WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse de l'offre et de la demande du jus de bissap au Bénin:étude du cas de la ville de Cotonou.

( Télécharger le fichier original )
par Kouakou Steve HODA
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Maitrise en sciences économiques 2009
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

    UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI

    MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA

    RECHERCHE SCIENTIFIQUE (MESRS)

    FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION (FASEG)

    Option : ECONOMIE

    Thème :

    ANALYSE DE L'OFFRE ET DE LA DEMANDE DU JUS DE BISSAP ROUGE AU BENIN :

    ETUDE DU CAS DE LA VILLE DE COTONOU

    Présenté et soutenu par :

    HODA Kouakou Steve

    Sous la direction de :

    Dr Yves B. QUENUM

    Professeur Assistant à la FASEG/UAC

    Année académique: 2008 - 2009

    Mars 2010

    AVERTISSEMENT

     

    « La Faculté n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans les mémoires. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur

    CERTIFICATION

    Je certifie que cette étude a été faite sous ma supervision par HODA Kouakou Steve au département d'Economie de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG) de l'université d'Abomey-Calavi (UAC).

    Abomey-Calavi, le 29/03/2010

    Dr Yves B. QUENUM

    DEDICACE

    A

    F Mon père HODA Joachim

    F Ma mère GNIMASSOUN Martine

    F Et à tous les parents et amis qui ne cessent de me soutenir,

    Ce travail vous est dédié.

    Steve KOUAKOU HODA

    REMERCIEMENTS

    Nous ne saurions assez remercier :

    Ø Dr Yves B. QUENUM, notre maître de mémoire pour avoir accepté superviser ce travail malgré ses multiples occupations. Votre méthode de travail fut un précieux exemple pour nous.

    Ø Monsieur Aurélien AHOUANSOU promoteur de cette étude, pour son assistance technique et ses conseils.

    Ø Nos formateurs, Enseignants de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l'UAC spécialement Dr Victorin HOUNDEKON et Dr Félix BIAOU.

    Ø Monsieur et madame KOTCHOFFA, Monsieur Alain Farrel ATCHADE

    Ø Monsieur Amadou AKOTCHAYE et ma tante Mathilde KOTCHOFFA pour leur soutien matériel et financier.

    Ø Tous mes amis en l'occurrence Gastonie, Nestor, Hélène, Albertine, Sabine, Antou, Darius, Etienne, Alex, Sébastien, Galan, Viky, Emile, Star, Estelle, Dixiole, Judith pour tous les efforts consentis.

    Ø Tous mes amis de promotion, spécialement Gilbert ADJIMOTI et Brice AYATO pour tout le chemin parcouru ensemble, pour leur soutien et compréhension.

    Ø Vous tous qui dans la discrétion avez été d'un appui inestimable, recevez ce modeste travail comme l'expression de ma reconnaissance.

    Steve KOUAKOU HODA

    GLOSSAIRE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

    AIDS : Almost Ideal Demand System

    DW : Durbin Watson (Statistique de)

    FAO : Food and Agriculture Organisation

    FASEG : Faculté des Sciences Economiques et de Gestion

    FCFA : Franc de la Communauté Financière d'Afrique

    HL : Hosmer-Lemeshow (statistique de)

    INSAE : Institut Nationale de la Statistique et de l'Analyse Economique

    LR : Likelihood Ratio

    MAEP : Mécanisme Africain d'Evaluation par les Pairs

    MAEP : Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et de la Pêche

    MCO : Moindre Carré Ordinaire

    ONG : Organisation Non Gouvernementale

    PIB : Produit Intérieur Brut

    Pm : Produit marginal

    PM : Produit Moyen

    PNB : Produit National Brut

    SCRP : Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté

    UEMOA : Union Economique Monétaire Ouest Africaine

    LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES

    TABLEAUX

    Pages

    Tableau n°1 : Taux d'exportation moyen annuel sur la période 1998-2004.................06

    Tableau n°2 : Les différents types d'élasticité-prix.............................................20

    Tableau n°3 : Codification des variables du modèle de demande.............................33

    Tableau n° 4: Codification des variables du modèle d'offre...................................38

    Tableau n°5 : Résultat de l'estimation du modèle logit.........................................42

    Tableau n°6 : Résultat de l'estimation du modèle d'offre......................................44

    Tableau n°7 : Résultat du test de White...........................................................45

    FIGURES

    Figure n°1 : Flux des opérations de fabrication des confitures, marmelades et

    gelées de bissap......................................................................25

    Figure n°2: Constitution de l'échantillon des demandeurs de jus de bissap...............27

    Figure n°3: Constitution de l'échantillon des offreurs de jus de bissap....................28

    SOMMAIRE

    INTRODUCTION.................................................................................... ...1

    CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE................. .........................3

    Section I : PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESE DE L'ETUDE........4

    PARAGRAPHE I : PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE............................................4

    PARAGRAPHE II : OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE RECHERCHE........................7

    SECTION II : REVUE DE LITTERATURE.................................................7

    PARAGRAPHE I : LITTERATURES SUR L'OFFRE ET LA

    DEMANDE D'UN BIEN........................................................8

    PARAGRAPHE II : CLARIFICATION DES CONCEPTS........................................16

    CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE RECHERCHE..................................... 26

    SECTION I : COLLECTE DES DONNEES................................................27

    PARAGRAPHE I : ZONAGE ET PROCEDURE D'ECHANTILLONNAGE.................27

    PARAGRAPHE II : DONNEES ET TECHNIQUES DE COLLECTE..........................28

    SECTION II : METHODE D'ANALYSE...................................................31

    PARAGRAPHE I : TEST DE LA PREMIERE HYPOTHESE....................................31

    PARAGRAPHE II : TEST DE LA DEUXIEME HYPOTHESE..................................36

    CHAPITRE III : PRESENTATION, ANALYSE DES RESULTATS

    ET SUGGESTION...............................................................41

    SECTION I : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS ..................42

    PARAGRAPHE I : PRESENTATION DES RESULTATS .......................................42

    PARAGRAPHE II : ANALYSE DES RESULTATS ET LIMITES DE L'ETUDE............45

    SECTION II : SUGGESTIONS...............................................................49

    PARAGRAPHE I : A L'ENDROIT DES PROMOTEURS ET DES FEMMES ................49

    PARAGRAPHE II : A L'ENDROIT DE L'ETAT ..................................................49

    CONCLUSION.......................................................................................................... ..........51

    BIBLIOGRAPHIE......................................................................................53

    ANNEXES

    RESUME

    Devenu une denrée stratégique très prisée sur le continent Africain, le bissap est un aliment de grande consommation qui est cultivé en association avec d'autres cultures vivrières. Bien que ne figurant pas parmi les principales cultures vivrières, l'oseille occupe diverses niches spatiales, temporelles, écologiques, alimentaires, médicales, économiques et culturelles dans les systèmes agricoles et les régimes alimentaires dans la région ouest Africaine.

    La mise en oeuvre d'une politique adéquate de promotion et de valorisation de cette culture au Benin s'avère indispensable ainsi que le développement des procédés de transformation du bissap (jus, sirop, confitures). Il est donc nécessaire de connaitre les facteurs qui influencent d'une part la demande du jus de bissap et d'autre part les facteurs qui expliquent l'offre afin d'agir sur ceux-ci.

    Le thème de cette étude est `' Analyse de l'offre et de la demande du jus de bissap rouge au Benin : Etude du cas de la ville de Cotonou''et s'inscrit dans le cadre des travaux de fin du second cycle en Sciences Economiques et de Gestion.

    Afin d'atteindre les objectifs fixés, les déterminants de l'offre et de la demande sont analysés à l'aide de modèles économétriques : la demande du jus de bissap est analysée à l'aide d'un modèle logit binaire et l'offre est analysée à partir d'un modèle de type log-log inspiré du modèle de Nerlove.

    L'estimation du modèle logit a montré que le goût, la qualité et les conditions climatiques sont les facteurs influençant la demande du jus de bissap à Cotonou.

    Dans le cas de l'offre, il apparait que la quantité de bissap fleur et la quantité de main d'oeuvre ont une influence significative sur l'offre du jus de bissap à Cotonou.

    INTRODUCTION

    L'agriculture béninoise est largement dominée par la culture du coton qui reste la principale culture d'exportation, la filière la plus organisée et qui procure des revenus certains aux producteurs (MAEP 2007).

    Avec les crises successives que connaît la filière coton (déprime du marché international qui se répercute directement sur les revenus des producteurs induisant le découragement de ces derniers), des initiatives sont prises pour une diversification de l'agriculture au Bénin.

    La promotion de nouvelles filières agricoles devient une exigence à la fois pour les pouvoirs publics mais aussi pour les producteurs eux même pour diversifier leur source de revenu. La diversification concerne tant la filière végétale, animale, halieutique et porte sur le développement des cultures aussi bien vivrières qu'agro-industrielles dans la perspective de promouvoir de nouvelles filières en plus du coton et de transformer sur place nos produits agricoles. Mais une diversification des productions végétales suppose d'une part une connaissance des cultures potentielles susceptibles de motiver les producteurs à s'adonner à d'autres cultures que le coton et qui répondent aux besoins réels des consommateurs, et d'autre part à inscrire comme défi majeur l'amélioration des techniques culturales. Cette étude intitulée « Analyse de l'offre et de la demande du jus de bissap rouge au Bénin : Etude du cas de la ville de Cotonou » s'inscrit dans ce contexte. Le présent document s'articule autour de trois chapitres.

    Le premier pose le problème, montre la pertinence du sujet à développer et présente différentes recherches sur les études d'offre et de demande. Quant au second chapitre, il explique la méthodologie adoptée pour la conduite de l'étude et enfin le troisième chapitre présente les résultats de l'étude et leur interprétation ainsi que les suggestions pour une valorisation du bissap au Bénin.

    SECTION I : PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE L'ETUDE

    PARAGRAPHE I : Problématique de l'étude

    1- Problématique

    1.1. Justification et motivation

    A partir de 1985, le retournement des cours de principales matières premières exportées par les pays membres de la zone franc africaine ainsi que la dépréciation du dollar ont mis un terme à une longue période de prospérité.

    Le contexte actuel est marqué par la crise financière internationale et ses répercussions sur le reste de l'économie et l'aide publique au développement et au plan sous régional par une production de céréales (estimation 56 millions de tonnes pour le sahel et l'Afrique de l'ouest dont 18,5 millions de tonnes pour le sahel). Malgré cette production, la situation alimentaire est caractérisée par un fléchissement des prix de céréales et la poursuite à la hausse de prix des produits alimentaires importés.

    Avec la hausse généralisée des prix des produits alimentaires, l'unanimité s'est faite sur la nécessité d'investir dans l'agriculture et d'améliorer la production et la productivité agricole ainsi que le développement des produits locaux pour booster le secteur et les filières agricoles et assurer la sécurité alimentaire.

    L'économie béninoise est fortement tributaire de la production cotonnière. La culture du coton est restée jusque là la filière d'exportation la plus importante. Plus de 95% du coton fibre produit au Bénin est exporté sur le marché international. Elle assure aujourd'hui près de 40% des recettes d'exportation, 90% des recettes agricoles, procurent des revenus monétaires à plus de 120000 exploitants agricoles et constitue le produit qui contribue le plus aux exportations du pays (SCRP, 2007).

    Mais en raison de la diminution de l'importance relative des produits primaires dans le commerce mondial, le Bénin doit renforcer la diversification de son économie en développant des produits à forte valeur ajoutée afin de profiter des opportunités qu'offre la croissance du commerce mondial des produits transformés. Par conséquent, le gouvernement doit mettre l'accent sur la transformation des produits agricoles et cibler les niches de marchés pour lesquelles le pays dispose d'avantages comparatifs. Plusieurs études menées au Bénin dont celles de Abiassi et C.Kpadé (2007) ont montré qu'il existe plusieurs niches tels que l'ananas, le maïs, le niébé, le soja, le manioc, le sorgho) ne bénéficiant pas d' une attention particulière comme le coton, pourraient renforcer la gamme des produits d'exportation au Bénin. Au nombre de ces produits nous estimons que le bissap qui est produit à une petite échelle dans le septentrion pourrait faire partir des niches que le Bénin pourrait exploiter.

    En effet communément appelé bissap (appellation wolof) à Cotonou, l'oseille de guinée ou roselle (hibiscus sabdariffa) est un arbuste qui fait partie de la famille des malvacées au même type que le coton et le gombo. Il existe deux types botaniques caractérisés par la couleur de leurs fibres : une variété verte ou blanche cultivée pour ses feuilles utilisées comme épinard acide dans les cuisines africaines et une variété rouge (colorant anthocyane) utilisé pour produire du jus. Cette variété est celle connu des béninois et sur quoi portera notre étude. Consommé sur toute l'étendue du territoire béninois, dans la plupart des pays africains, le bissap est utilisé comme colorant naturel dans les industries agroalimentaires et pharmaceutiques aux États-Unis et en Europe. Avec la crise du secteur cotonnier, le bissap peut devenir pour le Bénin l'une de ses cultures qui peut offrir de réelles opportunités de développement.

    Dans le contexte actuel de crise financière et surtout du fait que le bissap est devenu une denrée stratégique parce que son jus vendu à un prix faible et regorgeant des vertus thérapeutiques, est utilisé pour substituer aux boissons sucrées telles que Coca Cola avec les mêmes satisfactions et les mêmes quantités ; des actions doivent être menées pour permettre une promotion de la culture du bissap au Bénin. Il importe alors de définir une politique qui réponde à un développement effectif de la filière du bissap tout en tenant compte des besoins réels des consommateurs et des producteurs. La définition d'une telle politique doit passer par l'identification des facteurs qui expliquent d'une part l'offre du bissap transformé et d'autre part la demande du bissap transformé. La présente étude intitulée: « Analyse de l'offre et de la demande du jus de bissap rouge au Bénin: Étude du cas de la ville de Cotonou » s'inscrit dans ce contexte et veut aider à la promotion du bissap dont le jus est qualifié de « Coca-Cola Africain ».

    1.2. Formulation du problème

    Le bissap est une denrée dont le jus est aujourd'hui commercialisé dans presque tous les coins de rue de la ville de Cotonou et s'impose comme une boisson qui rivalise avec les grandes marques telles que Coca Cola. Il se pose alors la question de savoir Pourquoi le jus de bissap est-il préféré aux autres jus à Cotonou? Quelles sont les facteurs influençant l'offre et la demande du jus de bissap à Cotonou? Le bissap serait-il profitable pour l'économie Béninoise ?

    1.3. Intérêt de l'étude

    L'économie béninoise est essentiellement basée sur la culture du coton et le fait que les recettes d'exportations reposent sur un produit rend l'économie vulnérable aux chocs externes. Par ailleurs, les données indiquent que le Bénin figure parmi les pays de l'UEMOA ayant les moins bonnes performances en matière d'exportation (Tableau 1).

    En effet, sur la période 1998-2004, le taux moyen d'exportation (ratio des exportations en valeur sur le PIB nominal) du Bénin était 15.3% contre 30.8% pour l'ensemble des pays de l'UEMOA. Ce taux représente moins de la moitié des taux enregistrés dans les autres pays à l'exception du Burkina et du Niger, deux pays enclavés.

    Tableau 1: Taux d'exportation moyen annuel sur la période 1998 - 2004

    Année : 1998 2002 2004 Moyenne

    Bénin 17,1 14,3 15,1 15,3

    Burkina Faso 12,9 8,5 8,6 9,6

    Côte d'ivoire 39,4 49,6 48,1 43,6

    Guinée Bissau 14,4 29,9 34,9 28,1

    Mali 24,8 31,9 28,0 28,3

    Niger 17,8 15,2 15,9 16,5

    Sénégal 30,3 30,6 27,8 29,8

    Togo 29,7 33,8 33,5 31,7

    UEMOA 30,0 33,3 31,3 30,8

    Source : WDI 2006

    Le souci d'accroître les exportations et de réduire progressivement la vulnérabilité de l'économie aux chocs externes a conduit le gouvernement à faire un choix en faveur de la diversification de l'économie. Cette diversification se fera dans deux directions : (i) la diversification agricole ; et (ii) le développement de grappes de projets à effet d'entraînement. Tirant leçon de la contre performance du secteur cotonnier de ces dernières années, le gouvernement béninois entend amorcer une transition pour rendre l'économie moins dépendante d'une seule filière, notamment en adoptant une politique de diversification des filières agricoles.

    C'est en cela que cette étude est intéressante en ce sens qu'elle permettra de valoriser la culture du bissap au Bénin et pourrait fournir aux décideurs de l'économie béninoise des informations utiles et nécessaires dans la conduite de leur politique de diversification des filières agricoles pouvant insuffler une nouvelle dynamique au secteur agricole et partant, de l'économie nationale.

    PARAGRAPHE II : Objectifs et Hypothèses de recherche.

    1. Objectifs de l'étude

    Objectif général

    Il consiste à analyser les facteurs qui influencent la demande et l'offre du jus de bissap à Cotonou

    Objectifs spécifiques

    Spécifiquement, cette étude vise à :

    Ø Identifier les déterminants de la demande du jus de bissap

    Ø Identifier les déterminants de l'offre du jus de bissap

    2. Hypothèses de l'étude

    Hypothèses

    Ø Les conditions climatiques, les vertus thérapeutiques du jus de bissap, la qualité et le goût sont les facteurs déterminants de la demande du jus de bissap à Cotonou.

    Ø La quantité du bissap fleur utilisée, la quantité de main d'oeuvre et le temps consacré à la production du jus de bissap sont les facteurs qui expliquent l'offre du jus de bissap à Cotonou.

    SECTION II : REVUE DE LA LITTERATURE

    PARAGRAPHE I : Littératures sur l'offre et la demande d'un bien

    1. Déterminants de la demande des produits alimentaires

    Selon la théorie économique le prix, le revenu et les préférences des consommateurs, sont les principaux facteurs qui déterminent la demande d'un bien. Mais en réalité, les facteurs démographiques conditionnent également pour une grande part la demande de consommation au niveau du ménage. C'est pourquoi de nombreuses études portant sur la demande des biens alimentaires incorporent dans le modèle final les facteurs socio-démographiques (Savadogo et al, 1988 ; Savadogo, 1990, Koffi-Tessio, 2002, Chern et al, 2002).

    Les variables démographiques souvent prises en compte sont : éducation, composition du ménage par âge et par sexe, état matrimonial, occupation.

    Savadogo (1990) a montré que la composition par âge et par sexe a un effet significatif sur la demande du riz en Sierra Léone. Selon son étude, la présence de femmes âgées de 35 à 64 ans dans les ménages libériens a un rôle positif sur la consommation du riz local, tandis que celle de femmes plus jeunes (13-34 ans) et d'enfants d'âge moyen influe positivement sur la consommation du riz importé.

    Savadogo et al (1988), montre également que le revenu, l'éducation, la taille et la composition des ménages sont les facteurs qui déterminent, la consommation des biens alimentaires et non alimentaires des ménages au Burkina Faso.

    Lançon et al (2002) dans leur étude sur la qualité et compétitivité des riz locaux et importés sur les marchés urbains ouest africains ont montré que la classe de revenus n'est plus un déterminant de la consommation du riz. Selon ces auteurs, le riz est devenu un bien ordinaire largement consommé par presque toutes les couches de la population ouest africaine. Ils pensent que cette rigidité croissante des comportements des consommateurs urbains ouest africains par rapport à leur consommation de riz limite la portée des politiques d'ajustement de l'offre à la demande reposant uniquement sur des changements de prix relatifs. Ils estiment que d'autres mécanismes d'ajustement sont à l'oeuvre sur le marché et qui limite ces politiques. Les enquêtes faites au Nigeria et en Côte d' Ivoire montrent que le prix n'est qu'un déterminant parmi d'autres dans le choix des citadins entre riz importé et riz local. À Bouaké, la capacité de gonflement et la propreté sont apparues comme des facteurs déterminants dans le choix de consommer des riz importés alors que le prix n'est mentionné comme premier critère de choix que par 30 % des personnes interrogées. Les auteurs précisent que ces résultats ont été obtenus au moment où les prix des riz importés étaient plutôt supérieurs à ceux des riz locaux, même pour les riz importés de moins bonne qualité. C'est dire que les consommateurs ivoiriens choisissent entre les types de riz disponibles sur le marché en fonction d'une série de critères autres que le prix ; selon cette l'étude, ces critères peuvent être regroupés en trois grandes catégories : (i) la qualité intrinsèque du riz que sont les propriétés organoleptiques et physiques du grain, particulières à chaque variété ; (ii) les attributs de qualité acquis au cours du processus de transformation et de commercialisation depuis le champ jusqu'à l'assiette du consommateur comme la propreté, l'homogénéité, le taux d'humidité qui est lié à la durée du stockage ; et (iii) les attributs de marché que sont le prix et la disponibilité. Par contre, au Nigeria, les propriétés organoleptiques jouent un moindre rôle et les choix des consommateurs sont essentiellement déterminés par les attributs de marché (prix, disponibilité). Cette étude montre en fait que la forte demande du riz importé n'est pas déterminée par son faible prix relatif, mais par d'autres critères, notamment sa  relative qualité à la présentation.

    2. Déterminants de l'offre des produits agricoles

    Koffi-Tessio (1997) dans son étude sur l'estimation économétrique de l'offre de coton et de café au Togo souligne que le débat sur les incitations de l'offre agricole est partagé entre deux courants de pensée : les défenseurs des facteurs-prix (Pricistes) les défenseurs des facteurs autres que le prix (Structuralistes).

    Les "Pricistes" pensent que l'accroissement des prix au producteur et la dévaluation constituent des mesures incitatives à l'offre. Lipton (1987, cité par Koffi-Tessio, op.cit) est l'un des "Pricistes" qui pensent que cette politique est une solution à la crise agraire en Afrique. Il affirme par ailleurs que : « Les petits agriculteurs réagissent de manière significative aux prix (même aux taux de change) fixés par l'État. Ainsi, des prix au producteur plus élevés augmenteraient le Produit National Brut (PNB) de chaque pays en développement et pour tous les pays...» (P.326).

    Samlaba (1992) affirme que des prix agricoles très bas ne permettent pas une incitation et une motivation des agriculteurs à produire davantage. Selon cet auteur, les producteurs réagissent plutôt à une augmentation des prix. De plus, une étude de la FAO fait remarquer qu'en 1983, lorsque le gouvernement ougandais a doublé les prix des denrées alimentaires, l'on a observé un accroissement de 400 % de la production des denrées (Kintché, op.cit.).

    Koffi-Tessio (1997) souligne par ailleurs que de manière générale, « les élasticités de l'offre des produits agricoles par rapport à leur prix relatif sont significatives» ; , il précise que réponse de l'offre par rapport au prix est faible en utilisant les données chronologiques que les données en coupe transversales. Ce fait a été démontré par Peterson (1979, cité par Kintché, 2005) qui en utilisant des données chronologiques a montré que la réponse de l'offre agricole par rapport au prix est faible. Koffi- Tessio (citant Peterson, 1979) affirme que cette différence de réponse s'explique par le fait que l'utilisation des données en coupe instantanée présente des limites puisqu'elles ne permettent pas de prendre en compte les facteurs d'offre spécifiques à chaque pays et que les élasticités obtenues reflètent l'effet de différents facteurs et non uniquement des prix.

    D'une manière générale, Koffi-Tessio (1997) pense que « l'élasticité-prix de l'offre agricole agrégée» est faible et ne permet pas de soutenir la thèse selon laquelle les prix élevés entraînent une réaction positive de l'offre agricole. Aussi, certaines études montrent que les élasticités-prix de la fonction de réaction de l'offre globale sont généralement faibles, variant entre 0,2 et 0,4 (Beynon, 1989). D'autres études indiquent que les élasticités de l'offre globale aux incitations prix varient entre 0,3 et 0,9 et sont plus faibles que les élasticités des autres variables incorporées dans le modèle (Bruce, 1980 ; Bond, 1983 ; Cleaver, 1985 ; Biswanger et al, 1987 ; Chibber, 1988 ; Shapiro 4et Berg, 1988 ; Rao, 1989 ; Pravin, 1992 ; cité par Koffi-Tessio, op.cit.).

    Une revue des travaux réalisés dans les pays africains au sud du Sahara met en doute l'efficacité des politiques des prix et des réformes de commercialisation de la production agricole (Smith, 1989). La raison fondamentale est que les mécanismes de prix fonctionnent efficacement lorsque d'une part, toutes les ressources et les biens sont échangés à travers des marchés bien intégrés et concurrentiels, et d'autre part lorsque les pays africains concernés ont la capacité administrative et organisationnelle d'intervention efficiente. Dans tels cas les reformes de prix de l'offre entraînent un accroissement des prix aux producteurs et éliminent les subventions aux prix alimentaires (Koffi-Tessio, op.cit).

    Les « structuralistes » pensent quant à eux que la faible réaction de l'offre est due principalement aux retards technologiques et structurels.

    D'après Koffi-Tessio (1997), cette école de pensée a été résumée par Delgado et Mellor (1987) de la manière suivante : « ... La croissance de la production dépendra de l'innovation technologique qui réduit les coûts unitaires de production. Il convient donc de mettre en place des systèmes de distribution des intrants, des infrastructures rurales et systèmes de vulgarisation et de recherche efficace. Sans cela, les variations de prix produiraient un effet limité et faible sur l'offre»' (pp.667-668).

    Selon certains auteurs, en l'absence des variables structurelles les incitations par les prix auront des résultats limités (Delgado et Mellor, 1987 ; Beynon, 1988 ; Bonjean, 1990).

    Au moins huit contraintes ont été identifiées comme étant responsables de la faible performance de la production agricole : imperfection des marchés, rareté des biens de consommation, faiblesse du capital humain, difficultés d'accès à la terre, limitation de la main d'oeuvre et de capitaux, niveau technologique archaïque et infrastructures rurales inappropriées. Ces variables sont considérées par les structuralistes comme plus significatives que les variables prix pour la relance de la production agricole (Koffi-Tessio, op.cit).

    Parmi les économistes structuralistes, Delgado et Mellor (1987) ont démontré que les investissements dans les infrastructures rurales accroissent directement la production agricole, en réduisant les coûts moyens de production tout comme en améliorant l'efficacité des marchés et la réaction aux incitations par les prix. Des études au Burkina Faso ont montré que des changements technologiques dans le secteur cotonnier ont entraîné une amélioration du profit du producteur ; de plus, la supériorité de l'effet positif de l'irrigation par rapport à celui du prix sur l'offre du blé a été démontrée au Punjab (Ranate, Gha et Delgado, 1988, cité par Koffi-Tessio, 1997).

    Selon Ogbu et Gbetibouo (1990) ; Savadogo et al (1995) ; peu d'études économétriques ont incorporé à la fois les facteurs-prix et les facteurs non-prix dans les fonctions de réaction de l'offre agricole dans les pays africains au sud du Sahara. Mais aujourd'hui, Lele et al (1989), Erickson (1993) pensent qu'il faut se rendre compte des facteurs non prix dans la détermination de l'offre agricole.

    En incorporant une variable permettant de prendre en compte différents niveaux technologiques, dans l'étude de Peterson (1979), les élasticités obtenues sont réduites de 1,66 à 1,17. Chibber (1989) introduit une variable d'irrigation aux mêmes données et réduit l'élasticité à 0,9 alors que Biswanger (1987, cité par koffi-Tessio, 1997) arrive à une élasticité négative en introduisant différentes variables structurelles.

    Aussi, l'influence des variables agro climatiques sur l'offre agricole n'est plus a démontrée. Selon une étude de la FAO (1995, cité par Kintché, 2005), l'estimation des paramètres de l'offre peut être biaisée et conduire à de fausses interprétations, lorsque la variable climat est négligée. Thompson (1969, cité par Abbey, 2002) a tenté de déterminer l'effet de la pluviométrie et de la température durant les périodes de semis, de croissance et de récolte sur le rendement du blé aux USA. Les résultats de l'analyse de régression multiple révèlent que ces facteurs expliquent entre 80 et 90 % des moyennes annuelles des états.

    3. Déterminants de l'offre et de la demande de boisson

    Dans une étude sur neuf filières industrielles consacrée à la Belgique, Jules Gazon (1995) a montré qu'après une période de dix ans, la consommation globale d'eau est devenue plus importante que celle des limonades. Les Belges consomment plus d'eau minérale que les limonades. Cette tendance s'inscrit dans l'évolution des goûts vers les produits sains et naturels. Il a aussi observé que la consommation d'eaux pétillantes tend à diminuer au profit des eaux plates et des eaux légèrement pétillantes

    Il est en outre intéressant de remarquer que, d'une manière générale, la demande d'eaux minérales et de boissons rafraîchissantes est fortement influencée par les conditions climatiques.

    Jules Gazon a aussi montré que la consommation globale des produits alimentaires devrait rester stationnaire en raison d'un taux très faible de croissance démographique dans les pays industrialisés. Globalement cette modération de la croissance s'explique également par l'impossibilité physique de consommer davantage qu'un certain volume et par le souci d'un meilleur équilibre nutritionnel. Vu sa rigidité, tant à la hausse qu'à la baisse, la demande n'est en outre que très peu affectée par le ralentissement conjoncturel. La répartition de cette consommation par grands groupes de produits est en outre restée stable ces dernières années mais cette apparente stabilité cache en fait de profondes mutations au sein même de ces groupes. Ainsi donc malgré les disparités observées au niveau des habitudes de consommation, trois grandes tendances de consommation alimentaire se dessinent sur l'ensemble des pays européens :

    - Une croissance élevée de la demande pour des produits plus faciles d'emploi, incorporant une forte valeur ajoutée matérialisée dans un service.

    - Une forte demande pour des produits de meilleure qualité, c'est-à-dire pour des produits dits « naturels » ou biologiques à faible tenu en graisses et en sucres.

    - L'attrait de la fantaisie et de la nouveauté qui va de pair avec le développement de la fonction « manger pour le plaisir ».

    La prise en compte des goûts et de la qualité devient donc de plus en plus importante et il existe encore de nombreuses niches dans le marché pour les types de produits énumérés ci-dessus.

    Concernant l'offre, Jules Gazon a remarqué que dans l'industrie des produits agroalimentaires et des boissons, le rôle des technologies s'applique davantage à la différenciation des produits qu'à l'échelle de production. Cette innovation-produit est directement liée à l'évolution de la demande, elle-même conditionnée par les changements qui interviennent dans le comportement des consommateurs.

    Du côté des eaux et limonades, étant donné que la demande est éphémère et soumise à une certaine mode les recherches visent encore plus à diversifier et étendre la gamme des produits.

    En matière d'embouteillage des boissons, le matériel disponible sur le marché atteint des cadences de plus en plus élevé grâce à l'utilisation intensive de l'électronique. Spa monopole détient dans ce domaine l'un des équipements les plus performants d'Europe (25000 bouteilles par jour).

    4. Revue des travaux méthodologiques pertinents

    Savadogo (1990) a analysé la consommation urbaine au Liberia. Dans son étude il a incorporé 15 groupes de produits, dont les céréales (riz, blé, maïs). Le Système Complet de Demande est retenu pour l'étude ; le modèle économétrique obtenu a été estimé par la méthode des moindres carrés pondérés à partir de données d'enquête de ménage de sept (7) villes du Liberia. Dans le modèle économétrique, l'auteur a intégré des variables socio-démographiques (taille et composition du ménage par sexe et par âge, occupation, urbanisation, éducation et état matrimonial du chef de ménage), comme des variables indépendantes. Dans cette étude le riz est désagrégé en riz produit localement et en riz importé. L'auteur a estimé qu'une telle désagrégation suppose que le riz est un bien qui engendre des comportements préférentiels différents. Les valeurs de R2 ont été faibles pour les produits alimentaires étudiés. Selon l'auteur cette faiblesse de R2 se justifie par le fait que c'est un fait typique pour des estimations utilisant des données en coupe que d'avoir des R2 faible car, citant Timmer et al (1983), il affirme que des variables structurelles causant des modifications dans le comportement du consommateur ne sont pas prises en compte. Au terme de l'étude, l'auteur conclut qu'il y a une différentiation entre le riz local et le riz importé en matière de préférence des consommateurs. Selon l'auteur les classes de revenu déterminent pour une part importante la demande des deux types de riz. Ainsi, à l'échelle inférieure des revenus, une augmentation exogène du revenu s'accompagne d'une augmentation des achats des deux types de riz. Cependant, quand le revenu s'accroît la demande du riz (local et importé) diminue rapidement.

    Savadogo et Brandt (1988) ont analysé la demande alimentaire au Burkina Faso. Les données utilisées dans l'analyse proviennent d'une enquête de ménage de septembre 1982 à août 1983. Le système de demande AIDS est utilisé pour l'estimation avec incorporation des variables socio-économiques comme variables indépendantes. Le modèle économétrique obtenu est estimé par la méthode des moindres carrée ordinaire. L'estimation a concerné six groupes de biens dont les céréales produites localement et celles importées (blé, riz). Les résultats de l'estimation ont montré que l'effet prix croisé entre les céréales produites localement et celle importée est négatif (mais non significatif à 5 %) ; ce qui implique plus une complémentarité qu'une substitution entre les deux biens. Le modèle a indiqué que les prix, le revenu et les variables démographiques affectent le comportement des consommateurs. Les résultats du test F ont montré que l'hypothèse nulle pour l'absence de l'effet prix est rejetée à 5 % pour tous les biens. L'analyse de l'élasticité-revenu a montré que la demande des céréales locale diminue avec l'augmentation du revenu alors que celle de céréales importées augmente avec le revenu.

    Ravelosoa, et al (1999) ont estimé des élasticités de demande à Madagascar à partir du modèle AIDS. Ils ont utilisé des données en coupe transversale. L'enquête couvrait un échantillon de 4508 ménages stratifié de façon à fournir une représentativité nationale, avec distinction entre les zones urbaines et rurales. Le modèle est estimé par la méthode de triple moindre carré ordinaire avec ajustement d'Heckman. D'après les résultats de l'estimation, le riz est un aliment de base au Madagascar avec une élasticité-revenu inférieure à 1, ce qui signifie que le riz est un bien normal à Madagascar. Par ailleurs, l'analyse de l'élasticité-revenu a montré qu'à travers les types de ménages le comportement varie nettement. À Madagascar, plus on est riche moins on augmente la consommation du riz à partir des revenus marginaux. Auprès des ménages les plus pauvres, une hausse de revenu de 1 % augmentera leurs consommations en riz de 0,8 % ; auprès des ménages urbains moyens, seulement 0,2 % et parmi les très riches c'est zéro. C'est-à-dire que les riches mangent autre chose que le riz lorsque leur revenu monte. L'élasticité prix propre du riz se situe entre -0,5 et -0,7 sauf dans le sud du pays où il atteint le niveau de -1,5. Cela signifie qu'à part le sud du pays, une hausse de 1 % du prix du riz se transmet par une baisse de -0,5 % à -0,7 % de la consommation en riz selon le groupe de ménage. Les fluctuations du prix du riz qui a une part budgétaire de 26 % induisent non seulement les effets de substitution, mais aussi de très forts effets sur le revenu réel des ménages. Ses élasticités prix croisées s'évaluent à 0,4 en valeurs absolues. Cet impact s'observe surtout avec les aliments de base pour lesquels les élasticités prix croisées prévoient qu'un changement de 1 % du prix de riz changera la consommation de ces aliments de base entre 0,3 % et 1,7 %. Le prix du riz influe notamment sur le niveau de consommation du maïs, des cultures industrielles, du manioc, des autres tubercules, des légumineuses et des légumes. Dans le cas du maïs une hausse de 100 % du prix du riz va faire décroître de 77 % sa consommation, mais fera augmenter de 164 % celle du mais et autres céréales.

    Robilliard (1999) a estimé l'offre de riz des ménages agricoles malgaches à partir des données d'enquêtes transversales. La fonction de production de Cobb-Douglas sous l'hypothèse de fixité des facteurs qui a servi à la modélisation a été estimée par la méthode des moindres carrée ordinaire. Les résultats ont montré que l'élasticité prix de court terme variant entre 0,1 et 0,17 selon les méthodes d'estimation. Pour l'auteur, l'interprétation du coefficient du prix du riz dans l'estimation d'une fonction d'offre avec des données en coupe transversale pose un problème du fait de l'origine de sa variabilité. Une grande partie de la variabilité correspond en effet à des fluctuations saisonnières : les prix du riz à Madagascar sont typiquement peu élevés au moment de la récolte, tandis qu'ils augmentent fortement au moment de la soudure. Ainsi, les ménages ayant la capacité financière et physique de stocker du riz au-delà de la récolte peuvent donc obtenir des prix plus élevés. Ces ménages étant généralement les plus gros producteurs, le lien entre capacité de stockage et prix obtenu pourrait conduire à surestimer l'élasticité prix de l'offre.

    Bio Sabi T. C. a analysé les déterminants de l'offre du coton au Bénin. L'auteur contrairement à ses prédécesseurs a utilisé le modèle de Nerlove sans ajustement partiel pour estimer l'offre du coton avec incorporation de variables muettes (dévaluation, retard dans le paiement aux producteurs). Le modèle économétrique obtenu a été estimé par la méthode des moindres carrés ordinaires à partir de données chronologiques sur une période de treize (13) ans allant de 1990 à 2002. Dans le modèle économétrique l'auteur a intégré les variables prix du coton, prix des engrais, prix des insecticides, prix du maïs, pluviométrie, dévaluation, retard dans le paiement aux producteurs, prix du manioc, prix de l'arachide comme variables indépendantes et la superficie cultivée comme variable dépendante représentant l'offre du coton. Les résultats de l'estimation ont montré qu'après élimination de la variable la moins significative (prix du coton), le coefficient de détermination ajusté R2 est passé de 0,94 à 0,96. Le modèle indique que les variables indépendantes affectent l'offre du coton au Benin. Les résultats du test F ont montré que le modèle est globalement de bonne qualité. Les tests t de Student indiquent des seuils de signification de moins de 5% pour presque tous les coefficients des variables considérées. A 10% toutes les variables sont significatives. Enfin le test de Durbin Watson indique qu'il n'y a pas autocorrelation des erreurs. En effet les valeurs de la table donne d1=0,147 et d2=3,26 pour n=13 et k=8, 4-d2=0,734. DW donnant une valeur de 2,070 est comprise entre 0,734 et 3,266. Au terme de l'étude l'auteur a conclut que le signe positif du coefficient de l'igname indique que ce produit est complémentaire ou n'est pas concurrent au coton. Par contre le maïs et l'arachide sont des produits concurrents au coton. Pour ce qui est de la dévaluation et de la pluviométrie, le signe positif indique que ces deux (02) variables ont un effet positif sur l'offre du coton, ce qui n'est pas le cas pour la variable « paiement aux producteurs ».Concernant le prix des insecticides, le signe positif de son coefficient est contraire à la théorie.

    PARAGRAPHE II : Clarification des concepts

    1. Production et offre

    Goffin (1993) définit la production comme étant une opération qui consiste à créer des besoins. Il identifie alors trois facteurs de production à savoir : le travail, la terre et le capital. Les premiers sont ceux dont la quantité ne peut être modifiée dans un délai très bref pour permettre une variation presque immédiate de la production ; tandis que les derniers sont ceux dont la quantité peut être modifiée instantanément pour permettre une variation presque immédiate de la production.

    Silem et Albertin (1995), dans leur lexique économique ont défini, la production comme l'activité économique socialement organisée consistant en l'obtention de biens et de services destinés à la satisfaction directe ou indirecte des besoins par la transformation de biens intermédiaires en combinant le travail et le capital, et donnant lieu à un revenu en contrepartie.

    Selon Kintche (2005), dans le secteur agricole, la fonction de production est un concept, biophysique qui établit une relation entre les quantités physiques d'une culture et l'ensemble des intrants utilisés dans le processus de production.

    La formulation théorique de la fonction de production est la suivante, Y=f (L, K) Y la quantité physique du produit, L travail, K capital et f fonction de production ou encore le processus de combinaison et de transformation. Trois concepts en découlent, à savoir le produit moyen (PM), marginal (Pm), l'élasticité de production x , présente le plus grand intérêt pour le besoin de l'étude.

    On appelle, production marginale d'un input, l'accroissement de l'output consécutif à l'accroissement de cet input ; on appelle produit moyen d'un input, le rapport entre la productivité totale et la quantité utilisée de l'input. L'élasticité quant à elle indique le degré de flexibilité de la réponse de la production ou de l'offre aux variations dans l'utilisation des facteurs de production.

    Ces trois définitions se recoupent pratiquement et décrivent la production en tant qu'activité. Or dans le cas de cette étude, il s'agit de la production comme résultat de cette activité ; c'est le volume de jus de bissap que les producteurs sont en mesure de produire.

    Le concept d'offre quant à elle, est un peu complexe à définir et varie souvent d'un auteur à un autre.

    Silem et Albertin (1995) ont défini l'offre comme étant le volume de biens ou de services mis à la disposition du marché afin d'être vendus. Selon ces auteurs, l'offre est une fonction croissante du prix, quant aux produits agricoles, les matières premières, le travail ; l'offre peut être atypique c'est-à-dire qu'une diminution du prix peut entraîner une augmentation des quantités offertes afin que l'offreur puisse obtenir un revenu global minimum.

    Pour sa part, l'encyclopédie économique définit l'offre en ces termes :

    « L'offre d'un produit ou d'un service se compose des quantités disponibles ou à venir, qui dépendent des prix possibles et d'autres facteurs. L'offre est ainsi symétrique à la demande. Toutefois, le terme d'offre se rapporte souvent à une quantité plus ou moins bien définie comme la récolte d'une année, d'un mois... Ces quantités résultent des décisions passées du producteur qui se fondait sur ses anticipations de prix... »

    Goffin (1993) définit l'offre individuelle du producteur comme les quantités offertes par ce producteur pour chaque niveau de prix. L'offre individuelle, poursuit l'auteur, constitue la partie de la courbe de coût marginal située au-dessus de la courbe de coût moyen). Derson et Quaudt, cités par Koffi-Tessio (1998), définissent l'offre globale comme étant la quantité de produits offertes par l'ensemble des producteurs en fonction du prix.

    Dans le cadre de cette étude, l'offre du jus de bissap est la quantité de bissap que les producteurs sont en mesure de livrer à un certain prix.

    2. Demande et consommation

    Selon Dadié (anonyme), la théorie microéconomique néoclassique et marginaliste confond la consommation et la demande d'un bien, confondant ainsi la destruction d'un bien avec l'intention d'achat qui dépend du prix.

    Selon cet auteur, la demande est une intention d'achat d'une certaine quantité d'un bien ou d'un service pour un prix donné. On parle alors de demandes virtuelles, idéales, notionnelles et rationnelles.

    La demande de marché est une demande solvable car elle indique la quantité de biens et services qu'un agent peut acheter. La relation entre le prix et la quantité demandée est telle qu'une augmentation de prix entraîne une baisse de la demande pour un revenu donné, et inversement une diminution du prix entraîne une augmentation de la demande. Cette loi formulée par Cournot (1838, cité par Dadié, op.cit) a néanmoins des exceptions : l'effet Giffen qui s'applique aux biens inférieurs ; l'effet d'anticipation ; l'effet de snobisme et d'imitation. Ces deux derniers effets impliquent cependant une hétérogénéité des produits disponibles pour satisfaire le même besoin fondamental. Deux produits de même apparence, mais de prix différents par la fonction d'information seront considérés comme différents. Il se peut donc que le produit le plus cher soit le plus demandé par le jeu de l'effet de snobisme ou par le jeu de la sélection adverse compte tenu de l'asymétrie de l'information (demandeur moins bien informé que l'offreur).

    Selon J. Boncoeur et H. Thouément, cités par Dadié (op.cit.) la notion de demande dans la théorie économique fait très souvent appel au prix pendant que celle de consommation fait plus souvent appel au revenu, le prix des biens étant fixé.

    3. Élasticités

    Les élasticités sont dérivées directement de la fonction de demande ou de la fonction d'offre. Elles mesurent la sensibilité des acheteurs et des vendeurs à une variation dans les conditions du marché et permettent alors d'analyser l'offre et la demande avec une plus grande précision. « Étant des nombres sans dimension, les élasticités permettent des comparaisons entre classes et par conséquent l'énoncé de jugement de valeur quant à l'effet des politiques étatiques » (Savadogo, 1990). Par exemple, lorsque le revenu par tête augmente, que se produit-il sur le marché du bissap? Quel est l'effet des changements des conditions de marché sur les producteurs ? Et si l'effet s'amplifie, quel serait l'impact pour l'économie globalement? Pour analyser ces questions, Savadogo (1990), précise que l'on doit disposer d'une « connaissance des réactions à la marge des agents économiques, au changement des variables sous le contrôle du décideur ».

    Il existe quatre (4) types d'élasticités, l'élasticité-prix de la demande, l'élasticité-revenu, l'élasticité-prix croisée de la demande et l'élasticité-prix de l'offre.

    v Élasticité-prix de la demande et l'élasticité prix de l'offre

    L'élasticité-prix exprime la variation relative de la demande ou de l'offre induite par une variation relative du prix, toutes choses égales par ailleurs. L'élasticité-prix directe fournit la variation que subira la demande ou l'offre en réponse à la variation de 1 % du prix.

    Dans le cas de la demande, les élasticités-prix directes sont négatives puisque la plupart du temps une augmentation du prix entraîne une diminution de la consommation (exception faite des biens de « Giffen» dont la consommation augmente avec le prix). C'est-à-dire que lorsque son prix monte, la quantité demandée diminue (Bazoche et al, 2005). Selon Ravelosoa, et al(1999), en moyenne à Madagascar une hausse de 1 % du prix de riz entraîne une baisse de sa consommation de 0,8 %.

    Les élasticités-prix directes sont positives dans le cas de l'offre, puisque contrairement à la demande, une augmentation du prix entraîne dans la plupart du temps, une augmentation de l'offre.

    Les produits dont l'élasticité (en valeur absolue) est supérieure à 1 sont fortement sensibles au prix ; cela indique qu'une augmentation de 1 % du prix fera diminuer la consommation ou fera augmenter l'offre de plus de 1 %. Ainsi, la variation de la consommation et celle de l'offre sont plus que proportionnelles à la variation du prix. Ceux dont l'élasticité (en valeur absolue) est inférieure à 1, est inélastique et est donc peu sensible aux prix.

    v Élasticité-prix croisée de la demande

    La consommation d'un bien peut être influencée par le prix d'autres biens et l'on parle alors d'élasticités croisées. À Madagascar, par exemple, dans certaines régions le prix du riz influe fortement sur le niveau de consommation du manioc (Ravelosoa, et al, op.cit). Ce type d'élasticité permet de distinguer les biens complémentaires des biens concurrents.

    Un bien est dit « complémentaire » si l'augmentation du prix diminue la consommation du bien initial, alors que le prix de celui-ci est resté inchangé. Un bien est considéré comme « substituable » si une diminution relative de prix de celui-ci implique une diminution relative de la consommation du bien initial.

    L'évaluation de l'impact de la variation du prix d'un bien substitut permet de déterminer à quel point ces deux substituts sont proches du point de vue du consommateur.

    v Élasticité-revenu

    Elle mesure la variation en %, de la quantité demandée d'un bien suite à une variation de 1 % du revenu des consommateurs. Les élasticités par rapport au revenu sont des informations essentielles pour prévoir les structures de la demande des consommateurs à mesure que l'économie croît et que les gens deviennent plus riches.

    Ainsi, la consommation d'un bien « inférieur » diminue avec l'augmentation du revenu. Celle d'un bien « normal » augmente moins que proportionnellement avec le revenu, la consommation d'un bien de « substitution » augmente plus que proportionnellement avec le revenu. Les différents types d'élasticités sont présentés dans le tableau 2.1 ci-dessous.

    Tableau 2. : Les différents types d'élasticité prix

    Élasticité prix de la demande

    Élasticité = DQ% / DP% (en valeur absolue)

    Si élasticité prix < 1, la demande est inélastique

    Si élasticité prix > 1,la demande est élastique

    Élasticité revenu de la demande

    Élasticité = DQ% / DR%

    Si élasticité revenu < 0,il s'agit d'un bien inférieur

    Si élasticité revenu ( entre 0 et 1), il s'agit d'un bien normal.

    Si élasticité revenu > 0, il s'agit d'un bien de luxe

    Élasticité croisée de la demande

    Élasticité = DQa% / DPb%

    DQ% : pourcentage de variation de la demande

    DP% : pourcentage de variation du prix

    DR% : pourcentage de variation du revenu

    DQa% : pourcentage de variation de la demande du bien a

    DPb% : pourcentage de variation du prix du bien b.

    Si élasticité revenu est négative, les biens a et b sont complémentaires

    Si élasticité revenu est positive, les biens a et b sont des substituts.

    Source : Réalisé par l'auteur

    Exemple. Si le prix du jus de bissap augmente de 10% et que la quantité baisse de 30%, l'élasticité prix de la demande = 3. Donc on peut dire que la demande de jus de bissap est élastique (i.e. Sensible au changement de prix).

    4. Bissap

    L'Oseille de Guinée, ou Roselle, est un arbuste  de la famille des Malvacées. Originaire de l'Inde, il pousse dans toute l'Afrique tropicale. Hibiscus sabdariffa est le nom scientifique du Bissap. Il pousse sur divers types de sols. Pourvue de feuilles simples entières ou lobées, Hibiscus sabdariffa est subdivisé en deux variétés botaniques : sabdariffa et altissima. Cette dernière a un développement aérien plus important et peut atteindre 3 à 4 mètres de hauteur. Il est utilisé pour ses fibres. Par contre la variété  Sabdariffa a une utilisation plutôt alimentaire. Elle est divisée en deux types botaniques caractérisé par la couleur de ses fibres : un type rouge de par sa pigmentation anthocyanique et un type vert (ou blanc), non anthocyané. 

    Hibiscus sabdariffa, variété sabdariffa est donc exploitée pour ses calices et épicalices, du fait de leur persistance après anthèse, caractère qui leur permet de devenir charnus, fortement anthocyanés à non anthocyanés, remplis d'acides organiques (faisant sa saveur) et autres composés vitaminiques et énergétiques. Le fruit est une capsule globoïde (caractéristique des malvacées), recouverte par le calice et contenant des graines réniformes brun foncé à brunâtre (utilisées pour la multiplication).

    Tolérante à la chaleur, le bissap peut produire toute l'année. Mais dans bon nombre de pays du Sahel il était, jusqu'à ces dernières années, une culture marginale puisque planté en bordure des champs pour la délimitation des parcelles. 

    L'Oseille de Guinée (Hibiscus sabdariffa) est une plante répandue en Afrique. Sa zone pluviométrique de prédilection est celle variant de 300 à 1000 mm par an. Appartenant à la famille des Malvacées, elle est connue sous différents nom tels que Bissap, Dabléni, Karkadé etc... C'est une plante annuelle cultivée à la dérobée ou en association avec des cultures de céréales telles que mil, sorgho, fonio etc. La tige qui se ramifie abondamment présente une couleur rose foncée chez la variété à calice rouge. Les calices font l'objet d'un commerce international et sont surtout connus sous le nom de Karkadé ou thé d'Abyssinie. Localement ils rentrent dans la fabrication de boissons rafraîchissantes et tonifiantes, beaucoup appréciées en période de ramadan par les musulmans. La matière colorante des pigments est très soluble dans l'eau et l'alcool. Elle peut par conséquent être utilisée comme colorant alimentaire naturel. Sur le plan pharmacologique, différents principes actifs ont été mis en évidence chez l'Hibiscus sabdariffa, et concourent à faire de cette plante une excellente drogue. Ainsi la teneur élevée du calice en mucilage, prédestine celui-ci à une utilisation comme tampon dans des cas d'irritation des muqueuses intestinales et gastriques. En somme on reconnaît aujourd'hui à la plante quatre indications thérapeutiques principales aux calices, à savoir :


    · Comme boissons antispasmodiques, relâchant les muscles lisses;


    · Comme hypotenseur, en raison du pouvoir d'abaisser la pression sanguine sans effets surajoutés (décoction ou infusion);


    · Comme breuvage antihelminthique, du fait que la drogue inhibe et arrête la mobilité des vers parasites;


    · Dans les affections microbiennes multiples, en se basant sur les fortes propriétés antimicrobiennes prouvées expérimentalement chez la plante.

    En outre les extraits de calice présenteraient expérimentalement une certaine activité anticancéreuse sur les tumeurs transplantables du sarcome.

    TRANSFORMATION

    Comme ci-haut mentionné, l'Hibiscus sabdariffa est donc un produit dont la consommation s'accompagne potentiellement de plusieurs effets bénéfiques pour la santé. Il existe par conséquent différentes filières de valorisation du bissap, dont les principales sont:


    · La fabrication de boisson (thé, sirop, jus)


    · La fabrication de pâte à tartiner (confitures, marmelades et gelées),


    · La fabrication de poudre et l'extraction de colorant alimentaire.

    Ci-après une brève description de ces différentes filières de valorisation à l'échelle artisanale.

    Fabrication de boissons

    Les calices de bissap rentrent dans la fabrication de différents types de boissons non alcooliques dont les principaux sont les thés, les jus et les sirops. L'obtention du thé de bissap se fait soit par infusion ou par macération des calices dans de l'eau. A cet effet on met les calices secs préalablement lavés (élimination des poussières) et débarrassés des impuretés dans l'eau chaude (infusion) pendant 5 à 10 minutes ou dans de l'eau froide (macération) pendant quelques heures. Le thé obtenu peut être sucré et/ou aromatisé selon le goût. Pour la fabrication de jus on a recours à la macération pour l'obtention d'un liquide légèrement acidulé et de belle couleur rose. On ajoute du sucre et au besoin un arôme au jus ainsi obtenu, puis on procède à la mise en bouteille suivie de la pasteurisation pour assurer une bonne conservation.

    Quant au sirop de bissap il est fabriqué à partir du jus filtré auquel on ajoute une forte dose de sucre. Les principales opérations de la fabrication de sirop de bissap comprennent:

    - l'obtention du jus par macération des calices dans l'eau froide,

    - la filtration du jus obtenu,

    - l'ajout de sucre et le chauffage du mélange jusqu'à dissolution complète

    - légère cuisson du jus sous feu doux tout en procédant à l'écumage de la mousse qui se forme continuellement,

    - le remplissage du sirop chaud dans des bouteilles préalablement nettoyées.

    Après fermeture des bouteilles encore chaudes, celles-ci peuvent être renversées afin d'assurer une asepsie correcte.

    Recette jus de bissap

    Calices secs de bissap : 1 kg

    Eau : 15 litres

    Sucre : 5 kg

    Arôme (sucre vanillé) : selon le goût

    Recette de sirop de bissap

    Calices secs de bissap : 1 kg

    Eau : 5 litres

    Sucre : 7,5 kg

    Pâtes à tartiner

    La fabrication de pâte à tartiner constitue une filière attrayante de transformation des calices d'oseille. Cependant, l'étroitesse du marché et le niveau relativement élevé des investissements pour les équipements, constituent les facteurs limitant, pour le démarrage d'une activité à l'échelle de la petite industrie. En alternative une production artisanale constitue en règle générale une approche viable. Il convient donc mieux de se pencher sur une approche de transformation artisanale, tout en gardant à l'oeil que la gestion de la qualité, plus complexe à ce niveau, est la pierre de touche du succès de l'opération. La caractéristique commune des trois catégories de pâtes à tartiner que sont les confitures, marmelades et gelée est leur consistance épaisse et la teneur élevée en sucre, aux environs de 60 - 70 %. En dehors de ces caractères communs, confitures gelées et marmelades ont cependant leur spécificité.

    Les confitures sont des préparations de fruits entiers ou en morceaux cuites dans un sirop de sucre et épaissis.

    Les marmelades, elles, sont confectionnées à partir de fruits écrasés (purées), cuits dans du sirop de sucre.

    Quant aux gelées, ce sont des produits transparents, fabriqués à partir de jus filtrés.

    Partant de ces définitions de base, on peut fabriquer à partir des calices d'oseille des marmelades et des gelées. Quant à la confiture d'oseille, elle doit renfermer par définition des calices entiers. Le mode opératoire pour la fabrication de ces trois types de produits est très similaire. Les étapes communes sont notamment:

    - le nettoyage des calices secs,

    - l'infusion pour la réhydratation et la récupération du jus,

    - l'ajout de sucre et de pectine pour épaissir

    - le remplissage dans des pots.

    Le schéma de la fig. 1 résume les grandes lignes du mode opératoire pour la fabrication des confitures, marmelades et gelées.

    Fig. I: Flux des opérations de fabrication des confitures, marmelades et gelées de bissap

    Fig. I: Flux des opérations de fabrication des confitures, marmelades et gelées de bissap

    SECTION I : COLLECTE DES DONNEES

    PARAGRAPHE I : Zonage et procédure d'échantillonnage

    1. Zonage

    Première commune à statut particulier et capital économique du Benin, Cotonou se situe au sud-est et compte selon le recensement de 2002, une population de 665100 habitants (INSAE,2002) estimé en 2010 à 789.721 habitants .Cotonou connaît une forte concentration de la population béninoise et se positionne comme une plaque tournante du commerce informel de la sous région. Regorgeant en son sein le marché Dantokpa, le plus gros de l'Afrique de l'ouest (1 milliard de franc CFA par jour, soit environ 1,5 millions d'euros), Cotonou est ce qu'on appelle une ville « entrepôt », qui permet l'échange avec les pays de l'hinterland.

    Ainsi Cotonou a été choisi comme cadre de notre étude pour trois raisons :

    - L'importance du nombre de sa population et la densité des activités menées.

    - L'ouverture de la ville de Cotonou sur les pays de l'hinterland (Burkina Faso, Mali, Niger) et aussi le Nigéria qui sont les principaux fournisseurs de bissap fleur au Benin.

    - Le rôle de la ville de Cotonou comme zone d'approvisionnement en bissap fleur de certaines communes du Benin comme Abomey et Bohicon.

    2. Procédure d'échantillonnage

    Échantillon

    N=100

    Population mère :

    Consommateurs

    de jus de bissap de Cotonou

    Procédure d'échantillonnage non

    aléatoire par choix aléatoire

    Fig. II: constitution de l'échantillon des demandeurs du jus de bissap

    Procédure d'échantillonnage

    non aléatoire par choix aléatoire

    Procédure d'échantillonnage non

    aléatoire par choix aléatoire

    Vendeuse de jus de

    bissap à Cotonou

    Population mère :

    Producteurs de jus

    de bissap

    Échantillon

    N=50

    Fig. III : constitution de l'échantillon des offreurs du jus de bissap

    PARAGRAPHE II : Données et leurs techniques de collecte

    1. Données

    En vue de mieux analyser l'offre et la demande du jus de bissap à Cotonou nous avons utilisé des données aussi bien quantitatives que qualitatives. Ces données recueillies nous ont permis de tester les hypothèses émises pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. La collecte de ces données s'est faite en trois étapes : la première est celle de la recherche documentaire et a consisté à recueillir des informations, résultats de recherches effectuées par des ONG, Centres de Recherches, Ministères et autres Institutions. Ces informations nous ont permis d'élaborer un guide d'entretien qui a été utilisé au cours de la seconde phase pour recueillir des informations auprès des personnes ressources. Enfin, dans la troisième partie, nous avons effectué une enquête de terrain à l'aide d'un questionnaire produit grâce aux informations recueillies lors des phases précédentes. Ce questionnaire pré-testé a été administré aux consommateurs et productrices de jus de bissap retenus dans notre échantillon.

    2. Techniques de collecte des données

    2.1. Entretien

    Les entretiens avec des commerçantes de bissap fleurs et certaines commerçantes de jus de bissap nous ont permis de mieux cerner les contours de notre question de recherche, ce qui nous a facilité l'élaboration du questionnaire de recherche. Ils nous ont également permis d'approfondir nos connaissances sur notre thème (comprendre les réalités du terrain et les contraintes hors cadre d'étude).

    2.2. Enquête de terrain

    2.2.1. Échantillon

    2.2.1.1 Technique d'échantillonnage

    La méthodologie adoptée dans le cadre de notre étude est celle de l'échantillonnage non aléatoire par choix aléatoire. Cette méthode a été préférée aux autres méthodes à cause de la non disponibilité de la liste exhaustive des producteurs et consommateurs de jus de bissap retenus dans le cadre de notre étude.

    2.2.1.2. Taille de l'échantillon

    Considérant d'une part que les séries transversales doivent jouir de la loi des grands nombres c'est-à-dire au dessus de trente (Yao, 2005) pour la détermination de la taille de l'échantillon et d'autre part se référant au fait que les études qualitatives portent généralement sur un échantillon de taille entre 10 et 150 (Abiassi E. et Yves B. Quenum, 2008), nous avions décidé de retenir une taille de 50 pour les productrices de jus de bissap et 100 pour les demandeurs de jus de bissap.

    2.2.2. Méthode d'élaboration du questionnaire

    Notre préoccupation fondamentale lors de l'élaboration de notre questionnaire a été, de traduire sous forme simple et compréhensible et avec des moyens de mesure toutes les variables dont nous avons besoin pour tester nos hypothèses. Ainsi pour des raisons de non omission de variables, il a été dans un premier temps question pour nous d'identifier ces variables à partir des hypothèses à tester puis après de formuler des questions (dans un langage clair et compréhensible) pouvant nous permettre de mesurer ces variables identifiées. Ensuite nous avons procédé à un rangement des questions de la plus simple au plus complexe. Après cette étape le questionnaire a été pré-testé auprès de quelques productrices et consommateurs de jus de bissap puis corrigé avant le démarrage de l'enquête proprement dite.

    2.2.3. Déroulement de l'enquête

    Cette phase d'enquête sur le terrain s'est déroulée sur une durée d'un mois allant de Décembre 2009 à Janvier 2010 et a consisté à administrer les questionnaires aux productrices et consommateurs de jus de bissap.

    Des visites aux enquêtés à domicile, sur leur lieu de vente du jus de bissap, dans les écoles, gares, hôpitaux, lieux de culte ont été organisé pour remplir par nous même le questionnaire à la suite des réponses des enquêtés à nos questions.

    SECTION II : METHODE D'ANALYSE

    Les données recueillies à l'aide de l'enquête de terrain ont été codifiées puis saisies à l'aide du logiciel EXCEL et traitées à l'aide du logiciel Econométrics Views (Eviews) 3. Pour tester les deux hypothèses retenues, différentes méthodes ont été adoptées.

    PARAGRAPHE I : Test de la première hypothèse

    Pour tester la première hypothèse, nous avons procédé à une modélisation économétrique, mettant en relation les variables qualitatives pour identifier les facteurs qui expliquent la demande du jus de bissap à Cotonou.

    1. Spécification du modèle

    1.1. Choix de la forme mathématique du modèle et justification

    L'instrument d'analyse principal retenu pour notre étude est le modèle logit binaire. Le choix de ce modèle se justifie par le fait que la variable dépendante (demande du jus de bissap) est une variable rendue dichotomique (oui / non) et de plus la plupart des variables indépendantes sont qualitatives. Elle a été préférée à d'autres modèles binaires parce qu'elle n'établit pas une fonction linéaire entre les variables dépendantes et indépendantes et n'affecte pas aussi l'homoscédasticité ; de plus, son utilisation n'exige pas une distribution normale des variables (Jera and Ajayi, 2008).

    1.2. Choix des variables du modèle

    1 .2.1. Choix de la variable expliquée

    La variable expliquée du modèle est la demande du jus de bissap (DDE). On considère que l'individu demande le produit si sa consommation hebdomadaire est supérieure ou égale à 1 litre.

    1.2.2. Choix et justification des variables explicatives

    · QUALITÉ DU JUS DE BISSAP (QTE)

    La qualité d'un produit commercial est un facteur très important pour la demande de ce produit. Dès lors, plus la qualité d'un produit est meilleure, plus son niveau d'écoulement augmente. Or, l'écoulement (le marché) d'un produit est l'élément qui attire les acteurs à s'y intéresser. De même, la meilleure qualité d'un produit par rapport à un autre pourrait être considérée comme un avantage relatif.

    · CONDITIONS CLIMATIQUES (CC)

    Les conditions climatiques sont très déterminantes dans la demande de boissons rafraîchissantes. En effet en période de forte chaleur, la demande de jus tend à croître alors qu'en période d'humidité ou de fraicheur cette demande tend à baisser. De ce fait les conditions climatiques peuvent jouer sur la demande du jus de bissap.

    · GOÜT (GOU)

    Selon la théorie microéconomique la prise en compte du goût est un facteur important dans la demande d'un bien. Dans le cas de la demande de boisson et de jus, le goût apparaît comme un élément très fondamental. Ainsi le goût du jus de bissap peut être déterminant pour sa demande.

    · VERTU THERAPEUTIQUE (VTE)

    Les préoccupations diététiques, le désir de consommer des aliments sains en faible teneur en graisse, sucres, sel, compte pour beaucoup dans la fonction de demande des consommateurs. Il apparaît aujourd'hui que les produits visant à répondre aux préoccupations diététiques, de même que les boissons rafraichissantes sans alcool et hypercalorique sont très déterminants pour les consommateurs. Ainsi les vertus thérapeutiques du jus de bissap peuvent s'avérer déterminantes pour sa demande.

    Tableau n°3 : Codification des variables du modèle

    Variables

    Types de variables et codification

    Signes attendus

    DDE

    Variable dépendante, elle indique si l'individu demande le produit ou non. L'individu demande le produit si sa consommation hebdomadaire est supérieure ou égale à 1 litre. Ne demande pas le produit si sa consommation hebdomadaire est inférieure à 1 litre. (1=oui ; 0=non)

     

    QTE

    Variable indépendante, elle indique si la qualité est un déterminant de la demande du jus de bissap (1=oui ; 0=non)

    +

    CC

    Variable indépendante, elle indique si les conditions climatiques sont déterminantes dans la demande du jus de bissap (1=oui ; 0=non)

    +

    GOU

    Variable indépendante, elle indique si le gout est un déterminant dans la demande du jus de bissap (1=oui ; 0=non)

    +

    VTE

    Variable indépendante, elle indique si les vertus thérapeutiques sont déterminantes dans la demande du jus de bissap (1=oui ; 0=non)

    +

    Source : données de l'étude, janvier 2010

    2. Description du modèle et test de validité

    2.1. Description du modèle

    2.1.1. Présentation du modèle

    La variable expliquée de notre modèle est la demande du jus de bissap. Elle est notée DDE et prend la valeur ``1'' si le consommateur déclare avoir une consommation hebdomadaire du jus de bissap qui est supérieure ou égale à 1 litre; `` 0 '' si celui-ci se montre non favorable à la demande c'est à dire que le consommateur déclare que sa consommation hebdomadaire est inférieure à 1 litre.

    Cette demande du jus de bissap est fonction de certaines variables telles que la qualité, le goût, les conditions climatiques et les vertus thérapeutiques du jus de bissap. La probabilité pour que l'acteur déclare avoir une consommation du jus de bissap supérieure ou égale à 1litre c'est-à-dire pour que DDE=1 est donc :

    Pi (DDE=1) = F (â0 + â1QTEi + â2VTEi + â3CCi + â4GOUi ) (1)

    En notant â le vecteur des coefficients, X le vecteur des variables explicatives et P le vecteur des probabilités ; on a sous forme matricielle :

    P = F (X â) (2)

    (m, 1) (m, n) (m, 1)

    F est la fonction de répartition associée aux distributions de probabilité. Dans le cas de la présente étude, elle est la fonction de répartition logistique qui se présente selon Doucouré, 2005 comme suit :

    F(t) = 1/ (1+e-t) (3)

    En intégrant (3) dans (2) nous obtenons :

    P=eXâ1 + e (4)

    De là nous avons la réciproque comme suit :

    F-1 (p) =Log ?P/1-P? = Xâ (5)

    Le rapport P/1-P est appelé odd ratio de la probabilité pour qu'un consommateur demande le produit.

    L'équation (5) est le logit de P.

    L'équation (5) réécrit sous forme non matricielle donne :

    Log ?P/1-P? = â0 + â1QTEi + â2VTEi + â3CCi + â4GOUi

    2 .1.2. Estimation du modèle

    Le modèle est estimé par la méthode de maximum de vraisemblance avec comme densité :

    f =e-Xâ(1 + e-Xâ)2

    2.2. Tests de validité

    Les tests et leurs règles de décision sont expliqués suivant la description de Doucouré, 2005

    · Test de significativité globale (qualité du modèle)

    Comme dans le cas des modèles de régression linéaire avec variable dépendante continue, on effectue le test de Fisher pour voir la significativité globale du modèle, dans le cas des modèles à variables qualitatives estimés par la méthode de maximum de vraisemblance, il existe un test analogue (LR-Statistique) fondé sur le rapport des vraisemblances. On test donc les hypothèses suivantes :

    Hypothèse nulle(H0) : mauvais modèle

    Hypothèse alternative(H1): bon modèle

    Règle de décision

    La statistique LR suit une loi de Khi-Deux à k degrés de liberté avec k le nombre de variables explicatives. On rejette H0 si la probabilité critique est inférieure à á.

    · Test de Hosmer - Lemeshow

    Ce test est un test pour voir la qualité de l'ajustement effectué. Ainsi, on teste les hypothèses suivantes :

    H0 : ajustement bon

    H1 : ajustement mauvais

    Règle de décision

    On accepte H0 si la valeur de la probabilité correspondante est supérieure à 5%. On rejette H0 dans le cas contraire.

    · Evaluation du pouvoir de prédiction du modèle

    Ici, on calcule le pourcentage de prédictions correctes c'est-à-dire, le pourcentage des cas où la valeur observée est égale à la valeur prédite. On calcule de même le pourcentage des cas contraires (prédictions fausses).

    Règle de décision

    Plus le pourcentage des prédictions fausses est faible (proche de 0), plus le pouvoir de prédiction est élevé.

    · Test de significativité des coefficients des variables explicatives

    On test les variables suivantes :

    H0 : âi = 0 (le coefficient est nul)

    H1: âi ? 0

    Règle de décision

    On accepte H1 si la probabilité critique est inférieure à 5%. On rejette H1 si cette probabilité est supérieure à 5%.

    2.3. Difficultés rencontrées

    Au début de notre étude, nous avions prévu utilisé le prix comme une variable explicative de la demande mais lors de la phase exploratoire, nous nous sommes rendu compte que le prix du jus de bissap est partout le même, ce qui nous a contraint à retirer le prix des variables explicatives. De plus, étant donné que nous ne pouvons disposer de la liste des consommateurs de jus de bissap, nous avions utilisé la méthode d'échantillonnage non aléatoire par choix raisonné. Cette méthode nous a contraints à parcourir tous les artères de la ville de Cotonou pour recueillir des informations. Aussi la demande du jus de bissap étant une variable quantitative et qui devrait être expliquée par des variables qualitatives, nous l'avions transformée en variable binaire pour pouvoir faire les estimations. En dehors de ça, au cours de notre enquête, nous avions rencontré pas mal de difficultés dont la réticence ou même le refus de certaine personne à répondre à nos questions et l'incapacité de certaines personnes à nous dire la quantité de jus de bissap qu'elle consomme par semaine.

    PARAGRAPHE II : Test de la deuxième hypothèse

    Pour tester la deuxième hypothèse, nous avons procédé à une modélisation économétrique, mettant en relation les variables quantitatives pour identifier les facteurs qui expliquent l'offre du jus de bissap à Cotonou.

    1. Spécification du modèle

    1.1. Choix de la forme mathématique du modèle et justification

    Le modèle utilisé pour spécifier l'offre du jus de bissap est un modèle de type log-log inspiré du modèle de Nerlove. En effet le modèle log-log présente un avantage, il donne immédiatement des coefficients qui s'interprètent comme des élasticités. La forme générale du modèle simplifié de Nerlove est spécifiée comme suit :

    Y = a + bP +cZ+ u

    Y: offre espérée au temps t

    P: prix au temps t

    Z: regroupe les variables influençant l'offre au temps t

    u: erreur de spécification

    Sur cette base la forme simplifiée du modèle à utiliser dans le cadre de cette étude est :

    OFFRE= a0+a1QBF+a2QMO+a3TCP+ u

    1.2. Choix des variables du modèle

    1.2.1. Choix de la variable expliquée

    La variable expliquée du modèle est l'offre du jus de bissap (OFFRE). Elle est la quantité de jus de bissap produite par semaine.

    1.2.2. Choix et justification des variables explicatives

    · QUANTITE DE BISSAP FLEUR (QBF)

    La matière première constitue l'élément le plus important dans la production d'un bien. Ainsi plus la quantité de bissap fleur est importante plus sera importante l'offre du jus de bissap.

    · QUANTITE DE LA MAIN D'OEUVRE (QMO)

    Une main d'oeuvre importante et productive permet de produire en grande échelle. La quantité de main d'oeuvre est un élément à prendre en compte dans la production d'un bien surtout si celui-ci est produit de façon artisanale. Ainsi nous considérons que plus la quantité de main d'oeuvre est importante plus la quantité produite du jus de bissap serait importante.

    · TEMPS CONSACRE A LA PRODUCTION (TCP)

    Le temps mis pour la production du jus de bissap permet non seulement de tenir compte de l'aspect qualité mais aussi de produire en quantité suffisante. Ainsi lorsque le temps mis pour produire le jus de bissap est important plus sera important la quantité produite.

    Tableau n°4 : Codification des variables du modèle

    Variables

    Types de variables

    Signe attendu

    OFFRE

    Variable dépendante. Elle exprime la quantité de jus produite par semaine

     

    QBF

    Variable indépendante

    +

    QMO

    Variable indépendante

    +

    TCP

    Variable indépendante

    +

    Source : données de l'étude, janvier 2010

    2. Description du modèle et test de validité

    2.1. Description du modèle

    2.1.1. Présentation du modèle

    Comme nous l'avions annoncé antérieurement, le modèle qui nous sert de base est un modèle de type log-log inspiré du modèle simplifié d'offre de Nerlove. La variable expliquée de notre modèle est l'offre du jus de bissap qui est la quantité de jus de bissap produite par semaine. Cette offre du jus de bissap est fonction de certaines variables telles que la quantité de bissap fleur utilisée, la quantité de main d'oeuvre utilisée, le temps consacré à la production. Ce modèle se présente comme suit :

    Log(OFFRE)= a0+a1 Log(QBF) +a2 Log(QMO) +a3 Log(TCP) + u

    2.1.2- Estimation du modèle

    Le modèle est estimé par la méthode des moindres carrés ordinaires.

    2.2. Tests de validité

    Les tests et leurs règles de décision sont expliqués suivant la description de Doucouré, 2005 et de Bourbonnais, 2003.

    · Test de significativité globale (qualité du modèle)

    Hypothèse nulle (H0) : Le modèle n'est pas globalement significatif

    Hypothèse alternative (H1) : Le modèle est globalement significatif

    Règle de décision

    La statistique F suit une loi de Fisher à (k-1) et (n-k) degrés de liberté avec k le nombre de variables explicatives. On rejette H0 si la probabilité critique associée au F-statistic est inférieure à á et on accepte H1.

    · Test de significativité des coefficients des variables explicatives

    On teste les variables suivant :

    H0 : âi = 0 (le coefficient est nul)

    H1: âi ? 0

    Règle de décision

    On accepte H1 si la probabilité critique associée au t-statistic est inférieure à 5%. On rejette H1 si cette probabilité est supérieure à 5%.

    · Test de corrélation des erreurs de Durbin Watson (DW)

    La statistique de Durbin-Watson(DW) est un test qui permet de détecter l'autocorréllation des erreurs d'ordre 1 dans des régressions en série temporelles et dans les modèles à coupe instantanée. Afin de détecter l'hypothèse d'indépendance des erreurs, Durbin et Watson ont tabulé les valeurs critiques de test au seuil de 5% en fonction de la taille de l'échantillon n et du nombre de variable explicatives k (Bourbonnais, 2003). La table donne deux (02)  valeurs d1 et d2, toutes comprises entre 0 et 4 et définissent cinq (05) intervalles. Pour Bourbonnais, opt cit, selon la position de la statistique Durbin-Watson dans ces intervalles, nous pouvons conclure :

    ü Si d2 < DW< 4- d2, il n'y a pas d'autocorrélation des erreurs

    ü Si 0 < DW< d1, il y autocorrélation positive des erreurs

    ü Si 4- d1 <DW <4, il y a autocorrélation négative des erreurs

    ü Si d1<DW<d2 ou 4- d2 <DW< 4- d1, il y a indétermination ; on ne peut pas conclure.  

    · Test d'hétéroscédasticité des erreurs de White

    Hypothèse nulle (H0) : Le modèle est homocédastique

    Hypothèse alternative (H1) : Le modèle est hétéroscédastique

    Règle de décision

    Le modèle est homocédastique si probability est supérieure à 5%.

    Le modèle est hétéroscédastique si probability est inférieure ou égale à 5%.

    2.3. Difficultés rencontrées

    Au début de notre étude, nous avions prévu utilisé le prix et les conditions climatiques comme des variables explicatives de l'offre mais lors de la phase exploratoire, nous nous sommes rendus compte que le prix du jus de bissap est partout le même et les productrices interrogées ont unanimement affirmé que les conditions climatiques étaient un déterminant dans l'offre du bissap, ce qui nous a contraint à retirer le prix et les conditions climatiques des variables explicatives. De plus, étant donné que nous ne pouvons disposer de la liste des productrices de jus de bissap, nous avions utilisé la méthode d'échantillonnage non aléatoire par choix raisonné. Cette méthode nous a contraints à parcourir les points de vente du jus de bissap de la ville de Cotonou pour recueillir des informations. En dehors de ça, au cours de notre enquête, nous avions rencontré pas mal de difficultés dont la réticence ou même le refus de certaines femmes à fournir des informations qu'elles jugent de confidentielles et l'incapacité de certaines productrices à évaluer la quantité de jus de bissap produite par semaine ainsi que la quantité de bissap fleur utilisée.

    SECTION I : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS

    Nous présenterons et analyseront ici les résultats des enquêtes menées auprès des consommateurs et productrices de jus de bissap. Nous ferons ensuite quelques suggestions en vue d'une valorisation du bissap au Benin.

    PARAGRAPHE I : Présentation des résultats

    1. Test de la première hypothèse

    L'estimation logit du modèle de demande à l'aide du logiciel EVIEWS 3 donne le tableau n°5 :

    Tableau n°5 : Résultat de l'estimation du modèle logit

    Variable dépendante : DDE

    Méthode d'estimation : maximum de vraisemblance (modèle logit)

    Taille de l'échantillon : 100

    Variables

    Coefficient

    z - de Student

    Probabilité critique.

    C

    -3.019242

    -2.763050

    0.0057

    QTE

    3,568754

    3,434006

    0,0006***

    VTE

    1,446703

    1,568456

    0,1168

    CC

    2,248531

    2,261214

    0,0237**

    GOU

    3,207885

    3,185303

    0,0014***

    Rapport des vraisemblances (LR), HL- statistique : 6,2544

    (ddl = 4) : 50,29477 Probabilité de x(ddl=8): 0,6188

    Probabilité de LR : 3,13 10-10 % de prédiction correctes : 92

    R2 de McFadden : 0,571961 % de prédiction incorrecte : 8

    Source: données de l'étude, janvier 2010

    NB: (*)= significatif à 10% ; (**) = significatif à 5% ; (***) = significatif à 1%

    Ainsi, les résultats des différents tests effectués se présentent comme suit :

    1.1. Test de significativité globale du modèle

    Après estimation, la probabilité de la statistique LR est de 3,13.10-10 ce qui est très inférieure à 0,05 ; donc on rejette l'hypothèse nulle H0 (mauvais modèle) et on accepte l'hypothèse alternative H1(bon modèle).

    1.2. Test de Hosmer-Lemeshow

    La probabilité obtenue pour la statistique HL au seuil de 5% est de 0,6188 (tableau n°5) supérieure à 0.05 donc on accepte l'hypothèse H0 (ajustement bon) et on rejette l'hypothèse H1(mauvais ajustement).

    1.3. Evaluation du pouvoir de prédiction du modèle :

    Le pourcentage de prédiction correcte est de 92% (tableau n°5) alors que celui de prédiction fausse est de 8%.

    1.4. Evaluation du pouvoir explicatif du modèle :

    La valeur de R2 de McFadden est de 0,571961 (tableau n°5) soit 57,20%.

    1.5. Test de significativité des coefficients estimés.

    Suivant les résultats du tableau n°5, on a :

    § QTE (Qualité du jus de bissap)

    L'estimation du coefficient de la variable QTE donne une valeur de 3,568754 avec une probabilité critique de 0,0006 ce qui est inférieure à 0,01 donc on accepte l'hypothèse H1 (âi ? 0) et on rejette l'hypothèse H0 (âi = 0) au seuil de 1%.

    § VTE (Vertu Thérapeutique du jus de bissap )

    L'estimation du coefficient de la variable VTE donne une valeur de 1,446703 avec une probabilité critique de 0,1168 ce qui est supérieure à 0,1 donc on accepte l'hypothèse nulle H0 (âi = 0) et on rejette l'hypothèse alternative H1 (âi ? 0) au seuil de 10%.

    § CC (Conditions Climatiques)

    L'estimation du coefficient de la variable CC donne une valeur de 2,248531 avec une probabilité critique de 0,0237 ce qui est inférieure à 0,05 donc on rejette l'hypothèse nulle H0 et on accepte l'hypothèse alternative H1 au seuil de 5%.

    § GOU (Gout du jus de bissap)

    L'estimation du coefficient de la variable GOU donne une valeur de 3,207885 avec une probabilité critique de 0,0014 ce qui est inférieure à 0,01 donc on accepte l'hypothèse H1 (âi ? 0) et on rejette l'hypothèse nulle H0 (âi = 0) au seuil de 1%.

    2- Test de la deuxième hypothèse

    L'estimation du modèle d'offre à l'aide du logiciel EVIEWS 3 donne le tableau n°6 :

    Tableau n°6 : Résultat de l'estimation du modèle d'offre

    Variables Coefficients Ecarts-types Statistiques T Probabilités

    C 3.094448 0.112537 27.49707 0.0000

    LQBF 0.602108 0.090138 6.679824 0.0000***

    LQMO 0.372375 0.155674 2.392026 0.0209**

    LTCP 0.019375 0.066444 0.291599 0.7719

    0.727380

    R² ajusté 0.709600 Statistique F 40.91094

    Statistique DW 1.939925 Prob(statistique F) 0.000000

    Source: données d'enquête, janvier 2010

    NB: (*)= significatif à 10% ; (**) = significatif à 5% ; (***) = significatif à 1%

    2.1. Test de significativité globale du modèle

    Le modèle est globalement significatif car la valeur de la Prob(F-statistic) est inférieur à 5%.

    2.2. Test de significativité des coefficients estimés

    n QBF (Quantité de bissap fleur)

    L'estimation du coefficient de la variable QBF donne une valeur de 0,602108 avec une probabilité critique de 0,0000 ce qui est inférieure à 0,01 donc on accepte l'hypothèse H1 et on rejette l'hypothèse H0 au seuil de 1%.

    n QMO (Quantité de main d'oeuvre)

    L'estimation du coefficient de la variable QMO donne une valeur de 0,372375 avec une probabilité critique de 0,0209 ce qui est inférieure à 0,05 donc on accepte l'hypothèse H1 et on rejette l'hypothèse H0 au seuil de 5%.

    n TCP (Temps consacré à la production)

    L'estimation du coefficient de la variable TCP donne une valeur de 0,019375 avec une probabilité critique de 0,7719 ce qui est supérieure à 0,05 donc on accepte l'hypothèse H0 et on rejette l'hypothèse H1 au seuil de 5%

    2.3. Test de corrélation des erreurs de Durbin Watson (DW)

    Nous disposons dans le cas de notre étude de n=50 observations. Le nombre d'exogènes véritable est k=3. Sur la table de Durbin et Watson, k correspond au nombre de variables explicatives (constante exclue).

    On lit dans la table de Durbin-Watson, au seuil de 5% :

    d1=1,42 d2=1,67 DW= 1,94 4-d2=2,33

    Obtient : 1,67 < 1,94 < 2,33 et donc DW est compris entre 4-d2 et d2, nous pouvons donc présumer une absence de corrélation des erreurs.

    2.4. Test d'hétéroscédasticité des erreurs de White

    Tableau n°7 : Résultat du test de White

    White Heteroskedasticity Test:

    F-statistic

    1.154219

    Probability 0.348342

    Obs*R-squared

    6.935673

    Probability 0.326837

    Source: données d'enquête, janvier 2010

    Les deux probabilités sont supérieures à 5%. On accepte l'hypothèse d'homocédasticité des erreurs. Les estimations obtenues par les moindres carrées ordinaires sont optimales.

    PARAGRAPHE II : Analyse des résultats et limites de l'étude

    1. Analyse des résultats de la première hypothèse

    En ce qui concerne la qualité de l'ajustement, le résultat du test de Hosmer-Lemeshow montre que l'ajustement effectué par le modèle est bon. Ce qui veut dire que la différence entre les variables observées et prédites n'est pas significative. De même le calcul des pourcentages de prédictions fausses est très faible et en plus le R2 de McFadden (indiquant le pouvoir explicatif) du modèle est relativement élevé ; ainsi, dans l'ensemble, le modèle peut être accepté et ses résultats validés.

    D'après les résultats du test de significativité globale, le modèle est globalement significatif c'est-à-dire les variables exogènes du modèle expliquent en général, la variable endogène. Autrement dit, la qualité du jus de bissap, le goût du jus de bissap, les conditions climatiques et les vertus thérapeutiques du jus de bissap, influencent en général la demande du jus de bissap. Cependant prise individuellement, une variable notamment les vertus thérapeutiques du jus de bissap, n'a pas d'influence significative sur cette décision. Mais il est nécessaire de préciser avant toute interprétation que dans un modèle binaire (logit dans le cas de la présente étude) les valeurs des paramètres n'ont pas d'interprétation directe. La seule information réellement utilisable est le signe de ces paramètres indiquant si la variable associée influence la probabilité à la hausse ou à la baisse (Doucouré, 2005).

    Des résultats de l'estimation logit, il ressort qu'au seuil de risque de 1%, la qualité du jus de bissap (QTE) et le goût (GOU) sont les variables qui influencent la décision de demander le jus de bissap. Si un seuil de risque d'erreur de 5% est retenu, les conditions climatiques aussi interviennent dans les critères de choix des consommateurs. A un seuil de risque d'erreur de 10% toutes les trois variables (qualité du jus de bissap, le goût, les conditions climatiques) influencent la décision de consommer le jus de bissap. Par contre n'ont aucune influence significative sur la décision de demande du jus de bissap, même à un seuil de risque d'erreur de 10% les vertus thérapeutiques du jus de bissap.

    En effet, la significativité de la variable QTE est d'ailleurs conforme aux recherches de Jules Gazon(1995), qui stipule que la prise en compte du goût et de la qualité est devenue de plus en plus importante dans la demande des produits alimentaires et de boisson. Conformément au signe attendu le signe du coefficient de la variable QTE est positif. Ainsi la probabilité pour qu'un consommateur soit prêt à demander le jus de bissap est une fonction croissante de la qualité du jus de bissap c'est-à-dire, toute chose étant égale par ailleurs ; plus la qualité du jus est meilleure, plus les consommateurs sont prêts à demander.

    S'agissant de la variable GOU aussi significative, le signe obtenu pour son coefficient est également positif et conforme à notre attente. Donc la probabilité pour qu'un consommateur accepte consommer le jus est une fonction croissante de la variable goût du jus de bissap. Alors, plus le jus a un bon goût, plus les consommateurs sont disposés à en acheter.

    Aussi, la significativité de la variable CC est conforme aux recherches de Jules Gazon (1995), qui stipule que la demande d'eaux minérales et de boissons rafraîchissantes est fortement influencée par les conditions climatiques. Et le signe obtenu pour son coefficient répond parfaitement à notre attente. Ainsi la probabilité pour qu'un consommateur soit prêt à demander le jus de bissap est une fonction croissante des conditions climatiques c'est-à-dire, toute chose étant égale par ailleurs ; plus il fait très chaud, plus les consommateurs sont prêts à demander le jus de bissap.

    De tout ce qui précède nous retenons que les consommateurs sont prêts à demander le jus de bissap à condition que le jus soit de meilleure qualité, que le goût du jus soit très bon et qu'on soit à une période où les conditions climatiques soit favorables à la consommation du jus.

    Nous pouvons alors de ce résultat, valider notre première hypothèse relative aux variables qui influencent la décision de demande du jus de bissap.

    2. Analyse des résultats de la deuxième hypothèse

    Le coefficient de détermination ajusté R² indique le pourcentage des variations de la variable dépendante qui est expliquée par les variables explicatives incluses dans le modèle. Il exprime le degré de relation entre la variable expliquée et les variables explicatives. Plus le coefficient est élevé, plus les variables explicatives incluses dans le modèle expliquent mieux le phénomène étudié. Ainsi dans le cas de notre étude le R² est de 0,7096 soit 71%. Cela signifie que dans 71% des cas, les variations de l'offre sont expliquées par les trois variables contenues dans le modèle à savoir la quantité du bissap fleur (QBF), la quantité de la main d'oeuvre (QMO), le temps consacré à la production (TCP).

    D'après les résultats du test de significativité globale, le modèle est globalement significatif c'est-à-dire les variables exogènes du modèle expliquent en général, la variable endogène. Autrement dit, la quantité de bissap fleur utilisée, la quantité de la main d'oeuvre, le temps consacré à la production, influencent en général l'offre du jus de bissap. Cependant prise individuellement, le temps consacré à la production n'a pas d'influence significative sur l'offre du jus. Il est important de préciser que dans ce modèle qui de type log-log les valeurs des paramètres s'interprètent comme des élasticités.

    Des résultats de l'estimation du modèle d'offre, il ressort qu'au seuil de risque de 1%, la quantité de bissap fleur (QBF) est la variable qui influence l'offre du jus de bissap. Si un seuil de risque d'erreur de 5% est retenu, la quantité de main d'oeuvre (QMO) aussi intervient dans la détermination de l'offre du jus de bissap. A un seuil de risque d'erreur de 10% toutes les deux variables (quantité de bissap fleur et quantité de main d'oeuvre) influencent l'offre du jus de bissap. Par contre n'a aucune influence significative sur la quantité produite du jus de bissap, même à un seuil de risque d'erreur de 10%, le temps consacré à la production.

    En effet, le signe attendu de la valeur du coefficient de la variable QBF est positif et conforme à nos attentes. Ainsi lorsque la quantité du bissap fleur augmente de 10%, l'offre du jus de bissap augmente de 6,02%.

    S'agissant de la variable QMO aussi significative, le signe obtenu pour son coefficient est également positif et répond parfaitement à notre attente. Donc lorsque la quantité de la main d'oeuvre augmente de 10%, l'offre du jus de bissap augmente de 3,72%.

    De tout ce qui précède nous retenons que la quantité de la main d'oeuvre et la quantité du bissap fleur sont les déterminants de l'offre du jus de bissap à Cotonou et qu'agir sur l'offre du jus de bissap à Cotonou reviendrait à agir sur la quantité du bissap fleur utilisée et agir également sur la main d'oeuvre.

    Nous pouvons alors de ce résultat, valider notre deuxième hypothèse relative aux variables qui influencent l'offre du jus de bissap à Cotonou.

    3. Limites

    Comme limites à notre étude, nous pouvons noter que le fait de fixer la demande du jus de bissap à une consommation supérieure ou égale à 1 litre fait que beaucoup de consommateurs ne sont pas pris en compte. Ajouter à cela il faut noter que le faible nombre d'observations, la réticence à répondre directement à nos questions et les difficultés d'évaluations des quantités produites et consommées de la part de certains consommateurs et productrices de jus de bissap laissent planer des doutes quant à la fiabilité des résultats statistiques.

    SECTION II : SUGGESTIONS

    A la lumière de ce qui précède, plusieurs suggestions sont formulées tant à l'endroit de l'État que des particuliers en vue d'une valorisation de la culture du bissap au Bénin.

    PARAGRAPHE I : A l' endroit des promoteurs et des femmes

    Nous suggérons à l'endroit des personnes qui aimeraient investir dans la production de jus de bissap qu'un accent particulier devrait être mis sur la qualité et le goût du jus qu'ils mettront sur le marché pour répondre aux préoccupations des consommateurs. Cependant il faudrait tenir compte de l'aspect climat dans la détermination de l'offre du produit. Aussi il s'est avéré lors de nos enquêtes auprès des consommateurs que la majeure partie d'eux ignore les vertus thérapeutiques que regorge le jus de bissap. Nous suggérons donc aux futurs promoteurs de faire la sensibilisation dans ce sens et surtout promouvoir les autres produits dérivés du bissap tels que les confitures du bissap, le sirop du bissap ainsi que le bissap en poudre.

    Étant donné que la terre et la main d'oeuvre constituent des facteurs limitant à leur accès à l'agriculture et que l'oseille peut être cultivée le long des champs, un mari permettra à sa femme d'utiliser cet espace qui serait autrement ''gaspillé''. Pour les femmes pratiquant l'agriculture dans les zones urbaines, périurbaines et rurales disposant d'un accès régulier aux marchés, les avantages économiques tirés de la production de l'oseille sont considérables. D'énormes quantités seront vendues à travers les marchés, et plus importante, cependant, la vente des produits d'oseille tel que le jus de bissap pourra procurer des revenus qui seront directement contrôles par les femmes.

    PARAGRAPHE II : A l'endroit de l'Etat

    L'Etat Béninois gagnerait à inscrire le bissap au nombre des filières porteuses retenues pour la diversification agricole au Benin car le bissap regorge d'énormes potentialités qui sont actuellement sous utilisées.

    En effet avec une économie mondiale en perpétuel changement et qui exige une spécialisation des exportations agricoles, il y a un potentiel réel pour l'oseille car contrairement au coton cultivé dans l'espace ouest Africain, l'oseille peut être consommé et vendue localement.

    CONCLUSION

    Le jus de bissap rouge est devenu une boisson très prisée sur le continent Africain et à Cotonou en particulier. Cette forte demande à Cotonou serait influencée selon nos hypothèses par les conditions climatiques, les vertus thérapeutiques, le goût et la qualité du jus de bissap. Et l'offre influencée selon nos hypothèses par la quantité de main d'oeuvre utilisée pour produire le jus, la quantité de bissap fleur nécessaire pour la production ainsi que le temps consacré à la production.

    Cependant les études économétriques nous ont permis de remarquer que les facteurs qui influencent la demande du jus de bissap à Cotonou sont : les conditions climatiques, le goût et la qualité du jus de bissap. Les facteurs influençant l'offre du jus de bissap sont la quantité de bissap fleur utilisée et la quantité de main d'oeuvre.

    L'impression d'ensemble qui se dégage de cette étude est qu'agir sur la demande du jus de bissap reviendrait à mettre l'accent sur la qualité et le goût du jus et que la quantité de jus de bissap qui sera mis sur le marché dépendra de la quantité de main d'oeuvre utilisée, de la quantité du bissap fleur et des conditions climatiques du moment.

    Cette étude permettra aux productrices de jus de bissap de connaître les réelles préoccupations des consommateurs et les facteurs déterminants dans l'offre de leur produit en vue d'un accroissement du volume de leur vente. Aux consommateurs de s'en rendre compte que le jus de bissap regorge énormément de vertus importantes pour leur santé. Elle permettra aussi à l'Etat béninois de disposer d'informations utiles en vue d'une promotion de la filière bissap au Bénin.

    Sans prétendre avoir abordé tous les contours du sujet nous espérons que nos suggestions seront prises en compte et encourageons d'autres chercheurs à poursuivre les recherches et pourquoi pas étudier l'efficacité productive des productrices de jus de bissap ?

    BIBLIOGRAPHIE

    1.) Abiassi, E., Quenum, B. Yves ; Cours de méthodologie de la recherche en Sciences Economiques et de Gestion chapIV: les données et leurs techniques de collecte, 2008

    2.) Abraham Endrias, Bio-raffinage de plantes aromatiques et médicinales appliqué à l'Hibiscus sabdariffa L. et à l' Artemisia annua, thèse, 2006

    3.) Bazoche, P., E., Giraud-Héraud, et Y., Surry, (2005). Consommation de vin dans le monde : Tour d'horizon des études et recherches et Méta-analyse de la demande, Inra-loria, Cahier n° 2005-02.

    4.) Beynon, J.G., (1989). Pricism Versus Structuralism in Sub-Sahara African Agriculture Journal of Agricultural Economics vol.40, n°3,323-335

    5.) Bio Sabi Tannon, Analyse des déterminants de l'offre de coton au Benin, memoire DES, 2004

    6.) Bonjean, C., (1990). Elasticité-prix de l'offre des cultures d'exportation en Afrique : quelques résultats empiriques, Revue Canadienne d'études du développement, vol. XI, n°2, Canada.

    7.) Bourbonnais, R. (2003), Manuel et exercices corrigés. Économétrie, 5è édit., Dunod, Paris(France)

    8.) Caroline Lebecq, Travaux scientifiques récents concernant les Hibiscus esculentus, mutabilis, rosa sinensis, sabdariffa et syriacus (Malvacées), thèse, 2002

    9.) Chern, W.S., K., Ishibash, K., Taniguch et Y., Tokoyama, (2002). Analysis of Food Consumption Behaviour by Japanese Households, Tokyo Japan

    10.) Chibber, A., (1989). Croissance de la production agricole: incidence des prix et des autres facteurs, Finance de développement, 44-47.

    11.) Dadié, C., (Anonyme). Analyse des déterminants de la demande globale d'une ressource énergétique par les ménages: le cas du gaz butane en Côte d'Ivoire, Abidjan, Côte d'Ivoire.

    12.) Delgado, C.L. and J.W., Mellor, (1987). A Structural view of Policy Issues in African Agricultural Development: Reply, American Journal of Agricultural Economics, 69 (2); 389 - 391.

    13.) Doucouré, F. B., (2005) Méthode économétrique plus programme cours et travaux.

    14.) Erickson, G., (1993). Peasent Response to Price Incentives in Tanzania: A Theoretical and Empirical Investigation. The Scandinavian Institute of African Studies, Research Report, n° 91, Uppsala.

    15.) FAO/UEMOA, (2003). Étude des mesures fiscales et non tarifaires régissant la production et le commerce des produits agricoles au sein de l'UEMOA, rapport final, 2003, 82p.

    16.) Goffin, R. (1993). Analyse micro-économétrique - Dalloz, Paris 200p.

    17.) Hélène Paul, "Hibiscus sabdariffa" L., thèse, 1995

    18.) Jera, R., Ajayi, O. C., (septembre 2008) : Logistic modelling of smallholder livestock farmers'adoption of tree-based fodder technology in Zimbabwe.

    19.) Jules Gazon, (1995). Politique industrielle et industrie, Étude de neuf filières industrielles, volume 2

    20.) Kintché, (2005). Les déterminants de l'offre de coton dans la région des plateaux nord au Togo, mémoire d'ingénieur agronome, Université de Lomé.

    21.) Koffi-Tessio, E., (1997). La problématique des incitations au niveau de l'agriculture : l'offre de coton, et de café dans le cadre des Programmes d'ajustement Structurel (PAS), Thèse complémentaire, Université de Lomé.

    22.) Koffi-Tessio, E., (2002). Urban Demand for Livestock Production in a Separable Utility Function Estimation, Final report-International Livestock Center in Africa (ILCA) Ibadan, Nigeria.

    23.) Koné Siaka, Transformation artisanale du bissap, GTZ/GATE, Eschborn 2001

    24.) Lançon, F., (2001). Rice Policy and Food Security in West Africa: Lessons and challenges within a global and open-economy context, Dakar 23rd ordinary session of the WARDA Council of Minister, 23-24, 17 p.

    25.) Lele, U. and U., Blindlish, (1989). How important are the Relative effects of Economy Wide and Sector Specific Policies in Explaining the Supply Response of Nigerian Agriculture, MADIA Discussion Paper, The World Bank, Washington D C.

    26.) MAEP (2007). Synthèse des documents de politiques de diversification et intensification agricole : contexte, enjeux, vision et stratégie de mise en oeuvre, février 2007, 17p.

    27.) Ogbu, O.M., et M., Gbetibouo, (1990). Agricultural Supply Response in Sub-Sahara Africa: A critical Review of the Literature, African development Review, vol. 2, n°2.

    28.) Ravelosoa, R., S., Haggblade et H., Rajemison, (1999). Estimations des élasticités de demande Madagascar à partir d'un modèle AIDS, Antananarivo INSTA.

    29.) Robilliard, A., (1998). L'offre de riz des ménages agricoles malgaches : Etude économétrique à partir d'enquêtes transversales, Document de travail, Université Paris, Sorbonne DIAL, University Press, Baltimore.

    30.) Savadogo, K. and J., Brandt, (1988). Household Food Demand in Burkina Faso: Implications for Food Policy, The journal of the international Association of Agricultural Economics.

    31.) Savadogo, K., (1990). Consommation urbaine et politique alimentaire au Libéria : une approche en termes de systèmes complets de demande, Revue Economique et Sociale Burkinabè, n°XXXI.

    32.) Savadogo, K., T., Reardon, et K., Pietola, (1995). Mécanisation et offre agricole dans le Sahel: Une analyse de la function de profit des exploitations agricoles, Revue d'Économie du développement, n°2, 57-91.

    33.) SCRP (2007), Document Stratégique Pour la Réduction de la pauvreté au Bénin, version finale, mars 2007, 163p.

    34.) Silem, A. et J., Albertin, (1995). Lexique économique, 5e édition France pp 397 - 454.

    35.) Smith, L.D., (1989). Structural Adjustment, Price Reform and Agricultural Performance in Sub-Sahara Africa, Journal of Agricultural Economics vol.40, n°1, 21-31

    Autres sources :

    - http : // www. Fao.org

    - http : // www.wikipédia.com

    - http : // www.google.fr

    - http : // www.inasp.org.uk

    - http : // www.herbs.org/africa/hibiscus.html

    - http : // www.agridoc.com






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King