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étude de faisabilité de la mise en place du réseau d'information économique du tourisme pour la ville de Yamoussoukro en Côte d'Ivoire

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par Jean- Martial AKMEL
Institut national polytechnique Félix Houphouët- Boigny - Côte d'Ivoire - Diplôme d'ingénieur des techniques du tourisme 2013
  

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REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

Union-Discipline-Travail

-------------

Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

--------------

Ecole de Formation Continue et de Perfectionnement des Cadres

MEMOIRE DE FIN DE CYCLE

Pour l'obtention du Diplôme d'Ingénieur des Techniques du Tourisme

Thème :

ETUDE DE FAISABILITE DE LA MISE EN PLACE DU RESEAU D'INFORMATION ECONOMIQUE DU TOURISME POUR LA VILLE DE YAMOUSSOUKRO

Présenté par :

AKMEL Jean-Martial

Elève Ingénieur des Techniques du Tourisme

Promotion 2010-2012

MEMBRES DU JURY

Président : M. EDDY Bertin, Enseignant Chercheur au DFR-GCEA/INP-HB

Assesseur : Dr. WANDAN Eboua Narcisse, Enseignant Chercheur au DFOREN/INP-HB

Encadreur pédagogique : Mme ANGBO Cho Euphrasie, épse KOUAKOU N'Goran,

Enseignant Chercheur au DFR-GCEA/INP-HB

Maitre de Stage : M. BOUAZO Zegbehi David Edmond, Responsable du Développement Touristique, SODERTOUR-Lacs

Juillet 2013

A :

- Mon épouse, BROU Aboueu Marie-Olga, dont le soutien durant toute cette formation ne m'a pas fait défaut. Merci pour ta tendresse et ton affection.

- Mon fils, AKMEL Elie Marc-Aurèle, à qui l'affection paternelle a manqué durant cette période d'étude ;

- Ma mère, YEDOH Nome Laurence, merci pour tes prières et encouragements.

RESUME

Le réseau d'informations économiques du tourisme (RIET) vise à instaurer une plateforme de collaboration au niveau des acteurs et à évaluer le poids du tourisme dans l'économie régionale. L'objectif de notre étude consiste à déterminer les conditions de la mise en place du réseau d'informations économiques du tourisme (RIET) dans le district de Yamoussoukro. Il s'agit spécifiquement de définir les attentes des acteurs du tourisme, la typologie de l'information, ses modalités de recueil, de traitement et faire des recommandations concernant les étapes de la mise sur pied du RIET. Pour y parvenir, la méthodologie adoptée a consisté en une recherche documentaire et en une enquête auprès des acteurs du tourisme. 127 établissements de tourisme et 5 structures administratives publiques et parapubliques ont été enquêtés. L'analyse des résultats a permis de déterminer les variables significatives qui contribueront à la mise en place effective du RIET dans le District de Yamoussoukro. Ces résultats montrent que la majorité des établissements de tourisme sont des petites et moyennes entreprises (PME) et ne connaissent pas la signification d'un réseau d'information économique du tourisme et ses avantages. Cependant, pour développer leurs activités et valoriser l'offre touristique locale, ils ont exprimé un réel désir d'intégrer cette plateforme de collaboration. Ainsi, il apparait opportun avant toute action, de sensibiliser les acteurs sur les objectifs d'un tel outil, ses avantages et contraintes. Le succès de cette entreprise dépend dans une large mesure de leur implication effective. D'un point de vue organisationnel, il appartient à l'ensemble des acteurs de définir les termes de collaboration et de fonctionnement du réseau. Pour ce faire, la désignation d'un comité technique est nécessaire. Cet organe d'exécution sera chargé de mettre en oeuvre les actions identifiées pour installer le RIET.

Mots clés : faisabilité, réseau, information économique, tourisme, Yamoussoukro.

ABSTRACT

The aim of our study is to determine the conditions of the development of the network of economic information Tourism (RIET) in the District of Yamoussoukro. It is specifically set expectations tourism stakeholders, the type of information, the manner of collection, treatment and makes recommendations on the steps of the development of RIET. It aims to establish a platform for collaboration among the actors and to assess the importance of tourism to the regional economy. To achieve this, the methodology consisted of a literature search and a survey of tourism stakeholders. 127 tourism establishments and five public and parastatal administrative structures have been investigated. The analysis of the results identified significant variables that contribute to the effective implementation of RIET in the District of Yamoussoukro. These results show that the majority of tourism establishments are small and medium enterprises (SMEs) and do not know the meaning of a network of economic information of tourism and its benefits. However, to grow their businesses and enhance the local tourism offer, they expressed a strong desire to incorporate this collaboration platform. Thus, it appears necessary before any action to raise awareness of the objectives of such a tool, its advantages and limitations. The success of this business depends to a large extent their effective involvement. From an organizational point of view, it belongs to all those involved to define the terms of cooperation and network operation. To do this, the appointment of a technical committee is required. The implementing agency will be responsible for implementing the actions identified to install RIET.

Keywords: feasibility, network, economic information, tourism, Yamoussoukro

TABLE DES MATIERES

DEDICACE

RESUME iii

ABSTRACT iii

TABLE DES MATIERES iv

AVANT-PROPOS vii

REMERCIEMENTS viii

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ix

LISTE DES ILLUSTRATIONS x

INTRODUCTION 1

CHAPITRE I : GENERALITES 5

I. PRESENTATION DU DISTRICT DE YAMOUSSOUKRO 5

1.1 Caractéristiques naturelles 5

1. 1. 1 Type de sols de la région 5

1. 1. 2 Hydrographie 5

1. 1. 3 Végétation et faune 6

1. 1. 4 Climat 6

1.2 Données socio- économiques 6

1.2.1 Données sociales 6

1. 2.2 Données économiques 7

II. PRESENTATION DE LA SODERTOUR-Lacs 8

2.1 Historique 8

2.2 Objet de la société 9

2.3 Département du Développement Touristique 9

III. OFFRE TOURISTIQUE DE YAMOUSSOUKRO 10

3.1 Typesde Tourisme 10

3.1.1 Le tourisme religieux 10

3.1.2 Le tourisme d'affaires et de congrès 11

3.1.3 Le tourisme culturel 11

3.1.4 Le tourisme sportif 11

3.1.5 Le tourisme de mémoire 11

3.1.6 L'Agritourisme 12

3.2 Capacité d'accueil touristique 12

3.3 Fréquentation touristique 12

3.4 Retombées économiques du tourisme 12

3.5 Investissements touristiques 13

IV. DEFINITION DES CONCEPTS 13

4.1 Information Economique 13

4.2 Réseau 14

4.3 Etude de faisabilité 16

CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE L'ETUDE 17

I. COLLECTE DES DONNEES 17

1.1 Données secondaires 17

1.2 Données primaires 17

1.2.1 Choix des acteursenquêtés 17

1.2.2 Détermination de l'échantillon 17

1.2.3 Spécification des variables 18

1.2.4 Méthode de collecte des données 20

II. TRAITEMENT DES DONNEES 20

CHAPITRE III : ANALYSE DES RESULTATS 21

I. ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS 21

1.1 Typologie des Enquêtés 21

1.2 Perception de l'activité touristique par les acteurs du tourisme local 21

1.3 Perception du développement du tourisme pour les autorités local selon les acteurs privés 22

1.4 Collaboration entre les acteurs du tourisme 23

1.5 Signification d'un réseau d'information économique du tourisme 24

1.6 Mise en place du réseau d'information économique du tourisme 25

1.7 Intégration des acteurs au réseau d'information économique du tourisme 26

1.8 Forme préconisée pour le réseau d'information économique du tourisme par les acteurs 26

1.9 Attentes des acteurs du tourisme du réseau d'information économique du tourisme 27

1.10 Types d'informations pouvant être mis à disposition par les acteurs 28

1.11 Support de recueil des informations pour le Réseau 28

1.12 Contribution des acteurs à la mise en place du réseau d'information économique 29

1.13 Contribution financière des acteurs à la mise en place du réseau d'information économique 30

II. ANALYSE ECONOMETRIQUE 31

CHAPITRE IV : CRITIQUES ET RECOMMANDATIONS 33

I. CRITIQUES 33

1.1 Au plan institutionnel et administratif 33

1.2 Au plan du développement touristique 33

1.3 Au plan des relations entre acteurs 34

II. RECOMMANDATIONS 34

2.1 Au plan institutionnel et administratif 34

2.2 Au plan du développement touristique 34

2.3 SODERTOUR-Lacs 35

2.4 Etapes de la mise en place du RIET 35

CONCLUSION 37

BIBLIOGRAPHIE 39

ANNEXES 42

AVANT-PROPOS

Le présent mémoire de fin de cycle s'inscrit dans le cadre de la formation des fonctionnaires élèves Ingénieurs des Techniques du Tourisme (ITT), de l'Ecole de Formation Continue et de Perfectionnement des Cadres (EFCPC). L'EFCPC est l'une des écoles de l'Institut National Polytechnique Félix Houphouët Boigny (INP-HB) de Yamoussoukro. Elle est chargée de la formation continue et du perfectionnement des agents des secteurs public et parapublic.

La formation dure deux ans et est segmentée en deux parties. La première est relative à l'acquisition des connaissances théoriques. La seconde est constituée d'un stage en entreprise en vue d'approfondir les connaissances théoriques acquises. Le mémoire sanctionne la fin de la formation.

Notre stage s'est déroulé dans le District autonome de Yamoussoukro, à la Société de Développement Touristique de la région des Lacs (SODERTOUR-Lacs), du 11 février au 11 mai 2013. Notre mémoire a pour thème : « Etude de faisabilité de la mise en place du réseau d'information économique du Tourisme dans le District de Yamoussoukro ». Ce thème s'inscrit dans le cadre de l'exécution de la matrice d'actions prioritaires 2012-2015 de cette structure en vue de favoriser l'essor du tourisme au niveau régional.

Les difficultés rencontrées durant cette étude sont de plusieurs ordres. Il s'agit, entre autre, du refus de certains acteurs du tourisme d'être interrogés ou d'essayer de donner des réponses socialement correctes aux enquêteurs ou encore, de demander l'opinion ou les suggestions de ces derniers (enquêteurs) avant de répondre. Il faut ajouter à cela les difficultés de déplacement, le phoning et autres déperditions qui ont générés énormément de frais imprévus. Cela a représenté 60 à 75% du temps consacré à l'enquête proprement dite.

REMERCIEMENTS

A tous ceux qui nous ont apporté une aide, un soutien et contribué d'une façon ou d'une autre à l'accomplissement de ce modeste travail, nous tenons à leur témoigner notre profonde gratitude.

Nos remerciements vont tout particulièrement à l'endroit de :

- Madame ANGBO Cho Euphrasie, Epouse KOUAKOU, notre encadreur pédagogique, pour sa disponibilité, ses précieux conseils, sa rigueur et le sérieux avec lequel elle a dirigé nos travaux, merci infiniment,

- Dr WANDAN Eboua Narcisse, Phd, pour ses conseils et sa disponibilité.

Nos remerciements s'adressent également :

- A Monsieur YOBOUET François De Paul, Chef de projet CFITIA pour le suivi pédagogique et l'attention accordée à la filière CFITT ;

- A l'ensemble des Enseignants-chercheurs de l'INP-HB pour l'encadrement pédagogique et les nombreux sacrifices consentis à notre formation ;

- Madame Malékah MOURAD -CONDE, Directeur Général de la SODERTOUR-Lacs, qui a bien voulu nous accueillir dans sa structure ;

- Monsieur BOUAZO ZEGBEHI David Edmond notre maître de stage, dont les conseils et orientations avisés nous ont permis de mener à bien cette étude ;

- A tous nos condisciples ainsi qu'à toute la communauté estudiantine de l'INP-HB de Yamoussoukro avec qui nous avons collaboré et sympathisé durant ces années d'étude.

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

BCC : Bourse Café-Cacao

BNETD : Bureau National d'Etudes Techniques et de Développement

CCE : Commission des Communautés Européennes

CCI : Chambre de Commerce et d'Industrie

CGFCC : Conseil de Gestion de la Filière Café-Cacao

CNPS : Caisse Nationale de Prévoyance Sociale

CST : Compte Satellite du Tourisme

DRT : Direction Régionale du Tourisme de la région du Bélier

DRI : Direction Régionale des Impôts

DR : Direction Régionale / Délégation Régionale

EFCPC : Ecole de Formation Continue et de Perfectionnement des Cadres

EPIC : Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial

ESA : Ecole Supérieure d'Agronomie

INP-HB : Institut National Polytechnique Félix Houphouët Boigny

ITT : Ingénieur des Techniques du Tourisme

OMT : Organisation Mondiale du Tourisme

PIB :  Produit Intérieur Brut

PME : Petites et Moyennes Entreprises

PND :  Plan National de Développement

RIET : Réseau d'Information Economique du Tourisme

SA : Société Anonyme

SARL : Société à Responsabilité Limitée

SCS : Société à Commandite Simple

SNC : Société en Nom Collectif

SODERTOUR-Lacs : Société de Développement Touristique de la région des Lacs

UN : United Nations

UNICEF : United Nations International Children's Emergency Fund

US : United States of America

LISTE DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Typologie des enquêtées 21

Tableau 2 : Régression logistique des variables 31

Tableau 3 : Test des variables significatives 32

LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : Mosquée Bleue de Yamoussoukro ......................................................10

Photo 2 : Basilique Notre Dame de La Paix 10

Photo 3 : Hôtel des Parlementaires 12

Photo 4 : Hôtel Président 12

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Répartitiondes enquêtés sur la percetion de l'activité touristique 22

Figure 2 : Répartition des enquêtés selon l'importance pour les autorités locales 23

Figure 3 : Répartition des enquêtés sur la collaboration entre acteurs du tourisme 24

Figure 4 : Répartition des enquêtés sur la connaissance de la signification du reseau 25

Figure 5 : Répartition des enquêtés sur la mise en place du reseau 25

Figure 6 : Répartition des enquêtés sur leur intégration au reseau 26

Figure 7 : Répartition des enquêtés sur la forme du reseau 26

Figure 8 : Répartition des enquêtés selon leurs attentes du resau 27

Figure 9 : Répartition des enquêtés sur la typologie de l'information à collecter 28

Figure 10 : Répartition des enquêtés sur le mode de transmission des données 29

Figure 11 : Répartition des enquêtés sur la contribution des acteurs au reseau 29

Figure 12 : Répartition des enquêtés sur la contribution financière des acteurs 30

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Carte de la ville de Yamoussoukro a

Annexe 2 : Questionnaire adressé aux établissements d'hébergement b

Annexe 3 : Questionnaire adressé aux autres établissements de tourisme e

Annexe 4 : Textes réglementaires sur les établissements du tourisme h

INTRODUCTION

Contexte et justification

L'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) définit le tourisme comme l'ensemble des activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans des lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour une période consécutive qui ne dépasse pas une année, pour des motifs psychologiques ou physiques (OMT, 2000). Il s'agit d'un secteur d'activité qui a connu ces vingt-cinq dernières années un essor considérable comme phénomène économique et social. En 2011, le tourisme international a généré des recettes d'exportation de 1032 milliards de dollars US, et 235 millions d'emplois dans le monde. Il a contribué à 5% du produit intérieur brut (PIB) mondial (OMT, 2012). Les arrivées de touristes internationaux dans le monde ont atteint 1,035 milliard en 2012 (OMT, 2013). L'Afrique a établi un nouveau record avec 50,2 millions d'arrivées et ce malgré la désaffection dont a été victime l'Afrique du Nord (printemps arabe). Les destinations subsahariennes ont connu une forte croissance avec 33, 1 millions d'arrivées alors que l'Afrique du Nord a enregistré 17, 1 millions d'arrivées de touristes internationaux. Globalement, le continent a affiché un taux de croissance moyen de 6, 3% en terme d'arrivées de touristes internationaux de 2005 à 2011 (OMT, Op cité) .

Au fil des décennies, le tourisme a connu un essor continu et s'est diversifié de plus en plus, au point de devenir un des secteurs économiques à très forte croissance. Le tourisme moderne est étroitement lié au développement et il englobe un nombre grandissant de nouvelles destinations. Le tourisme est l'un des piliers que les pouvoirs publics du monde entier ont tout intérêt à soutenir car c'est un bon moyen de stimuler la croissance économique. Cette dynamique en a fait un moteur essentiel du progrès socioéconomique. ý Aujourd'hui, le volume d'affaires du secteur touristique égale, voire dépasse celui des industries pétrolière, agroalimentaire ou automobile. Il se positionne désormais comme un des grands acteurs du commerce international. Dans le même temps, il constitue une des principales sources de revenus de beaucoup de pays en développement.

La Côte d'Ivoire, dès 1970, a perçu l'importance de ce secteur en installant le cadre institutionnel pour le développement du tourisme avec la création d'un Ministère d'Etat en 1970 et l'adhésion en 1975 à l'Organisation Mondiale du Tourisme. Le développement de ce secteur a d'abord connu une période de croissance de 1970 à 1985 avec environ 250 000 arrivées de touristes. Ensuite, il a marqué un coup d'arrêt en 1994 suite au marasme économique avec 154 000 arrivées. Puis, jusqu'en 1999, le secteur connait une nouvelle croissance avec 379 000 arrivées de touristes (BNETD, 2007). Cependant, la décennie de crise qu'a traversée la Côte d'Ivoire a fragilisé les fondements de l'économie en général. Cette situation a eu des effets pervers surtout sur le tourisme à plusieurs niveaux. En effet, l'offre touristique a été déstructurée pendant cette période avec la plupart des infrastructures et sites touristiques dégradés. En plus de cela, la destination Côte d'Ivoire n'était plus référencée dans les catalogues et circuits d'informations des voyagistes des principaux pays émetteurs de touristes.

Dans le souci de ramener la Côte d'ivoire à une croissance vigoureuse et de faire de celle-ci un pays émergent à l'horizon 2020, le gouvernement a élaboré un plan national de développement « PND 2012-2015 ». Ce plan est devenu le nouveau cadre de référence des interventions du gouvernement. Dans ce cadre, des actions majeures à réaliser par les départements ministériels ont été identifiées. A ce titre, des projets sont inscrits dans la matrice d'actions prioritaires du PND afin de faire du tourisme un secteur qui contribue fortement à la création de richesse et d'emploi. Certains de ces projets connaissent, soit un début d'exécution (mesure visant à diminuer le coût et faciliter la délivrance du visa d'entrée en Côte d'Ivoire, prise en charge par le Budget de l'Etat de la réhabilitation et l'équipement du centre d'application des métiers du tourisme et de l'hôtellerie de Daoukro), soit ont été exécuté. Toutefois, le secteur touristique, malgré ces avancées, reste confronté à des problèmes majeurs se rapportant au déficit de planification stratégique pour son développement durable.

Problématique

Le tourisme ivoirien apparait comme le secteur économique qui a le plus souffert des effets néfastes des crises sociopolitiques successives vécues par la Côte d'Ivoire de 1999 à 2011. On constate aujourd'hui que l'industrie du tourisme est un secteur sinistré. En effet, la plupart des infrastructures du tourisme doivent être rénovées ; les produits de l'industrie doivent être mieux valorisés, et les capacités de gestion et d'information du tourisme renforcées. L'impact visé par le PND est de permettre au Ministère du Tourisme de contribuer fortement au développement économique et social de la Côte d'Ivoire par la création d'emplois et de richesse. Dans cette dynamique, un programme d'actions prioritaires a été élaboré et décliné en matrice d'actions annuelle. L'un des objectifs de cette matrice est l'amélioration de l'offre touristique par le développement des infrastructures, la réhabilitation des sites touristiques, la création de nouveaux produits et la mise en place d'outils d'évaluation et de suivi des activités du tourisme. Cependant, cette volonté manifeste de faire du tourisme un secteur pourvoyeur d'emplois et de revenus ne peut avoir d'écho qu'avec la mise en place d'une meilleure organisation au niveau interne. Cela permettrait de mieux développer cette industrie. Le tourisme sera d'autant plus soutenu et développé que son poids dans l'économie sera mesuré, connu et reconnu. L'industrie du tourisme dans notre pays souffre jusqu'à présent d'un manque flagrant d'outils d'évaluation et de suivi. L'absence d'instruments d'évaluation des performances du tourisme explique un diagnostic insuffisamment chiffré du poids économique du tourisme dans notre pays et révèle que le secteur n'est pas développé.

Au regard de ce qui précède, la Société de Développement Touristique pour la région des Lacs (SODERTOUR-Lacs), société d'Etat créée par le décret n° 2008-137 du 14 avril 2008, a identifié les actions à mettre en oeuvre pour favoriser l'essor du tourisme au niveau régional. Cela nécessite de disposer d'outils d'évaluation et de suivi de l'activité touristique dans le District de Yamoussoukro. C'est pourquoi s'appuyant sur la matrice d'actions prioritaires du Ministère et pour améliorer l'information économique sur le tourisme, la SODERTOUR-Lacs a initié un projet portant sur la mise en place d'un réseau d'informations économiques du tourisme (RIET) dans la région du Bélier. L'intérêt du RIET est de constituer une plate-forme de collaboration entre les acteurs locaux du tourisme et d'évaluer les performances du secteur. En cela, le développement de la fréquentation touristique, l'amélioration de la visibilité de l'offre touristique et la mesure de la contribution réelle du tourisme à la performance économique régionale sont autant d'objectifs sous-jacents à la mise en place du réseau.

Pour y parvenir, il est important de répondre aux interrogations suivantes : (i) est-ce que les acteurs du tourisme locaux peuvent s'organiser formellement au sein d'un réseau d'information économique du tourisme ? (ii) Si oui, comment mettre en place un tel outil au niveau local ? (iii) Quels peuvent être les attentes des acteurs/contributeurs dans la mise en place de ce réseau ? (iv) Quelle sera la typologie de l'information à collecter et selon quelles modalités ? (v) Quelles seront les étapes pour la mise en place de ce réseau ? Autant de préoccupations qui ont motivé la présente étude dont le thème est : « étude de faisabilité de la mise en place d'un réseau d'informations économiques du tourisme dans le District de Yamoussoukro».

Objectifs de l'étude

Notre contribution consiste à déterminer les conditions de mise en place du Réseau d'Informations Economiques du tourisme dans le District de Yamoussoukro. Cet instrument servira au partage de l'information touristique entre acteurs du tourisme et à la mesure du poids économique du tourisme au niveau local. Plus spécifiquement, il s'agit de :

- déterminer les attentes des acteurs du tourisme quant à la mise en place du Réseau d'information économique du tourisme;

- définir la typologie de l'information et les modalités de recueil, de traitement pour le fonctionnement et la gestion du RIET;

- faire des recommandations concernant les étapes de la mise en oeuvre du Réseau d'informations économiques.

Plan de l'étude

Nous nous proposons de réaliser ce mémoire en quatre chapitres. D'abord, le premier chapitre traite des généralités portant sur la zone d'étude, l'offre touristique du District et des définitions des concepts. Puis dans le second chapitre, sur la base d'une recherche documentaire, nous synthétisons la méthodologie adoptée pour l'étude. Ensuite, dans le troisième chapitre, nous présentons et analysons les résultats de recherche. Enfin, nous faisons des critiques suivies des recommandations dans le dernier chapitre.

CHAPITRE I : GENERALITES

I. PRESENTATION DU DISTRICT DE YAMOUSSOUKRO

1.1 Caractéristiques naturelles

Le District de Yamoussoukro est situé entre le 6°15 et 7°35 de latitude Nord, et le 4°40 et 5°40 de longitude Ouest. Il est à 245 km au nord-ouest de la ville d'Abidjan (BNEDT, Op cité). Il couvre une superficie de 4 651 km2 dont 27 000 hectares pour le projet d'urbanisation de la ville et 750 hectares pour la zone industrielle, soit environ 1, 7% du territoire national (Yao, 2011). Le District a été créé par la loi n°2002-44 du 21 janvier 2002 et couvre le territoire du département actuel. Il comprend quatre sous-préfectures (Attiégouakro, Didiévi, Tiè-N'dièkro, et Yamoussoukro) et trois communes (Yamoussoukro, Didiévi et Tiè-N'dièkro) pour cent soixante-neuf localités rurales existantes. Il est limité administrativement par les départements de Tiébissou au nord, Oumé au sud, Dimbokro à l'est, Bouaflé et Sinfra à l'ouest (District de Yamoussoukro, 2011). L'ordonnance n°2011-262 du 28 septembre 2011 d'orientation générale de l'administration du territoire érige Yamoussoukro en District autonome.

1. 1. 1 Type de sols de la région

La géologie de cette zone est constituée de formations du socle. Ce sont des formations d'âge Protérozoïque. Nous avons les formations éburnéennes volcano-sédimentaires constituées de méta sédiments, de méta vulcanites et les granitoïdes éburnéens concordants et discordants. L'altération de ces formations donne des terrains latéritiques rouge ocre. Selon la typologie utilisée dans la classification française, les sols du District appartiennent aux grandes classes des sols ferralitiques et des sols brunifiés au niveau des plateaux et reliefs et aux classes des sols peu évolués des sols hydromorphes dans les plaines et les bas-fonds. La géomorphologie est caractérisée par une topographie située entre 200 et 400 m d'altitude. C'est un relief avec de douces ondulations de terrains (UNICEF, 2009).

1. 1. 2 Hydrographie

Le District est parcouru par un réseau hydrographique dense et ramifié avec le fleuve BANDAMA, les rivières N'Zi, KAN et leurs affluents. Sur le fleuve, il est construit le barrage hydroélectrique de KOSSOU. Sur chacune des deux rivières et leurs affluents, on trouve de nombreux barrages hydro-agricoles et quelques cours d'eau permanents tels que le Kpoussouba qui traverse les villages de Kpoussoussou et Soubiakro, le Tano-ba coulant à proximité de Zambakro, le Kloglo et le Raret qui côtoient le village de Kacoubroukro, l'Agbahan coulant dans la localité d'Attiégouakro, et le Gbédrikan qui jouxte N'zéré et Assanou. La ville de Yamoussoukro et ses environs comptent une trentaine de lacs naturels et artificiels. Ces lacs jouent un rôle structurant particulièrement au centre-ville. Aménagés pour la plupart, ces lacs connaissent une eutrophisation et une pollution avancées du fait des activités humaines (District de Yamoussoukro, Op cité).

1. 1. 3 Végétation et faune

Globalement, deux grands types de paysages végétaux se partagent le territoire ivoirien : un paysage forestier (moitié sud) et un paysage de savane (moitié nord). La flore du District de Yamoussoukro est dominée par la savane pré-forestière parsemée plus ou moins densément de petits arbres et entrecoupées de bosquets et îlots forestiers. Des galeries forestières occupent les bas-fonds le long des cours d'eau. Sur les sols sableux drainés, apparaissent des peuplements de rôniers et de palmiers dans des prairies de hautes herbes. Au niveau de la faune, l'on rencontre plusieurs espèces dont les plus importants sont constitués des colonies de gazelles, d'aulacodes, de rats, de rats palmistes, de biches royales, de singes, etc. On note par ailleurs la présence de plusieurs espèces d'oiseaux dont des éperviers, des colibris, des tisserins, des mange-mil et des fauvettes (District de Yamoussoukro, Op cité).

1. 1. 4 Climat

Le régime climatique de la zone est le climat Baouléen ou régime équatorial de transition atténué. Les précipitations annuelles varient de 900 à 1600 mm par an avec une répartition spatiale très variable dans l'année. La température moyenne de la région est d'environ 26°c avec une hygrométrie comprise entre 60 et 70% (UNICEF, Op cité).

1.2 Donnéessocio- économiques

1.2.1 Données sociales

Avec une population estimée à 808 000 habitants, le taux d'urbanisation du District est de l'ordre de 55 % contre 45 % de population vivant en milieu rural. L'estimation du taux d'accroissement annuel est 3, 7% pour la période de 2010 à 2015(The World Fact Book, 2010). Le District autonome de Yamoussoukro fait partie de l'aire traditionnelle des Baoulés qui sont un sous-groupe des Akan. On distingue quatre tribus : les Akouê, les Nanafouê, les N'zikpli, les Ngbans. Globalement, la région apparaît comme une zone cosmopolite avec la présence d'allochtones et d'allogènes.

Yamoussoukro dispose de nombreuses infrastructures. Ainsi, au niveau du secteur éducation/formation, on dénombre quatorze écoles maternelles, douze groupes scolaires primaires, quatorze établissements du secondaire dont cinq du secteur public et neuf du secteur privé, quatorze centres de formation professionnelle dont deux du secteur public et douze du secteur privé. Au titre des équipements sanitaires, Yamoussoukro compte 1 Centre Hospitalier Régional (CHR), 37 centres de santé, 1 centre de santé scolaire et universitaire, 08 cliniques, 12 pharmacies et 01 centre ophtalmologique. Le District dispose d'un important réseau de routes interurbaines d'environ 2 025 kilomètres dont 261 kilomètres bitumés. La voirie urbaine s'étend sur un réseau global de 470 kilomètres dont 317 kilomètres de voies bitumées représentant 67 % du réseau total. Ce réseau routier peut répondre convenablement aux sollicitations actuelles et futures des populations en matière de circulation. Néanmoins, il connait des dégradations parfois importantes faute d'entretien adéquat. Yamoussoukro dispose, en outre, d'un aéroport situé à 15 kilomètres du centre-ville et capable d'accueillir des vols charter et des avions cargo (Direction Générale des Impôts, Yamoussoukro, 2011).

1. 2. 2 Données économiques

L'activité économique locale, est basée sur les secteurs primaire, secondaire et tertiaire. Le secteur primaire regroupe les activités de l'agriculture, de l'élevage, des mines et des forêts. L'agriculture est la principale activité économique du District. Il occupe la moitié de la population active. On compte plus de 9 000 exploitants dans cette région pour les cultures de rente « café/cacao ». La production locale s'élève à 3 693 tonnes pour le cacao pour la campagne 2008/2009 (CGFCC/BCC, 2009). A côté de ces cultures, la production vivrière est très diversifiée avec les cultures de l'igname, du manioc, du maïs, du riz pluvial et du riz irrigué. Cependant, les rendements de la production agricole sont faibles dans l'ensemble.

Yamoussoukro, en raison de sa position géographique stratégique, (carrefour d'un réseau routier à trafic intense), pourrait constituer le second pôle de développement des élevages à cycle court (volailles, porcins) après Abidjan. En effet, avec les différents programmes d'élevage, Yamoussoukro compte 284 fermes d'élevage de bovin pour un cheptel de 25 000 têtes, 389 fermes d'élevage de caprins avec 17 000 têtes, 97 fermes améliorés d'élevage de porcs pour 4 220 têtes. A cela s'ajoutent 44 fermes d'élevage de poulets de chair, 11 fermes d'élevage de pondeuses et 61 centres d'apiculture. L'activité pastorale demeure encore à un stade embryonnaire en dépit de nombreux investissements réalisés dans cette activité. Les activités forestières pratiquées dans la région sont la production de charbon de bois, la récolte de bois de chauffe. Yamoussoukro dispose aussi d'un verger de 1 500 hectares de cacaoyers et de 527 hectares de caféiers, cédées en 2005 au District dans le cadre du transfert des compétences aux collectivités décentralisées. Ce verger, situé à Toumbokro, produit du cacao biologique (District de Yamoussoukro, Op cité).

Pour le secteur secondaire, l'exploitation minière dans la région est essentiellement artisanale. Des carrières d'exploitation artisanale de granite et de sable éluvial existent et sont étroitement liées aux activités du secteur des bâtiments et des travaux publics. Plusieurs indices d'or ont été découverts dans la région. Le District ne dispose pas d'une zone industrielle. Toutefois, il existe des unités industrielles au nombre desquelles on peut citer l'usine d'engrenage de coton à Zatta, l'Entreprise Industrielle de bois et le centre de stockage de produits pétroliers (District de Yamoussoukro, Op cité).

Yamoussoukro, à l'instar des villes ivoiriennes, a une grande partie de son économie locale qui se situe dans l'économie informelle avec de nombreux petits métiers. Outre cela, différentes compagnies de transports assurent les transports inter-urbains. Le transport intra-urbain est assuré par les taxis-ville et les taxis-brousse. La ville est équipée de marchés dont l'activité est quotidienne. Le tissu commercial est constitué de vendeurs de produits agricoles, de représentants et concessionnaires d'automobiles ou de machines agricoles, de supermarchés et boutiques tenues surtout par des ressortissants étrangers. La quasi-totalité du réseau bancaire et des maisons d'assurances est représentée à Yamoussoukro. Les réseaux de communication (mobile, internet, téléphone) sont développés avec une représentation de la plupart des entreprises de téléphonie.

II. PRESENTATION DE LA SODERTOUR-Lacs

2.1 Historique

La Société de Développement Touristique de la Région des Lacs, en abrégé SODERTOUR-Lacs, est une société d'Etat créée par le décret n° 2008-137 du 14 avril 2008. Elle a son siège à Yamoussoukro. Cette société a pour objectif principal d'assurer toutes prestations relatives à la promotion et au développement du tourisme dans la région du Bélier aux niveaux national et international sur une base contractuelle. Elle est administrée par un Conseil d'Administration présidé par Monsieur Adama DOSSO et dirigé par un Directeur Général, Madame Malékah MOURAD-CONDE. Pour lui permettre de bien mener sa mission, la SODERTOUR-Lacs dispose d'un patrimoine composé de complexes hôteliers, sites et infrastructures touristiques implantés dans la région du Bélier et dans d'autres régions, à savoir :

- L'hôtel des Parlementaires

- L'hôtel Président de Yamoussoukro

- Le Président Golf Club

- Les Berges du barrage de Kossou

- La Réserve de faune d'ABOKOUAMEKRO

- L'Hôtel Carrefour de SEGUELA

2.2 Objetde la société

L'objet de la SODERTOUR-Lacs se définit autour de plusieurs axes ayant pour principe final d'assurer toutes prestations relatives à la promotion et au développement du tourisme. Il vise à (i) exploiter tous complexes hôteliers et sites touristiques situés dans la région du Bélier ainsi que, toutes autres infrastructures en relation avec l'objet de la société qui pourraient lui être confiées par l'Etat, (ii) créer, aménager et exploiter des complexes hôteliers et de sites touristiques en Côte d'Ivoire ou à l'étranger, (iii) Appuyer la formulation et la mise en oeuvre des politiques, des plans, programmes et projets de développement du tourisme, (iv) assurer l'assistance et le conseil technique aux services publics, dans le cadre de l'application de la réglementation en matière de tourisme, (v) Organiser le tourisme d'affaires dans la région du Bélier.

2.3 Département du Développement Touristique

Le Département du Développement Touristique est rattaché à la Direction Générale de la SODERTOUR-Lacs. Il a pour responsable Monsieur David BOUAZO. Ce service a pour objectif principal, le développement touristique c'est-à-dire la promotion du tourisme par :

- la participation aux salons professionnels ;

- l'élaboration d'une matrice d'actions prioritaires et la rédaction des termes de référence des activités de tourisme;

- la réalisation des pré-études et/ou études de faisabilité pour les projets touristiques de la Société;

- la mise en oeuvre de la politique d'animation touristique pour le compte de la Société.

La mise en place du Réseau d'informations économiques du Tourisme (RIET) est la première activité de la matrice d'actions prioritaires 2012-2015 du Département du Développement Touristique. Il est consécutif à un projet de partenariat technique avec le Comité Régional du Tourisme de la région Rhône-Alpes (Rhône-Alpes Tourisme, France).

III. OFFRE TOURISTIQUE DE YAMOUSSOUKRO

La revue de l'offre touristique du District de Yamoussoukro comprend les produits touristiques, les services d'appui, les attractions et toutes les ressources touristiques.

3.1 Typesde Tourisme

Le potentiel touristique du District est riche et varié. Il comprend, outre le tourisme religieux, le tourisme d'affaires et de congrès, le tourisme culturel, le tourisme sportif, le tourisme de mémoire et l'agritourisme.

3.1.1 Le tourisme religieux

Yamoussoukro abrite sur son territoire d'importants édifices religieux et de lieux de culte de toutes confessions. Les plus remarquables de ces lieux de pèlerinage illustrés par les photos 1 et 2 sont :

- la mosquée bleue illustrée, de style architectural marocain, construite en 1965 et,

- la Basilique Notre Dame de la Paix, consacrée le 10 septembre 1990 par le Pape Jean-Paul 2. Au cours des trois dernières années, ce site a accueilli en moyenne environ 35 000 visiteurs par an (Service Tourisme de la Basilique Notre Dame de la Paix, 2013).

Photo 1 : Mosquée Bleue, Yamoussoukro Photo 2 : Basilique Notre Dame de la Paix

Source : Google photos.

3.1.2 Le tourisme d'affaires et de congrès

Le District de Yamoussoukro, de par ses capacités et commodités, se place juste après Abidjan pour la pratique du tourisme de congrès et d'affaires dans notre pays. En effet, les auditoriums de la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la Recherche de la Paix (2500 et 400 places assises), les amphithéâtres de l'Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny (2500 et 1000 places assises) et des lycées Scientifique et Mamie Adjoua, les salles de séminaire et conférences des établissements hôteliers sont autant de lieux qui permettent l'accueil des rencontres professionnelles et manifestations à caractère culturel.

3.1.3 Le tourisme culturel

Le District de Yamoussoukro, carrefour géographique de par sa position, accueille une population cosmopolite favorisant une diversité culturelle. Celle-ci se greffe aux patrimoines culturel, historique et artisanal des peuples autochtones (baoulé). Ainsi, des localités comme Kondèyaokro, N'gattadolikro, Bokasakassou et Bomizambo donnent aux visiteurs l'occasion d'apprécier la richesse culturelle et artistique du terroir. On peut y voir et trouver les pagnes tissés traditionnellement, les apparats de la chefferie traditionnelle ou encore des danses traditionnelles de la région et des sculptures sur bois ou en bronze.

3.1.4 Le tourisme sportif

Dotée d'infrastructures sportives de qualité (Parcours de golf de 18 trous, piscines olympiques, cours de tennis, Gymnases, terrains de football, de basket-ball, de volley-ball et de salles omnisports couvertes), Yamoussoukro a déjà abrité des manifestations internationales et nationales sportives. A titre d'exemple, la fédération ivoirienne de Maracana et disciplines associées a organisé en avril 2013 à l'Institut National Polytechnique Houphouët-Boigny un tournoi national.

3.1.5 Le tourisme de mémoire

Feu le Président Félix Houphouët-Boigny, premier Président de la Côte d'Ivoire, constitue le produit central de ce tourisme pour la Région du Bélier. En effet, ses réalisations architecturales tout comme son engagement pour la paix racontent l'histoire d'un visionnaire pour l'Afrique et le Monde. Le valoriser en créant un produit touristique qui lui est dédié (incluant des sites comme sa résidence privée et le caveau familial) contribuera certainement au rayonnement de Yamoussoukro.

3.1.6 L'Agritourisme

Yamoussoukro dispose de vergers modernes ou semi-modernes des principales cultures de rente café/cacao, à l'instar de la plantation de Toumbokro, dotées d'installations modernes. Ils peuvent recevoir et faire l'objet de circuits en milieu agricole ou rural.

3.2 Capacité d'accueil touristique

Le District de Yamoussoukro totalise en hébergement marchand 101 établissements (homologués ou non) dont les plus importants sont l'hôtel des Parlementaires et l'hôtel Président illustrés par les photos 3 et 4 ci-dessous. Tous ces établissements totalisent 2 049 chambres. Cette offre tend à s'accroitre chaque année par la création de nouveaux établissements. Yamoussoukro compte, en outre 12 restaurants pour 2 805 couverts. Pour ce qui est de la restauration traditionnelle (maquis), on dénombre 121 maquis totalisant 13 029 couverts et trois établissements de cafés, glaciers et pâtisserie (DRT, 2013).

Photo 3 : Hôtel des Parlementaires Photo 4 : Hôtel Président

Source : Google photos.

3.3 Fréquentation touristique

La fréquentation hôtelière dans le District de Yamoussoukro pour l'année 2012 s'élève à 40,45% de nuitées comptabilisées avec une durée moyenne de séjour de deux (2) nuits, soit trois jours. Le taux d'occupation est estimé à 26, 57% pour le premier trimestre 2013 (DRT, Op cité).

3.4 Retombées économiques du tourisme

Elle concerne les dépenses faites par les visiteurs résidant en Côte d'Ivoire et/ou à l'étranger ayant séjourné dans le District de Yamoussoukro. Les recettes générées par les activités touristiques locales contribuent à plus de 35% de l'ensemble des recettes fiscales (tous régimes d'imposition) et environ 55% des recettes au titre de l'impôt foncier, collectées pour la ville de Yamoussoukro (DRI, 2013). L'industrie du tourisme, avec ses activités caractéristiques, génère près de 1 000 emplois directs dans le District de Yamoussoukro, soit plus de 45% de l'ensemble des effectifs salariés dans les activités du secteur tertiaire pour le District (DR/CNPS, 2013).

3.5 Investissements touristiques

Les investissements réalisés dans le secteur du tourisme représentent près de 40 à 50% de l'investissement total du secteur tertiaire réalisé dans le District de Yamoussoukro pour l'année 2012. Ses investissements ont connu une augmentation par rapport à 2011 (plus de 20%) (DR/CCI, 2013). Parmi les éléments pouvant expliquer cette vitalité, on peut citer la réhabilitation, l'expansion et la création des établissements d'hébergements et la construction de nouveaux établissements ludiques.

IV. DEFINITION DES CONCEPTS

Nous n'avons nullement l'intention d'analyser les aspects sémantiques et étymologiques de chaque terme. Néanmoins, il importe d'examiner quelques-unes des définitions données par les spécialistes, tout en retenant celles qui nous sembleraient les mieux appropriées pour cette étude.

4.1 Information Economique

L'information est une connaissance formée d'un ensemble de données ordonnées rationnellement, qui se rapporte à un fait, sujet ou événement, sous toute forme communicable. Contrairement à la donnée qui, séparée d'un ensemble n'a plus de sens, l'information confirme, infirme, complète ou modifie ce qui est connu ou cru à propos d'un fait, sujet ou évènement (Lansana et Almamy, 1984). Ainsi, l'information brute ou objective n'existe pas en tant qu'ensemble des renseignements disponibles sur une question donnée à un moment donné. Toute information est pertinente au moment où elle est utile pour l'utilisateur en fonction de son utilité, de ses objectifs et de son exploitation. Elle est précieuse pour diminuer l'incertitude qui environne la prise de décision.

En ce sens, l'information économique est définie comme l'ensemble des données relatives aux agents et aux grandeurs de l'économie, accessible sans discrimination à tous ceux qui le souhaitent et acceptent d'en payer le prix (Maarek, 1992). Elle est généralement constituée par des statistiques ou de données détaillées brutes ou commentées. Elle affecte le fonctionnement global de l'économie. Elle peut être classée selon (i) ses qualités intrinsèques c'est-à-dire son exactitude, sa fraîcheur, son intégralitée, (ii) ses critères formels (rapidité d'acquisition, facilité de compréhension, coût d'obtention) et (iii) ses critères de couverture (géographique, juridique, sectorielle...).

L'information économique devient intelligence de l'environnement dès lors qu'elle s'enrichit d'une valeur ajoutée grâce à une analyse rigoureuse. Elle revêt un enjeu stratégique pour défendre la compétitivité globale d'une région, d'un territoire. L'objectif de la synthèse donnée par l'information économique est de la rendre prête à l'exploitation pour les décideurs ou tout autre utilisateur. Cela permet son partage avec comme effet un échange constructif et dynamique entre les différentes parties intéressées.

4.2 Réseau

Les définitions du vocable ``réseau'' sont multiples et confuses. La confusion majeure de la notion du réseau réside dans sa double dimension à la fois technique (infrastructures et technologies) et sociale (relations et communications). Ainsi, un réseau est un ensemble d'éléments homogènes dont les fonctions et structures peuvent être décrites de façon normalisées (Lansana et Almamy, Op. cité). Notion très large, le réseau peut encore être défini comme (i) des éléments liés entre eux par des chemins, (ii) une structure d'interconnexion, (iii) un système dynamique (Musso, 2003).

Le réseau est constitué d'un mouvement faiblement institutionnalisé réunissant des individus et des groupes dans une association dont les termes sont variables et sujets à une interprétation en fonction des contraintes qui pèsent sur elle. C'est une organisation dont la dynamique vise à la perpétuation et à la progression des activités de ses membres (Colonomas, 2000). Il traduit ainsi, l'existence d'entités, qui peuvent être des individus ou des groupes d'individus, qui sont liés tous ensemble par des relations d'interdépendance (Béjean et Gadreau, 1997). Le réseau est aussi considéré comme un ensemble de moyens techniques (ou d'infrastructures) et un ensemble de règles stratégiques (ou infostructures) permettant aux acteurs possédant des droits d'accès d'élaborer entre eux et de contrôler des relations créatrices de valeur. A ce titre, il informe, innove, anticipe, influence, organise, défend et responsabilise les partenaires. Nous retiendrons que toutes les définitions du réseau convergent vers des points communs et insistent sur les critères de groupe, d'interrelations, d'échange, de partage, de coordination et d'économie d'échelle.

La diversité des définitions du réseau induit une diversité d'essais typologiques construits sur des dimensions différentes. De ce fait, le réseau peut prendre différentes formes selon le secteur d'activité dans lequel il s'insère. Basé essentiellement sur les mécanismes de distributions de pouvoir, il existe (i) les réseaux intégrés qui se caractérisent par la descendance du pouvoir de l'initiateur du réseau vers les entités membres qui en sont dépendantes, (ii) les réseaux fédérés, dans lesquels, le pouvoir remonte vers le haut du réseau à partir d'élections et de mécanismes de délégation des entités membres, (iii) les réseaux associés, dans lesquels le pouvoir est latéral et distribué entre partenaires unis dont les rapports de force sont équilibrés, et (iv) les réseaux maillés, dans lesquels le pouvoir est « polycentré » émanant de différents centres ayant des rapports de coordination et de coopération (Boulanger, 1995). Selon les fonctions, le réseau peut revêtir une forme (i) coopérative dans laquelle les partenaires mettent en commun leur savoir-faire autour d'une entreprise pivot, (ii) d'intermédiation où un partenaire joue le rôle d'intermédiaire entre le marché et les producteurs des biens et services, (iii) externalisée selon qu'il est dirigé par un partenaire leader (donneur d'ordres) qui confie à des sous-traitants les activités ne relevant pas de son activité principale (Massou, 2011).

Malgré les études qui ont été focalisées sur ce concept, il demeure difficile à comprendre sa signification et à cerner son mécanisme, d'autant plus que ses définitions et ses typologies sont aussi nombreuses et complexes que ses formes. La concentration en réseau est devenue une condition sine qua none pour les entreprises en activité dans la nouvelle économie mondiale. Les membres d'un réseau doivent déterminer les modalités du fonctionnement du réseau et sa structure organisationnelle tout en assurant sa stabilité et sa continuité. La stabilité du réseau signifie sa pérennité et sa bonne forme. Cette stabilité est mesurée par la nature des liens qui caractérise les partenaires au sein du réseau et la manière d'agir face aux réactions des partenaires internes du réseau. Elle se traduit aussi par la durée du partenariat.

La gestion d'un réseau doit comprendre impérativement la gestion des acteurs internes, externes et des objectifs recherchés par chaque acteur. Cette mission difficile et délicate nécessite un grand savoir-faire et un esprit d'initiative. Le réseau devient ainsi le moyen par lequel les entreprises peuvent supporter les contraintes du marché et de l'économie. Il permet aussi d'accéder au savoir, de concentrer les compétences et de devenir des acteurs actifs de développement au niveau local puis national. Ainsi, dans le cadre de notre étude, une définition opérationnelle du réseau que nous retiendrons sera qu'elle est la communauté des acteurs publics et des opérateurs privés du tourisme travaillant en synergie afin de proposer une offre de qualité adaptée à la demande des clients et disposer des informations économiques fiables sur l'activité touristique facilement exploitables pour les décideurs.

4.3 Etude de faisabilité 

Une étude de faisabilité est un outil qui permet d'évaluer un changement proposé tel que la mise en place d'un réseau. L'étude de faisabilité précise comment et avec quels moyens les objectifs de l'évaluation peuvent être atteints sur un plan méthodologique. Elle donnera des résultats qui permettront de déterminer la faisabilité du projet. La faisabilité, c'est ce qui est faisable, réalisable, dans des conditions techniques, financières et des délais définis (Le Petit Larousse interactif, 2010). L'étude de faisabilité dans la gestion de projets est une étude qui tend à prouver que le projet est techniquement faisable et économique rentable. Elle fait suite à une esquisse de projet. Elle aborde les moyens nécessaires pour arriver aux résultats. L'étude de faisabilité découle de l'avant-projet.

CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE L'ETUDE

I. COLLECTE DES DONNEES

1.1 Donnéessecondaires

Dans le cadre de la rédaction de notre mémoire, nous avons consulté des ouvrages disponibles à la bibliothèque de l'Ecole Supérieure d'Agronomie (ESA) et des documents mis à disposition par la structure d'accueil. Outre ces sources, des bases de données sur Internet ont été consultées afin d'avoir des précisions sur notre étude. A ce titre, nous avons consulté des ouvrages, des articles et de documents divers (thèse de doctorat, Mémoire de soutenance, revues...) qui nous ont donné la possibilité de mieux comprendre l'organisation d'un réseau d'information économique et à déterminer les sortes de collaboration pouvant être appliquées, en ce sens, aux acteurs touristiques. Cela nous a permis de définir notre démarche pour la collecte des données.

1.2 Données primaires

Elles ont été recueillies grâce aux enquêtes de terrain menées auprès des structures administratives et des acteurs du tourisme dans la ville de Yamoussoukro. Les différents types de questionnaires conçus à cet effet figurent en annexe du présent mémoire. La population de référence sur laquelle s'est portée notre étude est constituée par l'ensemble des établissements de tourisme et des sites culturels.

1.2.1 Choix des acteurs enquêtés

Le choix des entreprises enquêtées s'est fondé sur les données fournies pour les établissements d'hébergement par l'association des hôteliers de Yamoussoukro et l'administration régionale du tourisme. Les autres informations sur les autres activités de tourisme proviennent de la Direction régionale du tourisme. Ainsi, sur les 254 établissements d'activités touristiques que compte le district, l'enquête a été réalisée auprès de 127 établissements. Il s'agit de 81 établissements d'hébergements, 33 restaurants et assimilés, 11établissements d'activités diverses de tourisme et 2 sites culturels. Ces établissements sont répartis sur l'ensemble du territoire communal.

1.2.2 Détermination de l'échantillon

Pour déterminer la taille de l'échantillon d'enquête, nous avons appliqué la formule de Bernoulli avec un taux de précision de 95%, ce qui donne l'application suivante :

Avec : n= taille de l'échantillon ;

N= taille de la population mère

(qui est de 254 pour notre étude selon les informations collectées auprès de la DRT) ;

l= largeur de l'erreur (5%).

D'où :

Ainsi, la taille admissible de notre échantillon au seuil de confiance de 95%, avec un risque d'erreur de 5% pour une population de référence de 254 établissements de tourisme (toutes activités confondues) doit être de 218 entreprises. Cependant, pour des considérations de coût, de pertinence et de temps, la taille de notre échantillon est de 127 établissements de tourisme enquêtés. Cela se justifie d'une part, par le fait que nous avons utilisé la stratégie d'échantillonnage probabiliste des établissements de tourisme. Selon cette stratégie, la probabilité de sélection de chaque entreprise était connue. La méthode de stratification a été employée en nous référant aux critères de catégorisation des établissements utilisés par l'Administration régionale du tourisme. Avec cette méthode, les risques d'erreurs s'en sont trouvés réduits. D'autre part, nous avons tenu compte de la loi normale en statistique qui dispose que pour qu'une enquête soit valable, = 30. Ainsi, la taille de notre échantillon s'est rapprochée autant que possible de celle recommandée par la loi de Bernoulli.

1.2.3 Spécification des variables

Les variables explicatives retenues pour l'enquête, auprès des acteurs du tourisme, sont :

Percep : perception de l'activité touristique par les acteurs du tourisme

code : très développé, développé = 1 ; stade embryonnaire, peine à décoller, ignoré = 0

autloc : importance de l'activité pour les autorités selon les acteurs

oui = 1 ; non = 0

collabo : collaboration avec d'autres acteurs du tourisme du district

oui = 1 ; non = 0

signif : connaissance de la signification du réseau d'information économique

oui = 1 ; non = 0

adhésion : intention d'adhérer au réseau

oui = 1 ; non = 0

attente : attentes des acteurs du tourisme du réseau

augmentation chiffre d'affaire, signer des partenariats...= 1

juste se maintenir sur le marché, aucune idée = 0

infopart : typologie de l'information à partager

oui = 1 ; non = 0

fréquencepart : fréquence de partage de l'information

trimestre = 1 ; semestre, année = 0

modetrans : support de transmission

Internet, données informatiques = 1 ; support papier = 0

reunionreso : participation à des réunions sur le réseau

oui = 1 ; non = 0

financereso : contribution financière à la mise en place du réseau

oui = 1 ; non = 0

valapport : contribution des acteurs à la mise en place du réseau

capital humain, expérience, clientèle, temps, réputation = 1 ; rien = 0

formereso : forme du réseau préconisée par les acteurs du tourisme

forme coopérative = 1 ; forme intégrée, forme fédérée = 0

1.2.4 Méthode de collecte des données

Avant de procéder à l'enquête proprement dite, nous avons effectué le phoning auprès des établissements de tourisme et des structures administratives. La démarche visait à les informer sur les objectifs de l'enquête et le passage des équipes d'enquêtes. Ensuite, nous avons procédé à une pré-enquête afin de rendre ceux-ci intelligibles et communicables pendant la phase pratique. Des questions fermées (unique, à échelle et multiple) et des questions ouvertes (verbatim) ont été utilisées dans la fiche d'enquête. Les interviews se sont déroulées selon la disponibilité des enquêtés. Nous avons utilisé des personnes ressources pour nous aider à administrer le questionnaire. Ceux-ci ont reçu une formation d'une journée sur les objectifs de l'enquête, l'administration du questionnaire et l'accroche des enquêtés afin de surmonter les écueils possibles pendant la phase de terrain.

II. TRAITEMENT DES DONNEES

Le choix du mode d'administration papier du questionnaire a demandé la saisie informatique des données collectées dans une base de données lors de la phase de dépouillement. D'abord, nous avons effectué un relevé descriptif des données collectées. Elles ont été codifiées, ensuite, dans une base de données pour leur traitement. Pour les questions ouvertes, un traitement préalable a été effectué. Il a consisté à classer le contenu des réponses par grandes catégories afin d'étayer nos analyses. Les questions fermées ont fait l'objet d'un traitement direct. Puis, nous avons procédé à une opération de tri à plat à partir de ces relevés. Il s'agissait de répartir les réponses pour chaque question. Par la suite, nous avons synthétisé les données par rubriques ou thèmes abordés au cours de l'enquête. Puis, ces données synthétisées nous ont permis de concevoir les graphiques pour une bonne présentation des résultats. Enfin, nous avons utilisé un logiciel statistique (stata 10. 0) pour formuler un modèle sur la base de méthodes économétriques.

CHAPITRE III : ANALYSE DES RESULTATS

I. ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

1.1 Typologie des Enquêtés

Les résultats indiqués dans le tableau 1 ci-dessous montrent que la plupart des entreprises du tourisme de la ville de Yamoussoukro sont des petites et moyennes entreprises. Mise à part les 2 grandes structures étatiques (Hôtels Président et Parlementaire), le secteur est surtout animé par des entreprises individuelles. Cela met en évidence la contribution de ce secteur à la création de richesse et d'emplois au niveau des collectivités territoriales. Il constitue, de ce fait, un excellent moyen pour impulser le développement au niveau local.

Tableau 1 : Typologie des enquêtés

Paramètres

Catégories

n

%

Genre

Femme

22

17

Homme

105

83

Activités de tourisme

Hébergement et assimiles

81

64

Restaurants et assimilés

33

26

Autres activités de tourisme

11

9

Sites culturels

2

1, 57

Statut juridique

 

Entreprise familiale

37

29

Entreprise individuelle

77

61

Franchise

1

1

SNC

1

1

SARL

7

6

EPIC

3

2

Régime d'imposition

 

Non déclaré

5

4

Réel normal

5

4

Réel simplifie

 18

14

Impôt synthétique

98

77

Les résultats du tableau 1 révèlent que la plupart des entreprises du tourisme du District de Yamoussoukro sont des petites et moyennes entreprises. Elles sont généralement imposées au régime de l'impôt synthétique (77%) et au régime du réel simplifié (14%).

1.2 Perception de l'activité touristique par les acteurs du tourisme local

La figure 1 nous révèle que pour la plupart des acteurs, le tourisme n'est pas développé. 37% pensent qu'il est encore à un stade embryonnaire et 25% estiment que le secteur peine à décoller. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces opinions. L'absence d'une politique de développement touristique clairement définie par les autorités locales (mairie, district, SODERTOUR-Lacs, direction régionale du tourisme) et la méconnaissance véritable des potentialités touristiques du district incite les acteurs à adopter une telle opinion.

Figure 1 : Répartition de la population enquêtée sur la perception de l'activité touristique

Dans la mesure où il existe une relation entre le motif de visite et la fréquentation de la destination, il est à comprendre que pour les différents opérateurs du tourisme, il n'existe pratiquement pas d'activités pouvant rendre attrayante la destination Yamoussoukro. Les seules activités drainant des visiteurs à Yamoussoukro sont, pour la grande majorité, liées aux activités gouvernementales (conseil des ministres...). Comme illustration à cet état de fait, les sites culturels comme la Basilique Notre Dame de la Paix et la Fondation Félix Houphouët Boigny peinent à dépasser la moyenne de 50. 000 visiteurs par an. Pour autant, l'avènement de la SODERTOUR-Lacs avait constitué, en son temps, une véritable lueur d'espoir pour le développement du tourisme régional. Force est de constater, qu'une sourde déception anime les acteurs du tourisme local. Pour beaucoup, cette structure de développement n'impulse pas le développement tant souhaité, mais plutôt, rivalise avec les petites et moyennes entreprises du secteur, vu la taille de ses établissements. L'autre élément pouvant expliquer l'opinion des opérateurs du tourisme réside dans l'apathie des autorités et élus locaux. Ceux-ci, généralement ne considèrent ce secteur qu'au regard des recettes fiscales qu'il rapporte ou est susceptible de générer.

1.3 Perception du développement du tourisme pour les autorités local selon les acteurs privés

Les résultats de la figure 2 montrent que la grande majorité (65%) des interviewés estiment que l'activité touristique est importante pour les autorités locales.

Figure 2 : Répartition de l'échantillon selon l'importance qu'accordent les autorités au développement du tourisme.

Comparaison des figures 1 et 2

Les figures 1 et 2 permettent de mettre en relief une divergence d'opinion entre les autorités administratives locales et les acteurs du tourisme. Celle-ci se justifie en cela que les « deux groupes » n'utilisent pas les mêmes indicateurs d'évaluation. En effet, pour les acteurs du tourisme l'absence d'un ancrage du tourisme aux différentes politiques locales de développement ne favorise pas la planification du développement touristique sur le long terme. Et même lorsqu'il existe, sa mise en oeuvre est sujette à beaucoup d'aléas socio-économique et politique. Aucune initiative pour développer le tourisme n'est perceptible. La plupart des aménagements touristiques urbains pouvant constitués des attractions pour la ville sont désuets ou même dégradés. Cette opinion s'oppose à celle des Autorités administratives qui estiment que le tourisme dans le District de Yamoussoukro est une activité dynamique du fait des nombreux investissements dont bénéficie le secteur. Cette divergence dans la perception du développement du tourisme local de part et d'autre révèle qu'il n'y a pas de véritable plateforme impliquant tous les acteurs (opérateurs privés et autorités administratives) afin d'impulser le développement du secteur touristique.

1.4 Collaboration entre les acteurs du tourisme

Plus de la moitié des acteurs (55%) dit ne pas travailler en collaboration avec d'autres établissements de tourisme comme illustré par la figure 3. Cette situation révèle l'absence d'une stratégie de collaboration entre les différents acteurs du tourisme de la ville. Or, l'existence d'une plateforme de collaboration (même informelle) constitue la base sur laquelle le réseau peut s'établir pour sa mise en place effective. De ce fait, la réalisation du réseau est sujette à caution. C'est une lacune importante qui nécessite la synergie de tous les acteurs et la prise de mesures idoines afin de favoriser la naissance de cette plateforme. Certes, on ne saurait occulter la concurrence dans un secteur d'activité comme le tourisme. Cependant, il est important de privilégier la cohésion et le relationnel entre les acteurs de ce secteur d'activité. Les enjeux sont véritablement importants et il est nécessaire d'y faire face afin d'en trouver les solutions. Il s'agira de persuader l'ensemble des acteurs de la nécessité de la réalisation d'un code déontologique du tourisme (local) ou d'une charte de collaboration et suivre des règles acceptées par tous.

Figure 3 : Répartition de la population enquêtée sur la collaboration entre acteurs du tourisme

1.5 Signification d'un réseau d'information économique du tourisme

Concernant la signification et le rôle d'un réseau d'information économique, les acteurs dans leur grande majorité (85%) disent ne pas en avoir connaissance, comme indiqué par la figure 4. Cette méconnaissance dénote de leur part un manque d'information sur l'évolution des tendances et innovations touristiques au niveau mondial. Le tourisme est une activité en perpétuelle évolution. Par conséquent, toutes les destinations rivalisent d'ardeur et d'ingéniosité afin d'être compétitives sur le marché (tant local qu'international). Et l'un des outils usités à cette fin demeure les réseaux d'échanges d'informations touristiques. Ce qui signifie que la plupart des entreprises évoluant dans ce secteur appréhende la concentration des activités touristiques comme une solution durable pour faire face à une concurrence accrue. Il est à comprendre aussi que beaucoup d'acteurs du tourisme ne travaillent pas avec les outils technologiques qui sont pourtant des vecteurs de croissance dans cette industrie.

Après leur avoir expliquer le rôle d'un réseau, 76% des acteurs pensent que la place d'un tel réseau pour la ville de Yamoussoukro sera hautement bénéfique pour eux comme la figue 5 l'indique à la page suivante. Seul un petit nombre s'est exprimé sur l'inutilité de cet instrument. Pour eux, outre les initiatives visant le développement touristique qui n'aboutissent pratiquement pas, il appartient à l'administration du tourisme d'assumer le rôle d'ensemblier et de promoteur du secteur.

Figure 4 : Répartition de la population enquêtée sur la connaissance de la signification du réseau d'information touristique

1.6 Mise en place du réseau d'information économique du tourisme

L'initiative de la Société de développement touristique de la région des lacs en ce qui concerne le RIET montre sa dimension stratégique dans le développement du tourisme (figure 5). Et cela traduit l'importance de cette étude ainsi que la reconnaissance de l'ingénierie comme facteur de succès dans les projets.

Figure 5 : Répartition de la population d'enquête sur la mise en place du réseau

1.7 Intégration des acteurs au réseau d'information économique du tourisme

Concernant l'intégration au réseau s'il est créé, 76% des acteurs du tourisme disent vouloir en faire partie (figure 6). Ce résultat dénote de l'importance de cette étude. En effet, ce projet, s'il est exécuté suscitera l'émergence d'une plateforme collaborative des acteurs à l'échelle régional. Ce faisant, le réseau peut contribuer à la naissance de projets touristiques structurants et même de réaliser des économies d'échelles. Il reste que cet outil devra répondre aux attentes des acteurs tout en prenant en compte le niveau d'implication de chacun.

Figure 6 : Répartition de la population d'enquête sur l'intégration des acteurs au réseau

1.8 Forme préconisée pour le réseau d'information économique du tourisme par les acteurs

Le réseau pouvant prendre plusieurs formes, nous avons demandés aux acteurs de nous proposer la forme qu'ils auraient souhaité donner au réseau ; plus de la moitié (59%) d'entre eux souhaiteraient la forme coopérative. La figure 7 illustre les résultats à ce niveau.

Figure 7 : Répartition de la population enquêtée sur la forme du réseau

Ce choix reflète l'esprit de collaboration sur un pied d'égalité qui anime les acteurs. Il peut aussi provenir des expériences passées n'ayant pas connu une issue heureuse. Dans un réseau coopératif, les partenaires mettent en commun leur savoir-faire autour d'une firme pivot jouant le rôle « d'ensemblier ». Ce choix, à notre sens, prouve que les acteurs veulent se donner les moyens et la latitude de réaliser ce projet.

1.9 Attentes des acteurs du tourisme du réseau d'information économique du tourisme

La figure 8 montre que la grande majorité des acteurs souhaitent développer leurs activités à travers le réseau. Seulement 5% d'entre eux disent n'avoir aucune idée de ce que peut leur apporter cet outil.

Figure 8 : Répartition de l'échantillon d'enquête sur les attentes des acteurs du réseau

Ces résultats démontrent que les acteurs sont intéressés par l'initiative d'une plateforme collaborative qui favorisera la naissance de véritables actions de promotion du tourisme afin d'impulser un développement endogène. Cependant, la faisabilité d'un tel projet nécessitera une implication forte de chaque acteur à toutes les étapes de sa mise en oeuvre pour espérer avoir le succès escompté.

1.10 Types d'informations pouvant être mis à disposition par les acteurs

Concernant le type d'information à mettre à la disposition du réseau (figure 9), 61% des acteurs estiment pouvoir fournir des informations sur leurs produits. Ce qui sous-entend que les informations économiques devant fournir les indicateurs sur le poids économique réel de ce secteur dans l'économie régionale ne sont pas privilégiées. Cela démontre aussi la frilosité des opérateurs privés qui ne veulent pas divulguer les données économiques sur leurs entreprises. Cette attitude va à l'encontre des objectifs à atteindre par le RIET. Ces informations aident à comprendre l'environnement économique et instruire toutes les initiatives de développement sur le tourisme. Il est, par conséquent, nécessaire de réaliser un accord sur les données économiques à collecter dans le cadre du réseau. Le bénéfice de la circulation d'une information fiable, pertinente et neutre rejaillit sur le fonctionnement d'ensemble du réseau. Les premiers bénéficiaires en seront les acteurs/contributeurs.

Figure 9 : Répartition de l'échantillon d'enquête sur les types d'information à collecter

1.11 Support de recueil des informations pour le Réseau

La figure 10 révèle que 57% des acteurs, donc la majorité d'entre eux, estiment que la transmission des informations au réseau devrait se faire sur support papier. Cette propension à l'utilisation du papier (document physique) dans un domaine où les outils technologiques sont très utilisés suscitent des remarques. La première est que cela signifie que la plupart des établissements ne disposent pas de l'outil informatique, ou encore, n'ont pas la formation requise pour l'utilisation des outils technologiques. La seconde permet de mieux comprendre le choix de privilégier uniquement la mise à disposition des informations sur les produits. Le rôle du réseau étant de transmettre une information fiable et actualisée, il est à craindre que cette hypothèse ne constitue un réel handicap à la mise en place du réseau. Certes, la possibilité de diffusion des informations à travers le support papier ne peut être occultée. Cependant, les outils technologiques sont aujourd'hui largement utilisés par la majorité des visiteurs (touriste et excursionniste) dans la plupart des activités de tourisme. Ils offrent un indéniable avantage concurrentiel et une visibilité accrue pour les destinations touristiques tant au niveau national qu'à l'étranger. Une mesure corrective à proposer pour pallier cette insuffisance serait d'inciter les acteurs à s'approprier les outils technologiques et d'organiser des formations à leur endroit afin qu'ils acquièrent de nouveaux savoirs liés à ces outils.

Figure 10 : Répartition de la population d'enquête sur le mode de transmission des données

1.12 Contribution des acteurs à la mise en place du réseau d'information économique

Sur la contribution que peut apporté les acteurs du tourisme local à la mise en place du réseau, près de la moitié d'entre eux désirent apporter leur expérience (figure 11). Autrement dit, la majorité des acteurs désirent s'impliquer dans toutes les phases d'exécution du projet.

Figure 11 : Répartition de la population d'enquête sur la contribution des acteurs à la mise en place du réseau

1.13 Contribution financière des acteurs à la mise en place du réseau d'information économique

Comme toute organisation demande des ressources financières pour fonctionner, nous avons demandé aux acteurs s'ils contribueraient financièrement au fonctionnement du réseau. Plus de la moitié (53%) disent vouloir le faire.

Figure 12 : Répartition de la population d'enquête sur la contribution financière des acteurs à la mise en place du réseau

Au vu de ce qui précède, l'observation empirique inclinerait à dire qu'il y aurait une grande tendance de la part des acteurs du tourisme du District à intégrer un réseau touristique régional. Seulement leur engagement à contribuer financièrement à mettre en place le réseau devra faire l'objet d'une attention particulière afin que cela se traduise dans les faits. Il appartiendra à l'organe d'exécution issue de l'entente entre les acteurs de transformer ces intentions en réalité.

II. ANALYSEECONOMETRIQUE

Dans le cadre de notre étude, nous avons déterminé, sur la base des données issues de notre enquête de terrain, les variables qui expliquent le mieux la mise en place du réseau d'information économique du tourisme, en utilisant des outils statistiques. Autrement dit, nous avons testé de manière statistique les variables à partir desquelles le RIET pourra être mis sur pied dans le district. Pour atteindre cet objectif, nous avons encodé les données collectées. Puis l'utilisation du logiciel de statistique STATA a permis d'effectuer une régression linéaire multiple. Ce test, dont les résultats figurent dans le tableau 2, avait pour but de vérifier la significativité globale du modèle. Ainsi, il a déterminé les variables indépendantes qui avaient une influence significative pour la mise sur pied du Réseau

Tableau 2 : Régression logistique des variables

La variable à expliquer est la mise en place du réseau (Y). Les différentes opinions des acteurs du tourisme sur cette question constituent nos variables explicatives (X). Sur un échantillon de 218 établissements, déterminé grâce à la loi de Bernoulli, nous avons pu enquêter 127 entreprises. L'objectif de la démarche est de déterminer par une analyse statistique (régression linéaire multiple), les variables explicatives (X) qui auront un effet significatif sur la mise en place du réseau (Y). Les analyses nous donnent les résultats dans le tableau 3 suivant:

Tableau 3 : Test des variables significatives

Selon les résultats obtenus dans le tableau 3, nous constatons que les variables adhésion au réseau et financement sont significatives. La marge d'erreur pour la variable adhésion est inférieure à 1% et la marge d'erreur de la variable financement est inférieure à 5%.

Nous dirons que l'existence du réseau dépend fortement de l'adhésion des acteurs du tourisme de Yamoussoukro et de leur engagement financier (à un degré moindre). Nous pouvons inférer à partir de cette analyse que, la création de réseau d'information économique du tourisme pour la région du Bélier devra nécessairement avoir l'assentiment des acteurs du tourisme et leur engagement financier. A ces deux variables pourront s'ajouter toutes les autres variables possibles.

CHAPITRE IV : CRITIQUES ET RECOMMANDATIONS

I. CRITIQUES

1.1. Au plan institutionnel et administratif

Les observations effectuées au cours de notre étude révèlent plusieurs insuffisances au niveau des textes réglementaires régissant l'activité touristique dans notre pays. Ces insuffisances portent notamment sur la définition réglementaire des termes essentiels en tourisme (visiteur, touriste, nuitée...) et l'élaboration d'un cadre conceptuel recensant l'ensemble des activités, biens et services que l'on peut associer au tourisme dans une économie comme la nôtre. En outre, l'insuffisance des informations statistiques concernant les activités, les investissements, les emplois et les recettes générées par le tourisme ne permettent pas de saisir cette activité économique dans son ensemble. De ce fait, la comparabilité des statistiques du tourisme avec les autres activités économiques au niveau national n'est pas aisée.

La Direction régionale du Tourisme a pour missions, entre autres, de veiller au respect des normes en vigueur, d'initier des actions visant à l'amélioration et à la promotion de l'offre touristique de la région du Bélier. Cependant, bien que les textes réglementaires en vigueur figurant en annexe du présent mémoire, donnent la nomenclature pour la classification d'un certain nombre d'établissements de tourisme (hôtel, restaurant, maquis), nous avons relevé que ces établissements bénéficient d'une autre classification de la part de cette structure déconcentrée. Or, cette classification ne repose sur aucun texte réglementaire connu. Cette situation ne permet pas de garder la maîtrise de l'information et contribue à déprécier l'offre touristique de la région.

1.2. Au plan du développement touristique

Selon les acteurs touristiques locaux, Yamoussoukro ne bénéficie pas d'une véritable identité touristique pouvant conduire à une offre globale des produits touristiques de la région. En cela, l'absence d'une véritable politique de développement touristique local ne favorise pas l'éclosion d'un véritable produit d'appel touristique pour Yamoussoukro. Pour les acteurs du tourisme local, la SODERTOUR-Lacs est perçue comme une entreprise concurrente au lieu d'être l'acteur incontournable du développement touristique régional. Pour eux, cette structure se confine à la promotion des établissements relevant de son patrimoine. Cette situation de quasi-monopole semble être la base d'un sentiment de frustration éprouvée par ces acteurs.

1.3. Au plan des relations entre acteurs

Les rapports entre les acteurs touristiques locaux dénotent l'absence de stratégies de collaboration de haut niveau pouvant se traduire par le développement d'un produit touristique de qualité destiné à une clientèle locale. De même, la grande propension à la concurrence entre opérateurs privés du tourisme ne favorise pas l'éclosion et l'émergence d'une véritable plateforme de collaboration. Il existe à côté du secteur touristique formel, un secteur touristique informel dont les acteurs usent de stratégies frauduleuses envers l'administration fiscale. Cette situation accentue un manque de confiance mutuelle et de communication constructive entre les acteurs touristiques.

II. RECOMMANDATIONS

2.1 Au plan institutionnel et administratif

Afin de mieux cerner les activités, biens et services liés au tourisme ainsi que les variables économiques pertinentes qui y sont liés, il est indiqué pour l'administration nationale du tourisme de déterminer avec précision les concepts et définitions des termes usités dans ce secteur d'activité. Pour ce faire, l'élaboration d'un code du tourisme et l'analyse de la chaîne de valeurs du tourisme en Côte d'Ivoire sont nécessaires. D'un point de vue fonctionnel, il s'agit de définir les unités d'observation de base utilisée habituellement dans l'analyse de l'ensemble des composantes du tourisme. Il convient aussi que la Direction régionale du Tourisme veille au respect de la classification des établissements de tourisme et utilise les outils adéquats afin de disposer de statistiques fiables liés aux activités de tourisme, conformément à ses attributions. En outre, elle doit s'impliquer véritablement auprès des autres structures administratives locales pour la mise en place du réseau.

2.2 Au plan du développement touristique

Yamoussoukro doit disposer d'une véritable identité touristique clairement définie. Cela participera à une plus grande attractivité de la destination. Pour y parvenir, une synergie des compétences et expertises entre acteurs privés et publics du tourisme est préconisée. De même, le District augmentera sa visibilité touristique par la valorisation des richesses du département, la mise en relation d'une offre de services de qualité et l'aménagement des différents sites culturels et naturels de Yamoussoukro. En outre, nous suggérons aux acteurs d'établir des liens de collaboration basée sur des règles édictées et admises par tous. Ainsi, chaque acteur utilisera ses tactiques, tractations et astuces dans un cadre régi par des normes. Pour ce faire, l'élaboration d'un code déontologique ou d'une charte du tourisme devra connaitre une réalisation effective. En outre, le respect des règles de concurrence par l'ensemble des acteurs touristiques favorisera l'instauration d'un climat de saine collaboration.

2.3 SODERTOUR-Lacs

La réalisation de ce projet devra être complété par une étude économique et financière afin d'en déterminer la rentabilité tant pour les acteurs touristiques de la région que pour la SODERTOUR-Lacs. En phase opérationnelle, ce projet exigera la mobilisation de ressources (humaines, matérielles et financières) qui devront assurer la mise en oeuvre effective du projet. Par conséquent, l'ensemble des acteurs touristiques locaux (organisés formellement ou non) devra être impliqué dès les premières séances de travail. En outre, la Société de Développement touristique doit initier une analyse de la chaîne des valeurs du tourisme local.Cela permettra, à terme, de réunir toutes les sensibilités suscitant ainsi un fort taux d'adhésion pour la réalisation du projet.

2.4 Etapes de la mise en place du RIET

Pour la mise en place du réseau d'information économique du tourisme dans le district de Yamoussoukro, il est recommandé de prendre en compte les variables les plus significatives provenant des analyses statistiques de notre étude. Outre cela, en s'appuyant sur l'ensemble des variables issues de l'enquête de terrain, cette mise en oeuvre doit nécessairement passer par les étapes suivantes :

1- Formaliser la plateforme de collaboration des acteurs et déterminer des objectifs clairs ;

2- Constituer une équipe technique en lui assignant des tâches et objectifs à atteindre à court, moyen et long terme (cahier de charges fonctionnel).

3- Mettre à disposition de cette équipe les ressources nécessaires pour cordonner le projet ;

4- Déterminer les services et contenus à proposer par le RIET (Charte de collaboration, modalités de collecte des données, offres et services...) ;

5- Proposer les supports techniques de communication fiables et d'utilisation aisé au RIET (Internet, applications TIC) ;

6- Rechercher des partenariats externes afin de contribuer à la réussite de la

conception et de la réalisation du RIET ;

7- Déterminer les différents modes de financement (internes et concours régionaux et/ou nationaux) en s'appuyant sur la budgétisation des différentes phases du projet.

Le réseau devra tirer sa légitimité de sa reconnaissance et de son acceptation par l'ensemble des acteurs du tourisme régional. Cette légitimité reposera sur la transparence, la fluidité et la confiance dans les relations entre ses membres. Pour ce faire, la plateforme des acteurs/contributeurs s'attèlera à définir clairement les tâches de chaque membre impliquant ses droits et obligations envers le réseau.

CONCLUSION

Le tourisme ivoirien a été identifié comme un secteur pourvoyeur d'emplois et de revenus dans le Plan National de Développement afin de faire de la Côte d'Ivoire, un pays émergent à l'horizon 2020. Pour y parvenir, une matrice d'actions déclinée en axes stratégiques sert de cadre référentiel d'intervention à l'ensemble des structures du ministère du tourisme. Conformément à cela, la Société de développement touristique de la région des lacs (SODERTOUR-Lacs) a identifié comme une action prioritaire, la mise en place d'un réseau d'information économique du tourisme pour le District de Yamoussoukro.

L'objectif de notre étude consiste à définir de manière précise les conditions de réalisation d'un tel projet dans le District de Yamoussoukro. Il s'agit de déterminer les attentes des acteurs du tourisme, d'identifier la typologie de l'information à partager, les modalités de traitement de cette dernière et de proposer les étapes de la mise sur pied du réseau d'information économique du tourisme. Pour ce faire, nous avons adopté une approche sociale des acteurs à travers la réalisation d'une enquête de terrain. Celle-ci nous a permis de recueillir des données qualitatives et quantitatives qui ont fait l'objet d'un traitement et d'une analyse statistique. Il ressort de cette étude que la grande majorité des établissements de tourismes sont des entreprises individuelles de petite ou moyenne taille. Les acteurs du tourisme estiment que cette activité n'est pas développée. Par ailleurs, l'étude a révélé qu'il n'existe pas de véritable collaboration entre acteurs de cette industrie, et qu'ils ne connaissent pas la signification d'un réseau d'information. L'explication fournie sur cet outil pendant les entretiens semi-directs a fait dire à la grande majorité des enquêtés qu'il est important de mettre sur pied le réseau. L'enquête a aussi montré que plus de la moitié des établissements souhaitent l'utilisation du support papier pour la transmission des données. L'analyse statistique réalisée a permis d'identifier les variables (adhésion et financement du réseau) comme les plus significatives sur lesquelles le réseau devra être adossé afin de connaitre un véritable succès.

Ces résultats montrent aussi la nécessité d'élaborer un cadre d'intervention comprenant les différentes étapes pour le développement du réseau d'information économique du tourisme au niveau du District de Yamoussoukro. La première action (i) consistera à sensibiliser les acteurs sur les objectifs, les opportunités et contraintes du réseau. Ensuite, il conviendra (ii) d'impliquer l'ensemble des acteurs privés et structures publiques à la réalisation de cet outil. Pour ce faire, il faudra (iii) fixé des objectifs clairs à atteindre et (iv) désigné, à cette fin, un comité technique chargé de mettre en oeuvre les résolutions et orientations arrêtées par toutes les parties. Ce comité sera la cheville ouvrière pour l'exécution de ce projet. Par conséquent, il devra (v) travailler à résoudre les obstacles techniques, proposer des stratégies de recueil des données en déployant les technologies appropriés et (vi) s'assurer de la bonne qualité de des informations afin d'obtenir de bon résultats. Enfin (vii), il faudra faire du réseau d'information un outil intégré aux pratiques quotidiennes des acteurs/contributeurs en initiant des formations à leur endroit. La présente étude n'a pas abordé les aspects économiques et financiers liées à la réalisation de ce projet. Par conséquent, il sera nécessaire de les mener afin de déterminer la capacité des acteurs du tourisme, des collectivités locales et de toutes les autres entités à prendre en charge la réalisation et la gestion financière du réseau d'information économique du tourisme du District de Yamoussoukro.

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