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L'incidence de la politique monétaire sur la croissance économique en RDC de 1976 à  2010.

( Télécharger le fichier original )
par Rodriguez BAHATI
Université catholique du Congo - Licence en économie et développement (finances) 2010
  

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INTRODUCTION GENERALE

I. Problématique

Durant des longues années de colonisation, l'organisation du continent Africain était conçue et dirigée d'abord en fonction des intérêts de métropoles. Et La monnaie ne se présentait que comme moyen d'action du pacte colonial. Aujourd'hui, l'Afrique est en pleine mutation structurelle et cherche des structures qui lui conviennent. Ces changements constants trouvent leur signification dans le fait que les Etats indépendants d'Afrique cherchent à organiser souverainement leur propre devenir économique.

Plus qu'aucun autre continent, en Afrique, nous assistons à des mutations du système monétaire et financier dû à la négligence des Etats dans leurs responsabilités inhérentes à leur souveraineté monétaire1. Dans le cas spécifique du Congo, cette évolution a mené à une autre caractéristique de distorsions internes graves qui minent l'économie de ce pays. Cependant, « l'économie de la République démocratique du Congo est le prototype d'une petite économie ouverte en proie, à des fréquents déséquilibres internes et externes. »2

La République Démocratique du Congo, comme tout Etat souverain dans le monde, a sa propre monnaie ; le franc congolais. Mis en circulation le 30 juin 1998, et était inscrit dans le cadre d'une reforme monétaire perçue comme indispensable ou redressement de l'économie nationale, et le franc congolais devrait être une monnaie forte.

Cependant, sitôt sorti, le franc congolais subira une dépréciation vertigineuse faute de :« la baisse drastique de la production, le développement de l'économie informelle ; les déficits chroniques du budget de l'Etat, financés essentiellement par l'émission incontrôlée de la monnaie, lesquelles ont occasionné l'hyperinflation dans les années avant 1998 et aggravés la précarité des conditions de vie de la population ; la désarticulation du système des finances et la faillite de plusieurs établissements de crédit, et surtout le non

1 A. Silem et J-M Albertini, Lexique d'économie 8e Ed. 2004.

2 BOURONNAIS, Régis, Econométrie, Dunod, Paris1998.

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contrôle des crédits accordés à l'économie nationale ; l'éclatement de l'espace monétaire nationale et en fin la multiplicité des taux de change ».

Mais il est difficile ou presque impossible qu'une monnaie puisse sortir indemne des assauts hyperinflationnistes du genre de ceux relevés précédemment en République démocratique du Congo. Tôt ou tard, elle finit par perdre sa crédibilité auprès de sa propre population3.

Les années récentes ont vu, la politique budgétaire de plusieurs pays perdre son attrait en tant qu'instrument de stabilisation de l'ensemble de l'économie, en raison des doutes quant à la capacité de régler les mesures budgétaires de façon à atteindre le degré de stabilisation souhaité et également du fait des préoccupations relatives aux déficits budgétaires. Il s'ensuit que, depuis quelques années, économistes et hommes politiques recommandent que l'objectif de stabilisation de la production et de l'inflation revienne à la politique monétaire. Les économistes en sont également venus à prôner plus fermement la stabilité des prix comme principal objectif à long terme d'une banque centrale. C'est ainsi que la Banque Centrale du Congo a pour mission principale de définir et de mettre en oeuvre la politique monétaire de la République Démocratique du Congo. Pour remplir sa mission, la Banque Centrale du Congo a mis en place un dispositif général, entre autre, une structure appelée comité de politique monétaire comprenant des membres issus de la Banque Centrale du Congo, mais aussi des experts de la Présidence, de la Primature ainsi que de ministère des Finances et du Budget.

Néanmoins, toute l'économie n'a pas évolué selon les prévisions optimistes des années 1960. Face à ces échecs, les théories du développement ont été revues de multiples fois. La Banque Mondiale et le Fonds Monétaire Internationale ont profondément modifié leur discours à ce propos depuis une quinzaine d'années. Ils y ont introduit les termes de bonne gouvernance, de lutte contre la pauvreté et de stratégie participative, tout en restant très peu explicites sur les mécanismes qui engendrent la pauvreté.

Quelle soit l'époque, les contraintes de la gestion monétaire étaient polarisées autour de trois préoccupations majeures, à savoir : assurer la

3 Rémy k. Katshingu, « Dollarisation, Taux de change et perspective de la pauvreté en RDC », copy Rights 2001

3

convertibilité interne et externe de la monnaie, garantir la stabilité de l'unité de compte et surtout encore plus important assurer un niveau satisfaisant de liquidité dans l'économie. Il s'agit ici d'un délicat équilibre à tenir au jour le jour. Ce qui explique en définitive la récurrence des réformes monétaires dans notre pays.

De ce qui précède, les différentes questions qui nous interpellent pour cette étude sont les suivantes :

? Cette politique des reformes monétaires (par la fixité des taux directeurs) a-t-elle influencé la croissance économique en République Démocratique du Congo ?

? La Banque centrale du Congo est l'autorité monétaire qui élabore et veille à l'exécution de la politique monétaire. Les banques commerciales, elles, exécutent cette politique, tandis que le Trésor qui est la fonction financière de l'Etat, influence cette politique. La politique monétaire est donc un acte volontariste de l'autorité publique. Si tel est le cas, l'indépendance de la Banque Centrale du Congo n'est-elle pas remise en cause ?

? Pourquoi l'économie congolaise est-elle caractérisée par des mesures monétaires quasi-permanentes et dont les effets ont été de courte durée ?

En d'autres termes, est-il chimérique d'espérer que ces idées se réaliseront ? Sont-elles trop étrangères aux motifs qui gouvernent l'évolution de notre société. Les intérêts qu'elles desservent sont-ils plus puissants et plus apparents que ceux qu'elles favorisent ?

II. Hypothèses du travail

La loi des anticipations de la vérité, sert de fil conducteur au chercheur. Robinson par ailleurs estime qu'il n'est pas difficile d'élaborer des modèles à partir d'un ensemble d'hypothèses, mais la difficulté est de trouver les hypothèses qui aient un rapport avec la réalité. C'est ainsi que la démarche scientifique implique que l'hypothèse soit formulée en des termes tels que

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l'observation et l'analyse, dès la conception de la recherche, puissent fournir une réponse à la question posée.

Dans le cadre de la présente étude, nous signalons dès le départ que ces multiples réformes monétaires n'auraient pas affecté considérablement le développement économique de la République Démocratique du Congo. Eu égard aux problèmes ainsi évoqués, trois hypothèses peuvent être formulées,

a. Cette politique des reformes monétaires par la fixité du
taux directeur aurait stimulé partiellement la croissance économique pendant cet intervalle de temps.

b. Pour être efficace, la Banque Centrale du Congo devrait
connaître les informations du trésor (paiement des gros montants, les recettes en devises attendues,...) pour atteindre ses objectifs. Même si la Banque Centrale du Congo soutient la politique économique du gouvernement, de la Banque Centrale du Congo demeure dans la conception et la mise en oeuvre de la politique monétaire. La présence des personnes extérieures à la Banque Centrale du Congo ne change rien. Les décisions sont prises par consensus. En cas de désaccord, seuls les membres du comité issus de la Banque Centrale du Congo ont le droit de vote.

c. Les canaux de transmissions de la politique monétaire
en général ne seraient pas efficaces, d'où l'économie ni l'agriculture n'a pas décollé. En particulier le canal des crédits dans son volet d'investissement, devrait viser les secteurs porteurs de la croissance et qui secrètent la valeur ajoutée substantielle.

d. En outre, les théories économiques présenteraient, donc
de limites d'applicabilité dans l'économie congolaise.

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III. Méthodes et techniques de recherche

Pour étayer son argumentation, il faut réunir les données, ou éléments nécessaires. Pour cela, il faut recourir aux techniques appropriées pour leur récolte. Une fois les données récoltées et même classées, elles doivent être traitées grâce à une ou plusieurs méthodes ad hoc particulières.

D'ailleurs Jean-Claude COMBESSIE nous réconforte sur cette position en disant : diversifier les méthodes, c'est croiser les éclairages, créer les conditions d'une stéréoscopie par superposition d'images produites à partir des points de vue différents, diversifier les objectifs ; c'est à la fois multiplier les informations et renforcer les possibilités de comparaison et d'objectivation.

III.1. Méthodes

En effet, une méthode de travail scientifique est « un ensemble d'opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre, les vérifie ». Dans le cadre de cette étude, nous aurons à recourir aux méthodes suivantes :

- La méthode historico comparative : Comparer, c'est, dans

un premier temps, distinguer et séparer les ressemblances de différences, regrouper des éléments en fonction de leur caractère commun en les distinguant d'autres dont les caractères diffèrent. C'est aussi constituer des types de situations, des comportements...La méthode historico comparative nous permettra de remonter dans l'histoire pour voir comment ont évolué les différentes réformes monétaires, mais aussi comparer ce qui s'est fait et la pratique d'aujourd'hui dans le contexte de l'évolution monétaire.

- La méthode systémique : L'analyse systémique est toute

recherche théorique ou empirique qui, partant du postulat de la réalité, présente le caractère d'un système, interprète et explique les phénomènes par des liens d'interdépendance qui les relient entre eux et qui forment une totalité. L'application de cette méthode en sciences économiques est décisive pour

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les performances des notions et des recherches économiques. Cette méthode offre un élément irremplaçable pour des problèmes devant lesquels le simple raisonnement courant est insuffisant. Le système est une méthode qui peut nous aider à dynamiser nos actions et à réaliser un changement des situations de pauvreté4.

En effet, cette méthode nous permettra de considérer la notion de systèmes qui est constituée des éléments liés les uns aux autres et entretenant des rapports tels que si une perturbation affectait l'un d'eux, c'est tout le système qui est perturbé.

- La méthode démonstrative : Démontrer un fait, c'est le

vérifier, le prouver. Cette opération peut être mathématique lorsqu'elle est basée sur des données chiffrées, et non mathématique dans le cas contraire.

Dans notre analyse, cette méthode nous permettra de faire une analyse des données chiffrées pour en déduire des significations précises ainsi que mettre en évidence les instruments de la politique monétaire, et de vérifier le mécanisme de son fonctionnement. Elle correspond, à la méthode expérimentale qui consiste à procéder à une expérience pour vérifier une hypothèse et son application dans les sciences exactes. C'est pour cette raison que dans notre travail nous avons préféré la qualifier de « démonstrative » plutôt que « d'expérimentale », une terminologie qui appartient en principe aux sciences exactes.

4 OPANGA EKANGA Venance, cours inédit de méthode de recherche scientifique, p.23

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III.2. Technique

Pour réunir les données nécessaires à notre étude, nous ferons recours aux techniques suivantes :

- La technique documentaire : celle par laquelle nous

procéderons au choix des différents éléments existant dans le domaine de notre recherche. Grâce à elle, nous consulterons des ouvrages généraux et spécifiques, ainsi que d'autres documents techniques.

- L'interview libre : celle-ci permet d'avoir les avis et

considérations des personnes compétentes aux questions monétaires et qui voudront répondre aux questions que nous leur destinerons.

- L'observation : personne ne peut dire que celle-ci ne soit une

technique utile pour la collecte de l'information nécessaire dans le cadre d'un travail scientifique ; car rien ne peut remplacer le contact direct visuel entre le sujet durant les moments de recherche. Dans des situations marquées par une carence d'information systématisées, l'observation peut servir valablement pour indiquer l'état de la chose à étudier et permettre une extrapolation intéressante sur une aire géographique, un secteur économique... Selon MUBAKE : l'observation stimule le sens ; l'imagination et l'imitation peuvent permettre de déceler d'un coup d'oeil rapide la cause et le noeud du problème, afin d'entrevoir une piste de solution rapide.

Selon un proverbe chinois, rapporté par Samuelson, « un coup d'oeil direct vaut mille raisonnements subtils ». L'observation permet une vision multi dimensionnelle de l'objet et dans l'espace, en rapport avec son environnement. Enfin, nous nous appesantirons sur l'observation des faits et de la réalité vécue. Cette observation nous conduira à retenir certains faits, certaines données, dans la situation marquée par une carence d'informations systématisées.

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IV. Choix et Intérêt du sujet

L'objet de notre étude indique déjà la motivation de notre choix. Mais nous devons affirmer en plus que notre option pour ce sujet a été dictée par son importance dans les questions approfondies du développement. Notre mobile découle des enseignements d'économie monétaire qui nous passionne et dont nous avons fait notre « hobby ».

Si cette dissertation nous intéresse pour approfondir les rouages de la politique monétaire et son incidence dans une économie en reconstruction, nous estimons qu'il pourrait, sur le plan théorique inspirer d'autres chercheurs futurs, et sur le plan pratique, être utile aux autorités qui régulent la politique monétaire de notre pays qui y trouveront quelques voies de sortie pour résoudre des questions qu'ils rencontrent dans leur gestion. Car la politique monétaire est un puissant instrument d'agencement économique.

V. Délimitation spatio-temporelle du sujet

Pour ne pas être encyclopédique, nous limiterons notre analyse au secteur monétaire et financier de la République Démocratique du Congo, du point de vue de l'espace, et du point de vue temporel, sur la période allant de 1998 à 2010 selon la disponibilité des données.

De la portée spatiale, nous avons eu à traiter l'incidence de la politique monétaire dans la croissance économique de la République Démocratique du Congo.

VI. Subdivision sommaire du travail

Pour clore cette introduction, nous donnons l'ossature ou la subdivision sommaire de notre travail. Ce dernier comprend trois chapitres suivis d'une conclusion générale. Le premier chapitre analysera le cadre conceptuel de référence, le second chapitre traitera les politiques et réformes monétaires en République Démocratique du Congo. Et en fin le dernier chapitre portera sur l'incidence de la politique monétaire dans la croissance économique en République Démocratique du Congo.

5 Idem, p.238

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CHAPITRE PREMIER

ANALYSE DU CADRE CONCEPTUEL DE REFERENCE :

La politique monétaire, la croissance économique et l'impact théorique de la politique monétaire sur la croissance économique

Ce présent chapitre comme l'indique son sujet, va épingler trois différentes sections essentielles, qui permettront de bien mener notre étude, à savoir : la politique monétaire, la croissance économique et l'impact théorique de la politique monétaire sur la croissance économique.

Section 1

La politique monétaire

La politique monétaire s'inscrit dans le cadre d'une politique économique qui elle est l'ensemble des mesures prises par l'Etat en vue d'influer sur les structures et l'évolution de l'économie d'un pays. Partant de cela, la politique économique englobe donc : la politique budgétaire, la politique financière, la politique de change, la politique monétaire, la politique de l'emploi,... elle n'est pas un ensemble de mesures isolées mais un système de décision intégrant les différents variables sur lesquelles il est possible d'intervenir. Sa fixation passe par plusieurs étapes successives : la fixation des objectifs et de priorités, l'analyse des interdépendances entre objectifs et le choix des moyens d'action. Les relais privilégiés de la politique économique sont en premier lieu la politique monétaire.

1.1.1. Définitions et Notions

Selon A. Jacquemin et M. tulkens, la politique monétaire est un instrument destiné à régulariser le niveau de la production et des prix en variant la quantité de monnaie dans l'économie5.

C'est aussi un ensemble des instruments que la Banque Centrale utilise pour faire varier la quantité de monnaie présente dans l'économie afin d'agir indirectement sur la valeur de la devise nationale, sur la production, l'investissement ; la consommation et l'inflation.

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La politique monétaire, qui a pour objectif de soutenir l'activité économique en fournissant des liquidités et des indispensables aux agents pour consommer, investir et produire, ne doit pas se révéler trop restrictive, car elle risquerait alors de bloquer la croissance économique, ni trop expansionniste, dans la mesure où une telle situation favoriserait l'augmentation de l'inflation en injectant trop de pouvoir d'achat dans une économie qui ne dispose pas de suffisamment de biens pour satisfaire la demande.

Mener donc une politique monétaire, c'est avant tout avoir un certain contrôle sur la masse monétaire, c'est donc parvenir à exercer une action sur le pouvoir de création monétaire des banques. Il convient donc d'influer sur le mécanisme par lequel les crédits bancaires peuvent engendre des dépôts.

D'où quatre principes de régulation :

- Limiter l'octroi des crédits en encadrant les crédits que peuvent distribuer les banques ;

- Augmenter les fuites de monnaie centrale en imposant aux banques des "réserves obligatoires "en monnaie centrale ;

- Contrôler les transferts de dépôts entre banques par une action sur le marché monétaire ;

- Limiter le refinancement des banques ou en modifier le cout par une action directe sur le marché monétaire6.

1.1.2. Les Objectifs et rôle de la politique monétaire

1.1.2.1. Les Objectifs de la politique monétaire

D'une manière ou d'une autre, formellement la politique monétaire vise à agir sur les grandeurs économiques, appelées « objectif final ». Cela suppose une action sur des variables monétaires, appelés « objectifs intermédiaires », qui conduisent à définir des modalités d'intervention, appelées « objectif opérationnel ».

Mais il peut exister des conflits entre ces objectifs. Une politique de relance de la croissance économique pour réduire le chômage peut entraîner un

6 L. STOLERU, Op.cit,p.208

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déséquilibre extérieur ou une hausse de l'inflation. Une politique de lutte contre l'inflation peut casser la croissance économique et augmenter le chômage. La banque centrale peut donc être amenée à faire des arbitrages en fonction de ses priorités7.

1.1.2.1.1. Les Objectifs Finaux

Les objectifs finaux de la politique monétaire, visent à favoriser les grandeurs économiques tels que : l'investissement et l'épargne, freiner la consommation pour lutter contre l'inflation, lutter contre l'inflation importée et favoriser les exportations et l'excédent commercial8.

Mais dans la plupart des pays, la stabilité et le maintien du niveau général des prix restent comme principal objectif final de la politique monétaire.

1.1.2.1.2. Les Objectifs Intermédiaires

Ce sont des variables monétaires supposées permettre la réalisation de l'objectif final décidé. Ces variables monétaires sont susceptibles d'être contrôlable par la banque centrale.

- L'accroissement de la quantité de monnaie en circulation dans l'économie. En contrôlant le rythme de croissance des agrégats monétaires, on peut contrôler celui de la demande. En règle générale le choix porte sur l'agrégat M3 qui est la masse monétaire au sens large, représentative de l'ensemble des liquidités de l'économie9. Dans l'optique monétariste, contrôler l'accroissement de monnaie c'est l'un des objectifs privilégiés, car il permet de contrôler l'accroissement de la demande et donc les risques d'inflation.

D'où, il faut que la croissance de la masse monétaire soit égale au taux de croissance de l'économie réelle pour éviter toute tension inflationniste.

- Le niveau des taux d'intérêts nominaux. C'est l'instrument privilégié des keynésiens : l'idée est qu'une baisse des taux d'intérêt doit conduire à une reprise de l'activité économique. Même si les banques centrales ne

7 SELEMANI P., Analyse de la structure monétaire en Afrique, in cahiers économiques et sociaux, Kinshasa, IRES, 1979, p.598.

8 Capul Jean Yves et Garnier Olivier, Dictionnaire d'économie et de sciences sociales, Paris, HATIER, Juin 2005, p.116

9 Capul jean Yves et Garnier Olivier, Op. Cit., p.117

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poursuivent pas prioritairement cet objectif de croissance économique, elles prennent néanmoins en considération le niveau des taux d'intérêt qui a une incidence sur le niveau des investissements des entreprises et sur le volume des mouvements de capitaux à court terme.

De surcroît ils contribuent à expliquer les décisions des Agents non Financiers relatives à la détention d'actifs financiers, à l'investissement productif des entreprises, à la demande de crédit des ménages

- Les taux de change influencent les exportations et les importations de biens et de services et des capitaux. Dans des économies ouvertes comme aujourd'hui, la stabilité des taux de change est devenu un objectif intermédiaire fondamental. Il s'agit de trouver le taux de change d'équilibre, ce qui n'est jamais aisé : 1) un taux de change faible favorise les exportations mais est source de tensions inflationnistes et n'incite pas à l'amélioration des gains de productivité des entreprises nationales, protégées de la concurrence internationale. 2) un taux de change trop élevé, renchérit les exportations et risque de conduire les entreprises le moins concurrentielles à la faillite.

Mais une relative surévaluation de la monnaie ralentit les risques inflationnistes.

1.1.2.1.3. Les Objectifs Opérationnels

Ce sont les variables monétaires choisies par la banque centrale parmi les objectifs intermédiaires comme étant les plus susceptibles d'être contrôlé et maîtrisé, en fonction de l'objectif final recherché10.

? La politique monétaire cherche à agir sur la quantité de monnaie circulant dans l'économie, elle va chercher à agir sur les crédits qui sont à l'origine de la création monétaire des banques ordinaires.

? Le crédit met en cause des Agents non Financiers demandeurs de crédit, les banques offreuses de crédit (créatrices de monnaie bancaire mais demandeuses de monnaie centrale), la banque centrale (créatrice de monnaie centrale).

10 John Petroff, PRECIS DE MACRO-ECONOMIE 1986,1990 et 2002, Paris, p. 404

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? Pour maîtriser la quantité de monnaie circulant dans l'économie, la banque centrale peut agir également dans plusieurs directions :

? Une action sur la demande de crédit des Agents non Financiers. En agissant sur les taux d'intérêt, la banque centrale modifie le coût du crédit lequel influe sur la demande de crédit.

? Une action sur l'offre de crédit des banques. En établissant une norme de progression des crédits à ne pas dépasser, la banque centrale influe sur le volume de crédits distribués par les banques. Et en décidant également de l'importance de sa création de monnaie centrale, la banque centrale influe sur la liquidité bancaire et donc la possibilité pour les banques de créer de la monnaie bancaire.

1.1.2.2. Rôle de la politique monétaire

Pendant longtemps on considérait que la politique monétaire ne pouvait avoir d'objectif autre que monétaire éviter l'inflation par création abusive de monnaie, repartir les moyens de paiement. Cette vieille conception de la théorie quantitative de la monnaie est abandonnée, tant il est reconnu que la politique monétaire a des répercussions aussi bien sur le produit national que sur le niveau des prix.

En période normale, la politique monétaire parait l'instrument idéal pour suivre continuellement la conjoncture et réagir rapidement et efficacement aux déséquilibres naissants : un début de thésaurisation de monnaie par les ménages ou de fuite des capitaux peut être immédiatement effacée par une intervention de la Banque Centrale à l'open market, une tension à l'investissement peut être diminuée par intervention à la hausse des taux d'intérêt, une tendance au chômage peut être découragée par la création de crédit et des signes monétaires, un excès de consommation peut être freiné par la modification des règlements du crédit à la consommation.

En temps de crise par contre, la politique monétaire devient inopérante. Une forte poussée de la demande ne sera plus jugulée par une hausse du taux d'intérêt : bien au contraire, la hausse des taux sera interpréter comme un présage d'inflation poussant les ménages à dépenser leurs signes

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monétaires avant qu'ils soient dépréciés. De la même manière comme le souligne Milton FRIEDMAN, la politique monétaire sera incapable de supprimer un niveau de chômage important : une forte expansion du crédit aurait certes pour effet initial d'augmenter l'embauche par les entreprises mais déboucherait très rapidement sur une hausse des prix qui réduirait le pouvoir d'achat des travailleurs et les inciterait à demander des hausses de salaires qui auraient pour effet de recréer le chômage initial11.

1.1.3. Les instruments de la politique monétaire

Les banques centrales disposent de plusieurs armes pour mettre en oeuvre la politique monétaire correspondant à leurs objectifs. Certaines sont devenues ses instruments privilégiés d'intervention, d'autres sont tombées en désuétude. Mais nous avons retenus quatre instruments essentiels de la politique monétaire, à savoir :

1.1.3.1. Refinancement ou réescompte

Les banques de second rang peuvent se refinancer directement auprès de la Banque centrale par le biais du réescompte. La Banque centrale fournit des liquidités aux banques de second rang en échange de quoi elle acquière des titres (effets de commerce, bons du Trésor). En modulant le taux et le niveau d'escompte, la Banque centrale influe sur la création monétaire. Le problème est que ce système est coûteux et relativement passif : la Banque centrale fixe unilatéralement le taux et fournit à ce taux toute la liquidité demandée.

1.1.3.2. Intervention sur le marché monétaire

La Banque centrale intervient sur le marché monétaire où les banques de second rang s'approvisionnent en liquidités. Sur le marché interbancaire, la Banque centrale intervient par des opérations de prises en pension : un établissement financier cède à la Banque centrale un titre en s'engageant à le

11 John Petroff, Op. Cit., p. 211

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racheter dans un délai très court12. Ces opérations peuvent avoir plusieurs formes :

? les opérations de pension sur appel d'offre : périodiquement la Banque centrale annonce les catégories de titre qu'elle est prête à prendre en pension; les acteurs du marché indiquent alors le montant et les taux qu'ils sont prêt à payer, tandis que la Banque centrale, en fonction de ces réponses, fixe le montant et les taux ;

? les opérations de pension à taux préfixés. Les interventions de la Banque centrale sur le marché déterminent deux taux directeurs : le taux d'appel sur offre constitue un plancher du marché interbancaire. Le taux du marché au jour le jour oscille entre ces deux taux directeurs. Ainsi en modifiant ses taux directeurs, la Banque centrale influe sur le taux d'intérêt du marché.

Depuis 1989, la Banque centrale peut aussi intervenir sur le marché des titres négociables à court terme au travers de la politique d'open market. Il s'agit pour la Banque centrale d'acheter ou de vendre des titres (bons du Trésor), afin d'influer sur la liquidité du marché en achetant des titres, la banque centrale fournit des liquidités et fait augmenter le cours des titres, provoquant une baisse des taux d'intérêt. À l'inverse, en vendant des titres, la Banque centrale réduit le volume des liquidités, fait augmenter les taux d'intérêt, ce qui accroît le prix du refinancement pour les banques de second degré.

1.1.3.3. Réserves obligatoires

Le système des réserves obligatoires consiste à obliger les banques de second rang à déposer à la Banque centrale des réserves en monnaie banque centrale, non rémunérées, en fonction des dépôts13. Il s'agit de créer artificiellement une fuite en monnaie Banque centrale pour limiter les possibilités de création monétaire. En jouant sur le coefficient de réserves obligatoires ou l'assiette sur laquelle porte ces réserves, la Banque centrale peut encadrer le crédit.

12 VAYDA P. et de BOYSSON G., Les finances de A à Z, Paris, CEPL, 1976, p. 512.

13 VAYDA P. et de BOYSSON G., Op. Cit. p. 340

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1.1.3.4. Encadrement du crédit

L'encadrement du crédit consiste à fixer par voie réglementaire et pour une période donnée, des normes de progression en matière de crédits. Tout dépassement de la norme est sanctionné par l'obligation de constituer des réserves supplémentaires14.

Les différents instruments de la politique monétaire peuvent être considérés à la fois comme substituables et complémentaires.

1.1.4. La pertinence de la politique monétaire dans la régulation économique.

La politique monétaire comme instrument de la politique économique, consiste à fournir des liquidités nécessaires au bon fonctionnement et à la croissance de l'économie tout en veillant de la stabilité de la monnaie.

La croissance économique qui est l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension pour une nation, le produit global net en termes réels, ne peut être favorable que si ya des capitaux permanents dans l'économie qui favoriserai l'investissement, l'épargne et ensuite stimulerai la demande globale donc la consommation. D'où ces trois derniers indicateurs, s'avèrent indispensables pour la régulation de la croissance dans la mesure où seule la politique monétaire permet de donner à l'économie les liquidités nécessaires aux transactions, sans provoquer ni de tension inflationniste (trop grande création monétaire), ni de récession (trop faible création monétaire).

1.1.5. Les forces et faiblesses de la politique monétaire.

Les actions de la politique monétaire se diffusent différemment dans les pays ou les régions en raison de disparités structurelles, institutionnelles et comportementales. Notamment, différences dans les structures financières des entreprises, dans les modes de financement (taux fixe ou variable), la nature de la production, les techniques de production, différences dans le cycle conjoncturel, etc.

14 VAYDA P. et de BOYSSON G., Op. Cit. p. 345

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Section 2

Analyse de la croissance économique

L'activité économique ne connaît pas un rythme de croissance stable dans le temps. A des périodes de forte activité succèdent des phases de ralentissement économique pouvant même se transformer en récession économique. La science économique s'est donc efforcée de trouver des modèles permettant d'expliquer et donc d'agir sur la variation du taux de croissance.

1.2.1. La notion de croissance en sciences économiques

1.2.1.1. Définition :

La croissance économique traduit la variation quantitative, durable, auto-entretenue et non réversible de la production de biens et services.

Si, dans le langage courant, on emploie souvent le terme de « croissance » dans le cadre d'évolutions à court terme, les économistes l'utilisent conventionnellement pour décrire une augmentation de la production sur le long terme. Selon la définition de François Perroux, la croissance économique correspond à « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes réels »15. À court terme, les économistes utilisent plutôt le terme d'« expansion », qui s'oppose à « récession », et qui indique une phase de croissance dans un cycle économique.

La croissance potentielle estime l'écart entre la croissance mesurée et celle qui serait obtenue avec une pleine utilisation de tous les facteurs de production ; cet écart est minimal au plus fort d'une expansion.

Au sens strict, la croissance décrit un processus d'accroissement de la seule production économique. Elle ne renvoie donc pas directement à l'ensemble des mutations économiques et sociales propres à une économie en développement. Ces transformations au sens large sont, conventionnellement, désignées par le terme de « développement économique ». Selon François Perroux, « le développement est la combinaison des changements mentaux et

15 François Perroux, Dictionnaire économique et social, Hatier, 1990 p. 65

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sociaux d'une population qui la rend apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel global ».16 Dans ce cas, le terme de « croissance » doit alors s'appliquer plus particulièrement aux économies déjà développés.

1.2.1.2. La formulation de la croissance économique

La richesse d'un pays se calculant à l'aide du PIB. Le taux de croissance économique est déterminé par le taux de croissance (exprimé en %) du PIB d'un pays. On distingue de plus :

? la croissance en volume de la production : qui mesure la variation des quantités de biens et services produits.

? la croissance en valeur : qui tient compte en plus de la variation des prix des biens et services produits.

Schéma 1. Le taux de croissance du PIB

Valeur du PIB de l'année 2 - Valeur du PIB de l'année 1

Valeur du PIB de l'année 1

D'où le PIB, offre une certaine mesure quantitative du volume de la production. Afin d'effectuer des comparaisons internationales, on utilise également la parité de pouvoir d'achat, qui permet d'exprimer le pouvoir d'achat dans une monnaie de référence. Mais pour comparer la situation d'un pays à des époques différentes on peut également raisonner à monnaie constante.

Schéma 2. Le taux croissance constants

Indice de la population courante X 100 Indice des prix

L'indicateur du PIB reste cependant imparfait comme mesure de la croissance économique. Il est pour cela l'objet de plusieurs critiques : il ne mesure ainsi pas, ou mal, l'économie informelle. D'autre part, s'il prend en compte la production des services publics gratuits, il ne mesure pas l'activité de production domestique (ménage, potagers, etc.).

16 François Perroux, Op. Cit. p.98

19

Selon la boutade d'Alfred Sauvy, il suffit de se marier avec sa cuisinière pour faire baisser le PIB. Enfin, il ne prend en compte que les valeurs ajoutées, et non la richesse possédée, par un pays. Une catastrophe naturelle (Katrina détruisant la Nouvelle-Orléans, par exemple), qui détruit de la richesse, va pourtant contribuer au PIB à travers l'activité de reconstruction qu'elle va générer. Cette contribution ne reflète pas la destruction antérieure, ni le coût du financement de la reconstruction. Cette contradiction était dénoncée dès 1850 par l'économiste français Frédéric Bastiat qui dans son Sophisme de la vitre cassée écrivait que « la société perd la valeur des objets inutilement détruits », ce qu'il résumait par : « destruction n'est pas profit. »17

Dans son acception classique, le développement économique ne se résume pas à la seule croissance économique et des indicateurs ont été proposés pour mesurer plus finement celui-ci, comme l'indice de développement humain.

Il faut donc se rappeler les égalités suivantes :

Croissance nominale = croissance en valeur

= croissance à prix courants

Croissance réelle = croissance en volume

= croissance à prix constants

1.2.1.3. Les modalités de la croissance

La croissance économique dépend à la fois de l'augmentation des quantités de facteurs de production utilisés dans le processus productif, mais aussi de l'amélioration des techniques de production permettant de produire plus de biens et services avec les mêmes quantités de facteurs de production. On peut alors distinguer :

Croissance extensive : permise grâce à l'augmentation des quantités de facteurs de production utilisés (ouverture de nouvelles usines...).

Croissance intensive : augmentation de la production à volume de facteurs de production identiques (grâce à des gains de productivité).

17 Frédéric Bastiat, Ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas, chapitre 1 : la vitre cassée, 1850, p.64

20

La Croissance extensive, c'est celle qui se traduira par des créations d'emplois ce qui n'est pas le cas si la croissance économique est intensive.

1.2.1.4. Les déterminants de la croissance

On peut distinguer plusieurs types de déterminants à la croissance18 : richesses naturelles, environnement extérieur, population, innovation, investissement, connaissance, cohérence du développement. Les principales conclusions des travaux de Xavier Sala-i-Martin, économiste espagnol spécialiste de la croissance, confirment qu'il n'y a pas qu'un seul déterminant simple de la croissance économique19.

D'après Xavier Sala-i-Martin, le niveau initial est la variable la plus importante et la plus robuste. C'est-à-dire que, dans la plupart des cas, plus un pays est riche, moins il croît vite. Cette hypothèse est connue sous le nom de « convergence conditionnelle ». Il considère également que la taille du gouvernement (administration, secteur public) n'a que peu d'importance. Par contre la qualité du gouvernement a beaucoup d'importance : les gouvernements qui causent l'hyperinflation, la distorsion des taux de change, des déficits excessifs ou une bureaucratie inefficace qui aboutissent à des très mauvais résultats. Il ajoute également que les économies plus ouvertes tendent à croître plus vite. Enfin, l'efficience des institutions est très importante : des marchés efficients, la reconnaissance de la propriété privée et l'état de droit sont essentiels à la croissance économique. Il rejoint en cela les conclusions d'Hernando de Soto20.

1.2.1.5. Les facteurs de la croissance

La fonction de production repose sur l'utilisation des facteurs de production travail et capital. La croissance dépend donc des quantités de facteurs de production disponibles et de la manière dont ils sont utilisés.

18 Pierre Maillet, La Croissance économique, Presses Universitaires de France, 1976, p. 131

19 Xavier Sala-i-Martin, 15 Years of New Growth Economics: What Have We Learnt?, Barcelone, 2002, p. 13

20 Hernando de Soto, Le Mystère du capital : pourquoi le capitalisme triomphe en Occident et échoue partout ailleurs, 2005, p. 231

21

Le facteur travail : la croissance est possible grâce à une augmentation de la quantité de travail disponible ou par une augmentation de la qualité du facteur travail utilisé (accroissement de la qualification moyenne des salariés).

Le facteur capital : la croissance se traduit par des Investissements qui viennent accroître ou améliorer le stock de capital technique disponible ce qui permet une augmentation des quantités de biens et services produites.

Le progrès technique : qui accroît la productivité des facteurs de production utilisés. Près de la moitié de la croissance économique serait le fait de ce progrès technique.

1.2.1.6. Croissance et développement :

La croissance économique, telle qu'elle est calculée, ne mesure que la variation quantitative d'un agrégat économique, le PIB. Elle n'est donc pas synonyme de développement au sens propre du terme. Le développement est une notion abstraite définissant plutôt l'évolution qualitative d'un pays et se traduisant par des évolutions démographiques, économiques, sociales ou culturelles. Le développement est généralement associé à la croissance, mais il peut y avoir croissance sans développement.

1.2.2. La politique économique.

Au long du XX° siècle, les pays ont pratiqué une politique économique de plus en plus active, n'hésitant pas à modifier l'évolution naturelle de l'activité économique afin de faire prévaloir certains objectifs collectifs (lutte contre le chômage, par exemple)21.

1.2.2.1. Définition

La politique économique désigne un ensemble de décisions prises par les pouvoirs publics afin d'atteindre, grâce à l'utilisation de divers instruments, certains objectifs concernant la situation économique.22

21 Pierre Maillet, Op. Cit. p. 202

22 CAPUL Jean-Yves et GARNIER Olivier, dictionnaire d'économie et de sciences sociales, Paris, HATIER, mars 2008, P. 329

22

Ce sont les autorités économiques et monétaires d'un pays qui prennent les décisions de politique économique. Comme ces mesures doivent être coordonnées et cohérentes entre elles, il est nécessaire qu'une seule autorité décide ; c'est donc le gouvernement qui, avec l'aide des ministres et plus particulièrement du ministère de l'économie, prend les mesures de politique économique. Dans certains pays comme les Etats-Unis ou dans les pays de la zone euro formée par treize pays européens dont la France, certaines décisions de nature monétaire sont prises par une instance indépendante du ou des gouvernements, la banque centrale.

La politique économique cherche à modifier l'évolution spontanée ou naturelle de l'activité économique. La politique économique s'appuie toujours sur une certaine vision, consciente ou non, du fonctionnement de l'économie. Par exemple, la théorie keynésienne justifie l'intervention de l'Etat par le refus du « laissez-faire » du marché.

1.2.2.2. Composantes de la politique économique

Une politique économique répond d'abord à certaines finalités. Ce sont les grands objectifs de nature politique et sociale, choisis par les électeurs ou inscrits dans les traditions nationales, qui fondent et expliquent les choix d'objectifs plus strictement économiques. La solidarité, la justice sociale, l'amélioration des niveaux de vie constituent les grandes finalités de la politique économique.

Les objectifs économiques visent à traduire ces finalités dans des grandeurs mesurables (taux de croissance, taux de chômage, revenu par tête, etc.). Il existe de très nombreux objectifs mais on résume souvent les quatre principaux à l'aide d'une représentation graphique appelée « carré magique » et due à l'économiste britannique Nicholas Kaldor. Ces quatre objectifs sont l'emploi, la croissance, la stabilité des prix et l'équilibre extérieur (balance extérieur équilibre). Le schéma présente les quatre indicateurs propres à ces objectifs.

23

Schéma 3. Représentation graphique des quatre grands objectifs de la politique économique

Croissance

% de la population active

Solde extérieur

Taux de chômage

Emploi

Taux de croissance en %

Stabilité des prix

% du PIB

Equilibre Extérieur

Inflation en %

Source : Dictionnaire d'économie et des sciences sociales

Les instruments de la politique économique sont nombreux et divers. Ils correspondent aux grands domaines de l'économie. Les deux instruments traditionnels sont la politique budgétaire et la politique monétaire. On rencontre aussi des politiques des revenus (action des pouvoirs publics sur la formation des revenus des agents économique), des politiques de la concurrence ou des politiques de change. Les pouvoirs publics disposent en outre de nombreux autres moyens d'action (réglementation, entreprises publiques par exemple).

1.2.2.3. Enjeux de la politique économique

La politique économique est de plus en plus un enjeu de souveraineté, dans la mesure où l'économie a pris une place déterminante dans la vie des pays, surtout les plus développés. Parmi les secteurs économiques les plus touchés par les enjeux de souveraineté, on retiendra particulièrement la défense, l'énergie (sécurité d'approvisionnement), l'ingénierie informatique (matériel et logiciel)23

En théorie économique contemporaine, toute politique économique doit implicitement ou explicitement faire face aux difficultés soulevées par les théorèmes de l'économie du bien-être, le théorème de coase ainsi que la critique

23 MANKIW Gregory N, Macroécomique, Bruxelles, 5° éd. De Boeck, 2003, P.65

24

de Lucas. Ces allocations par le marché, la souplesse des contrats au regard des mesures de politique et enfin l'importance des comportements opportunités des agents face à toute forme de politique économique.24

1.2.2.4. Choix de la politique économique

La politique économique consiste à faire des choix. Il faut choisir des objectifs puis il faut choisir des instruments cohérents avec ces objectifs. Mais les autorités ne sont pas totalement libres de choisir car elles doivent respecter un certain nombre de contraintes25.

1.2.2.4.1. Contraintes de la politique économique

La première contrainte est que certains objectifs de la politique économique sont contradictoires. Donnons deux exemples.

? 1er exemple : pour rétablir le plein emploi, on pratique une politique de relance de l'activité économique en baissant, par exemple les impôts. Mais ce nouveau pouvoir d'achat profite d'abord aux entreprises étrangères car l'appareil de production intérieur ne réagit pas assez rapidement à l'augmentation de la demande. En définitive, on réduit le chômage, mais on s'éloigne de l'équilibre extérieur (gonflement du déficit commercial).

? 2ème exemple : la théorie économique et l'histoire économique des années 1960 et 1970 ont mis en évidence un conflit entre recherche du plein emploi (ou lutte contre le chômage) et recherche du plein emploi (ou lutte contre l'inflation). Connu sous le nom de courbe de Philips, ce conflit montre qu'on ne peut choisir qu'une seule de ces politiques : soit on choisit la lutte contre le chômage (politique de relance par exemple) ; mais on obtient dans le même temps une hausse du taux d'inflation ; soit on choisit lutter contre l'inflation mais cette politique réussit au prix d'une aggravation du chômage (politique de stabilisation).

D'autres contraintes s'imposent à la politique économique. Citons par exemple la contrainte extérieure, qui interdit de pratiquer une croissance trop forte pour ne pas aggraver le déficit des transactions courantes, la contrainte de

24 Samuelson Paul et Nordhaus W., économie, Paris, 16° éd., Economica, 2000, P.113

25 John Petroff, Op. Cit., p. 456

25

financement de la protection sociale, qui impose d'accroître les cotisations sociales au détriment du salaire direct, ou encore les contraintes internationales ( respect des règles décidées en accord avec d'autres pays le montrent les exemples du GATT, de la politique agricole ou de l'UEM).

1.2.2.4.2. Quelle politique économique choisir ?

On oppose souvent la politique conjoncturelle, dont l'horizon est le court terme (de quelques mois à une ou deux années), et la politique structurelle, dont les effets se font sentir à moyen et long terme (au-delà de deux ans). Dès lors, la politique conjoncturelle chercherait ou à rétablir ce que l'on nomme parfois les « grands équilibre » (les quatre objectifs du carré magique) et cela grâce aux politiques de régulation de la demande (encouragement ou freinage de la demande).

La politique structurelle chercherait en revanche à améliorer les structures et les bases de l'économie. On cite, parmi les principales politiques structurelles, la politique de la recherche, la politique des transports, la politique industrielle ou la politique agricole, etc.

La politique économique peut être globale lorsqu'elle s'applique à plusieurs aspects de l'activité économique (l'investissement, la consommation, etc.). Elle peut aussi avoir un caractère spécifique. Une politique de relance et une politique de stabilisation sont caractéristiques des politiques globales axées sur la demande.

? Politique de relance : on cherche à stimuler la demande afin que les entreprises produisent davantage et embauchent. Une ou plusieurs composantes de la demande sont favorisées : la consommation des ménages, l'investissement des entreprises ou les dépenses publiques.

? Politique de stabilisation : l'objectif est la lutte contre l'inflation. On réduit la demande intérieure et on cherche à rétablir les équilibres (budget, balance commerciale). C'est l'exemple de la politique de rigueur, ou politique d'austérité. Les choix de politique économique peuvent aussi concerner l'usage conjoint des instruments budgétaires et monétaires :

26

c»est la « Policy mix ». si l'usage de ce terme est récent, mais la combinaison a toujours existé.

Section 3

L'incidence théorique de la politique monétaire sur la croissance

économique

L'impact de la politique monétaire dépend généralement de la situation de l'économie d'un pays. Mais, globalement on peut dire que la politique monétaire a des effets positifs et négatifs, étant donné les composantes de la croissance : Y=C+I+G+(X-M) avec : Y=Production, C=consommation, I=investissement, G=dépenses publiques, X=exportations et M=importations.

1.3.1. Impacts Positifs

Une politique monétaire favorisant la croissance consiste à élargir l'offre monétaire à travers une baisse des taux directeur par la Banque centrale. Cette opération favorise la demande de crédits des ménages et des entreprises, contribuant ainsi à une hausse de la consommation(C) et de l'investissement(I)26.

Si cette politique est accentuée elle peut entrainer une dévaluation de la monnaie par rapport aux autres devises et par conséquent améliorer la composante (X-M) de la croissance. C'est à dire une amélioration de la balance commerciale due à l'augmentation des exportations.

1.3.2. Impacts Négatifs

A l'inverse, une politique monétaire trop strict visant à combattre l'inflation par exemple, peut s'avérer être un frein à la croissance lorsque la banque centrale décide d'augmenter ses taux directeurs.

Dans le cas d'un pays comme la France, il n'est plus possible d'avoir recours à l'outil monétaire pour relancer l'économie. Seul la BCE est responsable de la politique monétaire de l'union européenne, indépendamment de l'avis des pays qui la compose. Sa priorité actuelle étant la lutte contre l'inflation.

26 DU PRIEZ, la réforme monétaire du 24 juin 1967, in cahiers économiques et sociaux, Kinshasa, IRES, 1968, p.36

27

1.3.3. Efficacité de la politique monétaire 1.3.3.1. Dans l'optique keynésienne

Pour les keynésiens, la politique monétaire est un instrument de politique conjoncturelle. La politique monétaire keynésienne se fixe comme objectif final l'arbitrage entre inflation et chômage et retient comme objectif intermédiaire les taux d'intérêt : lorsque l'économie est en surchauffe, une politique monétaire restrictive, en augmentant le taux d'intérêt, permet de combattre les tensions inflationnistes27.

À l'inverse, en période de hausse du chômage, une politique monétaire expansive avec une diminution des taux d'intérêt doit permettre de relancer l'activité et l'investissement.

Il apparaît que la politique monétaire à la différence de la politique budgétaire est un instrument qui n'agit pas directement sur l'activité. L'efficacité d'une politique monétaire dépend de la réalisation de deux conditions :

? l'accroissement de l'offre de monnaie doit conduire à une baisse du taux d'intérêt ; or cette condition n'est pas toujours vérifiée en particulier dans les situations de trappe à liquidité ;

? en second lieu, la baisse des taux d'intérêt doit se traduire par une reprise de l'investissement28.

Comme l'efficacité de la politique monétaire est soumise à condition, les keynésiens appréhende la politique monétaire comme un instrument d'accompagnement de la politique budgétaire : on parle à ce propos de Policy mix. Dans l'optique keynésienne, la politique monétaire relève d'interventions discrétionnaires. Il s'agit en fonction des situations de pouvoir discrétionnairement augmenter ou diminuer les taux d'intérêt de façon contra-cyclique. Ces politiques de "stop and go" ont été utilisés en France de 1967 à 1975.

27 Capul Jean Yves et Garnier Olivier, Op. Cit., p.425

28 Capul Jean Yves et Garnier Olivier, Op. Cit., p.432

28

1.3.3.2. Dans l'optique des monétaristes

Trois critiques à l'égard des politiques monétaires conjoncturelles :

· La politique monétaire expansive se traduit par une accélération de l'inflation. cela se produit à long terme selon Friedman du fait de l'illusion monétaire ;

· La politique monétaire conjoncturelle se heurte selon Friedman au problème des délais : si les cycles d'activité sont courts et que les délais d'efficacité de la politique monétaire sont longs alors une politique monétaire contra-cyclique risque de se retrouver pro-cyclique ;

· Les monétaristes critiquent le choix du taux d'intérêt nominal comme objectif intermédiaire de la politique monétaire, dans la mesure où le taux d'intérêt nominal se compose de deux éléments : la rémunération d'un placement et l'inflation anticipée. Or lorsque le taux d'intérêt nominal varie, il est impossible de savoir si c'est la rémunération ou l'inflation anticipée qui sera modifiée.

1.3.3.3. Les nouveaux classiques

Pour les classiques la politique monétaire doit s'appliquer sur un principe réglementaire et non discrétionnaire. On retrouve ici le débat sur la crédibilité inauguré par Kydland et Prescott. Pour que les agents croient à la désinflation et modifient leurs anticipations il faut que la décision gouvernementale soit irréversible. À défaut la révision de la politique monétaire dans le but de combattre le chômage aura deux conséquences :

· le chômage ne baissera que momentanément, du fait de l'effet de surprise dont sont victimes les agents ;

· perte de crédibilité pour l'avenir.

Une politique monétaire n'est crédible que si elle respecte la condition de cohérence intemporelle des choix. Cette crédibilité peut s'acquérir:

· Une première solution consiste à rendre la Banque centrale indépendante, ce qui évite de voir apparaître des cycles politico-économiques. L'inflation est d'autant plus faible que la Banque centrale est indépendante. Ce

29

modèle d'indépendance des Banques centrales connait une grande audience ;

? Une seconde solution consiste à fonder la crédibilité de la Banque centrale non sur son indépendance, mais sur des règles de comportement29. Selon Rogoff (1985), il convient de nommer à la tête d'une Banque centrale une personnalité conservatrice, ayant une forte aversion pour l'inflation. Par ailleurs en adoptant un système à changes fixes, un pays peut importer la crédibilité de ses partenaires en matière de lutte contre l'inflation. C'est le cas du SME à l'égard du Mark.

29 John Petroff, Op. Cit., p. 96

30

Conclusion du premier Chapitre

Dans ce chapitre, il nous a été un champ de définir les concepts qui nous paraît utile et indispensable pour la réalisation de notre étude, en cela nous avons subdivisé ce chapitre en sections et les sections en points et enfin les points en sous points.

31

CHAPITRE DEUXIEME

LES POLITIQUES ET REFORMES MONETAIRES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Dans ce chapitre, il s'agit particulièrement d'évaluer les différentes réformes monétaires, en vue de mieux cerner les particularités de ces opérations. Nous avons divisé ce chapitre en deux sections. Nous allons d'abord passer en revue la récurrence des réformes monétaires en République Démocratique du Congo. Ensuite, nous examinerons, les objectifs assignés aux différentes réformes monétaires par rapport la conformité éventuelle des politiques économiques sur la santé de l'économie.

Section 1

La récurrence des réformes monétaires

2.1.1. Historique

Le Congo a vécu, en effet, à la cadence d'au moins deux réformes monétaires au cours de chaque décennie depuis les années 1960. L'assainissement monétaire est demeuré un important volet de nombreuses tentatives gouvernementales de stabiliser l'économie nationale. Mais ces réformes monétaires, aussitôt opérées, se sont soldées dans la plupart des cas par des échecs patents; ce qui soulève précisément la question générale de leur pertinence et de leur récurrence30.

On dénombre, entre 1963 et 1998, sept opérations majeures qualifiées de « réformes monétaires ». Bien que la dévaluation demeure le trait commun de toutes ces réformes monétaires, celles-ci ont comporté, au-delà de l'objectif ultime du rétablissement des équilibres macro-économiques rompus, des objectifs spécifiques intermédiaires qu'il convient de passer en revue.

30 YAV KARLYAV. Réformes monétaires du zaïre : une revue historique, Kinshasa, in notes de conjoncture n°10, novembre 1993, p. 26

32

2.1.2. Typologie des réformes monétaires au Congo

Il n'existe pas de définition bien établie de la réforme monétaire, car cette dernière peut prendre des contours forts variés suivant les circonstances économiques et politiques d'un pays. Cependant, définissons de manière pragmatique la réforme monétaire comme un ensemble de mesures d'ajustement de l'économie axées principalement sur l'assainissement de la monnaie elle-même31. Les opérations qui ont été qualifiées de «réforme monétaire» au Congo ont comporté un ou plusieurs de ces éléments:

? la modification de la parité externe de la monnaie nationale;

? l'émission d'une nouvelle unité monétaire;

? le retrait avec ou sans substitution, partiellement ou totalement, des signes monétaires existants;

? le gel temporaire ou définitif d'une partie considérable des moyens de paiement.

A peine sorti de l'ère coloniale, le Congo indépendant était contraint déjà de procéder, en 1961, à une légère dévaluation de sa monnaie. Mais la première réforme monétaire vraiment digne d'intérêt ici est celle intervenue en novembre 1963.

2.1.2.1. La réforme monétaire de novembre 1963

Dès l'accession du pays à l'indépendance, en 1960, l'Etat congolais fut confronté d'une part à la montée croissante des dépenses publiques liées essentiellement à l'accroissement des salaires et autres rémunérations dans la fonction publique et, d'autre part, à l'amenuisement des recettes fiscales résultant de l'affaiblissement du pouvoir central. Ses déficits subséquents ont été couverts par financement monétaire.

2.1.2.1.1. Motivations

Pour cette première réforme, les motivations qui ont animées les autorités politiques et monétaires de cette époque étaient suite au constat des aléas économiques ci-après :

31 KABUYA KALALA et TSHIUNZA M. l'économie congolaise et la réforme monétaire de juin 1998, Annuaire 19992000, p.18

33

De juin 1960 à octobre 1961, la hausse des prix aux marchés de Kinshasa avait été de 30% pour un accroissement de 57 % de la masse monétaire. Pour l'ensemble de la période allant d'octobre 1961 octobre 1963, la hausse des prix fut de 160% alors que le stock monétaire s'était accru de 80%. Toute tentative de limitation de ces pressions inflationnistes passait nécessairement par le rétablissement de l'équilibre des finances publiques. Mais, dans les conditions politiques prévalent à l'époque, la réduction des dépenses « apparut condamnée d'avance ». En effet, l'ébranlement de l'ordre colonial et la réduction radical de la place occupée par les Européens dans la direction du pays et dans le revenu national avaient ouvert la voie à une course générale à la distribution du revenu.

2.1.2.1.2 Interventions

Les tentatives effectuées par le Gouvernement pour accroître les recettes fiscales restèrent limitées jusqu'à l'opération de dévaluation en 1963, du fait que l'inflation ouverte érodait le rendement même de l'impôt. C'est pourquoi cette opération de stabilisation a visé, dans l'immédiat, à transférer les ressources nationales de circuits spéculatifs à l'Etat par le biais de l'impôt, et aux secteurs productifs (exportateurs, industriels, agriculteurs) par le jeu des mouvements de prix relatifs.

2.1.2.1.3 Résultats

Il fut opéré, à l'occasion de la dévaluation de novembre 1963, un double taux de change : 150 francs congolais pour 1 dollar américain à l'achat, et 180 francs congolais pour 1 dollar américain à la vente32. L'écart de 20% entre deux taux a constitué une taxe de même ampleur, opérée automatiquement par la Banque Centrale sur toute sortie de devises. Cette taxe a fourni à l'Etat 36% de ses recettes fiscales en 1964, 34% en 1965 et 25% en 196633. Cette dévaluation, survenue après celle mineure de novembre 1961, n'avait réussi ni corriger la nouvelle distribution des revenus d'après l'indépendance, ni à décourager l'orientation consommatrice de l'économie congolaise. En outre, la dévaluation susmentionnée de 57% avait été accompagnée de hausses généralisées des salaires. Très rapidement, les déficits budgétaires avaient refait

32 La Haye et Mouton, interactions entre phénomènes monétaires et réels, 1970, p.291

33 KABUYA K. et KIKASSA, M. (éd.), Stabilisation économique et financière au Zaïre. De dévaluations en cascade à la démonétisation, Kinshasa, Cepas, 1980, p.34.

34

surface, et leur couverture avait été assurée par d'importantes avances de la Banque Centrale au trésor. La hausse des prix acheva de faire sauter l'édifice de la stabilisation monétaire entrepris en 1963.

2.1.2.2. La réforme monétaire de juin 1967

La fragilité de l'édifice de la stabilisation allait apparaître au cours de l'année 1965. Déjà le dernier trimestre de 1964 avait laissé un déficit de 2,3 milliards de francs congolais. Ce déficit s'est alourdi au premier trimestre 1965, à l'occasion des élections législatives puis avec l'entrée en vigueur d'un nouveau barème des traitements aboutissant à des augmentations des rémunérations de 30 à 90%. Les recettes ordinaires n'augmentèrent que de 4,7 milliards par rapport à 1964, grâce à l'amélioration de l'appareil de l'impôt direct et à l'accroissement des matières imposables. Les dépenses publiques augmentèrent, elles, de 23,3 milliards des francs congolais. Il en résulta un déficit de 20,9 milliards financé essentiellement par les avances de la Banque Centrale.

2.1.2.2.1 Motivations

La hausse accidentelle en 1965 de 60% des cours du cuivre jadis le principal produit d'exportation de l'économie congolaise permit aux recettes d'exportation de s'accroître en 1966, passant de 338 à 447 millions de dollars. La hausse des cours eut aussi un effet positif sur les recettes fiscales qui passèrent de 44,1 milliards de francs congolais en 1965 à 62,6 milliards en 1966. Le « syndrome hollandais » agissant, ce supplément fortuit des recettes par rapport aux ressources normales du pays fut utilisé pour financer, au second semestre de 1966, un important programme d'importations des biens de consommation et, accessoirement, des biens d'approvisionnement, alors que les importations d'équipement baissèrent en 1966.

Dès lors, malgré la hausse des prix du cuivre et le redressement consécutif de la balance des paiements et des recettes fiscales en 1966, concluait plus tard un observateur averti, « les déséquilibres inflatoires sur les marchés intérieurs et les distorsions des prix étaient tels qu'il s'avérait indispensable de réunifier le système des prix et des coûts par relèvement du

35

niveau du taux de change et des prix officiels, de manière à transférer à l'Etat et au producteur les marges spéculaires empochées par le secteur commercial »34.

2.1.2.2.2 Interventions et résultats

Ainsi, la reforme monétaire de 1967 visait des objectifs immédiats similaires à ceux de la réforme de 1963. Elle sera un succès grâce aux circonstances nettement favorables qui l'ont entourée, à savoir : un pouvoir politique fort, une administration relativement outillée pour appliquer un programme économique et, surtout, la remontée des cours du cuivre à des niveaux plus élevés à partir de mai 1967. Le crédit « stand-by » de 27 millions de dollars américains ne sera finalement pas utilisé, alors qu'une telle aide avait été refusée à la République Démocratique du Congo en 1963. La réforme monétaire de 1967 a donné lieu à la création d'une nouvelle unité monétaire, le « zaïre ».

2.1.2.3. La réforme monétaire du mars 1976

Cette troisième réforme monétaire s'est opérée sous le couvert du rattachement du zaïre au DTS (1Z = 1DTS), qui valait à l'époque 1,17 dollar US. Par rapport à la parité antérieure de 1Z = 2 dollars US, cet alignement avait comporté une dévaluation de la monnaie nationale de l'ordre de 42%. L'opération s'était inscrite dans un processus de mise en place d'un programme de stabilisation appuyé par le FMI. Ce programme, comme celui qui lui succédera en 1977, n'a pas donné les résultats qu'on en attendait tant au niveau des finances publiques et de l'expansion des liquidités que des paiements extérieurs35.

34 RYELANDT, B., L'inflation en pays sous-développé. Origines, mécanismes de propagation et effets des pressions inflatoires au Congo, 1960-1969, p.176

35 KABUYA K. et KIKASSA, M. (éd.), Op. Cit., p. 45-46

36

2.1.2.4. La réforme monétaire de décembre 1979

2.1.2.4.1 Motivations et interventions

La quatrième réforme monétaire est celle de décembre 1979. A cette occasion, il fut procédé à la démonétisation des billets de 5 zaïres et 10 zaïres et à leur remplacement par d'autres billets de mêmes valeurs faciales. En même temps, il fut question d'opérer une importante déflation des moyens de paiement sans pour autant affecter la valeur externe de la monnaie nationale. L'échange manuel pour les particuliers devait se limiter à 3.000 zaïres par personne âgée de 18 ans et plus, à 5.000 zaïres (dont 50% à verser en compte) pour les petites et moyennes entreprises, et à 20.000 zaïres (dont 50% à verser en compte bancaire) pour les autres entreprises de grande taille. Dans un premier temps, les avoirs en comptes à vue étaient disponibles à concurrence de 10% tandis que le reste serait progressivement libéré suivant les besoins de l'économie.

Par certains de ses aspects, la démonétisation de décembre 1979 a fait penser à «l'Opération Gutt» d'assainissement monétaire menée en Belgique, en 1944, au moment de la libération. La préparation de cette décision, commencée en novembre 1940, comporta deux volets importants l'un monétaire et l'autre des finances publiques et son exécution n'intervint qu'en octobre 1944. La masse monétaire excédentaire fut en partie résorbée par voie d'emprunts publics et d'impôts exceptionnels levés par l'Etat sur les bénéfices illicites réalisés par certains opérateurs économiques pendant l'occupation.

2.1.2.4.2 Résultats

La démonétisation intervenue au Congo en 1979, loin de s'intégrer, comme «l'Opération Gutt», dans un vaste champ de mesures visant la stabilisation de l'économie, voulait cependant répondre à une situation ponctuelle: décourager la détention à des fins spéculatives des coupures à valeurs faciales élevées, et éponger une partie des liquidités. Menée précipitamment et appuyée par une infrastructure bancaire très clairsemée, l'opération d'échange de billets s'est révélée comme «un filet jeté sur les thésauriseurs malhonnêtes (mais)... doté de mailles curieusement sélectives, qui

36 KABUYA K. KALONJI et ITIMELONGO T., éditorial : «Triste monde, malheur aux pauvres» de Zaïre-Afrique, n°141, janvier 1980, p.5.

37

laissaient passer les gros poissons et retenaient les petits ayant-droit»36. En janvier 1980, soit un mois après la démonétisation et la décision de geler les liquidités, on assistait à une reprise fulgurante des émissions monétaires: témoignage assez éloquent de l'échec même de l'opération et de son incapacité à différer la dévaluation de 30% qui surviendra en février 1980.

2.1.2.5. La réforme monétaire de septembre 1983 2.1.2.5.1 Motivations et interventions

Cette troisième grande opération de redressement monétaire a consisté essentiellement en la modification de la parité de 1 Z=0,1575 DTS en vigueur le 22 juin 1981 à 1 Z=0,03542 DTS en septembre 1983, soit une dévaluation de 77,5%. Jusqu'à la fin de cette dernière année, le zaïre ne s'était que très lentement déprécié par rapport au dollar américain. L'écart entre le taux officiel et le taux parallèle s'était progressivement réduit grâce à une amélioration des apports en devises favorisée par la libéralisation des échanges extérieurs. Les mesures de septembre 1983 s'étaient inscrites dans le cadre d'un programme d'ajustement économique et financier conclu avec le FMI.

2.1.2.5.2 Résultats

La persistance des déséquilibres nécessita la mise en place d'un autre programme en 1987, dont l'exécution fut rapidement interrompue en 1988 pour cause de non satisfaction des critères de performance convenus avec le FMI.

2.1.2.6. La réforme monétaire d'octobre 1993

2.1.2.6.1 Motivations

Le contexte économique qui a prévalu avant cette réforme monétaire était invariablement le même comme pour les réformes précédentes, à savoir : le recul de l'activité de production, la détérioration des finances publiques, l'aggravation de l'inflation du fait de la monétisation des déficits publics, la précarité des réserves de change, etc. Cependant, deux problèmes nouveaux plus alarmants étaient apparus : un gonflement malsain des dépôts bancaires à

38

partir des opérations de virement désordonnées initiées par le Trésor, et l'incapacité croissante des banques à répondre aux demandes de retraits de fonds exprimées par la clientèle en dépit d'une très forte circulation fiduciaire dans l'économie.

2.1.2.6.2 Interventions

Les mesures monétaires prises en octobre 1993 ont consisté principalement en un réajustement de la parité externe par le biais de l'émission d'une nouvelle unité monétaire, le « nouveau zaïre », au taux de 3 NZ = 1 USD. La parité interne était 1 NZ = 3.000.000 Z. La suppression de ces six zéros était conçue à la fois pour comprimer les coûts d'impression des signes monétaires et faciliter la comptabilisation et le dénouement des transactions. Une partie des liquidités devait être gelée dans les comptes bancaires. Mais aucun contrôle strict ne fut exercé sur l'expansion monétaire. Par exemple, à la veille de la réforme monétaire, la circulation fiduciaire hors banques totalisait 27% de la masse monétaire, mais au 26 novembre 1993 elle représentait 70% du stock monétaire. L'absence d'assainissement durable des finances publiques s'est avérée, encore une fois, plus fatale pour la réussite de la réforme monétaire.

2.1.2.6.3 Résultats

Ce sont ces irréflexions, au plan de l'exécution de cette réforme, des carences techniques fatales qui ont retardé la mise en circulation de toute la gamme de billets prévue. L'absence par exemple des sous-multiples permit aux vendeurs d'arrondir les prix aux unités supérieures. En outre, le très court délai d'échange des billets fixé par le gouvernement, n'autorisa point d'étendre l'opération à l'ensemble du pays, plus particulièrement aux deux provinces Kasaï où les agents économiques décidèrent finalement de garder l'ancienne monnaie. Ce qui consacra l'existence de deux « espaces monétaires » différents jusqu'à la plus récente réforme monétaire de juin 199837.

37 KABUYA KALALA, F. et MATATA PONYO. L'espace monétaire kasaïen. Crise de légitimité et de souveraineté monétaire en période d'hyperinflation au Congo (1993-1997), Paris, L'Harmattan, 1999.

39

2.1.2.7. La réforme monétaire de juin 1998

A la veille de cette dernière réforme initiée dans un contexte de changement de régime politique, la situation économique était caractérisée par d'importants déséquilibres. Le PIB avait reculé de 42,9 % entre 1990 et 1994 ; cette tendance à la baisse ne s'est que très légèrement estompée en 1995-1996 avant de se poursuivre en 1997. Les Finances publiques s'étaient soldées par un déficit consolidé de millions de dollars respectivement en 1996 et 1997. Ces déficits budgétaires ont été couverts pour l'essentiel par financement monétaire. L'inflation est demeurée très vive et a atteint le record jamais égalé de 9.769% en 1994.

2.1.2.7.1 Motivations

Ce sombre tableau s'est doublé de nombreux dysfonctionnements dans le secteur monétaire. Le rapport masse monétaire/PIB était tombé à 4,3% en 1997 contre une moyenne de 10% au cours des années antérieures. Les chèques subissaient une forte décote dans les transactions, consacrant ainsi la rupture de la parité entre la monnaie fiduciaire et la monnaie scripturale. Les banques elles-mêmes étaient en proie à une forte désintermédiation financière, tandis qu'on assistait à la généralisation de la dollarisation, preuve de la perte de confiance grandissante à l'endroit de la monnaie nationale.

2.1.2.7.2 Interventions et résultats

Dans ce contexte, la réforme monétaire du 30 juin 1998 a culminé par la mise en circulation d'une unité monétaire, le « franc congolais », au taux de 1 FC= 100.000 NZ = 14.000.000 Z. Cette réforme visait particulièrement à cesser l'hyperinflation, à combattre la dollarisation de l'économie, à rétablir le système général des paiements y compris l'usage des chèques en réunifiant l'espace monétaire national et en réduisant la disparité des taux de change à travers le pays. Un des traits majeurs de cette réforme monétaire a consisté en la neutralisation d'une partie des dépôts bancaires à vue, préalablement déflatés, par leur transformation en titres de créances sur le système bancaire. Cette opération a permis de faire disparaître immédiatement la décote de la monnaie scripturale par rapport à la monnaie fiduciaire.

40

Grâce à un meilleur encadrement des dépenses publiques et un contrôle strict des émissions monétaires, il y eut, avant le lancement de la nouvelle monnaie, une relative stabilité du cadre macroénomique. Aussitôt le franc congolais lancé, on a assisté, à partir d'août 1998, du fait essentiellement de l'éclatement de la guerre à l'Est du pays, à un rebond de l'inflation et de la dépréciation monétaire. Le recul de l'activité économique s'est poursuivi jusqu'en 2001.

L'exécution du Programme Intérimaire Renforcé (PIR) de fin mai 2001 à fin mars 2002 ainsi que du Programme Economique du Gouvernement (PEG) à partir d'avril 2002, a permis de casser l'hyperinflation de 511,2 % en 2000 à 135,1% en 2001, 15,8% en 2002 et 4,4% en 2003. Le taux de change est passé d'une dépréciation moyenne de 40,4% en 2002 à 14,4% en 2003 et a même subi une légère appréciation de 1,8% en 2004. Par ma même occasion, l'économie congolaise a retrouvé, à partir de 2002, des taux de croissance positifs du PIB réel. Cependant, il se dessine, depuis l'année 2004, des risques de reprise de l'inflation et de la dépréciation monétaire.

Section 2

Les indicateurs des réformes monétaires

Dans cette section, comme les faits ci hauts présentés les démontrent, l'économie congolaise est prompte à réagir favorablement à une gestion saine et à des incitations plus adéquates pourvu qu'il y ait de la cohérence et de la constance dans les mesures appliquées. Par contre, des réglementations excessives semblent contrarier sa capacité à réagir convenablement aux signaux qui lui sont adressés.

2.2.1. Applications de la politique monétaire et de change au renforcement de ces multiples réformes

Les différentes politiques monétaires et de change menées par la Banque centrale, a permis à la République Démocratique Congo de fixer et d'atteindre les objectifs finaux de ces réformes monétaire.

41

2.2.1.1 La Politique monétaire et de change mené après la réforme monétaire de 1963

Cinq faits majeurs ont marqué la période, à savoir :

- Le plafonnement des crédits était instauré au niveau de chaque banque ;

- Les plafonds fixés ont été revus de manière répétitive entre 1963 et 1965 ; - Il y eut toutefois plusieurs autorisations de crédits hors plafonds sous le contrôle strict de la Banque Centrale ;

- La politique de change était restrictive ;

- Tout paiement en monnaies étrangères devait faire l'objet d'une autorisation particulière de l'institut d'Emission.

2.2.1.2 La Politique monétaire et de change mené après la réforme monétaire de 1967

Cinq faits majeurs ont marqué la période, à savoir :

- Le principal instrument de la politique monétaire était l'encadrement direct par le plafonnement de crédit ;

- Face aux besoins de plus en plus croissants de l'économie, le plafonnement de crédit a été supprimé. La nouvelle politique de la Banque Centrale était axée sur le coefficient de réserve obligatoire ;

- Pendant une quinzaine d'années, la Banque Centrale a alterné la politique d'encadrement de crédit avec celle de réserve obligation qu'elle a eu à appliquer séparément ou concomitamment ;

- Il avait été instauré un régime des changes fixes avec rattachement du zaïre-monnaie au dollar américain. Ce régime s'appuyait sur un contrôle de change souple ;

- Avant la réforme de réforme de 1983, la monnaie zaïroise était rattachée aux DTS suite aux flottements du dollar américains qui la rendait instable.

42

2.2.1.3 La Politique monétaire et de changes menés après la réforme monétaire de 1983.

Trois faits majeurs ont marqué la période, à savoir :

- La politique d'encadrement direct et indirect du crédit a été maintenue ;

- Le déficit de l'Etat était notamment financé par les Bons du Trésor émis entre 1983 et 1993.

- Les opérations de change se dénouaient dans le cadre du régime des changes flottants.

2.2.1.4 La Politique monétaire et de change mené après la réforme monétaire de 1993.

Sept faits majeurs ont marqué la période, à savoir :

- La politique d'encadrement direct et indirect de crédit poursuivie par la

Banque Centrale avait montré ses limites ;

- Création d'une nouvelle unité monétaire, le Nouveau Zaïre (NZ), dans le

cadre d'un programme destiné à combattre l'inflation et à freiner la

régression de l'activité économie ;

- Organisation d'un marché de change où les opérations se dénouent

librement au comptant ou à terme ;

- Organisation d'un fixing hebdomadaire afin de dégager le cours moyen

indicatif ;

- Libre fixation des cours de change par chaque banque ;

- Détention libre des devises étrangères ;

- Création des bureaux de change et messageries financières.

2.2.1.5 La Politique monétaire et de change mené après la réforme monétaire de 1998.

Trois faits majeurs ont marqué la période, à savoir :

- le dispositif de contrôle direct et indirect a été maintenu au cours de cette année qui consacre la naissance du Franc Congolais (FC) ;

- depuis 2002, la Banque utilise des instruments indirects : le taux d'intérêt, le coefficient de réserve obligatoire calculé sur base de la monnaie

43

nationale et étrangère, le certificat de dépôt (CD) et le Billet de trésorerie (BTR). En même temps, les guichets de refinancement des banques commerciales près la Banque Centrale ont été restructurés ;

- il a été procédé à une très large libéralisation des opérations de change attesté par :

? la circulation concomitante des devises et du Franc Congolais ;

? le remplacement des licences d'importation et d'exportation par de simples déclarations ;

? la non-rétrocession des recettes d'exportation au système bancaire ; ? la libre utilisation des avoirs en compte Résident en Monnaies

Etrangères (RME) et Non Résident en Monnaies Etrangères

(NRME) ;

? la vente et achat de devises par adjudication.

2.2.2. Coût de la reforme et modalités pratiques de lancement du franc congolais

Le lancement du franc congolais n'était que l'ultime étape de l'ensemble des mesures faisant partie d'un programme d'ajustement économique et d'assainissement monétaire. Plusieurs actions préalables ont été menées, entre mai 1997 et juin 1998, en vue de stabiliser la monnaie, de restaurer l'éventail fiduciaire et la convertibilité au pair de la monnaie scripturale en monnaie fiduciaire, d'unifier progressivement l'espace monétaire national et de réduire la disparité des taux de change entre les différentes places.

2.2.2.1. Coût de la reforme

Les dépenses globales de l'opération ont été évaluées à 94.447.653 dollars US dont 30% alloués aux coûts directs (production et mise en circulation des billets) et 70% à la constitution d'une ressource destinée à soutenir la nouvelle monnaie durant le second semestre de 199838.

Les données quant à l'exécution des dépenses ne sont pas disponibles. Mais en ce qui concerne la logistique, quelques Jeeps seulement ont été achetées puis acheminées au Kasaï. Le poste « réserves de change » a

38 MASANGU J.C. vers le lancement du franc congolais, Article de la BCC, n°352, Kinshasa, Avril 1998

44

été négligé à en croire la faible intervention de la Banque Centrale du Congo au mois de juin et de juillet 1998.

En effet, initialement prévu à 11 millions de dollars US par mois, la Banque Centrale du Congo n'a pu intervenir qu'à une hauteur de 6,8 millions et 2 millions respectivement aux mois de juin et juillet 1998. Parce que d'autres opérations ont été négligés par exemple les réserves de changes, mais l'objectif a été atteints d'une manière partielle, si nous comparons le taux de change du franc congolais par rapport au dollar qui était de 2franc congolais pour un dollar au moment du lancement par rapport au taux de change de 2009 qui est de 900 francs congolais pour un dollar, il ya eu une forte dépréciation de franc congolais cela est dit par une manque de la politique de soutenir la monnaie, d'où cette réforme par rapport aux objectifs n'est pas efficient.

2.2.2.2. Modalités pratiques de lancement du franc congolais

L'éventail fiduciaire du franc congolais comprend 11 dénominations reparties comme suit : 5 sous-multiples (1, 5, 10,20 et 50 centimes), 5 multiples (5, 10, 20,50 et 100 francs) et l'unité monétaire représentée par la coupure de 1 FC39.

2.2.2.3. Parité interne

Elle a été fixée à 100 NZ pour 1 FC et à 14000000 Z pour FC. Cette parité a été déterminée en tant compte de la valeur centrale du stock des billets existants et du niveau des prix intérieurs dans le pays.

2.2.2.4. Parité externe

Etant donné l'adhésion des autorités au régime de change flexible, cette parité a été déterminée en fonction des forces du marché prélevant à la veille de la reforme.

Le 30 juin 1998, le taux à l'interbancaire était de 1,3 FC pour 1$ US contre 1,48 FC pour 1 $ US au parallèle.

39 Banque centrale du Congo(4), Questions de l'opinion sur la reforme monétaire, Kinshasa, mars 1998, p.4

45

2.2.2.5. Délai d'échange

Un délai d'échange de 12 mois des anciens billets contre les nouveaux a été jugé nécessaire pour ne pas léser les populations de l'arrière-pays.

L'utilisation conjointe des anciens et nouveaux billets a été arrêtée au 30 juin 1999. Toutefois, les échanges se sont poursuivis aux seuls guichets de la BCC jusqu'en décembre 1999.

46

Conclusion du deuxième Chapitre

Dans ce chapitre nous venons de tenter de parler de la réforme monétaire qu'a connu la République Démocratique du Congo depuis son accession en indépendance jusqu'à nos jour. Après analyse, nous avons compris que la République Démocratique du Congo a connu sept réformes. Nous avons tenté de démontrer dans chaque réforme la motivation, l'objectif, les résultats et la leçon tirée de l'analyse faite par nous même.

La dernière réforme de 30 juin 1998 montre que cette réforme a été motivée par la multiplicité d'espaces monétaires ainsi que de change et autre motivation alors pour rédiger ce chapitre nous nous sommes basés aux différents documents qui ont trait aux réformes monétaires qu'a connues la République Démocratique du Congo.

47

CHAPITRE TROISIEME

L'INCIDENCE DE LA POLITIQUE MONETAIRE SUR LA CROISSANCE
ECONOMIQUE de 1976 à 2010

Depuis le début des années quatre vingt, nous avons assisté à un recentrage de la politique monétaire, en alignant le volume du stock monétaire sur les besoins des transactions économiques de façon à maintenir l'économie sur un sentier de la croissance, de plein emploi compatible avec un pouvoir d'achat de la monnaie soutenue et un équilibre extérieur. Ce chapitre constitue donc l'objet principal du présent travail, il porte trois section à savoir : la première section est consacré à l'évolution de la croissance économique à travers son indicateur (PIB) et l'évolution de la politique monétaire, la deuxième section est consacré à l'analyse économétrique de la contribution de la politique monétaire sur la croissance économique et la troisième section est consacré aux suggestions et perspectives d'avenir.

Section 1

La Croissance économique et la Politique monétaire

Dans cette section nous allons présenter l'évolution de la croissance économique et de la politique monétaire à travers ces objectifs en République Démocratique du Congo de 1976 à 2010 mais pour des raisons de d'espace dans cette section, nous allons présenter les données justes après la réforme monétaire du lancement du Franc Congolais. Nous allons chaque fois présenter les données chiffrés dans un tableau et ensuite les présentées dans un graphique, et nous allons également tenter d'interpréter les données que nous avons obtenus lors de nos recherche, sans donner aucun avis. Il y'aura de tableaux de données qui sont limité qu'en 2007 cela est due à la non disponibilité de données de l'année 2008, 2009 et 2010.

48

3.1.1. Evolution de la croissance économique

La croissance économique est l'accroissement durable de la production globale d'une économie. C'est donc un phénomène quantitatif que l'on peut mesurer. C'est aussi un phénomène de longue période.40

La croissance économique d'un pays est appréciée par son Produit Intérieur Brut (PIB).

La baisse du pouvoir d'achat des consommateurs a pour conséquence une faible demande qui décourage les investisseurs avec comme conséquence une faible productivité.

Ce qui explique pourquoi les revenus sont toujours bas dans les pays sous développés. Cette faible demande liée à des faibles revenus réels empêche la réalisation des projets rentables, d'où le ralentissement de la croissance économique.

Nous allons présenter l'évolution du Produit Intérieur brut et le taux de croissance dans le tableau ci-après :

40 Henri Denis histoire de la pensée économique , PUF, 1990, p.36

49

Tableau 1. Evolution du produit intérieur brut (PIB) en République Démocratique du Congo de 1998 à 2010 (en millions de CDF).

Année P.I.B.

Taux de
croissance de
PIB en %

Taux de

croissance en %

1998

1999

2000

9 989,4

51 824,0

297 065,5

28,0

418,8

473,2

-1,7

-4,3

-6,9

2001

1 407 545,0

378,8

-2,1

2002

1 922 300,0

36,5

3,5

2003

2 298 655,5

19,6

5,8

2004

2 601 000,0

13,2

6,6

2005

3 396 231,0

30,6

7,8

2006

4 066 601,3

19,7

5,6

2007

5 234 361,8

28,7

6,3

2008

6 674 040,0

27,5

6,2

2009

8 779 430,0

31,5

2,7

2010

11 950 100,0

36,11

6,1

Source : Rapports Annuels de la BCC

Depuis juin 2001, le gouvernement en place a mis un programme solide et ambitieux de réformes économiques, avec le soutient des institutions de Bretton Woods. Ce programme vise à stimuler la croissance économique et à s'attaquer aux contraintes structurelles qui ont entravé le développement économique de la République Démocratique du Congo dans le passé dû aux gouvernements successifs de la République Démocratique du Congo qui n'avaient pas su transformer l'immense potentiel du pays en une amélioration réelle des conditions de vie de la population.

En conséquence, la croissance économique a repris en 2002, après dix ans de récession, et s'accélère grâce au rétablissement de la sécurité et à la réunification du pays. La croissance est tirée par l'agriculture, les services et la

10 000 000,00 8 000 000,00 6 000 000,00 4 000 000,00 2 000 000,00

0,00

 

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

50

construction (plutôt que par les secteurs traditionnels d'exportations tels que les mines)41.

Le rythme de régression a continué jusqu'en 2001 où nous avons enregistré un taux de croissance de 2,11%. Cette régression est expliquée par les facteurs structurels et conjoncturels susmentionnés, aussi, par la rupture de coopération avec la communauté financière internationale. Cependant en 2002, l'économie congolaise a repris le sentier de la croissance.

Graphique 1. Evolution du Produit Intérieur Brut en millions de CDF

PIB en millions de CDF

Source : Les données du Tableau n°1

La croissance économique pour la République Démocratique du Congo sur cette période en valeur réelle, a accru de 5 234 361,3 millions de CDF soit 6,3% en 2007, contre 4 066 601,3 millions de CDF soit 5,6% en 2006. Alors qu'en 2005 la valeur réelle était de 3 396 231 millions de CDF soit 7,8% contre 2 601 000 millions de CDF soit 6,6% en 2004. Et la valeur réelle était de 2 298 655,5millions de CDF soit 5,8% en 2003 contre 1 922 300 millions de CDF soit 3,5% en 2002. Celle-ci a été marquée par deux événements majeurs à savoir : la fin de l'exécution du Programme Intérimaire Renforcé (PIR) et le démarrage du programme triennal (2002 - 2005) amorcé le 1° avril 2002, qui a été de manière satisfaisante et a permis à la République Démocratique du Congo de bénéficier des retombées importantes.

3.1.2. Evolution de la politique monétaire en République Démocratique du Congo de 1998 à 2010

Pour bien mener une politique monétaire fiable en République Démocratique du Congo, la Banque centrale du Congo dispose un cadre

41 Programme minimum a partenariat pour la transition et la relance en RDC, Kinshasa ; p. 11

51

opérationnel, analytique et de suivie. Pour se faire, elle a des instruments qu'elle met en oeuvre à savoir : les taux d'intérêts, les coefficients de réserves obligatoires et les appels d'offre de billets de trésorerie. En cela, il y a des objectifs qui sont assigné par la banque centrale à savoir : objectif opératoire, objectif intermédiaire et l'objectif final.42

Dans le cadre de notre étude, nous nous sommes intéressés des objectifs que la banque Centrale du Congo définit pour réaliser ces missions et attributions tels qu'ils l'ont été assigné dans la loi fondamentale de notre pays dans son article 176 « la banque Centrale du Congo est l'institut d'émission de la République Démocratique du Congo ». A ce titre, elle a pour mission43 :

? la garde des fonds publics ;

? la sauvegarde et la stabilité monétaire ;

? la définition et la mise en oeuvre de la politique monétaire ;

? le contrôle de l'ensemble de l'activité bancaire ;

? de conseil économique et financier du gouvernement.

3.1.2.1. Objectif opératoire.

La politique monétaire a pour objectif opératoire la base monétaire. La base monétaire est la monnaie banque centrale détenue par les banques sous formes de billets ou d'avoir à la banque centrale.

Nous allons présenter l'évolution de la base monétaire de la période allant de 1998 à 2010 dans le tableau ci-après :

42 Source Banque Centrale du Congo.

43 Constitution de la République Démocratique du Congo, article 176, Kinshasa, 18 février 2006, p.59

52

Tableau 2. Evolution de la base monétaire en République Démocratique du Congo de 1998 à 2010 (en million de CDF).

Années Base monétaire au sens

strict

Taux de variation en %

1998

 

635

347

087

 

1999

3

305

742

854

420,3

2000

18

907

614

308

471,9

2001

37

891

693

000

100,4

2002

52

375

922

000

38,2

2003

67

727

988

000

29,3

2004

111

922

695

000

65,3

2005

129

222

116

000

15,5

2006

204

072

000

000

57,9

2007

283

556

915

000

38,9

2008

322

210

400

000

13,63

2009

429

320

800

000

33,24

2010

526

524

000

000

22,64

Source : Rapports Annuels de la BCC.

La base monétaire pour la République Démocratique du Congo sur cette période en valeur réelle, a accru de 283 556 915 000 de CDF soit 38,9% en 2007, contre 204 072 000 000 de CDF soit 57,9% en 2006. Alors qu'en 2005 la valeur réelle était de 129 222 116 000 de CDF soit 15,5% contre 111 922 695 000 de CDF soit 65,3% en 2004. Et la valeur réelle était de 67 727 988 000 de CDF soit 29,3% en 2003 contre 52 375 922 000 de CDF soit 38,2% en 2002. Celle-ci a été marquée par la reprise ce coopérations avec des institutions de brettons Wood et par la création de la monnaie avec contre partie. Tandis que les années 1998 à 2001, nous constatons que le taux de croissance en masse monétaire est tellement élevé, cela s'explique par la création de la monnaie sans contre partie que le gouvernement se servait pour financer ces dépenses.

53

Graphique 2. Présentation graphique de l'évolution de la base monétaire en RDC de 1998 à 2010

6E+11

5E+11

4E+11

3E+11

2E+11

1E+11

0

base monétaire en million de CDF

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

Source : à partir de nos données.

Après avoir enregistré une augmentation de 58% en 2006, la base monétaire au sens strict s'est de nouvelles accrues de 39% en 2007, s'établissant à 283 557 millions de CDF contre 204 072 millions une année plus tôt. En dépit de cette évolution, le multiplicateur monétaire est demeuré stable à l'instar de l'année 2006.

3.1.2.1.1. Composantes de la base monétaire

La base monétaire est composée de certain nombre des agrégats que nous appelons par les composantes de la base monétaire, à savoir : circulation fiduciaire, dépôts des banques commerciales et autres dépôts.

Nous allons présenter l'évolution des composantes de la base monétaire de la période allant de 1998 à 2007 dans le tableau suivant :

54

Tableau 3. Evolution des composantes de la base monétaire en RDC de 1998 à

2007 (en millions de CDF

 

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

Circulation fiduciaire

85

350

5879

5375

5375

5689

9158

23794

85334

43785

Dépôts des banques commerciales

6

42

562

016

096

350

592

261

8415

8740

Autres dépôts

4

44

66

00

905

688

72

67

24

032

Base monétaire au

sens strict

35

306

8907

7891

2376

7727

11922

29222

4072

83557

Source : Rapports Annuels de la BCC

La principale composante de la base monétaire, la circulation fiduciaire a augmenté de 31,5% contre 49,7% en 2006 et sa part relative dans la base monétaire s'est située à 84,5% du total contre 87,7% en 2006, soit un recul de 3,2% points. Pour ce qui est des dépôts de banques, ils ont progressé de 110,3%, alimentés essentiellement par de virements du trésor.

Graphique 3. Présentation graphique de l'évolution des composantes de la base monétaire (en %).

100 80 60 40 20

0

 

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

circulation fidiciaire

dépôts des banques commerciales autres dépôts

Source : Les données du Tableau 3.

La principale composante de la base monétaire est la circulation fiduciaire car elle présente une grande part dans le graphique, mais son évolution d'une année à l'autre se fait sentir à partir de l'année 2004. Elle a augmenté de 31,5% contre 49,7% en 2006 et sa part relative dans la base monétaire s'est située à 84,5% du total contre 87,7% en 2006, soit un repli de 3,2% points. Pour ce qui est des dépôts de banques cela nous amène toujours à

55

dire qu'ils ont progressé de 110,3%, alimentés essentiellement par de virements du trésor.

3.1.2.1.2. Les contreparties de base monétaire.

Les contreparties de la base monétaire que la Banque Centrale du Congo a toujours tenu comptes sont : les avoirs extérieurs nets, les avoirs intérieurs nets, les crédits net à l'Etat, les créances sur les banques, les créances sur le secteur privé et les autres postes nets.

L'accroissement des avoirs extérieurs nets ainsi que du crédit net à l'Etat ont été les principaux facteurs à l'origine de l'expansion de la base monétaire en 2007. En effet, les avoirs extérieurs nets se sont améliorés de 23,1% contre une baisse de 21,2% en 2006. Quant au crédit net à l'Etat, il s'est accru de 21,8% en fin décembre 2007 contre 58,0% une année plus tôt.

Il importe de souligner la baisse des créances sur les banques créatrices de monnaie à la suite des remboursements des avances consenties au titre de refinancement.

Nous allons présenter l'évolution des contreparties de la base monétaire de la période allant de 1998 à 2007 dans le tableau suivant :

56

Tableau 4. Evolution des contreparties de la base monétaire en RDC de 1998 à 2007 (en milliards de CDF)

 

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Avoirs extérieurs

nets

186 549

225 631

259 876

265 789

285 961

302 589

324 895

357 787

-433,605

-333,265

-390,4

Avoirs intérieurs

nets

34 956

63 219

68 695

98 267

78 652

89 532

89 687

95 988

644,918

621,727

774,2

Crédits net à

l'Etat

156 965

596 245

968 249

6 235

10 236

35 890

26 549

30 278

163,131

198,728

269,3

Créances sur les banques

5 692

6 583

7 963

3 569

6 897

3 592

5 972

9 964

14,771

4,4

19,7

Créances sur le secteur privé

 
 
 
 
 
 
 
 

0,9

3,5

3,0

Autres postes

nets

58 725

36 982

35 697

39 876

49 687

56 897

65 874

72 741

466,096

415,110

482,2

Source : Rapports Annuels de la BCC

57

Graphique 4. Présentation graphique de l'évolution des contreparties de la base monétaire de 1998 à 2008 (en milliards de CDF).

Avoirs extérieurs nets Avoirs intérieurs nets Crédits net à l'Etat Créances sur les banques Créances sur le secteur privé Autres postes nets

3000000 2500000 2000000 1500000 1000000 500000 0 -500000

 
 

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

Source : Les données du Tableau 4.

3.1.2.2. Objectif intermédiaire

La politique monétaire a comme objectif intermédiaire la masse monétaire.

La masse monétaire est une grandeur de stock (et non de flux) ; lorsque l'on s'intéresse à l'évolution de la masse monétaire au cours d'une année, on compare donc les stocks en fin d'année.

La masse monétaire est détenue par les agents économiques non financiers ; les billets détenus par les ménages et les entreprises sont inclus dans la masse monétaire.

La masse monétaire est composée d'actifs liquides. La liquidité est la facilité, plus ou moins grande, avec laquelle un actif est transformé en monnaie : la monnaie fiduciaire et la monnaie scripturale sont parfaitement liquides, les comptes d'épargnes le sont moins, les comptes à cours encore moins.

Considérant que la quantité de monnaie joue en elle-même une action sur l'économie, les autorités monétaires se donnent comme objectifs intermédiaires de contrôler un ou plusieurs agrégats.

C'est la raison pour laquelle il existe différents agrégats :

? M1 : monnaies divisionnaires, billets, dépôts à vue. ;

? M2 : M1+ placements à vue, (comptes sur livret) ;

? M3 : M2 + placement à terme et créances négociables (titres du marché monétaire).

58

Les agrégats tentent d'évaluer le volume des ressources dont disposent les agents économiques pour acquérir des biens et des services ; ils incluent également les agents non financiers considérés comme une réserve de pouvoir d'achat immédiatement disponible parce qu'ils peuvent être convertis facilement et rapidement en moyen de paiement sans perte en capital.

Nous allons présenter l'évolution de la masse monétaire de la période allant de 1998 à 2010 dans le tableau suivant :

Tableau 5. Evolution de la masse monétaire en République Démocratique du Congo de 1998 à 2010 (en millions de CDF)

Années Masse monétaire

 

Taux de croissance de
la masse monétaire

1998

 
 

841

156,6

1999

 

3

915

365,5

2000

 

23

558

501,7

2001

 

77

144

227,5

2002

 

98

833

28,1

2003

 

130

119

31,7

2004

 

222

227

70,8

2005

 

277

111

24,7

2006

 

436

922

57,7

2007

 

658

834

50,8

2008

1

037

692

57,5

2009

1

414

116

36,3

2010

2

286

180

61,67

Source : Rapports annuels de la Banque Centrale du Congo

L'expansion de la masse monétaire observée en 2006 a connu une décélération en 2007. En effet, cet agrégat s'est accru de 50,8% contre 57,7% en 2006, et a augmenté de 57,5% en 2008 par rapport en 2007 ensuite de 36,3% en 2009 par rapport en 2008.

Graphique 5. Evolution de la masse monétaire en RDC de 1998 à 2010 (en millions de CDF)

59

masse monétaire

1600000 1400000 1200000 1000000 800000 600000 400000 200000

0

 
 

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Source : à partir de nos données.

L'analyse de la masse monétaire à la fin de 1998 révèle une accélération du rythme de formation des liquidités monétaires et quasi-monétaires par rapport à la fin de l'année 1997. En effet, de 51,9%, le taux d'accroissement de la masse monétaire est monté à 157,8% une année après, au 31 décembre 1998, la masse monétaire est évaluée à 845,0 millions de CDF contre 327,8 millions au terme de l'exercice précédent.

Il importe de relever que cette formation de liquidités intérieures s'est accélérée au second semestre de l'année. Au cours de l'année 1999, le rythme de création monétaire s'est accéléré par rapport à l'année précédente. Situé à 157,8% à fin 1998, le taux de progressions des liquidités monétaires et quasi-monétaires s'est élevé à 363,3%. Ces dernières sont passées de 845,0 millions de CDF en fin 1998 à 3 915,3 millions une année plus tard. L'accroissement de la masse monétaire en 1999 a été moins important au premier semestre qu'au second, soit 101,5% contre 261,8%. Ce ralentissement est lié à la faible monétisation du déficit de l'Etat, attribuable à l'amenuisement du stock de billets de banque.

La masse monétaire est évaluée à 23 558,1 millions de CDF en fin décembre 2000 contre 3 915,3 millions en fin 1999, soit une expansion de 501,7% contre 363,3% l'année précédente. Les encaisses réelles ont diminué de 1,6% en 2000 après avoir baissé de 20,6% en 1999.

Au 31 décembre 2001, la masse monétaire s'est chiffrée à 76 094,6 millions de CDF alors qu'elle se situait à 23 558,1 millions à la fin de l'année précédente, traduisant ainsi une progression de 223,0% contre 501,7% à la

Nous allons présenter l'évolution des composantes de la masse monétaire de la période allant de 1998 à 2007 dans le tableau suivant :

60

période correspondante de l'année 2000. Cette décélération du rythme de création monétaire est imputable à la diminution des créances nettes sur l'Etat.

De 77 143,7 millions de CDF à fin décembre 2001, la masse monétaire est passée à 98 832,9 millions au terme de l'année 2002. Quant aux encaisses réelles, elles ont enregistré une hausse de 10,6% en USD, la masse monétaire est évaluée à 258,6 millions à fin 2002 contre 246,0 millions une année plus tôt, soit une expansion de 5,1%.

Au 31 décembre 2003, la masse monétaire est évaluée à 5,7% du P.I.B. contre 5,1% une année plus tôt. Exprimée en termes nominaux, la masse monétaire s'est accrue de 31,7% s'élevant à 130 118,7 millions de CDF alors qu'elle avait totalisé 98 832,9 millions à fin décembre 2002. En ce qui concerne les encaisses réelles, elles sont passées de 10,6% à 26,1% du PIB d'une année à l'autre.

Au 31 décembre 2004, la masse monétaire s'est accrue de 70,8%, se chiffrant à 222 226,1 millions de CDF contre 130 118,7 millions une année plus tôt. Il y a lieu de signaler que la masse monétaire programmée a été arrêtée à 169 730,0 millions de CDF à la même date. Par rapport aux réalisations de 215 270,1 millions de CDF à fin décembre 2004, calculées sans les provisions pour importations, il apparaît un dépassement de 45 540,1 millions de CDF. Et ce phénomène c'est produit jusqu'en 2009 où la masse monétaire est de 1 414 116 millions de CDF soit une augmentation de 36,3% par rapport à l'année précédente.

3.1.2.2.1. Composante de la masse monétaire. La masse monétaire est composé de :

? la disponibilité monétaire (M1), comprend : la circulation fiduciaire et les dépôts à vue en monnaie nationale ;

? la quasi-monnaie ; qui comprend : le dépôt à terme en monnaie nationale, les dépôts en devises et provisions pour paiements des importations.

61

Tableau 6. Evolution des composantes de la masse monétaire en R.D.C de

1998 à 2007 (en millions de CDF

 

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

Disponibilités monétaires(

38,2

462,3

9 373

1 121,7

7 892,8

2 110,1

17 077,9

38 893

11 982,9

273

M1)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Circulation fiduciaire

14,5

944,5

5 962,8

0 367,9

9 757,5

3 148,4

01 467,3

19 935

82 233,8

33

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

253

Dépôts à vue en monnaie nationale

23,6

17,8

410,2

0 753,8

135,3

961,6

5 610,6

8 958

9 749,1

7 020

2) Quasi-monnaie

06,9

52,9

185,0

4 972,8

0 940,1

8008,6

05 148,6

38 218,5

24 939,3

58

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

561

Dépôts à terme en monnaie nationale

4,7

5,7

,4

4,9

61,6

21,2

62,4

81,5

41

500

Dépôts en devises

26,9

45,9

630,3

7 033,7

6 040,2

2 071,5

7 829,8

28 017,6

13 077,3

38

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

464

Provisions pour paiements des importations

5,3

05,2

554,3

914,2

744,3

615,9

956,4

819,4

1 423

7 597

Masse monétaire

45,0

915,3

3 558,1

6 094,6

8 832,9

30 118,

22 226,5

77 111,5

36 922,9

58

 
 
 
 
 
 

7

 
 
 

834

Source : rapports annuels Banque Centrale du Congo.

3.1.2.2.2. Contreparties de la masse monétaire

La croissance de la masse monétaire en 2007 est principalement expliquée par l'expansion des crédits à l'économie et subsidiairement par celle du crédit net à l'Etat et des avoirs extérieurs nets.

3.1.2.2.2.1. Avoirs extérieurs nets

Les avoirs extérieurs nets (AEN) du système bancaire se sont accrus de 46,1% en 2007 contre une détérioration de 16,8% en 2006. Cette évolution est attribuable à la fois à la hausse des avoirs extérieurs bruts et à la baisse des engagements extérieurs du système bancaire.

62

3.1.2.2.2.2. Avoirs intérieurs nets

Les avoirs intérieurs nets (AIN) ont enregistré une hausse de 9,8% en 2007 après une expansion de 37,4% une année avant.

1) Les crédits intérieurs : Les crédits intérieurs sont à la base de l'augmentation de la masse monétaire en 2007. L'analyse de la structure des crédits intérieurs renseigne que les crédits à l'économie ont augmenté de 63,2% tandis que la position nette du gouvernement s'est détériorée de 47,9%.

2) Autres postes nets : D'une année à l'autre, il a été observé une baisse des autres postes nets (APN) du système bancaire de 9,4% contre une de 25,5% en 2006. Cette contraction est expliquée par l'augmentation plus importante des soldes des comptes d'engagement et de capital que des autres avoirs en 2007.

Nous allons présenter l'évolution des contreparties de la masse monétaire de la période allant de 1998 à 2007 dans le tableau suivant :

63

Tableau 7. Evolution des contreparties de la masse monétaire en RDC de 1998 à 2007 (en millions de CDF).

 

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

1) Avoirs extérieurs nets

1 376,4

2 058,5

21 729,1

137 032,3

222 333,2

258 994,6

277 268,7

273 877,1

320 022,9

172 601

- Avoirs extérieurs

77,2

52,3

692,1

8 408,7

5 210,3

03 602

343 076,1

65 880,1

55 141,4

08 030,8

-

Engagements extérieurs

653,6

810,8

9 421,2

185 441,0

87 543,5

62 596,6

5 807,4

39 757,3

45 164,4

80 631,8

2) Avoirs intérieurs nets

 
 
 
 
 
 
 

50 988,6

56 945,1

31 434,8

a. Crédits intérieurs

59,4

523,4

6 677,8

5 846,3

560,9

8 056,6

8 520,9

3 701,5

66 316,2

64 473,9

- Créances nettes sur l'Etat

61,1

189,6

3 729,7

2 488,4

10 391,0

1 566,4

23 013,4

0 232,5

5 535,8

7 335,4

- Crédit à l'économie

8,3

338,8

948,1

3 357,9

3 951,9

9 623,0

1 534,3

3 469,2

20 780,5

97 138,5

b. Autres postes nets

1 562,1

2 450,3

28 609,3

187 280,6

317 605,2

371 056,7

480 974,3

02 952

05 530

58 084

Masse monétaire

45,0

915,3

3 558,1

6 094,6

8 832,9

30 118,7

22 226,3

77 111,4

36 922,2

58 833,8

Source : rapports annuels Banque Centrale du Congo.

64

3.1.2.2.3. Offre et demande de monnaie

Dans les prévisions, l'équilibre tendanciel se situait à 122,6 milliards de CDF pour l'offre de monnaie et 116,6 milliards pour la demande. La différence, soit 6 milliards représentait l'ajustement par la hausse prévue du niveau général de prix contre balancée par l'augmentation du revenu réel.

Dans les réalisations, l'équilibre tendanciel situait l'offre de monnaie à 221,9 milliards de CDF, soit une déviation de 99,3 milliards par rapport à la programmation de 122,6 milliards. Quant à la demande de monnaie, il la situait à 214,6 milliards contre une programmation de 116,6 milliards, soit un surplus de demande de monnaie de 98 milliards.

Nous allons présenter les prévisions et les résultats de l'offre et la demande de monnaie ainsi que les écarts en 2007 dans le tableau suivant : Tableau 8. Offre et demande de monnaie en 2007

(en flux et en milliards de CDF)

Offre de monnaie Demande de

Ecart

monnaie

Prévisions

122,6

116,6

6,0

Résultats

221,9

214,6

7,3

Ecarts

99,3

98,0

1,3

Source : à partir de nos données.

Source : rapport annuel 2007 de la Banque Centrale du Congo.

Graphique 6. Offre et demande de monnaie en 2007 (en flux et en milliards de CDF)

prévisions résultats ecarts

250 200 150 100 50 0

 
 

Offre de monnaie Demande de monaie Ecart

65

3.1.2.2.4. Vitesse de circulation- revenu de la monnaie.

La masse monétaire, en fin décembre permet d'obtenir la vitesse-revenu, niveau de la monnaie. Cette dernière est estimée à 7,8 points au 31décembre 2007. Comparé au niveau de la vitesse revenu de la vitesse revenu observé une année plus tôt, lequel s'est établit à 9,09 points, il en résulte une baisse de 0,1 point contre 2,9 points une année auparavant.

Nous allons présenter l'évolution de la vitesse-revenu de la monnaie de la période allant de 2001 à 2007 dans le tableau suivant :

Tableau 9. Evolution

de la vitesse-revenu de la monnaie en RDC de 1998 à 2008.

Années

Vitesse

1998

15,5

1999

15,0

2000

15,3

2001

33,4

2002

33,1

2003

31,7

2004

22,1

2005

24,4

2006

19,1

2007

17,3

2008

16,6

Source : rapports annuels de la Banque Centrale du Congo.

66

Graphique 7. Evolution de la vitesse-revenu de la monnaie en RDC de 1998 à 2008

35

30

25

20

15

10

5

0

vitesse-revenu

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

Source : à partir de nos données.

Ainsi en termes de flux, la vitesse de circulation a augmenté entre 2007-2006 comparativement à la période 2006-2005. Il en résulte une augmentation de la demande de monnaie en termes de flux au cours de la période 2007-2006.

3.1.2.2.5 Taux de liquidité

Nous allons présenter l'évolution de taux de liquidité de la période

allant de 2001 à 2007 dans le tableau suivant :

Tableau 10. Evolution de taux de liquidité en RDC de 2001 à 2007.

Années Taux de liquidité

2001

5,5

2002

5,14

2003

5,7

2004

8,55

2005

8,2

2006

10,74

2007

12,8

Source : rapports annuels de la Banque Centrale du Congo.

67

Le taux de liquidité est passé de 10,7% en 2006 à 12,8% en 2007, soit une augmentation de 2,1 points contre 2,5 points au cours de la période 2006-2005. Il en résulte en termes de flux, une baisse de taux de liquidité expliquant l'augmentation de la demande de monnaie.

Graphique 8. Evolution de taux de liquidité en RDC de 2001 à 2007.

14 12 10 8 6 4 2 0

 

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

taux de liquidité

Source : à partir de nos données.

3.1.2.2.6. Taux de change

Nous allons présenter l'évolution de taux de changes de la période

allant de 1998 à 2010 dans le tableau suivant :

Tableau 11. Evolution de taux de change en République Congo en 1998 à 2010 (1 USD/ CDF)

Démocratique du

Années Taux de change

1998

2,45

 

1999

25,5

2000

141

2001

311,559

2002

382,112

2003

372,52

2004

444,088

2005

431,27

2006

519,83

2007

503,04

2008

560,99

2009

900

2010

910

Source : Banque Centrale du Congo (Services des statistiques financières)

68

Nous observons une croissance de taux de change chaque année, ceci montre y a perte continue du pouvoir d'achat de franc congolais face aux dollars américains, d'où le franc congolais est faible c'est-à-dire plus souvent offert que demandé sur le marché de change.

Graphique 9. Evolution de taux de change en République Démocratique du Congo en 1998 à 2010

4000

6000

5000

3000

2000

1000

0

taux de change

2010 2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000 1999 1998

Source : à partir de nos données.

3.1.2.3. Objectif final

La politique monétaire a comme objectif final la stabilité du niveau général des prix, ce dernier est fondé sur la fixation des taux d'intérêt à court terme. L'objectif, de toute politique monétaire demeure la maîtrise de l'inflation, propre à favoriser une stabilité de la valeur interne et externe de la monnaie. Ici, la recherche de cet objectif répond au souci de créer les conditions d'une croissance économique durable, permettant de concilier les autres préoccupations de la politique économique à savoir le plein emploi, l'équilibre extérieur, etc.

La politique monétaire agit par l'intermédiaire d'instrument sur les objectifs opératoires qui à leur tour exercent un effet sur les objectifs intermédiaires qui permettent finalement d'atteindre les objectifs finaux.

69

Nous allons présenter l'évolution de l'inflation de la période allant de 1998 à 2010 dans le tableau suivant :

Tableau 12. Evolution de l'inflation en RDC de 1998 à 2010

Années Taux d'inflation fin

période

Taux d'inflation fin
période Taux d'inflation
annuel moyen

1998

29,2

134,8

1999

284,9

483,7

2000

550,0

511,2

2001

357,3

135,1

2002

25,3

15,8

2003

12,8

4,4

2004

4,0

9,2

2005

21,7

21,3

2006

13,1

18,2

2007

16,7

9,96

2008

18,0

27,6

2009

46,1

53,4

2010

23,5

8,7

Source : Banque Centrale du Congo (service de statistiques économiques)

Nous constatons que les taux d'inflation de fin de période décroit d'une année à l'autre ; 2003 est l'année la plus importante car dans cette année le taux d'inflation a baissé à 4,4% en dessous de seuil de 5%. Si nous comparons le taux d'inflation à partir de l'année 2002 jusqu'à 2007 par rapport à celui des années avants, c'est-à-dire de 1998 jusqu'à 2001 ; nous remarquons une chute très considérable. Cela est dû à une maîtrise sur la stabilité de prix ou encore par un refus d'émettre la monnaie sans contrepartie.

70

Graphique 10. Evolution de l'inflation en RDC de 1998 à 2010

400

600

500

300

200

100

0

Taux d'inflation annuel moyen

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

Source : à partir de nos données.

Après avoir présenté l'évolution de la croissance économique et de la politique monétaire à travers ces variables que nous avons retenu dans le cadre de notre étude, nous allons passer à une autre section qui est intitulé analyse économétrique de la contribution de la politique monétaire sur la croissance économique. Dans cette section nous allons tenter d'analyser les données recueillies à la banque Centrale du Congo de certaines variables en utilisant les outils appropriés.

Section 2

Analyse Econométrie de la contribution de la politique monétaire sur
la croissance économique en République Démocratique du Congo

L'économétrie est un outil à la disposition de l'économiste qui lui permet d'infirmer ou de confirmer les théories qu'il construit. Le théoricien postule des relations ; l'application de méthodes économiques fournit des estimations sur la valeur des coefficients ainsi que la précision attendue44.

Une question se pose alors : pourquoi estimer ces relations, et les tester statistiquement ? Plusieurs raisons incitent à cette démarche : tout d'abord

44BOURBONNAIS R. économétrie, Paris, 7ème éd. Dunod, 2009, p.6

71

cela force l'individu à établir clairement et à estimer les interrelations sous-jacentes. Ensuite, la confiance aveugle dans l'intuition peut mener à l'ignorance de liaisons importantes ou à leur mauvaise utilisation. De plus, des relations marginales mais néanmoins explicatives, qui ne sont qu'un élément d'un modèle global, doivent être testées et validées afin de les mettre à leur véritable place.

Enfin, il est nécessaire de fournir, en même temps que l'estimation des relations, une mesure de la confiance que l'économiste peut avoir en celles-ci, c'est-à-dire la prévision que l'on peut en attendre. Là encore, l'utilisation de méthodes purement qualitatives exclut toute mesure quantitative de la fiabilité d'une relation.

L'économétrie n'est pas seulement un système de validation, mais également un outil d'analyse. Nous pouvons citer quelques domaines où l'économétrie apporte une aide à la modélisation, à la réflexion théorique ou à l'action économique par45 :

- La mise en évidence de relations entre variables économiques qui n'étaient pas a priori évidentes ou pressenties ;

- L'induction statistique ou l'inférence statistique consiste à inférer à partir des caractéristiques d'un échantillon, les caractéristiques d'une population. Elle permet de déterminer des intervalles de confiance pour des paramètres du modèle ou de test si un paramètre est significativement inférieur, supérieur ou simplement différent d'une valeur fixée ;

- La simulation qui mesure l'impact de la modification de la valeur d'une variable sur une autre ;

- La prévision, par l'utilisation de modèles économiques, qui est utilisée par les pouvoirs publics ou l'entreprise afin d'anticiper et éventuellement de réagir à l'environnement économique.

3.2.1. Approche méthodologique

Après avoir passé en revue la politique monétaire de la banque centrale sur les variables retenues, nous présentons dans le présent point, la méthodologie retenue en vue d'identifier les déterminants de la politique

45AMENIYA T., qualitative réponse model, a Survey, journal économique n°19, 1981, p.20

72

monétaire de la Banque Centrale du Congo qui influent sur la croissance économique après les douze années en République Démocratique du Congo. De ce fait nous avons utilisé les outils statistiques à savoir :

- la corrélation : qui nous aide à déterminer le niveau de contribution de nos variables retenus de la politique monétaire sur la croissance économique durant la période de notre étude, nous prenons le coefficient de signification ou de détermination noté R2, comme outil ;

- Le test de significativité noté t de student : nous aide à conclure que les variables de la politique monétaire retenu à une action significative sur la croissance économique ;

- Le coefficient de détermination ajusté noté R-2, nous donne la vraie explication de la croissance économique par les variables de la politique monétaire retenue pour notre étude ;

- La signification globale noté F, nous permet à saisir la contribution des variables de la politique monétaire retenue d'une manière particulière à l'explication de la croissance économique ;

- Le coefficient : est la propension marginale de variables de la politique monétaire retenu et le coefficient constant nous aide à conclure que les variables retenues de la politique monétaire ne sont pas les seules variables pour l'explication de la croissance économique. En cela nous dirons que la croissance économique est expliquée aussi par d'autres variables de secteurs économiques hormis le secteur monétaire.

Les variables que nous avons utilisés pour réaliser notre étude sont :

- L'inflation, étant donné que l'inflation est l'objectif final d'une politique monétaire, nous avons retenu cette variable pour l'explication de la croissance économique ;

- La masse monétaire, étant donné que la masse monétaire est l'objectif intermédiaire de la politique monétaire, nous l'avons retenu comme variable parce que les autorités monétaires se fixent donc des objectifs intermédiaires sur lesquels elles exercent une influence directe. Ces objectifs intermédiaires sont : les objectifs quantitatifs, les objectifs de taux d'intérêt et les objectifs de change ;

- Le taux de change.

73

Les procédures que nous allons suivre dans notre études est : 3.2.1.1. Le modèle de régression linéaire

L'objectif de ce modèle est de nous aider à tirer une conclusion pertinente s'il y a une contribution de la politique monétaire sur la croissance économique. Nous allons faire une régression entre la variable dépendante (la croissance économique) et les variables indépendantes (la politique monétaire).

Nous allons faire une régression de la croissance sur toutes les variables que nous avons retenus sur la croissance économique. Et nous éliminons petit à petit le moins significatif jusqu'à avoir un modèle optimal.

Nous allons faire une régression simple de la croissance économique sur les variables de la politique monétaire retenu pour notre étude de 1998 à 2010. Après nous avons utilisé le Microsoft Excel comme outil de calcul. Les résultats obtenu seront présenté par deux petits tableaux ; le premier sera intitulé tableaux des paramètres pour dégager les coefficients, le test de significativité, l'écart types d'estimation, le second tableau sera intitulé tableau des statistiques du modèle pour dégager le coefficient de signification soit R2, le coefficient de détermination ajusté soit R-2, la corrélation simple noté R et la signification globale soit F.

Le résultant attendu est de voir ou de constater à quel niveau que la politique monétaire appliquée de 1998 à 2010 a contribué à la croissance économique de notre pays. Alors si le coefficient de détermination est supérieur à plus ou mois 60% nous allons conclure en disant que la variable retenue contribue à la croissance économique de la République Démocratique du Congo pendant la période de notre étude c'est-à-dire de 1998 à 2010. Et nous pourrons même observer après études que parmi les variables retenues, lesquels qui expliquent mieux la croissance économique.

3.2.1. 1.1. La théorie de la corrélation

Lorsque deux phénomènes ont une évolution commune, nous disons qu'ils sont corrélés. La corrélation simple mesure le degré de liaison existant entre ces deux phénomènes représentés par des variables. Si nous cherchons

74

une relation entre trois variables ou plus, nous ferons appels alors à la notion de corrélation multiple46.

Nous pouvons distinguer la corrélation linéaire, lorsque tous les points du couple de variables (X, Y) des deux variables semblent s'alignés sur une droite, de la corrélation non linéaire lorsque le couple de valeurs se trouve sur une même courbe d'allure quelconque.

Deux variables peuvent être :

- en corrélation positive ; on constate alors une augmentation (ou

diminution, ou constance) simultanée des valeurs de deux variables ;

- en corrélation négative, lorsque les valeurs de l'une augmentent, les valeurs de l'autre diminuent ;

- non corrélées, il n'y a aucune relation entre les variations des valeurs de l'une des variables et les valeurs de l'autre.

3.2.1.1.1.1. Le coefficient de corrélation linéaire.

La représentation graphique ne donne qu'une impression de la corrélation entre deux variables sans donner une idée précise de l'intensité de la liaison c'est pourquoi nous calculons une statistique appelée coefficient de corrélation linéaire simple, noté Rxy.

On peut démontrer que, par construction ce coefficient reste compris entre 1 et 147.

- Proche de 1, les variables sont corrélées positivement ;

- Proche de -1, les variables sont corrélées négativement ; - Proche de 0, les variables ne sont pas corrélées.

Dans la pratique, ce coefficient est rarement très propre de l'une de ces trois bornes et il est donc difficile de proposer une interprétation fiable à la simple lecture de ce coefficient. Ceci est surtout vrai en économie où les variables sont toutes plus ou moins liées entre elles. De plus, il n'est calculé qu'à partir d'un échantillon d'observations et non pas sur l'ensemble des valeurs.

46 USINIER J.C., prévision des ventes, Paris 4°éd. Economica, 2007, p.12

47 REGIS BOURBONNAIS R. économétrie, paris, Dunod, 7ème éd., 2009, p.7

48 KABANGA MUSAU statistiques descriptive cours inédit, 1ière graduat, économie et développement, UCC, 2005-

2006

75

Certains seuil sont fixé pour déterminer s'il n'y a une corrélation ou

pas48 :

? Si Rxy est supérieur ou égal à 0,6 il y a une corrélation ; ? Si Rxy est proche de 1 on dit qu'il ya une forte corrélation ; ? Si Rxy est égal à 1 on dit que la corrélation est total ; ? Si Rxy est inférieur ou égal à 0,6 il n'y a pas une corrélation.

3.2.1.1.1.2. Le coefficient de détermination.

On peut déterminer le R2 qui est le coefficient de significatif. Ce coefficient répond au même critère que ceux de la corrélation simple. Ce coefficient permet aux analystes de tester le niveau d'explication de la variable endogène par la variable exogène.

3.2.1.2. Modèle économique de la relation politique monétaire et croissance économique.

Une variable endogène est expliquée par plusieurs variables exogènes, ce qui conduit à l'élaboration d'un modèle régression multiple.

3.2.1.2.1 L'impact de la politique monétaire sur la croissance économique

en RDC de 1976à 2010

Soit la croissance économique une variable endogène et la politique monétaire (taux d'inflation, masse monétaire et taux de change) comme variable exogène.

Le modèle est Y = a0 + a1X1 + a2X2 + a3X3 + et

Avec Y : taux de croissance économique ;

X1 : taux d'inflation ;

X2 : masse monétaire (Taux de croissance de la masse

monétaire) ;

X3 : taux de change. (Voir ANNEXE3)

76

Tableau 13. Présentation des paramètres.

Les paramètres du modèle sont présentés dans le tableau suivant :

Variable

Coefficient

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

1.254697

0.860013 1.458927

0.1546

INFLA

-0.001903

0.000836 -2.275475

0.0299

MMO

0.000538

0.001646 0.326547

0.7462

TCH

-3.522285

1.984125 -1.775234

0.0857

R-squared

0.431624

Mean dependent var

-0.772571

Adjusted R-squared

0.376620

S.D. dependent var

5.247614

S.E. of regression

4.143224

Akaike info criterion

5.788036

Sum squared resid

532.1554

Schwarz criterion

5.965790

Log likelihood

-97.29063

F-statistic

7.847120

Durbin-Watson stat

1.527734

Prob(F-statistic)

0.000488

Le modèle est : Y = 1,254697 - 0,001903 Inflation + 0,000538 Masse M. - 3,522285

La droite de régression nous montre que la propension marginale de taux d'inflation est de -0,001903, de masse monétaire est de 0,000538 et celle de taux de change est de -3,522285 de 1976 à 2010 ceci montre que l'inflation et le taux de change ont évolué négativement d'une année à une autre. Nous constatons que la croissance économique de la république Démocratique du Congo n'est pas seulement déterminée par l'inflation, la masse monétaire et le taux de change mais aussi par d'autre variable. A l'absence de ces variables retenues pour la politique monétaire, la croissance économique de la République Démocratique du Congo s'explique à 1,254697 (coefficient constant) ce qui signifie que les autres secteurs économiques ont suffisamment contribué pour la croissance : élevé à 0,846 le coefficient de détermination multiple illustre que, le modèle estimé à une capacité explicative des variations observées de la politique monétaire sur la croissance économique en République Démocratique du Congo c'est-à-dire les variables retenues pour la politique monétaire expliquent à 84,6% la croissance économique. Nous constatons que le coefficient de détermination ajusté nous donne soit 79,5% illustre la vraie explication de la croissance économique de la République Démocratique du Congo par ces variables allant de 1998 à 2010.

Nous retenons l'inflation pour l'explication de la croissance économique

77

La significativité globale ne nous aide pas à saisir la contribution de l'inflation, la masse monétaire et le taux de change d'une manière particulière à l'explication de la croissance économique de la République Démocratique du Congo. Le test de Fisher effectué nous a permis de rejeter l'hypothèse nulle stipulant que l'inflation n'a pas une action significative sur la croissance économique en République Démocratique du Congo.

F calculé (= 16,571) supérieur à F (1 ; 9)= 5,32 au seuil critique de 5%. Ainsi, le test de student nous a aidé à conclure que l'inflation a une action significative sur la croissance économique de la République Démocratique du Congo au seuil critique de 5%, (tc = 0,2086) inférieur à ttabulaire = 2,306, nous acceptons l'hypothèse nulle selon laquelle l'inflation n'a pas de signification sur la croissance économique. (tc = 1,4880) inférieur à ttabulaire = 2,306, nous acceptons l'hypothèse nulle selon laquelle la masse monétaire n'a pas de signification sur la croissance économique. (tc = 0,795) inférieur à ttabulaire = 2,306, nous acceptons l'hypothèse nulle selon laquelle le taux de change n'a pas de signification sur la croissance économique.

R = 0,920 est supérieur à 0,6 donc il y a une corrélation entre la politique monétaire (dont les variables sont le taux d'inflation, la masse monétaire et le taux de change) et le taux de la croissance économique durant cette période de notre étude, c'est-à-dire de 1998 à 2010 en République Démocratique du Congo.

Donc nous dirons que l'inflation qu'a connue la République Démocratique du Congo de 1998 à 2010 a pu contribuer à la croissance économique durant cette même période. Alors parmi les variables retenues seul l'inflation qui explique mieux la croissance économique. Nous éliminons la masse monétaire et le taux de change car ils sont moins explicatifs.

78

3.2.1.2.2. L'impact de l'inflation sur la croissance économique en RDC de 1976 à 2010

Considérons la croissance économique comme variable endogène et

l'inflation comme variable exogène.

Le modèle est : Y = a0 + a1X

D'où Y : taux de croissance économique

X : l'inflation

Tableau 14. Présentations des paramètres.

Les paramètres du modèle sont présentés dans le tableau suivant.

Variable

Coefficient

Std. Error t-Statistic Prob.

C

0.546715

0.773486 0.706820

0.4846

INFLA

-0.001548

0.000350 -4.419954

0.0001

R-squared

0.371859

Mean dependent var

-0.772571

Adjusted R-squared

0.352825

S.D. dependent var

5.247614

S.E. of regression

4.221559

Akaike info criterion

5.773731

Sum squared resid

588.1116

Schwarz criterion

5.862608

Log likelihood

-99.04030

F-statistic

19.53599

Durbin-Watson stat

1.291434

Prob(F-statistic)

0.000101

Le modèle est Y = 0.546715 - 0.001548 Inflation

Nous observons que l'augmentation du taux d'inflation entraine une diminution de la croissance économique, c'est-à-dire l'inflation pénalise donc les détenteurs de revenus fixes (épargnants par exemple) puisque leur pouvoir d'achat diminue. Elle bénéficie alors aux agents endettés puisque la valeur réelle de leur dette diminue.

Les études économiques antérieures appuient cette situation dans la mesure où dans une politique économique entraînant une modification de la quantité de monnaie consécutive à la hausse de la demande présente dans l'économie se traduit par un changement du niveau général des prix et induit des modifications permanentes des variables réelles tels que la production ou encore le chômage et inverse est possible. Une variation de la quantité de monnaie en circulation représente donc, en fin de compte une modification de l'unité de compte qui laisse toutes les autres variables modifiées.

79

En RDC l'inflation n'a pas été un phénomène à géométrie variable importé de l'extérieur : elle est essentiellement due au recours incontrôlé de l'émission de la monnaie en vue du financement des dépenses publiques (rémunération des fonctionnaires de l'Etat, investissements publics des prestiges...), cette politique est en grande partie responsable des déséquilibres actuels du système financier congolais.

Le taux d'inflation est significativement influent sur la croissance économique en RDC, il en est apparu avec un signe négatif. C'est ainsi que, toutes les fois qu'il y a eu une augmentation du taux d'inflation d'un pourcent, cela eût entrainé des conséquences négatives sur la relance économique. En effet, cette politique du système européen de la banque centrale qui considère qu'en offrant un environnement monétaire stable (c'est-à-dire la stabilité de l'inflation) et en contrôlant l'évolution du taux d'intérêt du marché monétaire que la banque centrale contribue à favoriser la croissance, le plein emploi et dans le même temps, elle estime qu'il ne lui appartient pas, par des mesures monétaires discrétionnaires d'agir en faveur du plein emploi et la croissance économique. Néanmoins, dans un contexte d'expansion économique, la hausse de la demande de liquidité engendre une hausse de l'inflation et au contraire, dans les périodes de récession économique, la faiblesse de la demande exerce un effet déflationniste.

La droite de régression nous montre que la propension marginale de l'inflation est de -0,0243 de 1976 à 2010, ceci montre que l'inflation a évolué d'une année à une autre. Nous constatons que la croissance économique de la république Démocratique du Congo n'est pas seulement déterminée par l'inflation mais aussi par d'autre variable. A l'absence de l'inflation, la croissance économique de la République Démocratique du Congo s'explique à 5,4190 (coefficient constant) : élevé à 0,799 le coefficient de détermination simple illustre que, le modèle estimé à une capacité explicative des variations observées de la croissance économique en République Démocratique du Congo c'est-à-dire l'inflation explique à 79, 9% la croissance économique. Nous constatons que le coefficient de détermination ajusté nous donne soit 78,0% illustre la vraie explication de la croissance économique de la République Démocratique du Congo allant de 1998 à 2010.

80

La significativité globale ne nous aide pas à saisir la contribution de l'inflation d'une manière particulière à l'explication de la croissance économique de la RDC. Le test de Fisher effectué nous a permis de rejeter l'hypothèse nulle stipulant que l'inflation n'a pas une action significative sur la croissance économique en République Démocratique du Congo.

F calculé (= 43,637) supérieur à F (1 ; 11)= 4,96 au seuil critique de 5%.

Ainsi, les tests de student nous ont aidés à conclure que l'inflation à une action significative sur la croissance économique de la République Démocratique du Congo au seuil critique de 5%. (tc = 6,5676) supérieur à ttabulaire = 2,228, nous rejetons l'hypothèse nulle selon laquelle l'inflation n'a pas de signification sur la croissance économique.

R = 0,893 est supérieur à 0,6 donc il y a une forte corrélation entre l'inflation et la croissance économique durant cette période de notre étude c'est-à-dire de 1998 à 2010 en République Démocratique du Congo.

A notre avis, nous dirons que l'inflation ou déflation a un coût, en effet la stabilité des prix permet à la population d'identifier plus facilement les changements des prix relatifs, étant donné qu'ils ne sont pas marqués des fluctuations au niveau global des prix. Par conséquent, les entreprises et les consommateurs n'interprètent pas les modifications du niveau général des prix de manière erronée et ils peuvent prendre des décisions de consommation et d'investissement mieux fondé (c'est la transparence des prix relatifs). En aidant le marché à orienter les ressources vers leurs utilisations la plus productive, la stabilité des prix accroît le bien être des ménages et donc le potentiel productif de l'économie.

De plus, si les créanciers sont assurés que les prix demeureront stables à l'avenir, ils n'exigeront pas une prime de risque liée à l'inflation. En réduisant la part de prime de risque dans le taux d'intérêt réel, la crédibilité de la politique monétaire contribue à une allocation efficace des ressources par les marchés des capitaux et stimule l'investissement ce qui est favorisé par la suite la prospérité économique.

4000

2000

6000

5000

3000

1000

0

1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

MMO

81

Graphique 11. Evolution de la Croissance économique de 1976 à 2010

- 10

- 15

- 20

10

- 5

5

0

1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

CROI

Graphique 12. Evolution de l'Inflation de 1976 à 2010

10000 8000 6000 4000 2000

0

- 2000

 
 

1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

 

INFLA

Graphique 13. Evolution de la Masse monétaire de 1976 à 2010

La confiance constitue un élément important de la valeur de la monnaie. La valeur de la monnaie varie donc en fonction de ce qu'elle permet

82

Graphique 14. Evolution du Taux de Change de 1976 à 2010

0.8

0.6

0.4

0.2

0.0

1.4

1.2

1.0

1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

TCH

Le Taux de change au certain, la masse monétaire (variation)

Section 3

Leçons tirées et perspectives

3.3.1. Leçons tirées et suggestions

Vu toutes les situations économiques présentées dans cette étude tout en analysant l'incidence de la politique monétaire sur la croissance économique en RDC, la République Démocratique du Congo présente des singularités empiriques.

La politique monétaire est un instrument de la politique économique. Elle est l'expression de la souveraineté d'une Banque Centrale. C'est ainsi qu'il va de soi que cet instrument puisse remplir toutes ces fonctions essentielles.

La monnaie congolaise est la résultante des signes monétaires de valeurs émises par les Banques et ceux-ci peuvent se dévaloriser à cause de son instabilité. Déclarer qu'une monnaie est légale ne garantit en rien que la monnaie soit acceptée. L'acceptation de la monnaie congolaise dépend de la confiance mutuelle de ses utilisateurs, de son acceptation par d'autres et de la confiance dans le maintien de cette monnaie. Et le maintien de la valeur de la monnaie congolaise dépend entièrement de sa rareté par rapport aux autres et du contrôle de la masse monétaire.

83

d'acheter sur le marché. Sa nature importe peu, que la monnaie soit en papier, en or, en bronze, ou même qu'elle soit représentée par une simple écriture inscrit sur le livre de compte d'une banque, sa valeur est toujours fondée sur la « production », laquelle dépend à son tour de la « force du travail ».

C'est ainsi que le gouvernement de la République Démocratique du Congo doit prendre des mesures de stabilisation dans les sens d'un programme d'ajustement global et cohérent de l'économie nationale devant garantir à la fois la stabilité de la monnaie nationale et la reprise de l'activité économique. C'est ne qu'au prix de cette démarche qu'on arrivera à avoir une bonne politique de stabilisation celle de pouvoir casser l'hyper inflation et de relancer de façon durable et harmonieuse l'économie congolaise.

En effet, face à une instabilité du niveau générale des prix, ce qui induit toute chose restant égale par ailleurs, une baisse de la demande de crédit bancaire et un ralentissement des investissements par la suite une faiblesse de l'expansion économique.

Comme nous l'avons ci-haut évoqué, la monnaie c'est le reflet des comportements des différents secteurs qui sont :

· l'économie réelle ;

· finances publiques ;

· relations extérieures.

Et pour arriver à stabiliser la monnaie, il faut que les trois secteurs se stabilisent. C'est par rapport à la santé de ces trois secteurs dans le pays que nous arriverons à connaître aussi la santé de la monnaie.

Ainsi, s'agissant de l'économie réelle, nous suggérons ce qui suit :

· un taux de croissance du Produit Intérieur Brut réel de 5% en moyenne afin de permettre au relèvement annuel d'un moins 2% du Produit Intérieur Brut réel par habitant ;

· un taux moyen annuel d'inflation de 5% ;

· un accroissement de la masse monétaire de 25%.

84

S'agissant de finances publiques et des relations extérieures, nous suggérons ce qui suit :

· un accroissement progressif des recettes et dépenses de l'Etat ;

· un déficit du compte courant extérieur allant de 4,7% à 7,3% du Produit Intérieur Brut ;

· une augmentation graduelle de la réserve internationale brute à environ 9,5 semaines de l'importation des biens et services non financés par l'aide extérieure.

Si toutes ces suggestions sont prises en compte dans le cadre d'un programme de stabilisation, nous aurons alors une bonne politique de stabilisation de la politique monétaire dont les grands axes doivent être :

· l'ajustement du budget de l'Etat et de la banque centrale ;

· libéralisation de stabilité des prix intérieurs et du taux de change ;

· le renforcement des réformes structurelles et sectorielles par la redéfinition du rôle de l'Etat comme au secteur privé ;

· la participation de la société civile et des partenaires au développement à l'effort de réhabilitation ;

· la transparence et la bonne gouvernance dans la gestion de ressource publiques donc le respect de la chaîne des dépenses.

Pour arriver à une bonne politique de stabilisation de la monnaie, il s'avère donc indispensables pour le gouvernement de la République Démocratique du Congo de :

· relancer et contrôler la production ;

· créer des emplois ;

· améliorer le pouvoir d'achat de la monnaie ;

· créer et améliorer les infrastructures ;

· contrôler les prix de grand et de petit marché ;

· relancer l'activité bancaire et la masse monétaire ;

· relancer et dynamiser les petites et moyennes entreprises ainsi que la motivation du secteur privé ;

· repenser les mécanismes de coopération structurelles avec les principaux partenaires extérieures tant bilatéraux que multilatéraux ;

85

Enfin, que les réformes structurelles en cours d'exécution concernent notamment la restructuration des entreprises publiques, l'assainissement du secteur financier, la réhabilitation des infrastructures, l'agriculture et le renforcement de capacités institutionnelles, en vue de créer un environnement propice à une décroissance de la pauvreté sur l'ensemble du territoire national. Et nous arriverons à une bonne politique de stabilisation à fin de stabiliser notre monnaie nationale « le franc congolais ».

Notre grand souci est de demander aux autorités tant politique que monétaire de prendre en compte nos suggestions en vue de prendre de mesures efficaces de façons à stabiliser et à valoriser la monnaie congolaises, c'est-à-dire que le gouvernement et le publics congolais puissent conférer au franc congolais la plénitude de ses attributs et qu'il puisse remplir ses fonctions classique.

3.3.2. Perspectives d'avenir

La récession mondiale frappe et s'installe dans notre pays, on parle de récession lorsque le Produit Intérieur Brut réel baisse ou recul sur deux trimestres consécutifs donnant ainsi lieu à la réalisation des taux de croissance économique négatifs.

La cause de la récession mondiale actuelle trouve son origine dans la crise de subprimes aux Etats-Unis d'Amérique. Il s'agit de prêts hypothécaires à taux variable majoré d'une prise substantielle de risque ayant particulièrement bénéficié aux ménages à faible revenu.

L'éclatement de la bulle financière causée par la faillite de bénéficiaires des surprimes à la suite de la montée des taux d'intérêt. Cette situation a entraîne au passage la chute de prix des matières ainsi que des valeurs et capitalisations financières ont été contraintes, soit à la fermeture, soit au dégraissage de leur personnel.

Ainsi, outre la baisse de la demande d'entreprise elle même, il en a résulté aussi celle des ménages constitués de leurs employés. Globalement, la demande dans les pays à économie avancée a sensiblement baissé. Or, leur demande est constituée de la consommation, des investissements et des

86

importations. La baisse de cette demande a été à la base du recul de leur Produit Intérieur Brut réel. D'où la récession.

De ce qui précède, les perspectives économiques de la République Démocratique du Congo sont intimement liées à la capacité du gouvernement à mettre en oeuvre des réformes structurelles en profondeur et à mener durablement des politiques conjoncturelles saines et crédibles.

Nous sommes conscients que ces suggestions ne sont loin de constituer la panacée pour le problème de la politique monétaire congolaise. Toutefois, leur mise en application et l'adoption des mesures de suivi réalistes permettra sans doute de relancer l'activité économique et la stabilité des prix en RDC.

87

Conclusion du troisième Chapitre

Dans ce chapitre nous venons d'analyser l'incidence de la politique monétaire sur la croissance économique en République Démocratique du Congo de 1998 à 2010.

Pour bien mener notre analyse nous avons subdivisé ce chapitre en trois sections : la première nous avons tenté d'analyser la croissance économique et la politique monétaire, à cet effet nous avons mis accent sur l'évolution de la croissance économique durant les années de notre étude et l'évolution de la politique monétaire à travers les objectifs à savoir : les objectifs opératoires, intermédiaires et finaux. La deuxième section est consacrée sur l'analyse économétrie de la contribution de la politique monétaire à la croissance économique, nous avons retenu trois variables de la politique monétaire notamment : l'inflation, la masse monétaire et le taux de change pour l'explication de la croissance économique et après l'estimation nous avons retenu l'inflation comme variable pertinente pour l'explication de la croissance économique pour le contexte de la République Démocratique du Congo. La troisième section nous avons tenté d'émettre les suggestions et perspectives d'avenir pour la matière monétaire.

88

CONCLUSION GENERALE

Nous voici donc au terme de notre étude qui s'était assignée comme objectif de percevoir l'incidence de la politique monétaire sur la croissance économique en République Démocratique du Congo de 1998 à 2010 sur les différents objectifs de la Banque Centrale du Congo, à savoir : l'objectif opératoire, l'objectif intermédiaire et l'objectif final.

Nous sommes partis d'un constat selon laquelle la politique monétaire à travers ces objectifs a eu une incidence sur la croissance économique dans l'ensemble du pays au moment où le pays vient de traverser une grande période de conflit armé dans certaines provinces.

C'est ainsi pour mener à bon port notre étude, nous avons eu à recourir à certaines méthodes et techniques, parmi lesquelles nous avons eu pour méthodes : la méthode historico comparative, la méthode systémique et la méthode démonstrative ou économétrique ; et pour les techniques nous avons eu : la technique documentaire, la technique d'interview libre et enfin la technique d'observation.

En effet, l'approche économétrique a été privilégiée pour mettre en évidence l'existence et l'ampleur de la politique monétaire, et de déterminer le niveau à partir de la variation des instruments de la politique monétaire sur certaines variables macroéconomiques. Et face aux résultat obtenus nous dirons que les taux d'intérêt directeurs ne constituent pas une priorité marquante en RDC pour stabiliser le prix sur le marché de biens et services d'autant plus que le recours à l'émission incontrôlée de la monnaie constituait un point culminant du financement de déficit budgétaire pendant plus d'une décennie et demie, ainsi que la croissance du secteur informel dans l'espace économique national constitue également un choc négatif dans la croissance économique et la stabilisation des prix.

En outre, la dollarisation de l'espace monétaire engendre une dépréciation des devises nationales, tous ces facteurs rendent la politique de reforme monétaire en RDC moins influente sur les agrégats économies du pays.

89

Durant toutes les années en étude, le système financier et bancaire Congolais était fragile, qui encourageant davantage les opérateurs économiques congolais à se prémunir contre les risques de dépôt bancaire pour garder en eux-mêmes leur capital. De cela, une carence de liquidité pour appliquer la politique monétaire.

Pour autant que, « le système financier congolais fragile n'était pas prêt à recevoir des dettes de la Banque Centrale, en grandie partie suite aux non remboursements, donc le mécanisme de transmission de la politique monétaire est basique, affaiblissant l'efficacité de la politique monétaire pour contrôler la relance de l'activité économique et la stabilité de l'inflation »49

En tout état de cause, les autorités politiques et monétaires essentiellement la Banque Centrale devrait :

- Adopter des mesures idoines (correctives) pour le caractère « hors banque » du secteur bancaire dominant en RDC afin que toute politique monétaire envisagée par les autorités monétaires et la Banque Centrale habilitée ; ait des effets pertinents sur la stabilité des prix et l'activité économique ;

- Mettre l'indépendance de la Banque Centrale en cause afin de limiter les droits du gouvernement de financer son déficit par la création monétaire et que le gouvernement ait des instruments financiers pour financer son déficit donc une gestion orthodoxe des Finances publiques, et cela la force à avoir un excédent dans la balance primaire pour compenser ses déficits du service de la dette afin que la politique monétaire soit garantie à court comme à long terme ;

- A la Banque Centrale à fourni non seulement en termes des quantités mais aussi en termes de qualité des crédits donc des crédits qui visent aux secteurs porteurs de la croissance et qui secrètent de la valeur ajoutée substantielle, notamment des crédits agricoles. Car l'accès au crédit et aux autres services financiers est un facteur déterminant pour l'amélioration des conditions de vie des populations qui tirent l'essentiel de leur

49 KABUYA KALALA et TSHIUNZA M. Op. Cit., p.56

90

subsistance du secteur agricole. Les lignes de crédit ont ainsi été un instrument majeur de la politique monétaire de toute les Banques pour le développement socio-économique des pays émergents.

En fin, il convient de dire que le gouvernement ne devrait plus se livrer à la prise des décisions aussi fondamentales sans réunir toutes les conditions nécessaires pour leurs bonnes réalisations, l'économie n'est pas un jeu de hasard auquel l'on ne connaît pas les résultats de son choix. Nous exhortons donc le gouvernement dont la nécessité de mettre sur pied une politique monétaire efficace qui puisse tenir compte des réalités économiques.

Nous terminons donc en disant que nous n'avons pas la prétention d'avoir cerné tous les contours de la politique monétaire de son incidence sur la croissance économique en République Démocratique du Congo de 1998 à 2010. Nous laissons donc ouvert cette modeste oeuvre à des remarques et dignes corrections que peuvent apporter les différents lecteurs.

91

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92

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3. Banque centrale du Congo, Questions de l'opinion sur la reforme monétaire, Kinshasa, mars 1998 ;

4. Banque du Congo Belge, « Le Passé Economique et Monétaire du Congo», sous la direction de CUYPERS L., 1909-1959, Bruxelles, Editions ;

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6. Constitution de la République Démocratique du Congo, article 176, Kinshasa, 18 février 2006 ;

7. Editorial : «Triste monde, malheur aux pauvres» de Zaïre-Afrique, sous la direction de KABUYA K. KALONJI et ITIMELONGO T., n°141, janvier 1980 ;

8. Journal économique, Qualitative réponse model, sous la direction de AMENIYA T à Survey, n°19, 1981 ;

9. Programme minimum à partenariat pour la transition et la relance en RDC/Kinshasa,

10. Revue historique, Réformes monétaires du zaïre, sous la direction de YAV KARLYAV, Kinshasa, in notes de conjoncture n°10, novembre 1993 ;

IV. COURS INEDITS

1. BAKANDEJA G. Cours de Finances Publiques, UCC, Kinshasa, 2007

2. ITIMELONGO T., Cours de Economie monétaire, UCC, Kinshasa, 2010

3. KABANGA D., Cours de Questions approfondies en Economie et Développement, UCC, 2010

4. KABANGA MUSAU, Cours de Statistiques de Gestion, UCC, 2006;

5. KABUYA F., Cours de Macroéconomie, UCC, Kinshasa, 2009

6. SHELO, Cours de Economie de Développement, UCC, Kinshasa, 2009

93

Dès le départ, les finances publiques du jeune Etat Congolais étaient placées dans un environnement peu favorable.

La situation financière du pays s'est dégradée au cours des trois premières années de l'indépendance. D'une part, le pouvoir central affaibli par les sécessions au

Katanga et du Sud-Kasaï n'était plus en mesure d'accéder aux recettes fiscales provenant de ces deux riches provinces minières, et sa désorganisation administrative l'empêchait davantage de mobiliser des recettes conséquentes dans la partie sous son contrôle.

D'autre part, les multiples revendications corporatives et aspiratoires sociales, suscite au lendemain de l'indépendance, ont donné lieu à de nombreuses promotions et

La reforme monétaire de novembre 1963 visant essentiellement à transférer les ressources de circulants spéculatifs non seulement à l'Etat par l'impôt mais aussi secteurs productifs exportateurs industriels, agriculteurs par le biais des prix relatifs.

Cette première dévaluation officielle, survenue après cette date de fait ou « indirecte » de novembre 1961, n'avait réussi ni à corriger la nouvelle distribution des revenus d'après l'indépendance ni à décourager l'orientation consommatrice de l'économie Congolaise. En outre, la dévaluation susmentionnée avait été

Les réserves de

change avaient

fortement fondu

aggravant ainsi l'état d'approvisionnement

du pays. La hausse subséquente des prix acheva de faire sauter l'indice de stabilisation monétaire entrepris en novembre 1963. C'est dans ce contexte que s'est imposée une

autre reforme
monétaire : celle de juin 1967

La réduction de l'écart entre le taux officiel et parallèle sur le marché des changes freina les fraudes à l'importation et à l'exportation, la situation du Franc s'en trouva redressée.

Des événements malheureux annoncèrent l'échec de la première tentative de stabilisation ; l'extension de la rébellion en 1964 aggrava la détérioration de la production intérieure et conduit les pouvoirs publics à augmenter les dépenses

libéralisation des prix et des taux de change,

transmettre de

mauvais signaux aux marchés. D'où l'emballement des prix et envol des taux de change.

ANNEXE 1

Tableau : Cadre logique réaménagé

Réformes Logique d'intervention Indicateurs Résultats Hypothèses

monétaires objectivement

vérifiables

Novembre 1963

94

augmentations salariales intempestives tant dans l'armée que dans la fonction publique. Inévitablement, il a fallu recourir au financement monétaire pour éponger les déficits publics, créant de fait les principales considérations permissives de l'inflation au Congo.

accompagnée de hausses généralisées des salaires, et leur couverture assurée par d'importantes avances de la banque centrale.

publiques affectées à la consommation sous formes des salaires. Des nouvelles pressions inflationnistes s'aggravèrent et leur permanence fut à l'origine de la grande reforme du 23 juin 1967,

La création d'une nouvelle unité monétaire, le Zaïre s'échangeant contre 100 francs Congolais, soit 2 dollars américains ;

· La suppression du double taux d e change instauré en 1963 ;

· L'assouplissement considérable des formalités d'importation et l'abandon du système de répartitions administratives des quotas.

Rétablir l'équilibre des finances publiques, faire disparaître les circuits spéculatifs et transférer les ressources à l'Etat et aux secteurs produits, créant ainsi les conditions de relance des exportations et des investissements. La situation des finances publiques se redressa immédiatement après la reforme monétaire de 1967. Les avoirs extérieurs passèrent de 45,6 millions de dollars Américains en Juin 1967 à 170,4 millions de dollars en Décembre 1968, grâce aux effets de

L'économie Congolaise ayant bénéficié des effets favorables de la reforme monétaire de 1967 en particulier au niveau du secteur agricole d'exportation et dans l'industrie minière, verra cependant sa croissance s'estomper dans les années 1970 à la suite notamment du retournement de la conjoncture internationale (chute des cours des produits d'exportations et hausse vertigineuse des prix du pétrole ) et des retombées

A l'époque, la République du Zaïre évoluait dans le contexte des taux de change fixes ; ce qui comportait pour elle, en tant que pays membre du Fonds Monétaire International, l'obligation non seulement de définir la parité officielle de sa monnaie mais surtout d'en préserver la valeur par des inventions ponctuelles sur le marché des changes.

Le dollar Américain a servi de référence initiale dans la fixation de la parité externe du Zaïre monnaie (1Z= 2 dollars US lors de la reforme monétaire de 1967).

L'amenuisement

Juin 1967

95

Mars 1976

Décembre 1979

Rattachement du

zaïre au DTS (1Z = 1DTS), qui valait à l'époque 1,17 dollar US ;

Dévaluation de la monnaie nationale de l'ordre de 42%.

Processus de

mettre en place un

programme de
stabilisation appuyé par le FMI et la BM

Ce programme, comme celui qui lui succédera en 1977, n'a pas donné les résultats qu'on en attendait tant au niveau des finances publiques et de l'expansion des liquidités que

des paiements
extérieurs

Malgré l'adoption du programme de
stabilisation du FMI, cette reforme ne

donna pas les
résultats escomptés

A cette occasion, il fut L'échange manuel La démonétisation En Janvier 1980, soit

procédé à la pour les particuliers intervenue au un mois après la

démonétisation des devait se limiter à Congo en 1979, démonétisation et la

billets de 5 Zaïres et 3000 Zaïres par loin de s'intégrer, décision de geler les

la dévaluation sur le commerce extérieur et grâce aux cours mondiaux élevés du cuivre. Le stock monétaire passa de 84,6 millions de Zaïre (soit l'équivalent de 1692 millions de dollars) à 135,4 millions de Zaïre (soit l'équivalent de 270,8 millions de dollars) dans les dix huit mois qui suivirent la

reforme : cette expansion des liquidités était imputables presque exclusivement à l'augmentation des avoirs extérieurs.

négatives sur l'investissement, des mesures économiques dites de

progressif des

réserves de change officielles ne
permettait plus aux autorités monétaires de maintenir fixe le taux de change officiel.

« Zaïrianisation » et de

« radicalisation » édictée en 19731974. En outre le laxisme croissant dans la gestion des finances publiques va nécessiter des mesures plus fréquentes de redressement monétaire. Une longue série de dévaluations camouflées sous le prétexte du relâchement du Zaïre - monnaie au DTS

96

10 Zaïres et à leur

remplacement par
d'autres billets de

mêmes valeurs
faciales. En même temps, il fut question

d'opérer une
importante déflation des moyens de payement sans pour autant affecter la valeur externe de la monnaie nationale.

personne âgée de 18 ans et plus à 5000 zaïres (dont 50% à verser en compte bancaire) pour les autres entreprises de grande taille. Dans un premier temps, ces avoirs en comptes à vue étaient disponibles à concurrence de 10% tandis que le reste serait progressivement libéré suivant les besoins de l'économie.

Par certains, de ces aspects, la démonétisation de Décembre 1979 a fait penser à

« l'opération Gutt » d'assainissement monétaire menée en Belgique en 1944 au moment de la libération.

comme « Opération Gutt », dans un vaste champ de mesures visant la stabilisation de l'économie, voulait cependant répondre à une situation

ponctuelle : décourager la détention à des fins spéculatives des coupures à valeurs faciales élevées, et éponger une partie des liquidités.

liquidités, on assistait à une reprise figurante des émissions monétaires : témoignage assez éloquent de l'échec même de l'opération et de son incapacité à différer la dévaluation de 30% qui surviendra en Février 1980.

La conversion

monétaire et

l'assouplissement du contrôle des changes. La révision décidée de la parité de la monnaie nationale consacra une dévaluation de 77, 5%, partant de la

La modification de taux de change ; L'adhésion au régime des taux flottants ;

Et la libéralisation de la réglementation des échanges.

La politique monétaire est demeurée prudente, et avait pour objectif de contenir le niveau d'inflation tout en permettant une certaine relance

Deux autres programmes seront initiés en 1987 et 1988, et puis interrompues par la suite à cause de leur exécution non satisfaisante au regard des critères de

Septembre 1983

97

Dans ce régime de flottement, le cours des monnaies était censé se déterminer « librement » sur le marché interbancaire des changes.

de l'économie. Pour atteindre ce but, des mesures tendant à contrôler la liquidité de l'économie ont été poursuivies. Elles portaient essentiellement sur l'encadrement direct des crédits, le coût de refinancement des banques auprès de la banque du Zaïre, le mécanisme de réserve obligatoire et les taux d'intérêt débiteurs. Les modalités de distributions des crédits avaient été assouplies par l'élimination du sous-plafond global. De ce fait, les banques avaient commencé à disposer d'un pouvoir discrétionnaire en matière de sélection des bénéficiaires et de répartition sectorielle de leurs interventions.

performance édictés par le FMI.

parité de 1Z= 0,1575 DTS en vigueur depuis le 22 juillet 1981 à 1 Zaïre = 0,03542 DTS.

Dégradation Réajuster la parité L'absence D'où l'emballement

prononcée de l'activité externe par d'assainissement des prix et l'envol des

de production ; l'empressions des des finances taux de change. Tout

Détérioration des signes monétaires, publiques s'est compte fait, la reforme

Octobre 1993

Juin 1998

98

finances publiques ; Aggravation de l'inflation ;

Précarité des réserves de change ; Accumulation des arriérés du service de la dette extérieure.

faciliter la comptabilisation de six zéros sur les billets existants et leur remplacement par d'autres dénominations (la parité interne retenue était de 1NZ= 3000 000Z) Créer un environnement économique favorable à la relance de l'activité économique.

avérée plus fatale pour le bon déroulement de cette reforme monétaire.

La fixation par le gouvernement du taux de change de 1 dollars US= 3 NZ le jour de la reforme monétaire et la projection annoncée de ce taux à 1 dollar US = 15 NZ à la fin Décembre 1993, laissaient clairement entrevoir aux yeux du public que la banque centrale ne disposait pas de moyens nécessaires pour maintenir longtemps le premier taux.

Une telle attitude ne pouvait que favoriser la spéculation et les anticipations à l'endroit du cours de la monnaie nationale.

monétaire d'octobre 1993 s'était opérée dans un contexte très peu propice : insuffisance de concentration technique, précipitation dans l'exécution, agitations et surenchères politiques autour de l'idée même de reforme monétaire, grave pénurie de devises et absence d'appui financier extérieur. La suppression des Six zéros sur les anciennes dénominations et changement des signes monétaires auront été les seuls marques visibles de cette reforme tant décriée.

 
 

La banque centrale du

Congo, organe

technique du

gouvernement dans le domaine monétaire, n'y est pas allée par d'autres voies pour

Assainir l'environnement monétaire et financier caractérisé par la persistance de l'hyperinflation, la

la neutralisation d'une partie de dépôts bancaire à vue, préalablement déflatés par leur transformation en

Reprise de la

production nationale ;

L'inflation qui avait fortement reculé ;

Augmentation des

99

constater que « le

changement politique intervenu dans le pays depuis le mois de Mais 1997 ayant entraîné le changement du nom du pays devrait également impliquer le changement de l'unité monétaire dont le nom était associé à celui du pays

désarticulation du système des paiements et la multiplicité des taux de change ;

· Stabiliser la monnaie et unifier l'espace monétaire national ;

· Accroître le taux de liquidité en vue de financer l'économie ;

· Favoriser la relance des activités de production.

titre de créances, sur le système bancaire. Cette opération a permis de faire immédiatement la décote de la monnaie scripturale par rapport à la masse fiduciaire tel que constatée mensuellement depuis 1992 jusqu'à 1997.

recettes publiques ;

Augmentation du PIB.

Source : Nos analyses

ANNEXE 2

Tableau : Coût de la reforme(en milliers de dollars US)

Désignation poste

A. Couts direct de la reforme

Couts en devises

Frais locaux

Total

Déjà réalisé

A réaliser

Déjà réalisé

A réaliser

I. Impression des billets transport

et assurances réhabilitation
équipement Hôtel des monnaies

2.110

12837

0

0

14947

II. Transport billets de banque et assurances à l'intérieur du pays

0

0

0

4316

4316

III. Frais de fonctionnement du personnel attaché aux opérations de réforme

0

0

0

2794

2794

 

100

IV. Logistique de la réforme

0

3924

0

2467

6391

4.1. Acquisition 18 camions

0

2970

0

0

2970

4.2. Acquisition 22 jeeps

0

788

0

0

788

4.3. Matériel de communication

 
 
 
 
 

-Fax

0

38

0

0

38

-Valises satellitaires

0

128

0

0

128

4.4. Frais de fonctionnement

matériel roulant

0

0

0

1363

1363

4.5. Frais de fonctionnement

matériel de communication

0

0

0

1064

1064

4.6. Réparation matériel roulant existant

0

0

0

40

40

S/Total

2110

16761

0

9577

28448

B. Réserves de change pour

soutien du franc pendant les 6 premiers mois

0

66000

0

0

66000

Total général

2110

82761

0

9577

94448

Source : B.C.C, "Informations générales sur la réforme monétaire", CETREM, juillet 1998, p.12

101

ANNEXE 3

Tableau : La variable endogène et les variables exogènes du modèle

ANNEE

Croissance

Inflation

Taux change

Masse
monétaire

1976

-5,3

71,3

1,27959823

46,8

1977

0,8

63,1

1,16719448

59,3

1978

-5,3

67,6

1,24240235

53,8

1979

0,3

99

0,58333087

15,4

1980

2,4

3,8

0,35975029

66,1

1981

0,94

40,9

0,23682463

37

1982

0,45

35,3

0,17396327

64,7

1983

1,4

100,8

0,10269407

74,5

1984

1,4

33,4

0,02775418

33,1

1985

0,46

26,7

0,02141191

45,95

1986

4,7

32,6

0,01268574

58,8

1987

2,6

99,8

0,00901272

96,7

1988

0,6

121,5

0,00544503

64,5

1989

-1,4

95,8

0,00263943

61,1

1990

-6,6

233,2

0,00152569

186,8

1991

-8,4

3641,9

0,0001192

2230,1

1992

-10,5

2989,6

2,7367E-06

553,9

1993

-16,2

4651,2

2,0028E-07

2482,5

1994

-7,4

9796,9

0,00177554

5546,2

1995

0,7

370,3

0,000163

313,7

1996

-1,1

752,9

2,3004E-05

534,9

1997

-5,4

-0,4

7,7093E-06

51,9

1998

-1,7

126,4

0,64528826

157,8

1999

-4,3

526,6

0,25506126

363,3

2000

-6,2

5451,4

0,05777163

501,7

2001

-4,19

160

0,00649146

227,5

2002

3,5

20,3

0,00289284

28,1

2003

5,6

9,9

0,00247246

31,7

2004

6,8

31,7

0,0022518

70,8

2005

3,4

37,65

0,00228796

24,7

2006

2

31,35

0,00212866

57,7

2007

3

16,7

0,00202069

13,4

2008

6,2

18

0,00178256

50,8

2009

2,8

46,1

0,00111111

57,5

2010

6,9

23,5

0,0010989

36,3

Section 2 : Analyse de la croissance économique 17

1.2.1. La notion de croissance en sciences économiques 17

102

TABLE DES MATIERES

Epigraphe I

Liste des tableaux II

Liste des graphiques III

Liste des schémas IV

Liste des abréviations V

Note de l'auteur VI

Avant-propos IX

Introduction générale 1

I. Problématique 1

II. Hypothèses du travail 3

III. Méthodes et techniques de recherche 5

III. 1Méthodes 5

IV. Choix et intérêt du sujet 7

V. Délimitation spatio-temporelle du sujet 8

VI. Subdivision sommaire du travail 8

CHAPITRE PREMIER 9

La politique monétaire, la croissance économique et l'impact théorique de la politique monétaire

sur la croissance économique 9

Section 1 : La politique monétaire 9

1.1.1. Définitions et notions 9

1.1.2. Les objectifs et le rôle de la politique monétaire 10

1.1.2.1. Les objectifs de la politique 10

1.1.2.1.1. Les objectifs finaux 11

1.1.2.1.2. Les objectifs intermédiaires 11

1.1.2.1.3. Les objectifs opérationnels 12

1.1.2.2. Rôle de la politique monétaire 13

1.1.3. Les instruments de la politique monétaire 14

1.1.3.1. Refinancement ou réescompte 14

1.1.3.2. Intervention sur le marché monétaire 14

1.1.3.3. Réserves obligatoires 15

1.1.3.4. Encadrement du crédit 16

1.1.4 La pertinence de la politique monétaire dans la régulation économique 16

1.1.5. Les forces et faiblesses de la politique monétaire 16

103

1.2.1.1. Définition 17

1.2.1.2. La formulation de la croissance économique 17

1.2.1.3. Les modalités de la croissance 19

1.2.1.4. Les déterminants de la croissance 20

1.2.1.5. Les facteurs de la croissance 20

1.2.1.6. Croissance et développement 21

1.2.2. La politique économique 21

1.2.2.1. Définition 22

1.2.2.2. Composantes de la politique économique 22

1.2.2.3. Enjeux de la politique économique 23

1.2.2.4. Choix de la politique économique 24

1.2.2.4.1. Contraintes de la politique économique 24

1.2.2.4.2. Quelle politique économique choisir ? 25

Section 3 : L'incidence théorique de la politique monétaire sur la croissance économique 26

1.3.1. Impacts positifs 26

1.3.2. Impacts négatifs 27

1.3.3 Efficacité de la politique monétaire 27

1.3.3.1. Dans l'optique keynésienne 27

1.3.3.2. Dans l'optique des monétaristes 28

1.3.3.3. Les nouveaux classiques 28

CHAPITRE DEUXIEME 31

Les politiques et réformes monétaires en République Démocratique du Congo 31

Section 1 : La récurrence des réformes monétaires 31

2.1.1. Historique . 31

2.1.2. Typologie des réformes monétaires au Congo 32

2.1.2.1. La réforme monétaire de Novembre 1963 32

2.1.2.1.1. Motivations 32

2.1.2.1.2. Interventions 33

2.1.2.1.3. Résultats 33

2.1.2.2. La réforme monétaire de Juin 1967 34

2.1.2.2.1. Motivations 34

2.1.2.2.2. Interventions et résultats 35

2.1.2.3. La réforme monétaire de mars 1976 35

2.1.2.4. La réforme monétaire de décembre 1979 36

2.1.2.4.2. Résultats 36

2.1.2.5. La réforme monétaire de septembre 1983 37

104

2.1.2.5.1. Motivations et interventions 37

2.1.2.5.2. Résultats 37

2.1.2.6. La réforme monétaire d'octobre 1993 37

2.1.2.6.1. Résultats 37

2.1.2.6.2. Interventions 38

2.1.2.6.3. Résultats 38

2.1.2.7. La réforme monétaire de juin 1998 39

2.1.2.7.1. Motivations 39

2.1.2.7.2. Interventions et résultats 39

Section 2 : Les indicateurs des réformes monétaires 39

2.2.1. Applications de la politique monétaire et de change au renforcement de ces multiples

réformes 41

2.2.1.1. La politique monétaire et change mené après la réforme monétaire de 1963 41

2.2.1.2. La politique monétaire et de change mené après la réforme monétaire de 1967 41

2.2.1.3. La politique monétaire et de changes menés après la réforme monétaire de 1983 ... 41

2.2.1.4. La politique monétaire et de change mené après la réforme monétaire de 1993 42

2.2.1.5. La politique monétaire et de change mené après la réforme monétaire de 1998 42

2.2.2. Coût de la réforme et modalités pratiques de lancement du franc congolais 43

2.2.2.1. Coût de la réforme . 43

2.2.2.2. Modalités pratiques de lancement du franc congolais 44

2.2.2.3. Parité interne 44

2.2.2.4. Parité externe 44

2.2.2.5. Délai d'échange 45

Conclusion du deuxième chapitre 46

CHAPITRE TROISIEME 47

L'incidence de la politique monétaire sur la croissance économique de 1976 à 2010 47

Section 1 : La croissance économique et la politique monétaire 47

3.1.2. Evolution de la politique monétaire en République Démocratique du Congo de 1998 à

2010 50

3.1.2.1. Objectif opératoire 50

3.1.2.1.1. Composantes de la base monétaire 53

3.1.2.1.2. Les contreparties de base monétaire 54

3.1.2.2. Objectif intermédiaire 58

3.1.2.2.1. Composante de la masse monétaire 60

105

3.1.2.2. Contreparties de la masse monétaire

61

3.1.2.2.1. Avoirs extérieurs nets

61

3.1.2.2.2.2. Avoirs intérieurs nets

62

3.1.2.2.2.2. Avoirs intérieurs nets

64

3.1.2.2.3. Offre et demande de monnaie

64

3.1.2.2.4. Vitesse de circulation- revenu de la monnaie

65

3.1.2.2.5 Taux de liquidité

66

3.1.2.2.6. Taux de change

67

3.1.2.3. Objectif final

68.

Section 2 : Analyse Econométrie de la contribution de la politique monétaire sur la croissance

économique en République Démocratique du Congo 70

3.2.1. Approche méthodologique 71

3.2.1.1. Le modèle de régression linéaire 73

3.2.1. 1.1. La théorie de la corrélation 74

3.2.1.1.1.1. Le coefficient de corrélation linéaire 75

3.2.1.1.1.2. Le coefficient de détermination 75

3.2.1.2. Modèle économique de la relation politique monétaire et croissance économique 75

3.2.1.2.1 L'impact de la politique monétaire sur la croissance économique en RDC de 1976 à 2010 75

3.2.1.2.2. L'impact de l'inflation sur la croissance économique en RDC de 1976 à 2010 78

3.3.1. Leçons tirées et suggestions 82

3.3.2. Perspectives d'avenir 85

sConclusion du troisième Chapitre
87

CONCLUSION GENERALE 88

BIBLIOGRAPHIE 91

Table des matières 102






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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery