Université du Maine
UFR Lettres, Langues et Sciences Humaines Département de
Géographie
Contribution de la gestion des aires
protégées du bassin du
Congo au développement durable
à l'échelle locale : Cas du
Tri-national de la Sangha
(TNS)
Master Sciences Humaines et Sociales Option Géographie
et Aménagement
Spécialité Politiques Territoriales de
Développement Durable
Par :
Danièle Bertille FOUTH
O.
Septembre 2012
REMERCIEMENTS
Je tiens tout d'abord à remercier la GIZ, qui m'a
encouragée et appuyée dans la réalisation de cette
formation. Je remercie également Monsieur Timothé Fomete,
Directeur de la Fondation TNS, pour ses précieux conseils et sans
l'appui de qui, ma descente sur le terrain aurait été
difficilement réalisable.
Ma gratitude va également à l'endroit de M.
Maurice Tadjuidje, Chef d'antenne du Pacebco dans le TNS, pour la mise à
ma disposition de nombreuses informations sur ce paysage et l'appui au bon
déroulement de ma mission à Bayanga, à M. Nzooh Zacharie,
coordonateur du Projet WWF à Mambele pour toutes les facilités
qu'il m'a accordées, notamment dans l'organisation des interviews
à Mambele.
A tous ceux qui m'ont prodigué des conseils et
soutenue, je tiens à adresser mes remerciements. Il s'agit notamment de
toute l'équipe du projet GIZ d'appui à la COMIFAC, des
différentes personnes ressources et de tous les autres dont je n'ai pas
cité les noms.
Je remercie enfin mon Directeur de mémoire Monsieur
Moise Tsayem-Demaze pour l'encadrement de ce travail ainsi que ma famille pour
son soutien inconditionnel, ses encouragements et ses conseils.
LISTE DES ABREVIATIONS
AD: Administration
AEO: Perspectives pour le développement économique
africain (African economic
outlook)
APDS: Aires protégées Dzangha Sangha
AU: Autres
BS: Bien-être social
CAWFHI : Initiative pour le Patrimoine Mondial Forestier
d'Afrique Centrale ( Central
Africa World Heritage Forest Initiative)
CDB: Convention sur la diversité biologique
CE: Croissance économique
CEEAC Communauté économique des Etats d'Afrique
Centrale
COMIFAC: Commission des forêts d'Afrique Centrale
EDF: Etat des forêts
FFOM Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces
et al.: Et autres
FSC Forest Stewardship Council (Label de certification
forestière)
FTNS: Fondation pour le Tri national de la Sangha
GIZ: Deutsche Gesellschaft für internationale Zusammenarbeit
(Coopération allemande
au développement).
GVTC Greater Virunga Transboundary Collaboration
IGAD Autorité intergouvernementale pour le
développement (Intergovernmental
Authority on Development)
IPF: Forum des partenaires de l'IGAD (IGAD partners forum)
KFW : Banque allemande de développement (Kreditanstalt
für Wiederaufbau)
MAEP: Mécanisme africain d'évaluation par les
pairs
NEPAD : Nouveau Partenariat pour le Développement de
l'Afrique
OIBT Organisation internationale des bois tropicaux
OLB Origine et Légalité des Bois (Label de
certification forestière)
OMD Objectifs du millénaire de développement
ONG (s): Organisation (s) non gouvernementale (s)
p.: Page
PACEBCO Programme d'Appui à la Conservation des
Ecosystèmes du Bassin du Congo
PE: Protection de l'environnement
PFBC: Partenariat pour les forêts du Congo
PL: Populations locales
PNUD: programme des nations unies pour le développement
PTF: Partenaire technique et financier
RAPAC: Réseau des aires protégées d'Afrique
centrale
RCA: République Centrafricaine
REDD: Réduction des émissions liées à
la déforestation et à la dégradation des
forêts
REDD+ : REDD et inclusion des activités d'augmentation des
stocks de carbone en
forêt, de la conservation et de la gestion
forestière durable
SEFAC Société d'exploitation forestière et
agricole du Cameroun
s.d: Sans date
SP: Secteur privé
TNS: Tri-national de la Sangha
UA: Union Africaine
UICN: Union Internationale pour la conservation de la nature
UNESCO: Organisation des Nations Unies pour l'éducation la
science et la culture
WCS: Wildlife conservation society
WWF: World Wide Fund
Introduction générale et
méthodologie
La diversité biologique constitue incontestablement un
élément essentiel au bien être des humains. Ces ressources
considérées comme continuellement renouvelables, sont en
réalité exploitées avec une intensité très
supérieure à leur taux de régénération (CDB,
2011). Cette exploitation intense et grandissante, souvent anarchique est la
cause d'une disparition flagrante de ces ressources et par là d'un
déséquilibre des milieux naturels.
C'est fort de ce constat que la communauté
internationale a décidé de faire de la conservation de ce bien
naturel une priorité au sommet de Rio en 1992, à travers
l'adoption d'une convention internationale sur la biodiversité et la
naissance d'un nouveau concept « développement durable ».
Celle-ci a été à l'origine depuis lors, de la
création de nombreuses aires protégées dans le monde
entier, qui constituent l'un des dispositifs principaux en matière de
conservation des espèces. Une évaluation des résultats
atteints en matière de conservation pendant la célébration
de l'année internationale des forêts en 2010 à noté
une augmentation considérable du nombre d'aires protégées
au cours des dernières décennies, mais relevé que des
efforts restent à faire notamment en augmentant la superficie des zones
terrestres conservées au moyen de réseaux écologiquement
représentatifs et bien reliés d'aires protégées
évaluée à environ 11% en 2010 à 17% d'ici 2020,
pour éviter des catastrophes environnementales dans les prochaines
années (CDB, 2011) et faire face aux menaces identifiées parmi
lesquelles : la déforestation commerciale, la chasse et le commerce
illégal de la viande de brousse, la conversion des espaces pour les
besoins agricoles, les industries extractives (Huart, 2011).
Le bassin du Congo est aussi concerné par cette
dynamique. En effet, cette région dont la superficie des aires
protégées terrestres étaient évaluée
à 14% de son territoire en 2010 (Eba'a, 2010) regorge de forêts
denses et humides couvrant près de 180 millions d'hectares et
représente ainsi le deuxième plus grand massif forestier du monde
après l'Amazonie. Ces forêts disposent d'une grande richesse
floristique et faunique, évaluée à environ 400
espèces de mammifères, 1300 espèces d'oiseaux, 336
espèces d'amphibiens, 400 espèces de reptiles et 20 000
espèces de plantes répertoriées (EDF, 2006).
Avec l'avènement du développement durable, les
modèles de gestion des aires protégées et de conservation
de la biodiversité, à l'origine basés sur l'expropriation
des
populations locales des espaces concernés, se sont
développés. Ces derniers mettent un accent particulier sur une
utilisation durable des ressources et sur la participation des populations
locales à la mise en oeuvre des politiques de conservation. Il ne s'agit
plus de soustraire les espèces et espaces menacés à
l'exploitation mais d'en faire des leviers du développement local au
moyen de stratégies de valorisation appropriées.
Toutefois, les populations riveraines des aires
protégées du bassin du Congo demeurent pauvres malgré les
nombreuses richesses qui les entourent, leurs économies locales tardent
à se développer et le braconnage constitue une
préoccupation pour la majorité des espaces protégés
(UICN, 2010). Ces problèmes font des espaces protégés de
cette région des îlots de vie sauvage qui pourtant, bien
gérés, devraient contribuer de manière vitale à
l'équilibre économique, écologique et social de leur
environnement (Huart, 2011).
Le défi à relever dans la gestion des aires
protégées du bassin du Congo, réside dans la conception et
la mise en oeuvre d'un modèle permettant de répondre aussi bien
aux exigences de la conservation qu'aux besoins des populations locales.
Dès lors, il est question dans le cadre de la présente
étude d'évaluer la gestion des aires protégées du
bassin du Congo du point de vue de l'équilibre entre la conservation et
le développement. Ceci, à travers une étude de cas de la
gestion du Tri-national de la Sangha (TNS). Pour y arriver, il est
indispensable de comprendre
> Comment est structurée la gestion du TNS,
De confronter les points de vue des différents acteurs
à nos analyses propres sur les questions suivantes:
> Quels sont les impacts de cette gestion sur la
conservation?
> Quels sont les impacts de cette gestion sur le
développement socio économique? > Comment se
caractérise la gouvernance dans le TNS?
Dans cette perspective l'objectif global de ce travail est
d'analyser les impacts de la gestion du TNS sur l'atteinte d'un
équilibre entre la conservation des espèces, le bien être
des populations et le développement à l'échelle locale. Il
s'agira plus spécifiquement d' identifier le mode de gestion du TNS,
d'évaluer les impacts des mesures de gestion sur la conservation dans ce
complexe , d'évaluer les effets des mesures de gestion sur le
développement socio économique et de donner une
appréciation de la gouvernance dans le TNS.
Aux lendemains de l'inscription du TNS comme site du
patrimoine mondial de l'humanité, ce travail fournira des données
de base relatives à la contribution de ce site au
développement durable. Ces résultats permettront
d'approfondir cette question dans ce paysage et susciteront l'extension de
cette réflexion à d'autres aires protégées.
La méthodologie globale retenue dans le cadre de ce
travail comporte 4 principales étapes :
- La revue des données secondaires
- Les entretiens semi structurés et ouverts
- Les observations directes
- La transcription et l'analyse des données
Concernant la revue des données secondaires, il s'est
agit dans un premier temps de rechercher et de rassembler des
éléments bibliographiques (sources écrites) relatifs aux
thèmes aires protégées et développement durable et
particulièrement dans le bassin du Congo. Notre recherche a ciblé
d'une part, l'information générale sur les aires
protégées (par exemple, articles de presse, extraits d'ouvrages,
etc.) et d'autre part, des documents plus spécifiques et
stratégiques relatifs au TNS (plans d'aménagement des
différents parcs, conventions de gestion, protocole d'accord, rapports
d'activités, comptes-rendus de réunions, etc.). Les
résultats des travaux de recherche du groupe Sangha portant sur les
tendances évolutives des indicateurs de
conservation-développement dans les différents segments du TNS
entre 2006 et 2010, ont particulièrement retenu notre attention. Le
matériel documentaire accumulé durant cette phase de travail a
été analysé et synthétisé. Cette phase nous
a permis de définir des catégories et des sous catégories
nous permettant d'évaluer les impacts de la gestion du TNS sur
l'atteinte d'un équilibre entre conservation et développement.
Sur la base de ces dernières, des questionnaires d'entretien ont
été élaborés. Les catégories retenues sont :
Biodiversité, Pauvreté, Equité sociale, Gouvernance.
Suite à l'élaboration du questionnaire et dans
le but de garantir la prise en compte de la perception, que tous les acteurs
impliqués dans le TNS ont de la contribution de la gestion de ce paysage
au développement durable, des groupes ont été
formés sur la base des informations sur les acteurs du TNS produites par
Noiraud (2010). Des entretiens d'une durée moyenne de 30 minutes ont
ensuite été menés avec 28 personnes (Annexe 1). La
réalisation de ces entretiens a été facilitée par
la participation à deux ateliers de planification des activités
du TNS dont l'un s'est tenu à Douala (Cameroun) du 11 au 12 juin et
l'autre à Bayanga (RCA) du 21 au 22 juin. Il faut toutefois noter que
des entretiens ouverts relatifs à ce travail ont été
menées avec des responsables du RAPAC et du programme CAWFHI de l'UNESCO
lors d'une mission à Libreville entre le 4 au 7 février 2012 et
que d'autres se sont déroulés en
quasi permanence avec des personnes impliquées dans la
gestion du TNS entre janvier et juillet 2012 à Yaoundé (Annexe
3).
Par ailleurs, les personnes interviewées ont
été identifiées suivant des critères bien
précis.
Pour faire partie du groupe « Administration (AD) »,
il fallait être impliqué dans l'élaboration ou la mise en
oeuvre des politiques nationales ou régionales régissant le TNS.
Nous avons ainsi identifié les conservateurs des différents
parcs, les directeurs des administrations nationales en charge des aires
protégées, les écogardes, les représentants de la
COMIFAC (organisation chargée par les chefs d'Etats du bassin du Congo
d'assurer la coordination et le suivi de la mise en oeuvre de la
stratégie de gestion durable des forêts de cette région) et
du PACEBCO, qui est un programme des Etats financé par la BAD et la
CEEAC. Les personnes interviewées sont bien placés pour percevoir
et évaluer les changements produits par la gestion du TNS, notamment
concernant les aspects politiques et institutionnels. D'autre part certains de
ces acteurs tels que les conservateurs et les écogardes vivent dans ces
zones et ont de ce fait un double regard. Les représentants du RAPAC
auraient pu faire partie de ce groupe, mais nous les avons
privilégiés comme personnes ressources dans le cadre de ce
travail.
Les représentants du groupe partenaires techniques et
financiers appartiennent aux ONG internationales UICN et WWF impliquées
dans la gestion du TNS et présentes sur le terrain dans l'un des
segments ou membre du groupe Sangha. Ils ont à ce titre une bonne
connaissance des actions menées par la gestion du TNS puisqu'ils en
assurent le financement et peuvent évaluer les changements qui en
résultent sur le terrain. Certains autres tels que les
représentants de la Fondation TNS, de la KFW, ... auraient pu en faire
partie, mais nos échanges avec eux ont été très
fréquents et ouverts, ce qui en a fait des personnes ressources dans le
cadre de ca travail.
Les représentants des populations locales sont des
autochtones (bantous ou pygmées) résidant dans l'un des segments
TNS ; Ces derniers peuvent être des personnes individuelles ou des
représentants d'associations locales. Ils sont de ce fait bien
placés pour percevoir et évaluer les changements issus de la
gestion du TNS sur leur quotidien. D'autre part, certaines des personnes
interviewées sont employées par les différents projets de
conservation et disposent de ce fait d'éléments concrets
d'appréciation de la situation.
Le point de vue du secteur privé,
représenté par une concession forestière revêt une
importance capitale. Bien que son objectif premier ne soit pas la conservation,
l'association des questions de conservation à celles de
développement ne saurait se faire sans l'intervention de ce secteur qui
joue un rôle important dans le TNS. Sa présence sur le TNS et sa
collaboration ou non avec les différents projets de conservation, lui
permet d'évaluer les changements résultant de la gestion du
projet.
Les interviewés du groupe « Autres » sont
assez particuliers. Bien que n'étant pas directement impliqué
dans le TNS, ils disposent d'une bonne connaissance du processus (Consultant)
ou alors sont présents sur le TNS et mènent des actions visant
les mêmes objectifs que les projets des différents segments (ONG
nationales Eglises). Ces personnes disposent de ce fait
d'éléments leur permettant d'apprécier les changements
issus de la gestion du TNS dans leur environnement ou à l'échelle
du paysage.
Au vue de ce qui précède, les personnes
interviewées sont chacune à un niveau différent
impliqué dans la gestion du TNS. Soit en tant que acteurs clés,
soit en tant que bénéficiaire ou partenaire; A ce titre une
analyse de leurs avis sur les thématiques identifiées, nous
permettra d'évaluer la contribution de la gestion du TNS au
développement durable.
Groupes
|
Nombre d'interviews semi structurés
|
Nombre d' interviews ouverts
|
Code
|
Description
|
Administration
|
7
|
6
|
AD
|
Interviewés issus des administrations
nationales en charge de la gestion des aires
protégées du TNS et des administrations régionales
impliquées.
|
Partenaires techniques et financiers
|
4
|
5
|
PTF
|
Partenaires techniques et financiers, ONG internationales
impliqués dans la gestion du TNS et dans la recherche sur ce site.
|
Populations locales et autochtones
|
10
|
|
PL
|
Personne individuelle bantou ou pygmées ou
représentant d'associations locales vivant sur l'un des sites du TNS
|
Secteur privé
|
01
|
|
SP
|
Exploitant forestier,
|
Autres
|
06
|
|
AU
|
Bureau d'étude, ONG nationales,
prestataires de service dans le TNS, Eglises
|
Total
|
28
|
11
|
-
|
-
|
Tableau 1 : Description des groupes
d'interviewés
4
2
0
12
10
8
6
Femmes Hommes
Segment Cameroun
|
Segment Republique centrafricaine
|
Segment Congo 3 segments TNS
|
Figure 1: Présentation de
l'échantillon des interviewés(28)
D'autre part, les observations directes lors d'une descente de
terrain dans les segments Cameroun et Centrafrique du TNS, entre le 16 et le 24
juin 2012 nous ont permis de nous faire une idée propre de la situation,
d'échanger de façon informelle avec plusieurs acteurs et
d'évaluer les changements observables par rapport à une mission
que nous avions réalisée sur le segment TNS RCA entre le 19 au 23
août 2009.
Figure 2 : Carte situant les villes de
réalisation des entretiens
Les données ont été
récoltées manuellement sur des formulaires prévus à
cet effet pendant tous les entretiens. Elles ont ensuite été
transcrites en version numérique afin de faciliter leur analyse
ultérieure suivant les groupes d'acteurs décrit dans le tableau
4.
La méthode d'analyse utilisée a tout d'abord
consisté, à mettre en place un cadre d'orientation pour l'analyse
sur la base de la problématique du présent mémoire. Puis,
après une définition d'un cadre conceptuel de travail, les
données collectées lors des entretiens semi structurés ont
été transcrites selon les groupes identifiés.
4%
21%
36%
25%
14%
Administration (AD)
Partenaires techniques et financiers (PTF)
Populations locales (PL) Secteur privé (SP) Autres (AU)
Figure 3: Répartition des interviews
menées selon les groupes d'acteurs identifiés
Nous avons ensuite procédé à une analyse
qualitative du contenu des données en les attribuant aux
catégories, puis aux sous catégories identifiées . Ces
dernières ont enfin été regroupées par
échelles d'appréciation prédéfinies : 1=
satisfaisant ; 2 = mitigé ; 3 = peu satisfaisant ; 4 = insatisfaisant.
Nous avons enfin procédé à la détermination des
fréquences par échelle d'appréciation en fonction des
catégories et des sous catégories.
Ces avis des interviewés ont enfin été
intégrés dans notre analyse, sur la base de nos observations et
des informations que nous avons récoltées à travers les
différentes sources écrites et orales et des résultats des
recherches du groupe Sangha sur les tendances évolutives des indicateurs
de conservation-développement dans le TNS entre 2006 et 2008.Les
résultats de ces recherches sont basés sur des données
collectées dans un échantillon de 20 villages répondant
à un ensemble de critères : proximité avec les parcs,
concessions forestières, zones de chasses et forêt communautaire,
accessibilité, diversité ethnique (bantou/baka), exécution
des micros projets de développement communautaire. Il s'agit de 9
villages du segment Cameroun (Bela, Libongo, Mboy2, Ngatto N.,
Salapoumbé, Mambélé, Mbatika, Mimbo
mimbo, Koumela), 7 villages du segment RCA (Bayanga ,
Mossapoula, Babongo, Yandombe, Lidjombo, Bomadjoko, Yobe-Yondo) et 04 villages
du segment Congo (Bomassa, Kabo, Pokola, Ndoki 1 et 2).
Ce travail a fait face à certaines difficultés.
Le contexte transfrontalier de notre terrain d'étude a rendu difficile
la mobilisation des acteurs des trois pays. Il a fallu attendre l'organisation
de rencontres les réunissant tous, pour pouvoir saisir cette
opportunité. D'autre part, les difficultés d'accès au TNS
ont nécessité beaucoup d'efforts logistiques pour la
réalisation de notre descente de terrain. Cette situation ne nous a pas
permis de nous rendre dans le segment Congo du TNS. Ce dernier
élément constitue l'une des limites de cette étude. En
outre, la disparité entre les années d'expérience
respectives des personnes interviewées pourrait influencer le
résultat global (Figure 4). Il est important de relever qu'au
début de ce travail, nous considérions le TNS comme une
entité unique. Nous avons dû au fur et à mesure que nous
avancions, nous rendre compte que les situations étaient
différentes d'un parc à l'autre de ce paysage. Notre analyse
pourrait donc dans certains cas, ne pas se vérifier dans tous les
parcs.
53%
15%
20%
12%
comprise entre 2 et 5 ans
comprise entre 5 et 10 ans
supérieure à 10 ans
inférieure à 2 ans
Figure 4: Répartition des
interviewés en fonction de leurs années d'expérience dans
le
processus TNS
Objectif de la recherche : Analyser les impacts
de la gestion du TNS sur l'atteinte d'un équilibre entre la conservation
des espèces, le bien être des populations et le
développement à l'échelle locale.
Revue des données secondaires
- Détermination des groupes
d'interviewés
- Définition des catégories et sous
catégories - Elaboration d'un questionnaire
d'enquête
|
|
Echanges avec des personnes ressources
|
Entretiens semi structurés
Echanges avec des personnes ressources
Observations directes : Mission de terrain dans les segments
TNS Cameroun et RCA du 16 au 24 juin 2012
Transcription et analyse des
données
collectées
- Attribution des contenus des interviews aux
catégories et sous catégories
- Regroupement par échelle
d'appréciation
- Détermination des fréquences
- Echanges avec des personnes ressources
- Exploitation des résultats des recherches du
groupe Sangha dans le TNS
Analyse et résultats
Figure 5: Représentation
schématique de la méthodologie utilisée
Dans un premier chapitre, un détour sur les concepts
« aires protégées >> et « développement
durable >> nous permettra de mieux situer ce travail. Nous reviendrons
sur l'évolution des aires protégées, d'une conservation
excluant les populations à une approche intégrée prenant
en compte le développement. Cette nouvelle approche exige la prise en
compte de nouveaux outils (le plan de gestion) et modèles de gouvernance
(la gestion participative) que nous présenterons. Nous nous pencherons
ensuite sur la définition du
développement durable et sur les voies et moyens
permettant de le mesurer. Nous nous attarderons enfin sur le tourisme, comme
instrument de développement durable.
Dans un deuxième chapitre, nous présenterons le
contexte qui a donné naissance au TNS, sa situation économique et
sa structure de gestion. Ceci, grâce à une synthèse
bibliographique des différents documents consultés. Un
arrêt sur la Fondation TNS ; comme outil de financement durable permettra
de comprendre le fonctionnement de ce mécanisme. Nous analyserons par la
suite le tourisme dans le TNS comme vecteur potentiel de développement
local. Cette partie a pour objectif de donner un aperçu global du
paysage TNS.
Nous reviendrons enfin sur la contribution de la gestion du
TNS au développement durable dans un troisième chapitre. Ceci,
à travers une analyse de la perception que les personnes
interviewées ont des impacts de la gestion de ce paysage sur la
conservation, la réduction de la pauvreté, l'équité
sociale et sur la gouvernance. Cette analyse se fera sur la base de nos
observations propres et des résultats des travaux de recherche du groupe
Sangha relatifs à ces thématiques dans le TNS. Nous
émettrons enfin des recommandations à l'attention de
différents acteurs, dans le but de mieux concilier la conservation et le
développement dans ce paysage.
Chapitre 1 : Définition des concepts et
construction de l'approche théorique
Pour situer le TNS, dans le cadre de cette étude, il
convient de revenir sur les concepts « aires protégées
» et « développement durable ».
1 Aires protégées : De la conservation au
développement
Les aires protégées constituent le principal
outil de toute stratégie de conservation de la diversité
biologique d'un pays ou d'une région. Selon leurs différentes
classifications, les sites protégés varient d'une protection
stricte à une gestion durable des ressources naturelles. Une aire
protégée est selon l'Union internationale pour la conservation de
la nature (UICN),
« un espace géographique clairement
défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen
efficace, juridique ou autre, afin d'assurer à long terme la
conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques
et les valeurs culturelles qui lui sont associés » (Dudley,
2008).
Cette définition inscrit la conservation de la nature
au centre des préoccupations des aires protégées mais
laisse toutefois transparaître une notion assez large qui intègre
l'espace, les services et la culture. Il est cependant important de relever que
cette définition de cette notion a évolué au fil des
temps.
1.1 Evolution du concept « aire protégée
»
Les premières grandes actions de conservation datent du
19e siècle avec entre autres la création du premier parc national
en 1872 aux Etats unis, le parc de Yellowstone (Tsayem, 2010). Ces actions
consistaient à créer des zones naturelles protégées
exclusives, où les populations locales étaient
considérées comme directement menaçantes pour le maintien
de la biodiversité (Triplet, 2009) et dont le but était de
protéger durablement les milieux naturels en péril, sans se
préoccuper de la place de l'Homme dans ce système. Cette approche
a perduré jusque dans les années 80 et faisait des aires
protégées, comme les qualifiait Sournia (1990), des «
garde-manger entourés par la faim ». Avec la résolution de
Kinshasa en 1975, adoptée à la 12eme assemblée
générale de l'UICN au Zaïre et les conclusions du
congrès de Durban sur les parcs tenu en 2003, des recommandations en vue
de l'inclusion des terres des populations autochtones dans les aires
protégées, de la préservation de leur droit de
propriété et d'usage et de la prise en compte de la
pauvreté dans les politiques de conservation de la biodiversité
sont
émises à l'attention des gouvernements (Triplet,
2009 ; Aubertin, 2008). Le véritable changement apparaîtra
toutefois avec l'avènement du Développement durable.
A la base de ce changement, se trouvent les constats selon
lesquels, la conception des aires protégées qui visent à
exclure toute présence humaine des dites zones ne satisfait pas les
objectifs de conservation et ceci pour de multiples raisons :
impossibilité d'isoler les espaces protégés, frustrations
générées par l'exclusion des populations locales, qui
dépendent des ressources forestières et maintiennent de ce fait
des activités illicites telles que le braconnage.
Cependant, malgré les bonnes résolutions sur les
aires protégées prises au niveau international, il est important
de relever que ces dernières sont régies par les lois nationales.
La signature des conventions internationales par les Etats leur octroie des
avantages d'ordre technique, financier ou honorifique, mais implique aussi un
engagement à respecter les clauses qui y sont énoncées. Le
tableau 1 donne un aperçu des quelques conventions internationales
relatives aux aires protégées.
Date
|
Nom
|
Champ d'application
|
Entrée en vigueur
|
1971
|
Convention relative aux zones humides
d'importance internationales (Ramsar)
|
Mondial
|
1973
|
1972
|
Convention du patrimoine mondiale de
l'UNESCO (Paris)
|
Mondial
|
1975
|
1973
|
Convention sur le commerce international des espèces de
faune et de flore sauvages menacées d'extinction ou CITES
(Washington)
|
Mondial
|
1975
|
1979
|
Convention sur la protection des espèces migratrices
appartenant à la faune sauvage (Bonn)
|
Mondial
|
1983
|
1992
|
Convention sur la diversité biologique (Rio de Janeiro)
|
Mondial
|
1993
|
Tableau 2: Quelques conventions
internationales relatives aux aires protégées (Aubertin
et
Rodary, 2008 ; Triplet, 2009)
Afin que tous les acteurs puissent parler le même
langage malgré les spécificités des législations
nationales, l'UICN a défini en 1994 six grands types d'aires
protégées avec des objectifs de gestion bien spécifiques
(Dudley, 2008) :
Ia Les réserves naturelles intégrales
réservées à la science ;
Ib Les zones de nature sauvage destinées à la
protection des régions sauvages ;
II Les parcs nationaux destinés à la protection de
l'écosystème et aux loisirs ;
III Les monuments naturels destinés à la
préservation d'éléments naturels spécifiques ;
IV Les aires de gestion des habitats des espèces
destinées à la conservation avec intervention au niveau de la
gestion ;
V Les paysages terrestres ou marins protégés
destinés à la conservation des paysages terrestres ou marins et
aux loisirs ;
VI Les aires protégées avec gestion des ressources
destinées à l'utilisation durable des écosystèmes
naturels.
A titre d'exemple, cette catégorisation a permis de
comprendre que les parcs nationaux constituent des aires
protégées correspondant à un type de gestion particulier,
ce qui restait quelquefois confus dans la littérature, comme l'illustre
la définition de Fennell (2003) : « On entend par le terme de
parc ou d'aire protégée un espace public géré
à des fins de protection, de loisir ou de tourisme par une institution
publique. »
D'autre part, il existe, au niveau international, des cadres
contraignants ou non, rattachés à des dénominations
(Tableau 2), dans lesquels les Etats acceptent par le biais du texte
international fondateur, de prendre des responsabilités vis-à-vis
de la protection des ces zones naturelles sans préjudice sur les droits
de souveraineté de l'Etat (Aubertin et Rodary, 2008). On peut ainsi
citer les sites RAMSAR, les réserves de biosphère ou les sites du
patrimoine mondial de l'UNESCO les parcs marins protégés, les
aires protégées transfrontalières ou pour la paix etc,
dont les objectifs respectifs visent la conservation avec chacun des
obligations spécifiques contraignantes ou non.
Cependant, plusieurs critiques relèvent
l'inadéquation de la catégorisation de l'UICN à
l'évolution du concept d'aires protégées. D'après
Bigombe et Nkey (s.d), ces catégories font abstraction des droits des
populations locales et autochtones, libellé ainsi dans les conclusions
du congrès des parcs tenu à Durban en 2003 :
« ... faire en sorte que les populations autochtones
et mobiles, les communautés locales, les femmes et les jeunes
participent pleinement à l'établissement et à la gestion
des aires protégées, et que des mécanismes soient mis en
place pour garantir le partage équitable des avantages que procurent les
aires protégées... » (Durban, 2003 p.234).
Toutes ces évolutions du concept d'aires
protégées ont bien entendu aussi des répercutions sur la
gestion de ces sites et sur les différentes approches mises en oeuvre
pour une conservation plus efficace. Thomas et Middleton (2011)
présentent un aperçu synthétique
des principaux changements relatifs à la notion d'aires
protégées qui sont intervenus au fil des temps (Tableau 3).
Sujet
|
Avant les aires
protégées étaient .....
|
Aujourd'hui les aires protégées
sont ....
|
Objectifs
|
Mises de côté pour la
conservation
Créées surtout pour la
protection de la faune et des paysages spectaculaires
Gérées surtout pour les
visiteurs et les touristes
Valorisées comme nature
sauvage
Affaires de protection
|
Aussi gérées avec des objectifs
sociaux et économiques que l'on retrouve dans les plans
de gestion
Souvent créées pour des motifs
scientifiques, économiques et culturels
Gérées en tenant davantage compte des populations locales
Appréciées pour l'importance
culturelle de la dite << nature >>
Aussi question de restauration et de réhabilitation
|
Gouvernance
|
Gérées par le gouvernement central
|
Gérées par de nombreux partenaires, très
souvent des ONGs internationales et impliquent toute une gamme des parties
prenantes
|
Populations locales
|
Planifiées et gérées contre les gens
Gérées sans égards pour les opinions
locales
|
Gérées avec, pour et, dans certains cas, par les
populations locales
Gérées pour répondre aux besoins des
populations locales
|
Contexte plus large
|
Développées séparément
Gérées comme des îlots
|
Planifiées dans le cadre de systèmes nationaux,
régionaux et internationaux.
Développées en << réseaux >>
d'aires protégées,
Introduction de la notion de paysage
|
Perceptions
|
Vues d'abord comme des biens nationaux
Vues seulement comme des préoccupations nationales
|
Vues aussi comme des biens
communautaires
Vues aussi comme des préoccupations internationales
|
Techniques de gestion
|
Gérées de façon réactive et à
court
Terme
Gérées de façon
technocratique
|
Gérées de façon adaptative dans une
perspective de long terme
Gérées avec une considération
politique
|
Sujet
|
Avant les aires
protégées étaient .....
|
Aujourd'hui les aires protégées
sont ....
|
Finances
|
Payées par le contribuable
|
Payées par de nombreuses sources et à travers des
mécanismes innovants
|
Compétences de gestion
|
Gérées par des scientifiques et des
experts en ressources
naturelles
|
Gérées par des personnes aux
compétences multiples
|
Tableau 3: Evolution du concept « aires
protégées » (Adapté de Thomas et Middleton,
2011)
Plusieurs approches ont été
expérimentées dans le monde en général pour
atteindre les objectifs liés à la nouvelle conception des aires
protégées, parmi lesquelles l'approche paysage. Celle-ci
reconnaît l'importance de considérer les aires
protégées comme des zones centrales pour la conservation de la
biodiversité dans un contexte plus large et complexe d'utilisation des
terres et insiste sur leur rôle critique pour maintenir le fonctionnement
des systèmes écologiques à cette échelle et ainsi
concilier conservation et développement (De Wasseige et al.,
2012). Dans le bassin du Congo, cette approche a
été mise en place par le partenariat pour les forêts du
bassin du Congo (PFBC), plate forme de concertation, qui regroupe les 10 pays
membres de la COMIFAC, les pays donateurs, des organisations internationales,
des ONGs, des représentants des institutions de recherche et du secteur
privé actifs dans cette région. A ce jour, 12 paysages
prioritaires sont actuellement identifiés dans cette sous région
parmi lesquels le TNS, dont les objectifs de gestion sont définis dans
les plans de gestion des trois parcs concernés.
1.2 Le plan de gestion : un outil essentiel pour la
conservation et le développement des aires protégées
Toutes les études relatives aux aires
protégées en Afrique, que nous avons parcourues, identifient leur
gestion comme un problème fondamental pour l'efficacité de ces
sites. Pour certaines, elle n'est pas faite sur la base d'une planification et
pour d'autres, lorsque c'est le cas, la mise en oeuvre de cette dernière
n'est pas effective ou demeure partielle (UICN, 2010 ; Triplet, 2009).
Pourtant, depuis le 20e siècle, la planification de la
gestion des aires protégées s'est avérée être
un outil efficace pour guider les gestionnaires et les autres parties
intéressées, sur la façon dont une aire
protégée donnée doit être gérée
aujourd'hui et à l'avenir. Ce processus peut être consolidé
dans un document appelé plan de gestion qui est « un document
qui établit l'approche de la gestion et ses objectifs et qui comprend
aussi un cadre pour
prendre des décisions, à appliquer dans
l'aire protégée pendant une période donnée
» (Thomas et Middleton, 2011). Ce dernier peut être
décliné dans plusieurs autres plans tels que le plan
opérationnel, le plan de zonage, le plan d'affaires, le plan de
développement etc. La formulation et la mise en oeuvre des plans de
gestion devraient contribuer à la conservation de la diversité
biologique, à l'application des principes de gestion
intégrée, à la participation des populations à la
gestion des ressources et à la mobilisation d'appuis institutionnels
(Triplet 2009), ceci dans le respect des cadres légaux qui
régissent les sites concernés. Ce document pourrait en outre
être utilisé comme outil de mobilisation de fonds pour couvrir les
frais de gestion des aires protégées, ceci en raison de leur
contenu exhaustif concernant la vision, les objectifs à atteindre et les
activités à mener sur le site auxquelles les partenaires
financiers ne sont généralement pas insensibles.
En raison de la complexité croissante de la gestion des
aires protégées au fil des années et de sa longue
expérience mondialement reconnue dans le domaine, l'UICN a
proposé des lignes directrices pour la planification de la gestion des
aires protégées. Dans cet ouvrage, une bonne planification de la
gestion devrait remplir les conditions suivantes :
· Etre un Processus continu qui va
au-delà de l'élaboration du plan de gestion et même de sa
durée.
· Etre orientée vers l'avenir, en
tenant compte des enchaînements de cause à effet susceptibles de
résulter des décisions de l'instant présent.
· Avoir des mécanismes pour faire
face aux menaces et saisir les opportunités, résoudre les
problèmes et favoriser les discussions entre les parties
impliquées.
· Etre systématique, selon une
séquence déterminée au préalable.
· Contenir des jugements de valeurs,
centrée sur une analyse objective de l'état
des ressources
naturelles mais aussi sur les populations et sur leurs opinions.
· Avoir une vue holistique, prenant en
compte une très large gamme de questions, de points de vue et
d'opinions.
· Etre continu ; en s'ajustant à
des conditions et à des buts changeants. (Thomas et Middleton, 2011).
1.3 La gestion participative et la « bonne »
gouvernance des aires protégées : un chemin incontournable ?
Comme le développement durable, la notion de gestion
participative a été entérinée au sommet de la terre
de Rio en 1992. Triplet (2009), la définit comme étant
« une cogestion, une gestion conjointe ou mixte,
représentant une forme de partenariat par lequel toutes les parties
prenantes intéressées s'accordent pour partager les fonctions de
gestion et les droits et responsabilités sur une portion de territoire
ou une gamme de ressources. »
La gestion participative implique la prise en compte des
droits des communautés dans la gestion du milieu naturel. Pour Aubertin
et Rodary (2008) cette participation revêt deux volets principaux. Le
volet politique, qui se manifeste par la décentralisation de la gestion
et le volet économique qui consiste à développer l'emploi
local et à redistribuer équitablement les avantages et les
revenus tirés des ressources naturelles. Pour pouvoir assumer cette
fonction, les parties prenantes doivent d'une part être conscientes de
leur rôle dans la gestion de l'aire protégée et avoir des
connaissances leur permettant d'y contribuer, mais d'autre part, la mise en
place d'un cadre politique favorable à une gestion multi acteurs
constitue un préalable. Pour Nguinguiri (2004), ce préalable
constitue certes un pas de plus dans le processus, mais ne saurait à lui
seul être un témoignage de gestion participative. Il
déplore en effet les pratiques de corruption et les individualismes
récurrents dans la gestion des aires protégées du bassin
du Congo, qui font des acteurs locaux impliqués dans le processus des
égoïstes qui servent uniquement leurs intérêts
propres. Ces attitudes sont selon lui, partiellement imputables à la
pauvreté qui n'épargne ni les personnes sensées
représenter les intérêts des populations, ni le personnel
de l'Etat dont les salaires sont généralement peu
élevés. La clé de la gestion participative réside
donc dans l'environnement politique, administratif et légal qui facilite
ou entrave la gestion de l'aire protégée, en d'autres mots dans
la gouvernance. Une « bonne » gouvernance d'une aire
protégée selon les critères véhiculés au
niveau international, pourrait se définir selon les 4 principes suivants
(Nguinguiri, 2004) :
- « Une politique de gestion de proximité qui
insiste sur la décentralisation et oriente la mise en oeuvre de la
gouvernance des aires protégées. ... Un plan d'aménagement
est élaboré et mis en exécution.
- Une autorité locale chargée de
gérer l'aire protégée dans laquelle chaque partie prenante
se reconnaît, veille au respect du cadre légal. Elle est
représentative de tous les groupes d'intérêt. ...
- La responsabilisation de toutes les parties prenantes
est effective. Celles ci participent à l'émergence d'une forme de
citoyenneté locale ... Les populations locales et les autres
groupes d'utilisateurs des ressources naturelles
participent à la prise de décisions et à la
répartition des coûts et des bénéfices de la
conservation.
- Toutes les parties prenantes ont accès à
l'information disponible. Les lois sont vulgarisées, les principaux
résultats attendus du plan d'aménagement sont connus, les parties
prenantes savent oil elles vont, comment elles vont procéder et quels
résultats ont été déjà obtenus. En
définitive, la transparence est totale et permet l'émergence de
contrepoids au pouvoir dévolu à l'autorité chargée
de gérer l'aire protégée.
La gouvernance de l'aire protégée ou <<
bonne >> gouvernance ainsi définie englobe la notion de gestion
participative et s'impose comme chemin incontournable dans la quête d'un
développement durable.
2 Le développement durable: un concept
multidimensionnel
2.1 Définition et dimensions du développement
durable
Le développement durable, traduction du terme anglais
<< sustainable development >> a fait son entrée sur
l'échiquier politique mondial avec le Sommet de la Terre des Nations
Unies tenu à Rio en 1992 (Tsayem, 2010). Ce sommet a fait suite à
la publication du Rapport de la Commission Mondiale sur l'Environnement et le
Développement connu sous le nom Rapport Brundtland en 1987. Dans ce
rapport, le développement durable est défini comme
<< un développement qui répond aux
besoins des générations présentes sans compromettre la
capacité des générations futures de répondre aux
leurs : écologiquement durable, économiquement viable et
socialement équitable>> (Stevens, 2006).
Deux idées maîtresses se dégagent de
cette définition. La première traduit l'expression des besoins,
notamment ceux des démunis, à qui il convient d'accorder une
priorité. La seconde relève les limitations, l'obligation morale
qu'ont les générations actuelles, de laisser aux
générations futures des ressources suffisantes pour que celles-ci
puissent à leur tour répondre à leurs besoins. Le
développement durable, ainsi défini permet de sortir
définitivement du concept du développement longtemps lié
à la croissance économique pour passer à celui d'un
processus qualitatif qui crée plus d'interdépendance entre les
secteurs écologique, économique et social. Ce qui n'est toujours
pas évident, vingt ans après l'officialisation de ce concept
comme le confirment les propos du Directeur du WWF, au sortir du sommet de RIO
+20 :
« ... l'urgence d'agir n'a cependant pas
changé. La bonne nouvelle est que le développement durable est
une plante qui a pris racine et qui grandira en dépit du faible
leadership politique » (Jim Leape, Directeur général
WWF).
2.2 Enjeux du développement durable
Les enjeux du développement durable sont multiples et
sont subdivisés en trois catégories, selon la définition
du rapport Brundtland: environnementale, économique et sociale. A ces
trois piliers, s'ajoute un enjeu transversal, indispensable à la
définition et à la mise en oeuvre de politiques et d'actions
relatives au développement durable : la gouvernance. Cette notion dont
nous avons démontré l'importance et le lien avec la gestion
participative (section 2.1.3), vise « un développement
économique, social et institutionnel durable, en maintenant un
équilibre entre l'Etat, la société civile et le
marché économique» (Brodhag et al., 2004).
2.2.1 Sur le plan environnemental
Selon des données publiées par la CDB, lors de
la dernière célébration de l'année internationale
des forêts en 2010, les cinq principales menaces identifiées sur
la biodiversité sont: la perte et la fragmentation des habitats, les
changements climatiques, la pollution, les espèces exotiques
envahissantes et la surexploitation (CDB, 2010). En effet, le déclin des
espèces connues s'est encore aggravé entre 2005 et 2008 ; 11 %
des espaces naturels existants en 2000 auront disparu avant 2050 si des mesures
ne sont pas prises pour renverser cette tendance et 40 % des sols actuellement
exploités extensivement seront convertis à l'agriculture
intensive si rien n'est fait (Huart, 2011).
Par ailleurs, le niveau de pollution de gaz à effet de
serres, dont 80% des émissions sont imputables aux pays
industrialisés, est la cause du réchauffement de la terre. Les
conséquences d'une augmentation moyenne de 2 °C (prévision
basse) à échéance de 2100 seraient considérables :
inondations, désertification, dissémination des maladies,
disparitions d'espèces animales. Le protocole de Kyoto sur la
réduction des gaz à effet de serre est une des mesures prises
pour lutter contre le phénomène mais sa mise en oeuvre demeure
difficile. D'autre part, la décision prise à la conférence
de Copenhague en 2009 de fournir immédiatement des mesures incitatives
pour l'absorption des gaz à effets de serres à travers le
mécanisme REDD+ n'a jusque là pas connue d'avancées
significatives (De Wasseige, 2012). Ce mécanisme devait en quelque sorte
servir de mesure compensatoire aux efforts des pays dont les actions favorisent
la préservation des écosystèmes forestiers, ceux du bassin
du Congo en font partie.
Toutes ces révélations devraient interpeller
les Etats et les différents acteurs de la gestion des aires
protégées, à unir leur effort pour une conservation
efficace et durable. Lutter contre la déforestation et l'exploitation
illégales des ressources forestières (bois, plantes et animaux)
dont l'humanité a besoin pour sa survie, constitue un enjeu majeur pour
la lutte contre le réchauffement climatique et l'avenir de la
planète. Toutefois, l'exploitation de ces ressources naturelles
constitue un élément essentiel dans le développement d'un
pays ; En effet, nul ne peut guère contester le fait que le
développement industriel des pays du Nord, depuis la révolution
industrielle jusqu'à nos jours, a en grande partie reposé sur
l'exploitation des ressources naturelles. On comprend donc aisément, que
bien que les avantages de la conservation soient reconnus de tous, le sujet
reste sensible pour les pays pauvres du Sud pour lesquels l'inexploitation des
ressources naturelles telles que le bois, les mines, constituent un manque
à gagner important sur le plan économique.
2.2.2 Sur le plan social
Le principe 1 de la Déclaration de Rio, de 1992
stipule que « Les êtres humains sont au centre des
préoccupations relatives au développement durable ».
Dans le domaine social et au niveau mondial, le développement durable
est une notion qui recouvre des problèmes de développement,
c'est-à-dire, d'après Brodhag et al. (2004), un
processus conduisant à l'amélioration du bien être des
humains : lutte contre la faim, accès à l'eau, santé,
éducation, conditions de travail etc. Le diagnostic sur le
développement humain, qu'établit chaque année le PNUD,
montre que la pauvreté a empiré dans un monde globalement plus
riche : Les deux cents personnes les plus riches ont un revenu de 500 dollars
US par seconde, quand 1,3 milliard d'individus vivent avec moins d'un dollar
par jour (PNUD, 1999). Indigence, dignité bafouée,
insécurités multiples, absence de maîtrise de son
présent, et de fait absence d'avenir : telle est la situation d'une
proportion considérable de l'humanité. A ces problèmes
s'ajoutent ceux de l'équité sociale, notamment à travers
la discrimination de certains groupes sociaux tels que les femmes, et les
populations autochtones, communément appelés pygmées, que
nous qualifierons dans le cadre de ce travail de groupe marginalisé.
D'autre part, on observe des problèmes d'accès
et d'usage aux ressources naturelles, pouvant aller jusqu'à des guerres,
comme l'a rappelé celle du Golfe. Pour certains auteurs, la croissance
démographique serait responsable de ces conflits (Huart, 2011), mais la
mise en oeuvre d'une bonne gouvernance et la définition d'un cadre
juridique régulant les questions d'accès et d'usage et
prévoyant des mesures compensatoires en cas d'expropriation des
populations et réglant les questions d'accès et de partage des
avantages issus de la
conservation contribueraient sans doute à
améliorer la situation (Nguinguiri, 2004 ; Dudley, 2008). La restriction
des droits d'accès et d'usage sur les espaces protégés,
aux populations locales qui dépendent à 80% de la forêt, ne
devrait pas être envisagée sans que des mesures alternatives ou
compensatoires ne soient prises.
2.2.3 Sur le plan économique
Sur un plan économique, le développement
durable concerne les conditions de croissance et les échanges. Il vise
une meilleure répartition des richesses, une croissance
économique qui ne se fasse pas au détriment de l'environnement.
Au niveau international, ce volet pose évidemment la question de la
répartition des richesses entre les pays du Nord et ceux du Sud. Les
premiers bénéficient des biens générés par
la conservation des pays du Sud, notamment à travers la fonction de
séquestration de carbone de leurs écosystèmes tandis que
les seconds subissent des coûts énormes de gestion des aires
protégées et des coûts d'opportunité dus à la
non-exploitation du bois ou à l'absence d'agriculture.
Selon le PNUD (2011), les pays en développement ne
devraient pas suivre le chemin des pays industrialisés. Ils pourraient
envisager leur développement économique en privilégiant
«... les investissements améliorant l'équité - en
matière d'accès aux énergies renouvelables, à
l'eau, à l'assainissement et aux soins de santé reproductive
... ». Le développement de l'écotourisme pourrait jouer
un rôle important dans cette dynamique.
Dans le contexte des aires protégées, la valeur
économique d'un écosystème englobe tous les avantages
économiques qu'un actif naturel procure à la communauté
humaine (Triplet, 2009). Pour assurer des bénéfices sur le plan
économique, il faudrait veiller à ce que les
bénéfices pouvant être tirés de
l'écosystème en l'absence de conservation ne soient pas
supérieurs à ceux de l'écosystème en
présence d'aires protégées. Toutefois, il ne s'agit pas
uniquement de considérer les valeurs d'usage direct, telles que les
bénéfices générés par l'écotourisme
ou par la chasse, la pêche, l'exploitation du bois en l'absence de
conservation, mais aussi de considérer les valeurs d'usage indirect
telles que la séquestration du carbone, le maintien des ressources
hydriques et les valeurs d'option liées à la valeur
économique des ressources génétiques qui prennent de plus
en plus d'importance, notamment depuis l'adoption du protocole de Nagoya en
2010 qui prône le partage équitable des avantages issus de
l'exploitation des ressources génétiques.
Croissance économique
Gouvernance
Bien être social
Protection de l'environnement
Figure 6: Pyramide du
développement durable (Ejigu, 2011)
Force est de constater qu'il est difficile de dissocier les
volets économique, social et environnemental du développement
durable en raison de leurs interconnections et interactions (figure 6), que le
mode de gouvernance a le devoir d'intégrer de façon
équilibrée. D'autre part, le développement durable
apparaît comme un processus continu, illimité qui doit s'adapter
au fil des temps au contexte et aux réalités de
l'environnement.
Dès lors, l'un des défis de l'évaluation
du développement durable et par conséquent de notre travail est
de mettre en place un cadre conceptuel pour mesurer le développement
durable.
2.3 Comment mesurer le développement durable ?
La mesure du développement durable nécessite au
préalable la définition d'indicateurs. Un indicateur du
développement durable « montre de manière
intégrée l'état du bien être économique,
social, environnemental et les changements intervenus dans une région,
une communauté...» (Ejigu, 2011, p. 19).
Pour faciliter la mesure du développement durable,
Ejigu (2011) a soumis à la Commission Economique pour l'Afrique un cadre
d' indicateurs de développement durable spécifiques à ce
continent, qu'elle a classé selon les thèmes suivants :
Transformation économique et macroéconomie, Pauvreté,
Gouvernance, Alimentation et agriculture, Santé et nutrition,
Equité sociale (femmes, groupes vulnérables), Education,
formation et culture, Démographie, Terres, Forêts, Eau douce,
Biodiversité, Energie, Risques anthropiques, changement et
variabilité climatiques, infrastructures, science et technologie,
Océans, mers et zones côtières, modes de consommation et de
productions durables, Paix et sécurité,
Partenariat mondial pour le développement ; Ces
thématiques font référence à des engagements
nationaux, régionaux et mondiaux et font dans certains cas partie des
thèmes de la Commission des Nations unies pour le développement
durable (CNUDD), dont le mandat est d'assurer le suivi efficace de la
conférence des Nations unies pour l'environnement et le
développement.
Au regard des problèmes récurrents auxquels
fait face la gestion des aires protégées dans le bassin du Congo,
parmi lesquels une faible implication des parties prenantes, pressions sur les
ressources du fait de la pauvreté des populations locales, braconnage,
discrimination de certains groupes sociaux, opacité dans la gestion des
ressources (Agnangoye (2009) ; UICN (2010)) , nous retiendrons 4 des
thématiques proposées pour notre étude : la gouvernance,
la pauvreté, la biodiversité et l'équité sociale.
Pour évaluer la contribution de la gestion du TNS au
développement durable, nous mesurerons la contribution de cette
dernière à la conservation de la biodiversité, à la
réduction de la pauvreté, à l'équité
sociale, ceci à travers une bonne gouvernance.
|
|
Piliers
du développement durable
|
Engagements nationaux, régionaux
et mondiaux
|
Thème de la CNUDD?
|
Thèmes
|
Sous thèmes
|
CE1
|
BS 2
|
PE 3
|
|
· Accès à l'emploi
· Amélioration des revenus
· Croissance économique/développement
local
· Accès aux services de base : eau, santé,
éducation
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
OMD, NEPAD
|
Oui
|
Biodiversité
|
· Efficacité des mesures de conservation
· Structure fonctionnelle de lutte anti braconnage
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Convention sur la diversité biologique,
Convention africaine sur la nature et les ressources
naturelles, AEO4, NEPAD, convention des nations unis sur la lutte
contre la désertification, IPF5
|
Oui
|
Equité sociale (femmes,
pygmées)
|
· Accès équitable à l'emploi
· Partage équitable des avantages
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Plate-forme de Beijing, Chartes de la femme et de l'enfant de
l'UA
|
Non
|
Gouvernance
|
· Respect de la loi/règlementation
· Transparence dans la gestion
· Participation des différents acteurs
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
MAEP6 , NEPAD, OMD
|
Oui
|
|
Tableau 4: Ancrage institutionnel des
thématiques retenues pour évaluer la contribution de la gestion
du TNS au développement durable (adapté de
Ejigu,
2011)
1 Croissance économique
2 Bien-être social
3 Protection de l'environnement
4 African economic outlook, perspectives pour le
développement économique africain
5 IGAD Partner Forum, Fourun des partenaires de
l'autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD)
6 Mécanisme africain d'évaluation par
les pairs
2.4 Le tourisme comme instrument de développement
durable dans les aires protégées
Depuis le début des années 1970, le tourisme
est l'une des activités économiques les plus importantes dans le
monde et croît progressivement. Selon l'Organisation Mondiale du
Tourisme, les séjours touristiques internationaux sont passés de
593 millions en 1996 à 694 millions en 2003 pour des recettes
évoluant de 423 en 1996 à 514 milliards de $US en 2003. La
croissance continuera dans les années à venir avec un pronostic
de 1 milliard de touristes transfrontaliers en 2010 et 1,6 milliards en 2020
(Laurent, 2010). D'autre part, le nombre de voyages touristiques
orientés vers la nature a augmenté de 34% entre 1970 et 1994,
selon Wilkie et Carpenter (1998), ce qui conforte la thèse selon
laquelle la croissance de l'industrie touristique est liée à
l'intérêt croissant de la demande pour les voyages dans les pays
riches en des ressources naturelles.
L'accroissement du tourisme de nature dont
l'écotourisme est une composante, a le potentiel d'apporter des revenus
directement aux pays en développement et en particulier aux aires
protégées. L'Afrique du Sud et le Rwanda couvrent 70% des
coûts de gestion de leurs aires protégées nationales
respectives grâce aux revenus générées par les parcs
et les réserves (Wilkie et Carpenter, 1998 ; GVTC, 2012).
L'UICN définit l'écotourisme comme étant
le fait de « voyager ou visiter des zones naturelles sans les
endommager, et avec l'objectif de profiter, apprécier et étudier
les attractions naturelles de ces dites régions, ainsi que telle ou
telle manifestations culturelles qu'il est possible d'y rencontrer, à
travers un processus qui promeut la conservation, n'ayant qu'un faible impact
sur les milieux environnementaux et culturels, et encourage un
développement socioéconomique actif qui soit
bénéfique aux populations locales ».
De part ses caractéristiques, les retombées
positives de l'écotourisme ne sauraient se limiter à une
considération monétaire des bénéfices. Elle se
rapproche des enjeux du développement durable sur le plan
économique décrits dans la section 2.2. Les retombées
écotouristiques doivent être évaluées en termes de
rentabilité financière, mais bien plus encore en termes d'impact
sur les revenus, l'activité et les conditions sociales des populations
locales (Wilkie et Carpenter ; 1998, Tardif, 2003). La contribution de
l'écotourisme au développement durable peut être
évaluée sur la base des impacts qu'il produit sur son
environnement aussi bien sur les plans écologiques, économiques,
que socio culturels (Tableau 5).
Sur le plan écologique
|
Avantages directs
|
Coûts directs
|
· Stimule la protection des aires
protégées
· Encourage la restauration et la conservation des
habitats modifiés
· Permet la participation active des
écotouristes à la mise en valeur
de l'habitat
|
· Risque de dépassement de la charge maximale de
l'environnement (rythme de croissance rapide, difficultés à
mesurer et contrôler les effets sur une longue période, croyance
que tout tourisme est perturbateur.)
|
Sur le plan économique
|
Avantages directs
|
Coûts directs
|
· Revenus directs des écotouristes
· Création d'emplois directs
· Stimulation de l'économie locale
· Développement d'activités
parallèles
|
· Coûts de démarrage
importants (infrastructures, ...)
· Dépenses permanentes (entretien, salaires du
personnel)
|
Sur le plan socio culturel
|
Avantages directs
|
Coûts directs
|
· Accessibilité à un large éventail
de la population
· Valorisation de la culture
· Favorise la sensibilisation
à l'environnement
|
· Intrusions dans les cultures locales
· Immigration de personnes à la recherche de
l'emploi
|
|
Tableau 5: Impacts potentiels de
l'écotourisme sur le développement durable (adapté
de
Tardif, 2003)
Chapitre 2 : La gestion du Tri-national de la Sangha
(TNS)
Avant d'aborder la question de la gestion du TNS, il convient de
présenter une image de ce paysage.
1 Aperçu général du TNS
Les enquêtes biologiques menées par deux ONG de
conservation, le WCS et le WWF vers la fin des années 1980 et le
début des années 1990 ont mis en exergue la forte richesse
biologique du paysage du Tri-National de la Sangha, région
menacée par l'exploitation incontrôlée du bois et les
activités de chasse illicite à des fins commerciales. Au cours de
cette même période, les deux ONG ont établi des projets de
terrain dans les différents sites.
Les gouvernements des pays concernés ont très
vite réalisé l'importance de la région de la Sangha au
niveau mondial et se sont engagés à y créer plusieurs
aires protégées. En 1990, le Parc National Dzanga-Ndoki et la
Réserve Spéciale Dzanga-Sangha en RCA sont classés et en
1993, le Parc National de Nouabale-Ndoki au Congo les a suivis. Au Cameroun, la
zone de Lobéké a été classée parc national
en 2001. Le fait que les trois zones de conservation soient contiguës et
partagent les mêmes types de végétation, et les mêmes
communautés locales - notamment, les peuples de la forêt qui ont
des cultures et traditions communes et sont confrontés à des
problèmes similaires - a fourni une excellente opportunité de
développer un programme transfrontalier de conservation.
Suite au sommet des Chefs d'Etats d'Afrique Centrale de 1999
à Yaoundé avec la naissance subséquente de la COMIFAC, le
Tri-National de la Sangha est devenu réalité dans le cadre d'un
accord de coopération entre les trois pays concernés (Cameroun,
RCA, Congo) signé le 07 décembre 2000 (TNS, 2008).
L'objet de l'accord est de coopérer afin de
gérer ensemble un complexe transfrontalier de zones de conservation
appelé Tri-National de la Sangha, en abrégé « TNS
». Plus spécifiquement les pays concernés s'engagent
à une gestion en partenariat des domaines suivants :
- Harmonisation des législations ;
- Lutte anti-braconnage ;
- Recherche scientifique ;
- Suivi-écologique ;
- Contrôle de l'exploitation des ressources ;
- Ecotourisme ;
- Appui institutionnel et renforcement des capacités
- Implication des communautés riveraines et des
opérateurs économiques ; - Financement des activités ;
- Partage des retombées ;
- Mise en place d'un système de communication
transfrontalière (FTNS, 2011).
Le TNS comporte une zone protégée principale
destinée à la conservation de la biodiversité. Les
activités humaines y sont soit interdites, soit contrôlées.
Il comporte également une zone périphérique à
usages multiples au sein de laquelle il est permis d'exploiter des ressources;
cette dernière doit faire l'objet d'une gestion durable des ressources
forestières et fauniques.
La zone de protection principale du TNS comprend les Parcs
nationaux de Lobéké (Cameroun), Dzanga-Ndoki (RCA) et
Nouabalé Ndoki (Congo). La zone périphérique contient des
forêts de production (concessions d'exploitation forestière
industrielle, forêts communales, forêts communautaires), des zones
de gestion de faune (concessions de chasse sportive, zones de chasse
communautaire), des zones d'agroforesterie ainsi que des zones d'habitation.
Au niveau de la gestion, les conservateurs des trois parcs
nationaux collaborent depuis plusieurs années à travers des
rencontres annuelles. Des accords additionnels ont été
élaborés en vue de la formalisation d'une stratégie
conjointe de lutte contre les activités de braconnage et pour la libre
circulation du personnel (TNS, 2010).
Le TNS est un modèle pionnier en matière
d'initiatives de conservation transfrontalières et de
développement d'une politique forestière dans le Bassin du
Congo.
1.1 Localisation géographique et description du
TNS
Le Paysage Tri-National de la Sangha est
géographiquement situé entre les latitudes 3°32'12»N et
0°40'29»N; et les longitudes 15°28'26»E et
17°34'8»E. Sa superficie totale (parcs nationaux et leurs zones
périphériques) s'élève à environ 44000
km2 et s'étend sur trois pays que sont le Cameroun, la
République centrafricaine et la République du Congo (figure 2).
La section congolaise du Paysage s'étend sur les départements
administratifs de Sangha et de Likouala. Elle couvre environ 21470
km2 et comprend sur 4268 km2, le Parc National de
Nouabalé-Ndoki (PNNN) et 5 unités forestières
d'aménagement (UFA) qui couvrent une superficie globale d'environ 17280
km2. Le PNNN touche à l'ouest le parc national de
Dzanga-Ndoki (1220 Km2) et la réserve
spéciale de Dzanga-Sangha (3359 Km2) qui constituent le
segment TNS de la République centrafricaine. La section camerounaise est
quant à elle, centrée sur le parc national de
Lobéké (2178 km2) entouré par 14 UFA couvrant
ensemble 9784 km2 (De Wasseige, et al., 2009).
Figure 7: Carte de localisation du TNS
(TNS, 2008)
Toutefois, le paysage TNS doit être perçu en
terme d'axes d'intervention et de collaboration qui à leur tour
définissent les limites géographiques à un moment
donné. Les frontières géographiques sont par
conséquent définies par les institutions (parties prenantes)
impliquées. Il s'agit d'un arrangement institutionnel flexible dans le
cadre duquel les gouvernements et un ensemble de parties prenantes
décident de collaborer et d'oeuvrer afin de développer une vision
cohérente pour le développement et la gestion du paysage. On
constatera par exemple que depuis 2000 les limites ont changé en RCA
avec la prise en compte dans le paysage de plusieurs unités
forestières au Nord de la réserve ou au Congo avec l'inclusion de
l'unité d'aménagement de la CIB à Pokola, quoique
n'étant pas situé en périphérie du parc Nouabale
Ndoki. Dans ce dernier cas de figure, l'importance industrielle de ce site dans
la région a un impact socio économique très significatif
sur le segment TNS Congo.
Dans ses limites actuelles, le TNS est logé dans quatre
préfectures ou départements :
· Le département de la Boumba et Ngoko (Cameroun)
avec pour chef lieu Yokadouma;
· Le département de la Sangha Mbaéré
(RCA) avec pour chef lieu Nola;
· Les départements de la Sangha et Likouala (Congo)
avec pour chef lieu Ouesso et Impfondo, respectivement.
Les trois centres administratifs situés à la
périphérie de l'espace sont Yokadouma, Nola et Ouesso. Impfondo
est situé en dehors des limites définies actuellement pour le
TNS.
Selon l'EDF (2006), l'occupation des sols est répartie
entre les parcs nationaux, les réserves et les concessions
forestières (figure 8).
Parcs nationaux Réserves
Concessions forestières
71
21
8
Figure 8: Pourcentage d'occupation des
terres du paysage TNS
Les mesures économiques incitatives
créées par les concessionnaires forestiers, l'installation de
sites industriels près des scieries et la mise sur pied d'un vaste
réseau routier ont entraîné une immigration massive des
populations dans la région. Le développement des infrastructures
et les mutations socio-économiques en cours se font à une vitesse
impressionnante. Près des deux-tiers de la population des villes
industrialisées sont des immigrants venus des zones situées
à l'extérieur du TNS (Noiraud, 2010).
1.2 Situation socio économique
L'économie du TNS est entièrement fondée
sur l'exploitation des ressources naturelles. Dans le secteur formel, il s'agit
de l'exploitation du bois et dans le secteur informel, de la viande de brousse,
du vin de palme, du poisson, des diamants, et d'autres PFNL. Au niveau local,
l'agriculture revêt une certaine importance au Cameroun. Il est difficile
de définir la façon dont cette économie extractive
influence la situation socioéconomique et les activités des
centres administratifs ou des villages riverains. Le constat qui est fait, est
celui d'une pauvreté ambiante. Certains villageois trouvent un emploi,
mais la plupart des emplois sont réservés aux travailleurs mieux
formés qui sont emmenés d'ailleurs.
Selon les résultats d'un recensement fait en 2006, la
population humaine est inégalement repartie avec un taux d'urbanisation
considérablement plus élevé que la moyenne nationale au
sein des pays du TNS (TNS, 2008). Les centres administratifs sont situés
juste sur la périphérie du TNS. Toutefois, les économies
de ces centres dépendent grandement de ce qui est produit sous forme de
nourriture, viande de brousse et autres PFNL, ainsi que des revenus
générés par les ressources forestières et fauniques
tirées dudit paysage (Tadjuidje, 2010).
|
Population bantous
|
Population pygmées
|
Population totale par pays
|
Pourcentage d'homme
|
Pourcentage de femme
|
Cameroun
|
63150
|
10500
|
73650
|
49
|
51
|
Congo
|
54950
|
5300
|
60250
|
49
|
51
|
RCA
|
53250
|
4150
|
57400
|
49
|
51
|
Total
|
171350
|
19950
|
191300
|
|
|
|
Figure 9 : Répartition de la
population du TNS dans les différents segments (TNS, 2008)
L'économie basée sur l'extraction des ressources
forestières connaît de toute évidence des fluctuations
considérables. A la fin des années 1990, Yokadouma, point central
de
l'exploitation (incontrôlée) de bois,
était une ville en plein essor (TNS, 2008). Selon la même source,
la crise du marché du bois survenue au cours des dernières
années a causé la fermeture de plusieurs scieries et ainsi
contribué de façon indirecte à la dégradation des
services sociaux (santé, éducation), dont l'état
n'était déjà pas satisfaisant
Les sociétés forestières jouent un grand
rôle dans ce paysage (Figure 10). En effet, les villes d'exploitation
industrielle de bois apparaissent dès lors dans ce paysage comme des
îlots autonomes où le concessionnaire fournit infrastructures et
services sociaux à ses propres ouvriers et à leurs familles.
Figure 10: Carte de localisation des
concessions d'exploitation forestières dans le TNS
(JMN,
2010)
En effet, la population de celles-ci a doublé au cours
des 10 dernières années et continue de s'accroître, quoique
à un niveau réduit (Tadjuidje et al, 2011). La
création d'un ensemble de petits camps industriels continue surtout au
Nord Congo. Selon la politique forestière actuellement en vigueur au
Congo, des scieries doivent être construites dans chaque concession.
Même si la création d'opportunités d'emploi au niveau local
est parfois présentée comme le principe phare à la base de
la construction des scieries dans chaque concession, dans la
réalité, près des deux-tiers des travailleurs des villes
d'exploitation forestières sont des immigrants venus des régions
situées en dehors du voisinage immédiat.
Lorsqu'on considère la proportion des pygmées
vivant dans les segments nationaux du TNS (figure 9), on peut dire que ce
complexe dispose d'une forte population autochtone. Ces populations ne sont pas
sédentaires et exploitent les ressources forestières et fauniques
de façon artisanale ou rudimentaire dans le cadre d'une vie semi-nomade
largement dépendante de la disponibilité de ces ressources.
Différents groupes de Pygmées sont présents au sein du
TNS, il s'agit des «Baka» au Sud-est Cameroun, des «BaAka»
ou « Bayaka » au Sud de la RCA et des
«Mbenzélé» au Nord du Congo. Dans le cadre de la
présente étude, le terme général «
pygmée » est communément utilisé pour désigner
les différents groupes ethniques « semi-nomades » de la
forêt. Ils constituent la clé de toute stratégie de
conservation, d'utilisation durable des ressources dans le TNS et même un
facteur déterminant dans la certification des activités
d'aménagement de la forêt. Mais en dépit des efforts
amorcés dans le sens de la prise en compte de leurs
intérêts, compte tenu du fait qu'ils sont « difficiles
à saisir », une question importante demeure: comment les impliquer,
les respecter, leur donner parole (une voix) et les intégrer dans les
actions de développement.
|
Photo 1 et 2 : Moungoulou7
; Bayaka pendant une danse culturelle à Bayanga
Clichés: Danièle
Fouth, juin 2012 et J. M. Noiraud 2010
|
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7 Case de pygmées
Concernant l'éducation, le système scolaire
dans le TNS reste faible. Il fait face à un manque chronique
d'enseignants et de matériel didactique. En RCA par exemple, le nombre
d'analphabètes est estimé à 28% et celui des personnes
ayant arrêté les études après le cycle primaire
à 41%. Ceci en raison de l'enclavement de la zone, des conditions de vie
difficiles, de la pauvreté et des habitudes culturelles. Les
fonctionnaires affectés dans cette zone, ne regagnent simplement pas
leurs postes de travail pour les raisons ci-dessus évoquées. La
fréquentation des écoles par les enfants des populations
semi-nomades reste très faible. Des mesures pour remédier
à cette situation sont prévues dans les plans
d'aménagement des différents parcs, notamment à travers
par exemple la vulgarisation d'un modèle de maîtres parents pris
en charge par la commune ou par les projets de conservation. Dans le segment
TNS Cameroun, l'état prend en charge 54% du personnel enseignant
fonctionnaire ou contractuel d'administration. 40% des enseignants sont pris en
charge par la commune dans les établissements publics. Les 6% restant
travaillent pour le compte des établissements missionnaires
créés dans la localité pour l'éducation des jeunes
enfants Baka. Le système et le programme scolaire sont différents
du programme officiel appliqué au niveau national. Le système est
basé sur ORA (Observer-Réfléchir-Agir) dans des centres
dits centre d'éducation de base (CEB) (Tadjuidje et al,
2011).
En dehors des populations locales, plusieurs acteurs sont
présents dans le TNS. On peut citer les administrations nationales
(déconcentrées et décentralisées), les partenaires
au développement (partenaires techniques, partenaires financiers, ONG de
conservation, instituts de recherche), le secteur privé
(sociétés d'exploitations forestières, d'exploitations
minières, de chasse, de tourisme), et d'autres formes de groupement
(associations, églises, etc.).
2 Mode de gestion du TNS
2.1 Les organes du TNS
Les organes de fonctionnement du TNS sont
spécifiés dans l'accord de coopération entre les trois
pays concernés. Ainsi, le TNS en compte 4 :
- Un comité Tri-national de supervision et d'arbitrage
(CTSA) composé des Ministres en charge de la faune et des forêts
des Etats parties. Ce comité est l'organe suprême de
décision du TNS ; La première rencontre de ses membres depuis la
création du TNS, a eu lieu en novembre 2010 à Kinshasa, en marge
du conseil des ministres de la COMIFAC;
- Un comité scientifique Tri-national (CST), organe
consultatif dont la composition n'est pas fixée par l'accord ; La mise
en place de ce dernier n'est pas encore effective,
toutefois, les rencontres annuelles du Groupe Sangha depuis
2006 permettent d'avoir un cadre multi acteurs de réflexions
scientifiques sur le TNS. Le Groupe Sangha est une coalition d'experts en
conservation-développement qui a pour triple objectifs d'appliquer la
science pour améliorer l'impact des programmes de conservation et de
développement dans le bassin du Congo ; d'orienter les interventions du
programme de UICN et les autres partenaires impliqués dans le programmes
et afin de renforcer les bases scientifiques des activités de
conservation/développement dans les trois secteurs du TNS. La
dernière en date qui est la 8ème de la série, s'est tenue
du 20 au 25 septembre 2011 à Djembe au Cameroun. Le groupe a
été sollicité par le CTSA pour contribuer à la mise
en place du CST.
- Un comité Tri-national de suivi (CTS), qui assure le
suivi de la mise en oeuvre des décisions du CTSA. Il est composé
des préfets, des procureurs auprès des tribunaux, des
responsables des forces de maintien de l'ordre des départements
concernés, des représentants des ministères en charge des
forêts et faune des trois pays, des représentants des bailleurs de
fonds, des conservateurs des aires protégées du TNS, des
responsables des projets de conservation présents dans le TNS et de tout
autre expert désigné par les Etats;
- Un comité Tri-national de planification et
d'exécution (CTPE) chargé de planifier et d'exécuter
à la base les activités du TNS. Il est composé
principalement des conservateurs et des responsables des projets de
conservation ou de gestion durable des ressources naturelles présents
dans la zone de protection ou dans la zone périphérique. Ce
dernier, qui se réunit régulièrement, a tenu sa
dernière réunion en mars 2012 à Mambelé, au
Cameroun.
Malgré la tenue depuis lors d'une seule rencontre du
CTSA, certaines avancées sont perceptibles au niveau institutionnel. On
note en effet la signature des protocoles d'accord sur la lutte anti-braconnage
et sur la libre circulation du personnel TNS, dont la mise en oeuvre est
effective, même si des améliorations doivent encore être
faites pour une performance réelle de ceux-ci. Concernant la lutte anti
braconnage, l'accord instituant une brigade tri nationale date de 2010 et
l'inauguration de cette dernière située à Nyangouté
(secteur sud parc National Dzanga Ndoki) a suivi en 2011. Au départ,
seuls les écogardes centrafricains avaient regagné cette brigade,
l'équipe camerounaise les a rejoints au mois de juin 2012. Les
écogardes congolais devraient suivre d'ici la fin de l'année
2012. Leur champ d'intervention s'étend le long de la Sangha et
jusqu'à 5 km à l'intérieur. La présence de cette
brigade devrait résoudre le problème posé par la faible
harmonisation des lois. Le chef de brigade (poste rotatif tous les 3 ans)
prête serment dans les trois pays et il est prévu que la loi
appliquée en cas d'arrestation d'un braconnier soit celle du pays dans
lequel l'infraction a été commise. Depuis 2011, le chef de
brigade est centrafricain et n'a pas encore prêté serment dans les
deux autres pays.
Outre la mise en place des organes, un plan d'affectation des
terres du TNS a été élaboré en 2008 et fait partie
des principaux acquis de ce complexe. Ce document donne un état actuel
de l'occupation des sols dans les trois segments ainsi que des orientations
globales d'aménagement qui doivent être prises en compte dans les
différents plans de gestion des parcs. Les plans de gestion actuellement
en cours d'utilisation étaient prévus de 2005 à 2009 au
Cameroun et de 2003 à 2007 au Congo. Leurs processus de révision
respectifs sont amorcés depuis plusieurs mois. Ces documents devraient
être disponibles en début 2013 d'après les
prévisions. Seul le segment RCA dispose d'un plan d'aménagement
récent et en cours de validité, 2011-2015. Ces différents
processus en cours permettront d'établir une certaine harmonie entre les
périodes de validité des différents plans
d'aménagements d'une part, mais aussi entre ces plans et le plan
d'affectation des terres TNS d'autre part.
En dehors de ce cadre régional pour la gestion du TNS,
chaque Etat concerné dispose d'un organigramme national relatif à
son segment. Au Congo, le projet général est appelé Projet
Nouabalé-Ndoki. C'est un projet conjoint du Ministère du
Développement durable, de l'Economie forestière et de
l'Environnement et de l'ONG de conservation Wildlife Conservation Society
(WCS). Les attributions de ce projet sont de protéger les limites du PN
de Nouabalé-Ndoki quand elles jouxtent les concessions au Congo et
d'assurer une gestion effective de la faune à l'intérieur de la
concession, constituant une zone tampon sûre dans laquelle les plus
grands animaux (éléphants, bongos), qui ont les plus vastes
domaines vitaux, peuvent se déplacer à l'abri des chasseurs.
Au Cameroun, le projet général s'appelle Projet
Jengi. A l'origine, il était un projet conjoint du Ministère des
Forêts, du WWF et de la GTZ (devenue GIZ depuis le 1er janvier 2011).
Depuis le retrait de la GTZ en 2009, le WWF est le principal partenaire
impliqué dans le projet au côté du Ministère des
forêts et de la faune. L'objectif de ce projet est la gestion
participative de la conservation du parc. Les parties devant être
impliquées sont les parties prenantes locales, y compris le Gouvernement
lui-même, les villages, les opérateurs de safaris de chasse et les
concessions forestières.
En RCA, le projet global s'appelle Projet Dzanga-Sangha.
Comme au Cameroun, la GTZ était avec le WWF l'un des principaux
partenaires. Depuis son retrait, le projet est géré conjointement
par le Gouvernement centrafricain et le WWF. Comme les deux autres projets, il
fournit un support (financement, formations, infrastructures, conseils
techniques) à la maintenance de toutes les activités du parc
national. Le projet vise la collaboration entre les parties prenantes locales.
Son volet conservation assure le contrôle du braconnage et du trafic
de viande de brousse et d'ivoire entre différents
secteurs du parc et dans la Réserve Spéciale de Dzanga-Sangha.
Malgré ces avancées institutionnelles, beaucoup
reste à faire, notamment concernant le financement durable de ce
paysage. L'approche projet actuellement en cours dans les différents
parcs ne permet pas d'avoir une vision à long terme en raison des
problèmes de financement. D'autre part, les différents fonds
alloués par les partenaires sont plus orientés vers les
activités des parcs de leurs zones d'intervention respectives que sur
les activités transfrontalières. Cette situation a
été à l'origine de la recherche de mécanismes de
financement plus durables.
2.2 Le financement du TNS : le fonds fiduciaire comme
solution durable
La mise en place d'un fonds fiduciaire est basée sur
l'affectation d'un capital destiné à financer exclusivement un
objectif spécifique. Les principes essentiels de ce fonds sont la
création d'une structure juridique privée (trust-fund /
fondation), la gestion par un conseil d'administration mixte et
indépendant, une stratégie de mobilisation multiforme, une
structure financière sous forme de dotation investie sur les
marchés financiers internationaux sous la responsabilité d'un
gestionnaire de portefeuille professionnel. Le TNS représente la
première aire protégée en Afrique centrale, disposant d'un
fond fiduciaire (Fomete, 2012) : la Fondation pour le Tri-national de la Sangha
(FTNS). Cette dernière a été créé en 2007 et
a pour objectif d'assurer une source de financement prévisible et fiable
qui protège les trois parcs contre les fluctuations des cycles de
subvention des projets, qui sont souvent imprévisibles et sujets
à la « lassitude des donateurs ».
A terme, la Fondation veut créer un fonds 35 millions
d'euros selon les projections de 2006 qui sont en cours d'actualisation, ceci
avec un taux de rendement de +/- 4% / an soit environ 1.2 millions d'euros /
an. (Fomete, 2012). Au 01 janvier 2012, le niveau de capitalisation
était le suivant : 5 millions d'euros de la KfW dont 90% pour le guichet
PNL et 10% pour les activités transfrontalières, 6 millions
d'euros de KfW pour le guichet APDS (RCA), 6 millions d'euros de KfW pour le
guichet PNNN (Congo) et 3 millions d'euros de l'AFD dont le guichet n'est pas
spécifié. Des fonds additionnels sont en cours de capitalisation
et devraient être disponibles d'ici peu. Il s'agit de 4,2 millions
d'euros de la Regenwaldstiftung (Krombacher) pour le guichet APDS et de 3,5 M
Euros de la KfW pour PNNN (Congo).
Les objectifs de ce fonds sont :
· Couvrir les besoins financiers spécifiques
de chacun des trois parcs définis sur la base des plans de gestion, pour
des activités de conservation et de gestion durable des ressources
naturelles dans les zones périphériques, c'est-à-dire
notamment :
- La protection des parcs et des zones
périphériques ;
- La formation et le renforcement des capacités du
personnel et des acteurs concernés ; - La sensibilisation des
populations locales, des opérateurs économiques, des
autorités locales et des administrations ;
- Le développement et le fonctionnement des
mécanismes de collaboration venant en appui à une
coopération effective des acteurs ;
- Le suivi / évaluation (biologique et
socio-économique) et la recherche appliquée ;
- La promotion des activités génératrices
de revenus ou d'initiatives de financement durable au bénéfice
des parcs et / ou du TNS ;
· Appui à un certain nombre d'activités
transfrontalières bien définies liées à : - La
coordination des activités de surveillance ;
- les réunions transfrontalières de planification
et d'échanges d'informations ;
- Le développement de protocoles de gestion ou de
conservation, ainsi que de
politiques liées à la communication, à
l'application de la loi, la viande de brousse,
etc.
- La mise en place d'initiatives conjointes pour le suivi
écologique, les études, l'harmonisation des informations ; la
formation, et le développement du tourisme.
La structure de gestion de la fondation se limite à un
conseil d'administration, un bureau exécutif et un gestionnaire
d'investissement. Le conseil d'administration est constitué d'un
représentant de chaque gouvernement concerné (Cameroun, Congo,
RCA), 1 représentant de chaque donateur fondateur (KfW, AFD,
Regenwaldstiftung) et un représentant de chacune des deux ONG
internationales de conservation partenaires dans la région (WCS et WWF).
Le bureau exécutif basé à Yaoundé est responsable
de la mise en oeuvre des décisions du conseil des Ministres.
A ce jour, le fonctionnement quotidien de la fondation est
encore financé par les fonds de départ fournis par la KfW, et
d'importants fonds supplémentaires (plus d'un million d'euros) ont
été levés auprès des gouvernements allemand et
britannique et de l'Union européenne (via l'UNESCO) pour soutenir le
fonctionnement annuel sur place, qui sera géré par la FTNS.
Les fonds du gouvernement allemand servent, par exemple,
à améliorer des infrastructures vieillissantes qui sont vitales
pour attirer des touristes dans le TNS. D'autres fonds pour gérer les
trois sites et les zones tampons et pour la gestion de la faune dans les
concessions d'exploitation forestière et de chasse autour du paysage
proviennent de CARPE (composante d'USAID en Afrique centrale), de CAWHFI via
WCS, du Fish and Wildlife (Fonds pour les grands singes et les
éléphants), du BMZ, de particuliers, du WWF, une infime partie
des revenus touristiques, de l'OIBT, de l'AFD, de KfW, du brasseur Krombacher
Beer et d'autres donateurs. Les contributions des gouvernements varient d'un
pays à l'autre et peuvent difficilement servir de base de
planification.
3 Le Tourisme dans le TNS comme potentiel de
développement local
En ce qui concerne l'activité touristique, les trois
Parcs Nationaux (PN) sont dotés d'un fort potentiel à offrir aux
touristes intéressés par l'exploration des terres basses
tropicales de la forêt. Dzangha-Sangha dispose d'une clairière
forestière unique qui permet d'observer les éléphants tout
le long de l'année (Dzangha Baï). Par ailleurs, les groupes de
gorilles de basses plaines ont fini par prendre l'habitude de se laisser
observer par ceux qui visitent le PN. Le PN de Nouabale Ndoki a
récemment développé une infrastructure touristique
à Mbeli Baï, où les visiteurs peuvent observer les gorilles
et les autres animaux sauvages sur la saline. Lobéké dispose de
quelques infrastructures de base permettant de recevoir des visiteurs, à
la fois en dehors (un site de camping semi-permanent) et à
l'intérieur du parc (au belvédère). C'est la région
du TNS où le tourisme de chasse est le plus développé.
L'intérêt pour le type de tourisme qu'a à
offrir le TNS au niveau international est évident, mais plusieurs
problèmes en empêchent la réalisation. Il s'agit entre
autres principalement des problèmes logistiques et administratifs entre
les trois pays et entre les portes d'entrée internationales et
nationales. L'intégration sous régionale promise depuis de
nombreuses années, n'est malheureusement toujours pas une
réalité. Les questions de sécurité font
également obstacle aux compagnies internationales.
3.1 Le Tourisme de chasse à Lobeke
Le parc national Lobeke présente une énorme
richesse faunique, on y retrouve des grands, moyens et petits
mammifères. Outre les petits rongeurs, les chiroptères et les
insectivores le Parc National de Lobeke est peuplé par 45 autres
espèces de mammifères à savoir : 14 espèces de
primates, 13 espèces d'ongulés, 10 espèces de carnivores
parmi lesquels de grands mammifères menacés d'extinction comme le
gorille, l'éléphant, la
panthère, le buffle, le chimpanzé, le bongo (
Bamigbade. et Götz, 2006). Selon
la même source, le Parc National de Lobeke est aussi
caractérisé par une densité importante
d'éléphants et de gorilles, soit 6 éléphants au
km2, et 2,98 gorilles au km2. Le Parc National de Lobeke
est entouré de zones tampons périphériques. Ces zones
tampons comportent des concessions forestières, des zones de chasse
sportive et/ou des zones de chasse communautaire. La loi n° 94/01 du 20
janvier 1994 fixant le régime des forêts, de la faune et de la
pêche au Cameroun, ainsi que le décret n° 95/466/PM du 20
juillet 1995 fixant les modalités d'application du régime de la
faune, stipule en son article 24 que
« la chasse traditionnelle est libre sur toute
l'étendue du territoire, sauf dans les propriétés des
tiers, [ou] dans des aires protégées oil elle est soumise
à une réglementation particulière tenant compte du plan
d'aménagement ».
|
Photo 3. Gorille rencontré
sur le chemin entre Mambele et Libongo lors de la descente de terrain
en juin 2012
Cliché : Danièle Fouth, juin 2012
|
|
Aussi l'article 8, alinéa 1 de la même loi
n° 94/01 du 20 janvier 1994 reconnaît le droit des populations
riveraines des aires protégées et les autorise à exploiter
et à jouir de tous les produits forestiers, fauniques ou halieutiques
à l'exception des espèces protégées, en vue d'une
utilisation personnelle (Bamigbade et Götz, 2006).
Dans cet ordre d'idées, certaines mesures ont
été prises dans le but de limiter l'intrusion des populations
riveraines dans les parcs nationaux afin de réduire la pression humaine
sur leur riche biodiversité. C'est ainsi qu'autour du Parc National de
Lobeke, des Unités Forestières d'Aménagement (UFA), ou des
Zones d'Intérêt Cynégétique (ZIC) et/ou encore des
Zones d'Intérêt Cynégétiques à Gestion
Communautaire (ZICGC) ont été créées. Il s'agit
là de mesures de gestion participative, de conservation de la
biodiversité et de développement intégré du parc
national. Le tourisme de chasse (sportive) et/ou la chasse
communautaire n'est possible qu'à l'intérieur
de cette zone tampon. Les populations riveraines louent temporairement alors
généralement une partie des Zones d'Intérêt
Cynégétiques à Gestion Communautaire ZICGC aux
sociétés safaris. Ces sociétés de tourisme safari
sont professionnellement bien organisées et basées pour la
plupart dans les pays du Nord.
Les Comités de Valorisation des Ressources Fauniques
(COVAREF) jouent un rôle important dans ce processus. Ces comités
contribuent à l'amélioration des conditions de vie des
populations riveraines à travers une meilleure valorisation de la faune
sauvage. Cette valorisation de la faune se traduit par la promotion de la
chasse sportive et du tourisme d'observation de la faune dans les zones de
chasse communautaires, par la lutte contre le braconnage mais aussi par la
réalisation des inventaires de la biodiversité faunique dans les
zones de chasse communautaire. Les concessions de chasse sportive coûtent
par jour 30 000 FCFA pour les touristes internationaux et 20 000 FCFA pour les
nationaux avec un minimum de 10 jours exigés quelque soit la
durée effective du séjour. En plus de frais de location, ces
sociétés, guides ou chasseurs, payent des taxes d'affermage qui
varient en fonction des espèces. Actuellement, elles
s'élèvent à 1 000 000 FCFA pour un éléphant
ou un bongo. Ces taxes sont réparties entre diverses parties prenantes
à l'ordre de 50% pour l'Etat, de 40 % aux communes et de 10 % aux
communautés riveraines des concessions de chasse sportive
représentées par les COVAREF.
Selon les propos du président du COVAREF N°2,
rencontré dans le cadre de cette étude, la structure dont il a la
charge a actuellement affermé 232000 ha sur 5 ans à une
société safari à raison de 80f/ha perçus
annuellement. Ce qui lui garantit des rentrées annuelles minimum de 18
000 000 FCFA. Il compte ainsi plusieurs réalisations à son actif
depuis 2000 dans les domaines suivants : agriculture, santé, habitat,
éducation, hydraulique, foresterie communale, renforcement des
chefferies. On peut ainsi citer des aides financières aux
handicapés, bourses aux étudiants, construction de 6
écoles, construction d'une case de santé, construction de
logements en matériaux provisoires pour les enseignants affectés
dans les villages, aides financières et matérielles aux baka
(achat d'une tronçonneuse à chaque communauté baka, ...),
rénovation des toits des bâtiments scolaires, construction de
puits et sources d'eau , subvention de tôles à moitié prix
(actuellement plus 34 maisons nouvellement tôlées), distribution
des matériaux de construction par village, construction d'un
siège du COVAREF à Moloundou, achat de motos pour le
président et la cellule de gestion de projet
du COVAREF, construction de hangars dans toutes les chefferies
des villages couverts par ce COVAREF.
Les activités touristiques de l'APDS sont
gérées par le Programme écotourisme. Il a pour mission de
coordonner toutes les activités éco touristiques en concertation
avec la Direction et la Conseillère en matière
d'écotourisme et engranger des revenus pour le
fonctionnement des recettes touristiques. Les principales
activités sont les suivantes :
3.2 Les activités touristiques dans l'APDS
Photo 4 et 5 : Visite à la saline
Clichés : B. Noiraud, juin 2012
- Pistage des gorilles à Baï Hokou / Mongambe; -
Visite des éléphants à la saline Dzanga ;
- Pistage des mangabés
- Pistage des mangabés agiles à Baï Hokou;
- Activités communautaires telles que la chasse au
filet avec les Bayaka, les danses et chants traditionnels des Bayaka ou Bantou
(Bilo), collecte des plantes médicinales Bayaka, cuisine des femmes
Bayaka, construction de hutte avec les Bayaka, etc. pour lesquelles les
populations reçoivent directement une quote part.
Le nombre de touristes annuellement enregistré reste
très moyen, voir faible, ceci pour plusieurs raisons parmi lesquelles,
le manque d'un plan d'affaires écotouristique, la
médiocrité des infrastructures routières, l'accès
restreint du produit Dzanga-Sangha sur le marché mondial, la faible
collaboration avec le secteur privé et les insuffisances des
infrastructures d'accueil. On note une diminution du nombre de visiteurs depuis
2009 (figure 11), imputée à la crise financière
internationale. D'autre part, le nombre de touristes et par là les
recettes touristiques sont largement influencées par l'activité
de pistage des gorilles, dont les fonds générés sont
gérés par le programme d'habituation des gorilles. En effet, les
coûts liés à cette activité ne lui permettent pas
encore d'être rentable et son financement est jusqu'à
présent assuré par les partenaires.
|
Recettes totales Nombre total de touristes Nombre touriste
pistage des gorilles
|
|
2011 2010 2009 2008 2007
579
436 574 371 544 343 655 409 586 391
1 2 3 4 5
Figure 11: Importance du pistage des
gorilles dans l'APDS ('Données APDS)
Concernant les recettes touristiques, il convient de signaler
ici que ce sont les recettes issues des entrées au parc qui sont
réparties entre l'Administration des Aires Protégées de
Dzanga Sangha 50% , la Commune 40% et le Ministère du
Développement du Tourisme et de l'Artisanat 10%. Celles-ci ne
représentent que 13% des recettes (figure 12).
2% 0%
5%
61%
7% Entrées parcs
13%
Visites des éléphants
12%
Recettes pistage des gorilles Visites des mangabés
Visites salines
Activités communautaires Autres recettes
Figure 12: Répartition des recettes
écotouristiques 2011 de l'APDS selon leur source
(Données
APDS)
De ces recettes, doivent être déduites toutes
les dépenses, dont les salaires du personnel (guides, pisteurs, ...),
les frais liés aux différentes prestations assurées par
les communautés, les frais d'entretien etc. Les dépenses en
faveur des Bayaka et des Bantous correspondent dans le cas d'espèce aux
bénéfices tirés des activités
écotouristiques par ces communautés. Les données de 2011
confirment la tendance qui dit que les Bayaka profitent plus de
l'écotourisme que les Bilo (figure 13).
Dépenses en faveur des pygmées Bayaka
Dépenses en faveur des bantous ou bilo
Autres dépenses
66%
26%
8%
Figure 13: Répartition des
bénéfices tirés du tourisme dans l'APDS entre les Bayaka
et les
Bilo en 2011 (Données APDS)
Photos 6, 7, 8,9 : Quelques étapes
clés de la descente de terrain de Yaoundé à
Bayanga
Clichés : Danièle Fouth et Boris Noiraud
juin 2012
Chapitre 3 : Contribution de la gestion du TNS
à l'atteinte d'un équilibre entre conservation et
développement
A titre de rappel, 28 personnes ont été
interviewées sur la base du questionnaire en annexe (annexe 1). Des
échelles d'appréciation ont été attribuées
à leurs différents points de vue : 1= perceptible/satisfaisant ;
2=mitigé/moyen ; 3= peu perceptible/ peu satisfaisant ; 4=pas
perceptible/insatisfaisant/pas du tout satisfaisant ; A= Autre (pas d'avis ou
pas informé). Associées à ces résultats, les
observations que nous avons faites sur le terrain et les informations que nous
avons collectées des sources orales ou écrites, les
résultats du groupe Sangha sur les tendances évolutives des
indicateurs de conservation-développement dans le TNS entre 2006 et
2010, nous ont permis d'analyser et d'apprécier les impacts de la
gestion du TNS sur la conservation, sur la situation socio économique et
de caractériser la gouvernance.
1 Impacts de la gestion du TNS sur la conservation
1.1 Le point de vue des interviewés concernant la
gestion du TNS et la conservation de la biodiversité
1.1.1 Contribution de la brigade tri-nationale
à la lutte contre le braconnage
13 des personnes interviewées sont d'avis que la mise
en place de la brigade trinationale a réduit le braconnage surtout en
raison de son rôle dissuasif. Pour 3 autres, il est difficile de savoir
si les trophées sont imputables à la brigade trinationale ou aux
patrouilles nationales. Leurs avis restent donc mitigés. Une proportion
non négligeable, 12 personnes, ne sont pas réellement
informées sur la brigade et n'ont de ce fait pas pu se prononcer sur la
question. Une analyse approfondie a montré que ce groupe est à
majorité constitué des populations locales.
14
12
10
4
0
8
6
2
réduction du braconnage
Figure 14: Impacts de la brigade
tri-nationale sur la lutte contre le braconnage selon
les
interviewés
Malgré le taux important d'abstention, on peut conclure
que les effets de la brigade trinationale sur le braconnage sont jugés
perceptibles par les interviewés.
1.1.2 Impacts de la gestion du TNS sur les
conflits
23 des personnes interviewées ont été
d'avis que la gestion du TNS favorise les conflits Hommes-Animaux. Les
arguments avancés pour justifier ce point de vue sont
généralement liés à la destruction des plantations
par les éléphants et autres animaux. Cette situation qui est
très fréquente, n'est pas prise en compte par le projet qui ne
prévoit aucune mesure de dédommagement à cet effet.
Quelques personnes ont relevé que certaines zones reconnues fertiles
étaient localisées dans les parcs et interdites d'accès.
Un interviewé a aussi relevé qu'il existe des superpositions
entre les différents usages de la terre, ceci en raison du fait que les
zonages ne sont pas fait selon les cartes agricoles des zones
concernées. 3 personnes ont estimé que ces conflits sont mineurs
et 1 qu'ils sont inexistants et utilisés comme alibi par les populations
pour contester les mesures de conservation.
25
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20
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15
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10
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|
conflits conservation-populations
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5
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0
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|
Figure 15: Appréciation des
interviewés, des impacts de la gestion du TNS sur la
fréquence
des conflits entre la conservation et les
populations
1.1.3 Efficacité des mesures de
conservation
Les avis concernant l'efficacité des mesures de
conservation sont partagés entre les interviewés. Si 7 des
interviewés pensent qu'elles sont bonnes et que leurs effets sont
perceptibles, notamment en raison de la présence régulière
d'animaux près des campements (ils se sentent en
sécurité), 9 d'entre eux pensent qu'elles pourraient être
améliorées notamment en ce qui concerne la mise à
disposition de personnel et de matériels en quantité et en
qualité. Cependant, 10 interviewés les trouvent peu
satisfaisantes, car si elles produisent des résultats sur le plan
faunique, elles sont répressives et ne fournissent pas d'alternatives
aux populations qui dépendent fortement des produits de la forêt.
2 personnes sont plus sévères dans leurs appréciations.
Pour l'une l'Homme devrait être au centre des préoccupations car
c'est pour l'humanité qu'on conserve et pour l'autre, le suivi de ce
processus par les états reste faible. Bien que ces derniers soient
propriétaires des espaces concernés, les données issues
des recherches demeurent entre les mains des organismes internationaux et ne
facilitent de ce fait pas une amélioration globale du processus.
12
10
8
6
4
2
0
mesure de conservation
Figure 16: Appréciation des mesures
de conservation dans le TNS par les interviewés
On peut conclure que les avis des interviewés
concernant les mesures de conservation sont partagés, si une grande
majorité d'entre eux reconnait leur efficacité sur le plan
faunique, beaucoup déplorent leur défaillance concernant les
aspects humains.
Une superposition des avis des interviewés concernant
les impacts de la brigade tri nationale sur le braconnage, l'efficacité
des mesures de conservation et les impacts des mesures de conservation sur la
fréquence des conflits entre la conservation et la population permet de
conclure que : la contribution de la gestion du TNS à la conservation de
la biodiversité est jugée satisfaisante par la majorité
des interviewés.
4% 14%
15%
16%
51%
3: très peu satisfaisant
4: insatisfaisant
1: satisfaisant
2: mitigé
Figure 17: Appréciation des
interviewés, de la contribution de la gestion du TNS à la
conservation de la biodiversité
1.2 Les résultats du groupe Sangha
Les travaux effectués par le groupe Sangha sur les
indicateurs de conservation - développement dans les différents
segments TNS ont produits les résultats suivants entre 2006 et 2010
montrent que le taux de déforestation dû à l'agriculture
itinérante sur brulis se situe
en moyenne autour de 10% dans les 3 segments avec une
augmentation en 2010, tandis que le la moyenne du nombre
d'éléphants abattus annuellement est inférieur à
20, avec une diminution en 2010.
2006 2007 2008 2009 2010
Taux de déforestation due à l'agriculture
itinérante sur brulis
Population d'éléphants abattus
illégalement
4,5
4
3,5
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
Figure 18: Tendance évolutive de
quelques indicateurs de conservation dans le TNS
entre 2006 et 2010 (adapté de Groupe Sangha,
2010)
Les unités de mesures utilisées sont les suivantes
:
Indicateurs
|
Unité de mesure
|
5
|
4
|
3
|
2
|
1
|
Taux de
déforestation due à l'agriculture itinérante
sur brulis
|
Pourcentage de ménage ayant défriché des
forêts vierges
|
moins de 5%
|
5-
10%
|
10-
20%
|
20-
30%
|
plus de
30%
|
Population d'éléphants
abattus illégalement
|
Nombre annuel
d'éléphant abattus
illégalement
|
moins de 5
|
5-10
|
10-20
|
20-35
|
Plus de 35
|
1.3 Analyse et Conclusion
La conservation dans le TNS suscite l'attention de nombreux
acteurs, qui ont contribué à l'atteinte de plusieurs
résultats sur ce plan depuis 2000. Ceux-ci pourraient être
structurés en 2 grands groupes. L'aménagement des terres et la
lutte contre l'exploitation illégale.
Sur le plan de l'aménagement des
terres les principales avancées concernent : l'élaboration et
validation par les techniciens des 3 Etats de la première version du
plan d'affectation des terres, qui représente le premier document
stratégique commun aux
3 pays. Il donne en son chapitre 4, des informations sur la
vision et les stratégies à mettre en oeuvre pour allier la
conservation et le développement durable dans le paysage TNS (TNS,
2008). Toutefois, les orientations données restent très
générales et ne laissent pas transparaître les
spécificités des différents parcs. D'autre part sa
déclinaison dans les différents plans d'aménagement
demeure peu perceptible, notamment dans le plan d'aménagement du parc
national Dzanga Ndoki qui est le seul à avoir été
adopté après la validation de ce document. Les processus
d'élaboration des documents de gestion en cours dans les segments TNS
Cameroun et Congo laissent espérer une amélioration de cet
ancrage.
L'approbation des plans d'aménagements des 03 parcs
nationaux constitue une avancée significative pour la conservation dans
le TNS. Ce processus a été bouclé par la validation en
2011 du plan d'aménagement de l'aire protégée Dzangha
Sangha (2011-2015). Même si les périodes de validité de ces
outils sont dépassés pour les segments TNS Cameroun (2005- 2009)
et TNS Congo (2003-2007), l'élaboration de ces documents
témoignent de la volonté des gestionnaires d'améliorer la
conservation. D'autre part l'aménagement de 18 des 22 concessions
forestières d'une superficie de 23479 km2 dont 7370
Km2 certifiés FSC et 5266 km2 sous certification
OLB (Fomete, 2012) traduit la volonté du secteur privé de
s'engager dans la conservation. Cet engagement revêt une importance
capitale, dans cet environnement, où il faut le dire les projets de
conservation mettent beaucoup plus d'accent sur les espèces
fauniques.
Sur le plan du contrôle et de l'exploitation
illégale des ressources fauniques, on note l'élaboration
d'une stratégie de surveillance transfrontalière, l'organisation
régulière des patrouilles Tri et Bi Nationales dans zones
frontalières dans les trois pays du TNS, la construction et
l'équipement de 6 postes de surveillance le long des frontières ;
la réalisation de l'étude de mise en place de la Brigade TNS
à Nyangoute (RCA), suivi de la construction des infrastructures et
l'acquisition des équipements appropriés. La mise en place d'un
réseau de communication radio dans les bases et postes de surveillance
du TNS.
Toutes ces réalisations traduisent des actions
concrètes en matière de conservation. La présence
régulière d'animaux tels que les gorilles, les bongos, les
éléphants à proximité des habitations humaines dans
le paysage, comme nous avons pu le constater nous même pendant notre
mission de terrain, traduit le fait que les animaux se sentent en
sécurité.
Au vue de tout ce qui précède, nous pouvons
conclure que, les impacts de la gestion du TNS sur la conservation
à l'échelle du paysage sont perceptibles, dans le sens positif du
terme. Cependant, des actions en faveur de la lutte contre le
braconnage doivent être menées pour réduire ce fléau
qui demeure une menace importante et des activités alternatives doivent
être proposées aux populations pour satisfaire leurs besoins.
Une analyse FFOM (Tableau 6) de la gestion du TNS du point de vue
de la conservation fait apparaître les forces, faiblesses
opportunités et menaces y relatives.
|
Forces
|
|
Faiblesses
|
·
|
Elaboration d'un Plan d'affectation des terres TNS
|
·
|
Insuffisance de financements pour les activités de lutte
anti braconnage
|
·
|
Disponibilité de plans d'aménagement des parcs
|
·
|
Vieillissement et insuffisance de
moyens matériels d'intervention
|
·
·
|
Exécutions régulières des patrouilles
Transfrontalières (Bi et Tri- Nationales),
Implantation et opérationnalisation de la Brigade
LAB-TNS
|
·
·
|
(Véhicules, Armes etc....),
Nombre insuffisant d'écogardes, Compétences
techniques insuffisantes
|
·
|
Engagement des concessions
forestières dans la certification
|
|
|
|
Opportunités
|
|
Menaces
|
·
|
Collaboration avec les autres acteurs à travers les
organes du TNS, notamment avec les préfets à travers le CTS
|
·
·
·
|
Braconnage,
Prolifération d'armes à feu illégales,
Pressions exacerbées sur les ressources naturelles à cause du
contexte
|
·
|
Inscription du TNS comme site du patrimoine mondial de
l'humanité
|
·
|
socioéconomique précaire, Extension des espaces
agricoles
|
·
|
Intérêt de plusieurs partenaires
|
· Exploitation forestière et
minière illégale dans les espaces protégés
|
|
Tableau 6: Analyse FFOM de la gestion du TNS du
point de vue de la conservation
2 Impacts de la gestion du TNS sur la situation socio
économique dans
le paysage
2.1 Concernant la gestion du TNS et la réduction de
la pauvreté
2.1.1 Le point de vue des interviewés
· Contribution de la gestion du TNS à
l'emploi local : création et rémunération
18 des 28 personnes interviewées pensent que la
gestion du TNS a contribué à la création d'emplois locaux,
même si elles précisent qu'il s'agit généralement
d'emplois non qualifiés (agents d'entretiens, guides, animateurs
d'association). Cet argument a conduit 9 personnes à avoir un avis plus
sévère. Elles ont en effet relevés que les emplois locaux
sont généralement le fait des entreprises forestières ou
minières le cas échéant et que le caractère
temporel des emplois créés par les projets du TNS, ne permet pas
une amélioration durable des revenus. Les projets de conservation vont
généralement chercher la main d'oeuvre qualifiée dans les
grandes villes et même très souvent au niveau international. La
majorité des interviewés sont toutefois unanimes sur le fait que
ces emplois ne sont pas bien rémunérés. La
prépondérance des appréciations mitigées de la
rémunération des emplois sur la figure 19 est liée au fait
que les rémunérations s'alignent aux barèmes nationaux.
Même si elles sont peu élevées, cette situation n'est pas
imputable à la gestion du TNS.
· Amélioration des revenus des populations
locales
Les avis concernant l'amélioration des revenus des
populations locales sont partagés. En effet si le plus grand nombre de
personnes pensent qu'elle n'est pas perceptible, certains pensent que sans les
projets de conservation la situation aurait été pire. Même
si les emplois sont temporaires, les salaires augmentent le pouvoir d'achat des
employés, ce qui a une incidence positive sur les différents
prestataires de la localité (commerçants, ....). D'autres enore
pensent que l'amélioration des revenus est individuelle et ne saurait
être généralisée à toutes les
communautés, les pygmées interviewés ont relevé que
la majorité de ceux qui travaillent comme pisteurs dans les parcs
n'habitent plus dans les moungoulous et ont contruit des maisons en terres,
recouvertes de toles .
création de l'emploi rémunération de
l'emploi Amélioration des revenus
20
18
16
14
12
10
4
0
8
6
2
Figure 19: Appréciation des
interviewés, de la contribution de la gestion du TNS à
la
réduction de la pauvreté selon les critères
création d'emplois, rémunération, amélioration
des
revenus
· Accès aux services de bases : Eau,
Education, Santé
Les appréciations qui sont faites de la contribution de
la gestion du TNS à l'accès aux services de base, sont
partagées.
Concernant l'accès à l'eau, 12
interviewés pensent que les projets de conservation des segments
nationaux du TNS ont contribué à la construction de puits,
forages,
etc. et sont satisfaits de la situation,
tandis que les autres ont des avis soit mitigés (8) ou alors peu
satisfaisants (8). Ceci est lié au fait que tous les interviewés
ont relevé la présence de puits, ou de sources dans lesquels il
est possible de s'approvisionner en eau. Toutefois, ces infrastructures doivent
être entretenues, ce à quoi les projets ne contribuent pas. Ils
pensent aussi que la contribution des différents segments TNS à
l'accès à l'eau devrait être plus importance, ceci afin
d'améliorer la qualité de l'eau et de réduire les
distances à parcourir pour y accéder qui vont dans certains cas
jusqu'à 3 km.
Concernant l'éducation, 5 interviewés estiment
la contribution de la gestion du TNS à l'accès à
l'éducation satisfaisante. 6 ont un avis mitigé, car ils estiment
que même si les écoles existent, elles doivent plus à
l'Etat et aux sociétés forestières qu'à la gestion
du TNS. Pour 13 autres, l'accès à l'éducation du fait de
la gestion du TNS est insuffisant, le nombre d'écoles est insuffisant et
de ce fait, elles restent très éloignées de certains lieux
d'habitation. Cette situation retarde l'âge de scolarisation de certains
enfants. D'autre part, l'enclavement de la région ne motive pas les
enseignants qualifiés qui y sont affectés, qui choisissent de ne
pas regagner leurs postes. Il existe donc un système de
maître-parents dont les frais sont pris en
charge par les communes et parfois avec la contribution des
projets de conservation des différents segments du TNS. L'absence de
collèges dans les zones a aussi été signalée comme
problème. Cette situation contraint les élèves dont les
parents ne disposent pas de moyens financiers pour les envoyer étudier
ailleurs, à arrêter leurs études, les projets ne leur
proposant pas de bourses d'étude.
Les avis concernant la contribution de la gestion du TNS
à l'accès à la santé sont presque tous concordants
et jugés insuffisants. Il existe quelques centres, mais ils ne sont pas
fonctionnels. Les projets de conservation des différents parcs ne
contribuent pas réellement à l'amélioration de ces
services. Certains interviewés ont relevé la prise en charge
quelquefois du salaire de l'agent de santé ou les formations d'agents de
santé communautaires organisées par le WWF, mais le processus
n'est pas continu et surtout ne prend pas en compte toute la chaîne
sanitaire. Les hôpitaux sans matériels, sans médicaments,
sans infrastructures et parfois sans personnel compétents ne servent pas
à grand-chose.
Accès à l'eau
Accès à l'éducation Accès à
la santé
25
20
15
10
0
5
Figure 20: Appréciation des
interviewés, de la contribution de la gestion du TNS à
l'accès
aux services de base (eau, éducation,
santé)
· Contribution de la gestion du projet au
développement local à travers le tourisme
Tous les
interviewés sont unanimes sur le potentiel touristique du TNS mais
jugent
que la contribution de cette activité au développement
local est insuffisante (11) voire
inexistante (12). Pour eux, les projets de
gestion des différents parcs du TNS devraient
s'investir plus
fortement dans la mise en place d'infrastructures touristiques et dans
le
recrutement et à la formation du personnel local pour assurer la
gestion de cette activité.
D'autres (4) pensent que les fonds
générés par le tourisme devraient contribuer au
développement local, mais que le problème se situe dans la
gestion de ces fonds par les acteurs impliqués dans la redistribution :
les projets, les Etats et les communautés.
14
12
10
4
8
0
6
2
Tourisme
Figure 21: Appréciation des
interviewés, de la contribution de la gestion du TNS
au
développement local à travers le tourisme
Une superposition des avis des interviewés concernant
la contribution de la gestion du TNS à l'emploi local (création
et rémunération) à l'amélioration des revenus des
populations locales, à l'accès aux services de base (eau,
éducation, santé) permet de conclure que la contribution de la
gestion du TNS à la réduction de la pauvreté est
jugée très peu satisfaisante par la majorité des
interviewés.
32%
14%
6%
26%
22%
1: satisfaisant
2: mitigé
3: très peu satisfaisant
4: insatisfaisant
A: pas d'avis/pas informé
Figure 22: Appréciation des
interviewés, de la contribution de la gestion du TNS à la
réduction de la pauvreté
2.1.2 Les résultats du groupe Sangha
Les travaux de recherche du groupe Sangha montrent que
l'accès à l'eau demeure une préoccupation dans le TNS,
avec une absence de points d'eau dans plus de 25% des villages
enquêtés. Si l'on peut se satisfaire de l'amélioration de
la qualité de l'encadrement scolaire en 2010, l'accès aux soins
de santé demeure une préoccupation majeure avec en moyenne un
médecin pour plus de 4500 habitants (Figure 22).
4,50 4,00 3,50 3,00 2,50 2,00
|
|
|
|
|
|
|
Nombre de points d'eau potable
|
|
Accès au soins de santé
|
1,50 1,00 0,50 0,00
|
|
Qualité de l'encadrement scolaire
|
2006 2007 2008 2009 2010
Figure 23 : Tendances évolutives de
quelques indicateurs liés aux services de base dans le
TNS entre 2006
et 2010 (adapté de Groupe Sangha, 2010)
Les unités de mesures utilisées sont les suivantes
:
Indicateurs
|
Unité de mesure
|
5
|
4
|
3
|
2
|
1
|
Nombre de
point d'eau
potable
|
Nombre de puits
aménagés ou
forages par
village pour 1000 personnes
|
80-100%
de village
ont 1 point
d'eau
|
50-80% de
village ont
1 point
d'eau
|
25-50% de
village ont
1 point
d'eau
|
10- 25%
de village
ont 1 point
d'eau
|
moins de
10% de
village ont
1 point
d'eau (
|
Accès aux soins de santé
|
ratio médecin
/habitants
|
plus de 1
médecin pour moins de 2500 habitants
|
1 médecin
pour 2500- 3500
habitants
|
1 médecin
pour 3500- 4500
habitants
|
1 médecin
pour 4500- 7500
habitants
|
1 médecin
pour plus
de 7500
habitants
|
Qualité de
l'encadrement scolaire
|
nombre d'élèves/ enseignants qualifiés
|
Moins de
50 élèves
|
50 - 80
élèves
|
80-90 élèves
|
90-100 élèves
|
Plus de
100 élèves
|
Concernant le niveau de développement du tourisme, les
travaux de recherche du groupe Sangha montrent que l'activité
touristique reste très peu développée avec une moyenne de
moins de 300 visiteurs pas an, tous les segments confondus (Figure 23).
2,60 2,50 2,40 2,30 2,20 2,10 2,00 1,90
|
|
|
|
|
|
|
Niveau de développement du tourisme
|
2006 2007 2008 2009 2010
Figure 24 : Tendances évolutives du
niveau de développement du tourisme dans le TNS entre
2006 et 2010
(adapté de Groupe Sangha, 2010)
Les unités de mesures utilisées sont les suivantes
:
Indicateurs
|
Unité de mesure
|
5
|
4
|
3
|
2
|
1
|
Niveau du
développement du tourisme
|
Nombre de
visiteurs par an
|
plus de
1000 arrivées
par an
|
Plus de
501 - 1000 arrivées
par an
|
300-500 arrivées par an
|
51 - 299
arrivées
par an
|
Moins de
50 arrivées
|
2.2 Concernant la gestion du TNS et l'équité
sociale
2.2.1 Le point de vue des interviewés
· Accès des femmes à
l'emploi
23 des personnes interviewées ont un avis mitigé
concernant la contribution de la gestion du TNS à donner les mêmes
chances d'accès à l'emploi aux femmes, qu'aux hommes. En effet,
ils pensent que la nature des emplois offerts par les institutions
présentes sur le terrain nécessite des qualifications qui
renvoient très souvent à rechercher des personnes
extérieures, qui en raison des conditions de vie difficiles, sont
généralement des hommes. D'autre part, les postes tels
qu'écogardes, pisteurs... font plutôt appel à la main
d'oeuvre masculine, ceci sans doute en raison du poids et des usages culturels,
même si on compte quelques femmes parmi ces derniers. Il n'y aurait donc
de leur point de vue pas d'équité, mais
celle-ci ne serait pas discriminatoire. 3 personnes, ont un
avis contraire et estiment que même quand les femmes sont
qualifiées et disposées à occuper certains postes, elles
n'y ont pas accès. Les projets de gestion du TNS ne leur accordent pas
d'attentions particulières.
· Accès des pygmées à
l'emploi
Concernant l'égalité des chances d'accès
des pygmées à l'emploi, la situation est identique à celle
des femmes du point de vue de 16 personnes et jugée mitigée.
Toutefois, 5 interviewés pensent que le fait que certains postes tels
que pisteurs soient occupés généralement par les
pygmées en raison de leur bonne connaissance de la forêt les
privilégie même. Cependant, 7 personnes pensent que les
pygmées demeurent marginalisés et considérés comme
des personnes de deuxième rang. Leurs chances d'accès à
l'emploi sont d'office, inférieures à celles des bantous et les
mesures ponctuelles qui sont prises par le projet ne visent pas à
établir une équité.
chances d'accès des femmes à l'emploi
chances d'accès des pygmées à l'emploi
25
20
15
10
5
0
Figure 25: Appréciation des
interviewés, des impacts de la gestion du TNS à
l'accès
équitable des femmes et des pygmées à
l'emploi
· Impacts de la gestion du TNS sur la pratique des
usages culturels
Pour 15 personnes, la gestion du TNS enfreint la pratique des
usages culturels. En effet, l'interdiction d'accès aux différents
parcs a des incidences négatives sur certains rites tels que
l'Ejengui8 dans le segment Cameroun, ou alors sur les
activités de récoltes ou de
8 Rite qui consiste à sacrifier un grand
mammifère
cueillettes dans des zones reconnues pour leur haute valeur
de conservation ou pour leur fertilité. 11 interviewés sont d'un
avis contraire et sont satisfaits du fait que la gestion du TNS tienne compte
des pratiques culturelles, notamment lors de l'élaboration des
différents plans d'aménagement.
pratique des usages culturels
16
14
12
10
8
4
0
6
2
Figure 26: Appréciation des
interviewés, de l'influence de la gestion du TNS sur la pratique
des
usages culturels
· Impacts de la gestion du TNS sur le partage
équitable des avantages issus de la conservation
Concernant les impacts de la gestion du TNS sur la
redistribution équitable des avantages issus de la conservation, 16
interviewés trouvent la situation très peu satisfaisante. Ils
affirment que les populations n'y ont pas équitablement accès
mais surtout en raison des problèmes de gouvernance des
différents acteurs impliqués, qui ne procèdent pas
à la redistribution comme il se doit. Pour 6 autres interviewés,
les avis sont mitigés car même quand la redistribution est faite
selon des règles établies, il existe des intermédiaires
qui s'accaparent de ces bénéfices et la faute ne revient pas aux
projets. Cependant, 5 personnes pensent que les organismes de conservation sont
actuellement les seuls à bénéficier des avantages de la
conservation et qu'il serait utopique de parler actuellement de partage
équitable des avantages.
18
partage équitable des bénéfices
16
14
12
10
8
4
0
6
2
Figure 27: Appréciation des
interviewés, des impacts de la gestion du TNS sur le
partage
équitable des avantages issus de la conservation
Une superposition des avis des interviewés concernant
les impacts de la gestion du TNS sur l'accès équitable des femmes
et des pygmées à l'emploi, sur le partage équitable des
avantages issus de la conservation et sur la pratique des usages culturels
permet de conclure que l'appréciation des impacts de la gestion du TNS
sur l'équité sociale est mitigée.
14%
27%
1%
17%
41%
1:satisfaisant
2: mitigé
3: peu satisfaisant
4: insatisfaisant A: Autre
Figure 28: Impacts de la gestion du TNS
sur l'équité sociale
2.2.2 Les résultats du groupe Sangha
Les tendances des indicateurs relatifs à
l'équité sociale issus des travaux de recherche du groupe Sangha,
montrent que cette problématique est d'actualité dans le TNS. En
effet, d'après ces résultats, les pygmées participent
annuellement à la résolution de moins de 50% des litiges dans la
cour des chefs et que moins de 70% de la redevance communale et communautaire
est investie dans les oeuvres sociales, qui sont en effet celles dont les
populations devraient bénéficier de façon
égalitaire.
Participation des pygmées pour la résolution des
litiges dans la cour des chefs
Emploi de la redevance forestière
3,00 2,50 2,00
|
|
|
|
|
|
1,50 1,00 0,50 0,00
|
|
2006 2007 2008 2009 2010
Figure 29 : Tendances évolutives
des indicateurs relatifs à l'équité sociale dans le TNS
entre
2006 et 2010 (adapté de Groupe Sangha, 2010)
Indicateurs
|
Unité de mesure
|
5
|
4
|
3
|
2
|
1
|
Participation des Baka pour la résolution des litiges
dans la cour du chef
|
pourcentage de litiges auxquels les pygmées participent
annuellement
|
plus de
90%
|
70-
90%
|
50-
70%
|
20-
50%
|
moins de 20%
|
Emploi de la redevance forestière
|
Pourcentage de la redevance (communale et communautaire) investi
dans les oeuvres sociales
|
90-
100%
|
70-
90%
|
50-
70%
|
20-
50%
|
Moins de 20%
|
2.3 Analyse et Conclusion
Sur le plan socio économique, les actions menées
à l'échelle transfrontalière ne sont pas nombreuses. On
peut citer la mise en oeuvre d'un programme conjoint de gestion des
pêcheries le long de la Sangha, des actions de sensibilisation des
élus locaux et chefs
traditionnels sur le changement climatique et l'organisation de
sessions de formations des guides touristiques à l'échelle du
paysage.
Notre descente sur le terrain au mois de juin dernier, nous a
permis de faire certains constats.
Pour une distance d'environ 500 Km entre Yaoundé et
Libongo (frontière Cameroun - RCA), il nous a fallu 2 jours de voyage.
Si côté Cameroun, nous avons eu l'impression que des travaux
d'entretien des routes sont partiellement réalisés, la situation
côté RCA est totalement différente. Nous avions
l'impression de nous frayer un chemin en forêt sur une bonne partie du
trajet.
L'accès à l'électricité reste un
problème dans tous les villages du TNS que nous avons parcourus. Les
personnes qui ont accès à l'électricité sont
alimentées par des groupes électrogènes, dont les prix ne
sont pas à la portée de tous. Les villages à
proximité de la SEFAC comme c'est le cas de Libongo,
bénéficient de ses infrastructures électriques et ont de
ce fait un accès gratuit à l'électricité. Ceci,
comme dans tous les villages, à des heures bien précises. Nous
avons toutefois constaté une amélioration particulière
à Bayanga, par rapport à la situation en 2009. En effet, le
village est désormais connecté à un réseau national
de téléphonie mobile, ce qui malgré l'enclavement permet
un accès plus aisé à l'information.
Concernant le tourisme, en dehors des campements liés
aux activités de chasse sportive, dont nous avons entendu parler
à Mambele, nous n'avons pas réellement noté la
présence d'infrastructures touristiques. Seules les cases de passage du
projet WWF disposent de commodités acceptables. A Bayanga, la situation
est tout à fait différente. Le Doli Lodge dispose
d'infrastructures d'accueil qui pourraient être attrayantes pour les
touristes. Même si la gestion de ces infrastructures dépendent
directement du projet APDS, elles génèrent quelques emplois
locaux qui contribuent indirectement à l'augmentation du pouvoir d'achat
des populations.
Nous avons toutefois constaté, notamment à
Bayanga que les initiatives qui ne sont pas intégrées dans le
projet ont du mal à être valorisées. Ceci concerne par
exemple le centre artisanal, mis sur pied et géré par une
association locale (Etomba Nzala) avec des appuis ponctuels de certains
partenaires. En effet, ce dernier expose les oeuvres des artisans locaux
membres de l'association, qui reversent un pourcentage du prix de vente de
leurs oeuvres dans les caisses de l'association pour son fonctionnement.
Malheureusement, la visite de ce centre n'est pas proposée par le projet
aux touristes. A titre d'exemple, selon les statistiques qui nous
ont été fournis par le président de
l'association, sur 466 touristes reçus par l'APDS en 2011, seuls 40 ont
visité le centre. En 2010 et en 2009, la situation était
similaire avec respectivement 90 sur 577 et 86 sur 547. Cette situation est la
même pour l'association des promoteurs locaux du tourisme. En effet,
cette dernière identifie des sites particuliers dans le village (chutes
d'eau et autres). Les activités de l'association ne dépendant pas
des centres d'intérêts du projet, et n'étant pas sous son
contrôle, les touristes ne sont pas orientés vers elles.
Au vue de tout ce qui précède, nous pouvons
conclure que, les impacts de la gestion du TNS sur le
développement socio économique à l'échelle du
paysage sont insuffisants.
Une analyse FFOM (Tableau 7) de la gestion du TNS du point de
vue du développement socio économique fait apparaître les
forces, faiblesses opportunités et menaces y relatives.
|
Forces
|
|
Faiblesses
|
·
|
Potentiel touristique
|
·
|
Insuffisance de financements pour les
|
·
|
Disponibilité de plans d'aménagement
|
|
activités de développement
|
|
des parcs
|
·
|
Orientation des projets vers les activités
|
·
|
Engagement des concessions forestières
|
|
de conservation et non de développement
|
|
dans la certification
|
·
|
Utilisation insuffisante des compétences
|
·
|
Savoirs traditionnels
|
|
locales
|
|
|
·
|
Compétences techniques insuffisantes
|
|
|
·
|
Nombre d'emplois locaux créé peu
élevé
|
|
|
·
|
Faible implication du projet dans la
résolution des conflits hommes-animaux
|
|
|
·
|
Accompagnement insuffisant du
développement d'activités
génératrices de revenus
|
|
|
·
|
Infrastructures et vision écotouristique
peu développés
|
|
Opportunités
|
|
Menaces
|
·
|
Collaboration avec les autres acteurs à
|
·
|
Discriminations sociales
|
|
travers les organes du TNS, notamment avec les préfets
à travers le CTS
|
·
·
|
Conflits hommes-Animaux, Faible taux d'alphabétisation
|
·
|
Inscription du TNS comme site du patrimoine mondial de
l'humanité
|
·
|
Pesanteurs culturelles favorisant les
inégalités
|
·
|
Intérêt de plusieurs partenaires
|
|
|
Tableau 7: Analyse FFOM de la gestion du TNS du
point de vue du développement socio
économique
3 La gouvernance dans le TNS
3.1 Le point de vue des interviewés concernant la
gouvernance dans le TNS
3.1.1 Mise en oeuvre de l'accord
La majorité des interviewés (16) n'a pas
d'informations concernant la mise en oeuvre de l'accord et n'a de ce fait pas
pu se prononcer à ce sujet. Parmi les autres, 6 personnes
considèrent que le TNS constitue un modèle pour les autres sites
de la région, où presque tous les organes prévus par
l'accord sont mis en place. 4 personnes jugent la mise en oeuvre de l'accord
moyenne, car même si les avancées sont significatives, les Etats
devraient faire des efforts pour décliner les accords régionaux,
au niveau national. Ceci passe par la mise à disposition de financements
pour la gestion des sites. 2 Personnes pensent que plusieurs actions se
limitent « au papier » et prennent pour exemple le fonctionnement de
la brigade tri nationale qui est censée être opérationnelle
depuis 2011.
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
Mise en oeuvre de l'accord TNS
Figure 30: Appréciation de la mise
en oeuvre de l'accord TNS
3.1.2 Connaissance des documents de gestion du TNS et
appréciation de leur mise en oeuvre
Pour cet élément, une adaptation des
échelles de notation a été faite. L'appréciation 1
a été donnée pour la connaissance des 3 plans
d'aménagement des parcs et du plan d'affectation des terres, 2 pour la
connaissance du plan d'affectation des terres et d'un plan
d'aménagement, 3 pour la connaissance d'un plan
d'aménagement, 4 pour les réponses négatives.
10 des personnes interviewées, n'ont aucune information
sur les documents de gestion et ne se sont pas prononcées sur leur mise
en oeuvre. Seules 9 d'entres elles sont informées aussi bien sur les
plans d'aménagement nationaux et le plan d'affectation des terres,
tandis que les 9 autres connaissent uniquement les plans d'aménagement
des parcs de leurs zones d'intervention ou pays respectifs. La majorité
(9) des personnes connaissant les documents de gestion ont jugé leur
mise en oeuvre insuffisante, ceci en raison de la faible implication des
acteurs et de l'engagement jugé insuffisant des différents
projets dans les activités de développement. D'autres ont
été plus critiques (4) et ont relevé la faible
cohérence entre les documents de gestion des trois parcs, leur
inadéquation avec les besoins des populations et le fait que certains
d'entres eux, notamment ceux du parc Lobeke (Cameroun) et du parc Nouabale
Ndoki (Congo) aient expiré et que la gestion se fassent actuellement
sans vision à moyen terme, mais uniquement sur la base de planifications
annuelles.
Connaissance des documents de gestion
Mise en oeuvre des documents de gestion
12
10
8
4
0
6
2
Figure 31: Appréciation de la
connaissance des documents de gestion du TNS et de leur mise
en
oeuvre
3.1.3 Connaissance du budget du TNS
Pour cet élément, une adaptation des
échelles de notation a été faite. L'appréciation 1
a été donnée pour la connaissance d'un montant exact ou
approximatif, 2 pour la connaissance de contributions en nature (personnel,
moyens logistiques, ...), 4 pour un manque de connaissance.
La majorité des interviewés (18) n'a pas
d'informations sur le budget du TNS. Seuls 6 d'entre eux ont pu se prononcer
sur le montant des engagements annuels de leurs institutions ou pays respectifs
tout en notant qu'il n'existe pas de budget TNS en soit, puisqu'il n'y a pas de
structure de gestion régionale. Les montants communiqués, sont
ceux mis à la disposition des différents projets des parcs ou
gérés par les institutions elles mêmes au
bénéfice des activités à caractère
régional (tri national) ou national. 4 autres personnes ont
communiqué des informations relatives aux véhicules, personnel et
autres matériels, mis à disposition par leurs Etats ou
institutions respectives.
20
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
Connaissance du budget
Figure 32: Appréciation des
interviewés de leur niveau d'informations sur le budget du TNS
3.1.4 Implication des parties prenantes à la
gestion
L'implication des parties prenantes a été
généralement critiquée. 9 interviewés l'on
jugée peu satisfaisante et 11, insuffisante. Ceci en raison de la faible
implication des populations et des ONGs nationales dans les différents
processus de planification et de gestion. 4 personnes ont pensé que
même si des efforts restent à faire, il y'a des avancées
dans ce sens notamment la prise en compte de la participation de tous les
acteurs dans les différents organes prévus par l'accord, clause
qui a suffit pour que 4 interviewés se montrent satisfaits de cet
aspect.
12
10
8
6
immplication parties prenantes
0
4
2
Figure 33: Appréciation de
l'implication des parties prenantes dans la gestion du TNS
Une superposition des avis des interviewés concernant
leur appréciation de la mise en oeuvre de l'accord du TNS, leur
connaissance des documents de gestion et leur appréciation de la mise en
oeuvre de ces derniers, leur connaissance du budget du TNS et leur
appréciation de l'implication des parties prenantes dans la gestion du
TNS permet de conclure que: les personnes interviewés n'on pas d'avis ou
ne sont pas informés sur la gouvernance dans le TNS, ce qui montre
qu'ils n'y sont pas associés. Bien que sur certains points ils soient
satisfaits, notamment concernant la mise en oeuvre de l'accord, des efforts
concernant la mise en oeuvre de plans d'aménagement
élaborés de façon participative et en cours de
validité sont à faire.
31%
18% 21%
19%
11%
Degré de satisfaction 1:satisfaisant
2: mitigé
3: peu satisfaisant
4: insatisfaisant
A: Autre
Figure 34: Appréciation de la
gouvernance dans le TNS par les interviewés
3.2 Les résultats du groupe Sangha
Les tendances des indicateurs relatifs à la gouvernance
issus des travaux de recherche du groupe Sangha, suscitent un avis
mitigé sur cette question. Si on note des améliorations
significatives concernant le respect de la loi, notamment avec plus de 60% de
condamnations des infractions transmises en 2010, l'implication des
communautés locales demeure problématique. En effet, le
pourcentage des réunions auxquelles des représentants des
communautés locales ayant participé aux réunions est le
plus élevé en 2010 et se situe à 40% (Figure 34) ce qui
représente bien évidemment une faible proportion.
4,5
4
3,5
3
2,5
|
|
|
|
|
|
|
Application de la loi
|
2 1,5 1
0,5
0
|
|
Niveau de représentation
|
2006 2007 2008 2009 2010
Figure 35 : Tendances évolutives
des indicateurs relatifs à la gouvernance dans le TNS entre
2006 et
2010 (adapté de Groupe Sangha, 2010)
Indicateurs
|
Unité de mesure
|
5
|
4
|
3
|
2
|
1
|
Application de la loi
|
Nombre de
condamné/ Nombre PV Transmis
|
80%-
100%
|
60%-
80%
|
40%-
60%
|
20%-40%
|
<20%
|
Niveau de
représentation
|
Nombre de
réunion pour
lesquelles les
représentants des communautés
sont délégués
|
>80% des réunions tenues
|
60%-
80%
|
40%-
60%
|
20%-40%
|
<20%
|
3.3 Analyse et Conclusion
Sur le plan de la gouvernance, on note globalement de
nombreuses actions ont été entreprises dans le TNS. En effet, sur
le plan juridique et institutionnel on peut citer la tenue
régulière des réunions de concertation et de planification
(20 rencontres du CTPE et 17 des Conservateurs), la création par les
Ministères en charges des forêts d'un réseau de 6 postes de
surveillance le long des frontières, la ratification par les 3 Etats de
l'Accord de Coopération en 2005, la signature par les Ministres en
Charge des Forêts des protocoles d'accord de lutte Anti-braconnage, de
mise en place de la Brigade Tri-Nationale de Lutte Anti-Braconnage (BLAB TNS)
et de libre circulation du personnel TNS (Fomete, 2012).
D'autre part, le développement d'un mécanisme de
financement durable par la mise en place du Fonds fiduciaire TNS,
témoigne de la volonté d'assurer un financement durable,
transparent et indépendant.
Toutefois, l'implication des parties prenantes demeure
insuffisante, ceci se manifeste par la faible association des acteurs
concernés au processus d'élaboration des plans
d'aménagement, d'identification des actions prioritaires à mener,
situation que nous avons vécue lors de notre participation aux ateliers
de planification des activités du TNS mois de mai et juin 2012. D'autre
part, l'expiration des plans d'aménagement dans les segments Cameroun et
Congo depuis plusieurs années, laisse transparaître un
problème de gouvernance.
Une analyse FFOM de la gouvernance dans le TNS fait
apparaître les forces, faiblesses opportunités et menaces
suivantes. (Tableau 8)
|
Forces
|
|
Faiblesses
|
·
|
La mise en place de la quasi-totalité des organes
prévus par l'accord
|
·
|
Non existence d'une structure de
gestion du TNS
|
·
|
Régularité des rencontres du CTPE
|
·
|
Non existence d'une stratégie régionale
|
·
|
Brigade tri-nationale
|
|
de gestion du TNS
|
·
|
Efficacité des mesures de conservation
|
·
|
Harmonisation insuffisante des plans
|
·
|
La mise en place d'un fond fiduciaire
|
|
d'aménagement des différents parcs
|
|
|
·
|
Faible implication des parties prenantes dans
l'élaboration et la mise en oeuvre des plans d'aménagements des
parcs
|
|
Opportunités
|
|
Menaces
|
·
|
Collaboration avec les autres acteurs à
|
·
|
Mauvaise gestion
|
|
travers les différents organes du TNS
|
·
|
Corruption
|
·
|
Inscription du TNS comme site du patrimoine mondial de
l'humanité
|
·
|
Leadership trop important des
partenaires sur le processus
|
Tableau 8: Analyse FFOM de la gouvernance dans
le TNS
4 Recommandations
Au terme de la présente étude, nous recommandons
à tous les intervenants d'assurer une meilleure implication des
populations locales dans la gestion du TNS. Plus particulièrement, nous
recommandons de :
4.1 Recommandations à l'attention de la COMIFAC et
du RAPAC
· Sensibiliser les Ministères en charge des
forêts au Cameroun, au Congo et en République sur Centrafricaine
sur la nécessité de mettre à disposition les
écogardes conformément à l'accord relatif à la mise
en place de la brigade tri-nationale.
· Appuyer l'élaboration d'un plan de gestion du
TNS au niveau régional qui servira de base aux plans
d'aménagement nationaux et permettrait une harmonisation de ces
derniers.
· Favoriser l'organisation des rencontres du CTSA en marge
des conseils des ministres COMIFAC.
4.2 Recommandations à l'attention des conservateurs
des parcs nationaux de Lobeke de Nouabale Ndoki et de Dzangha Sangha
· Faire du plaidoyer et du Lobbying auprès des
partenaires techniques et financiers et des administrations centrales en charge
de la gestion des aires protégées afin d'accélérer
le processus d'élaboration des plans d'aménagement des parcs
nationaux de Lobeke et de Nouabale Ndoki ;
· Sensibiliser les partenaires au développement sur
la nécessité d'aligner leurs actions sur la base des plans
d'aménagement en cours de validité ;
· Mieux informer les populations locales sur la gestion des
parcs
4.3 Recommandations à l'attention des Directions en
charge de la gestion des aires protégées du Cameroun, du Congo et
de la RCA
· Organiser des campagnes de sensibilisation au sein des
populations afin de leur permettre de s'identifier au TNS et pas seulement aux
différents parcs nationaux.
· Mener des études approfondies sur le tourisme
dans le TNS en collaboration avec les ministères sectoriels
concernés et établir un plan d'actions conjoint pour
développer cette activité dans le paysage.
· Rechercher des financements auprès des
administrations nationales et des partenaires financiers pour le renforcement
de l'équipement des écogardes.
· Saisir l'opportunité offerte par l'inscription
du TNS comme patrimoine mondiale de l'humanité pour améliorer les
infrastructures et contribuer à la valorisation de cette destination
d'un point de vue touristique.
4.4 Recommandations à l'attention des ONGs
internationales de Conservation de Bayanga, Lobeke, Bomassa et des Partenaires
du TNS
· Investir dans l'éducation des populations locales
à travers l'octroi des bourses d'étude
aux
élèves n'ayant pas la possibilité de poursuivre leur
scolarité dans leur localité.
· Etablir une base de données des populations
locales disposant d'un diplôme de l'enseignement supérieur et les
privilégier lors des recrutements.
· Mieux impliquer les ONGs nationales, afin de garantir une
durabilité des actions après le départ des ONGs
internationales.
· Partager les données issues des recherches avec
tous les partenaires.
· Planifier les actions sur la base des plans
d'aménagement et de façon concertée.
· Mener des activités spécifiques au
bénéfice des femmes et des pygmées afin de les informer,
les former et de réduire ainsi les discriminations dont ils sont
victimes.
Conclusion générale
La présente étude avait pour objectif d'analyser
les impacts de la gestion du TNS sur l'atteinte d'un équilibre entre la
conservation des espèces, le bien être des populations et le
développement à l'échelle locale. Ceci s'est fait à
travers une évaluation de la perception que les différents
acteurs du TNS ont de ces impacts sur la conservation de la
biodiversité, sur la réduction de la pauvreté, sur
l'équité sociale et sur la gouvernance. Les points de vue des
interviewés ont ensuite été associés à nos
observations propres, aux informations que nous avons collectées de la
documentation et aux tendances évolutives des indicateurs issus des
travaux de recherche du groupe Sangha sur les 4 thématiques ou
catégories que nous avons identifiées. Globalement, les impacts
de la gestion du TNS sur les différentes thématiques et par
là, la contribution de cette dernière au développement
durable sont jugés très moyens.
Du point de vue de la conservation, les impacts de la gestion
du TNS sont perceptibles. En effets, les résultats des enquêtes
menées auprès d'un échantillon de 28 personnes ont
montré que 51% des interviewés sont satisfaits de l'impact de la
gestion du TNS sur la conservation. Ce chiffre est certes au dessus de la
moyenne mais pourrait être amélioré. Plusieurs personnes
ont en effet regretté le fait que les mesures de conservation soient
répressives, ne soient pas associées à des
activités de développement local et ne mettent pas plus en avant
le bien être de l'Homme. Cette vision permettrait sans doute de trouver
des solutions aux conflits qui existent entre la population et les animaux du
fait de la destruction des cultures. D'autre part, les travaux de recherche du
Groupe Sangha ont montré que le braconnage et la déforestation
pour des besoins agricoles constituent des menaces qui devraient être
l'objet d'une attention particulière dans la définition des
stratégies de conservation.
Les impacts de la gestion du TNS sur le développement
socio économique sont insuffisants. En effet, seuls, 26% des
interviewés se sont montrés satisfaits des impacts de la gestion
du TNS sur la réduction de la pauvreté. Si tous reconnaissent que
les projets en cours dans les différents segments du TNS ont
généré des emplois, ils pensent que ces emplois restent
précaires en raison de leur caractère temporel et de leur nature
(emplois non qualifiés). Un investissement plus durable de leur point de
vue serait d'investir sur la formation des populations locales qui sont
malheureusement très souvent contraintes d'abandonner les études
au collège à cause de l'absence d'établissements
d'enseignement secondaire dans leur localité et du manque de moyens
nécessaires au financement de la scolarité dans les villes ou
villages offrant cette possibilité. Une attention
particulière devrait être accordée au développement
du tourisme dans tous les segments du TNS, en raison du potentiel existant mais
inexploité par manque d'infrastructures et de moyens financiers. Les
résultats des travaux du groupe Sangha ont confirmé ce constat et
mis en évidence, le fait qu'un accent particulier devrait être mis
sur l'amélioration des services de santé, dont l'importance pour
le développement durable n'est pas sujette à discussion.
Les impacts de la gestion du TNS sur l'équité
sociale ne sont pas sensibles. Si les actions menées par les
différents projets ne favorisent pas forcément les écarts,
elles ne contribuent pas non plus à les réduire. C'est pour cette
raison que seuls 17% de la population se sont montrés satisfaits de la
situation actuelle. Ce pourcentage traduit les inégalités de
chances d'accès à l'emploi, auxquelles sont confrontés les
pygmées et les femmes. Cette situation est certainement liée
à leur manque de qualifications, mais aussi et surtout aux usages
culturels qui considèrent que les femmes ne devraient pas accomplir
certaines tâches, ou que les pygmées sont au service des bantous.
Les travaux du groupe Sangha montrent que les pygmées demeurent
très peu impliqués dans les processus de prise de décision
dans le TNS.
La gouvernance dans le TNS a été jugée
satisfaisante par 19% des interviewés. Si les avancées concernant
la mise en oeuvre de l'accord ont été appréciées,
le fait que certaines actions ne suivent pas a été relevé,
notamment concernant la présence des équipes d'écogardes
des trois pays à la brigade tri nationale de lutte anti braconnage.
D'autre part, le manque d'informations sur les documents de gestion, sur leur
mise en oeuvre est criard chez les personnes interviewées et traduit la
nécessité de mener des campagnes d'information à ce sujet.
L'absence de plans d'aménagement valides au Cameroun et au Congo a
été déplorée, tout comme celle d'un document de
gestion sous régional dont les plans d'aménagement nationaux
seraient une déclinaison. Le manque de transparence sur les budgets mis
à disposition pour la gestion du TNS aussi bien au niveau des
partenaires techniques et financiers que des administrations a
été jugé regrettable. Malgré une
amélioration constatée par les résultats du groupe Sangha
concernant le respect de la loi, l'implication des communautés locales
dans les différents processus de gouvernance reste faible.
Pour améliorer les impacts de la gestion du TNS sur ces
différentes thématiques et par là sa contribution au
développement durable, il serait intéressant d'approfondir cette
étude dans les différents segments nationaux du TNS pour
identifier les disparités entre eux et
élaborer et mettre en oeuvre un plan d'actions en vue
d'établir une certaine homogénéité dans le
paysage.
Une incertitude qui demeure est cependant de savoir s'il est
réellement possible de concilier la conservation et le
développement dans un environnement pauvre comme celui du TNS. Il
faudrait tenir compte du fait que les faiblesses décrites, sont
très souvent une image des réalités au niveau national. La
conservation pourrait-elle de ce fait être à elle seule une
solution à ces problèmes à l'échelle locale ?
Peut-être est-il est encore trop pour que les impacts de la gestion du
TNS sur le développement durable soient réellement perceptibles ?
Autant de questions qui restent pour le moment sans réponses. La
nouvelle dynamique impulsée dans la gestion de ce paysage depuis la
tenue du CTSA en 2010 et l'inscription du TNS comme site du patrimoine mondiale
de l'humanité en 2012 pourraient nous donner une lueur d'espoir de voir
la situation s'améliorer dans un avenir proche.
ANNEXE 1 : Questionnaire d'interview
Questionnaire d'enquête
Questionnaire destiné aux parties prenantes du TNS
responsables des administrations nationales et régionales, populations
locales, Partenaires techniques et financiers, Secteur privé et autres
(ONG ou associations, consultants)
Ce questionnaire permet d'évaluer la contribution de la
gestion du TNS au développement durable sur la base des
thématiques Gouvernance, Pauvreté,
Biodiversité, Equité sociale, Pour les acteurs
concernés par un seul segment du TNS, « TNS » se rapporte
à la section nationale : Cameroun=Lobeke, RCA=Dzangha Sangha,
Congo=Nouabalé Ndoki
Nom de l'interviewé : Groupe :
Date et lieu de l'enquête : Structure/Pays et
fonction
I. Identification
1. Par quelle partie du TNS êtes
vous-concerné ? 2. Depuis quand êtes vous impliqué dans
les
Cameroun
Congo
RCA
Moins de 2 ans
Entre 2 et 5 ans
Entre 5 et 10 ans
Plus de 10 ans
processus relatifs au TNS ?
II. Gouvernance
3. a) Connaissez vous le budget annuel du TNS
?
b) A combien s'élève le budget
alloué par votre structure/pays au TNS?
4. Quels documents de gestion du TNS connaissez- vous
?
6. Toutes les parties prenantes sont-elles suffisamment
impliquées dans la gestion du TNS, si oui comment ?
Indicateurs
Degré de satisfaction (1-4) 1 =très
satisfaisant ; 4=insatisfaisant ; A=autre)
5. Comment jugez-vous : (degré de
satisfaction (1-4) 1 =très satisfaisant ; 4=insatisfaisant ;
A=autre)
Libellé
|
1
|
2
|
3
|
4
|
A
|
indicateurs
|
a) La mise en oeuvre des documents
de gestion du TNS ?
|
|
|
|
|
|
|
b) La mise en oeuvre de l'accord
TNS?
|
|
|
|
|
|
|
|
III. Pauvreté
7. La gestion du TNS a t-elle crée des emplois
locaux?_______ Sont-ils bien rémunérés ?
(appréciation de la
Concordance avec la réalité (1-4) 1 =
perceptible;
4=pas du tout ; A=autre)
indicateurs
9. La gestion du TNS favorise t-elle l'accès aux
services
suivants :
(degré de satisfaction (1-4) 1 =très
satisfaisant ; 4=insatisfaisant ; A=autre)
8. Les revenus des populations se sont-ils
améliorés de façon perceptible ?
(appréciation de la concordance avec la
réalité (1-4) 1 = perceptible; 4=pas du tout ;
A=autre)
1
4
2
3
A
indicateurs
10. Comment jugez-vous l'impact du tourisme
sur le développement local dans le TNS ?
(degré de satisfaction (1-4) 1 =très
satisfaisant ; 4=insatisfaisant ; A=autre)
3
A
4
1
2
Eau
Education
Santé
indicateurs
1
4
2
3
A
indicateurs
IV. Biodiversité
12. Comment jugez-vous les mesures de
conservation dans le TNS ?
(Degré de satisfaction (1-4)
1 =très satisfaisant ; 4=insatisfaisant ;
A=autre)
1
4
2
3
A
indicateurs
11. (appréciation de la
concordance avec la réalité (1-4)
1 =perceptible; 4=pas du tout ;
A=autre)
Libellé
|
1
|
2
|
3
|
4
|
A
|
Indicateur
|
a) La mise en place de la BLAB a-t-elle réduit
le braconnage ?
|
|
|
|
|
|
|
b) Existe-t-il des conflits entre les populations et
les mesures de conservation dans le TNS ?
|
|
|
|
|
|
|
|
V. Equité social
13. La gestion du TNS donne t-elle les mêmes
chances
d'accès à l'emploi aux :
(appréciation de la concordance avec la
réalité (1-4) 1 = perceptible; 4=pas du tout ;
A=autre
Libellé
|
1
|
2
|
3
|
4
|
A
|
indicateurs
|
a) Femmes qu'aux
hommes ?
|
|
|
|
|
|
|
b) Pygmées qu'aux bantous?
|
|
|
|
|
|
|
|
14. (appréciation de la
concordance avec la réalité (1-4) 1 = perceptible; 4=pas du
tout ; A=autre)
Libellé
|
1
|
2
|
3
|
4
|
A
|
indicateurs
|
a) La gestion du TNS
|
|
|
|
|
|
|
enfreint-elle la
|
|
|
|
|
|
|
pratique des usages
|
|
|
|
|
|
|
culturels ou autres
|
|
|
|
|
|
|
usages ?
|
|
|
|
|
|
|
b) La gestion du TNS
|
|
|
|
|
|
|
|
favorise t-elle un
|
|
|
|
|
|
|
accès équitable des
|
|
|
|
|
|
|
populations aux
|
|
|
|
|
|
|
bénéfices de la
|
|
|
|
|
|
|
conservation ?
|
|
|
|
|
|
|
ANNEXE 2 : Liste des personnes interviewées
N°
|
Groupe
|
Nom de l'interviewé
|
Fonction/Institution
|
Date
|
Lieu
|
1
|
AD
|
Abagui Iya Lucien
|
Ecogarde, Chef d'unité cogestion et écotourisme
|
19/06/2012
|
Mambele
|
2
|
AD
|
Domingos Dos-Santos
|
Conservateur Congo
|
12/06/2012
|
Douala
|
3
|
AD
|
Mamang-Kanga
|
DFAP/RCA
|
12/06/2012
|
Douala
|
4
|
AD
|
Mbessa Constantin
|
ACFAP/Congo
|
12/06/2012
|
Douala
|
5
|
AD
|
Ndadet Albert
|
Conservateur RCA
|
12/06/2012
|
Douala
|
6
|
AD
|
Ndjantsana Michel
|
Expert Environnement COMIFAC/ PACEBCO
|
11/06/2012
|
Douala
|
7
|
AD
|
Tadjuidje Maurice
|
Chef d'antenne Pacebco TNS
|
10/06/2012
|
Douala
|
8
|
AU
|
Révérend KOURSOU
|
Pasteur Eglise baptiste, responsable du projet oeuvre parmi les
Baaka (OPB)
|
21/06/2012
|
Bayanga
|
9
|
AU
|
Bessogodje Fernande
|
Directrice ONG ORADER
|
18/06/2012
|
Yokadouma
|
10
|
AU
|
Bikele Simon
|
Agro PME responsable centre d'insertion aux métiers
agricoles et ruraux/prestataire PACEBCo Lobeke
|
12/06/2012
|
Douala
|
11
|
AU
|
MOAZA Aimé
|
ONG Nature et Développement
|
18/06/2012
|
Yokadouma
|
12
|
AU
|
Noiraud Jean-Marie
|
Consultant
|
06/06/2012
|
Yaoundé
|
13
|
AU
|
Tsakem S.
|
EFG /prestataire PACEBCo Lobeke
|
12/06/2012
|
Douala
|
14
|
PL
|
Alloula Bibiane
|
Présidente association femme Lobeke (WHCS)
|
19/06/2012
|
Mambele
|
15
|
PL
|
Bandoka Innocent
|
Chasseur à Bayanga
|
21/06/2012
|
Bayanga
|
16
|
PL
|
Djenda Eloi
|
Conseiller municipal
|
19/06/2012
|
Mambele
|
17
|
PL
|
Maka Job
|
Artisan, président de l'association des artisans ETOMBA
NZALA
|
22/06/2012
|
Bayanga
|
18
|
PL
|
Mandangouda Clarisse
|
Ménagère Lobeke
|
19/06/2012
|
Mambele
|
19
|
PL
|
Mengonga Donatien
|
Pisteur (Bomassa)
|
21/06/2012
|
Bayanga
|
20
|
PL
|
Mobanza
|
Maire de Bayanga
|
21/06/2012
|
Bayanga
|
21
|
PL
|
Molay Jean Rene
|
Pisteur (Bayanga)
|
21/06/2012
|
Bayanga
|
22
|
PL
|
Nadangsi Lydie
|
Employé communal
|
21/06/2012
|
Bayanga
|
23
|
PL
|
Nyami Ngongo François
|
Président COVAREF II
|
19/06/2012
|
Mambele/Mbateka
|
27
|
PTF
|
Jiagho Remi
|
Chargé de programme UICN ; membre Groupe Sangha
|
11/06/2012
|
Douala
|
24
|
PTF
|
Ngono Louis
|
Responsable socio économique WWF Lobeke
|
19/06/2012
|
Mambele
|
25
|
PTF
|
Nzooh Zacharie
|
Coordonateur WWF Lobeke
|
19/06/2012
|
Mambele
|
26
|
PTF
|
Ondoua Gervais
|
Coordonateur projet UICN à Bayanga
|
20/06/2012
|
Bayanga
|
28
|
SP
|
Gwet Samuel
|
Directeur aménagement SEFAC
|
20/06/2012
|
Libongo
|
ANNEXE 3 : Liste des personnes ressources
N°
|
Noms
|
Fonction
|
1.
|
Dangolho Sylvain
|
Projet APDS, responsable du volet
développement durable
|
2.
|
Daraspe Gérard
|
Directeur du bureau de la KFW au Cameroun
|
3.
|
Fomete Timothée
|
Directeur Exécutif Fondation TNS
|
4.
|
Fondjo Thomas
|
Coordonateur du programme CAWFHI
|
5.
|
Kamdem Sebastien
|
Responsable aménagement et valorisation des aires
protégées au RAPAC
|
6.
|
Mounga Abana Albert
|
Conservateur PN Lobeke
|
7.
|
Nguregaye Regis
|
Responsable socio économique
PACEBCO/APDS
|
8.
|
Ntchoutpouen Chouaibou
|
Expert chargé de la biodiversité à la
COMIFAC
|
9.
|
SANA Jérémie Cyprien
|
Projet APDS, responsable du volet écotourisme
|
|
10.
|
Schauerte Peter
|
Projet GIZ d'appui à la COMIFAC, responsable
biodiversité
|
11.
|
Scholte Paul
|
Conseiller Technique principal du projet GIZ COMIFAC
|
|
BIBLIOGRAPHIE
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PRESENTATIONS
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EBA'A R., 2010: Les forêts du bassin du Congo- Un
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AGNANGOYE J.P, 2009: RAPAC, Etat des lieux des aires
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19-23 Juin 2011
FOMETE T., 2012 : Bilan de la mise en oeuvre de l'accord de
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United Nations Conference on Sustainable Development:
http://www.uncsd2012.org/
World Database on Protected Areas:
www.wdpa.org
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Description des groupes
d'interviewés.
Tableau 2 : Quelques conventions
internationales relatives aux aires protégées
Tableau 3 : Evolution du concept «
aires protégées »
Tableau 4 : Ancrage institutionnel des
thématiques retenues pour évaluer la
contribution de la gestion du TNS au développement
durable
Tableau 5 : Impacts potentiels de
l'écotourisme sur le développement durable
Tableau 6 : Analyse FFOM de la gestion du
TNS du point de vue de la conservation
Tableau 7 : Analyse FFOM de la gestion du
TNS du point de vue du développement
socio économique
Tableau 8 : Analyse FFOM de la
gouvernance dans le TNS
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Présentation de
l'échantillon des interviewés
Figure 2: Carte situant les villes de
réalisation des interviews
Figure 3: Répartition des
interviews menées selon les groupes d'acteurs identifiés
Figure 4: Répartition des
interviewés en fonction de leurs années d'expérience dans
le
processus TNS
Figure 5: Représentation
schématique de la méthodologie utilisée
Figure 6: Pyramide du
développement durable
Figure 7: Figure 8: Figure 9 : Figure 10:
Figure 11 : Figure 12: Figure 13
Carte de localisation du TNS
Pourcentage d'occupation des terres du paysage TNS
Répartition de la population du TNS dans les
différents segments nationaux Carte de localisation des
concessions d'exploitation forestières dans le TNS
Importance du pistage des gorilles dans l'APDS
Répartition des recettes écotouristiques 2011 de
l'APDS selon leur source
Répartition des bénéfices tirés du
tourisme dans l'APDS entre les Bayaka et les Bilo en 2011
Figure 14:
Impacts de la brigade tri nationale sur la lutte contre le
braconnage selon les interviewés
Figure 15:
Appréciation des interviewés, des impacts de la
gestion du TNS sur la fréquence des conflits entre la conservation et
les populations
Figure 16:
Figure 17:
Appréciation des mesures de conservation dans le TNS par
les interviewés
Appréciation des interviewés, de la contribution de
la gestion du TNS à la conservation de la biodiversité
Figure 18:
Tendances évolutives des indicateurs de conservation dans
le TNS entre 2006 et 2010
Figure 19:
Appréciation des interviewés, de la contribution
de la gestion du TNS à la réduction de la pauvreté selon
les critères création d'emplois, rémunération,
amélioration des revenus
Figure 20: Figure 21: Figure 22:
|
Appréciation des interviewés, de la contribution de
la gestion du TNS à l'accès aux services de base (eau,
éducation, santé)
Appréciation des interviewés, de la contribution de
la gestion du TNS au développement à travers le tourisme
Appréciation des interviewés, des impacts de la
gestion du TNS à la réduction de la pauvreté
|
Figure 23: Tendances évolutives
des indicateurs liés aux services de base (eau, santé,
éducation) dans le TNS entre 2006 et 2010
Figure 24 Tendances évolutives du
niveau de développement du tourisme dans le
TNS entre 2006 et 2010
Figure 25 : Appréciation des
interviewés, des impacts de la gestion du TNS sur l'accès
équitable des femmes et des pygmées à l'emploi
Figure 26: Appréciation des
interviewés, de l'influence de la gestion du TNS sur la pratique des
usages culturels
Appréciation des interviewés, des impacts de la
gestion du TNS sur le Figure 27: partage
équitable des avantages issus de la conservation
Figure 28: Impacts de la gestion du TNS
sur l'équité sociale
Figure 29: Tendances évolutives
des indicateurs relatifs à l'équité sociale dans le TNS
entre 2006 et 2010
Figure 30: Appréciation de la mise
en oeuvre de l'accord TNS
Appréciation du niveau de connaissance des documents de
gestion du TNS Figure 31: et de leur mise en oeuvre
Figure 32: Connaissance du budget du
TNS
Figure 33: Appréciation de
l'implication des parties prenantes dans la gestion du TNS Figure
34: Appréciation de la gouvernance dans le TNS par les
interviewés
Figure 35: Tendances évolutives
des indicateurs relatifs à la gouvernance dans le TNS
entre 2006 et 2010
LISTE DES PHOTOS
Photo 1 et 2 : Moungoulou ; Groupe de
Bayaka pendant une danse
culturelle à Bayanga
Photo 3 : Gorille rencontré sur
le chemin entre Mambele et Libongo
lors de la descente de terrain
Photo 4 et 5 : Visite à la
saline
Photos 6-9 : Quelques étapes de
notre parcours de Yaoundé à Bayanga
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS 2
LISTE DES ABREVIATIONS 3
Introduction générale et
méthodologie 5
Chapitre 1 : Définition des concepts et
construction de l'approche théorique 15
1 Aires protégées : De la conservation au
développement 15
1.1 Evolution du concept << aire protégée
>> 15
1.2 Le plan de gestion : un outil essentiel pour la conservation
et le développement des
aires protégées 19
1.3 La gestion participative et la << bonne >>
gouvernance des aires protégées : un chemin
incontournable 7 20
2 Le développement durable: un concept multidimensionnel
22
2.1 Définition et dimensions du développement
durable 22
2.2 Enjeux du développement durable 23
2.3 Comment mesurer le développement durable 7 26
2.4 Le tourisme comme instrument de développement durable
dans les aires protégées 29
Chapitre 2 : La gestion du Tri-national de la Sangha
(TNS) 31
1 Aperçu général du TNS 31
1.1 Localisation géographique et description du TNS 32
1.2 Situation socio économique 35
2 Mode de gestion du TNS 38
2.1 Les organes du TNS 38
2.2 Le financement du TNS : le fonds fiduciaire comme solution
durable 41
3 Le Tourisme dans le TNS comme potentiel de développement
local 43
3.1 Le Tourisme de chasse à Lobeke 43
3.2 Les activités touristiques dans l'APDS 46
Chapitre 3 : Contribution de la gestion du TNS à
l'atteinte d'un équilibre entre
conservation et développement
50
1 Impacts de la gestion du TNS sur la conservation 50
1.1 Le point de vue des interviewés concernant la gestion
du TNS et la conservation de la
biodiversité 50
1.2 Les résultats du groupe Sangha 53
1.3 Analyse et Conclusion 54
2 Impacts de la gestion du TNS sur la situation socio
économique dans le paysage 57
2.1 Concernant la gestion du TNS et la réduction de la
pauvreté 57
2.2 Concernant la gestion du TNS et l'équité
sociale 62
2.3 Analyse et Conclusion 66
3 La gouvernance dans le TNS 69
3.1 Le point de vue des interviewés concernant la
gouvernance dans le TNS 69
3.2 Les résultats du groupe Sangha 73
3.3 Analyse et Conclusion 74
4 Recommandations 75
4.1 Recommandations à l'attention de la COMIFAC et du
RAPAC 75
4.2 Recommandations à l'attention des conservateurs des
parcs nationaux de Lobeke de
Nouabale Ndoki et de Dzangha Sangha 75
4.3 Recommandations à l'attention des Directions en charge
de la gestion des aires
protégées du Cameroun, du Congo et de la RCA 76
4.4 Recommandations à l'attention des ONGs internationales
de Conservation de
Bayanga, Lobeke, Bomassa et des Partenaires du TNS 76
Conclusion générale 77
ANNEXE 1 : Questionnaire d'interview 80
ANNEXE 2 : Liste des personnes interviewées
82
ANNEXE 3 : Liste des personnes ressources 84
BIBLIOGRAPHIE 85
LISTE DES TABLEAUX 89
LISTE DES FIGURES 90
LISTE DES PHOTOS 92
TABLE DES MATIERES 93
.