CHAPITRE VII
RECOMMANDATIONS
L'étude sur les facteurs expliquant la faible
utilisation des services de conseil dépistage volontaire du VIH par les
personnes exerçant dans le petit commerce dans la ville de Ouagadougou,
nous a permis de mettre en évidence un certain nombre de facteurs
susceptibles d'influencer négativement l'utilisation des services de
dépistage par ce groupe socioprofessionnel.
En vue d'aider à la résolution des dites
insuffisances et contribuer à une meilleure utilisation de ces services,
nous formulons les recommandations suivantes à l'endroit des
différents intervenants dans le processus de dépistage dans notre
pays.
Deux types de recommandations ont été
formulées : les recommandations à court terme et celles à
long terme.
A COURT TERME
Au Ministère de la Santé
~ Rendre gratuit le test de dépistage du VIH.
Aux Partenaires Financiers
~ Apporter un appui financier aux structures chargées du
conseil dépistage à travers le financement de leurs plans
d'action.
Au SP/CNLS-IST/PAMAC
~ Recycler le personnel des centres de conseil dépistage
volontaire.
~ Organiser des journées de dépistage gratuit
à l'intention des acteurs du secteur informel.
Aux Structures chargées du
dépistage
~ Prendre en compte le secteur informel dans la planification des
activités des centres de dépistage.
~ Organiser des campagnes de sensibilisation sur le VIH/SIDA et
le test de dépistage volontaire au profit des acteurs du secteur
informel.
Aux Acteurs du secteur informel
~ Faire le test de dépistage afin de se situer sur sa
sérologie et pouvoir réaliser ses activités dans la
sérénité.
A LONG TERME
Au Ministère de la Santé
~ Rendre les médicaments anti retro viraux gratuits.
~ Etendre la création des centres de dépistage
intégrés aux formations sanitaires à toutes les structures
de soins publiques.
CONCLUSION
De nos jours la lutte contre la propagation de l'infection
à VIH a pris une autre tournure avec l'avènement du test de
dépistage considéré comme l'interface entre la prise en
charge des malades et la prévention.
Face à la sous utilisation des services de
dépistage, nous avons entrepris une étude en vue d'optimiser leur
utilisation par les personnes exerçant dans le secteur informel en
particulier le petit commerce.
Notre étude dont l'objectif général
était : « Etudier les facteurs expliquant la faible utilisation des
services de conseil dépistage volontaire du VIH par les personnes
exerçant dans le petit commerce dans la ville de Ouagadougou », a
révélé les principaux facteurs qui sont :
> L'insuffisance de connaissance des personnes
exerçant dans le secteur informel
en particulier le petit commerce sur le VIH/SIDA et le test de
dépistage.
> L'insuffisance de la sensibilisation tant sur le VIH/SIDA
que sur le test de
dépistage.
> La non prise en compte du secteur informel dans la
planification des activités des centres de dépistage.
> L'existence de la stigmatisation et de la discrimination
associées au VIH/SIDA. > La non-gratuité du test de
dépistage.
Au vu de ces résultats obtenus qui pourront être
approfondis par d'autres études afin de mieux appréhender ce
concept d'utilisation des services de dépistage dans notre pays, nos
hypothèses ont été confirmées car nous avons
atteint nos objectifs par la détermination des différents
facteurs qui expliquent la faible utilisation des services de CDV du VIH par
les personnes exerçant dans le petit commerce. En effet, notre
étude a effectivement démontré que la faible utilisation
des services de dépistage par les personnes exerçant dans le
petit commerce est liée à des nombreux facteurs dont celle qui a
une grande influence négative sur l'utilisation des services de
dépistage est l'insuffisance de sensibilisation.
En vue de contribuer à une meilleure utilisation de ces
services par ce groupe, nous avons formulé des recommandations dont les
principales sont :
A court terme :
> La gratuité du test de dépistage.
> L'organisation des campagnes de sensibilisations et des
journées de dépistage volontaire au profit du secteur
informel.
> Le financement des plans d'actions des centres de
dépistage volontaire du VIH A long terme :
> la gratuité du traitement par les médicaments
anti retro viraux.
Nous pensons que la mise en oeuvre de ces recommandations
contribuera à améliorer l'utilisation des services de
dépistage du VIH par le secteur informel et réduire la
propagation de l'infection à VIH dans notre pays.
Pour ce faire nous lançons cet appel de Emmanuel
KEMERERA Haut fonctionnaire en charge du SIDA en Ouganda, cité par Jean
Noël SAWADOGO dans son mémoire de fin d'études
supérieures en soins infirmiers et obstétricaux, aux personnes
exerçant dans le secteur informel en particulier le petit commerce :
«Cette maladie s'est engouffrée chez nous de toutes parts, et le
seul avis que je puisse vous donner est d'aller vous faire volontairement
tester ... »
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