INTRODUCTION
L'extension de l'économie monétaire,
l'interdépendance des marchés de capitaux et le mouvement des
opérations de change ont favorisé l'intensification des relations
des banques et des établissements de crédit avec les autres
agents économiques. Cependant, la grande crise économique des
années 80 qui a entrainé la faillite du système bancaire a
contraint les pays en voie de développement (PVD) au Programme
d'Ajustement Structurel (PAS). Ce programme, couplé à la
dévaluation du franc CFA en 1994 a eu de graves répercussions sur
le développement économique de ces pays. De ce fait, les acteurs
s'accordent à reconnaître que le phénomène de la
pauvreté prend une ampleur de plus en plus inquiétante et
constitue une menace pour ces pays dont une bonne partie de la population
active, évolue dans le secteur informel.
Le secteur informel n'étant pas accessible au
système bancaire classique, il fallait chercher un moyen pour satisfaire
les besoins de cette population afin d'améliorer son bien-être
économique et social. A cet effet, les agents économiques exclus
du système financier classique ont mis en place des pratiques et des
circuits de financements alternatifs communément appelés
microfinance, finance décentralisée ou finance de
proximité.
Initiés par des Organisations Non Gouvernementales
(ONG) et des banques commerciales telles que la Brut-Unit Desa
(Indonésie), la Gramen Bank (Bangladesh) et K-Rep (Kenya),
Prodem/Bancosol (Bolivie), ces financements alternatifs ont pour objectif de
satisfaire la demande de produits financiers de leurs populations cibles.
C'est dans ce cadre que le Bénin, à l'instar des
autres pays en voie de développement, a adopté une
stratégie de réduction de la pauvreté dans laquelle les
problèmes de financement des activités des « pauvres »
exerçant pour la plupart dans le secteur informel occupent une place de
choix. Quelques années plus tard on assiste à une
prolifération des Institutions de Microfinance dont l'Association PADME,
avec comme activité principale l'octroi de crédit et la collecte
de l'épargne aux agents exclus du système classique.
Depuis leur création, les activités de ces
institutions sont conformes aux attentes du monde rural et urbain par leurs
proximités, leurs capacités à couvrir le territoire
national et l'importance des capitaux injectés dans l'économie
nationale.
Aujourd'hui, le secteur de la microfinance se trouve
confronté à de multiples problèmes. La fragilité
du secteur, la défaillance des prêts et la difficulté de
recouvrement des impayés. Ce dernier apparait comme important car il
est susceptible de porter atteinte à la pérennité des
IMF.
C'est en raison de cette importance et des difficultés
qu'éprouvent actuellement les dirigeants de PADME à recouvrer les
impayés que nous avons jugé utile de développer le
thème intitulé : « Analyse du système de
recouvrement des impayés au sein des Institutions de Microfinance : Cas
de PADME-Bénin ».
Cette étude vise à analyser le système de
recouvrement des impayés, à prendre connaissance de leurs causes
et de leurs conséquences réelles afin de proposer des approches
de solutions liées au problème d'accumulation des impayés.
La restitution de nos travaux est faite en trois chapitres.
Le premier chapitre présente le cadre institutionnel de
l'étude. Le deuxième est consacré au développement
du cadre théorique et méthodologique de l'étude. Le
troisième chapitre a trait à la présentation et l'analyse
des résultats ainsi qu'aux propositions de solutions pour
améliorer le système de recouvrement des impayés.
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