CONCLUSION
Les résultats des tests de causalité
consignés dans le tableau 7, suggèrent l'exigence d'une relation
de causalité unidirectionnelle de la croissance économique vers
les IDE. Toutefois, l'étude est allée au-delà de ce
résultat global en faisant référence à des faits
économiques et politiques majeurs. Il ressort alors qu'en
présence d'un environnement politique stable, la croissance
économique agit significativement sur l'arrivée des flux d'IDE au
Burkina Faso, à long terme. Cependant, il n'existe pas de
causalité aussi bien à court terme qu'à long terme de
l'IDE vers la croissance économique cela s'explique par la nature des
IDE qui arrivent au Burkina Faso mais aussi par la faiblesse de leur volume. En
effet, les IDE arrivent au Burkina Faso sous forme de participation au capital
social. Cette forme d'investissement profite plus aux investisseurs
étrangers mais pas forcement au pays hôte. Par ailleurs, le volume
des investissements qui arrive au Burkina Faso est très faible, toute
chose qui fait qu'ils ne peuvent pas agir significativement sur la croissance
économique de ce pays.
32 Le coefficient associé à la variable de court
terme est positif mais non significatif au seuil de 10%.
33 Le taux de croissance économique au Burkina
Faso était en moyenne de 5% entre 2000 et 2010.
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CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
De tout ce qui précède, on constate qu'il
n'existe pas un consensus dans la littérature consacrée à
l'étude de la relation de causalité entre les IDE et la
croissance économique. Les différentes recherches aboutissent
à des conclusions mitigées. Ainsi, certains auteurs trouvent que
les IDE ont un impact positif sur la croissance économique, d'autres
concluent à un impact négatif, d'autres trouvent qu'il y a une
absence d'impact entre les IDE et la croissance économique. Ces
divergences trouvent leur explication dans les méthodes
d'évaluation utilisées et dans les caractéristiques
propres au pays hôte.
Dans le cadre de cette étude, l'objectif était
d'analyser la relation de causalité entre les IDE et la croissance
économique. De manière spécifique, il s'est agit
d'étudier la causalité entre ces deux grandeurs en tenant compte
du contexte politique et des mesures économiques. Pour ce faire trois
hypothèses ont été formulées : la première
hypothèse stipule que les IDE causent la croissance économique
tandis que, la deuxième postule que c'est plutôt la croissance
économique qui cause les IDE. La troisième hypothèse
stipule que le contexte politique et les mesures économiques influencent
significativement la relation de causalité.
Dans la démarche méthodologique adoptée,
les tests économétriques effectués ont permis de
définir une relation d'équilibre de long terme de la croissance
économique vers les IDE. Dans ce contexte, la prise en compte d'un
environnement politique et économique stable agit significativement sur
le mécanisme de long terme. Cependant, l'étude a montré
une absence de causalité des IDE vers la croissance économique et
ce, malgré la prise en compte du contexte politique et des mesures
économiques (PAS, stabilité politique, dévaluation du FCFA
et leurs effets combinés). Par conséquent, on note que la
privatisation, la stabilité politique la dévaluation du CFA et
leurs effets combinés ne suffisent pas pour faire de l'IDE un catalyseur
de la croissance économique au Burkina Faso. C'est dans l'optique de
palier ces insuffisances que quelques recommandations sont formulées.
Des mesures de politique économique sont
formulées dans l'optique d'accroître les flux d'IDE entrants au
Burkina Faso d'une part et de faire de ces investissements étrangers un
catalyseur de la croissance économique d'autre part.
Recommandation visant à accroitre les flux
d'IDE entrants
L'Etat doit consolider la stabilité politique et
créer un cadre macroéconomique propice à
l'émergence des affaires. Pour ce faire, il doit d'abord, renforcer la
performance de l'administration publique afin qu'elle soit simultanément
au service de l'intérêt général et du
développement du secteur privé. Ensuite, l'Etat doit moderniser
le système judiciaire ; cela passe par le renforcement des
capacités des professionnels de justice en matière de droit
économique, de droit des affaires et des méthodes alternatives de
règlement des différends. Enfin, l'Etat doit réviser et
parfaire le code des investissements de manière à le rendre plus
attrayant d'une part et renforcer les capacités des institutions (centre
de promotion des investissements et de la maison de
l'entreprise).chargées de promouvoir les IDE d'autre part.
+ Recommandation visant à faire de l'IDE un
catalyseur de la croissance économique
La croissance économique serait plus forte si les IDE
parvenaient à agir significativement sur celle-ci. Pour ce faire, le
gouvernement doit réviser le code des investissements de manière
à le rendre plus souple et plus attractif. Cet état de fait
pourrait attirer plus d'investisseurs étrangers et donc augmenter le
flux des IDE qui arrive au Burkina Faso toute chose égale par
ailleurs.
Ces recommandations sont importantes car leur mise en
application par l'Etat pourrait engendrer une relation de causalité
bidirectionnelle entre les IDE et la croissance économique au Burkina
Faso.
Une des limites de cette étude est la non
disponibilité de données récentes sur les variables
investiguées de sorte que l'effet de la crise financière et
économique mondiale de 2008 n'a pas pu être pris en compte. Les
recherches futures permettront de mieux éclairer cet aspect.
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