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L'impact des nouvelles normes IFRS sur la qualité de l'information financière

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par Hicham Sentissi
Université Montesquieu Bordeaux 4 - Maà®trise des sciences et techniques comptables et financières 0000
  

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Partie 2 : L'impact du passage aux IFRS sur la qualité de l'information financière : opportunité et complexité

1- Les incidences du changement du référentiel

1-1 Comment le passage aux IFRS est il ressenti ?

1-1-1 Un changement coûteux mais salvateur5(*)

Parmi les avantages, il faut citer l'objectif originel de la norme qui est de favoriser la comparabilité des comptes au niveau européen. Aux yeux des investisseurs, ce point est fondamental. Les normes nouvelles vont entraîner à terme des règles de calcul et de présentation standardisées. De la même manière, elles vont homogénéiser le calcul d'éléments parfois complexes comme le contenu du chiffre d'affaires ou le traitement du goodwill.

L'adoption des normes IFRS permettra également de sortir d'un système comptable ancien essentiellement marqué par l'enregistrement des opérations au coût historique, et de mieux rendre compte de la réalité économique.

Si l'approche bilancielle semble l'emporter, elle a des incidences en termes de lecture mais aussi en termes d'élaboration des comptes. En théorie, les nouvelles normes doivent mettre fin aux pratiques de pilotage du résultat par le biais des provisions. Cela ne sera pas sans influence sur l'utilisation de certains ratios dans les secteurs de l'assurance et de la banque.

Au-delà du contenu des normes et de leur aspect technique, il y a tout lieu de penser que les entreprises vont devoir s'adapter, réfléchir à l'évaluation de leurs actifs et trouver des solutions pour gérer efficacement l`application des nouvelles règles. Il est d'ailleurs fréquent que ce type de réflexion, de remise à plat, conduise à une amélioration des modes opératoires et des contrôles. La mise en oeuvre des nouvelles règles peut alors présenter des opportunités de dépasser le strict cadre réglementaire et d'optimiser le fonctionnement des entreprises.

Ces travaux de remise à plat, d'évaluation et plus globalement de réflexion peuvent conduire les entreprises à mettre en évidence une meilleure appréhension des risques, ce qui participera à l'amélioration de la perception de l'entreprise par les investisseurs.

Les entreprises concernées par le passage aux nouvelles normes IFRS ont d'ores et déjà réfléchi aux solutions qui s'offrent à elles pour appliquer les nouvelles normes. En théorie, tout est fait pour que la qualité et la lisibilité des comptes soient meilleures. Cependant, tout dépend de l'état d'esprit des entreprises concernées et des moyens qu'elles dégagent dans le domaine informatique, en formation et surtout en communication. Elles devront faire un effort de pédagogie marqué, principalement au moment du bilan d'ouverture.

Le premier point concerne le champ d'application de la notion de juste valeur. Compte tenu du choix laissé aux entreprises quant à la méthode de détermination de la juste valeur, on peut craindre une plus grande difficulté dans la comparaison des comptes d'une entreprise à l'autre. Il est quasi-certain que l'on voit émerger des experts en évaluation, sur lesquels il faudra s'appuyer, sans avoir la possibilité pour les analystes de critiquer leurs méthodes ou leurs modèles internes.

Le recours à des modèles internes, s'il est une source de divergences entre sociétés, va aussi favoriser l'émergence d'une zone de certification dans laquelle vont s'engouffrer les cabinets de consultants. Ce point peut soulager les analystes qui n'auront vraisemblablement pas le temps de fouiller l'analyse et auraient du, sinon, se contenter de contrôles de cohérences sur les taux retenus par les modèles. Cette remarque sera valable aussi pour les goodwills, dont l'évaluation passera par la notion d'« impairment test » pour laquelle les sociétés auront sans doute recours à des experts internes. Cette nouvelle méthode d'évaluation se substituera aux amortissements sur de très longues périodes antérieurement pratiqués.

En ce qui concerne la recherche/développement, les nouvelles normes imposent que la recherche reste en charge et ne soit pas inscrite à l'actif. Le développement étant, pour ce qui le concerne, intégré à l'actif du bilan. A ce sujet, deux difficultés peuvent se faire jour : la classification des dépenses de recherche et développement en charges ou en actifs risque de se heurter à l'incompréhension des opérationnels qui devront être sensibilisés à ce sujet. D'autre part il va être difficile d'évaluer ces nouveaux postes d'actif. Comment déterminer la valeur actuelle des flux futurs ? Quelle sera la bonne méthode ?

Tout repose aussi sur la manière dont les sociétés vont communiquer, dire quelles sont les normes qui vont les impacter. Il est fort probable que les marchés réagiront négativement si des sociétés qui sont soumises au passage aux normes IFRS ne se dotent pas des moyens nécessaires à la communication.

Les sociétés vont devoir communiquer plus largement et répondre aux questions des analystes sur les impacts, sur les coûts. Alors que la place sera confrontée à un phénomène de rupture dans les bases disponibles, les analystes vont peut-être, dans un premier temps, revenir à des considérations moins financières que par le passé en examinant la qualité du management, la qualité de la stratégie, la mise en oeuvre du gouvernement d'entreprise. Sur tous ces points, il est clair que l'émetteur qui communiquera très tôt sur les impacts que ces nouvelles normes ont sur ses comptes aura un avantage.

* 5 Crouzet P.et N. Véron (2002) : La mondialisation en partie double : la bataille des normes comptables.

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