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Contribution de la gestion des aires protégées du bassin du Congo au développement durable à  l'échelle locale. Cas du Tri- national de la Sangha (TNS )

( Télécharger le fichier original )
par Danièle Fouth
Université du Maine - Master 2 sciences humaines et sociales option géographie et aménagement 2012
  

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    Université du Maine

    UFR Lettres, Langues et Sciences Humaines Département de Géographie

    Contribution de la gestion des aires protégées du bassin du
    Congo au développement durable à l'échelle locale : Cas du
    Tri-national de la Sangha (TNS)

    Master Sciences Humaines et Sociales Option Géographie et Aménagement
    Spécialité Politiques Territoriales de Développement Durable

    Par :
    Danièle Bertille FOUTH O.

    Septembre 2012

    REMERCIEMENTS

    Je tiens tout d'abord à remercier la GIZ, qui m'a encouragée et appuyée dans la réalisation de cette formation. Je remercie également Monsieur Timothé Fomete, Directeur de la Fondation TNS, pour ses précieux conseils et sans l'appui de qui, ma descente sur le terrain aurait été difficilement réalisable.

    Ma gratitude va également à l'endroit de M. Maurice Tadjuidje, Chef d'antenne du Pacebco dans le TNS, pour la mise à ma disposition de nombreuses informations sur ce paysage et l'appui au bon déroulement de ma mission à Bayanga, à M. Nzooh Zacharie, coordonateur du Projet WWF à Mambele pour toutes les facilités qu'il m'a accordées, notamment dans l'organisation des interviews à Mambele.

    A tous ceux qui m'ont prodigué des conseils et soutenue, je tiens à adresser mes remerciements. Il s'agit notamment de toute l'équipe du projet GIZ d'appui à la COMIFAC, des différentes personnes ressources et de tous les autres dont je n'ai pas cité les noms.

    Je remercie enfin mon Directeur de mémoire Monsieur Moise Tsayem-Demaze pour l'encadrement de ce travail ainsi que ma famille pour son soutien inconditionnel, ses encouragements et ses conseils.

    LISTE DES ABREVIATIONS

    AD: Administration

    AEO: Perspectives pour le développement économique africain (African economic

    outlook)

    APDS: Aires protégées Dzangha Sangha

    AU: Autres

    BS: Bien-être social

    CAWFHI : Initiative pour le Patrimoine Mondial Forestier d'Afrique Centrale ( Central

    Africa World Heritage Forest Initiative)

    CDB: Convention sur la diversité biologique

    CE: Croissance économique

    CEEAC Communauté économique des Etats d'Afrique Centrale

    COMIFAC: Commission des forêts d'Afrique Centrale

    EDF: Etat des forêts

    FFOM Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces

    et al.: Et autres

    FSC Forest Stewardship Council (Label de certification forestière)

    FTNS: Fondation pour le Tri national de la Sangha

    GIZ: Deutsche Gesellschaft für internationale Zusammenarbeit (Coopération allemande

    au développement).

    GVTC Greater Virunga Transboundary Collaboration

    IGAD Autorité intergouvernementale pour le développement (Intergovernmental

    Authority on Development)

    IPF: Forum des partenaires de l'IGAD (IGAD partners forum)

    KFW : Banque allemande de développement (Kreditanstalt für Wiederaufbau)

    MAEP: Mécanisme africain d'évaluation par les pairs

    NEPAD : Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique

    OIBT Organisation internationale des bois tropicaux

    OLB Origine et Légalité des Bois (Label de certification forestière)

    OMD Objectifs du millénaire de développement

    ONG (s): Organisation (s) non gouvernementale (s)

    p.: Page

    PACEBCO Programme d'Appui à la Conservation des Ecosystèmes du Bassin du Congo

    PE: Protection de l'environnement

    PFBC: Partenariat pour les forêts du Congo

    PL: Populations locales

    PNUD: programme des nations unies pour le développement

    PTF: Partenaire technique et financier

    RAPAC: Réseau des aires protégées d'Afrique centrale

    RCA: République Centrafricaine

    REDD: Réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des

    forêts

    REDD+ : REDD et inclusion des activités d'augmentation des stocks de carbone en

    forêt, de la conservation et de la gestion forestière durable

    SEFAC Société d'exploitation forestière et agricole du Cameroun

    s.d: Sans date

    SP: Secteur privé

    TNS: Tri-national de la Sangha

    UA: Union Africaine

    UICN: Union Internationale pour la conservation de la nature

    UNESCO: Organisation des Nations Unies pour l'éducation la science et la culture

    WCS: Wildlife conservation society

    WWF: World Wide Fund

    Introduction générale et méthodologie

    La diversité biologique constitue incontestablement un élément essentiel au bien être des humains. Ces ressources considérées comme continuellement renouvelables, sont en réalité exploitées avec une intensité très supérieure à leur taux de régénération (CDB, 2011). Cette exploitation intense et grandissante, souvent anarchique est la cause d'une disparition flagrante de ces ressources et par là d'un déséquilibre des milieux naturels.

    C'est fort de ce constat que la communauté internationale a décidé de faire de la conservation de ce bien naturel une priorité au sommet de Rio en 1992, à travers l'adoption d'une convention internationale sur la biodiversité et la naissance d'un nouveau concept « développement durable ». Celle-ci a été à l'origine depuis lors, de la création de nombreuses aires protégées dans le monde entier, qui constituent l'un des dispositifs principaux en matière de conservation des espèces. Une évaluation des résultats atteints en matière de conservation pendant la célébration de l'année internationale des forêts en 2010 à noté une augmentation considérable du nombre d'aires protégées au cours des dernières décennies, mais relevé que des efforts restent à faire notamment en augmentant la superficie des zones terrestres conservées au moyen de réseaux écologiquement représentatifs et bien reliés d'aires protégées évaluée à environ 11% en 2010 à 17% d'ici 2020, pour éviter des catastrophes environnementales dans les prochaines années (CDB, 2011) et faire face aux menaces identifiées parmi lesquelles : la déforestation commerciale, la chasse et le commerce illégal de la viande de brousse, la conversion des espaces pour les besoins agricoles, les industries extractives (Huart, 2011).

    Le bassin du Congo est aussi concerné par cette dynamique. En effet, cette région dont la superficie des aires protégées terrestres étaient évaluée à 14% de son territoire en 2010 (Eba'a, 2010) regorge de forêts denses et humides couvrant près de 180 millions d'hectares et représente ainsi le deuxième plus grand massif forestier du monde après l'Amazonie. Ces forêts disposent d'une grande richesse floristique et faunique, évaluée à environ 400 espèces de mammifères, 1300 espèces d'oiseaux, 336 espèces d'amphibiens, 400 espèces de reptiles et 20 000 espèces de plantes répertoriées (EDF, 2006).

    Avec l'avènement du développement durable, les modèles de gestion des aires protégées et de conservation de la biodiversité, à l'origine basés sur l'expropriation des

    populations locales des espaces concernés, se sont développés. Ces derniers mettent un accent particulier sur une utilisation durable des ressources et sur la participation des populations locales à la mise en oeuvre des politiques de conservation. Il ne s'agit plus de soustraire les espèces et espaces menacés à l'exploitation mais d'en faire des leviers du développement local au moyen de stratégies de valorisation appropriées.

    Toutefois, les populations riveraines des aires protégées du bassin du Congo demeurent pauvres malgré les nombreuses richesses qui les entourent, leurs économies locales tardent à se développer et le braconnage constitue une préoccupation pour la majorité des espaces protégés (UICN, 2010). Ces problèmes font des espaces protégés de cette région des îlots de vie sauvage qui pourtant, bien gérés, devraient contribuer de manière vitale à l'équilibre économique, écologique et social de leur environnement (Huart, 2011).

    Le défi à relever dans la gestion des aires protégées du bassin du Congo, réside dans la conception et la mise en oeuvre d'un modèle permettant de répondre aussi bien aux exigences de la conservation qu'aux besoins des populations locales. Dès lors, il est question dans le cadre de la présente étude d'évaluer la gestion des aires protégées du bassin du Congo du point de vue de l'équilibre entre la conservation et le développement. Ceci, à travers une étude de cas de la gestion du Tri-national de la Sangha (TNS). Pour y arriver, il est indispensable de comprendre

    > Comment est structurée la gestion du TNS,

    De confronter les points de vue des différents acteurs à nos analyses propres sur les questions suivantes:

    > Quels sont les impacts de cette gestion sur la conservation?

    > Quels sont les impacts de cette gestion sur le développement socio économique? > Comment se caractérise la gouvernance dans le TNS?

    Dans cette perspective l'objectif global de ce travail est d'analyser les impacts de la gestion du TNS sur l'atteinte d'un équilibre entre la conservation des espèces, le bien être des populations et le développement à l'échelle locale. Il s'agira plus spécifiquement d' identifier le mode de gestion du TNS, d'évaluer les impacts des mesures de gestion sur la conservation dans ce complexe , d'évaluer les effets des mesures de gestion sur le développement socio économique et de donner une appréciation de la gouvernance dans le TNS.

    Aux lendemains de l'inscription du TNS comme site du patrimoine mondial de l'humanité, ce travail fournira des données de base relatives à la contribution de ce site au

    développement durable. Ces résultats permettront d'approfondir cette question dans ce paysage et susciteront l'extension de cette réflexion à d'autres aires protégées.

    La méthodologie globale retenue dans le cadre de ce travail comporte 4 principales étapes :

    - La revue des données secondaires

    - Les entretiens semi structurés et ouverts

    - Les observations directes

    - La transcription et l'analyse des données

    Concernant la revue des données secondaires, il s'est agit dans un premier temps de rechercher et de rassembler des éléments bibliographiques (sources écrites) relatifs aux thèmes aires protégées et développement durable et particulièrement dans le bassin du Congo. Notre recherche a ciblé d'une part, l'information générale sur les aires protégées (par exemple, articles de presse, extraits d'ouvrages, etc.) et d'autre part, des documents plus spécifiques et stratégiques relatifs au TNS (plans d'aménagement des différents parcs, conventions de gestion, protocole d'accord, rapports d'activités, comptes-rendus de réunions, etc.). Les résultats des travaux de recherche du groupe Sangha portant sur les tendances évolutives des indicateurs de conservation-développement dans les différents segments du TNS entre 2006 et 2010, ont particulièrement retenu notre attention. Le matériel documentaire accumulé durant cette phase de travail a été analysé et synthétisé. Cette phase nous a permis de définir des catégories et des sous catégories nous permettant d'évaluer les impacts de la gestion du TNS sur l'atteinte d'un équilibre entre conservation et développement. Sur la base de ces dernières, des questionnaires d'entretien ont été élaborés. Les catégories retenues sont : Biodiversité, Pauvreté, Equité sociale, Gouvernance.

    Suite à l'élaboration du questionnaire et dans le but de garantir la prise en compte de la perception, que tous les acteurs impliqués dans le TNS ont de la contribution de la gestion de ce paysage au développement durable, des groupes ont été formés sur la base des informations sur les acteurs du TNS produites par Noiraud (2010). Des entretiens d'une durée moyenne de 30 minutes ont ensuite été menés avec 28 personnes (Annexe 1). La réalisation de ces entretiens a été facilitée par la participation à deux ateliers de planification des activités du TNS dont l'un s'est tenu à Douala (Cameroun) du 11 au 12 juin et l'autre à Bayanga (RCA) du 21 au 22 juin. Il faut toutefois noter que des entretiens ouverts relatifs à ce travail ont été menées avec des responsables du RAPAC et du programme CAWFHI de l'UNESCO lors d'une mission à Libreville entre le 4 au 7 février 2012 et que d'autres se sont déroulés en

    quasi permanence avec des personnes impliquées dans la gestion du TNS entre janvier et juillet 2012 à Yaoundé (Annexe 3).

    Par ailleurs, les personnes interviewées ont été identifiées suivant des critères bien

    précis.

    Pour faire partie du groupe « Administration (AD) », il fallait être impliqué dans l'élaboration ou la mise en oeuvre des politiques nationales ou régionales régissant le TNS. Nous avons ainsi identifié les conservateurs des différents parcs, les directeurs des administrations nationales en charge des aires protégées, les écogardes, les représentants de la COMIFAC (organisation chargée par les chefs d'Etats du bassin du Congo d'assurer la coordination et le suivi de la mise en oeuvre de la stratégie de gestion durable des forêts de cette région) et du PACEBCO, qui est un programme des Etats financé par la BAD et la CEEAC. Les personnes interviewées sont bien placés pour percevoir et évaluer les changements produits par la gestion du TNS, notamment concernant les aspects politiques et institutionnels. D'autre part certains de ces acteurs tels que les conservateurs et les écogardes vivent dans ces zones et ont de ce fait un double regard. Les représentants du RAPAC auraient pu faire partie de ce groupe, mais nous les avons privilégiés comme personnes ressources dans le cadre de ce travail.

    Les représentants du groupe partenaires techniques et financiers appartiennent aux ONG internationales UICN et WWF impliquées dans la gestion du TNS et présentes sur le terrain dans l'un des segments ou membre du groupe Sangha. Ils ont à ce titre une bonne connaissance des actions menées par la gestion du TNS puisqu'ils en assurent le financement et peuvent évaluer les changements qui en résultent sur le terrain. Certains autres tels que les représentants de la Fondation TNS, de la KFW, ... auraient pu en faire partie, mais nos échanges avec eux ont été très fréquents et ouverts, ce qui en a fait des personnes ressources dans le cadre de ca travail.

    Les représentants des populations locales sont des autochtones (bantous ou pygmées) résidant dans l'un des segments TNS ; Ces derniers peuvent être des personnes individuelles ou des représentants d'associations locales. Ils sont de ce fait bien placés pour percevoir et évaluer les changements issus de la gestion du TNS sur leur quotidien. D'autre part, certaines des personnes interviewées sont employées par les différents projets de conservation et disposent de ce fait d'éléments concrets d'appréciation de la situation.

    Le point de vue du secteur privé, représenté par une concession forestière revêt une importance capitale. Bien que son objectif premier ne soit pas la conservation, l'association des questions de conservation à celles de développement ne saurait se faire sans l'intervention de ce secteur qui joue un rôle important dans le TNS. Sa présence sur le TNS et sa collaboration ou non avec les différents projets de conservation, lui permet d'évaluer les changements résultant de la gestion du projet.

    Les interviewés du groupe « Autres » sont assez particuliers. Bien que n'étant pas directement impliqué dans le TNS, ils disposent d'une bonne connaissance du processus (Consultant) ou alors sont présents sur le TNS et mènent des actions visant les mêmes objectifs que les projets des différents segments (ONG nationales Eglises). Ces personnes disposent de ce fait d'éléments leur permettant d'apprécier les changements issus de la gestion du TNS dans leur environnement ou à l'échelle du paysage.

    Au vue de ce qui précède, les personnes interviewées sont chacune à un niveau différent impliqué dans la gestion du TNS. Soit en tant que acteurs clés, soit en tant que bénéficiaire ou partenaire; A ce titre une analyse de leurs avis sur les thématiques identifiées, nous permettra d'évaluer la contribution de la gestion du TNS au développement durable.

    Groupes

    Nombre
    d'interviews
    semi
    structurés

    Nombre
    d' interviews
    ouverts

    Code

    Description

    Administration

    7

    6

    AD

    Interviewés issus des administrations

    nationales en charge de la gestion des aires protégées du TNS et des administrations régionales impliquées.

    Partenaires techniques et financiers

    4

    5

    PTF

    Partenaires techniques et financiers, ONG internationales impliqués dans la gestion du TNS et dans la recherche sur ce site.

    Populations locales et autochtones

    10

     

    PL

    Personne individuelle bantou ou pygmées ou représentant d'associations locales vivant sur l'un des sites du TNS

    Secteur privé

    01

     

    SP

    Exploitant forestier,

    Autres

    06

     

    AU

    Bureau d'étude, ONG nationales,

    prestataires de service dans le TNS,
    Eglises

    Total

    28

    11

    -

    -

    Tableau 1 : Description des groupes d'interviewés

    4
    2
    0

    12

    10

    8

    6

    Femmes Hommes

    Segment
    Cameroun

    Segment
    Republique
    centrafricaine

    Segment Congo 3 segments TNS

    Figure 1: Présentation de l'échantillon des interviewés(28)

    D'autre part, les observations directes lors d'une descente de terrain dans les segments Cameroun et Centrafrique du TNS, entre le 16 et le 24 juin 2012 nous ont permis de nous faire une idée propre de la situation, d'échanger de façon informelle avec plusieurs acteurs et d'évaluer les changements observables par rapport à une mission que nous avions réalisée sur le segment TNS RCA entre le 19 au 23 août 2009.

    Figure 2 : Carte situant les villes de réalisation des entretiens

    Les données ont été récoltées manuellement sur des formulaires prévus à cet effet pendant tous les entretiens. Elles ont ensuite été transcrites en version numérique afin de faciliter leur analyse ultérieure suivant les groupes d'acteurs décrit dans le tableau 4.

    La méthode d'analyse utilisée a tout d'abord consisté, à mettre en place un cadre d'orientation pour l'analyse sur la base de la problématique du présent mémoire. Puis, après une définition d'un cadre conceptuel de travail, les données collectées lors des entretiens semi structurés ont été transcrites selon les groupes identifiés.

    4%

    21%

    36%

    25%

    14%

    Administration (AD)

    Partenaires techniques et financiers (PTF)

    Populations locales (PL) Secteur privé (SP) Autres (AU)

    Figure 3: Répartition des interviews menées selon les groupes d'acteurs identifiés

    Nous avons ensuite procédé à une analyse qualitative du contenu des données en les attribuant aux catégories, puis aux sous catégories identifiées . Ces dernières ont enfin été regroupées par échelles d'appréciation prédéfinies : 1= satisfaisant ; 2 = mitigé ; 3 = peu satisfaisant ; 4 = insatisfaisant. Nous avons enfin procédé à la détermination des fréquences par échelle d'appréciation en fonction des catégories et des sous catégories.

    Ces avis des interviewés ont enfin été intégrés dans notre analyse, sur la base de nos observations et des informations que nous avons récoltées à travers les différentes sources écrites et orales et des résultats des recherches du groupe Sangha sur les tendances évolutives des indicateurs de conservation-développement dans le TNS entre 2006 et 2008.Les résultats de ces recherches sont basés sur des données collectées dans un échantillon de 20 villages répondant à un ensemble de critères : proximité avec les parcs, concessions forestières, zones de chasses et forêt communautaire, accessibilité, diversité ethnique (bantou/baka), exécution des micros projets de développement communautaire. Il s'agit de 9 villages du segment Cameroun (Bela, Libongo, Mboy2, Ngatto N., Salapoumbé, Mambélé, Mbatika, Mimbo

    mimbo, Koumela), 7 villages du segment RCA (Bayanga , Mossapoula, Babongo, Yandombe, Lidjombo, Bomadjoko, Yobe-Yondo) et 04 villages du segment Congo (Bomassa, Kabo, Pokola, Ndoki 1 et 2).

    Ce travail a fait face à certaines difficultés. Le contexte transfrontalier de notre terrain d'étude a rendu difficile la mobilisation des acteurs des trois pays. Il a fallu attendre l'organisation de rencontres les réunissant tous, pour pouvoir saisir cette opportunité. D'autre part, les difficultés d'accès au TNS ont nécessité beaucoup d'efforts logistiques pour la réalisation de notre descente de terrain. Cette situation ne nous a pas permis de nous rendre dans le segment Congo du TNS. Ce dernier élément constitue l'une des limites de cette étude. En outre, la disparité entre les années d'expérience respectives des personnes interviewées pourrait influencer le résultat global (Figure 4). Il est important de relever qu'au début de ce travail, nous considérions le TNS comme une entité unique. Nous avons dû au fur et à mesure que nous avancions, nous rendre compte que les situations étaient différentes d'un parc à l'autre de ce paysage. Notre analyse pourrait donc dans certains cas, ne pas se vérifier dans tous les parcs.

    53%

    15%

    20%

    12%

    comprise entre 2 et 5 ans

    comprise entre 5 et 10 ans

    supérieure à 10 ans

    inférieure à 2 ans

    Figure 4: Répartition des interviewés en fonction de leurs années d'expérience dans le

    processus TNS

    Objectif de la recherche : Analyser les impacts de la gestion du TNS sur l'atteinte d'un équilibre entre la conservation des espèces, le bien être des populations et le développement à l'échelle locale.

    Revue des données secondaires

    - Détermination des groupes d'interviewés

    - Définition des catégories et sous catégories - Elaboration d'un questionnaire d'enquête

     

    Echanges avec des personnes ressources

    Entretiens semi structurés

    Echanges avec des personnes ressources

    Observations directes : Mission de terrain dans les segments TNS Cameroun et RCA du 16 au 24 juin 2012

    Transcription et analyse des données
    collectées

    - Attribution des contenus des interviews aux catégories et sous catégories

    - Regroupement par échelle

    d'appréciation

    - Détermination des fréquences

    - Echanges avec des personnes ressources

    - Exploitation des résultats des recherches du groupe Sangha dans le TNS

    Analyse et résultats

    Figure 5: Représentation schématique de la méthodologie utilisée

    Dans un premier chapitre, un détour sur les concepts « aires protégées >> et « développement durable >> nous permettra de mieux situer ce travail. Nous reviendrons sur l'évolution des aires protégées, d'une conservation excluant les populations à une approche intégrée prenant en compte le développement. Cette nouvelle approche exige la prise en compte de nouveaux outils (le plan de gestion) et modèles de gouvernance (la gestion participative) que nous présenterons. Nous nous pencherons ensuite sur la définition du

    développement durable et sur les voies et moyens permettant de le mesurer. Nous nous attarderons enfin sur le tourisme, comme instrument de développement durable.

    Dans un deuxième chapitre, nous présenterons le contexte qui a donné naissance au TNS, sa situation économique et sa structure de gestion. Ceci, grâce à une synthèse bibliographique des différents documents consultés. Un arrêt sur la Fondation TNS ; comme outil de financement durable permettra de comprendre le fonctionnement de ce mécanisme. Nous analyserons par la suite le tourisme dans le TNS comme vecteur potentiel de développement local. Cette partie a pour objectif de donner un aperçu global du paysage TNS.

    Nous reviendrons enfin sur la contribution de la gestion du TNS au développement durable dans un troisième chapitre. Ceci, à travers une analyse de la perception que les personnes interviewées ont des impacts de la gestion de ce paysage sur la conservation, la réduction de la pauvreté, l'équité sociale et sur la gouvernance. Cette analyse se fera sur la base de nos observations propres et des résultats des travaux de recherche du groupe Sangha relatifs à ces thématiques dans le TNS. Nous émettrons enfin des recommandations à l'attention de différents acteurs, dans le but de mieux concilier la conservation et le développement dans ce paysage.

    Chapitre 1 : Définition des concepts et construction de l'approche théorique

    Pour situer le TNS, dans le cadre de cette étude, il convient de revenir sur les concepts « aires protégées » et « développement durable ».

    1 Aires protégées : De la conservation au développement

    Les aires protégées constituent le principal outil de toute stratégie de conservation de la diversité biologique d'un pays ou d'une région. Selon leurs différentes classifications, les sites protégés varient d'une protection stricte à une gestion durable des ressources naturelles. Une aire protégée est selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN),

    « un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d'assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associés » (Dudley, 2008).

    Cette définition inscrit la conservation de la nature au centre des préoccupations des aires protégées mais laisse toutefois transparaître une notion assez large qui intègre l'espace, les services et la culture. Il est cependant important de relever que cette définition de cette notion a évolué au fil des temps.

    1.1 Evolution du concept « aire protégée »

    Les premières grandes actions de conservation datent du 19e siècle avec entre autres la création du premier parc national en 1872 aux Etats unis, le parc de Yellowstone (Tsayem, 2010). Ces actions consistaient à créer des zones naturelles protégées exclusives, où les populations locales étaient considérées comme directement menaçantes pour le maintien de la biodiversité (Triplet, 2009) et dont le but était de protéger durablement les milieux naturels en péril, sans se préoccuper de la place de l'Homme dans ce système. Cette approche a perduré jusque dans les années 80 et faisait des aires protégées, comme les qualifiait Sournia (1990), des « garde-manger entourés par la faim ». Avec la résolution de Kinshasa en 1975, adoptée à la 12eme assemblée générale de l'UICN au Zaïre et les conclusions du congrès de Durban sur les parcs tenu en 2003, des recommandations en vue de l'inclusion des terres des populations autochtones dans les aires protégées, de la préservation de leur droit de propriété et d'usage et de la prise en compte de la pauvreté dans les politiques de conservation de la biodiversité sont

    émises à l'attention des gouvernements (Triplet, 2009 ; Aubertin, 2008). Le véritable changement apparaîtra toutefois avec l'avènement du Développement durable.

    A la base de ce changement, se trouvent les constats selon lesquels, la conception des aires protégées qui visent à exclure toute présence humaine des dites zones ne satisfait pas les objectifs de conservation et ceci pour de multiples raisons : impossibilité d'isoler les espaces protégés, frustrations générées par l'exclusion des populations locales, qui dépendent des ressources forestières et maintiennent de ce fait des activités illicites telles que le braconnage.

    Cependant, malgré les bonnes résolutions sur les aires protégées prises au niveau international, il est important de relever que ces dernières sont régies par les lois nationales. La signature des conventions internationales par les Etats leur octroie des avantages d'ordre technique, financier ou honorifique, mais implique aussi un engagement à respecter les clauses qui y sont énoncées. Le tableau 1 donne un aperçu des quelques conventions internationales relatives aux aires protégées.

    Date

    Nom

    Champ
    d'application

    Entrée en
    vigueur

    1971

    Convention relative aux zones humides

    d'importance internationales (Ramsar)

    Mondial

    1973

    1972

    Convention du patrimoine mondiale de

    l'UNESCO (Paris)

    Mondial

    1975

    1973

    Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction ou CITES (Washington)

    Mondial

    1975

    1979

    Convention sur la protection des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (Bonn)

    Mondial

    1983

    1992

    Convention sur la diversité biologique (Rio de Janeiro)

    Mondial

    1993

    Tableau 2: Quelques conventions internationales relatives aux aires protégées (Aubertin et
    Rodary, 2008 ; Triplet, 2009)

    Afin que tous les acteurs puissent parler le même langage malgré les spécificités des législations nationales, l'UICN a défini en 1994 six grands types d'aires protégées avec des objectifs de gestion bien spécifiques (Dudley, 2008) :

    Ia Les réserves naturelles intégrales réservées à la science ;

    Ib Les zones de nature sauvage destinées à la protection des régions sauvages ;

    II Les parcs nationaux destinés à la protection de l'écosystème et aux loisirs ;

    III Les monuments naturels destinés à la préservation d'éléments naturels spécifiques ;

    IV Les aires de gestion des habitats des espèces destinées à la conservation avec intervention au niveau de la gestion ;

    V Les paysages terrestres ou marins protégés destinés à la conservation des paysages terrestres ou marins et aux loisirs ;

    VI Les aires protégées avec gestion des ressources destinées à l'utilisation durable des écosystèmes naturels.

    A titre d'exemple, cette catégorisation a permis de comprendre que les parcs nationaux constituent des aires protégées correspondant à un type de gestion particulier, ce qui restait quelquefois confus dans la littérature, comme l'illustre la définition de Fennell (2003) : « On entend par le terme de parc ou d'aire protégée un espace public géré à des fins de protection, de loisir ou de tourisme par une institution publique. »

    D'autre part, il existe, au niveau international, des cadres contraignants ou non, rattachés à des dénominations (Tableau 2), dans lesquels les Etats acceptent par le biais du texte international fondateur, de prendre des responsabilités vis-à-vis de la protection des ces zones naturelles sans préjudice sur les droits de souveraineté de l'Etat (Aubertin et Rodary, 2008). On peut ainsi citer les sites RAMSAR, les réserves de biosphère ou les sites du patrimoine mondial de l'UNESCO les parcs marins protégés, les aires protégées transfrontalières ou pour la paix etc, dont les objectifs respectifs visent la conservation avec chacun des obligations spécifiques contraignantes ou non.

    Cependant, plusieurs critiques relèvent l'inadéquation de la catégorisation de l'UICN à l'évolution du concept d'aires protégées. D'après Bigombe et Nkey (s.d), ces catégories font abstraction des droits des populations locales et autochtones, libellé ainsi dans les conclusions du congrès des parcs tenu à Durban en 2003 :

    « ... faire en sorte que les populations autochtones et mobiles, les communautés locales, les femmes et les jeunes participent pleinement à l'établissement et à la gestion des aires protégées, et que des mécanismes soient mis en place pour garantir le partage équitable des avantages que procurent les aires protégées... » (Durban, 2003 p.234).

    Toutes ces évolutions du concept d'aires protégées ont bien entendu aussi des répercutions sur la gestion de ces sites et sur les différentes approches mises en oeuvre pour une conservation plus efficace. Thomas et Middleton (2011) présentent un aperçu synthétique

    des principaux changements relatifs à la notion d'aires protégées qui sont intervenus au fil des temps (Tableau 3).

    Sujet

    Avant les aires protégées
    étaient .....

    Aujourd'hui les aires protégées sont
    ....

    Objectifs

    Mises de côté pour la

    conservation

    Créées surtout pour la

    protection de la faune et des paysages spectaculaires

    Gérées surtout pour les

    visiteurs et les touristes

    Valorisées comme nature

    sauvage

    Affaires de protection

    Aussi gérées avec des objectifs

    sociaux et économiques que l'on
    retrouve dans les plans de gestion

    Souvent créées pour des motifs

    scientifiques, économiques et culturels Gérées en tenant davantage compte des populations locales

    Appréciées pour l'importance

    culturelle de la dite << nature >>

    Aussi question de restauration et de réhabilitation

    Gouvernance

    Gérées par le gouvernement central

    Gérées par de nombreux partenaires, très souvent des ONGs internationales et impliquent toute une gamme des parties prenantes

    Populations locales

    Planifiées et gérées contre les gens

    Gérées sans égards pour les opinions locales

    Gérées avec, pour et, dans certains cas, par les populations locales

    Gérées pour répondre aux besoins des populations locales

    Contexte plus large

    Développées séparément Gérées comme des îlots

    Planifiées dans le cadre de systèmes nationaux, régionaux et internationaux.

    Développées en << réseaux >> d'aires protégées,

    Introduction de la notion de paysage

    Perceptions

    Vues d'abord comme des biens nationaux

    Vues seulement comme des préoccupations nationales

    Vues aussi comme des biens

    communautaires

    Vues aussi comme des préoccupations internationales

    Techniques de gestion

    Gérées de façon réactive et à court

    Terme

    Gérées de façon

    technocratique

    Gérées de façon adaptative dans une perspective de long terme

    Gérées avec une considération

    politique

    Sujet

    Avant les aires protégées
    étaient .....

    Aujourd'hui les aires protégées sont
    ....

    Finances

    Payées par le contribuable

    Payées par de nombreuses sources et à travers des mécanismes innovants

    Compétences de gestion

    Gérées par des scientifiques et des

    experts en ressources

    naturelles

    Gérées par des personnes aux

    compétences multiples

    Tableau 3: Evolution du concept « aires protégées » (Adapté de Thomas et Middleton, 2011)

    Plusieurs approches ont été expérimentées dans le monde en général pour atteindre les objectifs liés à la nouvelle conception des aires protégées, parmi lesquelles l'approche paysage. Celle-ci reconnaît l'importance de considérer les aires protégées comme des zones centrales pour la conservation de la biodiversité dans un contexte plus large et complexe d'utilisation des terres et insiste sur leur rôle critique pour maintenir le fonctionnement des systèmes écologiques à cette échelle et ainsi concilier conservation et développement (De Wasseige et al., 2012). Dans le bassin du Congo, cette approche a été mise en place par le partenariat pour les forêts du bassin du Congo (PFBC), plate forme de concertation, qui regroupe les 10 pays membres de la COMIFAC, les pays donateurs, des organisations internationales, des ONGs, des représentants des institutions de recherche et du secteur privé actifs dans cette région. A ce jour, 12 paysages prioritaires sont actuellement identifiés dans cette sous région parmi lesquels le TNS, dont les objectifs de gestion sont définis dans les plans de gestion des trois parcs concernés.

    1.2 Le plan de gestion : un outil essentiel pour la conservation et le développement des aires protégées

    Toutes les études relatives aux aires protégées en Afrique, que nous avons parcourues, identifient leur gestion comme un problème fondamental pour l'efficacité de ces sites. Pour certaines, elle n'est pas faite sur la base d'une planification et pour d'autres, lorsque c'est le cas, la mise en oeuvre de cette dernière n'est pas effective ou demeure partielle (UICN, 2010 ; Triplet, 2009). Pourtant, depuis le 20e siècle, la planification de la gestion des aires protégées s'est avérée être un outil efficace pour guider les gestionnaires et les autres parties intéressées, sur la façon dont une aire protégée donnée doit être gérée aujourd'hui et à l'avenir. Ce processus peut être consolidé dans un document appelé plan de gestion qui est « un document qui établit l'approche de la gestion et ses objectifs et qui comprend aussi un cadre pour

    prendre des décisions, à appliquer dans l'aire protégée pendant une période donnée » (Thomas et Middleton, 2011). Ce dernier peut être décliné dans plusieurs autres plans tels que le plan opérationnel, le plan de zonage, le plan d'affaires, le plan de développement etc. La formulation et la mise en oeuvre des plans de gestion devraient contribuer à la conservation de la diversité biologique, à l'application des principes de gestion intégrée, à la participation des populations à la gestion des ressources et à la mobilisation d'appuis institutionnels (Triplet 2009), ceci dans le respect des cadres légaux qui régissent les sites concernés. Ce document pourrait en outre être utilisé comme outil de mobilisation de fonds pour couvrir les frais de gestion des aires protégées, ceci en raison de leur contenu exhaustif concernant la vision, les objectifs à atteindre et les activités à mener sur le site auxquelles les partenaires financiers ne sont généralement pas insensibles.

    En raison de la complexité croissante de la gestion des aires protégées au fil des années et de sa longue expérience mondialement reconnue dans le domaine, l'UICN a proposé des lignes directrices pour la planification de la gestion des aires protégées. Dans cet ouvrage, une bonne planification de la gestion devrait remplir les conditions suivantes :

    · Etre un Processus continu qui va au-delà de l'élaboration du plan de gestion et même de sa durée.

    · Etre orientée vers l'avenir, en tenant compte des enchaînements de cause à effet susceptibles de résulter des décisions de l'instant présent.

    · Avoir des mécanismes pour faire face aux menaces et saisir les opportunités, résoudre les problèmes et favoriser les discussions entre les parties impliquées.

    · Etre systématique, selon une séquence déterminée au préalable.

    · Contenir des jugements de valeurs, centrée sur une analyse objective de l'état
    des ressources naturelles mais aussi sur les populations et sur leurs opinions.

    · Avoir une vue holistique, prenant en compte une très large gamme de questions, de points de vue et d'opinions.

    · Etre continu ; en s'ajustant à des conditions et à des buts changeants. (Thomas et Middleton, 2011).

    1.3 La gestion participative et la « bonne » gouvernance des aires protégées : un chemin incontournable ?

    Comme le développement durable, la notion de gestion participative a été entérinée au sommet de la terre de Rio en 1992. Triplet (2009), la définit comme étant

    « une cogestion, une gestion conjointe ou mixte, représentant une forme de partenariat par lequel toutes les parties prenantes intéressées s'accordent pour partager les fonctions de gestion et les droits et responsabilités sur une portion de territoire ou une gamme de ressources. »

    La gestion participative implique la prise en compte des droits des communautés dans la gestion du milieu naturel. Pour Aubertin et Rodary (2008) cette participation revêt deux volets principaux. Le volet politique, qui se manifeste par la décentralisation de la gestion et le volet économique qui consiste à développer l'emploi local et à redistribuer équitablement les avantages et les revenus tirés des ressources naturelles. Pour pouvoir assumer cette fonction, les parties prenantes doivent d'une part être conscientes de leur rôle dans la gestion de l'aire protégée et avoir des connaissances leur permettant d'y contribuer, mais d'autre part, la mise en place d'un cadre politique favorable à une gestion multi acteurs constitue un préalable. Pour Nguinguiri (2004), ce préalable constitue certes un pas de plus dans le processus, mais ne saurait à lui seul être un témoignage de gestion participative. Il déplore en effet les pratiques de corruption et les individualismes récurrents dans la gestion des aires protégées du bassin du Congo, qui font des acteurs locaux impliqués dans le processus des égoïstes qui servent uniquement leurs intérêts propres. Ces attitudes sont selon lui, partiellement imputables à la pauvreté qui n'épargne ni les personnes sensées représenter les intérêts des populations, ni le personnel de l'Etat dont les salaires sont généralement peu élevés. La clé de la gestion participative réside donc dans l'environnement politique, administratif et légal qui facilite ou entrave la gestion de l'aire protégée, en d'autres mots dans la gouvernance. Une « bonne » gouvernance d'une aire protégée selon les critères véhiculés au niveau international, pourrait se définir selon les 4 principes suivants (Nguinguiri, 2004) :

    - « Une politique de gestion de proximité qui insiste sur la décentralisation et oriente la mise en oeuvre de la gouvernance des aires protégées. ... Un plan d'aménagement est élaboré et mis en exécution.

    - Une autorité locale chargée de gérer l'aire protégée dans laquelle chaque partie prenante se reconnaît, veille au respect du cadre légal. Elle est représentative de tous les groupes d'intérêt. ...

    - La responsabilisation de toutes les parties prenantes est effective. Celles ci participent à l'émergence d'une forme de citoyenneté locale ... Les populations locales et les autres

    groupes d'utilisateurs des ressources naturelles participent à la prise de décisions et à la répartition des coûts et des bénéfices de la conservation.

    - Toutes les parties prenantes ont accès à l'information disponible. Les lois sont vulgarisées, les principaux résultats attendus du plan d'aménagement sont connus, les parties prenantes savent oil elles vont, comment elles vont procéder et quels résultats ont été déjà obtenus. En définitive, la transparence est totale et permet l'émergence de contrepoids au pouvoir dévolu à l'autorité chargée de gérer l'aire protégée.

    La gouvernance de l'aire protégée ou << bonne >> gouvernance ainsi définie englobe la notion de gestion participative et s'impose comme chemin incontournable dans la quête d'un développement durable.

    2 Le développement durable: un concept multidimensionnel

    2.1 Définition et dimensions du développement durable

    Le développement durable, traduction du terme anglais << sustainable development >> a fait son entrée sur l'échiquier politique mondial avec le Sommet de la Terre des Nations Unies tenu à Rio en 1992 (Tsayem, 2010). Ce sommet a fait suite à la publication du Rapport de la Commission Mondiale sur l'Environnement et le Développement connu sous le nom Rapport Brundtland en 1987. Dans ce rapport, le développement durable est défini comme

    << un développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs : écologiquement durable, économiquement viable et socialement équitable>> (Stevens, 2006).

    Deux idées maîtresses se dégagent de cette définition. La première traduit l'expression des besoins, notamment ceux des démunis, à qui il convient d'accorder une priorité. La seconde relève les limitations, l'obligation morale qu'ont les générations actuelles, de laisser aux générations futures des ressources suffisantes pour que celles-ci puissent à leur tour répondre à leurs besoins. Le développement durable, ainsi défini permet de sortir définitivement du concept du développement longtemps lié à la croissance économique pour passer à celui d'un processus qualitatif qui crée plus d'interdépendance entre les secteurs écologique, économique et social. Ce qui n'est toujours pas évident, vingt ans après l'officialisation de ce concept comme le confirment les propos du Directeur du WWF, au sortir du sommet de RIO +20 :

    « ... l'urgence d'agir n'a cependant pas changé. La bonne nouvelle est que le développement durable est une plante qui a pris racine et qui grandira en dépit du faible leadership politique » (Jim Leape, Directeur général WWF).

    2.2 Enjeux du développement durable

    Les enjeux du développement durable sont multiples et sont subdivisés en trois catégories, selon la définition du rapport Brundtland: environnementale, économique et sociale. A ces trois piliers, s'ajoute un enjeu transversal, indispensable à la définition et à la mise en oeuvre de politiques et d'actions relatives au développement durable : la gouvernance. Cette notion dont nous avons démontré l'importance et le lien avec la gestion participative (section 2.1.3), vise « un développement économique, social et institutionnel durable, en maintenant un équilibre entre l'Etat, la société civile et le marché économique» (Brodhag et al., 2004).

    2.2.1 Sur le plan environnemental

    Selon des données publiées par la CDB, lors de la dernière célébration de l'année internationale des forêts en 2010, les cinq principales menaces identifiées sur la biodiversité sont: la perte et la fragmentation des habitats, les changements climatiques, la pollution, les espèces exotiques envahissantes et la surexploitation (CDB, 2010). En effet, le déclin des espèces connues s'est encore aggravé entre 2005 et 2008 ; 11 % des espaces naturels existants en 2000 auront disparu avant 2050 si des mesures ne sont pas prises pour renverser cette tendance et 40 % des sols actuellement exploités extensivement seront convertis à l'agriculture intensive si rien n'est fait (Huart, 2011).

    Par ailleurs, le niveau de pollution de gaz à effet de serres, dont 80% des émissions sont imputables aux pays industrialisés, est la cause du réchauffement de la terre. Les conséquences d'une augmentation moyenne de 2 °C (prévision basse) à échéance de 2100 seraient considérables : inondations, désertification, dissémination des maladies, disparitions d'espèces animales. Le protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre est une des mesures prises pour lutter contre le phénomène mais sa mise en oeuvre demeure difficile. D'autre part, la décision prise à la conférence de Copenhague en 2009 de fournir immédiatement des mesures incitatives pour l'absorption des gaz à effets de serres à travers le mécanisme REDD+ n'a jusque là pas connue d'avancées significatives (De Wasseige, 2012). Ce mécanisme devait en quelque sorte servir de mesure compensatoire aux efforts des pays dont les actions favorisent la préservation des écosystèmes forestiers, ceux du bassin du Congo en font partie.

    Toutes ces révélations devraient interpeller les Etats et les différents acteurs de la gestion des aires protégées, à unir leur effort pour une conservation efficace et durable. Lutter contre la déforestation et l'exploitation illégales des ressources forestières (bois, plantes et animaux) dont l'humanité a besoin pour sa survie, constitue un enjeu majeur pour la lutte contre le réchauffement climatique et l'avenir de la planète. Toutefois, l'exploitation de ces ressources naturelles constitue un élément essentiel dans le développement d'un pays ; En effet, nul ne peut guère contester le fait que le développement industriel des pays du Nord, depuis la révolution industrielle jusqu'à nos jours, a en grande partie reposé sur l'exploitation des ressources naturelles. On comprend donc aisément, que bien que les avantages de la conservation soient reconnus de tous, le sujet reste sensible pour les pays pauvres du Sud pour lesquels l'inexploitation des ressources naturelles telles que le bois, les mines, constituent un manque à gagner important sur le plan économique.

    2.2.2 Sur le plan social

    Le principe 1 de la Déclaration de Rio, de 1992 stipule que « Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable ». Dans le domaine social et au niveau mondial, le développement durable est une notion qui recouvre des problèmes de développement, c'est-à-dire, d'après Brodhag et al. (2004), un processus conduisant à l'amélioration du bien être des humains : lutte contre la faim, accès à l'eau, santé, éducation, conditions de travail etc. Le diagnostic sur le développement humain, qu'établit chaque année le PNUD, montre que la pauvreté a empiré dans un monde globalement plus riche : Les deux cents personnes les plus riches ont un revenu de 500 dollars US par seconde, quand 1,3 milliard d'individus vivent avec moins d'un dollar par jour (PNUD, 1999). Indigence, dignité bafouée, insécurités multiples, absence de maîtrise de son présent, et de fait absence d'avenir : telle est la situation d'une proportion considérable de l'humanité. A ces problèmes s'ajoutent ceux de l'équité sociale, notamment à travers la discrimination de certains groupes sociaux tels que les femmes, et les populations autochtones, communément appelés pygmées, que nous qualifierons dans le cadre de ce travail de groupe marginalisé.

    D'autre part, on observe des problèmes d'accès et d'usage aux ressources naturelles, pouvant aller jusqu'à des guerres, comme l'a rappelé celle du Golfe. Pour certains auteurs, la croissance démographique serait responsable de ces conflits (Huart, 2011), mais la mise en oeuvre d'une bonne gouvernance et la définition d'un cadre juridique régulant les questions d'accès et d'usage et prévoyant des mesures compensatoires en cas d'expropriation des populations et réglant les questions d'accès et de partage des avantages issus de la

    conservation contribueraient sans doute à améliorer la situation (Nguinguiri, 2004 ; Dudley, 2008). La restriction des droits d'accès et d'usage sur les espaces protégés, aux populations locales qui dépendent à 80% de la forêt, ne devrait pas être envisagée sans que des mesures alternatives ou compensatoires ne soient prises.

    2.2.3 Sur le plan économique

    Sur un plan économique, le développement durable concerne les conditions de croissance et les échanges. Il vise une meilleure répartition des richesses, une croissance économique qui ne se fasse pas au détriment de l'environnement. Au niveau international, ce volet pose évidemment la question de la répartition des richesses entre les pays du Nord et ceux du Sud. Les premiers bénéficient des biens générés par la conservation des pays du Sud, notamment à travers la fonction de séquestration de carbone de leurs écosystèmes tandis que les seconds subissent des coûts énormes de gestion des aires protégées et des coûts d'opportunité dus à la non-exploitation du bois ou à l'absence d'agriculture.

    Selon le PNUD (2011), les pays en développement ne devraient pas suivre le chemin des pays industrialisés. Ils pourraient envisager leur développement économique en privilégiant «... les investissements améliorant l'équité - en matière d'accès aux énergies renouvelables, à l'eau, à l'assainissement et aux soins de santé reproductive ... ». Le développement de l'écotourisme pourrait jouer un rôle important dans cette dynamique.

    Dans le contexte des aires protégées, la valeur économique d'un écosystème englobe tous les avantages économiques qu'un actif naturel procure à la communauté humaine (Triplet, 2009). Pour assurer des bénéfices sur le plan économique, il faudrait veiller à ce que les bénéfices pouvant être tirés de l'écosystème en l'absence de conservation ne soient pas supérieurs à ceux de l'écosystème en présence d'aires protégées. Toutefois, il ne s'agit pas uniquement de considérer les valeurs d'usage direct, telles que les bénéfices générés par l'écotourisme ou par la chasse, la pêche, l'exploitation du bois en l'absence de conservation, mais aussi de considérer les valeurs d'usage indirect telles que la séquestration du carbone, le maintien des ressources hydriques et les valeurs d'option liées à la valeur économique des ressources génétiques qui prennent de plus en plus d'importance, notamment depuis l'adoption du protocole de Nagoya en 2010 qui prône le partage équitable des avantages issus de l'exploitation des ressources génétiques.

    Croissance économique

    Gouvernance

    Bien être social

    Protection de l'environnement

    Figure 6: Pyramide du développement durable (Ejigu, 2011)

    Force est de constater qu'il est difficile de dissocier les volets économique, social et environnemental du développement durable en raison de leurs interconnections et interactions (figure 6), que le mode de gouvernance a le devoir d'intégrer de façon équilibrée. D'autre part, le développement durable apparaît comme un processus continu, illimité qui doit s'adapter au fil des temps au contexte et aux réalités de l'environnement.

    Dès lors, l'un des défis de l'évaluation du développement durable et par conséquent de notre travail est de mettre en place un cadre conceptuel pour mesurer le développement durable.

    2.3 Comment mesurer le développement durable ?

    La mesure du développement durable nécessite au préalable la définition d'indicateurs. Un indicateur du développement durable « montre de manière intégrée l'état du bien être économique, social, environnemental et les changements intervenus dans une région, une communauté...» (Ejigu, 2011, p. 19).

    Pour faciliter la mesure du développement durable, Ejigu (2011) a soumis à la Commission Economique pour l'Afrique un cadre d' indicateurs de développement durable spécifiques à ce continent, qu'elle a classé selon les thèmes suivants : Transformation économique et macroéconomie, Pauvreté, Gouvernance, Alimentation et agriculture, Santé et nutrition, Equité sociale (femmes, groupes vulnérables), Education, formation et culture, Démographie, Terres, Forêts, Eau douce, Biodiversité, Energie, Risques anthropiques, changement et variabilité climatiques, infrastructures, science et technologie, Océans, mers et zones côtières, modes de consommation et de productions durables, Paix et sécurité,

    Partenariat mondial pour le développement ; Ces thématiques font référence à des engagements nationaux, régionaux et mondiaux et font dans certains cas partie des thèmes de la Commission des Nations unies pour le développement durable (CNUDD), dont le mandat est d'assurer le suivi efficace de la conférence des Nations unies pour l'environnement et le développement.

    Au regard des problèmes récurrents auxquels fait face la gestion des aires protégées dans le bassin du Congo, parmi lesquels une faible implication des parties prenantes, pressions sur les ressources du fait de la pauvreté des populations locales, braconnage, discrimination de certains groupes sociaux, opacité dans la gestion des ressources (Agnangoye (2009) ; UICN (2010)) , nous retiendrons 4 des thématiques proposées pour notre étude : la gouvernance, la pauvreté, la biodiversité et l'équité sociale. Pour évaluer la contribution de la gestion du TNS au développement durable, nous mesurerons la contribution de cette dernière à la conservation de la biodiversité, à la réduction de la pauvreté, à l'équité sociale, ceci à travers une bonne gouvernance.

     
     

    Piliers du
    développement
    durable

    Engagements nationaux, régionaux et
    mondiaux

    Thème de la
    CNUDD?

    Thèmes

    Sous thèmes

    CE1

    BS 2

    PE 3

     

    · Accès à l'emploi

    · Amélioration des revenus

    · Croissance économique/développement local

    · Accès aux services de base : eau,
    santé, éducation

    Oui

    Oui

    Oui

    OMD, NEPAD

    Oui

    Biodiversité

    · Efficacité des mesures de
    conservation

    · Structure fonctionnelle de lutte anti braconnage

    Oui

    Oui

    Oui

    Convention sur la diversité biologique,

    Convention africaine sur la nature et les ressources naturelles, AEO4, NEPAD, convention des nations unis sur la lutte contre la désertification, IPF5

    Oui

    Equité sociale (femmes, pygmées)

    · Accès équitable à l'emploi

    · Partage équitable des avantages

    Oui

    Oui

    Oui

    Plate-forme de Beijing, Chartes de la femme et de l'enfant de l'UA

    Non

    Gouvernance

    · Respect de la loi/règlementation

    · Transparence dans la gestion

    · Participation des différents acteurs

    Oui

    Oui

    Oui

    MAEP6 , NEPAD, OMD

    Oui

     

    Tableau 4: Ancrage institutionnel des thématiques retenues pour évaluer la contribution de la gestion du TNS au développement durable (adapté de
    Ejigu, 2011)

    1 Croissance économique

    2 Bien-être social

    3 Protection de l'environnement

    4 African economic outlook, perspectives pour le développement économique africain

    5 IGAD Partner Forum, Fourun des partenaires de l'autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD)

    6 Mécanisme africain d'évaluation par les pairs

    2.4 Le tourisme comme instrument de développement durable dans les aires protégées

    Depuis le début des années 1970, le tourisme est l'une des activités économiques les plus importantes dans le monde et croît progressivement. Selon l'Organisation Mondiale du Tourisme, les séjours touristiques internationaux sont passés de 593 millions en 1996 à 694 millions en 2003 pour des recettes évoluant de 423 en 1996 à 514 milliards de $US en 2003. La croissance continuera dans les années à venir avec un pronostic de 1 milliard de touristes transfrontaliers en 2010 et 1,6 milliards en 2020 (Laurent, 2010). D'autre part, le nombre de voyages touristiques orientés vers la nature a augmenté de 34% entre 1970 et 1994, selon Wilkie et Carpenter (1998), ce qui conforte la thèse selon laquelle la croissance de l'industrie touristique est liée à l'intérêt croissant de la demande pour les voyages dans les pays riches en des ressources naturelles.

    L'accroissement du tourisme de nature dont l'écotourisme est une composante, a le potentiel d'apporter des revenus directement aux pays en développement et en particulier aux aires protégées. L'Afrique du Sud et le Rwanda couvrent 70% des coûts de gestion de leurs aires protégées nationales respectives grâce aux revenus générées par les parcs et les réserves (Wilkie et Carpenter, 1998 ; GVTC, 2012).

    L'UICN définit l'écotourisme comme étant le fait de « voyager ou visiter des zones naturelles sans les endommager, et avec l'objectif de profiter, apprécier et étudier les attractions naturelles de ces dites régions, ainsi que telle ou telle manifestations culturelles qu'il est possible d'y rencontrer, à travers un processus qui promeut la conservation, n'ayant qu'un faible impact sur les milieux environnementaux et culturels, et encourage un développement socioéconomique actif qui soit bénéfique aux populations locales ».

    De part ses caractéristiques, les retombées positives de l'écotourisme ne sauraient se limiter à une considération monétaire des bénéfices. Elle se rapproche des enjeux du développement durable sur le plan économique décrits dans la section 2.2. Les retombées écotouristiques doivent être évaluées en termes de rentabilité financière, mais bien plus encore en termes d'impact sur les revenus, l'activité et les conditions sociales des populations locales (Wilkie et Carpenter ; 1998, Tardif, 2003). La contribution de l'écotourisme au développement durable peut être évaluée sur la base des impacts qu'il produit sur son environnement aussi bien sur les plans écologiques, économiques, que socio culturels (Tableau 5).

    Sur le plan écologique

    Avantages directs

    Coûts directs

    · Stimule la protection des aires protégées

    · Encourage la restauration et la
    conservation des habitats modifiés

    · Permet la participation active des

    écotouristes à la mise en valeur de
    l'habitat

    · Risque de dépassement de la charge
    maximale de l'environnement (rythme de croissance rapide, difficultés à mesurer et contrôler les effets sur une longue période, croyance que tout tourisme est
    perturbateur.)

    Sur le plan économique

    Avantages directs

    Coûts directs

    · Revenus directs des écotouristes

    · Création d'emplois directs

    · Stimulation de l'économie locale

    · Développement d'activités parallèles

    · Coûts de démarrage importants
    (infrastructures, ...)

    · Dépenses permanentes (entretien, salaires du personnel)

    Sur le plan socio culturel

    Avantages directs

    Coûts directs

    · Accessibilité à un large éventail de la population

    · Valorisation de la culture

    · Favorise la sensibilisation à
    l'environnement

    · Intrusions dans les cultures locales

    · Immigration de personnes à la recherche de l'emploi

     

    Tableau 5: Impacts potentiels de l'écotourisme sur le développement durable (adapté de

    Tardif, 2003)

    Chapitre 2 : La gestion du Tri-national de la Sangha (TNS)

    Avant d'aborder la question de la gestion du TNS, il convient de présenter une image de ce paysage.

    1 Aperçu général du TNS

    Les enquêtes biologiques menées par deux ONG de conservation, le WCS et le WWF vers la fin des années 1980 et le début des années 1990 ont mis en exergue la forte richesse biologique du paysage du Tri-National de la Sangha, région menacée par l'exploitation incontrôlée du bois et les activités de chasse illicite à des fins commerciales. Au cours de cette même période, les deux ONG ont établi des projets de terrain dans les différents sites.

    Les gouvernements des pays concernés ont très vite réalisé l'importance de la région de la Sangha au niveau mondial et se sont engagés à y créer plusieurs aires protégées. En 1990, le Parc National Dzanga-Ndoki et la Réserve Spéciale Dzanga-Sangha en RCA sont classés et en 1993, le Parc National de Nouabale-Ndoki au Congo les a suivis. Au Cameroun, la zone de Lobéké a été classée parc national en 2001. Le fait que les trois zones de conservation soient contiguës et partagent les mêmes types de végétation, et les mêmes communautés locales - notamment, les peuples de la forêt qui ont des cultures et traditions communes et sont confrontés à des problèmes similaires - a fourni une excellente opportunité de développer un programme transfrontalier de conservation.

    Suite au sommet des Chefs d'Etats d'Afrique Centrale de 1999 à Yaoundé avec la naissance subséquente de la COMIFAC, le Tri-National de la Sangha est devenu réalité dans le cadre d'un accord de coopération entre les trois pays concernés (Cameroun, RCA, Congo) signé le 07 décembre 2000 (TNS, 2008).

    L'objet de l'accord est de coopérer afin de gérer ensemble un complexe transfrontalier de zones de conservation appelé Tri-National de la Sangha, en abrégé « TNS ». Plus spécifiquement les pays concernés s'engagent à une gestion en partenariat des domaines suivants :

    - Harmonisation des législations ;

    - Lutte anti-braconnage ;

    - Recherche scientifique ;

    - Suivi-écologique ;

    - Contrôle de l'exploitation des ressources ;

    - Ecotourisme ;

    - Appui institutionnel et renforcement des capacités

    - Implication des communautés riveraines et des opérateurs économiques ; - Financement des activités ;

    - Partage des retombées ;

    - Mise en place d'un système de communication transfrontalière (FTNS, 2011).

    Le TNS comporte une zone protégée principale destinée à la conservation de la biodiversité. Les activités humaines y sont soit interdites, soit contrôlées. Il comporte également une zone périphérique à usages multiples au sein de laquelle il est permis d'exploiter des ressources; cette dernière doit faire l'objet d'une gestion durable des ressources forestières et fauniques.

    La zone de protection principale du TNS comprend les Parcs nationaux de Lobéké (Cameroun), Dzanga-Ndoki (RCA) et Nouabalé Ndoki (Congo). La zone périphérique contient des forêts de production (concessions d'exploitation forestière industrielle, forêts communales, forêts communautaires), des zones de gestion de faune (concessions de chasse sportive, zones de chasse communautaire), des zones d'agroforesterie ainsi que des zones d'habitation.

    Au niveau de la gestion, les conservateurs des trois parcs nationaux collaborent depuis plusieurs années à travers des rencontres annuelles. Des accords additionnels ont été élaborés en vue de la formalisation d'une stratégie conjointe de lutte contre les activités de braconnage et pour la libre circulation du personnel (TNS, 2010).

    Le TNS est un modèle pionnier en matière d'initiatives de conservation transfrontalières et de développement d'une politique forestière dans le Bassin du Congo.

    1.1 Localisation géographique et description du TNS

    Le Paysage Tri-National de la Sangha est géographiquement situé entre les latitudes 3°32'12»N et 0°40'29»N; et les longitudes 15°28'26»E et 17°34'8»E. Sa superficie totale (parcs nationaux et leurs zones périphériques) s'élève à environ 44000 km2 et s'étend sur trois pays que sont le Cameroun, la République centrafricaine et la République du Congo (figure 2). La section congolaise du Paysage s'étend sur les départements administratifs de Sangha et de Likouala. Elle couvre environ 21470 km2 et comprend sur 4268 km2, le Parc National de Nouabalé-Ndoki (PNNN) et 5 unités forestières d'aménagement (UFA) qui couvrent une superficie globale d'environ 17280 km2. Le PNNN touche à l'ouest le parc national de

    Dzanga-Ndoki (1220 Km2) et la réserve spéciale de Dzanga-Sangha (3359 Km2) qui constituent le segment TNS de la République centrafricaine. La section camerounaise est quant à elle, centrée sur le parc national de Lobéké (2178 km2) entouré par 14 UFA couvrant ensemble 9784 km2 (De Wasseige, et al., 2009).

    Figure 7: Carte de localisation du TNS (TNS, 2008)

    Toutefois, le paysage TNS doit être perçu en terme d'axes d'intervention et de collaboration qui à leur tour définissent les limites géographiques à un moment donné. Les frontières géographiques sont par conséquent définies par les institutions (parties prenantes) impliquées. Il s'agit d'un arrangement institutionnel flexible dans le cadre duquel les gouvernements et un ensemble de parties prenantes décident de collaborer et d'oeuvrer afin de développer une vision cohérente pour le développement et la gestion du paysage. On constatera par exemple que depuis 2000 les limites ont changé en RCA avec la prise en compte dans le paysage de plusieurs unités forestières au Nord de la réserve ou au Congo avec l'inclusion de l'unité d'aménagement de la CIB à Pokola, quoique n'étant pas situé en périphérie du parc Nouabale Ndoki. Dans ce dernier cas de figure, l'importance industrielle de ce site dans la région a un impact socio économique très significatif sur le segment TNS Congo.

    Dans ses limites actuelles, le TNS est logé dans quatre préfectures ou départements :

    · Le département de la Boumba et Ngoko (Cameroun) avec pour chef lieu Yokadouma;

    · Le département de la Sangha Mbaéré (RCA) avec pour chef lieu Nola;

    · Les départements de la Sangha et Likouala (Congo) avec pour chef lieu Ouesso et Impfondo, respectivement.

    Les trois centres administratifs situés à la périphérie de l'espace sont Yokadouma, Nola et Ouesso. Impfondo est situé en dehors des limites définies actuellement pour le TNS.

    Selon l'EDF (2006), l'occupation des sols est répartie entre les parcs nationaux, les réserves et les concessions forestières (figure 8).

    Parcs nationaux Réserves

    Concessions forestières

    71

    21

    8

    Figure 8: Pourcentage d'occupation des terres du paysage TNS

    Les mesures économiques incitatives créées par les concessionnaires forestiers, l'installation de sites industriels près des scieries et la mise sur pied d'un vaste réseau routier ont entraîné une immigration massive des populations dans la région. Le développement des infrastructures et les mutations socio-économiques en cours se font à une vitesse impressionnante. Près des deux-tiers de la population des villes industrialisées sont des immigrants venus des zones situées à l'extérieur du TNS (Noiraud, 2010).

    1.2 Situation socio économique

    L'économie du TNS est entièrement fondée sur l'exploitation des ressources naturelles. Dans le secteur formel, il s'agit de l'exploitation du bois et dans le secteur informel, de la viande de brousse, du vin de palme, du poisson, des diamants, et d'autres PFNL. Au niveau local, l'agriculture revêt une certaine importance au Cameroun. Il est difficile de définir la façon dont cette économie extractive influence la situation socioéconomique et les activités des centres administratifs ou des villages riverains. Le constat qui est fait, est celui d'une pauvreté ambiante. Certains villageois trouvent un emploi, mais la plupart des emplois sont réservés aux travailleurs mieux formés qui sont emmenés d'ailleurs.

    Selon les résultats d'un recensement fait en 2006, la population humaine est inégalement repartie avec un taux d'urbanisation considérablement plus élevé que la moyenne nationale au sein des pays du TNS (TNS, 2008). Les centres administratifs sont situés juste sur la périphérie du TNS. Toutefois, les économies de ces centres dépendent grandement de ce qui est produit sous forme de nourriture, viande de brousse et autres PFNL, ainsi que des revenus générés par les ressources forestières et fauniques tirées dudit paysage (Tadjuidje, 2010).

     

    Population
    bantous

    Population
    pygmées

    Population totale
    par pays

    Pourcentage
    d'homme

    Pourcentage
    de femme

    Cameroun

    63150

    10500

    73650

    49

    51

    Congo

    54950

    5300

    60250

    49

    51

    RCA

    53250

    4150

    57400

    49

    51

    Total

    171350

    19950

    191300

     
     
     

    Figure 9 : Répartition de la population du TNS dans les différents segments (TNS, 2008)

    L'économie basée sur l'extraction des ressources forestières connaît de toute évidence des fluctuations considérables. A la fin des années 1990, Yokadouma, point central de

    l'exploitation (incontrôlée) de bois, était une ville en plein essor (TNS, 2008). Selon la même source, la crise du marché du bois survenue au cours des dernières années a causé la fermeture de plusieurs scieries et ainsi contribué de façon indirecte à la dégradation des services sociaux (santé, éducation), dont l'état n'était déjà pas satisfaisant

    Les sociétés forestières jouent un grand rôle dans ce paysage (Figure 10). En effet, les villes d'exploitation industrielle de bois apparaissent dès lors dans ce paysage comme des îlots autonomes où le concessionnaire fournit infrastructures et services sociaux à ses propres ouvriers et à leurs familles.

    Figure 10: Carte de localisation des concessions d'exploitation forestières dans le TNS
    (JMN, 2010)

    En effet, la population de celles-ci a doublé au cours des 10 dernières années et continue de s'accroître, quoique à un niveau réduit (Tadjuidje et al, 2011). La création d'un ensemble de petits camps industriels continue surtout au Nord Congo. Selon la politique forestière actuellement en vigueur au Congo, des scieries doivent être construites dans chaque concession. Même si la création d'opportunités d'emploi au niveau local est parfois présentée comme le principe phare à la base de la construction des scieries dans chaque concession, dans la réalité, près des deux-tiers des travailleurs des villes d'exploitation forestières sont des immigrants venus des régions situées en dehors du voisinage immédiat.

    Lorsqu'on considère la proportion des pygmées vivant dans les segments nationaux du TNS (figure 9), on peut dire que ce complexe dispose d'une forte population autochtone. Ces populations ne sont pas sédentaires et exploitent les ressources forestières et fauniques de façon artisanale ou rudimentaire dans le cadre d'une vie semi-nomade largement dépendante de la disponibilité de ces ressources. Différents groupes de Pygmées sont présents au sein du TNS, il s'agit des «Baka» au Sud-est Cameroun, des «BaAka» ou « Bayaka » au Sud de la RCA et des «Mbenzélé» au Nord du Congo. Dans le cadre de la présente étude, le terme général « pygmée » est communément utilisé pour désigner les différents groupes ethniques « semi-nomades » de la forêt. Ils constituent la clé de toute stratégie de conservation, d'utilisation durable des ressources dans le TNS et même un facteur déterminant dans la certification des activités d'aménagement de la forêt. Mais en dépit des efforts amorcés dans le sens de la prise en compte de leurs intérêts, compte tenu du fait qu'ils sont « difficiles à saisir », une question importante demeure: comment les impliquer, les respecter, leur donner parole (une voix) et les intégrer dans les actions de développement.

     

    Photo 1 et 2 :
    Moungoulou7 ;
    Bayaka pendant une
    danse culturelle à
    Bayanga

    Clichés: Danièle

    Fouth, juin 2012 et J. M. Noiraud 2010

     

    7 Case de pygmées

    Concernant l'éducation, le système scolaire dans le TNS reste faible. Il fait face à un manque chronique d'enseignants et de matériel didactique. En RCA par exemple, le nombre d'analphabètes est estimé à 28% et celui des personnes ayant arrêté les études après le cycle primaire à 41%. Ceci en raison de l'enclavement de la zone, des conditions de vie difficiles, de la pauvreté et des habitudes culturelles. Les fonctionnaires affectés dans cette zone, ne regagnent simplement pas leurs postes de travail pour les raisons ci-dessus évoquées. La fréquentation des écoles par les enfants des populations semi-nomades reste très faible. Des mesures pour remédier à cette situation sont prévues dans les plans d'aménagement des différents parcs, notamment à travers par exemple la vulgarisation d'un modèle de maîtres parents pris en charge par la commune ou par les projets de conservation. Dans le segment TNS Cameroun, l'état prend en charge 54% du personnel enseignant fonctionnaire ou contractuel d'administration. 40% des enseignants sont pris en charge par la commune dans les établissements publics. Les 6% restant travaillent pour le compte des établissements missionnaires créés dans la localité pour l'éducation des jeunes enfants Baka. Le système et le programme scolaire sont différents du programme officiel appliqué au niveau national. Le système est basé sur ORA (Observer-Réfléchir-Agir) dans des centres dits centre d'éducation de base (CEB) (Tadjuidje et al, 2011).

    En dehors des populations locales, plusieurs acteurs sont présents dans le TNS. On peut citer les administrations nationales (déconcentrées et décentralisées), les partenaires au développement (partenaires techniques, partenaires financiers, ONG de conservation, instituts de recherche), le secteur privé (sociétés d'exploitations forestières, d'exploitations minières, de chasse, de tourisme), et d'autres formes de groupement (associations, églises, etc.).

    2 Mode de gestion du TNS

    2.1 Les organes du TNS

    Les organes de fonctionnement du TNS sont spécifiés dans l'accord de coopération entre les trois pays concernés. Ainsi, le TNS en compte 4 :

    - Un comité Tri-national de supervision et d'arbitrage (CTSA) composé des Ministres en charge de la faune et des forêts des Etats parties. Ce comité est l'organe suprême de décision du TNS ; La première rencontre de ses membres depuis la création du TNS, a eu lieu en novembre 2010 à Kinshasa, en marge du conseil des ministres de la COMIFAC;

    - Un comité scientifique Tri-national (CST), organe consultatif dont la composition n'est pas fixée par l'accord ; La mise en place de ce dernier n'est pas encore effective,

    toutefois, les rencontres annuelles du Groupe Sangha depuis 2006 permettent d'avoir un cadre multi acteurs de réflexions scientifiques sur le TNS. Le Groupe Sangha est une coalition d'experts en conservation-développement qui a pour triple objectifs d'appliquer la science pour améliorer l'impact des programmes de conservation et de développement dans le bassin du Congo ; d'orienter les interventions du programme de UICN et les autres partenaires impliqués dans le programmes et afin de renforcer les bases scientifiques des activités de conservation/développement dans les trois secteurs du TNS. La dernière en date qui est la 8ème de la série, s'est tenue du 20 au 25 septembre 2011 à Djembe au Cameroun. Le groupe a été sollicité par le CTSA pour contribuer à la mise en place du CST.

    - Un comité Tri-national de suivi (CTS), qui assure le suivi de la mise en oeuvre des décisions du CTSA. Il est composé des préfets, des procureurs auprès des tribunaux, des responsables des forces de maintien de l'ordre des départements concernés, des représentants des ministères en charge des forêts et faune des trois pays, des représentants des bailleurs de fonds, des conservateurs des aires protégées du TNS, des responsables des projets de conservation présents dans le TNS et de tout autre expert désigné par les Etats;

    - Un comité Tri-national de planification et d'exécution (CTPE) chargé de planifier et d'exécuter à la base les activités du TNS. Il est composé principalement des conservateurs et des responsables des projets de conservation ou de gestion durable des ressources naturelles présents dans la zone de protection ou dans la zone périphérique. Ce dernier, qui se réunit régulièrement, a tenu sa dernière réunion en mars 2012 à Mambelé, au Cameroun.

    Malgré la tenue depuis lors d'une seule rencontre du CTSA, certaines avancées sont perceptibles au niveau institutionnel. On note en effet la signature des protocoles d'accord sur la lutte anti-braconnage et sur la libre circulation du personnel TNS, dont la mise en oeuvre est effective, même si des améliorations doivent encore être faites pour une performance réelle de ceux-ci. Concernant la lutte anti braconnage, l'accord instituant une brigade tri nationale date de 2010 et l'inauguration de cette dernière située à Nyangouté (secteur sud parc National Dzanga Ndoki) a suivi en 2011. Au départ, seuls les écogardes centrafricains avaient regagné cette brigade, l'équipe camerounaise les a rejoints au mois de juin 2012. Les écogardes congolais devraient suivre d'ici la fin de l'année 2012. Leur champ d'intervention s'étend le long de la Sangha et jusqu'à 5 km à l'intérieur. La présence de cette brigade devrait résoudre le problème posé par la faible harmonisation des lois. Le chef de brigade (poste rotatif tous les 3 ans) prête serment dans les trois pays et il est prévu que la loi appliquée en cas d'arrestation d'un braconnier soit celle du pays dans lequel l'infraction a été commise. Depuis 2011, le chef de brigade est centrafricain et n'a pas encore prêté serment dans les deux autres pays.

    Outre la mise en place des organes, un plan d'affectation des terres du TNS a été élaboré en 2008 et fait partie des principaux acquis de ce complexe. Ce document donne un état actuel de l'occupation des sols dans les trois segments ainsi que des orientations globales d'aménagement qui doivent être prises en compte dans les différents plans de gestion des parcs. Les plans de gestion actuellement en cours d'utilisation étaient prévus de 2005 à 2009 au Cameroun et de 2003 à 2007 au Congo. Leurs processus de révision respectifs sont amorcés depuis plusieurs mois. Ces documents devraient être disponibles en début 2013 d'après les prévisions. Seul le segment RCA dispose d'un plan d'aménagement récent et en cours de validité, 2011-2015. Ces différents processus en cours permettront d'établir une certaine harmonie entre les périodes de validité des différents plans d'aménagements d'une part, mais aussi entre ces plans et le plan d'affectation des terres TNS d'autre part.

    En dehors de ce cadre régional pour la gestion du TNS, chaque Etat concerné dispose d'un organigramme national relatif à son segment. Au Congo, le projet général est appelé Projet Nouabalé-Ndoki. C'est un projet conjoint du Ministère du Développement durable, de l'Economie forestière et de l'Environnement et de l'ONG de conservation Wildlife Conservation Society (WCS). Les attributions de ce projet sont de protéger les limites du PN de Nouabalé-Ndoki quand elles jouxtent les concessions au Congo et d'assurer une gestion effective de la faune à l'intérieur de la concession, constituant une zone tampon sûre dans laquelle les plus grands animaux (éléphants, bongos), qui ont les plus vastes domaines vitaux, peuvent se déplacer à l'abri des chasseurs.

    Au Cameroun, le projet général s'appelle Projet Jengi. A l'origine, il était un projet conjoint du Ministère des Forêts, du WWF et de la GTZ (devenue GIZ depuis le 1er janvier 2011). Depuis le retrait de la GTZ en 2009, le WWF est le principal partenaire impliqué dans le projet au côté du Ministère des forêts et de la faune. L'objectif de ce projet est la gestion participative de la conservation du parc. Les parties devant être impliquées sont les parties prenantes locales, y compris le Gouvernement lui-même, les villages, les opérateurs de safaris de chasse et les concessions forestières.

    En RCA, le projet global s'appelle Projet Dzanga-Sangha. Comme au Cameroun, la GTZ était avec le WWF l'un des principaux partenaires. Depuis son retrait, le projet est géré conjointement par le Gouvernement centrafricain et le WWF. Comme les deux autres projets, il fournit un support (financement, formations, infrastructures, conseils techniques) à la maintenance de toutes les activités du parc national. Le projet vise la collaboration entre les parties prenantes locales. Son volet conservation assure le contrôle du braconnage et du trafic

    de viande de brousse et d'ivoire entre différents secteurs du parc et dans la Réserve Spéciale de Dzanga-Sangha.

    Malgré ces avancées institutionnelles, beaucoup reste à faire, notamment concernant le financement durable de ce paysage. L'approche projet actuellement en cours dans les différents parcs ne permet pas d'avoir une vision à long terme en raison des problèmes de financement. D'autre part, les différents fonds alloués par les partenaires sont plus orientés vers les activités des parcs de leurs zones d'intervention respectives que sur les activités transfrontalières. Cette situation a été à l'origine de la recherche de mécanismes de financement plus durables.

    2.2 Le financement du TNS : le fonds fiduciaire comme solution durable

    La mise en place d'un fonds fiduciaire est basée sur l'affectation d'un capital destiné à financer exclusivement un objectif spécifique. Les principes essentiels de ce fonds sont la création d'une structure juridique privée (trust-fund / fondation), la gestion par un conseil d'administration mixte et indépendant, une stratégie de mobilisation multiforme, une structure financière sous forme de dotation investie sur les marchés financiers internationaux sous la responsabilité d'un gestionnaire de portefeuille professionnel. Le TNS représente la première aire protégée en Afrique centrale, disposant d'un fond fiduciaire (Fomete, 2012) : la Fondation pour le Tri-national de la Sangha (FTNS). Cette dernière a été créé en 2007 et a pour objectif d'assurer une source de financement prévisible et fiable qui protège les trois parcs contre les fluctuations des cycles de subvention des projets, qui sont souvent imprévisibles et sujets à la « lassitude des donateurs ».

    A terme, la Fondation veut créer un fonds 35 millions d'euros selon les projections de 2006 qui sont en cours d'actualisation, ceci avec un taux de rendement de +/- 4% / an soit environ 1.2 millions d'euros / an. (Fomete, 2012). Au 01 janvier 2012, le niveau de capitalisation était le suivant : 5 millions d'euros de la KfW dont 90% pour le guichet PNL et 10% pour les activités transfrontalières, 6 millions d'euros de KfW pour le guichet APDS (RCA), 6 millions d'euros de KfW pour le guichet PNNN (Congo) et 3 millions d'euros de l'AFD dont le guichet n'est pas spécifié. Des fonds additionnels sont en cours de capitalisation et devraient être disponibles d'ici peu. Il s'agit de 4,2 millions d'euros de la Regenwaldstiftung (Krombacher) pour le guichet APDS et de 3,5 M Euros de la KfW pour PNNN (Congo).

    Les objectifs de ce fonds sont :


    · Couvrir les besoins financiers spécifiques de chacun des trois parcs définis sur la base des plans de gestion, pour des activités de conservation et de gestion durable des ressources naturelles dans les zones périphériques, c'est-à-dire notamment :

    - La protection des parcs et des zones périphériques ;

    - La formation et le renforcement des capacités du personnel et des acteurs concernés ; - La sensibilisation des populations locales, des opérateurs économiques, des autorités locales et des administrations ;

    - Le développement et le fonctionnement des mécanismes de collaboration venant en appui à une coopération effective des acteurs ;

    - Le suivi / évaluation (biologique et socio-économique) et la recherche appliquée ;

    - La promotion des activités génératrices de revenus ou d'initiatives de financement durable au bénéfice des parcs et / ou du TNS ;


    · Appui à un certain nombre d'activités transfrontalières bien définies liées à : - La coordination des activités de surveillance ;

    - les réunions transfrontalières de planification et d'échanges d'informations ;

    - Le développement de protocoles de gestion ou de conservation, ainsi que de

    politiques liées à la communication, à l'application de la loi, la viande de brousse,

    etc.

    - La mise en place d'initiatives conjointes pour le suivi écologique, les études, l'harmonisation des informations ; la formation, et le développement du tourisme.

    La structure de gestion de la fondation se limite à un conseil d'administration, un bureau exécutif et un gestionnaire d'investissement. Le conseil d'administration est constitué d'un représentant de chaque gouvernement concerné (Cameroun, Congo, RCA), 1 représentant de chaque donateur fondateur (KfW, AFD, Regenwaldstiftung) et un représentant de chacune des deux ONG internationales de conservation partenaires dans la région (WCS et WWF). Le bureau exécutif basé à Yaoundé est responsable de la mise en oeuvre des décisions du conseil des Ministres.

    A ce jour, le fonctionnement quotidien de la fondation est encore financé par les fonds de départ fournis par la KfW, et d'importants fonds supplémentaires (plus d'un million d'euros) ont été levés auprès des gouvernements allemand et britannique et de l'Union européenne (via l'UNESCO) pour soutenir le fonctionnement annuel sur place, qui sera géré par la FTNS.

    Les fonds du gouvernement allemand servent, par exemple, à améliorer des infrastructures vieillissantes qui sont vitales pour attirer des touristes dans le TNS. D'autres fonds pour gérer les trois sites et les zones tampons et pour la gestion de la faune dans les concessions d'exploitation forestière et de chasse autour du paysage proviennent de CARPE (composante d'USAID en Afrique centrale), de CAWHFI via WCS, du Fish and Wildlife (Fonds pour les grands singes et les éléphants), du BMZ, de particuliers, du WWF, une infime partie des revenus touristiques, de l'OIBT, de l'AFD, de KfW, du brasseur Krombacher Beer et d'autres donateurs. Les contributions des gouvernements varient d'un pays à l'autre et peuvent difficilement servir de base de planification.

    3 Le Tourisme dans le TNS comme potentiel de développement local

    En ce qui concerne l'activité touristique, les trois Parcs Nationaux (PN) sont dotés d'un fort potentiel à offrir aux touristes intéressés par l'exploration des terres basses tropicales de la forêt. Dzangha-Sangha dispose d'une clairière forestière unique qui permet d'observer les éléphants tout le long de l'année (Dzangha Baï). Par ailleurs, les groupes de gorilles de basses plaines ont fini par prendre l'habitude de se laisser observer par ceux qui visitent le PN. Le PN de Nouabale Ndoki a récemment développé une infrastructure touristique à Mbeli Baï, où les visiteurs peuvent observer les gorilles et les autres animaux sauvages sur la saline. Lobéké dispose de quelques infrastructures de base permettant de recevoir des visiteurs, à la fois en dehors (un site de camping semi-permanent) et à l'intérieur du parc (au belvédère). C'est la région du TNS où le tourisme de chasse est le plus développé.

    L'intérêt pour le type de tourisme qu'a à offrir le TNS au niveau international est évident, mais plusieurs problèmes en empêchent la réalisation. Il s'agit entre autres principalement des problèmes logistiques et administratifs entre les trois pays et entre les portes d'entrée internationales et nationales. L'intégration sous régionale promise depuis de nombreuses années, n'est malheureusement toujours pas une réalité. Les questions de sécurité font également obstacle aux compagnies internationales.

    3.1 Le Tourisme de chasse à Lobeke

    Le parc national Lobeke présente une énorme richesse faunique, on y retrouve des grands, moyens et petits mammifères. Outre les petits rongeurs, les chiroptères et les insectivores le Parc National de Lobeke est peuplé par 45 autres espèces de mammifères à savoir : 14 espèces de primates, 13 espèces d'ongulés, 10 espèces de carnivores parmi lesquels de grands mammifères menacés d'extinction comme le gorille, l'éléphant, la

    panthère, le buffle, le chimpanzé, le bongo ( Bamigbade. et Götz, 2006). Selon la même source, le Parc National de Lobeke est aussi caractérisé par une densité importante d'éléphants et de gorilles, soit 6 éléphants au km2, et 2,98 gorilles au km2. Le Parc National de Lobeke est entouré de zones tampons périphériques. Ces zones tampons comportent des concessions forestières, des zones de chasse sportive et/ou des zones de chasse communautaire. La loi n° 94/01 du 20 janvier 1994 fixant le régime des forêts, de la faune et de la pêche au Cameroun, ainsi que le décret n° 95/466/PM du 20 juillet 1995 fixant les modalités d'application du régime de la faune, stipule en son article 24 que

    « la chasse traditionnelle est libre sur toute l'étendue du territoire, sauf dans les propriétés des tiers, [ou] dans des aires protégées oil elle est soumise à une réglementation particulière tenant compte du plan d'aménagement ».

     

    Photo 3. Gorille rencontré sur
    le chemin entre Mambele et
    Libongo lors de la descente de
    terrain en juin 2012

    Cliché : Danièle Fouth, juin 2012

     

    Aussi l'article 8, alinéa 1 de la même loi n° 94/01 du 20 janvier 1994 reconnaît le droit des populations riveraines des aires protégées et les autorise à exploiter et à jouir de tous les produits forestiers, fauniques ou halieutiques à l'exception des espèces protégées, en vue d'une utilisation personnelle (Bamigbade et Götz, 2006).

    Dans cet ordre d'idées, certaines mesures ont été prises dans le but de limiter l'intrusion des populations riveraines dans les parcs nationaux afin de réduire la pression humaine sur leur riche biodiversité. C'est ainsi qu'autour du Parc National de Lobeke, des Unités Forestières d'Aménagement (UFA), ou des Zones d'Intérêt Cynégétique (ZIC) et/ou encore des Zones d'Intérêt Cynégétiques à Gestion Communautaire (ZICGC) ont été créées. Il s'agit là de mesures de gestion participative, de conservation de la biodiversité et de développement intégré du parc national. Le tourisme de chasse (sportive) et/ou la chasse

    communautaire n'est possible qu'à l'intérieur de cette zone tampon. Les populations riveraines louent temporairement alors généralement une partie des Zones d'Intérêt Cynégétiques à Gestion Communautaire ZICGC aux sociétés safaris. Ces sociétés de tourisme safari sont professionnellement bien organisées et basées pour la plupart dans les pays du Nord.

    Les Comités de Valorisation des Ressources Fauniques (COVAREF) jouent un rôle important dans ce processus. Ces comités contribuent à l'amélioration des conditions de vie des populations riveraines à travers une meilleure valorisation de la faune sauvage. Cette valorisation de la faune se traduit par la promotion de la chasse sportive et du tourisme d'observation de la faune dans les zones de chasse communautaires, par la lutte contre le braconnage mais aussi par la réalisation des inventaires de la biodiversité faunique dans les zones de chasse communautaire. Les concessions de chasse sportive coûtent par jour 30 000 FCFA pour les touristes internationaux et 20 000 FCFA pour les nationaux avec un minimum de 10 jours exigés quelque soit la durée effective du séjour. En plus de frais de location, ces sociétés, guides ou chasseurs, payent des taxes d'affermage qui varient en fonction des espèces. Actuellement, elles s'élèvent à 1 000 000 FCFA pour un éléphant ou un bongo. Ces taxes sont réparties entre diverses parties prenantes à l'ordre de 50% pour l'Etat, de 40 % aux communes et de 10 % aux communautés riveraines des concessions de chasse sportive représentées par les COVAREF.

    Selon les propos du président du COVAREF N°2, rencontré dans le cadre de cette étude, la structure dont il a la charge a actuellement affermé 232000 ha sur 5 ans à une société safari à raison de 80f/ha perçus annuellement. Ce qui lui garantit des rentrées annuelles minimum de 18 000 000 FCFA. Il compte ainsi plusieurs réalisations à son actif depuis 2000 dans les domaines suivants : agriculture, santé, habitat, éducation, hydraulique, foresterie communale, renforcement des chefferies. On peut ainsi citer des aides financières aux handicapés, bourses aux étudiants, construction de 6 écoles, construction d'une case de santé, construction de logements en matériaux provisoires pour les enseignants affectés dans les villages, aides financières et matérielles aux baka (achat d'une tronçonneuse à chaque communauté baka, ...), rénovation des toits des bâtiments scolaires, construction de puits et sources d'eau , subvention de tôles à moitié prix (actuellement plus 34 maisons nouvellement tôlées), distribution des matériaux de construction par village, construction d'un siège du COVAREF à Moloundou, achat de motos pour le président et la cellule de gestion de projet

    du COVAREF, construction de hangars dans toutes les chefferies des villages couverts par ce COVAREF.

    Les activités touristiques de l'APDS sont gérées par le Programme écotourisme. Il a pour mission de coordonner toutes les activités éco touristiques en concertation avec la Direction et la Conseillère en matière d'écotourisme et engranger des revenus pour le

    fonctionnement des recettes touristiques. Les principales activités sont les suivantes :

    3.2 Les activités touristiques dans l'APDS

    Photo 4 et 5 : Visite à la saline Clichés : B. Noiraud, juin 2012

    - Pistage des gorilles à Baï Hokou / Mongambe; - Visite des éléphants à la saline Dzanga ;

    - Pistage des mangabés

    - Pistage des mangabés agiles à Baï Hokou;

    - Activités communautaires telles que la chasse au filet avec les Bayaka, les danses et chants traditionnels des Bayaka ou Bantou (Bilo), collecte des plantes médicinales Bayaka, cuisine des femmes Bayaka, construction de hutte avec les Bayaka, etc. pour lesquelles les populations reçoivent directement une quote part.

    Le nombre de touristes annuellement enregistré reste très moyen, voir faible, ceci pour plusieurs raisons parmi lesquelles, le manque d'un plan d'affaires écotouristique, la médiocrité des infrastructures routières, l'accès restreint du produit Dzanga-Sangha sur le marché mondial, la faible collaboration avec le secteur privé et les insuffisances des infrastructures d'accueil. On note une diminution du nombre de visiteurs depuis 2009 (figure 11), imputée à la crise financière internationale. D'autre part, le nombre de touristes et par là les recettes touristiques sont largement influencées par l'activité de pistage des gorilles, dont les fonds générés sont gérés par le programme d'habituation des gorilles. En effet, les coûts liés à cette activité ne lui permettent pas encore d'être rentable et son financement est jusqu'à présent assuré par les partenaires.

     

    Recettes totales Nombre total de touristes Nombre touriste pistage des gorilles

     

    2011 2010 2009 2008 2007

    579

    436 574 371 544 343 655 409 586 391

    1 2 3 4 5

    Figure 11: Importance du pistage des gorilles dans l'APDS ('Données APDS)

    Concernant les recettes touristiques, il convient de signaler ici que ce sont les recettes issues des entrées au parc qui sont réparties entre l'Administration des Aires Protégées de Dzanga Sangha 50% , la Commune 40% et le Ministère du Développement du Tourisme et de l'Artisanat 10%. Celles-ci ne représentent que 13% des recettes (figure 12).

    2% 0%

    5%

    61%

    7% Entrées parcs

    13%

    Visites des éléphants

    12%

    Recettes pistage des gorilles Visites des mangabés Visites salines

    Activités communautaires Autres recettes

    Figure 12: Répartition des recettes écotouristiques 2011 de l'APDS selon leur source
    (Données APDS)

    De ces recettes, doivent être déduites toutes les dépenses, dont les salaires du personnel (guides, pisteurs, ...), les frais liés aux différentes prestations assurées par les communautés, les frais d'entretien etc. Les dépenses en faveur des Bayaka et des Bantous correspondent dans le cas d'espèce aux bénéfices tirés des activités écotouristiques par ces communautés. Les données de 2011 confirment la tendance qui dit que les Bayaka profitent plus de l'écotourisme que les Bilo (figure 13).

    Dépenses en faveur des pygmées Bayaka

    Dépenses en faveur des bantous ou bilo

    Autres dépenses

    66%

    26%

    8%

    Figure 13: Répartition des bénéfices tirés du tourisme dans l'APDS entre les Bayaka et les
    Bilo en 2011 (Données APDS)

    Photos 6, 7, 8,9 : Quelques étapes clés de la descente de terrain de Yaoundé à Bayanga

    Clichés : Danièle Fouth et Boris Noiraud juin 2012

    Chapitre 3 : Contribution de la gestion du TNS à l'atteinte d'un équilibre entre conservation et développement

    A titre de rappel, 28 personnes ont été interviewées sur la base du questionnaire en annexe (annexe 1). Des échelles d'appréciation ont été attribuées à leurs différents points de vue : 1= perceptible/satisfaisant ; 2=mitigé/moyen ; 3= peu perceptible/ peu satisfaisant ; 4=pas perceptible/insatisfaisant/pas du tout satisfaisant ; A= Autre (pas d'avis ou pas informé). Associées à ces résultats, les observations que nous avons faites sur le terrain et les informations que nous avons collectées des sources orales ou écrites, les résultats du groupe Sangha sur les tendances évolutives des indicateurs de conservation-développement dans le TNS entre 2006 et 2010, nous ont permis d'analyser et d'apprécier les impacts de la gestion du TNS sur la conservation, sur la situation socio économique et de caractériser la gouvernance.

    1 Impacts de la gestion du TNS sur la conservation

    1.1 Le point de vue des interviewés concernant la gestion du TNS et la conservation de la biodiversité

    1.1.1 Contribution de la brigade tri-nationale à la lutte contre le braconnage

    13 des personnes interviewées sont d'avis que la mise en place de la brigade trinationale a réduit le braconnage surtout en raison de son rôle dissuasif. Pour 3 autres, il est difficile de savoir si les trophées sont imputables à la brigade trinationale ou aux patrouilles nationales. Leurs avis restent donc mitigés. Une proportion non négligeable, 12 personnes, ne sont pas réellement informées sur la brigade et n'ont de ce fait pas pu se prononcer sur la question. Une analyse approfondie a montré que ce groupe est à majorité constitué des populations locales.

    14

    12

    10

    4

    0

    8

    6

    2

    réduction du braconnage

    Figure 14: Impacts de la brigade tri-nationale sur la lutte contre le braconnage selon les
    interviewés

    Malgré le taux important d'abstention, on peut conclure que les effets de la brigade trinationale sur le braconnage sont jugés perceptibles par les interviewés.

    1.1.2 Impacts de la gestion du TNS sur les conflits

    23 des personnes interviewées ont été d'avis que la gestion du TNS favorise les conflits Hommes-Animaux. Les arguments avancés pour justifier ce point de vue sont généralement liés à la destruction des plantations par les éléphants et autres animaux. Cette situation qui est très fréquente, n'est pas prise en compte par le projet qui ne prévoit aucune mesure de dédommagement à cet effet. Quelques personnes ont relevé que certaines zones reconnues fertiles étaient localisées dans les parcs et interdites d'accès. Un interviewé a aussi relevé qu'il existe des superpositions entre les différents usages de la terre, ceci en raison du fait que les zonages ne sont pas fait selon les cartes agricoles des zones concernées. 3 personnes ont estimé que ces conflits sont mineurs et 1 qu'ils sont inexistants et utilisés comme alibi par les populations pour contester les mesures de conservation.

    25

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    20

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    15

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    10

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    conflits conservation-populations

    5

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    0

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Figure 15: Appréciation des interviewés, des impacts de la gestion du TNS sur la fréquence
    des conflits entre la conservation et les populations

    1.1.3 Efficacité des mesures de conservation

    Les avis concernant l'efficacité des mesures de conservation sont partagés entre les interviewés. Si 7 des interviewés pensent qu'elles sont bonnes et que leurs effets sont perceptibles, notamment en raison de la présence régulière d'animaux près des campements (ils se sentent en sécurité), 9 d'entre eux pensent qu'elles pourraient être améliorées notamment en ce qui concerne la mise à disposition de personnel et de matériels en quantité et en qualité. Cependant, 10 interviewés les trouvent peu satisfaisantes, car si elles produisent des résultats sur le plan faunique, elles sont répressives et ne fournissent pas d'alternatives aux populations qui dépendent fortement des produits de la forêt. 2 personnes sont plus sévères dans leurs appréciations. Pour l'une l'Homme devrait être au centre des préoccupations car c'est pour l'humanité qu'on conserve et pour l'autre, le suivi de ce processus par les états reste faible. Bien que ces derniers soient propriétaires des espaces concernés, les données issues des recherches demeurent entre les mains des organismes internationaux et ne facilitent de ce fait pas une amélioration globale du processus.

    12

    10

    8

    6

    4

    2

    0

    mesure de conservation

    Figure 16: Appréciation des mesures de conservation dans le TNS par les interviewés

    On peut conclure que les avis des interviewés concernant les mesures de conservation sont partagés, si une grande majorité d'entre eux reconnait leur efficacité sur le plan faunique, beaucoup déplorent leur défaillance concernant les aspects humains.

    Une superposition des avis des interviewés concernant les impacts de la brigade tri nationale sur le braconnage, l'efficacité des mesures de conservation et les impacts des mesures de conservation sur la fréquence des conflits entre la conservation et la population permet de conclure que : la contribution de la gestion du TNS à la conservation de la biodiversité est jugée satisfaisante par la majorité des interviewés.

    4% 14%

    15%

    16%

    51%

    3: très peu satisfaisant

    4: insatisfaisant

    1: satisfaisant

    2: mitigé

    Figure 17: Appréciation des interviewés, de la contribution de la gestion du TNS à la

    conservation de la biodiversité

    1.2 Les résultats du groupe Sangha

    Les travaux effectués par le groupe Sangha sur les indicateurs de conservation - développement dans les différents segments TNS ont produits les résultats suivants entre 2006 et 2010 montrent que le taux de déforestation dû à l'agriculture itinérante sur brulis se situe

    en moyenne autour de 10% dans les 3 segments avec une augmentation en 2010, tandis que le la moyenne du nombre d'éléphants abattus annuellement est inférieur à 20, avec une diminution en 2010.

    2006 2007 2008 2009 2010

    Taux de déforestation due à l'agriculture itinérante sur brulis

    Population d'éléphants abattus illégalement

    4,5

    4

    3,5

    3

    2,5

    2

    1,5

    1

    0,5

    0

    Figure 18: Tendance évolutive de quelques indicateurs de conservation dans le TNS

    entre 2006 et 2010 (adapté de Groupe Sangha, 2010)

    Les unités de mesures utilisées sont les suivantes :

    Indicateurs

    Unité de mesure

    5

    4

    3

    2

    1

    Taux de

    déforestation due à l'agriculture itinérante sur brulis

    Pourcentage de ménage ayant défriché des forêts vierges

    moins
    de 5%

    5-

    10%

    10-

    20%

    20-

    30%

    plus de

    30%

    Population d'éléphants abattus
    illégalement

    Nombre annuel

    d'éléphant abattus

    illégalement

    moins de 5

    5-10

    10-20

    20-35

    Plus de 35

    1.3 Analyse et Conclusion

    La conservation dans le TNS suscite l'attention de nombreux acteurs, qui ont contribué à l'atteinte de plusieurs résultats sur ce plan depuis 2000. Ceux-ci pourraient être structurés en 2 grands groupes. L'aménagement des terres et la lutte contre l'exploitation illégale.

    Sur le plan de l'aménagement des terres les principales avancées concernent : l'élaboration et validation par les techniciens des 3 Etats de la première version du plan d'affectation des terres, qui représente le premier document stratégique commun aux

    3 pays. Il donne en son chapitre 4, des informations sur la vision et les stratégies à mettre en oeuvre pour allier la conservation et le développement durable dans le paysage TNS (TNS, 2008). Toutefois, les orientations données restent très générales et ne laissent pas transparaître les spécificités des différents parcs. D'autre part sa déclinaison dans les différents plans d'aménagement demeure peu perceptible, notamment dans le plan d'aménagement du parc national Dzanga Ndoki qui est le seul à avoir été adopté après la validation de ce document. Les processus d'élaboration des documents de gestion en cours dans les segments TNS Cameroun et Congo laissent espérer une amélioration de cet ancrage.

    L'approbation des plans d'aménagements des 03 parcs nationaux constitue une avancée significative pour la conservation dans le TNS. Ce processus a été bouclé par la validation en 2011 du plan d'aménagement de l'aire protégée Dzangha Sangha (2011-2015). Même si les périodes de validité de ces outils sont dépassés pour les segments TNS Cameroun (2005- 2009) et TNS Congo (2003-2007), l'élaboration de ces documents témoignent de la volonté des gestionnaires d'améliorer la conservation. D'autre part l'aménagement de 18 des 22 concessions forestières d'une superficie de 23479 km2 dont 7370 Km2 certifiés FSC et 5266 km2 sous certification OLB (Fomete, 2012) traduit la volonté du secteur privé de s'engager dans la conservation. Cet engagement revêt une importance capitale, dans cet environnement, où il faut le dire les projets de conservation mettent beaucoup plus d'accent sur les espèces fauniques.

    Sur le plan du contrôle et de l'exploitation illégale des ressources fauniques, on note l'élaboration d'une stratégie de surveillance transfrontalière, l'organisation régulière des patrouilles Tri et Bi Nationales dans zones frontalières dans les trois pays du TNS, la construction et l'équipement de 6 postes de surveillance le long des frontières ; la réalisation de l'étude de mise en place de la Brigade TNS à Nyangoute (RCA), suivi de la construction des infrastructures et l'acquisition des équipements appropriés. La mise en place d'un réseau de communication radio dans les bases et postes de surveillance du TNS.

    Toutes ces réalisations traduisent des actions concrètes en matière de conservation. La présence régulière d'animaux tels que les gorilles, les bongos, les éléphants à proximité des habitations humaines dans le paysage, comme nous avons pu le constater nous même pendant notre mission de terrain, traduit le fait que les animaux se sentent en sécurité.

    Au vue de tout ce qui précède, nous pouvons conclure que, les impacts de la gestion du TNS sur la conservation à l'échelle du paysage sont perceptibles, dans le sens positif du terme. Cependant, des actions en faveur de la lutte contre le braconnage doivent être menées pour réduire ce fléau qui demeure une menace importante et des activités alternatives doivent être proposées aux populations pour satisfaire leurs besoins.

    Une analyse FFOM (Tableau 6) de la gestion du TNS du point de vue de la conservation fait apparaître les forces, faiblesses opportunités et menaces y relatives.

     

    Forces

     

    Faiblesses


    ·

    Elaboration d'un Plan d'affectation des terres TNS


    ·

    Insuffisance de financements pour les activités de lutte anti braconnage


    ·

    Disponibilité de plans d'aménagement des parcs


    ·

    Vieillissement et insuffisance de

    moyens matériels d'intervention


    ·

    ·

    Exécutions régulières des patrouilles Transfrontalières (Bi et Tri- Nationales),

    Implantation et opérationnalisation de la Brigade LAB-TNS


    ·

    ·

    (Véhicules, Armes etc....),

    Nombre insuffisant d'écogardes, Compétences techniques insuffisantes


    ·

    Engagement des concessions

    forestières dans la certification

     
     
     

    Opportunités

     

    Menaces


    ·

    Collaboration avec les autres acteurs à travers les organes du TNS, notamment avec les préfets à travers le CTS


    ·

    ·

    ·

    Braconnage,

    Prolifération d'armes à feu illégales, Pressions exacerbées sur les ressources naturelles à cause du contexte


    ·

    Inscription du TNS comme site du patrimoine mondial de l'humanité


    ·

    socioéconomique précaire, Extension des espaces agricoles


    ·

    Intérêt de plusieurs partenaires

    · Exploitation forestière et minière
    illégale dans les espaces protégés

     

    Tableau 6: Analyse FFOM de la gestion du TNS du point de vue de la conservation

    2 Impacts de la gestion du TNS sur la situation socio économique dans

    le paysage

    2.1 Concernant la gestion du TNS et la réduction de la pauvreté

    2.1.1 Le point de vue des interviewés

    · Contribution de la gestion du TNS à l'emploi local : création et rémunération

    18 des 28 personnes interviewées pensent que la gestion du TNS a contribué à la création d'emplois locaux, même si elles précisent qu'il s'agit généralement d'emplois non qualifiés (agents d'entretiens, guides, animateurs d'association). Cet argument a conduit 9 personnes à avoir un avis plus sévère. Elles ont en effet relevés que les emplois locaux sont généralement le fait des entreprises forestières ou minières le cas échéant et que le caractère temporel des emplois créés par les projets du TNS, ne permet pas une amélioration durable des revenus. Les projets de conservation vont généralement chercher la main d'oeuvre qualifiée dans les grandes villes et même très souvent au niveau international. La majorité des interviewés sont toutefois unanimes sur le fait que ces emplois ne sont pas bien rémunérés. La prépondérance des appréciations mitigées de la rémunération des emplois sur la figure 19 est liée au fait que les rémunérations s'alignent aux barèmes nationaux. Même si elles sont peu élevées, cette situation n'est pas imputable à la gestion du TNS.

    · Amélioration des revenus des populations locales

    Les avis concernant l'amélioration des revenus des populations locales sont partagés. En effet si le plus grand nombre de personnes pensent qu'elle n'est pas perceptible, certains pensent que sans les projets de conservation la situation aurait été pire. Même si les emplois sont temporaires, les salaires augmentent le pouvoir d'achat des employés, ce qui a une incidence positive sur les différents prestataires de la localité (commerçants, ....). D'autres enore pensent que l'amélioration des revenus est individuelle et ne saurait être généralisée à toutes les communautés, les pygmées interviewés ont relevé que la majorité de ceux qui travaillent comme pisteurs dans les parcs n'habitent plus dans les moungoulous et ont contruit des maisons en terres, recouvertes de toles .

    création de l'emploi rémunération de l'emploi Amélioration des revenus

    20

    18

    16

    14

    12

    10

    4

    0

    8

    6

    2

    Figure 19: Appréciation des interviewés, de la contribution de la gestion du TNS à la
    réduction de la pauvreté selon les critères création d'emplois, rémunération, amélioration des

    revenus


    · Accès aux services de bases : Eau, Education, Santé

    Les appréciations qui sont faites de la contribution de la gestion du TNS à l'accès aux services de base, sont partagées.

    Concernant l'accès à l'eau, 12 interviewés pensent que les projets de conservation des segments nationaux du TNS ont contribué à la construction de puits, forages, etc. et sont satisfaits de la situation, tandis que les autres ont des avis soit mitigés (8) ou alors peu satisfaisants (8). Ceci est lié au fait que tous les interviewés ont relevé la présence de puits, ou de sources dans lesquels il est possible de s'approvisionner en eau. Toutefois, ces infrastructures doivent être entretenues, ce à quoi les projets ne contribuent pas. Ils pensent aussi que la contribution des différents segments TNS à l'accès à l'eau devrait être plus importance, ceci afin d'améliorer la qualité de l'eau et de réduire les distances à parcourir pour y accéder qui vont dans certains cas jusqu'à 3 km.

    Concernant l'éducation, 5 interviewés estiment la contribution de la gestion du TNS à l'accès à l'éducation satisfaisante. 6 ont un avis mitigé, car ils estiment que même si les écoles existent, elles doivent plus à l'Etat et aux sociétés forestières qu'à la gestion du TNS. Pour 13 autres, l'accès à l'éducation du fait de la gestion du TNS est insuffisant, le nombre d'écoles est insuffisant et de ce fait, elles restent très éloignées de certains lieux d'habitation. Cette situation retarde l'âge de scolarisation de certains enfants. D'autre part, l'enclavement de la région ne motive pas les enseignants qualifiés qui y sont affectés, qui choisissent de ne pas regagner leurs postes. Il existe donc un système de maître-parents dont les frais sont pris en

    charge par les communes et parfois avec la contribution des projets de conservation des différents segments du TNS. L'absence de collèges dans les zones a aussi été signalée comme problème. Cette situation contraint les élèves dont les parents ne disposent pas de moyens financiers pour les envoyer étudier ailleurs, à arrêter leurs études, les projets ne leur proposant pas de bourses d'étude.

    Les avis concernant la contribution de la gestion du TNS à l'accès à la santé sont presque tous concordants et jugés insuffisants. Il existe quelques centres, mais ils ne sont pas fonctionnels. Les projets de conservation des différents parcs ne contribuent pas réellement à l'amélioration de ces services. Certains interviewés ont relevé la prise en charge quelquefois du salaire de l'agent de santé ou les formations d'agents de santé communautaires organisées par le WWF, mais le processus n'est pas continu et surtout ne prend pas en compte toute la chaîne sanitaire. Les hôpitaux sans matériels, sans médicaments, sans infrastructures et parfois sans personnel compétents ne servent pas à grand-chose.

    Accès à l'eau

    Accès à l'éducation Accès à la santé

    25

    20

    15

    10

    0

    5

    Figure 20: Appréciation des interviewés, de la contribution de la gestion du TNS à l'accès
    aux services de base (eau, éducation, santé)


    · Contribution de la gestion du projet au développement local à travers le tourisme
    Tous les interviewés sont unanimes sur le potentiel touristique du TNS mais jugent
    que la contribution de cette activité au développement local est insuffisante (11) voire
    inexistante (12). Pour eux, les projets de gestion des différents parcs du TNS devraient
    s'investir plus fortement dans la mise en place d'infrastructures touristiques et dans le
    recrutement et à la formation du personnel local pour assurer la gestion de cette activité.

    D'autres (4) pensent que les fonds générés par le tourisme devraient contribuer au développement local, mais que le problème se situe dans la gestion de ces fonds par les acteurs impliqués dans la redistribution : les projets, les Etats et les communautés.

    14

    12

    10

    4

    8

    0

    6

    2

    Tourisme

    Figure 21: Appréciation des interviewés, de la contribution de la gestion du TNS au
    développement local à travers le tourisme

    Une superposition des avis des interviewés concernant la contribution de la gestion du TNS à l'emploi local (création et rémunération) à l'amélioration des revenus des populations locales, à l'accès aux services de base (eau, éducation, santé) permet de conclure que la contribution de la gestion du TNS à la réduction de la pauvreté est jugée très peu satisfaisante par la majorité des interviewés.

    32%

    14%

    6%

    26%

    22%

    1: satisfaisant

    2: mitigé

    3: très peu satisfaisant

    4: insatisfaisant

    A: pas d'avis/pas informé

    Figure 22: Appréciation des interviewés, de la contribution de la gestion du TNS à la réduction de la pauvreté

    2.1.2 Les résultats du groupe Sangha

    Les travaux de recherche du groupe Sangha montrent que l'accès à l'eau demeure une préoccupation dans le TNS, avec une absence de points d'eau dans plus de 25% des villages enquêtés. Si l'on peut se satisfaire de l'amélioration de la qualité de l'encadrement scolaire en 2010, l'accès aux soins de santé demeure une préoccupation majeure avec en moyenne un médecin pour plus de 4500 habitants (Figure 22).

    4,50 4,00 3,50 3,00 2,50 2,00

     
     
     
     
     
     

    Nombre de points d'eau potable

     

    Accès au soins de santé

    1,50 1,00 0,50 0,00

     

    Qualité de l'encadrement scolaire

    2006 2007 2008 2009 2010

    Figure 23 : Tendances évolutives de quelques indicateurs liés aux services de base dans le
    TNS entre 2006 et 2010 (adapté de Groupe Sangha, 2010)

    Les unités de mesures utilisées sont les suivantes :

    Indicateurs

    Unité de mesure

    5

    4

    3

    2

    1

    Nombre de

    point d'eau

    potable

    Nombre de puits

    aménagés ou

    forages par

    village pour 1000 personnes

    80-100%

    de village

    ont 1 point

    d'eau

    50-80% de

    village ont

    1 point

    d'eau

    25-50% de

    village ont

    1 point

    d'eau

    10- 25%

    de village

    ont 1 point

    d'eau

    moins de

    10% de

    village ont

    1 point

    d'eau (

    Accès aux soins de santé

    ratio médecin

    /habitants

    plus de 1

    médecin pour moins de 2500
    habitants

    1 médecin

    pour 2500- 3500

    habitants

    1 médecin

    pour 3500- 4500

    habitants

    1 médecin

    pour 4500- 7500

    habitants

    1 médecin

    pour plus

    de 7500

    habitants

    Qualité de

    l'encadrement scolaire

    nombre d'élèves/ enseignants qualifiés

    Moins de

    50 élèves

    50 - 80

    élèves

    80-90 élèves

    90-100 élèves

    Plus de

    100 élèves

    Concernant le niveau de développement du tourisme, les travaux de recherche du groupe Sangha montrent que l'activité touristique reste très peu développée avec une moyenne de moins de 300 visiteurs pas an, tous les segments confondus (Figure 23).

    2,60 2,50 2,40 2,30 2,20 2,10 2,00 1,90

     
     
     
     
     
     

    Niveau de développement du tourisme

    2006 2007 2008 2009 2010

    Figure 24 : Tendances évolutives du niveau de développement du tourisme dans le TNS entre
    2006 et 2010 (adapté de Groupe Sangha, 2010)

    Les unités de mesures utilisées sont les suivantes :

    Indicateurs

    Unité de mesure

    5

    4

    3

    2

    1

    Niveau du

    développement du tourisme

    Nombre de

    visiteurs par an

    plus de

    1000 arrivées

    par an

    Plus de

    501 - 1000 arrivées

    par an

    300-500 arrivées par an

    51 - 299

    arrivées

    par an

    Moins de

    50 arrivées

    2.2 Concernant la gestion du TNS et l'équité sociale

    2.2.1 Le point de vue des interviewés


    · Accès des femmes à l'emploi

    23 des personnes interviewées ont un avis mitigé concernant la contribution de la gestion du TNS à donner les mêmes chances d'accès à l'emploi aux femmes, qu'aux hommes. En effet, ils pensent que la nature des emplois offerts par les institutions présentes sur le terrain nécessite des qualifications qui renvoient très souvent à rechercher des personnes extérieures, qui en raison des conditions de vie difficiles, sont généralement des hommes. D'autre part, les postes tels qu'écogardes, pisteurs... font plutôt appel à la main d'oeuvre masculine, ceci sans doute en raison du poids et des usages culturels, même si on compte quelques femmes parmi ces derniers. Il n'y aurait donc de leur point de vue pas d'équité, mais

    celle-ci ne serait pas discriminatoire. 3 personnes, ont un avis contraire et estiment que même quand les femmes sont qualifiées et disposées à occuper certains postes, elles n'y ont pas accès. Les projets de gestion du TNS ne leur accordent pas d'attentions particulières.

    · Accès des pygmées à l'emploi

    Concernant l'égalité des chances d'accès des pygmées à l'emploi, la situation est identique à celle des femmes du point de vue de 16 personnes et jugée mitigée. Toutefois, 5 interviewés pensent que le fait que certains postes tels que pisteurs soient occupés généralement par les pygmées en raison de leur bonne connaissance de la forêt les privilégie même. Cependant, 7 personnes pensent que les pygmées demeurent marginalisés et considérés comme des personnes de deuxième rang. Leurs chances d'accès à l'emploi sont d'office, inférieures à celles des bantous et les mesures ponctuelles qui sont prises par le projet ne visent pas à établir une équité.

    chances d'accès des femmes à l'emploi

    chances d'accès des pygmées à l'emploi

    25

    20

    15

    10

    5

    0

    Figure 25: Appréciation des interviewés, des impacts de la gestion du TNS à l'accès
    équitable des femmes et des pygmées à l'emploi

    · Impacts de la gestion du TNS sur la pratique des usages culturels

    Pour 15 personnes, la gestion du TNS enfreint la pratique des usages culturels. En effet, l'interdiction d'accès aux différents parcs a des incidences négatives sur certains rites tels que l'Ejengui8 dans le segment Cameroun, ou alors sur les activités de récoltes ou de

    8 Rite qui consiste à sacrifier un grand mammifère

    cueillettes dans des zones reconnues pour leur haute valeur de conservation ou pour leur fertilité. 11 interviewés sont d'un avis contraire et sont satisfaits du fait que la gestion du TNS tienne compte des pratiques culturelles, notamment lors de l'élaboration des différents plans d'aménagement.

    pratique des usages culturels

    16

    14

    12

    10

    8

    4

    0

    6

    2

    Figure 26: Appréciation des interviewés, de l'influence de la gestion du TNS sur la pratique
    des usages culturels


    · Impacts de la gestion du TNS sur le partage équitable des avantages issus de la conservation

    Concernant les impacts de la gestion du TNS sur la redistribution équitable des avantages issus de la conservation, 16 interviewés trouvent la situation très peu satisfaisante. Ils affirment que les populations n'y ont pas équitablement accès mais surtout en raison des problèmes de gouvernance des différents acteurs impliqués, qui ne procèdent pas à la redistribution comme il se doit. Pour 6 autres interviewés, les avis sont mitigés car même quand la redistribution est faite selon des règles établies, il existe des intermédiaires qui s'accaparent de ces bénéfices et la faute ne revient pas aux projets. Cependant, 5 personnes pensent que les organismes de conservation sont actuellement les seuls à bénéficier des avantages de la conservation et qu'il serait utopique de parler actuellement de partage équitable des avantages.

    18

    partage équitable des bénéfices

    16

    14

    12

    10

    8

    4

    0

    6

    2

    Figure 27: Appréciation des interviewés, des impacts de la gestion du TNS sur le partage
    équitable des avantages issus de la conservation

    Une superposition des avis des interviewés concernant les impacts de la gestion du TNS sur l'accès équitable des femmes et des pygmées à l'emploi, sur le partage équitable des avantages issus de la conservation et sur la pratique des usages culturels permet de conclure que l'appréciation des impacts de la gestion du TNS sur l'équité sociale est mitigée.

    14%

    27%

    1%

    17%

    41%

    1:satisfaisant

    2: mitigé

    3: peu satisfaisant

    4: insatisfaisant A: Autre

    Figure 28: Impacts de la gestion du TNS sur l'équité sociale

    2.2.2 Les résultats du groupe Sangha

    Les tendances des indicateurs relatifs à l'équité sociale issus des travaux de recherche du groupe Sangha, montrent que cette problématique est d'actualité dans le TNS. En effet, d'après ces résultats, les pygmées participent annuellement à la résolution de moins de 50% des litiges dans la cour des chefs et que moins de 70% de la redevance communale et communautaire est investie dans les oeuvres sociales, qui sont en effet celles dont les populations devraient bénéficier de façon égalitaire.

    Participation des pygmées pour la résolution des litiges dans la cour des chefs

    Emploi de la redevance forestière

    3,00
    2,50
    2,00

     
     
     
     
     

    1,50 1,00 0,50 0,00

     

    2006 2007 2008 2009 2010

    Figure 29 : Tendances évolutives des indicateurs relatifs à l'équité sociale dans le TNS entre
    2006 et 2010 (adapté de Groupe Sangha, 2010)

    Indicateurs

    Unité de mesure

    5

    4

    3

    2

    1

    Participation des Baka pour la résolution des litiges dans la cour du chef

    pourcentage de litiges auxquels les pygmées participent annuellement

    plus de

    90%

    70-

    90%

    50-

    70%

    20-

    50%

    moins de 20%

    Emploi de la redevance forestière

    Pourcentage de la redevance (communale et communautaire) investi dans les oeuvres sociales

    90-

    100%

    70-

    90%

    50-

    70%

    20-

    50%

    Moins de 20%

    2.3 Analyse et Conclusion

    Sur le plan socio économique, les actions menées à l'échelle transfrontalière ne sont pas nombreuses. On peut citer la mise en oeuvre d'un programme conjoint de gestion des pêcheries le long de la Sangha, des actions de sensibilisation des élus locaux et chefs

    traditionnels sur le changement climatique et l'organisation de sessions de formations des guides touristiques à l'échelle du paysage.

    Notre descente sur le terrain au mois de juin dernier, nous a permis de faire certains constats.

    Pour une distance d'environ 500 Km entre Yaoundé et Libongo (frontière Cameroun - RCA), il nous a fallu 2 jours de voyage. Si côté Cameroun, nous avons eu l'impression que des travaux d'entretien des routes sont partiellement réalisés, la situation côté RCA est totalement différente. Nous avions l'impression de nous frayer un chemin en forêt sur une bonne partie du trajet.

    L'accès à l'électricité reste un problème dans tous les villages du TNS que nous avons parcourus. Les personnes qui ont accès à l'électricité sont alimentées par des groupes électrogènes, dont les prix ne sont pas à la portée de tous. Les villages à proximité de la SEFAC comme c'est le cas de Libongo, bénéficient de ses infrastructures électriques et ont de ce fait un accès gratuit à l'électricité. Ceci, comme dans tous les villages, à des heures bien précises. Nous avons toutefois constaté une amélioration particulière à Bayanga, par rapport à la situation en 2009. En effet, le village est désormais connecté à un réseau national de téléphonie mobile, ce qui malgré l'enclavement permet un accès plus aisé à l'information.

    Concernant le tourisme, en dehors des campements liés aux activités de chasse sportive, dont nous avons entendu parler à Mambele, nous n'avons pas réellement noté la présence d'infrastructures touristiques. Seules les cases de passage du projet WWF disposent de commodités acceptables. A Bayanga, la situation est tout à fait différente. Le Doli Lodge dispose d'infrastructures d'accueil qui pourraient être attrayantes pour les touristes. Même si la gestion de ces infrastructures dépendent directement du projet APDS, elles génèrent quelques emplois locaux qui contribuent indirectement à l'augmentation du pouvoir d'achat des populations.

    Nous avons toutefois constaté, notamment à Bayanga que les initiatives qui ne sont pas intégrées dans le projet ont du mal à être valorisées. Ceci concerne par exemple le centre artisanal, mis sur pied et géré par une association locale (Etomba Nzala) avec des appuis ponctuels de certains partenaires. En effet, ce dernier expose les oeuvres des artisans locaux membres de l'association, qui reversent un pourcentage du prix de vente de leurs oeuvres dans les caisses de l'association pour son fonctionnement. Malheureusement, la visite de ce centre n'est pas proposée par le projet aux touristes. A titre d'exemple, selon les statistiques qui nous

    ont été fournis par le président de l'association, sur 466 touristes reçus par l'APDS en 2011, seuls 40 ont visité le centre. En 2010 et en 2009, la situation était similaire avec respectivement 90 sur 577 et 86 sur 547. Cette situation est la même pour l'association des promoteurs locaux du tourisme. En effet, cette dernière identifie des sites particuliers dans le village (chutes d'eau et autres). Les activités de l'association ne dépendant pas des centres d'intérêts du projet, et n'étant pas sous son contrôle, les touristes ne sont pas orientés vers elles.

    Au vue de tout ce qui précède, nous pouvons conclure que, les impacts de la gestion du TNS sur le développement socio économique à l'échelle du paysage sont insuffisants.

    Une analyse FFOM (Tableau 7) de la gestion du TNS du point de vue du développement socio économique fait apparaître les forces, faiblesses opportunités et menaces y relatives.

     

    Forces

     

    Faiblesses


    ·

    Potentiel touristique


    ·

    Insuffisance de financements pour les


    ·

    Disponibilité de plans d'aménagement

     

    activités de développement

     

    des parcs


    ·

    Orientation des projets vers les activités


    ·

    Engagement des concessions forestières

     

    de conservation et non de développement

     

    dans la certification


    ·

    Utilisation insuffisante des compétences


    ·

    Savoirs traditionnels

     

    locales

     
     


    ·

    Compétences techniques insuffisantes

     
     


    ·

    Nombre d'emplois locaux créé peu élevé

     
     


    ·

    Faible implication du projet dans la

    résolution des conflits hommes-animaux

     
     


    ·

    Accompagnement insuffisant du

    développement d'activités génératrices
    de revenus

     
     


    ·

    Infrastructures et vision écotouristique

    peu développés

     

    Opportunités

     

    Menaces


    ·

    Collaboration avec les autres acteurs à


    ·

    Discriminations sociales

     

    travers les organes du TNS, notamment avec les préfets à travers le CTS


    ·

    ·

    Conflits hommes-Animaux, Faible taux d'alphabétisation


    ·

    Inscription du TNS comme site du patrimoine mondial de l'humanité


    ·

    Pesanteurs culturelles favorisant les

    inégalités


    ·

    Intérêt de plusieurs partenaires

     
     

    Tableau 7: Analyse FFOM de la gestion du TNS du point de vue du développement socio

    économique

    3 La gouvernance dans le TNS

    3.1 Le point de vue des interviewés concernant la gouvernance dans le TNS

    3.1.1 Mise en oeuvre de l'accord

    La majorité des interviewés (16) n'a pas d'informations concernant la mise en oeuvre de l'accord et n'a de ce fait pas pu se prononcer à ce sujet. Parmi les autres, 6 personnes considèrent que le TNS constitue un modèle pour les autres sites de la région, où presque tous les organes prévus par l'accord sont mis en place. 4 personnes jugent la mise en oeuvre de l'accord moyenne, car même si les avancées sont significatives, les Etats devraient faire des efforts pour décliner les accords régionaux, au niveau national. Ceci passe par la mise à disposition de financements pour la gestion des sites. 2 Personnes pensent que plusieurs actions se limitent « au papier » et prennent pour exemple le fonctionnement de la brigade tri nationale qui est censée être opérationnelle depuis 2011.

    18

    16

    14

    12

    10

    8

    6

    4

    2

    0

    Mise en oeuvre de l'accord TNS

    Figure 30: Appréciation de la mise en oeuvre de l'accord TNS

    3.1.2 Connaissance des documents de gestion du TNS et appréciation de leur mise en oeuvre

    Pour cet élément, une adaptation des échelles de notation a été faite. L'appréciation 1 a été donnée pour la connaissance des 3 plans d'aménagement des parcs et du plan d'affectation des terres, 2 pour la connaissance du plan d'affectation des terres et d'un plan

    d'aménagement, 3 pour la connaissance d'un plan d'aménagement, 4 pour les réponses négatives.

    10 des personnes interviewées, n'ont aucune information sur les documents de gestion et ne se sont pas prononcées sur leur mise en oeuvre. Seules 9 d'entres elles sont informées aussi bien sur les plans d'aménagement nationaux et le plan d'affectation des terres, tandis que les 9 autres connaissent uniquement les plans d'aménagement des parcs de leurs zones d'intervention ou pays respectifs. La majorité (9) des personnes connaissant les documents de gestion ont jugé leur mise en oeuvre insuffisante, ceci en raison de la faible implication des acteurs et de l'engagement jugé insuffisant des différents projets dans les activités de développement. D'autres ont été plus critiques (4) et ont relevé la faible cohérence entre les documents de gestion des trois parcs, leur inadéquation avec les besoins des populations et le fait que certains d'entres eux, notamment ceux du parc Lobeke (Cameroun) et du parc Nouabale Ndoki (Congo) aient expiré et que la gestion se fassent actuellement sans vision à moyen terme, mais uniquement sur la base de planifications annuelles.

    Connaissance des documents de gestion

    Mise en oeuvre des documents de gestion

    12

    10

    8

    4

    0

    6

    2

    Figure 31: Appréciation de la connaissance des documents de gestion du TNS et de leur mise
    en oeuvre

    3.1.3 Connaissance du budget du TNS

    Pour cet élément, une adaptation des échelles de notation a été faite. L'appréciation 1 a été donnée pour la connaissance d'un montant exact ou approximatif, 2 pour la connaissance de contributions en nature (personnel, moyens logistiques, ...), 4 pour un manque de connaissance.

    La majorité des interviewés (18) n'a pas d'informations sur le budget du TNS. Seuls 6 d'entre eux ont pu se prononcer sur le montant des engagements annuels de leurs institutions ou pays respectifs tout en notant qu'il n'existe pas de budget TNS en soit, puisqu'il n'y a pas de structure de gestion régionale. Les montants communiqués, sont ceux mis à la disposition des différents projets des parcs ou gérés par les institutions elles mêmes au bénéfice des activités à caractère régional (tri national) ou national. 4 autres personnes ont communiqué des informations relatives aux véhicules, personnel et autres matériels, mis à disposition par leurs Etats ou institutions respectives.

    20

    18

    16

    14

    12

    10

    8

    6

    4

    2

    0

    Connaissance du budget

    Figure 32: Appréciation des interviewés de leur niveau d'informations sur le budget du TNS

    3.1.4 Implication des parties prenantes à la gestion

    L'implication des parties prenantes a été généralement critiquée. 9 interviewés l'on jugée peu satisfaisante et 11, insuffisante. Ceci en raison de la faible implication des populations et des ONGs nationales dans les différents processus de planification et de gestion. 4 personnes ont pensé que même si des efforts restent à faire, il y'a des avancées dans ce sens notamment la prise en compte de la participation de tous les acteurs dans les différents organes prévus par l'accord, clause qui a suffit pour que 4 interviewés se montrent satisfaits de cet aspect.

    12

    10

    8

    6

    immplication parties prenantes

    0

    4

    2

    Figure 33: Appréciation de l'implication des parties prenantes dans la gestion du TNS

    Une superposition des avis des interviewés concernant leur appréciation de la mise en oeuvre de l'accord du TNS, leur connaissance des documents de gestion et leur appréciation de la mise en oeuvre de ces derniers, leur connaissance du budget du TNS et leur appréciation de l'implication des parties prenantes dans la gestion du TNS permet de conclure que: les personnes interviewés n'on pas d'avis ou ne sont pas informés sur la gouvernance dans le TNS, ce qui montre qu'ils n'y sont pas associés. Bien que sur certains points ils soient satisfaits, notamment concernant la mise en oeuvre de l'accord, des efforts concernant la mise en oeuvre de plans d'aménagement élaborés de façon participative et en cours de validité sont à faire.

    31%

    18% 21%

    19%

    11%

    Degré de satisfaction 1:satisfaisant

    2: mitigé

    3: peu satisfaisant

    4: insatisfaisant

    A: Autre

    Figure 34: Appréciation de la gouvernance dans le TNS par les interviewés

    3.2 Les résultats du groupe Sangha

    Les tendances des indicateurs relatifs à la gouvernance issus des travaux de recherche du groupe Sangha, suscitent un avis mitigé sur cette question. Si on note des améliorations significatives concernant le respect de la loi, notamment avec plus de 60% de condamnations des infractions transmises en 2010, l'implication des communautés locales demeure problématique. En effet, le pourcentage des réunions auxquelles des représentants des communautés locales ayant participé aux réunions est le plus élevé en 2010 et se situe à 40% (Figure 34) ce qui représente bien évidemment une faible proportion.

    4,5

    4

    3,5

    3

    2,5

     
     
     
     
     
     

    Application de la loi

    2
    1,5
    1

    0,5

    0

     

    Niveau de représentation

    2006 2007 2008 2009 2010

    Figure 35 : Tendances évolutives des indicateurs relatifs à la gouvernance dans le TNS entre
    2006 et 2010 (adapté de Groupe Sangha, 2010)

    Indicateurs

    Unité de mesure

    5

    4

    3

    2

    1

    Application de la loi

    Nombre de

    condamné/ Nombre PV
    Transmis

    80%-

    100%

    60%-

    80%

    40%-

    60%

    20%-40%

    <20%

    Niveau de

    représentation

    Nombre de

    réunion pour

    lesquelles les

    représentants des communautés

    sont délégués

    >80% des réunions tenues

    60%-

    80%

    40%-

    60%

    20%-40%

    <20%

    3.3 Analyse et Conclusion

    Sur le plan de la gouvernance, on note globalement de nombreuses actions ont été entreprises dans le TNS. En effet, sur le plan juridique et institutionnel on peut citer la tenue régulière des réunions de concertation et de planification (20 rencontres du CTPE et 17 des Conservateurs), la création par les Ministères en charges des forêts d'un réseau de 6 postes de surveillance le long des frontières, la ratification par les 3 Etats de l'Accord de Coopération en 2005, la signature par les Ministres en Charge des Forêts des protocoles d'accord de lutte Anti-braconnage, de mise en place de la Brigade Tri-Nationale de Lutte Anti-Braconnage (BLAB TNS) et de libre circulation du personnel TNS (Fomete, 2012).

    D'autre part, le développement d'un mécanisme de financement durable par la mise en place du Fonds fiduciaire TNS, témoigne de la volonté d'assurer un financement durable, transparent et indépendant.

    Toutefois, l'implication des parties prenantes demeure insuffisante, ceci se manifeste par la faible association des acteurs concernés au processus d'élaboration des plans d'aménagement, d'identification des actions prioritaires à mener, situation que nous avons vécue lors de notre participation aux ateliers de planification des activités du TNS mois de mai et juin 2012. D'autre part, l'expiration des plans d'aménagement dans les segments Cameroun et Congo depuis plusieurs années, laisse transparaître un problème de gouvernance.

    Une analyse FFOM de la gouvernance dans le TNS fait apparaître les forces, faiblesses opportunités et menaces suivantes. (Tableau 8)

     

    Forces

     

    Faiblesses


    ·

    La mise en place de la quasi-totalité des organes prévus par l'accord


    ·

    Non existence d'une structure de

    gestion du TNS


    ·

    Régularité des rencontres du CTPE


    ·

    Non existence d'une stratégie régionale


    ·

    Brigade tri-nationale

     

    de gestion du TNS


    ·

    Efficacité des mesures de conservation


    ·

    Harmonisation insuffisante des plans


    ·

    La mise en place d'un fond fiduciaire

     

    d'aménagement des différents parcs

     
     


    ·

    Faible implication des parties prenantes dans l'élaboration et la mise en oeuvre des plans d'aménagements des parcs

     

    Opportunités

     

    Menaces


    ·

    Collaboration avec les autres acteurs à


    ·

    Mauvaise gestion

     

    travers les différents organes du TNS


    ·

    Corruption


    ·

    Inscription du TNS comme site du patrimoine mondial de l'humanité


    ·

    Leadership trop important des

    partenaires sur le processus

    Tableau 8: Analyse FFOM de la gouvernance dans le TNS

    4 Recommandations

    Au terme de la présente étude, nous recommandons à tous les intervenants d'assurer une meilleure implication des populations locales dans la gestion du TNS. Plus particulièrement, nous recommandons de :

    4.1 Recommandations à l'attention de la COMIFAC et du RAPAC

    · Sensibiliser les Ministères en charge des forêts au Cameroun, au Congo et en République sur Centrafricaine sur la nécessité de mettre à disposition les écogardes conformément à l'accord relatif à la mise en place de la brigade tri-nationale.

    · Appuyer l'élaboration d'un plan de gestion du TNS au niveau régional qui servira de base aux plans d'aménagement nationaux et permettrait une harmonisation de ces derniers.

    · Favoriser l'organisation des rencontres du CTSA en marge des conseils des ministres COMIFAC.

    4.2 Recommandations à l'attention des conservateurs des parcs nationaux de Lobeke de Nouabale Ndoki et de Dzangha Sangha

    · Faire du plaidoyer et du Lobbying auprès des partenaires techniques et financiers et des administrations centrales en charge de la gestion des aires protégées afin d'accélérer le processus d'élaboration des plans d'aménagement des parcs nationaux de Lobeke et de Nouabale Ndoki ;

    · Sensibiliser les partenaires au développement sur la nécessité d'aligner leurs actions sur la base des plans d'aménagement en cours de validité ;

    · Mieux informer les populations locales sur la gestion des parcs

    4.3 Recommandations à l'attention des Directions en charge de la gestion des aires protégées du Cameroun, du Congo et de la RCA

    · Organiser des campagnes de sensibilisation au sein des populations afin de leur permettre de s'identifier au TNS et pas seulement aux différents parcs nationaux.

    · Mener des études approfondies sur le tourisme dans le TNS en collaboration avec les ministères sectoriels concernés et établir un plan d'actions conjoint pour développer cette activité dans le paysage.

    · Rechercher des financements auprès des administrations nationales et des partenaires financiers pour le renforcement de l'équipement des écogardes.

    · Saisir l'opportunité offerte par l'inscription du TNS comme patrimoine mondiale de l'humanité pour améliorer les infrastructures et contribuer à la valorisation de cette destination d'un point de vue touristique.

    4.4 Recommandations à l'attention des ONGs internationales de Conservation de Bayanga, Lobeke, Bomassa et des Partenaires du TNS

    · Investir dans l'éducation des populations locales à travers l'octroi des bourses d'étude
    aux élèves n'ayant pas la possibilité de poursuivre leur scolarité dans leur localité.

    · Etablir une base de données des populations locales disposant d'un diplôme de l'enseignement supérieur et les privilégier lors des recrutements.

    · Mieux impliquer les ONGs nationales, afin de garantir une durabilité des actions après le départ des ONGs internationales.

    · Partager les données issues des recherches avec tous les partenaires.

    · Planifier les actions sur la base des plans d'aménagement et de façon concertée.

    · Mener des activités spécifiques au bénéfice des femmes et des pygmées afin de les informer, les former et de réduire ainsi les discriminations dont ils sont victimes.

    Conclusion générale

    La présente étude avait pour objectif d'analyser les impacts de la gestion du TNS sur l'atteinte d'un équilibre entre la conservation des espèces, le bien être des populations et le développement à l'échelle locale. Ceci s'est fait à travers une évaluation de la perception que les différents acteurs du TNS ont de ces impacts sur la conservation de la biodiversité, sur la réduction de la pauvreté, sur l'équité sociale et sur la gouvernance. Les points de vue des interviewés ont ensuite été associés à nos observations propres, aux informations que nous avons collectées de la documentation et aux tendances évolutives des indicateurs issus des travaux de recherche du groupe Sangha sur les 4 thématiques ou catégories que nous avons identifiées. Globalement, les impacts de la gestion du TNS sur les différentes thématiques et par là, la contribution de cette dernière au développement durable sont jugés très moyens.

    Du point de vue de la conservation, les impacts de la gestion du TNS sont perceptibles. En effets, les résultats des enquêtes menées auprès d'un échantillon de 28 personnes ont montré que 51% des interviewés sont satisfaits de l'impact de la gestion du TNS sur la conservation. Ce chiffre est certes au dessus de la moyenne mais pourrait être amélioré. Plusieurs personnes ont en effet regretté le fait que les mesures de conservation soient répressives, ne soient pas associées à des activités de développement local et ne mettent pas plus en avant le bien être de l'Homme. Cette vision permettrait sans doute de trouver des solutions aux conflits qui existent entre la population et les animaux du fait de la destruction des cultures. D'autre part, les travaux de recherche du Groupe Sangha ont montré que le braconnage et la déforestation pour des besoins agricoles constituent des menaces qui devraient être l'objet d'une attention particulière dans la définition des stratégies de conservation.

    Les impacts de la gestion du TNS sur le développement socio économique sont insuffisants. En effet, seuls, 26% des interviewés se sont montrés satisfaits des impacts de la gestion du TNS sur la réduction de la pauvreté. Si tous reconnaissent que les projets en cours dans les différents segments du TNS ont généré des emplois, ils pensent que ces emplois restent précaires en raison de leur caractère temporel et de leur nature (emplois non qualifiés). Un investissement plus durable de leur point de vue serait d'investir sur la formation des populations locales qui sont malheureusement très souvent contraintes d'abandonner les études au collège à cause de l'absence d'établissements d'enseignement secondaire dans leur localité et du manque de moyens nécessaires au financement de la scolarité dans les villes ou

    villages offrant cette possibilité. Une attention particulière devrait être accordée au développement du tourisme dans tous les segments du TNS, en raison du potentiel existant mais inexploité par manque d'infrastructures et de moyens financiers. Les résultats des travaux du groupe Sangha ont confirmé ce constat et mis en évidence, le fait qu'un accent particulier devrait être mis sur l'amélioration des services de santé, dont l'importance pour le développement durable n'est pas sujette à discussion.

    Les impacts de la gestion du TNS sur l'équité sociale ne sont pas sensibles. Si les actions menées par les différents projets ne favorisent pas forcément les écarts, elles ne contribuent pas non plus à les réduire. C'est pour cette raison que seuls 17% de la population se sont montrés satisfaits de la situation actuelle. Ce pourcentage traduit les inégalités de chances d'accès à l'emploi, auxquelles sont confrontés les pygmées et les femmes. Cette situation est certainement liée à leur manque de qualifications, mais aussi et surtout aux usages culturels qui considèrent que les femmes ne devraient pas accomplir certaines tâches, ou que les pygmées sont au service des bantous. Les travaux du groupe Sangha montrent que les pygmées demeurent très peu impliqués dans les processus de prise de décision dans le TNS.

    La gouvernance dans le TNS a été jugée satisfaisante par 19% des interviewés. Si les avancées concernant la mise en oeuvre de l'accord ont été appréciées, le fait que certaines actions ne suivent pas a été relevé, notamment concernant la présence des équipes d'écogardes des trois pays à la brigade tri nationale de lutte anti braconnage. D'autre part, le manque d'informations sur les documents de gestion, sur leur mise en oeuvre est criard chez les personnes interviewées et traduit la nécessité de mener des campagnes d'information à ce sujet. L'absence de plans d'aménagement valides au Cameroun et au Congo a été déplorée, tout comme celle d'un document de gestion sous régional dont les plans d'aménagement nationaux seraient une déclinaison. Le manque de transparence sur les budgets mis à disposition pour la gestion du TNS aussi bien au niveau des partenaires techniques et financiers que des administrations a été jugé regrettable. Malgré une amélioration constatée par les résultats du groupe Sangha concernant le respect de la loi, l'implication des communautés locales dans les différents processus de gouvernance reste faible.

    Pour améliorer les impacts de la gestion du TNS sur ces différentes thématiques et par là sa contribution au développement durable, il serait intéressant d'approfondir cette étude dans les différents segments nationaux du TNS pour identifier les disparités entre eux et

    élaborer et mettre en oeuvre un plan d'actions en vue d'établir une certaine homogénéité dans le paysage.

    Une incertitude qui demeure est cependant de savoir s'il est réellement possible de concilier la conservation et le développement dans un environnement pauvre comme celui du TNS. Il faudrait tenir compte du fait que les faiblesses décrites, sont très souvent une image des réalités au niveau national. La conservation pourrait-elle de ce fait être à elle seule une solution à ces problèmes à l'échelle locale ? Peut-être est-il est encore trop pour que les impacts de la gestion du TNS sur le développement durable soient réellement perceptibles ? Autant de questions qui restent pour le moment sans réponses. La nouvelle dynamique impulsée dans la gestion de ce paysage depuis la tenue du CTSA en 2010 et l'inscription du TNS comme site du patrimoine mondiale de l'humanité en 2012 pourraient nous donner une lueur d'espoir de voir la situation s'améliorer dans un avenir proche.

    ANNEXE 1 : Questionnaire d'interview

    Questionnaire d'enquête

    Questionnaire destiné aux parties prenantes du TNS responsables des administrations nationales et régionales, populations locales, Partenaires techniques et financiers, Secteur privé et autres (ONG ou associations, consultants)

    Ce questionnaire permet d'évaluer la contribution de la gestion du TNS au développement durable sur la base des thématiques Gouvernance, Pauvreté, Biodiversité, Equité sociale, Pour les acteurs concernés par un seul segment du TNS, « TNS » se rapporte à la section nationale : Cameroun=Lobeke, RCA=Dzangha Sangha, Congo=Nouabalé Ndoki

    Nom de l'interviewé : Groupe :

    Date et lieu de l'enquête : Structure/Pays et fonction

    I. Identification

    1. Par quelle partie du TNS êtes vous-concerné ? 2. Depuis quand êtes vous impliqué dans les

    Cameroun

    Congo

    RCA

    Moins de 2 ans

    Entre 2 et 5 ans

    Entre 5 et 10 ans

    Plus de 10 ans

    processus relatifs au TNS ?

    II. Gouvernance

    3. a) Connaissez vous le budget annuel du TNS ?

    b) A combien s'élève le budget alloué par votre structure/pays au TNS?

    4. Quels documents de gestion du TNS connaissez- vous ?

    6. Toutes les parties prenantes sont-elles suffisamment impliquées dans la gestion du TNS, si oui comment ?

    Indicateurs

    1

    2

    3

    4

    A

     

    Degré de satisfaction (1-4) 1 =très satisfaisant ; 4=insatisfaisant ; A=autre)

    5. Comment jugez-vous : (degré de satisfaction (1-4) 1 =très satisfaisant ; 4=insatisfaisant ; A=autre)

    Libellé

    1

    2

    3

    4

    A

    indicateurs

    a) La mise
    en oeuvre des documents

    de gestion du TNS ?

     
     
     
     
     
     

    b) La mise
    en oeuvre de l'accord

    TNS?

     
     
     
     
     
     
     

    III. Pauvreté

    7. La gestion du TNS a t-elle crée des emplois locaux?_______ Sont-ils bien rémunérés ? (appréciation de la

    Concordance avec la réalité (1-4) 1 = perceptible;

    4=pas du tout ; A=autre)

    indicateurs

    1

    2

    3

    4

    A

    9. La gestion du TNS favorise t-elle l'accès aux services

    suivants :

    (degré de satisfaction (1-4) 1 =très satisfaisant ; 4=insatisfaisant ; A=autre)

    8. Les revenus des populations se sont-ils

    améliorés de façon perceptible ? (appréciation de la concordance avec la réalité (1-4) 1 = perceptible; 4=pas du tout ; A=autre)

    1

    4

    2

    3

    A

    indicateurs

    10. Comment jugez-vous l'impact du tourisme

    sur le développement local dans le TNS ? (degré de satisfaction (1-4) 1 =très satisfaisant ; 4=insatisfaisant ; A=autre)

    3

    A

    4

    1

    2

    Eau

    Education

    Santé

    indicateurs

    1

    4

    2

    3

    A

    indicateurs

    IV. Biodiversité

    12. Comment jugez-vous les mesures de

    conservation dans le TNS ?

    (Degré de satisfaction (1-4) 1 =très satisfaisant ; 4=insatisfaisant ; A=autre)

    1

    4

    2

    3

    A

    indicateurs

    11. (appréciation de la concordance avec la réalité (1-4)

    1 =perceptible; 4=pas du tout ; A=autre)

    Libellé

    1

    2

    3

    4

    A

    Indicateur

    a) La mise en place de la BLAB a-t-elle réduit le
    braconnage ?

     
     
     
     
     
     

    b) Existe-t-il des conflits
    entre les populations et les mesures de conservation
    dans le TNS ?

     
     
     
     
     
     
     

    V. Equité social

    13. La gestion du TNS donne t-elle les mêmes chances

    d'accès à l'emploi aux : (appréciation de la concordance avec la réalité (1-4) 1 = perceptible; 4=pas du tout ; A=autre

    Libellé

    1

    2

    3

    4

    A

    indicateurs

    a) Femmes
    qu'aux

    hommes ?

     
     
     
     
     
     

    b) Pygmées qu'aux bantous?

     
     
     
     
     
     
     

    14. (appréciation de la concordance avec la réalité (1-4) 1 = perceptible; 4=pas du tout ; A=autre)

    Libellé

    1

    2

    3

    4

    A

    indicateurs

    a) La gestion du TNS

     
     
     
     
     
     

    enfreint-elle la

     
     
     
     
     
     

    pratique des usages

     
     
     
     
     
     

    culturels ou autres

     
     
     
     
     
     

    usages ?

     
     
     
     
     
     

    b) La gestion du TNS

     
     
     
     
     
     
     

    favorise t-elle un

     
     
     
     
     
     

    accès équitable des

     
     
     
     
     
     

    populations aux

     
     
     
     
     
     

    bénéfices de la

     
     
     
     
     
     

    conservation ?

     
     
     
     
     
     

    ANNEXE 2 : Liste des personnes interviewées

    Groupe

    Nom de l'interviewé

    Fonction/Institution

    Date

    Lieu

    1

    AD

    Abagui Iya Lucien

    Ecogarde, Chef d'unité cogestion et écotourisme

    19/06/2012

    Mambele

    2

    AD

    Domingos Dos-Santos

    Conservateur Congo

    12/06/2012

    Douala

    3

    AD

    Mamang-Kanga

    DFAP/RCA

    12/06/2012

    Douala

    4

    AD

    Mbessa Constantin

    ACFAP/Congo

    12/06/2012

    Douala

    5

    AD

    Ndadet Albert

    Conservateur RCA

    12/06/2012

    Douala

    6

    AD

    Ndjantsana Michel

    Expert Environnement COMIFAC/ PACEBCO

    11/06/2012

    Douala

    7

    AD

    Tadjuidje Maurice

    Chef d'antenne Pacebco TNS

    10/06/2012

    Douala

    8

    AU

    Révérend KOURSOU

    Pasteur Eglise baptiste, responsable du projet oeuvre parmi les Baaka (OPB)

    21/06/2012

    Bayanga

    9

    AU

    Bessogodje Fernande

    Directrice ONG ORADER

    18/06/2012

    Yokadouma

    10

    AU

    Bikele Simon

    Agro PME responsable centre d'insertion aux métiers agricoles et ruraux/prestataire PACEBCo Lobeke

    12/06/2012

    Douala

    11

    AU

    MOAZA Aimé

    ONG Nature et Développement

    18/06/2012

    Yokadouma

    12

    AU

    Noiraud Jean-Marie

    Consultant

    06/06/2012

    Yaoundé

    13

    AU

    Tsakem S.

    EFG /prestataire PACEBCo Lobeke

    12/06/2012

    Douala

    14

    PL

    Alloula Bibiane

    Présidente association femme Lobeke (WHCS)

    19/06/2012

    Mambele

    15

    PL

    Bandoka Innocent

    Chasseur à Bayanga

    21/06/2012

    Bayanga

    16

    PL

    Djenda Eloi

    Conseiller municipal

    19/06/2012

    Mambele

    17

    PL

    Maka Job

    Artisan, président de l'association des artisans ETOMBA NZALA

    22/06/2012

    Bayanga

    18

    PL

    Mandangouda Clarisse

    Ménagère Lobeke

    19/06/2012

    Mambele

    19

    PL

    Mengonga Donatien

    Pisteur (Bomassa)

    21/06/2012

    Bayanga

    20

    PL

    Mobanza

    Maire de Bayanga

    21/06/2012

    Bayanga

    21

    PL

    Molay Jean Rene

    Pisteur (Bayanga)

    21/06/2012

    Bayanga

    22

    PL

    Nadangsi Lydie

    Employé communal

    21/06/2012

    Bayanga

    23

    PL

    Nyami Ngongo François

    Président COVAREF II

    19/06/2012

    Mambele/Mbateka

    27

    PTF

    Jiagho Remi

    Chargé de programme UICN ; membre Groupe Sangha

    11/06/2012

    Douala

    24

    PTF

    Ngono Louis

    Responsable socio économique WWF Lobeke

    19/06/2012

    Mambele

    25

    PTF

    Nzooh Zacharie

    Coordonateur WWF Lobeke

    19/06/2012

    Mambele

    26

    PTF

    Ondoua Gervais

    Coordonateur projet UICN à Bayanga

    20/06/2012

    Bayanga

    28

    SP

    Gwet Samuel

    Directeur aménagement SEFAC

    20/06/2012

    Libongo

    ANNEXE 3 : Liste des personnes ressources

    Noms

    Fonction

    1.

    Dangolho Sylvain

    Projet APDS, responsable du volet

    développement durable

    2.

    Daraspe Gérard

    Directeur du bureau de la KFW au Cameroun

    3.

    Fomete Timothée

    Directeur Exécutif Fondation TNS

    4.

    Fondjo Thomas

    Coordonateur du programme CAWFHI

    5.

    Kamdem Sebastien

    Responsable aménagement et valorisation des aires protégées au RAPAC

    6.

    Mounga Abana Albert

    Conservateur PN Lobeke

    7.

    Nguregaye Regis

    Responsable socio économique

    PACEBCO/APDS

    8.

    Ntchoutpouen Chouaibou

    Expert chargé de la biodiversité à la COMIFAC

    9.

    SANA Jérémie Cyprien

    Projet APDS, responsable du volet écotourisme

     

    10.

    Schauerte Peter

    Projet GIZ d'appui à la COMIFAC, responsable biodiversité

    11.

    Scholte Paul

    Conseiller Technique principal du projet GIZ COMIFAC

     

    BIBLIOGRAPHIE

    OUVRAGES ET PUBLICATIONS

    AUBERTIN C. et RODARY E., 2008 : Aires protégées, espaces durables ?, IRD Editions, 260 pages.

    BAMIGBADE P. et GÖTZ E., 2006 : Analyse du développement écotouristique et des potentialités de promotion de l'écotourisme dans la région de lobeke, Sud-Est du Cameroun. GTZ 2006, 59 pages.

    BINOT A., 2010: La conservation de la nature en Afrique centrale entre Théorie et Pratique, Thèse de Doctorat, 443 pages.

    BROGDHAG et al., 2004 : Dictionnaire du développement durable, 263 pages.

    Commission des forêts d'Afrique centrale (COMIFAC), 2004: Plan de convergence, 45 pages.

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    Groupe Sangha, 2010 : Rapport de la septième réunion annuelle de l'équipe d'appui scientifique « groupe sangha », Lomié, Cameroun, 20 au 25 septembre 2010

    HERITIER S. et LASLAZ L., 2008: Les Parcs nationaux dans le monde : gestion et développement durable, ellipses 312 pages.

    HOCKINGS M. et al., 2008: Évaluation de l'efficacité : Un cadre pour l'évaluation de l'efficacité de la gestion des aires protégées, 2e édition. Gland, Suisse : UICN. xiii + 105 p.

    LAURENT François, 2010 : Ecotourisme et économie. Cours de Master II. EAD. Ecotourisme, Chapitre III. Université du Maine. France. 13 pages.

    Ministère de l'Economie Forestière et de l'Environnement de la République du Congo et Wildlife Conservation Society, 2003: plan d'aménagement Nouabale Ndoki 2003-2007, 183 pages.

    NOIRAUD J. M., 2010: Synthèse de l'état d'avancement du programme LLS dans le paysage TNS, 30 pages.

    Partenariat sur les Forêts du Bassin du Congo (PFBC), 2006: Les forêts du bassin du Congo - Etat des forêts 2006, Chap. 1.

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    Rapport BRUNTLAND, 1987 : Notre avenir commun, Commission mondiale sur l'environnement et le développement.

    République du Cameroun, 2006 : Plan d'aménagement du parc National de Lobeké et de sa zone périphérique. Période d'exécution : 2006 - 2010, Ministère des Forêts et de la Faune.

    SOURNIA G. (sous la direction de), 1998 : Les aires protégées d'Afrique francophone. 272 p.

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    TADJUIDJE M., 2010 : Rapport étude Analyse des acteurs et évaluation des besoins en renforcement de capacité dans le Tri-National de la Sangha (TNS).29 pages.

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    THOMAS L. et MIDDLETON J., 2011: Lignes directrices pour la planification de la gestion des aires protégées. Gland, Suisse: UICN. x + 67 pages.

    Trinational de la Sangha (TNS), 2008: Plan d'affectation des terres TNS, 60 pages.

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    TRIPLET P. et al. , 2009 : Manuel de gestion des aires protégées d'Afrique, 1250 pages.

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    UICN, 2010 : Aires protégées forestières du Bassin du Congo : Evaluation de l'efficacité de la gestion des aires protégées, PAPACO (Programme aires protégées Afrique centrale et de l'Ouest) 178 pages.

    UNESCO, 2010: Le patrimoine mondial dans le bassin du Congo, 62 pages.

    WELLS M., 1995: Conservation de la biodiversité et aspirations au développement des populations locales: nouvelles priorités des années 90, 25 pages.

    WILKIE D. et CARPENTER J., 1998 : Le tourisme pour aider à financer les aires protégées du bassin du Congo, 28 pages.

    YANGGEN, D. et al., 2010.: Leçons tirées du Programme régional pour l'environnement (CARPE) en Afrique centrale 303 pages

    PRESENTATIONS

    HUART, J.P., 2011 : Les parcs et les réserves d'Afrique Centrale : des outils efficaces de protection et de développement ?, Déjeuner-conférence du Baron Jean-Pierre d'HUART sur 25 mai 2011.

    EBA'A R., 2010: Les forêts du bassin du Congo- Un aperçu, Forum UNESCO-MAB/ProNatura, Brazzaville 21-22 avril 2010.

    AGNANGOYE J.P, 2009: RAPAC, Etat des lieux des aires protégées et de la mise en oeuvre de l'axe 4 du plan de convergence de la COMIFAC, Réunion Plénière PFBC, Yaoundé 12 Novembre 2009.

    BIGOMBE P. et NKEY NGONO C. (s.d): Les populations autochtones et locales et les aires protégées en Afrique centrale : la quête (éternelle?) d'un partenariat mutuellement bénéfique.

    CDB, 2011 : Améliorer l'état de la diversité biologique en sauvegardant les écosystèmes, les espèces et les gènes, Atelier de l'Afrique Centrale pour la mise en oeuvre du plan stratégique de la biodiversité à travers les stratégies nationales et les plans d'action, Brazzaville 19-23 Juin 2011

    FOMETE T., 2012 : Bilan de la mise en oeuvre de l'accord de coopération du TNS, Réunion d'échange avec l'équipe du Secrétariat exécutif du GVTC, 02 mai 2012.

    GVTC, 2012 : La collaboration transfrontalière du Rift Albertin Central: pour la conservation de la ressource Grand Virunga, Yaoundé 02 mai 2012

    REVUES ELECTRONIQUES

    MENGUE-MEDOU C., 2002 : Les aires protégées en Afrique : perspectives pour leur conservation, VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement [En ligne], Volume 3 Numéro 1 | avril 2002, mis en ligne le 01 avril 2002, Consulté le 20 novembre 2011. URL : http://vertigo.revues.org/4126 ; DOI : 10.4000/vertigo.4126.

    TARDIF, J., 2003, Ecotourisme et développement durable, VertigO, la revue électronique en sciences de l'environnement ; Volume 4 Numéro 1, mai 2003.

    WIESMANN U. et LIECHTI K., 2004: La contribution des biens naturels du Patrimoine Mondial au développement régional durable : Deux études de cas dans le Nord et le Sud. » In: Revue de géographie alpine. 2004, Tome 92 N°3. pp. 73-83.

    TEXTES JURIDIQUES

    Accord de Coopération relatif à la mise en place du Tri-National de la Sangha » (07/12/2000)

    Protocole d'Accord sur la lutte contre le braconnage, 28 juin 2002.

    Protocole d'Accord sur la libre circulation du personnel TNS, 04 février 2005.

    Les sites internet consultés :

    Commission des forêts d'Afrique centrale : www.comifac.org

    Commission économique des nations unies pour l'Afrique : www.uneca.org Convention internationale sur la diversité biologique : www.cbd.int Patrimoine mondiale de l'Unesco : www.whc.unesco.org

    Réseau des aires protégées d'Afrique centrale : www.rapac.org

    Sommet de la terre: http://cdurable.info/Rio-2012-en-route-vers-le-3eme-Sommet-de-laTerre,3194.html

    United Nations Conference on Sustainable Development: http://www.uncsd2012.org/

    World Database on Protected Areas: www.wdpa.org

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1 : Description des groupes d'interviewés.

    Tableau 2 : Quelques conventions internationales relatives aux aires protégées

    Tableau 3 : Evolution du concept « aires protégées »

    Tableau 4 : Ancrage institutionnel des thématiques retenues pour évaluer la

    contribution de la gestion du TNS au développement durable

    Tableau 5 : Impacts potentiels de l'écotourisme sur le développement durable

    Tableau 6 : Analyse FFOM de la gestion du TNS du point de vue de la conservation

    Tableau 7 : Analyse FFOM de la gestion du TNS du point de vue du développement

    socio économique

    Tableau 8 : Analyse FFOM de la gouvernance dans le TNS

    LISTE DES FIGURES

    Figure 1: Présentation de l'échantillon des interviewés

    Figure 2: Carte situant les villes de réalisation des interviews

    Figure 3: Répartition des interviews menées selon les groupes d'acteurs identifiés

    Figure 4: Répartition des interviewés en fonction de leurs années d'expérience dans le

    processus TNS

    Figure 5: Représentation schématique de la méthodologie utilisée

    Figure 6: Pyramide du développement durable

    Figure 7: Figure 8: Figure 9 : Figure 10: Figure 11 : Figure 12: Figure 13

    Carte de localisation du TNS

    Pourcentage d'occupation des terres du paysage TNS

    Répartition de la population du TNS dans les différents segments nationaux Carte de localisation des concessions d'exploitation forestières dans le TNS Importance du pistage des gorilles dans l'APDS

    Répartition des recettes écotouristiques 2011 de l'APDS selon leur source

    Répartition des bénéfices tirés du tourisme dans l'APDS entre les Bayaka et les Bilo en 2011

    Figure 14:

    Impacts de la brigade tri nationale sur la lutte contre le braconnage selon les interviewés

    Figure 15:

    Appréciation des interviewés, des impacts de la gestion du TNS sur la fréquence des conflits entre la conservation et les populations

    Figure 16:
    Figure 17:

    Appréciation des mesures de conservation dans le TNS par les interviewés

    Appréciation des interviewés, de la contribution de la gestion du TNS à la conservation de la biodiversité

    Figure 18:

    Tendances évolutives des indicateurs de conservation dans le TNS entre 2006 et 2010

    Figure 19:

    Appréciation des interviewés, de la contribution de la gestion du TNS à la réduction de la pauvreté selon les critères création d'emplois, rémunération, amélioration des revenus

    Figure 20:
    Figure 21:
    Figure 22:

    Appréciation des interviewés, de la contribution de la gestion du TNS à l'accès aux services de base (eau, éducation, santé)

    Appréciation des interviewés, de la contribution de la gestion du TNS au développement à travers le tourisme

    Appréciation des interviewés, des impacts de la gestion du TNS à la réduction de la pauvreté

    Figure 23: Tendances évolutives des indicateurs liés aux services de base (eau, santé,

    éducation) dans le TNS entre 2006 et 2010

    Figure 24 Tendances évolutives du niveau de développement du tourisme dans le

    TNS entre 2006 et 2010

    Figure 25 : Appréciation des interviewés, des impacts de la gestion du TNS sur l'accès équitable des femmes et des pygmées à l'emploi

    Figure 26: Appréciation des interviewés, de l'influence de la gestion du TNS sur la pratique des usages culturels

    Appréciation des interviewés, des impacts de la gestion du TNS sur le Figure 27: partage équitable des avantages issus de la conservation

    Figure 28: Impacts de la gestion du TNS sur l'équité sociale

    Figure 29: Tendances évolutives des indicateurs relatifs à l'équité sociale dans le TNS

    entre 2006 et 2010

    Figure 30: Appréciation de la mise en oeuvre de l'accord TNS

    Appréciation du niveau de connaissance des documents de gestion du TNS Figure 31: et de leur mise en oeuvre

    Figure 32: Connaissance du budget du TNS

    Figure 33: Appréciation de l'implication des parties prenantes dans la gestion du TNS Figure 34: Appréciation de la gouvernance dans le TNS par les interviewés

    Figure 35: Tendances évolutives des indicateurs relatifs à la gouvernance dans le TNS

    entre 2006 et 2010

    LISTE DES PHOTOS

    Photo 1 et 2 : Moungoulou ; Groupe de Bayaka pendant une danse

    culturelle à Bayanga

    Photo 3 : Gorille rencontré sur le chemin entre Mambele et Libongo

    lors de la descente de terrain

    Photo 4 et 5 : Visite à la saline

    Photos 6-9 : Quelques étapes de notre parcours de Yaoundé à Bayanga

    TABLE DES MATIERES

    REMERCIEMENTS 2

    LISTE DES ABREVIATIONS 3

    Introduction générale et méthodologie 5

    Chapitre 1 : Définition des concepts et construction de l'approche théorique 15

    1 Aires protégées : De la conservation au développement 15

    1.1 Evolution du concept << aire protégée >> 15

    1.2 Le plan de gestion : un outil essentiel pour la conservation et le développement des

    aires protégées 19

    1.3 La gestion participative et la << bonne >> gouvernance des aires protégées : un chemin

    incontournable 7 20

    2 Le développement durable: un concept multidimensionnel 22

    2.1 Définition et dimensions du développement durable 22

    2.2 Enjeux du développement durable 23

    2.3 Comment mesurer le développement durable 7 26

    2.4 Le tourisme comme instrument de développement durable dans les aires protégées 29

    Chapitre 2 : La gestion du Tri-national de la Sangha (TNS) 31

    1 Aperçu général du TNS 31

    1.1 Localisation géographique et description du TNS 32

    1.2 Situation socio économique 35

    2 Mode de gestion du TNS 38

    2.1 Les organes du TNS 38

    2.2 Le financement du TNS : le fonds fiduciaire comme solution durable 41

    3 Le Tourisme dans le TNS comme potentiel de développement local 43

    3.1 Le Tourisme de chasse à Lobeke 43

    3.2 Les activités touristiques dans l'APDS 46

    Chapitre 3 : Contribution de la gestion du TNS à l'atteinte d'un équilibre entre
    conservation et développement 50

    1 Impacts de la gestion du TNS sur la conservation 50

    1.1 Le point de vue des interviewés concernant la gestion du TNS et la conservation de la

    biodiversité 50

    1.2 Les résultats du groupe Sangha 53

    1.3 Analyse et Conclusion 54

    2 Impacts de la gestion du TNS sur la situation socio économique dans le paysage 57

    2.1 Concernant la gestion du TNS et la réduction de la pauvreté 57

    2.2 Concernant la gestion du TNS et l'équité sociale 62

    2.3 Analyse et Conclusion 66

    3 La gouvernance dans le TNS 69

    3.1 Le point de vue des interviewés concernant la gouvernance dans le TNS 69

    3.2 Les résultats du groupe Sangha 73

    3.3 Analyse et Conclusion 74

    4 Recommandations 75

    4.1 Recommandations à l'attention de la COMIFAC et du RAPAC 75

    4.2 Recommandations à l'attention des conservateurs des parcs nationaux de Lobeke de

    Nouabale Ndoki et de Dzangha Sangha 75

    4.3 Recommandations à l'attention des Directions en charge de la gestion des aires

    protégées du Cameroun, du Congo et de la RCA 76

    4.4 Recommandations à l'attention des ONGs internationales de Conservation de

    Bayanga, Lobeke, Bomassa et des Partenaires du TNS 76

    Conclusion générale 77

    ANNEXE 1 : Questionnaire d'interview 80

    ANNEXE 2 : Liste des personnes interviewées 82

    ANNEXE 3 : Liste des personnes ressources 84

    BIBLIOGRAPHIE 85

    LISTE DES TABLEAUX 89

    LISTE DES FIGURES 90

    LISTE DES PHOTOS 92

    TABLE DES MATIERES 93

    .






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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon