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Impact de la délocalisation des habitats sur l'assurance et la gestion du risque énergétique

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par Fayçal Dahmani
Institut supérieur d'assurance et de gestion Alger - Conseiller technique en assurance 2007
  

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III-5 Les effets de la non délocalisation des habitats :

La non délocalisation a pour effet direct, l'augmentation du risque, c'est à dire l'augmentation du coût de l'assurance et la difficulté de placement sur le marché international de la réassurance.

En cas de survenance, le sinistre sera à la fois coûteux et difficile à prendre en charge vu son ampleur. Afin de démontrer cette dernière, la meilleure façon est d'avoir une idée sur le sinistre maximum possible, en posant différentes hypothèses chiffrées.

v Première hypothèse : Destruction totale des habitats et habitants

Qui veut dire ; destruction d'au moins 8 000 habitats qui sont édifiée sur des gazoducs, sans prendre en considération ceux qui sont à proximités des zone pétrolières, et la mort de plus de 28 000 habitants.

Nous savons qu'en Algérie pour déterminer l'indemnité en cas d'accidents corporels en se réfère au barème d'indemnité des accidents corporels automobiles.

En cas de décès l'indemnité sera calculée comme suit :

Indemnité = Point indiciaire × 100

PI : Le point indiciaire est déterminé sur le barème.

Pour avoir le PI, il faut avoir le salaire annuel.

D'après le Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale, la moyenne des salaires en Algérie est de 27 000 DA/mois.

Cette moyenne va nous permettre de déterminer le PI.

Salaire annuel = Salaire mensuel × 12

= 27000 × 12

Salaire annuel = 324 000 DA .

On se référons au barème le PI correspondant à ce salaire est de 11205.

Donc l'indemnité en cas de décès par personne est la suivante :

Indemnité par personne = PI × 100

= 11205 × 100

Indemnité par personne = 1.120.500 DA

Pour trouver en global l'indemnité en cas de décès nous devons la multiplier par le nombre d'habitants.

Indemnité total décès = Indemnité par personne × Nombre d'habitants

= 1120500 × 28000

Indemnité Total Décès = 31.374.000.000 DA

Soit l'équivalent d'environ 420 Millions de Dollars.

En plus de l'indemnité en cas de décès, le civilement responsable est dans l'obligation de réparer le préjudice causé d'après l'article 124 du code civile, donc d'indemniser les habitations détruites aux ayants droits.

Calcul de l'indemnité des habitations :

Indemnité Total Habitat = Valeur moyenne de l'habitat × Nombre d'habitats

D'après le Ministère de l'habitat, la valeur moyenne d'une habitation en Algérie est de 1,2 Millions DA.

Donc :

Indemnité Total Habitat = 1200000 × 8000

Indemnité Total Habitat = 9.600.000.000 DA

Soit l'équivalent d'environ 130 Millions de Dollars.

Donc :

Indemnité Total = Indemnité Total Décès + Indemnité Total Habitat

Indemnité Total = 31374000000 + 9600000000

Indemnité Total = 40.974.000.000 DA

Soit l'équivalent d'environ 550 Millions de Dollars.

Donc dans l'enchaînement de l'hypothèse la valeur du sinistre maximum possible sera de l'ordre d'au moins 550 Millions de Dollars.

Remarque : Dans notre étude nous n'avons pas pris en considération les dommages causés aux installations de SONATRACH, et ceux des industries et commerces avoisinants.

v Deuxième hypothèse : Destruction partielle des habitats et habitants

En s'appuyant sur le sinistre de Skikda, nous allons poser cette hypothèse.

« Il aurait une perte en vie et en matériels de 30% »

Parmi ces 101 victimes, il y'avait 74 blessés et 27 morts, soit respectivement 74% et 26%.

En appliquant cette approche sur l'ensemble des habitants et habitats exposés au risque nous trouverons :

Nombre totale des habitants exposés au risque = 28 000

Nombre de victimes = 30% × Nombre d'habitants exposés au risque

Nombre de victimes = 30% × 28000

Nombre de victimes = 8 400

Sur les 8400, en a 74% blessés et 26% morts.

Donc :

Nombre de blessés = 74% × Nombre de victimes

Nombre de blessés = 6 216

Nombre de blessés = 74% × 8400

Nombre de morts = Nombre de victimes - Nombre de blessés

Nombre de morts = 8400 - 6216

Nombre de morts = 2 184

Nombre d'habitats touchés = 30% × Nombre d'habitats exposés au risque

Nombre d'habitats touchés = 30% × 8000

Nombre d'habitats touchés = 2 400

Pour le calcul de l'indemnité des victimes décèdes, nous suivrons la même procédure que dans la première hypothèse.

Indemnité Total Décès = Indemnité décès par personnes × Nombre de morts

Indemnité total décès =2.4447.172.000

Indemnité Total Décès = 1120500 × 2184

Soit l'équivalent d'environ 33 Millions de Dollars.

Pour les victimes blessées la démarche sera comme suit :

L'indemnité sera identique à celle des accidents de la circulation routière donc :

- Indemnité au titre de l'ITT (Incapacité Temporaire ou Total) de travail : elle sera donné par l'expert, nous la prendrons dans notre hypothèse égale à 5 mois :

Indemnité ITT par personne = 5 mois × Salaire moyen

= 5 × 27000

Indemnité ITT par personne = 135. 000 DA

- Indemnité au titre de l'IPP (Incapacité Permanente ou Partiel) : nous la prendrons à 50% en moyenne.

Indemnité IPP par personne = PI × 50

(PI : Point Indiciaire sera le même que dans la première hypothèse)

Indemnité IPP par personne = 11205 × 50

Indemnité IPP par personne = 560.250 DA

- Pretium Doloris : nous supposons que c'est un Pretium Doloris moyen donc :

Indemnité Pretium Doloris par personne = Salaire National Minimum Garantie × 2

= 12000 × 2 =24.000

Indemnité Pretium Doloris par personne = 24.000 DA

- Frais Médicaux et Pharmaceutiques nous les estimons à environs 5000 DA par personne.

Donc :

Indemnité blessé par personne = Indemnité ITT par personne + Indemnité IPP par personne + Indemnité Pretium Doloris par personne+ Frais Médicaux et Pharmaceutique

Indemnité blessé par personne = 135000+560250+24000+5000

Indemnité blessé par personne = 724.250 DA

Se qui va nous donnés pour l'ensemble des blessés sera le suivant :

Indemnité Total blessé = Indemnité blessé par personne × Nombre de blessé

= 724250 × 6216

Indemnité Total blessé = 4.501.938.000 DA

Soit l'équivalent de 60 Millions de Dollars.

Pour les habitats :

Indemnité Total Habitat = Valeur moyenne Habitat × Nombre d'habitat touchée

= 1200000 × 2400

Indemnité Total Habitat = 2.880.000.000 DA

Soit l'équivalent de 39 Millions de Dollars.

Donc l'indemnité total pour cette hypothèse sera comme suit :

Indemnité Total = Indemnité Total Blessé + Indemnité Total Décès + Indemnité Total Habitat

= 4501938000+2447172000+2880000000

Indemnité Total = 9.829.110.000 DA

Soit l'équivalent de 132 Millions de Dollars.

D'après la deuxième hypothèse, le sinistre maximum possible est de l'ordre de 132 Millions de Dollars ; cette somme n'inclue pas les industries et commerces en proximité avec SONATRACH.

En posant n'importe quelle hypothèse le risque existe mais l'ampleur du sinistre varie selon les cas. Dans tous les cas de figure, des vies humaines sont menacés et la maîtrise d'une catastrophe industrielle majeure sera difficile à prendre en charge par SONATRACH, les assureurs et l'Etat en cas de survenance.

La solution est de s'engager dans le plan de délocalisation des habitats au lieu de dépenser des frais en plus et causer des pertes humaines considérables en cas de réalisation d'aléa, donc il est raisonnable de prévenir le risque, que de le subir.

A la lumière des développements qui précèdent, il ressort nettement que le mouvement d'urbanisation tel qu'il s'est engagé et développé, sera source de risques multiformes et facteur d'amplification considérable lors de la survenance d'aléas industriels.

Le risque énergie se caractérise par sa complexité, par la technologie qu'il emploie et la concentration des valeurs puisque la dernière des raffinerie coûte presque un milliard de dollars. Ce sont des valeurs très importantes, et lorsqu'il y a des dommages ou des sinistres qui touchent les installations pétrolières ainsi que leurs entourage , les coûts se chiffrent par millions de dollars. C'est la raison pour laquelle il y a un travail qui se fait en permanence entre les propriétaires de ces installations, à l'exemple de Sonatrach, les assureurs et les réassureurs qui agissent en amont par la prévention et la sensibilisation en vue d'éviter les catastrophes ou du moins de les réduire au maximum.

Les tableaux non exhaustifs indiquant les sites où se situent des constructions sur des gazoducs, et /ou prés des zones et installations pétrolières et gazières, interpellent à plus d'un titre et signalent que des zones entières seront tôt ou tard l'épicentre de graves dangers.

A l'évidence, si l'on veut tirer les enseignements utiles de la période écoulée, éviter les dérives qu'a connue l'aménagement du territoire et le mouvement d'urbanisation, afin de réduire au maximum la survenance d'une catastrophe industrielle majeure, l'Etat assisté par SONATRACH et les assureurs doivent veiller au respect des normes de constructions et périmètres de sécurité.

Si des actions énergiques, cohérentes et novatrices ne sont pas prises dans l'immédiat, le processus d'urbanisation, tel que décrit, ira en s'aggravant et compromettra par ses multiples répercussions le développement durable de l'Etat et tous les intervenants (SONATRACH assisté par ses assureurs).

Dans le cadre d'une bonne prévention, il s'agit de se placer, non seulement avant que les catastrophes ne se produisent, mais aussi après qu'elles se soient produites pour imaginer ce qu'il faut faire dans cette éventualité.

En d'autres termes, il s'agit tout simplement de considérer la nécessité d'une politique cohérente de gestion des catastrophes, en complément de celle qui a pour mission première de les éviter.

Il s'agit enfin, sachant que les catastrophes industrielles sont redoutables et justement redoutées, d'avoir à l'esprit toutes les conséquences au plan sociétal, car c'est souvent la frange de la population la plus indigente, résidant dans les zones d'habitat précaire, qui subit les dommages les plus irréparables.

En tout état de cause, une activité permanente de veille stratégique, de repérage, de constitution de bases de données fiables, d'évaluation des tendances et des risques , permettra de prendre la juste mesure de la pertinence des stratégies concertées.

Cette approche nouvelle à caractère systémique intégrant les courts, moyens et longs termes, doit viser de façon continue le renforcement et l'adaptation des structures d'encadrement chargées de l'urbanisation et de l'aménagement du territoire, gages de sécurité et de quiétude.

· Débat national sur les risques industriels, octobre décembre 2001. Rapport à Monsieur le Premier Ministre par Philipp Essig. Janvier 2002. France.

· Rapport sur l'urbanisation et les risques industriels et naturels, Protection Civile -MICL /DGPC. 2003.

· Rapports de conjoncture sur la question de l'habitat et de l'urbanisme. Conseil National Economique et Social CNES 2005.

· Guide technique et juridique sur les risques technologiques liés aux activités industrielles (Ministère d'Aménagement du Territoire et de l'Environnement).

· Documents interne de la Compagnie Algérienne d'Assurance (CAAT).

· Documents interne de la CASH

· Documents interne de SONATRACH.

· Barème d'indemnisation des accidents corporels de la circulation ordonnance 74-15 du 30 Janvier 1974 relative à l'assurance automobile.

· Rapport du Ministère du travail et la sécurité sociale sur l'état du salaires en Algérie 2005.

· Revus sigma et Atlas Magazine.

· Images GoogleEarth et quick bird

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery