1.3.2 Inconvénients des IDE
Il existe un certain nombre d'effets négatifs auxquels
peut être confronté un pays qui accueille les IDE. Il s'agit des
coûts engendrés par les IDE sur la concurrence, des effets
négatifs des IDE sur l'équilibre macroéconomique et des
coûts socio-environnementaux.
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+ Coûts engendrés par les IDE sur la
concurrence
Le principal risque est celui de voir les filiales des
multinationales étouffées la concurrence et engendrées une
situation de quasi monopole à leur avantage. En effet, les firmes
locales sont généralement d'importance réduite par rapport
à leurs concurrents étrangers que ce soit en termes de
compétences technologique et managériale, d'assise
financière et d'intégration dans les réseaux
internationaux. Un tel écart fait qu'elles ne peuvent pas entrer en
concurrence sur un même pied d'égalité pour satisfaire le
marché local. Il est donc possible que les investisseurs
étrangers usent de leurs atouts pour évincer du marché les
firmes domestiques afin de capturer une rente de monopole. Cette situation peut
engendrer des conséquences négatives pour les consommateurs.
Ceux-ci seront amenés à faire face à des prix plus
élevés que ceux pratiqués en situation de concurrence. Par
conséquent, l'entrée de nouvelles firmes étrangères
sur un marché plutôt que d'être un signe d'ouverture
à la concurrence, pourrait bloquer cette dernière au profit de
l'émergence d'une seule entreprise (le monopole).
+ Effets négatifs engendrés par les IDE
sur l'équiibre macroéconomique
Parmi les effets néfastes présumés des
IDE sur l'économie, on note les déficits de la balance des
paiements5. Les entrées de capitaux étrangers peuvent
procurer des avantages mais l'ampleur des sorties ultérieures des
bénéfices dégagés peut engendrer des coûts
considérables. Par ailleurs, les avantages fiscaux accordés aux
entreprises étrangères constituent un manque à gagner pour
les pays hôtes notamment les pays africains au Sud du Sahara dont les
recettes budgétaires sont essentiellement fiscales. De même,
certaines taxes6 étaient autrefois appliquées mais
ont, par la suite, pour l'essentiel, été éliminés
afin de ne pas décourager les investisseurs étrangers, DWIGHT H.
et al. (2008).
Des exonérations fiscales temporaires sont
également proposées dans certains pays bien que ce soit sans
doute la façon la moins souhaitable pour attirer les IDE. De telles
mesures encouragent les entreprises à extraire d'aussi grandes
quantités que possible au cours de la période de grâce et
à cesser leur activité dès que cette période
s'achève. En agissant ainsi, elles retirent des gains exceptionnels mais
laissent les gouvernements sans revenu voire, les charges de coûts
environnementaux et sociaux à long terme.
5 Ce déficit est dû au rapatriement des
profits par les investisseurs.
6 Il s'agit des impôts sur la
propriété, des taxes sur la valeur ajoutée (TVA), des
taxes sur le matériel importé, des droits de timbre, etc.
+ Coûts socio-environnementaux
Les investisseurs étrangers peuvent du fait de leur
puissance influencer les autorités locales et les amener à
prendre des décisions qui nourrissent leurs intérêts au
détriment de ceux du pays. En effet, ils peuvent par leur action obtenir
de nombreux avantages et privilèges qui excèdent le
bénéfice social. Les multinationales peuvent par exemple faire
pression sur les autorités locales afin d'obtenir une protection
spéciale du marché. Cette situation se traduit très
souvent, par des restrictions sur les importations, ce qui profitent à
ces dernières et non pas forcement au pays pris dans son ensemble. De
même, il existe toujours le risque que des décideurs publics
soient moins à même d'exiger des multinationales, le respect des
normes environnementales. De ce fait, les multinationales sont susceptibles de
polluer l'air ou l'eau et de provoquer d'autres dommages sur
l'environnement.
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