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Contribution de la culture maraà®chère (échalotes et pommes de terre) aux revenus des exploitations agricoles dans la zone office du Niger : Cas de la zone agricole de Niono


par Awa Drabo
Université Paris-Sorbonne - Master 2 2017
  

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III.4. 3.2 Les revers de la commercialisation pour les commerçants : cas de l'échalote

L'échalote supporte mal la chaleur et l'enfermement. Elle a une forte teneur en eau. Ainsi, tant qu'elle n'est pas aux deux tiers de sa maturité, elle est relativement vulnérable, et pourrit rapidement. Malheureusement, les exploitants face à un besoin imminent de devises, n'hésitent pas à récolter rapidement les tubercules, avant leur maturité. Ce qui expose les commerçants à des pertes considérables de leurs achats. Ils enregistrent en moyenne une perte d'un peu plus de 5 % de leurs produits. Elles pourrissent, et en externalisant le liquide pourri, perdent du volume. Ce phénomène est amplifié par des tris non réalisés par les exploitants ; des bulbes non sains sont ainsi stockés avec les sains, ce qui favorise la contamination.

Ils doivent aussi faire face au défi du transport. Les grandes zones d'approvisionnement des échalotes de la zone de Niono sont les marchés de la ville de Niono, des villes régionales et de Bamako. Avec une distance de près de 300 kilomètres pour le trajet Niono-Bamako, celui-ci, pour un pays en développement, s'avère être un véritable périple. La route comporte deux voies anciennes (1984), mal construites et mal entretenues. S'ajoutent à cela les camions, peu performants (car vieux). Autant de contraintes qui rendent difficile le transport et accentuent la perte d'échalotes, ce malgré des prix élevés52.

Par ailleurs, le défi de l'excès d'utilisation d'engrais par les paysans a des conséquences sur l'ensemble de la chaine. Les produits sont de moins bonne qualité et sont plus vulnérables.

Lors de nos enquêtes, en moyenne pour un hectare, le maraicher utilisait huit à dix sacs contre les 5 sacs recommandés. Il pourrait être intéressant de mener une étude pour comprendre les causes de cette utilisation excessive d'engrais.

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52 500 FCFA (0,76€) pour le transport d'un sac de 45 kg de Niono à Bamako.

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IV. Perspectives : Immobilisme masqué

pour les maraichers ?

Le maraichage au Mali est marqué par les nombreuses potentialités qu'offre la zone ON. Pour l'échalote et la pomme de terre, ce périmètre irrigué est sans aucun doute un moyen de réaliser une horticulture productive et performante. Il est bien évident que la situation peut évoluer. Le maraichage peut véritablement tenir ses promesses de réduction de la pauvreté et d'amélioration des revenus des colons de l'ON. Mais pour ce faire, les blocages auxquels il fait face doivent être résolus. Il doit sans conteste, être accompagnée de politiques interventionnistes et dirigistes, garantes de la production, de la transformation mais aussi de la commercialisation.

1. Le développement inclusif demeure un leurre pour les exploitants sans soutien de l'État.

Dans toute Nation, l'État dispose irréfutablement, des « armes » nécessaires pour conduire le développement. Une bonne gouvernance, un État fort, régulateur et facilitateur, permettent au pays de s'insérer dans un véritable développement, de jouir de ses avantages comparatifs et de s'affranchir du mal développement. Dans les pays en développement, le droit à l'alimentation est souvent compromis. Se nourrir suffisamment et de manière saine relève du parcours du combattant.

Cette réalité est sans conteste connue de tous. Les nombreuses rencontres internationales témoignent de la prise de conscience mondiale de la sous-alimentation, ce depuis la Conférence mondiale de l'Alimentation, organisée par les Nations Unies en 1974. Elle fait suite à un recul de la production céréalière, du fait des aléas climatiques (gel des récoltes en URSS, sècheresse au Sahel, inondations en Inde...), qui entraine l'augmentation des prix (1972-1973).

S'ensuivent de nombreuses rencontres internationales (comme en 1996 à Rome53)

53 Lors du sommet de l'alimentation à Rome en 1996, le but fut de sensibiliser sur les problèmes d'alimentation et pour réunir toutes les parties prenantes, afin d'aboutir à un consensus commun qui est la déclaration et le plan d'action, qui posent les bases d'actions, afin de réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de sous alimentation chronique d'ici 2015.

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et continentales (comme à Maputo en 200354), où le constat est précisé. Les décisions consensuelles prises sur une échelle internationale et continentale se doivent d'être appliquées au niveau national. Il incombe donc au gouvernement de créer un environnement propice politiquement et économiquement, en réunissant à son tour tous les acteurs autour d'un même groupement, pour permettre le développement d'un secteur. En ce sens, le droit à l'alimentation doit être l'une des fonctions régaliennes de l'État.

L'État malien se doit donc de mener des politiques en faveur de l'amélioration des revenus des ruraux, qui composent l'essentiel de sa population, et d'aider les exploitants à mener une agriculture productive et durable, afin d'améliorer leur revenu et d'augmenter leur pouvoir d'achat, pour qu'ils consomment.

Même si le mal développement persiste, la situation semble donc s'améliorer, avec « un recul de la pauvreté » selon la Banque mondiale, mais aussi une croissance du secteur privé de 6,9 % en 2015 à 7,6 % 2016. Celle-ci résulte de meilleures performances agricoles. L'État, par sa Loi Orientation Agricole (LOA), démontre sa volonté de valoriser le secteur agricole. Ceci aboutit en 2013 à une politique de développement agricole (PDA). L'agriculture se veut durable, tournée vers l'agriculture familiale et ouverte aux investissements privés, gage de modernité et de compétitivité (Denon, 2018). Ainsi, la production de fruits et légumes constitue un élément important de la politique agricole du Mali (Dembélé, 2001). C'est un secteur considéré comme d'avenir, qui permettrait de réduire les importations, d'exporter sa production et de diversifier la production. Toutefois, c'est une filière qui doit encore faire face à des contraintes, qui l'empêchent de jouir des avantages dont elle dispose à l'ON.

IV.1.1. L'état, garant de la bonne pratique agricole

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault