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La SADC ( Communauté de Développement de l'Afrique australe )et l'intégration des économies. Enjeux et défis congolais

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par Guy MBO KOMANGO
Université de Kinshasa RDC - Licence en relations internationales 2009
  

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1.2. L'eau :

Que les spécialistes appellent actuellement « l'or bleu » et qui pourrait être au centre des prochains conflits mondiaux, la RDC en dispose pleinement grâce à son fleuve avec un débit stable alimenté par des cours d'eaux et une saison de pluies », qui constitue, de ce fait un facteur économique important au service du développement de la sous-région étant donné que cette partie de l'Afrique caractérisée par la sécheresse consécutive à la présence du désert de Kalahari, a fondamentalement besoin d'eau douce dont la RDC gaspille 420000 m3 par second dans l'océan Atlantique.

En sus, l'hydrographie du Congo présente d'immense richesse. Le bassin du Congo est le seul d'Afrique à posséder une grande capacité en eau douce. Le système fluvial qui traverse la forêt équatoriale est le plus puissant du monde avec un débit régulier de 42000 mètres cube par seconde, qui ne varie que du simple au double ; le fleuve Congo et ses affluents ainsi que d'autres rivières et Lacs regorgent 700 espèces de poissons, qui jusqu'alors ne connaissent pas encore de menace126. Les rapides du fleuve Congo sont synonymes d'un extraordinaire gisement de puissance hydro-électronique.

En cela, l'insertion des projets de l'exploitation rationnelle ne serait-ce que d'eau douce de la RDC dans le cadre global de la SADC contribuerait au

126 KABENGELE, D. G., La géographie économique, éd. M.E.S, Kinshasa, 2006, p.197

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développement de la région bien sûr et remporterait, certes, des devises à la RDC, et la région constitue, de facto, un marché d'une énorme importance dans lequel la RDC peut vendre son eau aux Etats dépourvus en eau douce et gagner des dividendes.

1.3. L'énergie hydroélectrique :

La R.D. Congo possède, en outre les fabuleuses richesses naturelles, un réseau hydrographique incomparable et impressionnante. Près de 45% de l'immense potentiel hydroélectrique économiquement exploitable, estimé à plus de 100 000 mégawatts sont localisés au site d'Inga, faisant de la RDC la plus grande concentration d'énergie au monde, devant la Chine127.

La valeur des cours d'eau et des fleuves en potentialité d'électricités est énumérée de la manière suivante : En RDC, 44 pourcent de l'énergie électrique est concentrée et provient du site d'Inga, et 56 pourcent provient des différents centrales hydroélectriques disséminées sur l'ensemble du territoire national. Et jusque là d'autres chutes naturelles et barrages qui pourraient inonder le marché africain avec du courent ne sont pas encore exploités.

Le site d'Inga, qui est loin de tourner en pleine capacité est déjà relié au réseau interconnecté d'Afrique Australe. Premièrement, il s'agit de la Zambie, Zimbabwe, Afrique du sud. Dans la même sous-région de la SADC, certaines études s'attachent à projeter les axes de connexion supplémentaires. Dans ce cas, Inga pourrait être, en outre, reliée en Angola, à la Namibie, à l'Afrique du sud tandis que de l'autre côté de l'Afrique de l'ouest, le site alimente déjà Brazzaville et pourrait, delà, approvisionner d'autres Etats comme le Cameroun, le Gabon et le Niger.

L'Afrique du nord rêve à son tour d'un gigantesque projet qui relierait la RDC à l'Egypte en passant par la République Centrafricaine, le Tchad et le Soudan128. De par son potentiel, Inga a la possibilité de quoi alimenter toute l'Afrique et une partie du Moyen-Orient et de l'Europe par son énergie électrique. De quoi ne pas parler de la renaissance africaine, un projet qui s'était relancée sous le nom de NEPAD et qui se fonde, lui aussi, sur le développement des infrastructures et l'exploitation de produits miniers. Rappelons aussi que ces projets fondées sur l'idée de renaissance africaine avaient pour ambition de mieux intégrer le continent aux circuits économiques mondiaux, et par la, la RDC a été considérée comme un maillon essentiel à la réussite de cette ambition129.

127 TUMBA B., Le développement de la RDC :Promesses, faillites et défis, éd. De Calmec,

Kinshasa, 2006, pp.32-44

128 BRACMAN C., L'enjeu congolais, l'Afrique centrale après MOBUTU, éd. Fayard, Bruxelles, p.184

129 idem

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Cependant, il est vrai qu'entant que plaque tournante de la région, la RDC rien que avec son énergie hydroélectrique peut constituer un facteur détonateur d'une intégration réelle de la SADC. Sur ce plan, la SADC arriverait à actionner l'intégration des économiques de ses membres. Car, une fois l'énergie électrique suffisamment distribuée dans la sous-région, cela inciterait le développement du milieu rural, en favorisant le développement des industries agricoles et manufacturières qui, à la longue, pourraient permettre la performance dans plusieurs Etats de la région. En incitant les investissements étrangers qui pourraient, dans le cadre de libre-échange, apporter une technologie de pointe. En sus, l'exploitation efficiente intra-régionale du courant électrique peut avoir des effets d'entrainement sur tout le continent africain, favorisant un surplus de balance de paiement particulièrement pour la RDC.

Avec le projet Westcor par la SADC incluant le barrage d'Inga, notamment la réhabilitation d'Inga 2 et d'Inga 3 qui alimenterait le Corridor Ouest, dont une ligne en passant par l'Angola, la Namibie, le Botswana et l'Afrique du Sud. Pour ce projet, il faudrait 40.000 mégawats et sa mise en oeuvre coûterait 4.000.000.000 dollars américain, ce qui rapporterait, selon les estimations, 360.000.000 Dollars US chaque année. Il faudra signaler ici également d'autres projets d'une ligne d'Inga qui partira de Lusaka vers Dar-Es=Salam, d'une capacité de 100 mégawats qui pourrait apporter au pays 1.000.000 Dollars US chaque mois130.

Et fort malheureusement, lors du conseil des ministres de Kinshasa, tenu en février 2010, la décision est tombée : Westcor doit être liquidé ! Très clairement, la SADC a décidé «de mettre fin au projet Westcor et procéder à la liquidation de la société Westcor d'ici fin juin 2010 ; ...». Elle (la SADC) entend explorer d'autres sources à partir des barrages hydro montés sur les «petits» fleuves. Dans le lot : le Zambèze qui arrose la Zambie et le Zimbabwe, l'Intombi le Mozambique, le Kwanza en Angola (6.000 MW) et le Kunene en Namibie (1 600 MW).

Toutes ces bonnes intentions cachent les récriminations contre la RDC, d'autant plus qu'au rendez-vous d'avril 2010, la RDC aurait déjà évolué avec BHP Billiton sur le même projet. Cette firme du «top ten» mondial compte installer une exploitation d'aluminium dans le Bas-Congo, nécessitant une puissance électrique de près de 2.000 mégawatts. L'Afrique du Sud, l'Angola, la Namibie et le Botswana s'étaient partagé avec la RDC la production projetée de 4.500 Mw. La clé de répartition était déclinée de manière à ce que 2.500 MW reviennent à la RSA, dont le besoin en énergie électrique est de plus en plus croissant. La RDC devrait se contenter de 1.000 MW alors que l'Angola, la Namibie et le Botswana se seraient partagé les

130 TUMBA B., Op.cit, p.66

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1.000 MW restants. Toutes ces projections sont ainsi devenues caduques du fait de l'arrêt du projet131.

En cela, nous émettions les voeux de voir ce projet ressusciter au grand jour en raison notamment de l'importance des opportunités que présente ce projet dans la SADC pour la RDC dont la rentabilité dépend de la rationalisation de son exploitation et de sa gestion par les autorités congolaises. Car la réalisation de ce projet permettra à la RDC de peser de son poids, grâce à son potentiel hydroélectrique, sur l'ensemble de la sous-région et bénéficier, de ce fait, d'un certain prestige et estime politique dans la SADC. Le pire à craindre ou le risque qu'il faut à tout prix éviter dans ce projet est celui de faire engager la RDC pour des raisons politiques, et de prestige et pour des besoins mesquins qui ne servent à rien d'intérêt commun.

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