qualité. La concurrence induite a permis de faire baisser les coûts de communication. Le prix d'un appel local fixe-fixe a baissé de 142 FCFA par minute en 2000 à 50 FCFA en 2010. Ce tarif est en-dessous de ceux appliqués en Côte d'Ivoire (60 FCFA la minute) et au Mali (65 FCFA la minute) mais au dessus des tarifs fixés au Ghana (8 Pesewas soit 20 FCFA la minute). Sur le réseau mobile, un appel mobile-mobile coûte entre 80 FCFA et 90 FCFA la minute, version provisoire de la SCADD (2010). De même, la palette des services offerts s'est enrichie avec l'installation d'un réseau de fibres optiques entre le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali et le Togo. Le réseau de fibres optique a permis d'améliorer la largeur des bandes favorisant ainsi, la transmission de données et la connexion au réseau optique mondial. L'offre du produit internet s'est également améliorée avec le lancement des services Asymetric digital subscriber line (ADSL).

2.3.3 Rôle des IDE dans les transferts de technologie et de compétence

Les entreprises étrangères sont également parmi les plus actives en matière de formation et de transfert de compétences. En effet, la société d'assurance « Allianz » offre une formation annuelle de tous ses employés dans des domaines variés tels que la sensibilité commerciale et les aspects techniques des produits d'assurances. Un certain nombre de collaborateurs sont

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également envoyés dans les centres de formation à l'étranger. Par ailleurs, les sociétés Celtel et Telmob ont instauré chacune, en partenariat avec Ericsson et Nokia, des séances de formation de leurs employés.

Dans le secteur hôtelier, le groupe Accor gère l'hôtel Mercure Silmandé en contrat de gestion et a contribué à la formation de l'ensemble du personnel. Des formateurs du groupe Accor se sont d'ailleurs rendus au Burkina Faso dès le début du contrat de gestion. Un nombre restreint d'expatriés continuent d'assurer des tâches de gestion et de formation du personnel.

Il est important de souligner que le développement du secteur minier ces dernières années est dû en grande partie à des investisseurs étrangers qui ont apporté leurs connaissances techniques ainsi que le capital nécessaire aux opérations de prospection, de recherche et d'exploitation. Le secteur est encore dans sa phase initiale de développement et le potentiel est important. Une exploitation rationnelle des ressources minières et respectueuse de l'environnement est susceptible de contribuer au développement économique et social du Burkina Faso.

2.3.4 Contribution des IDE dans la création et la promotion de l'emploi

Malgré le fait que des données statistiques exhaustives ne soient disponibles pour établir un lien direct entre la relative bonne tenue de la croissance économique et les IDE, l'augmentation progressive des flux d'investissement étranger a contribué à stimuler l'activité économique à travers la création d'emploi. En effet, si le nombre d'emplois dans le secteur formel est limité, il n'en reste pas moins que les entreprises à capitaux étrangers soient parmi les plus gros employeurs du secteur privé formel. Ainsi, la brasserie « Brakina » emploie environ 450 employés permanents et génère un grand nombre d'emplois indirects ce qui en fait le premier employeur privé au Burkina Faso (MEJ, 2009). De plus, la direction de la société mère (Castel) après avoir investi 14.4 millions de dollar US (soit 6 milliards de FCFA) en 2007, a mis en place un programme d'investissement et de réinvestissement des bénéfices d'environ 36 millions de dollar US (soit environ 15 milliards de FCFA) sur trois ans. Ces mesures ont contribué à créer d'autres emplois supplémentaires. Par ailleurs, le groupe Celtel emploie environ 397 personnes à temps plein. La majorité de ces employés sont semiqualifiés ou qualifiés. Le personnel a une moyenne d'âge de moins de 30 ans et le salaire de base d'un commercial est de plus de 200 000 FCFA par mois. Ce salaire représente plus de

sept fois le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) et pratiquement le double du salaire d'un fonctionnaire de l'Etat dit cadre, MEF/RIC (2010). D'autres grands employeurs du secteur formel sont également des entreprises à capitaux étrangers. Il s'agit de l'assureur Allianz, de la BICIA-B, de la SGBB, de la BIB, de la société Diamond-ciment, Société sucrière de la Comoé (SOSUCO), etc. Les sociétés minières quant à elles, fournissent relativement peu d'emplois permanents pendant les phases de prospection et de recherche par contre, elles deviennent de gros employeurs une fois passées en phase d'exploitation d'autant plus qu'elles travaillent 24h/24h sur base de roulement. De ce fait, Etruscan Resources a crée 350 emplois à temps plein sur la mine de Youga et High River Gold Mines en a embauché 300 sur la mine de Taparko.

CONCLUSION

Dans ce chapitre l'IDE a été défini comme une activité par laquelle un investisseur résidant dans un pays obtient un intérêt durable et une influence significative dans la gestion d'une entité résidante dans un autre. Les IDE offrent de nombreux avantages au pays hôte. Il s'agit : des transferts de technologies, de la promotion des exportations, de la création d'emploi etc. Bien que les IDE soient présentés comme une solution idoine aux difficultés des économies africaines, ils créent néanmoins des coûts au niveau de la concurrence, de la balance des paiements, etc. Si les investissements étrangers sont supposés crées des effets bénéfiques pouvant booster la croissance économique et que la théorie économique stipule parallèlement que la croissance économique d'un pays gouverne l'arrivée des capitaux étrangers ; est-ce pour autant qu'il existe stricto sensu une relation de cause à effet entre les IDE et la croissance économique dans les pays hôtes? Le chapitre suivant, consacré à la revue de la littérature, permet d'élucider cette interrogation.

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CHAPITRE II: CONTROVERSES THEORIQUES ET EMPIRIQUES SUR LA
RELATION IDE-CROISSANCE ECONOMIQUE
INTRODUCTION

La littérature sur le rôle moteur des IDE continue à susciter des controverses entre les économistes. L'argument traditionnel est que l'afflux des IDE accélère la croissance économique à travers l'accroissement du stock de capital. Cependant, certains auteurs soutiennent que les IDE n'ont aucun impact sur la croissance économique. Ce chapitre expose dans un premier temps, les développements théoriques sur la relation entre la croissance économique et les flux de capitaux étrangers. Un aperçu sur les travaux de validation empirique est présenté dans un second temps.

I. ETUDES THEORIQUES

Dans la littérature théorique, le rôle des IDE dans la croissance économique est perçu de différentes manières par les courants de pensées. Cette section présente successivement les développements des modèles néoclassiques, l'analyse des modèles de croissance endogène et les développements théoriques récents sur la relation de causalité entre les IDE et la croissance économique.

1.1 IDE dans les modèles néoclassiques

Dans les modèles néoclassiques de type Solow, l'IDE est traditionnellement conçu comme un ajout au stock de capital, BREMS (1970). Dans cette vision, il n'y a pas de différence substantielle entre capital étranger et capital intérieur. Cela permet de conclure que l'impact des IDE sur la croissance économique est similaire à celui du capital intérieur. Pour mieux en saisir l'effet, considérons une fonction de production de type Cobb-Douglas caractérisée par des rendements constants. Cette caractéristique permet d'écrire l'équation suivante :

y = f(k) = ka (1)

y et k représentent respectivement le revenu et le capital par tête. k(t) = sf(k) -- (n + g + 6)k(t) (2)

Avec s = sks est le taux d'épargne et sk la propension à investir. A l'état stationnaire, on

1

a : k(t) = 0 et on déduit k* = ~ sk

n+11+8

1-a

(3)

En introduisant k* dans l'équation (1) et en faisant une linéarisation on obtient :

lny* = la a lnsk a

1-a

ln(n + g + 6) (4)

0 < a < 1

a
1-a

représente l'élasticité investissement de la croissance c'est-à-dire que si la propension à investir d'un pays s'accroit d'une unité, la production par tête s'accroit de a1a %. L'importance de cette augmentation dépend de la valeur du coefficient du capital ( a).

Dans la tradition de SOLOW (1956), étant donné des rendements décroissants de capital physique, les IDE affectent seulement le niveau du revenu et laisse inchangé la croissance à long terme. Pour les néoclassiques, il y a croissance à long terme seulement grâce au progrès technique et/ou par le biais de la croissance de la population, les deux facteurs étant considérés comme exogènes. A court terme, la croissance économique peut dépendre aussi bien du progrès technique que de l'accumulation du capital. Par conséquent, les IDE ne peuvent avoir qu'un effet à court terme sur la croissance économique, lequel effet dépend de la dynamique du sentier de croissance équilibrée.

Les modèles de type Solow ne permettent pas d'expliquer ni l'énorme croissance du revenu par tête au cours du temps ni les différences considérables de revenu par tête entre pays. En effet, une simple accumulation du capital physique même par l'investissement direct étranger, ne permet pas d'expliquer ce phénomène. Ainsi, le dépassement de ces types de modèles est devenu une nécessité car ils se limitent à l'hypothèse que le capital contribue directement à la production et qu'il ne reçoit en contrepartie qu'une rémunération correspondante à son produit marginal. Cette hypothèse fera l'objet d'une remise en cause par la théorie de la croissance endogène.

24

1.2 IDE dans les modèles de croissance endogène

Les modèles de croissance endogène divergent de ceux de type Solow sur deux points. Le progrès technique y est traité comme un facteur endogène d'une part et un rôle plus important est attribué au capital d'autre part.

Les modèles de type Solow traitent le capital sous sa dimension purement physique et mesurent son rôle simplement par la part qui lui revient dans le revenu. Or, dans la mesure où l'accumulation du capital créée des externalités positives, la part qui revient au capital dans une économie de marché sous-estime sa contribution à la production, ROMER et al. (1992). Dans les modèles de croissance endogène, le rôle des IDE va au-delà du simple impact que lui reconnait jusque-là, la théorie économique. En effet, les IDE peuvent affecter de façon endogène la croissance économique s'ils génèrent des rendements croissants dans la production via les spillovers13 de production. Par conséquent, l'IDE ne représente donc plus seulement une accumulation de capital. Supposons que le pays récipiendaire a une fonction de production suivante :

y = A-(kd,H) = Ak. 1H1_P (1

H est l'ensemble du stock de connaissance, kd est le capital intérieur par tête, 2 est la part du capital intérieur et a un rendement décroissant (f.? < 1). Supposons que H est de type Cobb-Douglas, c'est-à-dire :

0 = (kd ,k3 ~)7' (2

á et ç sont respectivement les élasticités marginale et inter-temporelle (de substitution ou de complémentarité) entre capital étranger par tête (k3) et capital intérieur par tête (kd) ; a > 0 et 6 < 0 ou 6 > 0. En combinant (1) et (2) on obtient:

4~1%1~ (3

y = Ak. 11%1 k3

13 Externalités positives

En dérivant l'équation (3) par rapport au temps (t) puis en faisant une linéarisation on obtient :

931 = 9A + 92 + 6(1 - /3)]9d + [a71(1 - i)]9w (4)

9 représente le taux de croissance des variables par tête et an(1 - f3) est l'élasticité production du capital étranger. En dehors de son effet logique (a) sur la croissance économique, les IDE peuvent encore accroître la croissance par 6(1 - f3) si 6 > 0.

De même, il existe un certain nombre de canaux par lesquels les IDE affectent de façon permanente le taux de croissance économique. Une manière simple et pratique de saisir ces effets est de spécifier la fonction de production pour voir comment les IDE affectent chaque argument : le capital (K), le travail (AL) et le capital humain (H). Ces effets sont appréhendés à travers les équations suivantes :

y = KaTP(AL)l-a-1

Répartissons les capitaux, en capitaux intérieurs (Kt) et en capitaux étrangers (ke), on obtient une nouvelle équation qui s'écrit sous la forme suivante :

y = (Kt + Ke)alifl(AL)l-a-fl

Le capital : les IDE peuvent affecter positivement la production en accroissant le stock de capital disponible K dans l'économie. Toutefois, si le capital étranger et le capital intérieur sont complémentaires, l'impact final des IDE sur les agrégats de la production sera aussi important que les résultats de ses externalités.

Le travail : les IDE peuvent affecter le travail à travers la création d'emploi quoique celle-ci puisse être limitée à court terme. Ils peuvent également affecter son efficience quand les investissements étrangers sont réalisés soit dans des activités pour lesquelles le pays récipiendaire était précédemment limité en expérience soit dans des activités existantes mais à faible productivité. Subséquemment, l'accroissement de l'efficience unitaire du travail aura une contribution importante sur la croissance de la production.

Le capital humain : les IDE permettent l'incorporation de nouveaux inputs et de technologies
dans la fonction de production du pays hôte. L'effet long terme est le transfert de technologies
et le savoir-faire qui sont contenus dans le capital humain. Par ailleurs, les IDE entraînent en

26

dehors des capitaux physiques, un important transfert en termes de formation de nouvelles pratiques de gestion et d'acquisition de compétences.

1.3 Développements théoriques récents sur la relation IDE-croissance économique

Dans les développements théoriques récents, le progrès technologique est d'autant plus rapide que le niveau des connaissances humaines accumulées est élevé, ROMER et al. (1992). Ces développements impliquent que les idées sont aussi importantes que les intrants. La croissance économique est possible précisément parce que chaque idée nouvelle engendre une autre. Le commerce international, l'investissement étranger et les sociétés multinationales peuvent être considérés comme des vecteurs de transfert de biens mais aussi d'idées. RUFFIN (1993) ajoute que dans une économie ouverte, les idées sont plus importantes qu'à peu près n'importe quel autre facteur.

Les IDE engendrent des effets dynamiques sur l'évolution de la spécialisation internationale des pays hôtes grâce à l'apport et à la diffusion des avantages compétitifs des filiales des FMN. Sur ce point, DUNNING (1993) indique que le principal effet des activités des FMN sur la division internationale du travail se produit à travers la façon suivant laquelle ces firmes internalisent les marchés internationaux de produits intermédiaires où elles opèrent. Les effets et la nature de cette internalisation se manifestent aussi bien directement par les actions des FMN ou leurs filiales qu'indirectement via les spillovers sur leurs concurrents, leurs fournisseurs et leurs clients. Ce faisant, les IDE affectent positivement la croissance économique.

Les IDE agissent directement ou indirectement sur le commerce du pays hôte. Les effets directs des investissements étrangers sur la croissance économique se manifestent lorsque la production locale de la filiale est consacrée soit à la réexportation vers le pays d'origine de la firme soit à l'exploitation de marchés tiers à partir du pays hôte. Dans ce cas, on parle de formation de plate-forme de réexportation, MUCCHIELLI (2002). Par ailleurs, les effets directs des IDE se produisent lorsque les filiales établissent des liens de partenariat en amont avec les entreprises locales. Ce faisant, ces dernières peuvent devenir à leur tour des exportateurs indirects, CNUCED (2009).

Dans le cadre de la mondialisation économique amorcée au début des années 90,
CAVES (1996) estime que l'ouverture d'un pays ne se limite pas aux échanges internationaux.

Elle se caractérise aussi par sa capacité à accueillir les FMN. Il ajoute que ces firmes améliorent l'efficacité globale d'une économie via les connaissances technologiques et organisationnelles.

Les entreprises étrangères peuvent stimuler la croissance économique si les conditions nécessaires (climat propice des affaires) sont réunies pour créer des effets d'entraînement. L'impact positif des IDE sur la croissance économique se manifeste à travers plusieurs canaux. Ce sont : l'accroissement de la concurrence et de l'efficacité, l'introduction d'un nouveau savoir-faire, la transmission des techniques de contrôle de qualité, etc. Les FMN peuvent aussi entrainer les entreprises locales à améliorer leur gestion ou à adopter certaines techniques de commercialisation adéquates soit sur le marché local soit au niveau international, GREENE et al. (1991).

DEEPAK et al. (2001) stipulent que l'accumulation du capital, en s'ajoutant à l'épargne intérieure augmente l'efficacité de l'économie du pays bénéficiaire. Cela se fait à travers l'amélioration de l'affectation des ressources, le renforcement des marchés financiers nationaux et la réduction du coût du capital. Dans leur analyse les capitaux étrangers engendrent des retombées positives. Ces avantages se manifestent à travers la réduction des risques pour les consommateurs, l'élargissement des possibilités de diversification des portefeuilles et la répartition des risques plus équitablement entre les importateurs et les exportateurs de capitaux.

Pour DRITSAKI et al. (2004) les IDE favorisent non seulement les importations de technologies étrangères plus efficientes mais aussi, génèrent des retombées positives pour les entreprises locales. Cela se justifie dans la mesure où les IDE facilitent souvent la diffusion des innovations très coûteuses pour les entreprises locales.

Dans le même ordre d'idée, POKOU (2005) affirme que les IDE agissent sur la croissance économique en ce sens qu'ils augmentent le stock de capital domestique et fournissent un ensemble d'autres ressources. Ce sont : la technologie, le savoir-faire, les pratiques managériales, la formation et le développement des infrastructures de commercialisation des biens et services.

BENDE et al. (2002) stipulent que plusieurs facteurs (accumulation du capital, le commerce
international, du capital humain etc.) qui selon la théorie de la croissance endogène,
expliquent la croissance à long terme, peuvent être véhiculés par les IDE. Ceux-ci sont

28

supposés stimuler la croissance économique par la création d'avantages comparatifs dynamiques conduisant au transfert de technologies, l'accumulation du capital humain et l'intensification du commerce international. Par conséquent, le gain engendré par les IDE sur un facteur de la croissance est susceptible de stimuler le développement des autres facteurs formant une synergie d'ensemble.

BLOMSTROM et al. (1996) postulent que le transfert de technologies entre les FMN et leurs filiales ne s'opère pas seulement via les machines, le matériel, les droits de brevet et l'expatriation des techniciens étrangers. Il se manifeste également grâce à la formation des employés locaux des filiales. Cette formation touche la plupart des niveaux d'emploi depuis les simples manoeuvres jusqu'aux techniciens en passant par les contremaitres. Dans un autre article, ces auteurs insistent sur l'importance relative des FMN dans l'enseignement supérieur. A ce niveau, ils indiquent que bien que le rôle des FMN soit assez marginal dans l'enseignement primaire et secondaire, les IDE pourraient néanmoins avoir un effet visible sur l'enseignement supérieur dans les pays hôtes. BLOMSTROM et al. (1996) estiment par ailleurs, que l'effet le plus important se trouve du côté de la demande. Cette demande de travail qualifié par les FMN va encourager les gouvernements à investir davantage dans l'éducation surtout dans l'enseignement supérieur. RITCHIE (2001) souscrit à cette idée en reconnaissant que les FMN ont joué un rôle important dans la croissance économique via le système éducatif des pays de l'Asie du Sud-est. Il estime que les multinationales affectent indirectement l'offre de travail en influençant les cursus des institutions éducatives des pays hôtes.

GYAPONG et al. (1999) affirment que les IDE accélèrent la croissance économique en renforçant les capacités des travailleurs locaux ou en augmentant la productivité des facteurs de production. Les IDE facilitent également l'accès aux nouveaux marchés internationaux.

BARRO et al. (2004) et KANG et al. (2005) estiment qu'un autre mécanisme par lequel les IDE affectent la croissance économique, est l'accessibilité des entreprises locales aux fruits de la Recherche-Développement. Cet avantage leur permet de produire de nouveaux produits à moindre coût.

Certains auteurs soutiennent que le lien entre les IDE et la croissance économique dépend
aussi bien des spécificités des IDE que des caractéristiques hétérogènes propres aux pays
bénéficiaires. Ce faisant, MISHRA et al. (2001), BOREINSZTEIN et al. (1998) et

LUCAS (1988) ont montré que les IDE stimulent la croissance économique seulement dans les pays où la main d'oeuvre est suffisamment qualifiée.

NUNNENKAMP et al. (2003) affirment que le transfert de technologies nouvelles des entreprises multinationales à leurs filiales à l'étranger dépend de l'état de la gouvernance dans les pays hôtes. Par ailleurs, ALFARO et al. (2001) indique que les IDE ne sont associés à la croissance économique rapide que dans les pays hôtes où les marchés financiers sont fortement développés.

CHEN et al. (1995) se basant sur l'expérience des pays de l'Asie de l'Est, concluent que les IDE stimulent le développement économique. Pour eux, les conséquences de l'implantation des firmes multinationales pour les pays hôtes dépendent largement de l'existence des éléments suivants : un processus d'industrialisation tourné vers l'exportation, un investissement en capital humain et un environnement macroéconomique stable caractérisé par la conduite de politiques prudentes et suffisamment cohérentes.

Toutefois, les IDE peuvent engendrer un impact négatif sur la performance économique du pays hôte. En effet, les firmes qui entreprennent de tels investissements détiennent un pouvoir de marché et peuvent par conséquent, restreindre la concurrence et la performance économique. Vu sous cet angle, les IDE peuvent générer une allocation inefficace des ressources à cause des distorsions liées aux interventions du gouvernement du pays hôte, sous forme de contrôle de prix, RAZIN et al. (1999). De même, l'arrivée des flux d'IDE dans un pays ne se traduit toujours pas pour les entreprises locales par des retombées favorables liées au savoir-faire. Elles peuvent au contraire subir une baisse drastique de la productivité. Cette baisse résulte des départs de marché GHURA et al. (2000).

Bien que les IDE soient présentés comme des catalyseurs de la croissance économique, il n'en demeure pas moins que leur volatilité produit un effet négatif sur la croissance économique du pays hôte. La littérature révèle que les IDE affectent positivement la croissance économique en réduisant les coûts de Recherche-Développement. Cependant, si l'afflux des IDE est incertain alors les coûts de Recherche-Développement seront incertains. Cette situation peut affecter négativement les incitations à innover et entrainer un effet négatif sur la croissance économique, LENSINK et al. (2000).

BALASUBRAMANYAM et al. (1999) estiment par ailleurs, que lorsque les firmes
étrangères adoptent une stratégie de promotion des industries de substitution aux

30

importations, face à une surévaluation de la monnaie nationale, la balance des paiements du pays hôtes peut se détériorer à terme sous l'effet de rapatriement des fonds.

A la lumière de ce qui précède, il ressort que les développements théoriques débouchent sur des conclusions mitigées. En effet, selon la théorie économique traditionnelle, les IDE affectent positivement la croissance économique par le biais de la création d'emploi, de l'augmentation du stock de capital, de l'incorporation de nouveaux inputs, etc. De même, dans les développements théoriques récents, certains auteurs soulignent que les IDE sont à la base de la réduction du coût du capital et des frais de Recherche-Développement. Ce faisant, ils créent un impact positif sur la croissance économique. En revanche, certaines analyses mettent en évidence l'effet négatif de l'afflux des IDE sur les incitations à innover et sur la balance des paiements. Par conséquent, les IDE agissent selon elles, négativement sur la croissance économique.

II TRAVAUX EMPIRIQUES

Du fait de l'extrême variété des IDE, leur impact dépend de l'activité concernée et des caractéristiques propres14 au pays hôte. Une présentation par région, des travaux de validation empirique de quelques auteurs, fera l'objet de cette analyse.

2.1 Etudes empiriques réalisées en Asie

A l'aide de données collectées auprès des villes chinoises, WEI (1993) analyse la contribution des exportations et des IDE à l'émergence de l'économique chinoise. Il conclut que la croissance des exportations au cours des années 1980-1990 va de paire avec la réalisation de taux de croissance économique supérieurs. A la fin des années 80, ce sont les investissements étrangers qui ont contribué le plus à la croissance économique de la Chine. De plus, cette contribution s'est effectuée sous forme de retombées positives entre les firmes sur le plan des techniques et des compétences en gestion. Par ailleurs, il conclut que la remarquable croissance des régions côtières s'explique entièrement par leur stratégie en matière d'exportation et d'investissements étrangers.

14 Il s'agit du climat des affaires, de la stabilité politique, de la taille du marché etc.

Au lendemain de la crise asiatique de 1997, tous les pays affectés par la crise ont connu une contraction de leur activité économique. Cela s'est traduit en Thaïlande par une chute du ratio investissement sur PIB de 19,83% et 30,30% respectivement en 1997 et 1998; la baisse du PIB réel par tête pour les mêmes années a été respectivement de 2,10% et 11,41 %, CHOE (2003).

WANG (2002) montre que les IDE dans le secteur manufacturier de la Chine ont un impact positif et significatif sur la croissance économique. Elle attribue cette contribution aux retombées entrainantes des IDE. Par ailleurs, ZHAO (1995) montre que pour la Chine, en plus de la croissance de la production, la capacité endogène technologique a été positivement affectée par les importations de technologies via les IDE. De même, DOLLAR et al. (2001) dans leur étude portant sur le même pays, affirment qu'il y a une corrélation positive entre l'IDE et la croissance économique.

HUSSAIN et al. (1992) comparent l'expérience des pays de l'Asie du Sud et de l'ASEAN en matière d'attraction des financements extérieurs et analysent la façon dont ces derniers ont contribué à la croissance économique. Selon leur résultat, les IDE contribuent de façon plus significative que les autres flux de ressources à l'établissement de la croissance économique dans les pays de l'ASEAN uniquement.

BAHARUMSHAH et al. (2006) étudient l'impact de l'afflux de capitaux étrangers sur la croissance économique des pays de l'Asie de l'Est en y incluant la Chine. L'analyse est basée sur des données dynamiques de panel. Ils trouvent que l'épargne domestique contribue à long terme à la croissance économique. Ils concluent que les IDE sont une source efficace de croissance économique et que son impact se fait sentir aussi bien à court qu'à long termes. Ils affirment par ailleurs, que la contribution observée des IDE sur la croissance économique est une conclusion robuste surtout dans les pays émergents de l'Asie. Ces deux chercheurs estiment que l'évidence suggère d'une façon convaincante que les pays qui ont réussi dans la politique d'attraction des IDE puissent financer plus d'investissements et se développer plus rapidement que ceux qui ne favorisent pas l'entrée des IDE.

Après avoir établi un modèle de croissance endogène intégrant la variable IDE, BASHIR (2001) teste la relation entre la croissance du PIB par tête et l'IDE dans six (6) pays de l'Asie du Sud. Son étude couvre la période allant de 1975 à 2000. Il trouve que le coefficient de l'IDE est positif mais non significatif.

32

Un autre bord de la littérature s'est concentré plus directement sur la relation de causalité entre l'IDE et la croissance économique. Dans ce sens, ZHANG (2001) observe 11 pays de l'Asie sur le principe pays par pays en les répartissant selon les propriétés des données temporelles. Les tests de causalité à long terme basés sur le Modèle à correction d'erreur (MCE) indiquent une forte relation causale au sens de Granger entre l'IDE et la croissance du PIB. Pour six pays où il n'y a pas de relation de co-intégration entre le log de l'IDE et la croissance économique, seul un pays (Chine) présente une causalité au sens de Granger de l'IDE vers la croissance économique. Par ailleurs, CHOWDHURY et al. (2003) prennent une méthode légèrement différente pour tester la causalité au sens de Granger en utilisant la spécification de TODA et al. (1995). Se servant des données de 1969 à 2000, ils trouvent qu'il y a une causalité bidirectionnelle au sens de Granger entre le PIB et l'IDE en Malaisie et en Taiwan.

2.2 Etudes empiriques réalisées en Amérique Latine

De GREGORIO (1992), travaillant sur un panel de 12 pays de l'Amérique Latine entre 1950 et 1985, déduit de ses études, une relation significative et positive entre l'IDE et la croissance économique. Il note que l'impact des IDE sur la croissance économique est trois fois plus important que celui de l'investissement domestique. Il souligne par ailleurs, que les IDE favorisent la croissance économique quand le niveau d'éducation dans le pays hôte est élevé.

ROTHGEB (1984), utilisant un échantillon de 18 pays de l'Amérique Latine, rapporte que les IDE sont en général, négativement liés à la croissance économique pour l'ensemble de l'échantillon quoique, cela affecte positivement la croissance économique du sous-groupe des économies émergentes de l'Amérique Latine.

AITKEN et al. (1999) ont mené une étude sur les IDE qui arrivent au Venezuela. Ils concluent à un impact négatif des IDE sur la croissance économique et pire, la présence des multinationales est souvent à l'origine de la grande paupérisation de la population15. Cependant, en inversant l'objet de leur étude, ils trouvent une relation causale significative de la croissance économique vers les IDE.

15 Dans le cas où les multinationales s'adonnent aux rapatriements des profits, et aux mauvais traitements des employés domestiques.

BENGOA et al. (2003) explorent la corrélation entre l'IDE et la croissance économique dans les pays latino-américains respectivement sur les périodes 1970-1999 et 1970-2000. Ils trouvent que les IDE sont un moteur de la croissance économique dans le cas des pays récipiendaires ayant adopté une politique de libéralisation du commerce. Par ailleurs, FLEXNER et al. (2000) a mené une étude sur la Bolivie. Il conclut que les IDE ont un impact statistiquement significatif au seuil de 10%, sur le taux de croissance économique.

L'expérience des crises en Amérique Latine confirme l'impact positif des IDE sur la croissance économique. En effet, à la suite de la crise Tequila de 1995, le Mexique a vu son taux d'investissement étranger chuté de 8,73% et son PIB réel par habitant de 7,81 %. Par ailleurs, pour la même année, l'Argentine a connu une baisse de 10,34% de l'investissement et de 4,14% de son PIB réel par habitant KHAN et al. (1997).

2.3 Etudes empiriques réalisées en Afrique

En menant une étude comparative entre les impacts des IDE et des investissements intérieurs sur la croissance économique des pays de l'Afrique au Sud du Sahara, FOSTO (2003) trouve que l'IDE est quatre fois plus efficient que l'investissement intérieur.

DJAOWE (2005) s'est intéressé à l'impact de l'IDE sur la croissance économique du Cameroun. Pour ce faire, il a utilisé un test de causalité au sens de Granger. Il ressort de son étude que la croissance économique cause l'IDE seulement dans le long terme. Cependant, la causalité inverse n'est pas fondée.

BALIMOUNOUNE (2004), utilisant un test de causalité au sens de Granger sur des données du Maroc, constate une relation causale unidirectionnelle de l'IDE vers la croissance économique mais l'inverse n'est pas fondé. Par ailleurs, en utilisant le même test pour le cas de l'Ouganda, OSWONA (1996) trouve également une relation causale unidirectionnelle de l'IDE vers la croissance économique.

A l'aide d'un test de causalité au sens de Granger, DEMBELE (2008) a déduit que les informations antérieures sur le niveau des IDE, ne permettent pas une meilleure prévision du niveau de la croissance économique en Côte d'Ivoire.

34

En appliquant un modèle économétrique sur 3 pays méditerranéens (l'Egypte, le Maroc et la Tunisie) sur une période de 23 ans (de 1975 à 1997), ALAYA (2004) constate que les IDE exercent un effet positif sur la croissance économique via les exportations manufacturières.

MESCHI (2006), s'appuyant sur un travail économétrique utilisant des données de panel de 14 pays de l'Afrique du Nord sur la période allant de 1980 à 2003, trouve que le coefficient de l'IDE est généralement négatif et rarement significatif. Elle attribue, ce résultat à la forte concentration des IDE dans le secteur primaire et particulièrement le secteur des hydrocarbures.

2.4 Etudes empiriques réalisée en Europe de l'Est et Centrale

Portant leur étude sur 25 pays en transition de l'Europe de l'Est et Centrale sur la période 1990-1998, CAMPOS et al. (2002) aboutissent au résultat que les IDE exercent un impact positif sur la croissance économique comme prévu par la théorie économique. Selon eux, ce résultat s'explique par le fait que les pays choisis sont proches des pays riches de l'Union européenne (UE), leur principal fournisseur et aussi, parce que ces pays possèdent à la base une structure industrielle complète et une force de travail relativement qualifiée.

Des recherches menées par BLOMSTROM et al. (2002) sur 5 pays de l'Europe de l'Est, aboutissent au résultat que les IDE causent la croissance économique. Cependant, l'étude souligne un point commun à tous ces travaux de recherche: le chemin par lequel les IDE affectent la croissance économique dépend de l'économie et des conditions technologiques du pays hôte. En général, il apparaît que les pays hôtes doivent atteindre un certain niveau de développement en éducation et/ou en infrastructures avant d'être capables de capturer les potentiels bénéfices associés aux IDE.

2.5 Etudes empiriques réalisées sur des échantillons de pays à travers le monde

BOREINSZTEIN et al. (1995) développent quant à eux, un modèle de croissance endogène dans lequel, les IDE augmentent la croissance économique à long terme à travers son effet sur le taux de diffusion technique. Ils utilisent une régression SUR (Seemingly Unrelated Regression), sans rapport avec l'estimation des variables instrumentales pour conduire l'analyse transversale de 69 PED avec données de panel calculées en moyenne sur deux

périodes séparées 1970-1979 et 1980-1989. La variable dépendante est le taux de croissance du PIB per capita sur chaque décennie. Ils concluent que les IDE ont un effet positif mais non significatif sur la croissance économique. Cependant, lorsque le pays a un seuil minimum de stock de capital humain, les IDE constituent un important déterminant de la croissance économique. Dans ce cas, ils sont plus efficients que l'investissement intérieur.

Dans une étude du centre de développement de l'OCDE, De SOTO (2000) analyse les effets des IDE sur la croissance économique de 44 PED entre 1986 et 1997. Il trouve que les IDE stimulent considérablement la croissance du revenu par habitant dans les pays bénéficiaires avec un décalage d'un an. Par conséquent, une augmentation du rapport IDE/PNB ferait croître de 3% le niveau du revenu stable à long terme et de 1% le revenu par habitant à court terme.

DARRAT et al. (2005) étudient l'effet des IDE sur la croissance économique. Pour ce faire, ils mènent une analyse comparative sur 23 pays appartenant à des régions différentes que sont: l'Afrique du Nord, le Moyen Orient, l'Europe Centrale et Orientale. A partir d'une estimation par les moindres carrés ordinaires et utilisant des données sur la période allant de 1979 à 2002 ; Ils constatent que les flux d'IDE stimulent la croissance économique seulement dans les pays candidats à l'UE. Cependant, l'effet des IDE sur la croissance économique au niveau des pays du MENA et des pays non candidats est négatif ou inexistant. Les auteurs avancent l'idée que la candidature pour devenir membre de l'UE semble être un atout pour une application plus étendue et plus efficace des reformes, ce qui aurait contribué à la création d'impact positif des IDE sur la croissance économique.

L'étude de KANG et al. (2005) portant sur 20 pays de l'OCDE et couvrant la période allant de 1981 à 2000, indique clairement que les IDE n'ont aucun impact perceptible sur la croissance économique. De la même façon, l'étude menée par ERICSSON et al. (2001) sur 4 pays de l'OCDE n'a pas pu détecter une quelconque relation entre les IDE et la croissance économique. Cette absence de lien est due à la dynamique et à la nature des investissements étrangers effectués dans les pays considérés. Par ailleurs, avec un échantillon de 72 PED et considérant une période d'étude allant de 1960 à 1978, JACKMAN (1982) trouve que les IDE n'ont pas d'impact significatif sur la croissance économique une fois que la taille du pays est prise en compte.

36

CARKOVIC et al. (2000) utilisent un panel de 72 PED et considèrent la période allant de 1960 à 1995. Ils ne trouvent aucun effet significatif des IDE sur la croissance économique. Cependant, ils constatent un impact positif et significatif des IDE sur la formation du capital domestique quoique cela dépende de la spécification des régressions effectuées.

De MELLO et al. (1999) observe l'IDE comme cause de la croissance économique dans 32 pays parmi lesquels, 17 ne sont pas membres de l'OCDE. Dans un premier temps, ils se basent sur les séries chronologiques et trouve que l'effet long terme des IDE sur la croissance économique est hétérogène entre les pays concernés. Dans un second temps, il complète son analyse en fournissant la preuve par l'estimation des données de panel sur l'échantillon des pays non membres de l'OCDE, il ne trouve pas de relation de cause à effet entre les IDE et la croissance économique.

SHAR et al. (1990) s'appuient sur la traditionnelle causalité pour tester la méthode développée par HOLTZ-EAKIN et al. (1988), avec 80 pays. Le résultat ressort la causalité bidirectionnelle entre les IDE et la croissance économique, quoiqu'ils aient trouvé que l'impact des IDE sur la croissance économique est faible.

L'étude faite par BASU (2003) aborde clairement la question des deux directions entre la croissance économique et l'IDE. En tenant compte de l'effet spécifique individuel et des effets fixes temporels, ils trouvent une relation co-intégrée entre l'IDE et la croissance économique. Leur étude a porté sur un échantillon de 23 pays.

TSAI (1994), en partant du modèle de ROMER et al (1992), cherche à rendre compte des mécanismes qui sous-tendent le transfert de technologies. Il prouve empiriquement que les IDE n'ont d'impact positif sur la croissance économique que si le niveau de scolarisation de la population dépasse un seuil donné16. Il conclut que l'effet positif des IDE sur une économie, dépend en premier lieu de son interaction avec le capital humain.

PENALVER (2002), se basant sur une comparaison entre 5 régions du monde, fait ressortir que les pays à fort flux d'entrée d'IDE ne sont pas nécessairement ceux ayant les taux de croissance économique les plus élevés. Il pose ainsi, le problème du volume optimal pour une croissance élevée et estime que trop d'investissements étrangers peuvent traduire une faiblesse des institutions du pays d'accueil et être un risque pour ces derniers. Il ressort dans son analyse (tableau 1 ci-dessous) que les flux d'IDE sont élevés en Amérique Latine et en Europe

16 Le seuil minimal recommandé est de 1,9 (XU, 2000)

de l'Est mais les taux de croissance y sont également faibles. Il conclut que l'entrée massive des IDE n'est pas une condition nécessaire pour une croissance économique élevée.

Tableau 1 : Evolution comparée des IDE et de la croissance économique dans certaines régions

FDI / croissance

Faible

Elevé

Elevé

Amérique Latine ; Europe de l'Est

Asie de l'Est

Faible

Afrique au Sud du Sahara

Asie du Sud

Source : Penalver, 2002

Les études empiriques réalisées dans les différentes régions du monde, révèlent que l'impact des IDE sur la croissance économique dépend fortement des caractéristiques du pays hôte. Dans les pays où la structure productive est voisine à celle du monde industrialisé17, on constate que les IDE influencent positivement la croissance économique. En revanche, les études réalisées dans certains PED notamment ceux de l'Afrique au Sud du Sahara, débouchent sur des résultats mitigés18.

CONCLUSION

La revue de la littérature a permis d'élucider la relation entre les IDE et la croissance économique. En effet, même si la théorie économique stipule que les IDE agissent positivement sur la croissance économique, force est de constater que ce résultat dépend de la nature des IDE et des caractéristiques propres au pays hôte. Au regard de cette hétérogénéité une question demeure sur la nature de la causalité entre les IDE et la croissance économique au Burkina Faso. Le chapitre suivant, basé sur l'analyse empirique, va permettre de répondre à cette préoccupation.

18 Les études réalisées dans certains pays de l'Afrique du Nord débouchent sur une relation causale des IDE vers la croissance économique. Cependant, les études menées dans certains pays de l'Afrique au Sud du Sahara concluent que c'est plutôt, la croissance économique qui cause les IDE.

38

CHAPITRE III : ANALYSE EMPIRIQUE DE LA RELATION DE CAUSALITE
STRICTE ENTRE LES IDE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
INTRODUCTION

La littérature économique présente des résultats contradictoires en ce qui concerne la causalité entre l'IDE et la croissance économique. Ce dernier chapitre traite de l'estimation empirique du lien entre les IDE et la croissance économique dans le cas du Burkina Faso. Dans ce qui suit, une première section présente la méthodologie de travail, les estimations empiriques et l'interprétation des résultats sont abordées dans une deuxième section.

I METHODOLOGIE D'ETUDE

Cette première section s'articule autour de quatre axes principaux à savoir la spécification du modèle théorique, la revue synthétique des méthodes économétriques, la collecte de données et la méthodologie d'analyse.

1.1 Spécification du modèle théorique

Le modèle théorique comprend deux équations. Cette formulation permet de prendre en compte l'interdépendance des variables investiguées (le PIB et l'IDE). Le modèle est le suivant :

?

@AB = ~(ACD) (1) IDE = f(PIB)

PIB : le produit intérieur brut réel est utilisé comme indicateur de mesure du niveau de la croissance économique. Cet indicateur a certaines limites. En effet, il ne prend pas en compte les richesses naturelles ou leur épuisement, l'impact des catastrophes naturelles ou d'une guerre, etc. Malgré ces limites, le PIB reste le meilleur proxy de la production dans un pays à un moment donné. Un taux de croissance élevé du PIB indique la prospérité de l'économie du pays hôte et la présence de politiques macroéconomiques stables et crédibles. Par conséquent, la théorie économique stipule que la croissance économique d'un pays est un facteur déterminant dans l'attraction des IDE. Le signe positif est attendu pour le coefficient de la variable PIB.

IDE : Au regard des avantages liés aux investissements directs étrangers (promotion des exportations, création d'emploi, transfert de technologies et d'idées, etc.), la théorie économique présume que l'afflux des capitaux étrangers agit sur la croissance économique du pays hôte. Le signe positif est attendu pour le coefficient de la variable IDE.

1.2 Brève revue des méthodes économétriques

Abordant les méthodes d'estimations économétriques, on retient que plusieurs auteurs, en ce qui concerne les études spécifiques aux pays, ont opté pour l'utilisation des séries temporelles au détriment de la méthode d'estimation de panel (ZHAO, 1995 ; De MELLO, 1997 ; FLEXNER, 2000, etc.). Les arguments en faveur de cette méthode sont que les études de panel imposent implicitement une structure économique commune et une technologie de production similaire aux différents pays. En d'autres termes, les séries temporelles ont l'avantage de faire ressortir les spécificités de chaque pays étudié.

Le test de causalité est une autre méthode fréquemment utilisée par les chercheurs pour capter l'impact des IDE sur la croissance économique (BALIMOUNOUNE, 2004 ; De MELO, 1999 ; DEMBELE M., 2008 ; CHOE J. I., 2003 ; OSWONA, 1999 ; etc.). L'utilisation de ce test a pour avantage de tenir compte du caractère endogène de la croissance économique, les deux sens de causalité étant simultanément intégrés dans le modèle.

Pour mieux appréhender le rapport de cause à effet entre l'IDE et la croissance économique, le choix de la méthode économétrique a porté sur le test de causalité. Par ailleurs, des relations de court et long termes sont définies. Pour ce faire, un mécanisme à correction d'erreur est intégré. Cela permet de tenir compte de l'horizon temporel dans l'interprétation des résultats et donc de formuler des recommandations idoines.

1.3 Analyse économétrique

L'analyse économétrique aborde la spécification du modèle à estimer d'une part et la présentation des signes attendus des variables d'autre part.

1.3.1 Spécification du modèle d'analyse

Le modèle d'analyse est emprunté à CHOWDHURY et al. (2003). Ces derniers se sont inspirés de la spécification de TODA et al. (1995). Le modèle comprend deux variables d'intérêt : le PIB et l'IDE. Ces deux séries ont été stabilisées dans le temps en les exprimant sous forme logarithmique d'où les équations suivantes:

L1LPIB = a0 + ? a1=LlLIDEG_t + ? a2=LlLPIBG_1 +

L q P1LPIBG_1 + P2LIDEG_1 +

=K1 =K1

E1t (1~

L1LIDE = f3 + ? f311L1LPIBt_1 + ? f321L1LIDEt_1 +

q L A1LIDEG_1 + A2LPIBG_1 +

==1 ==1

E2t (2~

Le modèle ci-dessus a été amélioré pour tenir compte des faits économiques et politiques majeurs que le Burkina Faso a connu de 1990 à nos jours. Ce faisant, des variables dichotomiques sont introduits dans le modèle. Il s'agit isolement des programmes d'ajustement structurel, notés D1 (D1 = 0 avant 1991, D1 = 1 après 1991), de la stabilité politique, notée D2 (D2 = 0 avant 199819, D2 = 1 après 1998), de la dévaluation du Franc CFA, notée D3 (D3 = 0 avant 1994, D3 = 1 après 1994) et des effets combinés des trois faits précités. Les équations suivantes sont formulées :

p q

L1LPIB = a0 + a1=L1LIDEG_t + a2=zlLPIBG_1 + p1LPIBG_1 + p2LIDEG_1 + 81D1

1=1 1=1

K

+ 82D2 + 83D3 + 8=D1 + E1t (3~

1=1

40

19 Année à partir de laquelle la liberté d'expression et la résolution des crises par le dialogue a été consolidée au Burkina Faso.

q p

L1LIDE = f3 + f31=LlLPIBG_1 + f32=LlLIDEG_1 + A1LIDEG_1 + A2LPIBG_1 + ço1D1

1=1 1=1

K

+ ço2D2 + ço3D3 + ço
·D1 + E2t (4)

1=1

aT= et f3T= sont des élasticités de court terme, Pt et A1 sont des coefficients de long terme, e$G et E2t representent les termes d'erreurs aléatoires et K = 2 ou 3.

L'analyse de la causalité et la détermination des dynamiques de court et long termes vont s'appuyer sur les équations 1 à 4.

1.3.2 Signes attendus

Le tableau 2 ci-dessous donne les effets attendus des variables exogènes sur les variables endogènes. Le signe (+) indique que l'effet attendu de la variable exogène sur la variable endogène est positif alors que le signe (-) indique un effet négatif. Les coefficients de court terme correspondent directement aux élasticités de court terme. L'élasticité de long terme se calcule en faisant le rapport entre le coefficient de long terme de la variable exogène (A2 QU P2) et la force de rappel (A1ou Pi)20 multiplié par (-1).

Tableau 2 : récapitulatif des signes attendus

Variables

Paramètres de court terme

Paramètre de long terme

 
 

LIPIB_1

/JIDE_1

PIB_1

IDE_1

APIB

+

+

-

+

AIDE

+

+

+

-

Source : Auteur

20 C'est le coefficient de la variable endogène retardée, il doit être significatif, négatif et inferieur à 1.

1.4 Collecte de données et méthodologie d'analyse

42

La collecte de données et la méthodologie d'analyse sont présentées successivement.

1.4.1 Collecte de données

Par souci d'homogénéité des données, les statistiques provenant du CD-ROM « World Development Indicators, 2010 » de la Banque mondiale sont uniquement utilisées dans les estimations. L'étude couvre la période allant de 1970 à 2008.

1.4.2 Méthodologie d'analyse

L'analyse de causalité se fait en considérant simultanément le PIB et les IDE comme variables endogènes et exogènes.

Afin d'appréhender l'impact du contexte politique et des mesures économiques, la méthode d'évaluation « avec ou sans » est adoptée. Dans cette approche, les équations (1) et (2) sont d'abord estimées. Les résultats obtenus sont considérés comme des références. Les équations (3) et (4) sont estimées par la suite, en mettant successivement l'accent sur les variables dichotomiques prises individuellement et combinées. Les résultats obtenus avec ces dernières estimations sont comparés avec les résultats de références. A l'issu de cette comparaison, une conclusion est dégagée.

II ESTIMATION ECONOMETRIQUE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

Cette section présente les résultats des estimations économétriques d'une part et l'interprétation des résultats trouvés d'autre part.

2.1 Estimation économétrique

Les résultats des tests de stationnarité, de co-intégration et du MCE sont respectivement présentés.

2.1.1 Test de stationnarité sur les variables IDE et PIB

La non stationnarité des variables macroéconomiques est un problème généralement rencontré dans les travaux empiriques. Les résultats des régressions économétriques peuvent être fallacieux si des tests statistiques préalables ne sont pas effectués sur les séries temporelles utilisées. La première étape de l'estimation économétrique à donc consiste à tester la stationnarité de chaque variable investiguée (IDE et PIB). A cet effet, les tests de racines unitaires de Dickey-Fuller Augmenté (ADF) et de Phillips-Perron (PP) sont effectués.

+ Test ADF

Les hypothèses du test ADF sont :

H0:p = 0 H1: |M| < 1

Règle de décision :

Si la valeur ADF est inférieure à la valeur critique, on accepte la stationnarité de la série. Dans le cas contraire, on accepte l'hypothèse de non stationnarité.

Etant donné que le test ADF est sensible à la longueur du retard, cette longueur a été déterminée en utilisant le critère d'information de Schwarz (SC) et Akaike (AIC). Le retard optimal est celui qui minimise à la fois les deux critères. Le tableau 3 ci-dessous indique que le retard optimal est égal à 1.

Tableau 3 : Détermination du retard optimal

Nombre de retard

AIC

SC

O

4,492991

4,522081

1*

-0,721111*

-0,633839*

2

-0,476684

-0,331231

3

0,331693

-0,130775

4

0,656163

0,061561

Source : Auteur à partir des tests sur les critères d'information.

Note : * le critère d'information minimale

44

Tableau 4: Résultat des tests ADF

Variables testées

Test ADF (trend significatif)

Test ADF (constante significative)

Test ADF (sans

trend sans
constante)

Test ADF

en

différence première constante significative

Test ADF en

différence seconde

Valeurs calculées et

critiques à 5%

Décision

LPIB

-1,768223

1,267827

8,53182

-7,096044

-

Valeur calculée

I(1)

-3,529758

-2,938987

-1,94960

-2,941145

-

Valeur critique

LIDE

1,059378

-0,227253

-0,55458

-3,508915

-

Valeur calculée

I(1)

-4,728363

-3,081002

-1,96627

-3,11990

-

Valeur critique

Source : Auteur à partir des résultats des tests ADF

En observant les résultats consignés dans le tableau 4 ci-dessus, on constate que seulement dans le cas « du Test ADF en différence première avec constante significative » que les valeurs calculées sont inferieures aux valeurs critiques. On conclut alors que les deux variables (IDE et PIB) sont stationnaires en différence première. Autrement dit, elles sont I(1).

+ Résultat du test de Phillips Peron (PP) Tableau 5: Résultat des tests PP

Variables testées

Test de PP (trend significatif)

Test de PP (constante significative)

Test de

PP

(sans

trend sans
constante)

Test de PP en

différence première Constante significative

Test de

PP en différence seconde

Valeurs calculées et

valeurs critiques à 5%

Décision

LPIB

-1,621358

1,742487

8,53182

-7,116145

-

Valeur calculée

I(1)

-3,529758

-2,938987

-1,94960

-2,941145

-

Valeur critique

LIDE

-1,120351

-0,553856

-0,12412

-5,360084

-

Valeur calculée

I(1)

-3,587527

-2,976263

-11,9538

-2,986225

-

Valeur critique

Source : Auteur à partir des résultats des tests de PP

En observant les résultats consignés dans le tableau 5 ci-dessus, on constate que seulement dans le cas « du Test PP en différence première avec constante significative » que les valeurs calculées sont inferieures aux valeurs critiques. On conclut alors que les deux variables (IDE et PIB) sont stationnaires en différence première. Autrement dit, elles sont I(1).

Les résultats des tests ADF et PP montrent que l'IDE et le PIB sont stationnaires en différence première. Ce résultat induit à rechercher la présence d'une relation d'équilibre de long terme. Pour ce faire, le test de co-intégration de Johansen (1988) est utilisé.

46

2.1.2 Test de co-intégration de Johansen

Tableau 6 : Résultat du test de co-intégration

Nombre d'équation de
co-intégration (H0)

Trace statistique

Valeurs critiques à 5%

r = 0

17,20847

15,49471

 
 
 

r = 1

2,025895

3,841466

Source : Auteur à partir des résultats du test de co-intégration de Johansen.

Les résultats du test de co-intégration de Johansen indiquent qu'il existe une relation de long terme21 entre l'IDE et le PIB. Ce résultat autorise l'utilisation d'un modèle à correction d'erreur (MCE).

2.1.3 Résultat de l'estimation du MCE

Les résultats de l'estimation du MCE sont résumés dans le tableau 722 ci-après.

21 La relation de co-intégration se détermine en faisant une comparaison entre la valeur de la Trace statistique et la valeur critique au seuil de 5%. Dans le tableau on remarque que seul 17,20847 > 15,49471, on conclut que le rang de co-intégration est égal à 1 d'où l'existence d'une relation de long terme. Par conséquent, un MCE est approprié.

22 (*), (**) et (***) sont respectivement le niveau de significativité au seuil de 1%, 5% et 10%

Tableau 7 : Synthèse des résultats de l'estimation du MCE

Variables

 

Source de causalité

 

Causalité de court terme

 

Causalité de long terme

 

Sans variable dichotomique

 
 

ALPIB_i

AIDE-1

 

LPIB_i

LIDE_i

 

-0,2141

-0,0017

 

0,0165

0,0002

ALPIB

9-1,2004:

9-0,3825:

 

90,7760:

90,0410:

ALIDE

3,1205

90,4238:

0,0146

90,0811:

 

-3,2408*

93,8045:

-0,9633*

9-3,9267:

 
 

Effet des PAS (D1)

 
 

ALPIB_i

AIDE-1

 

LPIB_i

LIDE_i

 

-0,2566

0,0025

 

-0,0024

0,0010

ALPIB

9-1,3929:

9-0,5345:

 

9-0,0814:

90,1628:

ALIDE

2,0552

-0,0032

 

2,7482**

-0,9425*

 

90,2683:

9-0,0175:

 

92,3102:

9-3,7596:

 
 

Effet de la stabilité politique (D2)

 
 

ALPIB_i

AIDE-1

 

LPIB_i

LIDE_i

ALPIB

-0,2253

-0,0015

 

0,0072

5,7E-05

 

9-1,2385:

9-0,3159:

 

90,2541:

90,0089:

 

3,8429

-0,0007

 
 
 

ALIDE

90,5104:

9-0,0041:

 

3,7356*

93,2200:

-0,9570*

9-3,8550:

 
 

Effet de la dévaluation du FCFA (D3)

 
 

ALPIB_i

AIDE-1

 

LPIB_i

LIDE_i

ALPIB

-0,3597**

0,0017

 

-0,0223

-0,0066

 

9-2,2744:

90,4088:

 

9-1,0373:

9-1,1512:

ALIDE

2,6123

0,0261

 

3,1069*

-0,9842*

 

90,3345:

90,1375:

 

92,9795:

9-3,7049:

48

Suite du tableau 7

 

Variables

Causalité de court terme

Causalité de long terme

 

Effets combinés des PAS et de la stabilité politique (D1 + D2)

 

LLPJB_1 FADD%$

LPJB_1 LJDE_1

LLPJB

-0,2740 -0,0022

-0,0156 0,0008

 

[-1,4561] [-0,4674]

[-0,4330] [0,1321]

LLJDE

2,8440 -0,0138

3,2523** -0,9403*

 

[0,3599] [-0,0735]

[2,1262] [-3,6985]

 

Effets combinés des PAS et de la dévaluation du FCFA (D1 + D3)

 

LLPJB_1 FADD%$

LPJB_1 LJDE_1

LLPJB

-0,3493 0,0023

-0,0158 -0,0075

 

[-2,1576] [0,5252]

[-0,6144] [-1,2254]

LLJDE

2,1040 -0,0054

2,7558** -0,9389*

 

[0,2639] [-0,0268]

[2,2252] [-3,3299]

 

Effets combinés de la stabilité politique et de la dévaluation (D2 + D3)

 

LLPJB_1 FADD%$

LPJB_1 LJDE_1

LLPJB

-0,3577** 0,0016

-0,0152 -0,0068

 

[-2,2347] [0,3882]

[-0,6087] [-1,1753]

LLJDE

2,9789 0,0190

3,5764* -0,9980*

 

[0,3773] [0,0993]

[2,9019] [-3,7139]

 

Effets combinés des trois variables dichotomiques (D1 +D2+D3)

 

LLPJB_1 FADD%$

LPJB_1 LJDE_1

LLPJB

-0,3404** 0,0025

-0,0019 -0,0083

 

[-2,0824] [0,5794]

[-0,0597] [-1,333]

LLJDE

2,6122 0,0011

3,2888** -0,9683*

 

[0,3212] [0,0051]

[2,0960] [-3,3330]

Source : Auteur à partir des résultats de l'estimation du MCE

2.2 Interprétation des résultats du MCE

L'interprétation des résultats se fera en deux points : l'interpréterons des résultats du MCE en considérant le PIB comme variable dépendante d'une part et l'IDE comme variable à expliquer d'autre part.

2.2.1 PIB comme variable dépendante

Les résultats du modèle sans variable dichotomique et les résultats du modèle avec variables dichotomiques feront successivement l'objet de l'interprétation.

2.2.1.1 Modèle sans variable dichotomique + Réaction à long terme

Le coefficient associé à l'erreur de déséquilibre23 est positif (Pi = 0,0165). Cela signifie que le modèle de long terme est instable. De ce fait, un choc constaté au cours d'une année sur le PIB du Burkina Faso ne saurait être entièrement résorbé dans le temps par les flux d'IDE entrants. Il est donc impossible de parler de « mécanisme à correction d'erreur »24. En conclusion, l'hypothèse 1 qui postule que les IDE causent la croissance-économique est rejetée à long terme.

+ Réaction à court terme

a$$ = -0,001725 signifie qu'une augmentation du taux de l'IDE de 1% à court terme, entraine une baisse du taux de la croissance économique de 0,0017%. Par conséquent, les IDE ont un impact négatif mais non significatif sur la croissance économique. L'hypothèse 1 qui stipule que les IDE causent la croissance économique est alors infirmée à court terme.

En somme, les résultats obtenus à court et à long termes laissent apparaître que les IDE ne causent pas la croissance économique. Par conséquent l'hypothèse 1 est rejetée.

23 Il s'agit de la force de rappel.

24 L'écart entre la variable endogène et la variable exogène ne se réduit pas au fil du temps.

25 Le résultat n'est pas significatif au seuil statistique de 10%

50

2.2.1.2 Modèle avec variables dichotomiques

L'interprétation des résultats de court et long termes se fera en mettant l'accent sur les effets individuels et combinés des variables dichotomiques.

+ Réaction à court terme

En considérant les effets individuels des PAS et de la dévaluation du FCFA, les effets combinés des PAS et de la dévaluation du FCFA, les effets combinés de la stabilité politique et de la dévaluation du FCFA et les effets combinés des PAS, de la stabilité politique et de la dévaluation du FCFA ; on aboutit à la conclusion que les IDE ont un impact positif non significatif26 sur la croissance économique du Burkina Faso.

Cependant, en prenant en compte l'effet individuel de la stabilité politique et les effets combinés des PAS et de la stabilité politique, on aboutit à la conclusion que les IDE exercent un impact négatif sur la croissance économique du Burkina Faso. Toutefois, cet impact n'est pas significatif au seuil statistique de 10%.

Au regard des résultats obtenus, on déduit que le contexte politique et les mesures économiques n'influencent pas significativement la relation de causalité entre les IDE et la croissance économique. Par conséquent l'hypothèse 3 est rejetée à court terme.

+ Réaction à long terme

La force de rappel est négative lorsqu'on introduit les variables dichotomiques dans le modèle (excepté la prise en compte de la stabilité politique). Cependant, elle n'est pas significative au seuil statistique de 10%. Ce faisant, il n'y a pas de relation de long terme d'où le rejet de l'hypothèse 3.

Dans l'optique de mieux appréhender l'écart qui existe entre la théorie économique et la réalité, des variables dichotomiques ont été introduites dans le modèle27. Ces variables agissent28 sur la relation de causalité mais cette influence n'est pas significative si bien qu'on déduit qu'elles n'ont pas d'effet sur la relation de causalité. De ce fait, l'hypothèse 3 qui postule que le contexte politique et les mesures économiques influencent significativement la

26 En prenant en considération les variables dichotomiques cités, on trouve une élasticité court terme positive mais non significative au seuil de 10%.

relation de causalité entre les IDE et la croissance économique, est infirmée aussi bien à court qu'à long termes.

2.2.1.3 Interprétation économique des résultats

Les résultats empiriques loin d'être un paradoxe, éclairent non seulement le comportement des investisseurs étrangers mais aussi la nature des investissements qu'ils font au Burkina Faso. En effet, les capitaux étrangers arrivent au Burkina Faso sous forme de participation au capital social. Ce faisant, le bénéfice réalisé n'est pas réinvestit mais rapatrié en grande partie vers les pays d'origine des investisseurs. Par ailleurs, la croissance économique serait forte si les IDE parvenaient à agir sur celle-ci. Cependant, le Burkina Faso n'a pas pu jusque là attirer un volume important d'IDE comme c'est le cas des économies émergentes (Brésil, Argentine, Malaisie, Singapour etc.). PENALVER dans un article29 publié en 2002 a évoqué cet aspect en posant le problème de « volume optimal d'IDE pour une croissance élevé ». Enfin, il arrive de fois que le gouvernement burkinabé supporte des coûts sociaux et dommages causés à l'environnement30. Au regard de ce qui précède, les flux d'IDE qui arrivent au Burkina Faso ne peuvent pas engendrer un impact positif sur la croissance économique.

2.2.2 IDE comme variable dépendante

L'interprétation des résultats se fera sans et avec les variables dichotomiques.

2.2.2.1 Modèle sans variable dichotomique + Réaction à long terme

Le modèle à correction d'erreur est stable dans le temps car la force de rappel (A1 = -0,9633) est à la fois négative et significative au seuil statistique de 1%. Cela signifie que l'écart entre la variable endogène (IDE) et la variable exogène (PIB) se réduit au fil du temps. Par conséquent, le déséquilibre entre l'investissement direct étranger et la croissance économique se compense de sorte que les deux séries disposent d'une évolution similaire.

29 L'article s'intitule «Investment climate around the world voice of the firm from the world Business environment impact»

52

A~ * est une élasticité de long terme31.

3,24089

O * = - A2 = - = 3,3644

--A1 -0,9633

A long terme, une augmentation du taux de croissance de 1% entraine une augmentation du taux de l'IDE de 3,3644%. Ce résultat est significatif au seuil statistique de 1%. Par conséquent, l'hypothèse 2 qui postule que la croissance économique cause les IDE ne saurait être rejetée à long terme.

+ Réaction à court terme

Les résultats de court terme montrent que la croissance économique agit positivement sur les flux d'IDE entrants au Burkina Faso. Cependant, cet impact n'est pas significatif si bien qu'on conclut qu'à court terme, la croissance économique ne cause pas les IDE. Ce faisant, l'hypothèse 2 qui postule que la croissance économique cause les IDE est rejetée à court terme.

Au regard des résultats de court et long termes, il ressort que la croissance économique n'a d'effet sur les IDE que dans le long terme.

2.2.2.2 Modèle avec variables dichotomiques

L'interprétation est faite en se basant successivement sur les réactions à long et à court termes.

+ Réaction à long terme

Les résultats sont interprétés en tenant compte des effets individuels et combinés des variables dichotomiques introduites dans le modèle. A1 est la force de rappel et A~ * est l'élasticité de long terme.

31 L'élasticité de long terme se calcule en faisant le rapport entre le coefficient associé à la variable endogène retardée et la force de rappel, le tout multiplié par (-1).

PAS

A.2 2,7482

A~* = - = = 2,9159

-Ai 0,9425

A long terme, une augmentation du taux de croissance économique de 1% entraine une augmentation du taux de l'IDE de 2,9159%. Ce résultat est significatif au seuil statistique de 5%.

ü Stabilité politique

A.2 3,7335

A; = = = 3,9008

-Ai 0,9571

A long terme, une augmentation du taux de croissance économique de 1% entraine une
augmentation du taux de l'IDE de 3,9008%. Ce résultat est significatif au seuil statistique de

1%.

 
 
 
 
 
 
 

Dévaluation du FCFA

A; =

A2

=

3,1069

=

3 1568

-Ai

0,9842

 
 

'

A long terme, une augmentation du taux de croissance économique de 1% entraine une
augmentation du taux de l'IDE de 3,1568%. Ce résultat est significatif au seuil statistique de

1%.

 
 
 
 
 
 

PAS et stabilité politique

A; =

A2

=

3,2523

=

3,4588

-Ai

0,9403

 
 
 

A long terme, une augmentation du taux de croissance économique de 1% entraine une
augmentation du taux de l'IDE de 3,4588%. Ce résultat est significatif au seuil statistique de

5%.

 
 
 
 
 
 
 

PAS et dévaluation du FCFA

A; =

A.2

=

2,7557

=

2 9353

-A.i

0,9388

 
 

'

54

A long terme, une augmentation du taux de croissance économique de 1% entraine une augmentation du taux de l'IDE de 2,9353%. Ce résultat est significatif au seuil statistique de 5%.

1' Stabilité politique et Dévaluation du FCFA

A 3,5764

O * = - = = 3,5832

-k~ 0,9981

A long terme, une augmentation du taux de croissance économique de 1% entraine une augmentation du taux de l'IDE de 3,5832%. Ce résultat est significatif au seuil statistique de 1%.

1' PAS, stabilité politique et dévaluation du FCFA

A 3,2888

A * = - = = 3,3965

-k1 0,9683

A long terme, une augmentation du taux de croissance économique de 1% entraine une augmentation du taux de l'IDE de 3,3965%. Ce résultat est significatif au seuil statistique de 5%.

En faisant une comparaison entre les résultats du modèle avec variables dichotomiques et les résultats de références (les résultats du modèle sans variables dichotomiques), on remarque que seul, dans les cas où la stabilité politique figure comme variable dichotomique (ou sa combinaison avec les PAS et la dévaluation du FCFA) que l'élasticité de long terme est supérieure à l'élasticité de référence (élasticité de long terme du modèle sans variable dichotomique). Il ressort donc que la stabilité politique au Burkina Faso a contribué au côté de la croissance économique à attirer d'avantage les flux d'IDE. De ce fait, on ne saurait, l'hypothèse 3 qui postule que le contexte politique et les mesures économiques influencent significativement la relation de causalité entre la croissance économique et les IDE.

+ Réaction de court terme

Malgré l'introduction des variables dichotomiques, on aboutit, à court terme, à la même
conclusion qu'avec le modèle sans variable dichotomique (modèle de référence) ; c'est-à-dire

que la croissance économique a un impact positif mais non significatif sur les IDE32. Par conséquent, ni le contexte politique ni les mesures économiques n'influencent significativement la relation de causalité entre la croissance économique et les IDE à court terme d'où le rejet de l'hypothèse 3.

2.2.2.3 Interprétation économique des résultats

Les résultats empiriques obtenus sont conformes à la théorie économique de l'IDE. Cette théorie stipule que le taux de croissance gouverne l'arrivée des capitaux étrangers dans les PED. En effet, un taux de croissance élevé peut favoriser une redistribution plus grande du revenu et par conséquent augmenter le pouvoir d'achat des consommateurs ceteris paribus. Les capitaux sont transférés des pays industrialisés vers les PED où les taux de croissance sont élevés, pour être mieux rémunérés. Vu que le taux de croissance du Burkina Faso est élevé et stable ces dernières années33, ce pays ne peut qu'intéresser les investisseurs étrangers. Toutefois, il convient de noter que la stabilité politique et la révision du code des investissements ont contribué au côté de la croissance économique à attirer les IDE.

CONCLUSION

Les résultats des tests de causalité consignés dans le tableau 7, suggèrent l'exigence d'une relation de causalité unidirectionnelle de la croissance économique vers les IDE. Toutefois, l'étude est allée au-delà de ce résultat global en faisant référence à des faits économiques et politiques majeurs. Il ressort alors qu'en présence d'un environnement politique stable, la croissance économique agit significativement sur l'arrivée des flux d'IDE au Burkina Faso, à long terme. Cependant, il n'existe pas de causalité aussi bien à court terme qu'à long terme de l'IDE vers la croissance économique cela s'explique par la nature des IDE qui arrivent au Burkina Faso mais aussi par la faiblesse de leur volume. En effet, les IDE arrivent au Burkina Faso sous forme de participation au capital social. Cette forme d'investissement profite plus aux investisseurs étrangers mais pas forcement au pays hôte. Par ailleurs, le volume des investissements qui arrive au Burkina Faso est très faible, toute chose qui fait qu'ils ne peuvent pas agir significativement sur la croissance économique de ce pays.

32 Le coefficient associé à la variable de court terme est positif mais non significatif au seuil de 10%.

33 Le taux de croissance économique au Burkina Faso était en moyenne de 5% entre 2000 et 2010.

56

CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS

De tout ce qui précède, on constate qu'il n'existe pas un consensus dans la littérature consacrée à l'étude de la relation de causalité entre les IDE et la croissance économique. Les différentes recherches aboutissent à des conclusions mitigées. Ainsi, certains auteurs trouvent que les IDE ont un impact positif sur la croissance économique, d'autres concluent à un impact négatif, d'autres trouvent qu'il y a une absence d'impact entre les IDE et la croissance économique. Ces divergences trouvent leur explication dans les méthodes d'évaluation utilisées et dans les caractéristiques propres au pays hôte.

Dans le cadre de cette étude, l'objectif était d'analyser la relation de causalité entre les IDE et la croissance économique. De manière spécifique, il s'est agit d'étudier la causalité entre ces deux grandeurs en tenant compte du contexte politique et des mesures économiques. Pour ce faire trois hypothèses ont été formulées : la première hypothèse stipule que les IDE causent la croissance économique tandis que, la deuxième postule que c'est plutôt la croissance économique qui cause les IDE. La troisième hypothèse stipule que le contexte politique et les mesures économiques influencent significativement la relation de causalité.

Dans la démarche méthodologique adoptée, les tests économétriques effectués ont permis de définir une relation d'équilibre de long terme de la croissance économique vers les IDE. Dans ce contexte, la prise en compte d'un environnement politique et économique stable agit significativement sur le mécanisme de long terme. Cependant, l'étude a montré une absence de causalité des IDE vers la croissance économique et ce, malgré la prise en compte du contexte politique et des mesures économiques (PAS, stabilité politique, dévaluation du FCFA et leurs effets combinés). Par conséquent, on note que la privatisation, la stabilité politique la dévaluation du CFA et leurs effets combinés ne suffisent pas pour faire de l'IDE un catalyseur de la croissance économique au Burkina Faso. C'est dans l'optique de palier ces insuffisances que quelques recommandations sont formulées.

Des mesures de politique économique sont formulées dans l'optique d'accroître les flux d'IDE entrants au Burkina Faso d'une part et de faire de ces investissements étrangers un catalyseur de la croissance économique d'autre part.

Recommandation visant à accroitre les flux d'IDE entrants

L'Etat doit consolider la stabilité politique et créer un cadre macroéconomique propice à l'émergence des affaires. Pour ce faire, il doit d'abord, renforcer la performance de l'administration publique afin qu'elle soit simultanément au service de l'intérêt général et du développement du secteur privé. Ensuite, l'Etat doit moderniser le système judiciaire ; cela passe par le renforcement des capacités des professionnels de justice en matière de droit économique, de droit des affaires et des méthodes alternatives de règlement des différends. Enfin, l'Etat doit réviser et parfaire le code des investissements de manière à le rendre plus attrayant d'une part et renforcer les capacités des institutions (centre de promotion des investissements et de la maison de l'entreprise).chargées de promouvoir les IDE d'autre part.

+ Recommandation visant à faire de l'IDE un catalyseur de la croissance économique

La croissance économique serait plus forte si les IDE parvenaient à agir significativement sur celle-ci. Pour ce faire, le gouvernement doit réviser le code des investissements de manière à le rendre plus souple et plus attractif. Cet état de fait pourrait attirer plus d'investisseurs étrangers et donc augmenter le flux des IDE qui arrive au Burkina Faso toute chose égale par ailleurs.

Ces recommandations sont importantes car leur mise en application par l'Etat pourrait engendrer une relation de causalité bidirectionnelle entre les IDE et la croissance économique au Burkina Faso.

Une des limites de cette étude est la non disponibilité de données récentes sur les variables investiguées de sorte que l'effet de la crise financière et économique mondiale de 2008 n'a pas pu être pris en compte. Les recherches futures permettront de mieux éclairer cet aspect.

58

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ix

TABLE DES MATIERES

Dédicace ...iRemerciements .iiListe des sigles ..iiiListe des tableaux iv

Resumé ...viiiAbstract . viiiTable des matières ix

Annexes xii

INTRODUCTION GENERALE ...1

CHAPITRE I : ETAT DES LIEUX DES IDE AU BURKINA FASO 5

I GENERALITES SUR LES IDE . ..5

1.1 Définition de l'IDE 5

1.2 Classification des IDE 6

1.2.1 Participation au capital social 6

1.2.2 Réinvestissement des bénéfices 7

1.2.3 Transactions financières 7

1.3 Avantages et inconvénients des IDE ..8

1.3.1 Avantages 8

1.3.2 Inconvénients 9

II IDE AU BURKINA FASO 11

2.1 Evolution des IDE au Burkina Faso de 1970 à 2008 .11

2.2 Domaines de prédilection des investisseurs étrangers au Burkina Faso 14

2.2.1 Textile .14

2.2.2 Industrie et mines

 

15

2.2.3 Services

16

2.3 Contribution des IDE au développement du Burkina Faso

18

2.3.1 Contribution de l'IDE dans la FIBCF

18

2.3.2 Rôle des IDE dans la promotion de la concurrence

19

2.3.3 Rôle des IDE dans les transferts de technologie et compétence

19

2.3.4 Contribution des IDE dans la création et la promotion de l'emploi

20

CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE

.22

I. ETUDES THEORIQUES

22

1.1 IDE dans les modèles néoclassiques

..22

1.2 IDE dans les modèles de croissance endogène

24

1.3 Développements théoriques récents sur la relation IDE-croissance économique

..26

II ETUDES EMPIRIQUES

...30

2.1 Etudes empiriques réalisées en Asie

..30

2.2 Etudes empiriques réalisées en Amérique latine

32

2.3 Etudes empiriques réalisées en Afrique

.33

2.4 Etudes empiriques réalisées en Europe de l'Est et Centrale

..34

2.5 Etudes empiriques réalisées sur des échantillons de pays à travers le monde

34

CHAPITRE III : ANALYSE EMPIRIQUE DE LA RELATION DE CAUSALITE ENTRE

LES IDE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE

.38

I. METHODOLOGIE D'ETUDE

38

1.1 Spécification du modèle théorique

38

1.1 Brève revue des méthodes économétriques

38

xi

1. Brève revue des méthodes économétriques

 

39

1.3 Analyse économétrique

..40

1.3.1 Spécification du modèle d'analyse

40

1.3.2 Signes attendus

41

1.4 Collecte de données et méthodologie d'analyse

..42

1.4.1 Collecte de données

42

1.4.2 Méthodologie d'analyse

..42

II ESTIMATION DU MODELE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

42

2.1 Estimation du économétrique

.42

2.1.1 Test de stationnarité sur les variables IDE et PIB

45

2.1.2 Test de co-intégration de Johansen

46

2.1.3 Résultats de l'estimation

.46

2.2 Interprétation des résultats du MCE

..49

2.2.1 PIB comme variable dépendante

49

2.2.1.1 Modèle sans variable dichotomique

.49

2.2.1.2 Modèle avec variables dichotomiques

.50

2.2.1.3 Interprétation économique des résultats

51

2.2.2 IDE comme variable dépendante

51

2.2.2.1 Modèle sans variable dichotomique

.51

2.2.2.2 Modèle avec variables dichotomiques

52

2.2.2.3 Interprétation économique des résultats

55

CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS

..56

BIBLIOGRAPHIE

58

ANNEXES

Tableau : valeurs des IDE et PIB de 1970 à 2008

ANNEE

PIB

IDE

1970

5,7572E+11

400000

1971

5,8386E+11

1000000

1972

5,9736E+11

-700000

1973

6,0004E+11

4400000

1974

6,4976E+11

2667168,89

1975

6,6925E+11

298628,78

1976

7,2637E+11

2050633,97

1977

7,2906E+11

4969885,86

1978

7,6265E+11

1156628,5

1979

7,906E+11

1494911,35

1980

7,969E+11

23665,3281

1981

8,3081E+11

2432548,73

1982

9,1025E+11

1947619,67

1983

9,134E+11

1981283,89

1984

8,9715E+11

1672934,77

1985

9,7357E+11

-1426781,31

1986

1,051E+12

3138843,4

1987

1,0485E+12

1330952,87

1988

1,1093E+12

3709943,29

1989

1,1332E+12

5673833,57

1990

1,1263E+12

460000

1991

1,2285E+12

570000

1992

1,2313E+12

3113052,15

1993

1,274E+12

3178381,36

1994

1,2907E+12

18371592,5

1995

1,3645E+12

9816727,7

1996

1,5148E+12

16225134,5

1997

1,6105E+12

9765809,05

1998

1,7282E+12

4407138,21

1999

1,8561E+12

7925950,83

2000

1,8904E+12

23219874,9

2001

2,0161E+12

8831732,49

2002

2,1108E+12

15026083,7

2003

2,2806E+12

29122505,2

2004

2,3863E+12

14348315,8

2005

2,538E+12

34151834,8

2006

2,6777E+12

33594063,8

2007

2,774E+12

343535023

2008

2,9127E+12

137093641

Source : Base de données de la Banque Mondiale, 2010

DETERMINATION DU RETARD OPTIMAL

VAR Lag Order Selection Criteria Endogenous variables: LPIB LIDE Exogenous variables: C

Date: 05/13/11 Time: 08:22

Sample: 1970 2009

Included observations: 28

Lag

LogL

LR

FPE

AIC

SC

HQ

0

-60.90187

NA

0.306449

4.492991

4.588148

4.522081

1

16.09556

137.4954*

0.001670*

-0.721111*

-0.435639*

-0.633839*

2

16.67357

0.949602

0.002145

-0.476684

-0.000897

-0.331231

3

18.68172

3.012223

0.002507

-0.334409

0.331693

-0.130775

4

20.80356

2.879641

0.002942

-0.200255

0.656163

0.061561

* indicates lag order selected by the criterion

LR: sequential modified LR test statistic (each test at 5% level)

FPE: Final prediction error

AIC: Akaike information criterion
SC: Schwarz information criterion

RESULTATS DES TESTS ADF

" IDE

Null Hypothesis: LIDE has a unit root

Exogenous: Constant, Linear Trend

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.751905 0.0028

Test critical values: 1% level -4.243644

5% level -3.544284

10% level -3.204699

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

" PIB

xiv

Null Hypothesis: D(LPIB) has a unit root

Exogenous: Constant

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -7.096044 0.0000

Test critical values: 1% level -3.615588

5% level -2.941145

10% level -2.609066

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

RESULTATS DES TESTS DE PHILLIPS PERRON

" IDE

Null Hypothesis: LIDE has a unit root

Exogenous: Constant, Linear Trend

Bandwidth: 2 (Newey-West using Bartlett kernel)

Adj. t-Stat Prob.*

Phillips-Perron test statistic -4.728658 0.0029

Test critical values: 1% level -4.243644

5% level -3.544284

10% level -3.204699

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

" PIB

Null Hypothesis: D(LPIB) has a unit root

Exogenous: Constant

Bandwidth: 1 (Newey-West using Bartlett kernel)

Adj. t-Stat Prob.*

Phillips-Perron test statistic -7.116145 0.0000

Test critical values: 1% level -3.615588

5% level -2.941145

10% level -2.609066

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

TEST DE CO-INTEGRATION DE JOHANSEN

Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)

Hypothesized

 

Trace

0.05

 

No. of CE(s)

Eigenvalue

Statistic

Critical Value

Prob.**

None *

0.475263

22.95663

12.32090

0.0006

At most 1

0.069968

2.321162

4.129906

0.1506

Trace test indicates 1 cointegrating eqn(s) at the 0.05 level * denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level **MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values

TESTS DE CAUSALITE AU SENS DE GRANGER

Pairwise Granger Causality Tests

Lags: 1

Null Hypothesis: Obs F-Statistic Probability

LIDE does not Granger Cause LPIB 35 0.01209 0.91314

LPIB does not Granger Cause LIDE 18.4377 0.00015

ESTIMATION DU MODELE A CORRECTION D'ERREUR

I.IDE comme variable dépendante

I.1.Modèle sans variable dichotomique

Dependent Variable: DLIDE

Method: Least Squares

Date: 05/21/11 Time: 19:57

Sample (adjusted): 1975 2009

Included observations: 32 after adjustments

Variable

Coefficint

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

-75.60643

20.72947 -3.647293

0.0011

DLPIB_1

3.120157

7.361289 0.423860

0.6750

DLIDE_1

0.014618

0.180130 0.081152

0.9359

LIDE 1

_

-0.963329

0.245329 -3.926676

0.0005

LPIB_1

3.240897

0.851848 3.804551

0.0007

R-squared

0.490618

Mean dependent var

0.137241

Adjusted R-squared

0.415154

S.D. dependent var

1.559567

S.E. of regression

1.192683

Akaike info criterion

3.332888

Sum squared resid

38.40728

Schwarz criterion

3.561909

Log likelihood

-48.32621

F-statistic

6.501348

Durbin-Watson stat

1.917793

Prob(F-statistic)

0.000846

xvi

I.2. Modèle avec variables dichotomiques

v' D1

Dependent Variable: DLIDE

Method: Least Squares

Date: 05/21/11 Time: 19:57

Sample (adjusted): 1975 2009

Included observations: 32 after adjustments

Variable

Coefficien

t

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

-62.40484

30.37239 -2.054657

0.0501

DLPIB_1

2.055234

7.657690 0.268388

0.7905

DLIDE_1

-0.003231

0.184702 -0.017494

0.9862

LIDE 1

_

-0.942504

0.250689 -3.759654

0.0009

LPIB 1

_

2.748198

1.189577 2.310231

0.0291

D1

0.493605

0.821181 0.601091

0.5530

R-squared

0.497600

Mean dependent var

0.137241

Adjusted R-squared

0.400984

S.D. dependent var

1.559567

S.E. of regression

1.207045

Akaike info criterion

3.381587

Sum squared resid

37.88087

Schwarz criterion

3.656413

Log likelihood

-48.10540

F-statistic

5.150308

Durbin-Watson stat

1.926889

Prob(F-statistic)

0.002051

v' D2

xviii

Included observations: 32 after adjustments

Variable

Coefficien

t

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

-89.33027

30.06669 -2.971071

0.0063

DLPIB_1

3.842985

7.529791 0.510371

0.6141

DLIDE_1

-0.000751

0.183740 -0.004088

0.9968

LIDE 1

_

-0.957099

0.248269 -3.855083

0.0007

LPIB_1

3.735679

1.160127 3.220060

0.0034

D2

-0.565381

0.888001 -0.636689

0.5299

R-squared

0.498438

Mean dependent var

0.137241

Adjusted R-squared

0.401984

S.D. dependent var

1.559567

S.E. of regression

1.206037

Akaike info criterion

3.379917

Sum squared resid

37.81766

Schwarz criterion

3.654743

Log likelihood

-48.07868

F-statistic

5.167609

Durbin-Watson stat

1.908780

Prob(F-statistic)

0.002011

( D3

Dependent Variable: DLIDE

Method: Least Squares

Date: 05/21/11 Time: 19:58

Sample (adjusted): 1975 2009

Included observations: 32 after adjustments

Variable

Coefficien

t

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

-71.62383

27.23518 -2.629828

0.0142

DLPIB_1

2.612329

7.808775 0.334538

0.7407

DLIDE_1

0.026129

0.190005 0.137516

0.8917

LIDE 1

_

-0.984282

0.265666 -3.704959

0.0010

LPIB 1

_

3.106946

1.042760 2.979541

0.0062

D3

0.214488

0.927256 0.231315

0.8189

R-squared

0.491664

Mean dependent var

0.137241

Adjusted R-squared

0.393907

S.D. dependent var

1.559567

S.E. of regression

1.214154

Akaike info criterion

3.393332

Sum squared resid

38.32840

Schwarz criterion

3.668158

Log likelihood

-48.29332

F-statistic

5.029454

Durbin-Watson stat

1.916502

Prob(F-statistic)

0.002352

( D1 et D2

xix

Included observations: 32 after adjustments

Variable

Coefficien

t

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

-76.31620

40.27806 -1.894734

0.0698

DLPIB_1

2.844530

7.903313 0.359916

0.7219

DLIDE_1

-0.013813

0.188325 -0.073349

0.9421

LIDE 1

_

-0.940295

0.254231 -3.698583

0.0011

LPIB 1

_

3.252304

1.529644 2.126183

0.0435

D1

0.418026

0.844533 0.494978

0.6249

D2

-0.489831

0.914016 -0.535910

0.5968

R-squared

0.503306

Mean dependent var

0.137241

Adjusted R-squared

0.384099

S.D. dependent var

1.559567

S.E. of regression

1.223938

Akaike info criterion

3.432665

Sum squared resid

37.45064

Schwarz criterion

3.753295

Log likelihood

-47.92264

F-statistic

4.222126

Durbin-Watson stat

1.913825

Prob(F-statistic)

0.004555

xx

( D1 et D3

Dependent Variable: DLIDE

Method: Least Squares

Date: 05/21/11 Time: 19:59

Sample (adjusted): 1975 2009

Included observations: 32 after adjustments

Variable

Coefficien

t

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

-62.66674

32.14284 -1.949633

0.0625

DLPIB 1

_

2.104023

7.971528 0.263942

0.7940

DLIDE_1

-0.005382

0.201141 -0.026758

0.9789

LIDE 1

_

-0.938879

0.281956 -3.329874

0.0027

LPIB 1

_

2.755795

1.238449 2.225199

0.0353

D1

0.505892

0.929380 0.544333

0.5910

D3

-0.031803

1.043286 -0.030483

0.9759

R-squared

0.497618

Mean dependent var

0.137241

Adjusted R-squared

0.377047

S.D. dependent var

1.559567

S.E. of regression

1.230926

Akaike info criterion

3.444050

Sum squared resid

37.87946

Schwarz criterion

3.764680

Log likelihood

-48.10480

F-statistic

4.127158

Durbin-Watson stat

1.927544

Prob(F-statistic)

0.005150

( D1, D2 et D3

Included observations: 32 after adjustments

Variable

Coefficien t

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

-76.91562

41.16537 -1.868454

0.0740

DLPIB_1

2.612241

8.131677 0.321243

0.7508

DLIDE_1

0.001050

0.204245 0.005140

0.9959

LIDE 1

_

-0.968326

0.290552 -3.332707

0.0028

LPIB 1

_

3.288885

1.569079 2.096060

0.0468

D1

0.307169

1.005437 0.305508

0.7626

D2

-0.583314

1.029626 -0.566530

0.5763

D3

0.249606

1.168576 0.213598

0.8327

R-squared

0.504248

Mean dependent var

0.137241

Adjusted R-squared

0.359654

S.D. dependent var

1.559567

S.E. of regression

1.247991

Akaike info criterion

3.493266

Sum squared resid

37.37958

Schwarz criterion

3.859700

Log likelihood

-47.89225

F-statistic

3.487328

Durbin-Watson stat

1.908008

Prob(F-statistic)

0.010124

xxi

II.PIB comme variable dépendante

II.1.Modèle sans variable dichotomique

Dependent Variable: DLPIB

Method: Least Squares

Date: 05/21/11 Time: 19:52

Sample (adjusted): 1972 2009

Included observations: 34 after adjustments

Variable

Coefficien

t

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

-0.413769

0.517538 -0.799495

0.4305

DLIDE 1

_

-0.001774

0.004637 -0.382475

0.7049

DLPIB_1

-0.214115

0.178360 -1.200464

0.2397

LPIB 1

_

0.016598

0.021388 0.776051

0.4440

LIDE_1

0.000260

0.006298 0.041277

0.9674

R-squared

0.096648

Mean dependent var

0.043626

Adjusted R-squared

-0.027952

S.D. dependent var

0.030333

S.E. of regression

0.030754

Akaike info criterion

-3.990559

Sum squared resid

0.027428

Schwarz criterion

-3.766094

Log likelihood

72.83950

F-statistic

0.775666

Durbin-Watson stat

2.142367

Prob(F-statistic)

0.550034

xxii

II.2.Modèle avec variables dichotomiques

~ D1

Dependent Variable: DLPIB

Method: Least Squares

Date: 05/21/11 Time: 19:53

Sample (adjusted): 1972 2009

Included observations: 34 after adjustments

Variable

Coefficien

t

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

0.095121

0.747654 0.127226

0.8997

DLIDE_1

-0.002519

0.004713 -0.534457

0.5972

DLPIB_1

-0.256683

0.184285 -1.392861

0.1746

LPIB 1

_

-0.002390

0.029379 -0.081364

0.9357

LIDE 1

_

0.001036

0.006363 0.162774

0.8719

D1

0.019575

0.020720 0.944747

0.3529

R-squared

0.124554

Mean dependent var

0.043626

Adjusted R-squared

-0.031775

S.D. dependent var

0.030333

S.E. of regression

0.030811

Akaike info criterion

-3.963115

Sum squared resid

0.026581

Schwarz criterion

-3.693757

Log likelihood

73.37295

F-statistic

0.796743

Durbin-Watson stat

2.221975

Prob(F-statistic)

0.561281

xxiii

~ D2

xxiv

Included observations: 34 after adjustments

Variable

Coefficien

t

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

-0.150997

0.724148 -0.208517

0.8363

DLIDE_1

-0.001494

0.004727 -0.315989

0.7544

DLPIB_1

-0.225255

0.181865 -1.238583

0.2258

LPIB 1

_

0.007151

0.028140 0.254136

0.8012

LIDE 1

_

5.69E-05

0.006390 0.008900

0.9930

D2

0.011600

0.022058 0.525866

0.6031

R-squared

0.105483

Mean dependent var

0.043626

Adjusted R-squared

-0.054253

S.D. dependent var

0.030333

S.E. of regression

0.031145

Akaike info criterion

-3.941563

Sum squared resid

0.027160

Schwarz criterion

-3.672206

Log likelihood

73.00658

F-statistic

0.660359

Durbin-Watson stat

2.127731

Prob(F-statistic)

0.656364

Dependent Variable: DLPIB

Method: Least Squares

Date: 05/21/11 Time: 19:54

Sample (adjusted): 1972 2009

Included observations: 34 after adjustments

Variable

Coefficiet

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

0.752386

0.557934 1.348521

0.1883

DLIDE_1

0.001671

0.004087 0.408862

0.6858

DLPIB_1

-0.359781

0.158183 -2.274453

0.0308

LPIB 1

_

-0.022315

0.021513 -1.037312

0.3085

LIDE 1

_

-0.006610

0.005742 -1.151228

0.2594

D3

0.067114

0.019587 3.426407

0.0019

R-squared

0.363521

Mean dependent var

0.043626

Adjusted R-squared

0.249864

S.D. dependent var

0.030333

S.E. of regression

0.026271

Akaike info criterion

-4.281896

Sum squared resid

0.019325

Schwarz criterion

-4.012538

Log likelihood

78.79223

F-statistic

3.198402

Durbin-Watson stat

2.510882

Prob(F-statistic)

0.020813

xxv

( D1 et D2

Dependent Variable: DLPIB

Method: Least Squares

Date: 05/21/11 Time: 19:54

Sample (adjusted): 1972 2009

Included observations: 34 after adjustments

Variable

Coefficien

t

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

0.462164

0.946371 0.488354

0.6292

DLIDE 1

_

-0.002236

0.004783 -0.467449

0.6439

DLPIB_1

-0.274012

0.188174 -1.456164

0.1569

LPIB 1

_

-0.015644

0.036123 -0.433072

0.6684

LIDE 1

_

0.000851

0.006437 0.132125

0.8959

D1

0.021223

0.021096 1.006056

0.3233

D2

0.014311

0.022217 0.644133

0.5249

R-squared

0.137804

Mean dependent var

0.043626

Adjusted R-squared

-0.053795

S.D. dependent var

0.030333

S.E. of regression

0.031138

Akaike info criterion

-3.919541

Sum squared resid

0.026178

Schwarz criterion

-3.605290

( D1 et D3

xxvi

Included observations: 34 after adjustments

Variable

Coefficien

t

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

0.586944

0.664156 0.883745

0.3846

DLIDE_1

0.002278

0.004337 0.525259

0.6037

DLPIB_1

-0.349347

0.161908 -2.157691

0.0400

LPIB_1

-0.015816

0.025741 -0.614449

0.5441

LIDE 1

_

-0.007475

0.006100 -1.225369

0.2310

D1

-0.009539

0.020053 -0.475678

0.6381

D3

0.071864

0.022232 3.232395

0.0032

R-squared

0.368810

Mean dependent var

0.043626

Adjusted R-squared

0.228546

S.D. dependent var

0.030333

S.E. of regression

0.026642

Akaike info criterion

-4.231418

Sum squared resid

0.019164

Schwarz criterion

-3.917167

Log likelihood

78.93410

F-statistic

2.629395

Durbin-Watson stat

2.507198

Prob(F-statistic)

0.038684

( D2 et D3

xxvii

Included observations: 34 after adjustments

Variable

Coefficien

t

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

0.558794

0.652727 0.856091

0.3995

DLIDE_1

0.001606

0.004137 0.388245

0.7009

DLPIB_1

-0.357758

0.160091 -2.234712

0.0339

LPIB_1

-0.015162

0.024907 -0.608740

0.5478

LIDE 1

_

-0.006844

0.005823 -1.175319

0.2501

D2

-0.011855

0.020063 -0.590852

0.5595

D3

0.071427

0.021121 3.381840

0.0022

R-squared

0.371645

Mean dependent var

0.043626

Adjusted R-squared

0.232011

S.D. dependent var

0.030333

S.E. of regression

0.026582

Akaike info criterion

-4.235919

Sum squared resid

0.019078

Schwarz criterion

-3.921669

Log likelihood

79.01063

F-statistic

2.661561

Durbin-Watson stat

2.571826

Prob(F-statistic)

0.036863

( D1, D2 et D3

Included observations: 34 after adjustments

Variable

Coefficien

t

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

0.215796

0.819126 0.263446

0.7943

DLIDE_1

0.002538

0.004380 0.579424

0.5673

DLPIB_1

-0.340413

0.163467 -2.082454

0.0473

LPIB_1

-0.001879

0.031422 -0.059786

0.9528

LIDE 1

_

-0.008309

0.006235 -1.332664

0.1942

D1

-0.015079

0.021395 -0.704822

0.4872

D2

-0.016843

0.021454 -0.785061

0.4395

D3

0.080752

0.025091 3.218310

0.0034

R-squared

0.383426

Mean dependent var

0.043626

Adjusted R-squared

0.217425

S.D. dependent var

0.030333

S.E. of regression

0.026833

Akaike info criterion

-4.196022

Sum squared resid

0.018721

Schwarz criterion

-3.836879

Log likelihood

79.33238

F-statistic

2.309786

Durbin-Watson stat

2.607202

Prob(F-statistic)

0.056752






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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo