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Communication politique et séduction à  travers la Déclaration de politique générale du Premier ministre Idrissa Seck à  l'Assemblée nationale le 03 février 2003

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par Mamadou THIAM
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Dea Science du langage 2005
  

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DEUXIÈME PARTIE :
LES RESSOURCES DE LA SÉDUCTION : L'ETHOS

INTRODUCTION :

L'univers de la séduction est des plus complexes. Souvent il nous arrive de trouver quelqu'un séduisant sans pour autant être capable de comprendre le pourquoi de cet attrait exercé sur nous. De même, le mannequin qui reçoit des hourras, l'acteur ou le chanteur dont la prestation suscite transes et émerveillements ne saisit pas toujours ce qui, dans sa démarche ou prestation, a ravi son auditoire. C'est dire que la séduction, en tant qu'action sur autrui, est un tout. Un tout composite, mélange savant, dont l'entrelacement équilibré de diverses composantes peut, seul, permettre la réalisation.

Pour Aristote, tout discours s'organise autour d'un triptyque constitué par l'ethos, le logos et le pathos. Et la séduction, qui participe de la volonté du locuteur de conquérir son auditoire, relèverait d'une rhétorique psychologique. Celle qui s'appuient sur l'ethos et le pathos.

Sans pour autant évacuer la force de l'argumentation rationnelle, renvoyant au logos, encore moins la charge émotionnelle véhiculée par le pathos, nous analyserons principalement les visées séductrices du Premier ministre Idrissa Seck, à travers le concept d'ethos. L'ethos, selon Barthes, est constitué par  

(...) les traits de caractère que l'orateur doit montrer à l'auditoire (peu importe sa sincérité) pour faire bonne impression (...) L'orateur énonce une information et en même temps il dit : je suis ceci, je ne suis pas cela. (Barthes 1966 : 212)

Ainsi, l'ethos se révèle comme une construction de l'identité d'un acteur par lui-même et par des « adjuvants ». Une construction identitaire qui s'appuie, sur la doxa, c'est-à-dire le vraisemblable, qui n'est rien d'autre que l'idée que se font les autres sur nous-mêmes. Dès lors, l'ethos s'avère des plus complexes. Il intègre, d'une part, des éléments discursifs et non discursifs. Les éléments discursifs de l'ethos renvoient au fait que le locuteur construit une image de soi à travers son discours. Il s'agit là d'une image discursive projetée, qui n'est pas forcement conforme à son moi réel. D'autre part, l'image représentée de soi peut relever de pratiques autres que discursives.

En effet, elle intègre tout ce qui

(...) contribue à émettre une image de l'orateur à destination de l'auditoire. Ton de voix, débit de la parole, choix des mots et arguments, gestes, mimiques, regard, posture, parure, etc., sont autant de signes, élocutoires et oratoires, vestimentaires et symboliques, par lesquels l'orateur donne de lui-même une image psychologique et sociologique ». (Declercq 1992 : 48)

Par ailleurs, les modalités de représentation de l'image d'un acteur peuvent être directes ou indirectes. Elles sont directes lorsqu'elles proviennent du personnage concerné, et indirectes lorsqu'elles sont portées par un autre actant que nous nommerons ici adjuvant.

Enfin, dans la sphère publique, tout individu qui prend la parole, ou qui intervient, est, bien avant même sa prise de parole, ou son intervention, investi d'un certain nombre de qualités et de défauts, d'attributs spécifiques, réels ou imaginaires.

Nous sommes là en face de représentations que l'opinion se fait de chaque acteur de la sphère publique. Cette image que l'opinion retient de l'acteur social, bien avant sa prise de parole, est ce qu'on nomme ethos préalable ou ethos prédiscursif. Dès lors, étudier l'ethos discursif d'un locuteur, revient d'abord à décrire son ethos prédiscursif qui renvoie à la doxa, c'est-à-dire la connaissance préalable que le public a du locuteur.

Ce faisant, dans cette deuxième partie consacrée aux ressources de la séduction, nous étudierons, dans le premier chapitre, l'ethos préalable de Monsieur Idrissa Seck afin de mieux voir comment cet ethos préalable subit une tentative de reconstruction, avant même la Déclaration de politique générale. D'abord, par le Premier ministre lui-même, à travers sa « démarche participative », et par l'intermédiaire de la Télévision nationale.

Dans le deuxième chapitre, nous verrons comment l'entreprise de séduction s'élabore à travers un ethos discursif, ou représentation discursive d'une image de soi attrayante, voire idéale. Une représentation de soi qui emprunte au triptyque aristotélicien repris et actualisé par la Pragmatique et les spécialistes de l'énonciation : la « pronésis » ou le bon sens, l' « areté » ou la vertu et l' « eounoïa » ou la bienveillance.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand