II. CORRELATION ENTRE NOTE D'ETAT ET
D'AUTRES PARAMETRES DE LA VACHE
A. LE POIDS VIF
1) Estimation du poids d'une vache
La pesée est la méthode la plus fiable mais
elle est coûteuse et lourde de manipulation. Elle n'est d'ailleurs pas si
fiable car le poids varie en fonction du contenu digestif, ou reste stable
alors que la vache perd des réserves : par exemple chez une vache
gestante, les pertes sont masquées par la croissance du veau [6, 86]
pendant la gestation ou par l'augmentation des contenus digestifs et mammaires
pendant la première semaine de lactation.
La méthode la plus couramment utilisée et
simple d'utilisation est celle du périmètre thoracique. Il existe
des grilles établissant le poids correspondant au
périmètre mesuré (figure 6). Il existe également
des rubans bovimétriques. Ils sont conçus en tissu de fibre de
verre très résistant à la traction. Pour évaluer le
poids de l'animal sur pied, il suffit de mesurer son tour de poitrine en
arrière de l'épaule. Après avoir déterminé
le tour en centimètres, on trouve la valeur du poids en kg correspondant
à la mesure indiquée à l'envers du mètre.
2) Relation avec la note d'état
Il ne peut exister de relation directe entre la note
d'état et le poids de l'animal. La note évalue un état
d'engraissement : deux animaux de poids très différents peuvent
avoir la même note.
Seule la valeur de poids correspondant à une perte
d'état de un point est régulièrement
évoquée, et ce pour une vache de 600 kg [6].
Otto et al. en 1991 [73] annoncent 56 kg de poids vif
pour un point de note d'état corporel. Ce chiffre correspond à
une variation d'un point, mais aucunement à l'estimation du poids.
Chilliard et al. en 1987 annoncent entre 35 et 48 kg et
précisent que le gain d'un point d'état s'accompagne d'une
augmentation de la proportion de lipides corporels de 3,9% à 4,4%
[18].
En pratique, la morphologie des vaches ayant fortement
évolué ces deux dernières décennies, la valeur
retenue pour un point d'état corporel actuellement, est de 40 kg
[29].
Figure 6 : Correspondance poids vif/périmètre
thoracique d'après [62]
B. RESERVES ENERGETIQUES
Tous les auteurs s'accordent à dire que l'estimation
des réserves énergétiques est le principal objectif de la
notation. La mesure de la note d'état corporel est une méthode
subjective pour évaluer la quantité d'énergie
stockée dans les muscles et dans les tissus adipeux [27].
Selon Bazin [6], un point sur la note d'état corporel
correspond à 20 à 25 kg de lipides pour un animal de 600 kg.
L'étude de Chilliard et al. [18] date de 1987
mais reste très intéressante quant à l'évaluation
des variations des réserves corporelles de la vache au cours du cycle
gestation-lactation. Dans les conditions de l'époque, une vache
produisant 30 kg de lait mobilisait entre 15 et 60 kg de lipides, ce qui peut
mener à plus de 2 kg par jour tant qu'elle subissait un bilan
énergétique négatif. Une vache grasse pourrait, dans les
conditions extrêmes, mobiliser jusqu'à 100 kg de lipides (elle en
possède alors 140 kg). En ce qui concerne la mobilisation
protéique, une vache sous-alimentée en lactation mobiliserait
jusqu'à 15 kg de protéines corporelles et ces protéines
sont à 56% d'origine musculaire le reste provenant des viscères
et organes (notamment l'involution utérine). La mobilisation
protéique est plus faible chez les vaches alimentées à
volonté et chez les primipares pour lesquelles les réserves sont
plus faibles. L'estimation de ces variations n'a pu être mise en
évidence que par des techniques invasives nécessitant bien
souvent l'abattage des animaux : mesure de diffusion de l'eau lourde, mesure de
la taille des adipocytes ou des fibres musculaires, non utilisables sur le
terrain. C'est malgré tout en étudiant la relation entre la note
d'état et la taille des adipocytes du tissu adipeux sous-cutané
qu'ont été estimées les valeurs d'un point d'état
corporel (28 à 33 kg de lipides, 35 à 48 kg de poids vif).
L'équivalence énergétique est estimée à 4
à 6 Unité Fourragère Lait (UFL) par kg de poids vif soit
150 à 200 UFL par point de note d'état corporel.
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