2.3 Analyse et Conclusion
Sur le plan socio économique, les actions menées
à l'échelle transfrontalière ne sont pas nombreuses. On
peut citer la mise en oeuvre d'un programme conjoint de gestion des
pêcheries le long de la Sangha, des actions de sensibilisation des
élus locaux et chefs
traditionnels sur le changement climatique et l'organisation de
sessions de formations des guides touristiques à l'échelle du
paysage.
Notre descente sur le terrain au mois de juin dernier, nous a
permis de faire certains constats.
Pour une distance d'environ 500 Km entre Yaoundé et
Libongo (frontière Cameroun - RCA), il nous a fallu 2 jours de voyage.
Si côté Cameroun, nous avons eu l'impression que des travaux
d'entretien des routes sont partiellement réalisés, la situation
côté RCA est totalement différente. Nous avions
l'impression de nous frayer un chemin en forêt sur une bonne partie du
trajet.
L'accès à l'électricité reste un
problème dans tous les villages du TNS que nous avons parcourus. Les
personnes qui ont accès à l'électricité sont
alimentées par des groupes électrogènes, dont les prix ne
sont pas à la portée de tous. Les villages à
proximité de la SEFAC comme c'est le cas de Libongo,
bénéficient de ses infrastructures électriques et ont de
ce fait un accès gratuit à l'électricité. Ceci,
comme dans tous les villages, à des heures bien précises. Nous
avons toutefois constaté une amélioration particulière
à Bayanga, par rapport à la situation en 2009. En effet, le
village est désormais connecté à un réseau national
de téléphonie mobile, ce qui malgré l'enclavement permet
un accès plus aisé à l'information.
Concernant le tourisme, en dehors des campements liés
aux activités de chasse sportive, dont nous avons entendu parler
à Mambele, nous n'avons pas réellement noté la
présence d'infrastructures touristiques. Seules les cases de passage du
projet WWF disposent de commodités acceptables. A Bayanga, la situation
est tout à fait différente. Le Doli Lodge dispose
d'infrastructures d'accueil qui pourraient être attrayantes pour les
touristes. Même si la gestion de ces infrastructures dépendent
directement du projet APDS, elles génèrent quelques emplois
locaux qui contribuent indirectement à l'augmentation du pouvoir d'achat
des populations.
Nous avons toutefois constaté, notamment à
Bayanga que les initiatives qui ne sont pas intégrées dans le
projet ont du mal à être valorisées. Ceci concerne par
exemple le centre artisanal, mis sur pied et géré par une
association locale (Etomba Nzala) avec des appuis ponctuels de certains
partenaires. En effet, ce dernier expose les oeuvres des artisans locaux
membres de l'association, qui reversent un pourcentage du prix de vente de
leurs oeuvres dans les caisses de l'association pour son fonctionnement.
Malheureusement, la visite de ce centre n'est pas proposée par le projet
aux touristes. A titre d'exemple, selon les statistiques qui nous
ont été fournis par le président de
l'association, sur 466 touristes reçus par l'APDS en 2011, seuls 40 ont
visité le centre. En 2010 et en 2009, la situation était
similaire avec respectivement 90 sur 577 et 86 sur 547. Cette situation est la
même pour l'association des promoteurs locaux du tourisme. En effet,
cette dernière identifie des sites particuliers dans le village (chutes
d'eau et autres). Les activités de l'association ne dépendant pas
des centres d'intérêts du projet, et n'étant pas sous son
contrôle, les touristes ne sont pas orientés vers elles.
Au vue de tout ce qui précède, nous pouvons
conclure que, les impacts de la gestion du TNS sur le
développement socio économique à l'échelle du
paysage sont insuffisants.
Une analyse FFOM (Tableau 7) de la gestion du TNS du point de
vue du développement socio économique fait apparaître les
forces, faiblesses opportunités et menaces y relatives.
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Forces
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Faiblesses
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Potentiel touristique
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Insuffisance de financements pour les
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Disponibilité de plans d'aménagement
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activités de développement
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des parcs
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Orientation des projets vers les activités
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Engagement des concessions forestières
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de conservation et non de développement
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dans la certification
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Utilisation insuffisante des compétences
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Savoirs traditionnels
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locales
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Compétences techniques insuffisantes
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Nombre d'emplois locaux créé peu
élevé
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Faible implication du projet dans la
résolution des conflits hommes-animaux
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Accompagnement insuffisant du
développement d'activités
génératrices de revenus
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Infrastructures et vision écotouristique
peu développés
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Opportunités
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Menaces
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Collaboration avec les autres acteurs à
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Discriminations sociales
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travers les organes du TNS, notamment avec les préfets
à travers le CTS
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Conflits hommes-Animaux, Faible taux d'alphabétisation
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Inscription du TNS comme site du patrimoine mondial de
l'humanité
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Pesanteurs culturelles favorisant les
inégalités
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Intérêt de plusieurs partenaires
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Tableau 7: Analyse FFOM de la gestion du TNS du
point de vue du développement socio
économique
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