1.1.2. Signes cliniques
1.1.2.1. Accès palustre simple
On distingue les accès de primo-invasion et les
accès de la phase d'état à fièvre
périodique. Le tableau clinique des accès de primo-invasion est
celui d'un embarras gastrique fébrile associé à des
céphalées et des myalgies. Une hépatomégalie peut
parfois être retrouvée ; elle est succédée par la
phase d'état avec une périodicité des accès
thermiques. Ces accès palustres sont caractérisés par la
succession de 3 phases à rythme régulier : frissons, chaleur,
sueurs (Brenier-Pinchart et Pelloux, 2005).
.
1.1.2.2. Accès palustre grave
L'OMS a proposé depuis 2000 une définition du
paludisme grave à P. falciparum à partir des
critères cliniques et biologiques ci-dessous :
- Neuropaludisme (score de Glasgow < 9) ;
- Trouble de la conscience (score de Glasgow < 15 et > 9)
;
- Convulsions répétées (< 1/24 heures)
;
- Prostration ;
- Syndrome de détresse respiratoire ;
- Ictère (clinique) ;
- Acidose métabolique (bicarbonate plasmatique < 15
mmol/l) ;
- Anémie grave (Hg < 5 g/dl ou Ht < 15 %) ;
- Hyperparasitémie (> 4 % chez les sujets non immuns ou
> 20 % chez les sujets immuns) ; - Hypoglycémie (< 2.2 mmol/l)
;
- Hémoglobinurie macroscopique ;
- Insuffisance rénale :
o adulte : diurèse < 400 ml/kg/24 h ou
créatinémie > 265 umol/l ;
o enfant : diurèse < 12 ml/kg/24h ou
créatinémie élevée pour l'âge ;
- Collapsus circulatoire (TAS < 50 mmHg avant 5 ans, TAS <
80 mmHg après 5 ans) ; - Hémorragie anormale ;
- OEdèmes pulmonaires (radiologique).
On parle de paludisme grave lorsqu'un seul de ces signes est
présent et avec une goutte épaisse positive (WHO, 2000).
Le neuropaludisme ou paludisme cérébral est une
des formes les plus fréquentes du paludisme grave à
côté de l'anémie sévère. Il se manifeste par
une fièvre (qui peut atteindre 40 °C), des troubles neurologiques
divers pouvant aller de la simple obnubilation au coma et des manifestations
viscérales. L'évolution du paludisme grave dépend de la
rapidité et de la qualité du traitement. Non traité, il
est le plus souvent fatal en deux ou trois jours. Quand il est traité
avec retard, la mortalité peut atteindre 30% à 50% des cas.
Lorsqu'il est rapidement et correctement traité, la guérison
survient sans séquelles (Sene, 2005).
1.1.2.3. Paludisme viscéral évolutif
Il survient chez des sujets insuffisamment prémunis et
exposés à des infestations répétées (enfants
autochtones, adultes expatriés sous chimioprophylaxie insuffisamment
efficace). Il associe une anémie, une dyspnée, une
splénomégalie, une fièvre modérée et un
retard staturo-pondéral chez l'enfant (Brenier-Pinchart et Pelloux,
2005).
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