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Les enfants dans les attentats suicides: étude comparative de trois cas: Sri Lanka, Palestine, zone Afghanistan/Pakistan

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par Mélanie JOANNES
Institut catholique de Paris - Master 2 sciences politique, mention géopolitique et sécurité internationale 2011
  

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1.1.3.2. Pakistan

La frontière entre le Pakistan et l'Afghanistan est constituée par la « ligne Durand ». Cette frontière, établie le 12 mars 1893 par un accord entre l'émir Abdur Rahman Khan et sir Mortimer Durand pour l'empire britannique, constitue un contentieux constant entre les deux pays. Elle coupe les zones tribales du Pashtounistan et du Baloutchistan en deux et sert de prétexte aux revendications territoriales. C'est une des raisons pour laquelle chacune des deux capitales a toujours soutenu et accueilli les opposants au gouvernement de l'autre.

Le Pakistan a été entrainé malgré lui, par les Etats-Unis, dans leur guerre contre l'Afghanistan.49(*) Depuis la victoire militaire américaine en Afghanistan, les Etats-Unis n'ont de cesse d'impliquer le gouvernement pakistanais de mener une guerre contre le terrorisme. Dès 2002, le président Musharraf dénonce les extrémistes venus de l'ouest. En décembre 2003, après avoir échappé à deux attentats, il déclare : « La plupart des attentats qui ont lieu au Pakistan ont été conçu par ces gens », et conclu par : « Nous ne permettrons pas de tels actes au Pakistan »50(*). La politique de Musharraf envers les talibans dans les zones tribales reste cependant très hésitante entre l'année 2003 et l'année 2007. En effet, celui-ci a parfois recourt à l'armée pour expulser les talibans et d'autres fois, il tente le compromis avec eux. La véritable rupture se produit le 11 juillet 2007 avec la fusillade de Lal Masjid (la mosquée Rouge) à Islamabad. Quelques jours plus tard, les talibans déclarent la guerre à l'Etat pakistanais. A la fin de l'année 2007, une insurrection fait rage non seulement dans l'ensemble des FATA mais également dans la quasi-totalité de la province de la région du Nord-Ouest. Ces zones sont alors hors du contrôle du gouvernement. Cette montée de la violence dans les zones tribales est très probablement due aux attaques lancées par les Etats-Unis, sans l'autorisation du gouvernement pakistanais, dans la ceinture tribale du Pakistan provoquant la mort de nombreux civils. Selon P.S. Jha, « l'intervention militaire ouverte des Etats-Unis au Pakistan a pu dès lors constituer le point culminant d'une série d'erreurs aboutissant à la dislocation de l'Etat pakistanais et transformant la plus grande partie de son territoire en un nouveau foyer de terrorisme international. »51(*)

Depuis, les attentats suicides dans ces zones n'ont de cesse d'augmenter.

1.1.3.3. Analyse comparative

En guise de conclusion pour cette première sous partie, nous allons procéder à une analyse comparative de ces différentes situations afin de voir en quoi ces conflits se ressemblent et diffèrent. Nous n'allons cependant pas faire une comparaison exhaustive des conflits présentés plus haut, car ce n'aurait qu'un intérêt limité pour cette étude. Nous allons simplement mettre en avant les éléments qui selon nous, ont pu conduire à l'utilisation des enfants dans les attentats suicides.

Mis à part le Pakistan, nous avons à faire à des conflits extrêmement longs dans la durée. Le Sri Lanka a connu une guerre de presque trente ans, si on considère que celle-ci est terminée. L'Afghanistan, quant à lui, est le théâtre de conflits depuis 1978, soit trente trois ans aujourd'hui, et nul ne sait quand la situation s'arrangera. Sur ce point, les observateurs internationaux ne sont pas très optimistes, tout comme le peuple afghan. Tandis que le conflit israélo-palestinien dure depuis plus de soixante ans avec une intensité variable dans le temps. Une question se pose : les peuples concernés n'ont-ils pas perdu espoir de voir la paix s'instaurer de leur vivant ?

Un autre point de convergence entre les situations étudiées est la désignation par l'opposition d'un ennemi précis et présent physiquement dans les zones. Que ce soit les cingalais, les israéliens, les forces armées américaines, pakistanaises ou afghanes (vu par une frange du peuple variable comme des traitres), ils sont diabolisés et sont perçus comme une menace pour la survie de la communauté et/ou de sa culture. En ce qui concerne le Pakistan, l'ennemi représente surtout une menace pour les valeurs du peuple musulman et moins une menace pour l'intégrité physique de la communauté. Tandis, que les nationalistes tamouls, comme nous l'avons vu, parlent d'un génocide des cingalais à leur encontre. En ce qui concerne les pachtounes, la menace est avérée dans certaines régions d'Afghanistan, notamment le nord où l'on peut constater un nettoyage ethnique. Les conflits menés contre les armées régulières sont alors vus comme des guerres de libération contre une occupation considérée, à tord ou à raison, comme oppressive.

* 49P.S. Jha, « La malédiction afghane au Pakistan », Politique étrangère, 2/2008, pp.335-344, p.2

* 50 « Musharraf Vows to Rout Terror: No issue of Muslims or non-Muslims », Dawn, 28mars 2004

* 51 P.S. Jha, Op. cit., p2

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