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La communication institutionnelle dans une organisation politique. Cas de l'Assemblée provinciale du Katanga en RDC

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par Michael TSHILUMBA MUKENDI
Université de Lubumbashi RDC - En science de l'information et de la communication option communication des organisations 2010
  

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1.1.4. Le modèle systémique de la communication

La théorie générale des systèmes n'a sans doute pas engendré un ensemble de modèle communs aux différentes disciplines, mais le plus important n'est peut être pas là, il est plutôt dans la façon dont la notion de système nous invite à prévoir et à concevoir la réalité et dans les stratégies de recherches qui en découlent.

Il est devenu classique d'opposer l'approche systémique à l'approche analytique et le concept de système à celui d'objet que nous a légué la science classique.6(*)

Sur ces deux oppositions et surtout sur le concept de système, E. MORION, a fourni une réflexion de synthèse particulièrement éclairante. Nous en reprendrons ici quelques aspects essentiels.

Nous avons l'habitude de percevoir dans notre environnement des objets qui nous paraissent doués d'une certaine autonomie (Cfr plus haut la remarque de Bateson à propos du langage) tant par rapport à leur environnement que par rapport à notre entendement. C'est la conception de cette double indépendance, explique Morin, qui fonde les notions corrélatives d'objet et d'objectivité.

« La science classique s'est fondée sous le signe de l'objectivité, c'est-à-dire d'un univers constitué d'objets isolés (dans un espace neutre suite à des lois objectivement universelles).

Dans cette vision, l'objet existe de façon positive sans que l'observation/concepteur participe à sa construction par les structures de son entendement et les catégories de sa culture. Il est substantiel, constitué de manière ayant une plénitude ontologique, il est auto-suffisant dans son être.

L'objet est donc une entité close distincte qui se définit en isolation dans nos existences, ses caractères et des propriétés, indépendamment de son environnement. On détermine d'autant mieux sa réalité « objective » qu'on isole expérimentalement. Ainsi l'objectivité de l'univers des objets tient dans leur double indépendance à l'égard de l'observation humaine et du milieu naturel.

L'opération d'isolation se poursuit naturellement par l'isolement des éléments qui le composent. C'est l'opération d'analyse -l'application de la méthode cartésianisme qui aboutit à la décomposition en éléments simples, l'explication dans cette perspective, s'identifie à cette décomposition « expliquer c'est découvrir les éléments simples et les règles simples à partir desquelles s'opèrent les combinaisons variées et les constructions complexes ».

Cette perspective a prévalu en physique et s'est généralisée à toute approche scientifique. Cependant, remarque Morin, elle a été contredite sur le terrain même de la physique où le développement scientifique du XXe siècle ont montré que les particules, les dernières unités élémentaires à avoir été découvertes ne se comportent justement pas comme des unités élémentaires car elles tiennent leurs propriétés du système bien plus que celui-ci tient ses propriétés des particules.

D'une manière générale, le concept de système fait droit à toutes les interrelations masquées par le concept d'objet, il implique les idées d'interrelation entre éléments, d'unité globale constituée par ces éléments en interrelation et d'organisation qui lie l'idée de totalité à celle d'interrelation, la notion d'organisation dénote plus particulièrement « l'agencement des relations entre composants ou individus qui produit une unité complexe ou système, dotée de qualités inconnues au niveau des composants ou individus ».

On ne pourra mieux spécifier les implications du concept de système qu'en se concertant sur les rapports entre tout et partie.

Tel qu'il a été défini, le système est à la fois et paradoxalement un et divers, homogène et hétérogène, un et multiple : « L'idée d'unité complexe va prendre densité si nous pressentons que nous ne pouvons réduire ni le tout aux parties ou les parties au tout ni l'un au multiple ni le multiple à l'un, mais qu'il nous faut tenter de penser ensemble, de façon à la fois complémentaire et antagoniste les notions de tout et de parties, d'un et de divers ».

Dans l'unité complexe, le tout est plus que la somme des parties ce que désigne la notion d'émergence. :

« On peut appeler émergence les qualités ou propriétés d'un système qui présente un caractère de nouveauté par rapport aux qualités ou propriétés des comparaisons considérées isolement ou agencées différemment dans un autre type de système. »

Par exemple dans l'ordre des phénomènes physiques, un atome possède des propriétés originales, la stabilité par rapport aux particules qui le constituent.

Une société harmonieuse n'est pas simplement la somme des individus qui la composent ou le résultat des actions des individus, elle possède des qualités spécifiques, le sens d'une phrase ou d'un discours n'est pas simplement la somme de ses composants, il peut être quelque chose de nouveau qui surgit de l'interaction des unités de base et rétroagit sur celle-ci.

Mais l'émergence implique son contraire que le tout soit plus que la somme des portées implique favorablement qu'il soit aussi moins que la somme des parties, car, du fait des contraintes organisationnelles, il est des propriétés des éléments qui disparaissent au sein des systèmes :

« le déterminisme interne, les règles, les régularités, la subordination des composants ou tout, l'ajustage des complémentarités, les spécialisations, la rétroaction du tout et dans les systèmes vivants, les dispositifs de régulation et de contrôle, l'ordre systémique en un mot se traduisent en autant de contraintes, toute association implique des contraintes : contraintes exercées par les parties interdépendantes, les unes sur les autres, contraintes des parties sur le tout, contraintes du tout sur les parties ».

Là où notamment l'organisation développe des spécialisations et hiérarchisation, il se développe simultanément des répressions et des contraintes sur les potentialités créatrices des éléments. Il est intéressant de noter ici que la généralité du principe de contrainte n'empêche pas selon MORIN, de distinguer des degrés dans la contrainte :

« Toute organisation comporte des degrés de subordination divers au niveau des constituants (nous verrons que le développement de l'organisation ne signifie pas nécessairement accroissement des contraintes, nous verrons même que les progrès de la complexité organisationnelle se fondent sur les « libertés » des individus constituant le système) ».

Ce dernier passage laisse transparaître les options de leur auteur en matières d'organisation sociale, le développement de la complexité c'est-à-dire de la variété ou de la diversité des composants, devrait amener une plus grande richesse ou souplesse au niveau de l'organisation, qui serait fondée plus sur l'intercommunication que sur la coercition. En variant quelque peut de points de vue, on peut encore mettre en évidence d'autres implications du concept de système : la complémentarité entre parties et son contraire, l'antagonisme entre parties.

Dans l'unité complexe, une diverse, les parties ont doublé l'identité, tout en ayant leur identité propre, elles participent à l'identité du tout dont l'organisation établit entre des complémentarités lesquelles complémentarités impliquent des contraintes dont on parlait plus haut.

Et l'on retrouve chez MORIN à propos de cette notion de complémentarité, le même parti pris pour une organisation plus complexe : « c'est au stade biologique que l'organisation de la différence connait ses développement de la spécialisation c'est-à-dire de la différenciation organisationnelles, anatomique, fonctionnelle des éléments individus ou sous système, une telle organisation est liée à des po fortes contraintes et aux développement d'appareils de commande, le développement des compétences et de l'autonomie des individualités composant le système ce qui va de pair avec une organisation développant les intercommunications et coopératives internes ».

L'antagonisme procède en grande partie des complémentarités. En fait, l'antagonisme s'enracine très profondément dans le système dans la mesure où toute interrelation suppose à la fois l'existence d'affinités capables d'établir des liaisons entre éléments et de forces à exclusion ou de répulsion capable de maintenir les différences. Mais à cet antagonisme inhérent à toute organisation, s'ajoute celui issu de complémentarités et contraintes. : « Comme nous l'avons vu, l'organisation des complémentarités est inséparable des contraintes ou répressions, celle-ci visualise ou inhibe des propriétés qui, si elles devaient s'exprimer, deviendraient autre organisationnelles demeureraient l'intégrité du système. Ainsi, les complémentarités qui s'organisent entre es parties secrètent des antagonismes virtuels ou non, la double et complémentaire identité qui coexiste en chaque partie est par elle-même virtuellement antagoniste. C'est donc le principe de complémentarité lui-même qui nourrit en son sein le principe d'antagonisme ».

Ainsi, le système comprend -il son principe de dégradation, il n'y a pas dit Morin, d'organisation sans anti-organisation.

A tout cela, il faut ajouter que le système est une totalité incertaine dans la mesure où il est très difficile de l'isoler parmi le système auquel il est relié et dont il fait tenir compte.

Le concept de système implique aussi qu'une relation d'interaction soit rétablie entre le sujet observateur et le système observé.

«  (...) l'esprit de l'observateur/concepteur, sa th2orie et plus largement sa culture et sa soci2t2 sont conçus comme autant d'enveloppes éco systémiques du système physique étudié, l'écosystème mental/culturel est nécessaire pour que le système émerge comme concept, il ne crée pas le système considéré, mais il le co-produit et nourrit son autonomie relative ». On retrouve plus loin ce point qui concerne la connaissance.

Concluons en soulignant ce qui a remarquablement mis en évidence la réflexion épistémologique d'E. Morin, l'idée de complexité parce qu'elle constitue un regard sensible aux interactions constatives des éléments valables qu'il s'agisse d'éléments physiques ou biologiques ou humains, la notion de système a fait émerger la notion de complexité avec tout ce qu'elle implique sur la manière de concevoir les choses-pluralité dans l'unité, complémentarité entre antagonisme et protagoniste. Complémentarité etc. et aussi peut être, orienter leur organisation.

La notion de système contient celle de paradoxe qui conduit à celle de complexité. Mais elle n'est pas seule à conduire dans cette voie. On va le voir dans le sillage de réflexion cybernétique sur les « machines » d'autres notions sont apparues qui ont permis de mettre au jouir et de spécifier divers aspects d'organisation paradoxale de telles machines.

* 6 MEUNIER JP, approche systémique de la communication, Ed. de Boeck University, Paris, 2003, p.29

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery