WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les déterminants du faible taux de référence des CSI (centre de santé intégré) ruraux vers le CHD (centre hospitalier départemental), dans le district sanitaire de Tahoua, zone d'intervention du projet ALAFIA/GTZ au Niger.

( Télécharger le fichier original )
par Idrissa CHEIFOU
Université Abdou Moumouni de Niamey Niger - Maà®trise en sociologie 2003
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.3.1.2- Les moyens déployés, la barrière financière

Bien que la grande majorité des patients acceptent les tarifs du CHD, 47 (57 %) déclarent qu'ils ont eu des difficultés financières lors de la référence. Cela confirme que les coûts ne se limitent pas aux frais de l'hôpital et que les dépenses en dehors de l'hôpital sont relativement très importantes. Trente neuf (47%) patients ont emprunté de l'argent auprès d'un membre de la famille ou d'un commerçant local, 29 (35%) ont dû vendre des animaux et 18 (22%) ont pu bénéficier de la solidarité villageoise.

Pendant l'interview, l'enquêteur a essayé de comprendre et de quantifier les dépenses selon plusieurs rubriques. Ceci s'est révélé compliqué parce que les dépenses étaient souvent fractionnées ou en nature rendant le calcul difficile pour le patient. Ainsi on sait que les dépenses au niveau du guérisseur traditionnel ont été importantes pour beaucoup de patients, incapables de chiffrer les montants. L'aide de la part de la famille était également difficile à chiffrer parce que souvent cette aide se réalise sous forme de nourriture ou les visiteurs donnent de temps à autre une petite somme d'argent.

Les 41 (49%) patients qui n'avaient pas ces difficultés financières avaient un revenu monétaire (commerçants, cordonniers) ou avaient un parent vivant à l'extérieur (Abidjan, Niamey) qui leur avait envoyé de l'argent. Ce dernier groupe dépendait néanmoins de ressources extérieures.

La barrière financière est donc très importante et touche la grande majorité de la population de Tahoua. Mais ces problèmes ne peuvent pas être résolus en diminuant les frais de l'hôpital. Il faut étudier comment les autres frais pourraient diminuer, notamment les frais de transport et la perte de ressources dans d'autres itinéraires de santé, surtout pour les cas de stérilité où ont été notées des sommes très importantes dépensées pour le guérisseur : « 50.000 f CFA ; 7 chèvres, etc. ».

Les patients se sont également plaints des "à côtés" à donner au personnel soignant de l'hôpital.

3.3.1.3- Qualité de la communication

Vingt deux patients des 45 référés (soit 49%) disent comprendre pourquoi ils ont été référés. Virtuellement 51 % des patients mentionnent donc ne pas comprendre les raisons de leur référence. Ils disent : « Il m'a dit simplement que je devrais aller, donc je suis parti ». Seulement 18 (40%) sur 45 affirment qu'ils ont eu des explications spécifiques.

Trente-cinq patients (78%) sur 45 disent qu' « il faut obéir » à l'infirmier et 20 (44%) soutiennent qu'ils étaient convaincus parce qu'ils estimaient leur état de santé grave et 9 (20%) sur 45 disent que c'était eux-mêmes qui voulaient partir. Cette opinion illustre la relation plutôt autoritaire entre l'agent de santé et le patient.

Cette situation explique au moins partiellement la réticence des patients à parler de l'attitude des infirmiers. Ils préfèrent rester neutres si des questions sont posées sur l'influence d'une référence sur le prestige de l'infirmier. Néanmoins on n'a pas l'impression q'aux yeux du patient, l'infirmier perdrait de prestige quand il réfère un patient ou qu'il serait jugé incompétent. Les patients se sont plaints particulièrement du comportement du personnel soignant au CHD.

La relation entre agent de santé et patient est plutôt autoritaire et hiérarchique. L'infirmier ne fournit aucun effort notable pour briser cette relation de dépendance et essayer de rentrer dans un dialogue de négociation entre adultes.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire