Contribution à l'étude de l'impact de la pollution chimique sur l'herbier à Posidonie dans la baie d'Alger( Télécharger le fichier original )par Yassine GUENDOUZI Ecole nationale supérieure des sciences de la mer et aménagement du littoral - ingénieur d'état 2011 |
II.2. ÉTAT DE LA POLLUTION DANS LA BAIE D'ALGERLa baie d'Alger est soumise aux perturbations anthropiques de différentes origines causées par une population humaine de plus de 4,3 millions d'habitants qui vivant dans la métropole d'Alger. En outre, près de 1000 entreprises exercent dans différents domaines et se partagent cette baie : métallurgie, construction, pétrochimie, production pharmaceutique, industries mécaniques, électriques et électroniques, alimentation, production de papier, etc. (PAC, 2005) (tableau II.1). Deux oueds se jettent dans la baie d'Alger, l'oued El Hamiz et l'oued El Harrach. Ce dernier draine les eaux usées domestiques et industrielles surtout de la ville d'Alger qui ne sont traitées qu'à 8% et sont déversées directement dans la baie (PAC, 2005). Selon le Dr MITSUO YOSHIDA, conseiller supérieur à l'Agence de coopération internationale japonaise (JICA), la mauvaise qualité de l'eau de l'oued El Harrach dépasse de 400 fois les normes établies par l'organisation mondiale de la santé (OMS1). Tableau II.1 : Quelques activités polluantes en baie d'Alger (PAC, 2005)
La cimenterie de Rais Hamidou, héritage colonial datant de 1911, continue de constituer une source de pollution importante pour la baie d'Alger. C'est, en effet, par voie éolienne (fumées) (Figure II.4) et voie d'effluents toxiques, que les rejets de la cimenterie, généralement des poussières, des oxydes de soufre, des oxydes de carbone, de l'acide fluorhydrique, des éléments en traces métalliques, du fluor, et des chlorures, se retrouvent en mer. Figure II.4: Cimenterie de Rais Hamidou (Photo : LAMOUTI) 1 http://elmouja.over-blog.com Le port d'Alger constitue une source inépuisable de pollution qui, au-delà de son activité portuaire même, reçoit un grand nombre d'égouts (24 égouts) qui drainent les eaux usées de la ville d'Alger et dont l'influence est étalée dans l'espace et le temps (permanente). De plus des pollutions ponctuelles très localisées sont engendrées par les navires en rade dans la baie (APPL, 20101). La station de dessalement de l'eau de mer d'El-Hamma (Alger) présente un danger sur l'écosystème marin dans la baie. Des activités intensives de dessalement d'eau de mer provoquent le développement de saumures qui entraînent la destruction de précieuses régions côtières (LOUNIS et BELHADJAISSA, 2005). Les apports des émissaires urbains situés dans le secteur de Hussein-Dey ont eux aussi une forte influence sur la qualité du milieu marin de la baie (APPL, 2010). En 2004, la baignade a été interdite au niveau de 46 plages dans la baie. L'écosystème marin a été gravement touché par la pollution, et une diminution de la biodiversité de 14% pour les espèces de grand intérêt écologique a été signalée (PAC, 2005). À partir de ces données on peut conclure que la baie d'Alger est un milieu pollué ou du moins perturbé (GRIMES, 2005). |
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