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Activités rurales et patrimoine ligneux: implication des populations, enjeux et perspectives de gestion dans la communauté rurale de Koussanar (département de Tambacounda au Sénégal)

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par Elias THIAM
Université Gaston Berger de Saint-Louis Sénégal - Maitrise 2006
  

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GLOSSAIRE

Aménagement: Mise en oeuvre d'un ensemble de règles et techniques dans une formation forestière en vue de sa restauration ou d'une amélioration de son rendement.

Amodiation: Acte juridique relevant des compétences de l'Etat qui concède des droits de chasse à un tiers moyennant des ressources financières.

Audiences publiques: Système organisé permettant à la population d'être une partie prenante dans le processus de prise de décision.

Capacité de régénération: Aptitude d'une espèce végétale à retrouver son état initial après une coupe. Elle est variable en fonction des espèces : forte chez les combrétacées, faible chez Cordyla, Bombax et Pterocarpus.

Compétence: Pouvoir conféré à une autorité ou un organe de décider sur telle ou telle matière. Les collectivités locales ont cette attribution.

Déboisement: Destruction d'une formation forestière sans mise en valeur agricole ultérieure.

Décentralisation: Politique consistant à conférer des compétences hors du centre où elles sont traditionnellement exercées.

Désenclavement: Action destinée à rompre l'isolement des zones vouées à la stagnation économique à cause principalement de l'évolution des techniques ou des conditions physiques difficiles.

Développement durable: Développement fondé sur la trilogie croissance économique, respect de l'environnement et progrès social.

Ferrugineux: Catégorie de sols des régions tropicales à longue saison sèche. Ils sont riches en sesquioxydes de fer avec des argiles présentant une certaine proportion de kaolinites.

Foncier: Cadre dans lequel la terre acquiert une valeur marchande. Elle est transformée en terrain, sol, etc. reproductibles, amendables, extensibles et échangeables.

Révolution: Dans un système de rotation, c'est la durée indispensable à la première partie d'une forêt déjà exploitée pour se régénérer.

Introduction:Contexte géographique de l'étude

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Finistère ouest africain, le Sénégal est situé entre 12°30-16°30 nord et 11°30-17°30 ouest. Il s'étend sur plus de 197 000 km2. Dans la poursuite de la décentralisation engagée depuis l'indépendance du pays, ce territoire se subdivise aujourd'hui en 11 régions administratives1 dont la plus vaste et l'une des plus sollicitée en matière de ressources naturelles est celle de Tambacounda.

Elle couvre plus du 1/4 de la superficie totale (59602 km2) mais est faiblement peuplée (moins de 10 habitants/km). Elle a une frontière commune avec le Mali à l'est, la Gambie à l'ouest et la république de Guinée au sud.

Koussanar est un arrondissement du département de Tamba. Il s'étend sur 3047 km2 pour une population estimée à 33640 habitants, soit une densité moyenne de 08 habitants/km2 en 2002. Avec un total de 160 villages, l'arrondissement se caractérise par une forte concentration notamment dans la zone sud au niveau des chefs lieu éponymes des deux communautés rurales de Sinthiou Malème et Koussanar qui la composent.

La dernière couvre 1840 km2 (PLD, 2004) et comporte plus de 16000 habitants répartis dans 92 villages.

Elle est limitée à l'est par la communauté rurale de Sinthiou Malème et arrondissement de Goudiry, à l'ouest par l'arrondissement de Koumpentoum, au nord par le département de Ourossogui (Matam) et au sud par l'arrondissement de Maka Coulibantan (voir figure 1)

1 celle de Matam s'ajoute en 2001 aux 10 déjà existantes

Figure 1 : Carte de situation de la communauté rurale de koussanar

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Réalisée par Thiam E., d'après la base de données de la SODEFITEX de Tamba

La communauté rurale de Koussanar (CRK) se localise dans la zone soudano-sahélienne marquée par une pluviométrie très variable (400 á 1000mm) et une forte chaleur. On y distingue une saison sèche allant de novembre à mai et une saison pluvieuse de juin à octobre. Dans la seconde partie de la saison sèche, la localité subit les effets desséchants de l'harmattan et connaît des températures très élevées pouvant dépasser 40°C dans la journée. En plus, des alizés continentaux (vents de sable assez forts) soufflent de mars à mai. Les températures minimales sont enregistrées de novembre à février.

La spécificité géomorphologique de la communauté rurale (CR) est liée à la platitude du relief. En fait, les paysages de la région de Tamba sont variés et se développent sur un relief tabulaire. Le Sénégal Oriental appartient dans sa partie ouest (y compris la communauté rurale de Koussanar) au bassin de la Sénégambie. Il est possible d'y observer quelques dépressions constituées de mares et de cours d'eau saisonniers tarissant dès décembre : Sandougou, Wouro Séno, Bohé Balédjé, etc. Notons que les eaux souterraines sont essentiellement maestrichtiennes. Cette évolution d'ensemble fait appel à une certaines période de l'histoire terrestre notamment le quaternaire.

Du point de vue phytogéographique, on y retrouve une végétation forestière favorisée par les conditions climatiques locales. Elle est constituée d'une diversité d'espèces sahélo- soudaniennes. Cependant, elle n'est pas homogène dans la mesure où les activités rurales (agriculture, élevage, exploitation forestière,...) et les feux de brousse l'ont beaucoup dégradée.

Le peuplement de la communauté rurale est récent. A travers nos enquêtes sur le profil historique de la zone, nous nous sommes rendu compte que les premiers occupants se seraient installés vers la fin du XIXè siècle. Ceci est confirmé par la Méthode Active de Recherche Participative (M..A.R.P) réalisée à Dawady et à Koussanar par DGL/FELO.

La répartition ethnique est dominée par les peuls (plus de 50%), les mandingues (plus de 30%), les bambaras (environ 7%) et les wolofs (moins de 4%), le reste étant constitué de minorités koniaguis, sérères, etc. (PLD, 2004). Par ailleurs les peuls et les mandingues occupent respectivement la zone nord et celle sud. Les premiers occupent des espaces moins peuplés2 que les derniers.

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2 en quête de grandes surfaces pour les besoins de pâturage

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Les bambaras se seraient installés durant la construction du chemin de fer Dakar- Bamako tandis que la présence des wolofs est justifiée par des besoins de commerce et d'agriculture. Aujourd'hui, la population est en constante augmentation à la faveur de la forte natalité et des migrations (mouvements externes) ; l'émigration n'y étant pas très significative.

Sur le plan religieux, l'Islam domine, suivie du christianisme (moins d'1% de la population) et des animistes.

Les principales activités des populations sont polarisées par le secteur primaire : l'agriculture, l'élevage et l'exploitation forestière (de plus en plus explosive). Le secteur secondaire n'est pas représentatif des activités économiques de la communauté rurale. On n'y retrouve aucune unité de transformation ou de conservation pouvant jouer un rôle décisif dans l'essor économique local. Quant au secteur tertiaire, il est aussi affecté que le dernier en raison non seulement du faible poids politique de la zone mais aussi de la vétusté des voies de communication (si elles existent). L'économie informelle s'y développe à travers les marchés hebdomadaires du vendredi à Koussanar et du mercredi à Dawady.

Les conditions pluviométriques et les types de sols confèrent plusieurs possibilités agricoles et d'élevage combinées avec les avantages qu'offre la forêt. La population, de plus en plus nombreuse et en général vivant en dessous du seuil de la pauvreté, tire l'essentiel de ses revenus des privilèges que lui offre la nature. Par conséquent, le patrimoine ligneux se trouve affecté par ces différentes activités sans oublier les dommages causés par les feux de brousse.

En ce sens, conscient que le développement local est un moyen efficace de relayer les grands choix nationaux par des politiques locales plus fines et mieux adaptées, l'Etat, à travers la loi 96 07 du 22 mars 1996, a consacré le transfert d'importantes compétences aux collectivités locales en matière environnementale. L'octroi de ces responsabilités nouvelles aux élus locaux passe par une médiation technique et une assistance politique afin qu'on puisse combiner l'efficacité économique au respect de l'environnement et au progrès social.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe