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Etude des conséquences immédiates et à  terme des phénomènes associés à  un événement El Nino


par Florent Demoraes
Université de Savoie - DEA Interface Nature / Sociétés 1999
  

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Copyright (c) Florent DEMORAES

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Free Documentation License".

Florent Demoraes

Etude des conséquences immédiates et à terme des

phénomènes associés à un événement El Niño ;

Intérêt d'une approche géographique.

---------------------------------------------

-----------------------

Faisabilité et perspectives de la recherche en Equateur (1982-98)

Mémoire de DEA Interface Nature / Sociétés

réalisé sous la direction de Monsieur Robert D'Ercole.

Membre du Jury :

- Monsieur Robert D'Ercole Maître de Conférences à l'Université de Savoie

- Monsieur Marcel Leroux Professeur à l'Université Jean Moulin, Lyon III

- Monsieur Alain Marnezy Maître de Conférences à l'Université de Savoie

Juin 1999

2

Résumé

Le courant marin exceptionnellement chaud, connu sous le nom de El Niño, qui s'étend anormalement

vers le sud le long des côtes sud-américaines est une répercussion régionale d'un phénomène beaucoup plus

global appelé El Niño / Oscillation Australe qui se manifeste tous les 3 à 7 ans mais dont la période de retour

semble s'accélérer depuis les années 1970. L'ENOA est un système d'interrelations complexes qui couple la

dynamique de l'hydrosphère pacifique et la dynamique aérologique symbolisée par l'Oscillation Australe

correspondant à une variation du différentiel de pressions entre l'est et l'ouest du domaine Pacifique et dont

l'apparition résulte d'une modification des conditions de circulation atmosphérique générale impulsée par le

refroidissement de l'Arctique. Ces fluctuations récurrentes apériodiques de la circulation générale

accompagnées d'un transfert méridien d'énergie plus rapide, prédéterminent l'avènement d'une phase ENOA

et sont en parallèle à l'origine de multiples anomalies (écart à la moyenne) hydro-météorologiques et

environnementales qui forment un enchaînement d'aléas interconnectés entre eux. Cette succession

d'incidences climatiques et d'effets induits va causer à son tour une série de conséquences immédiates ou à

plus long terme sur les sociétés. Loin d'être systématiquement néfastes, certains effets peuvent au contraire

être considérés comme des opportunités. Toutefois, dans bien des cas, les actions anthropiques sur les milieux

contribuent à accroître les situations à risque et la vulnérabilité des communautés humaines. Par ailleurs, de

multiples facteurs de vulnérabilité sont à rechercher également dans les fondements à proprement parler des

groupes sociétaux (facteurs institutionnels et politiques...). Ce mémoire de DEA de géographie axé sur les pays

andins et plus spécifiquement sur l'Equateur gravement affectés par les épisodes El Niño, a pour objectif

d'établir un canevas de thématiques, à approfondir ultérieurement en thèse de doctorat. Leur analyse détaillée

permettra d'aboutir à des améliorations possibles à adopter en vue d'une part de réduire les risques et d'autre

part de protéger les populations dans le cadre d'un aménagement concerté des territoires et d'un développement

durable des sociétés.

Mots clefs : El Niño, ENOA, Oscillation Australe, anomalies, aléas, conséquences immédiates, conséquences à

long terme, sociétés, actions anthropiques, risques, vulnérabilité, pays andins, Equateur.

3

Resumen

La corriente oceánica excepcionalmente cálida, conocida como "El Niño", se extiende mas de lo normal

hacia el sur a lo largo de las costas suramericanas. Se trata de una repercusión regional de un fenómeno mucho

más global llamado "El Niño-Oscilación Austral" que se manifiesta con una periodicidad de 3 a 7 años, aunque

con una aceleración en su reaparición cada vez mayor desde la década de los 70. El ENOS (El Niño Oscilación

del Sur) es un sistema de interrelaciones complejas que asocia la dinámica de la hidrosfera del océano Pacífico

con la dinámica aerológica simbolizada por la Oscilación Austral correspondiente a una variación del

diferencial de presiones entre el este y el oeste del dominio Pacifíco y cuya aparición se debe a una modificación

de las condiciones de circulación atmosférica general impulsada por el enfriamiento del Ártico. Estas recurrentes

fluctuaciones aperiódicas de la circulación general acompañadas de una transferencia meridiana más rápida de

energía preceden a la llegada de una fase ENOS al tiempo que desencadenan múltiples anomalías (es decir

distinta de la media) hidro-meteorológicas y ambientales que forman una cadena de situaciones de riesgos

interconectadas entre sí. Esta sucesión de incidencias climáticas y de efectos inducidos generará a su vez una

serie de consecuencias inmediatas o a más largo plazo sobre los grupos de población afectados. Lejos de ser

sistematicamente nefastos, algunos de ellos pueden ser considerados como aspectos positivos de los cuales

beneficiarse. Sin embargo, en muchos de los casos, las acciones antrópicas sobre los medios contribuyen a

aumentar las situaciones de riesgo y la vulnerabilidad de las comunidades de la zona. Por otra parte, muchos de

esos factores de vulnerabilidad pueden encontrar su origen en las estructuras de los grupos sociales (factores

institucionales y políticos...). Esta memoria del Diploma de Estudios Superiores (quinto año universitario

preparatorio para el Doctorado en el sistema francés) en Geografía se centra en los paises andinos y más

específicamente en Ecuador, como el resto gravemente afectado por los episodios del fenómeno de "EL Niño".

Tiene por objeto establecer un esquema de trabajo que sirva de base para una ulterior tesis doctoral encaminada

a profundizar en las mejoras posibles a adoptar con el fin de reducir los riesgos y proteger a las poblaciones

dentro del marco de un ordenamiento concertado de los territorios y de un desarrollo sostenible de las

sociedades implicadas.

Palabras claves: El Niño, ENOS, Oscilación del Sur, anomalías, riesgos, consecuencias inmediatas,

consecuencias a largo plazo, sociedad, acciones antrópicas, vulnerabilidad, paises andinos, Ecuador.

Abstract

The exceptionally oceanic warm current, known as El Niño, which abnormally extends southward along

South American coasts is a regional repercussion of a much wider phenomenon called El Niño Southern

Oscillation (ENSO). It manifests itself every 3 to 7 years. There has been a tendency for this length of time to

become shorter since 1970. ENSO is a system of complex interrelations gathering the dynamic of the Pacific

Ocean hydrosphere with aerological dynamic symbolised by the Southern Oscillation. This SO corresponds to a

variation of the pressures' differential between the East and West of the Pacific area, whose appearance is due to

a change of conditions of the general atmospheric circulation impulsed by the Arctic's drop in temperature.

Those recurrent aperiodic fluctuations of the general circulation together with a faster meridian transfer of

energy predetermine the arrival of an ENSO period. They are in parallel with the origin of many hydrometeorological

and environmental anomalies, which form an interconnected chain of hazards. This succession of

climatic incidences and induced effects will also provoke a multitude of consequences over societies, either

immediately or in the long run. Far from being systematically harmful, on the contrary, certain effects can be

considered as good opportunities. However, in many cases, anthropogenic actions over the environment

contribute to an increase of dangerous situations as well as to vulnerability of human communities. Furthermore,

numerous factors of vulnerability are also to be searched in the foundations of societies themselves (such as

institutional and political factors). The purpose of this French Geography DEA thesis centred on Andean

countries and more precisely, on Ecuador -deeply affected by El Niño- is to establish a theme work programme

to be studied thoroughly in a PhD thesis. A detailed analysis will lead to the discovery of improvements in order

to minimise danger due to physical hazards and to protect peoples within the frame of a concerted planning of

the territory as well as a lasting development of societies.

Key words: El Niño, ENSO, Southern Oscillation, anomalies, physical hazard, immediate consequences, long

term consequences, societal impacts, anthropogenic actions, vulnerability, Andean countries, Ecuador.

4

REMERCIEMENTS

Je tiens à adresser mes sincères remerciements plus particulièrement aux personnes suivantes,

certaines pour m'avoir aidé dans l'élaboration de ce mémoire et d'autres pour m'avoir soutenu

lors de mon séjour en Equateur :

Robert D'Ercole, maître de conférences à l'Université de Savoie

Marcel Leroux, professeur à l'Université Jean Moulin, Lyon III

Patrick Pigeon, maître de conférences à l'Université de Savoie

Jean François Dumont, géologue de l'IRD, en poste à Guayaquil et Sahlia, sa femme

Francis Kahn, représentant IRD à Quito

Robert Hoorelbeke, hydrologue de l'IRD à Quito

Jean Louis Perrin, hydrologue de l'IRD à Quito

Kevin Pedoja, CSN géologue à Guayaquil

Cristina Carrión, documentaliste de l'IRD de Quito

Claudine Misson, responsable de la base Em-Dat au CRED-UCL - Bruxelles

Balbino Fernandez et Céline Milani, mes irremplaçables traducteurs

et puis les locataires de la Casa Lortic, Axel, Guillaume, Picou, Séverine, Orane,

Vincent, Benoît, Marisa, Manue, sans oublier Mouic et Noémie

ma famille.

5

SOMMAIRE

Introduction 7

PREMIERE PARTIE

Les mécanismes du phénomène El Niño / Oscillation Australe

(ENOA) : des théories évolutives

A / - Maturation et évolution des concepts selon les auteurs et selon les époques 10

B / - El Niño / Oscillation Australe (ENOA) : une modification récurrente et acyclique de la

circulation marine et aérologique moyennes du domaine Pacifique 13

1 / - Mécanismes du système couplé Océan-Atmosphère et déroulement d'un événement

ENOA 13

a / - Les mécanismes et paramètres de base 13

b / - Le déroulement 15

c / - Le cas de l'Amérique Latine 16

d / - Bilan 17

2 / - Un phénomène dont l'intensité et la fréquence augmentent 18

DEUXIEME PARTIE

Les phénomènes associés à l'avènement d'une phase El Niño : un

enchaînement d'aléas

A / - Des perturbations climatiques, inégales selon les événements et les régions du globe 20

1 / - Le concept des téléconnexions, mythe ou réalité ? 20

2 / - Les répercussions climatiques sur le continent ibéro-américain : entre excès et

déficit hydriques 23

3 / - Des manifestations climatiques inhabituelles spécifiques à chaque El Niño 30

B / - Les effets sur le milieu environnemental 31

1 / - Les glissements de terrain 31

2 / - Les modifications des traits de côte 33

3 / - Le changement du tracé des cours d'eau 36

4 / - Impacts sur le monde animal et végétal 37

6

TROISIEME PARTIE

Les conséquences immédiates et à terme sur les sociétés : intérêt d'une

approche géographique en pays andins

A / - Essai de classification et commentaire de la bibliographie disponible 40

1 / - Identification des conséquences 40

2 / - Classification et commentaires 43

B / - Comparaison de l'ampleur des préjudices imputables aux aléas en période

ENSO dans trois pays andins : Equateur, Pérou, Bolivie ; des risques différentiels 48

C / - Discussion et hypothèses 52

1 / - Une augmentation de la vulnérabilité ? 52

a / - Les facteurs socio-économiques 52

b / - Les facteurs de vulnérabilité attribuables aux actions de l'homme 54

c / - Les facteurs comportementaux 55

d / - Les facteurs institutionnels et politiques 55

2 / - Des conséquences forcément négatives ? 56

QUATRIEME PARTIE

Essai d'évaluation des conséquences à long terme de l'épisode El Niño de

1982-83 sur le territoire équatorien (étude de faisabilité)

A / - Premiers éléments de réponse 60

B / - Perspectives de recherches et objectifs 63

Conclusion 65

Bibliographie 67

Annexes 85

- Liste des figures 86

- Glossaire 87

- Liste des sigles 88

- Liste de sites Internet 90

- Coordonnées des organismes et des personnes impliquées 93

- Projet de recherche (+ cartes de l'Equateur) 98

- Extraits de la base de données de la Red : DesInventar 104

7

INTRODUCTION

Dès le début du siècle1, et de façon encore plus accrue depuis une trentaine d'années,

le phénomène El Niño a attiré l'attention de nombreux scientifiques et ce, dans diverses

disciplines2. Les définitions ont alors évolué au fur et à mesure des découvertes qui se sont

succédées. Je propose donc en premier lieu de clarifier brièvement sous quelles acceptions,

j'emploierai les différents termes du sujet.

Tout d'abord, le courant El Niño est à distinguer de l'événement ou phénomène El

Niño. Le premier correspond au courant marin qui arrive habituellement chaque année le long

des côtes équatoriennes et nord-péruviennes aux environs de Noël (d'où son nom, El Niño

signifie en espagnol l'enfant et par extension l'Enfant Jésus). L'événement El Niño encore

appelé phase ENOA3 (El Niño/Oscillation Australe) se réfère quant à lui au phénomène plus

global couplant l'océan et l'atmosphère qui intervient de manière acyclique et récurrente tous

les 3 à 7 ans4 et qui est à l'origine de multiples perturbations climatiques essentiellement

autour du domaine Pacifique.

C'est ainsi que l'avènement d'une phase ENOA engendre une série de

bouleversements des régimes hydro-météorologiques classiques. Ces anomalies5 ou

perturbations vont se répercuter à leur tour sur les dynamiques d'érosion et modifier les

milieux physiques. Les effets induits constituent un ensemble de manifestations inhabituelles

qui peuvent s'apparenter dans bien des cas à de véritables catastrophes. Ces phénomènes

associés, ces impacts, sont autant d'aléas physiques (sécheresses, inondations, ouragans,

érosion littorale lors des surcotes marines, enfoncement et/ou translation du lit des rivières,

glissements de terrain...) qui sont susceptibles de représenter une menace pour les

implantations humaines. Néanmoins, nous le verrons, certaines incidences météorologiques

exceptionnelles peuvent représenter à l'inverse une aubaine pour certaines activités6.

Ces répercussions physiques vont donc avoir des conséquences sur les implantations et

l'organisation des groupes sociétaux. Certaines communautés humaines vivent dans des

secteurs à risque et se trouvent donc vulnérables face à l'occurrence d'aléas imputables aux

événements El Niño. Par ailleurs, les actions anthropiques peuvent dans certains cas

contribuer à accroître le risque initial7.

On distingue les conséquences immédiates, c'est à dire celles qui sont immédiatement

perceptibles, identifiables rapidement après la survenue du sinistre (nombre de morts, de

blessés ou de sans-abri, pourcentage du parc immobilier détruit ou de récoltes perdues, coûts

estimés des dommages et des réparations8...) des conséquences à plus long terme9. En dehors

des aspects économiques on peut répertorier par exemple, la modification de pratiques

1 En 1920, Sir Gilbert Walker, au sujet de la mousson indienne, faisait déjà allusion à ce phénomène

2 Océanographie, Climatologie, Economie, Géographie, Anthropologie...

3 L'on trouve aussi ENSO (El Niño/Southern Oscillation) et ENOS (El Niño/Oscilación del Sur)

4 La période de retour a varié au cours de l'histoire comme nous le dévoilent des études de paléoclimatologie

5 Qui s'écarte de la moyenne, qui se singularise de ce qui est habituellement ou le plus fréquemment observé

6 L'agriculture dans certains secteurs traditionnellement arides devient alors possible

7 Cette thématique sera abordée en III/C

8 Cf. D'Ercole R., 1993

9 Beaucoup moins étudiées, beaucoup moins prises en compte par les gestionnaires et décideurs

8

sociales, la formation de nouveaux quartiers consécutive au relogement des sinistrés, des

modifications fonctionnelles à l'échelle d'une ville, les perturbations des réseaux de

communication10, ou encore des changements dans la législation des plans d'occupation des

sols suite à une crise...). Ainsi, les conséquences à plus long terme apparaissent à la fois très

variées et par la même parfois difficilement discernables.

C'est pour cela qu'une approche géographique semble adaptée à ce genre d'étude dans

le sens où cette thématique se prête à la cartographie11 et dans le sens où une vision

pluridisciplinaire globale est nécessaire afin de prendre en compte les multiples composantes

en interrelation du système :

Mécanismes des événements ENOA ???? Manifestations physiques ???? Conséquences sur les enjeux humains

Par ailleurs, il appartient au géographe de trouver et de proposer des solutions en vue

de minimiser les impacts des aléas extrêmes dans le cadre d'un aménagement cohérent des

territoires et d'un développement durable des sociétés.

L'Equateur a retenu mon attention car il ressort comme étant l'un des états les plus

durement touchés lors des phases ENOA. Il est le premier à être atteint par le courant marin et

ses phénomènes associés et ce, sur la plus longue période, jusqu'au retrait des eaux

exceptionnellement chaudes qui est le plus tardif au niveau des côtes équatoriennes. En outre,

les paramètres à l'origine des pluies y ont été clairement déterminés12. Le rôle que joue la

position de l'EM13, structure pluviogène, sur les régimes pluviométriques y est décisive.

Ainsi, une compréhension plus fine des mécanismes liés à l'EM pourrait à terme aboutir à une

meilleure prévision des occurrences pluviométriques exceptionnelles.

De surcroît, deux conférences internationales14 ont permis de faire le bilan sur le type

d'incidences climatiques associées aux phases ENOA et sur les mesures possibles à

entreprendre pour atténuer leurs impacts. Par conséquent, de nombreuses personnes et

organismes sont impliqués aussi bien au niveau local qu'au niveau supranational et il existe

de l'information en quantité substantielle et accessible.

Enfin, d'un point de vue pratique, on trouve une structure scientifique d'accueil

française qu'est la mission IRD15 implantée à Quito où je me suis rendu au mois d'avril 1999

et où je retourne en stage à la fin de l'année.

La période d'étude retenue 1982-1998 a été choisie car 1982-83 et 1997-98 ont été des

années marquées par la survenue d'événements El Niño tout à fait exceptionnels dans leur

magnitude, leur étendue et leur longueur dans le temps. Des estimations16 donnent une durée

de retour de l'ordre de mille ans pour l'événement 82-83. Sachant que le dernier en date

équivaut en intensité à celui de 1982-83, on en déduit que deux épisodes de fréquence

millénale se sont déroulés à seulement 15 ans d'intervalle en cette fin de siècle.

10 Voir Projet de recherche en Annexes.

11 Exemple : cartographie comparative des aléas associés à une phase ENOA pour une période et un pays donnés

12 Travaux de Pourrut P. et Rossel F., voir bibliographie

13 Equateur Météorologique, se référer à Leroux M., 1996

14 Quito en novembre 1997, Guayaquil en novembre 1998

15 Institut de Recherche pour le Développement (ex-Orstom)

16 Pourrut P., 1986

9

Certains indices nous laissent supposer que nous nous trouvons actuellement dans une

phase où la récurrence et l'amplitude des phénomènes El Niño tendent à s'intensifier.

Si cette affirmation s'avère exacte, les aléas physiques associés et leurs conséquences

sur les structures humaines et sur l'économie des pays concernés risquent certainement de

s'aggraver encore au cours des années à venir. Ceci rend impératif, d'une part, l'amélioration

des prévisions météorologiques, d'autre part, la prise de mesures de prévention en passant

notamment par l'information des populations, et enfin la mise en application de certaines

mesures législatives relatives à l'occupation du sol et la réalisation de certains aménagements

visant à réduire l'impact des accidents hydro-météorologiques.

Ce mémoire de DEA cherche à illustrer les interrelations qui existent au sein du

système Nature/Sociétés. Cependant, il ne s'agit nullement ici de développer les arguments

mais plutôt au contraire d'établir une synthèse avec des pistes de recherches que je

m'appliquerai à approfondir dans le cadre d'une thèse de doctorat.

En première partie, je m'intéresserai au phénomène El Niño à proprement parlé, c'est

à dire les dynamiques des mécanismes du système couplé océan-atmosphère en mettant

l'accent en particulier sur le positionnement de l'EM qui est un indicateur pertinent de

l'occurrence d'un épisode ENOA. Dans un deuxième temps, j'aborderai la thématique des

aléas d'origine naturelle (inondations, glissements de terrain etc. ...) que l'avènement d'une

phase ENSO implique. En troisième partie, j'envisagerai l'étude des conséquences des

répercussions physiques sur les sociétés qu'elles soient négatives ou positives. Enfin, je

détaillerai quelques éléments de problématique à développer a posteriori en Equateur.

On trouve à la fin de ce travail une bibliographie conséquente se référant au sujet.

Toutefois, les articles et ouvrages ne sont pas systématiquement cités dans le texte. Cette liste

sert avant tout à dresser un bilan de ce qui a déjà été étudié et par voie de fait, de ce qui ne l'a

pas encore été. Elle constitue une base d'informations solide et un point de départ essentiel

pour la poursuite de mon étude.

10

I / - Les mécanismes du phénomène El Niño / Oscillation Australe

(ENOA) : des théories évolutives

L'objectif de cette première partie est d'établir une analyse synthétique des

mécanismes qui régissent les événements ENOA au travers des divers courants scientifiques

qui se sont succédés. L'accent sera mis également sur l'intensité des phases et sur leur

récurrence.

A / - Maturation et évolution des concepts selon les auteurs et selon les

époques

La connaissance du phénomène s'est faite de façon empirique et progressive au cours

du XXème siècle par des scientifiques de formations différentes (océanographes,

météorologues...). Les progrès dans la compréhension des mécanismes des phases El Niño

sont allés de pair avec la capacité sans cesse grandissante17 des techniques d'observation (ex :

satellite franco-étatsunien TOPEX-POSEIDON) et d'enregistrement des données (ex : bouées

du projet TOGA18).

Les descriptions et analyses des composantes physiques du système couplé océanatmosphère

abondent dans la littérature comme l'atteste la multitude de publications

majoritairement en langue anglaise regroupées dans la première partie de la bibliographie

présente à la fin de cet essai. Qui plus est, Internet constitue une autre source d'informations

tout à fait considérable avec une prédominance des sites étasuniens19.

«En 1525, Francisco Pizarro est le premier à mentionner dans son carnet de bord

l'existence d'un courant chaud saisonnier au large du Pérou (Enfield, 1989). En 1546,

Jeronimo Benzoni décrit une terrible inondation qui frappe le golfe de Guayaquil au sud de

l'Equateur. Il observe aussi que certaines années des pluies intenses se produisent vers Noël et

sont suivies de plusieurs années sèches. Les documents manuscrits des conquistadores et des

missions espagnoles attestent la présence d'événements El Niño tout au long de la conquête

espagnole». (Moreau, 1995).

A la fin du siècle dernier, Hildebrandson (1897, in Yarnal et Kiladis, 1985) constate

l'existence d'une relation inverse entre les variations de pression en surface au sud-est de

l'Australie (Sydney) et au sud-est de l'Amérique Latine (Buenos Aires). Au tout début du

siècle, Lockyer et Lockyer (1902 ; 1904 in Yarnal et Kiladis, 1985) observent l'existence

d'une fluctuation barométrique marquée entre les régions indonésiennes et les régions

d'Amérique Latine. C'est à partir de ces premiers travaux que Walker et Bliss vont élaborer

leur théorie.

17surtout depuis une vingtaine d'années

18 Tropical Ocean and Global Atmosphere Programme

19 se référer à la liste d'adresses de sites Internet en Annexe

11

Dans les années 1920-1930, Walker et Bliss tentent de trouver des indices qui

conditionnent l'apparition de la mousson indienne. Ils dressent ainsi des liens statistiques

entre les variations barométriques du Pacifique et les fluctuations thermiques et

pluviométriques des régions balayées par les flux de la mousson indienne. Ils remarquent

d'une part que, lorsque le champ barométrique fléchit sur l'océan indien, la pression de

surface au niveau de la zone intertropicale du Pacifique Est tend inversement à croître et

d'autre part que cette baisse de pression sur l'Océan Indien s'accompagne de précipitations

indiennes et indonésiennes excédentaires.

Walker et Bliss baptisent ce balancement de pressions : «The Southern Oscillation»

c'est à dire l'Oscillation Australe. Ils la définissent comme suit : «En règle générale, lorsque

la pression est élevée sur l'Océan Pacifique, elle a tendance à être faible sur l'Océan Indien,

de l'Afrique à l'Australie et ces conditions s'associent à des variations pluviométriques

inverses aux changements de pressions» (figure n°1).

Figure n°1 - Cartes de l'Oscillation Australe. Corrélation entre les pressions (en haut) et les précipitations (en

bas) en juin-juillet-août (à gauche) et en décembre-janvier-février (à droite), d'après Walker and Bliss, 1932, in

Hastenrath 1988.

Après une trêve, la recherche redémarre à partir des années 1950 (in Allan 1988) avec

les travaux de Willett Bodurtha (1952), Schell (1956), Berlage (1957, 1961, 1966), Ichiye et

Peterson (1963) Bjerknes (1961, 1966, 1969, 1972) et Doberitz (1968). Ainsi, les cartes

obtenues par Berlage (1966) confirment l'existence de l'Oscillation Australe. La persistance

des variations de pressions, la cohérence spatiale et la régularité de l'oscillation permettent

d'étalonner ces balancements et d'obtenir un Indice d'Oscillation Australe IOA20.

20 SOI (Southern Oscillation Index) dans sa formulation anglaise, sera définie en I/B

12

La première connexion statistique entre l'Oscillation Australe et le courant El Niño est

introduite par Ichiye et Peterson (1963, in Yarnal et Kiladis, 1985) consécutivement à

l'occurrence de El Niño de 1957. En 1966, Berlage est le premier a mettre en évidence que le

renversement du champ de pressions dans le bassin pacifique coïncide avec l'avènement

d'épisodes El Niño. Par ailleurs, il démontre l'existence d'une corrélation entre les variations

barométriques de surface à Djakarta et les températures marines de surface21 au large du

Pérou.

En 1966, le météorologue Bjerknes, ayant observé des anomalies océaniques vers 180°

de longitude, divulgue le premier modèle conceptuel plausible. Il a l'idée de mettre en

interaction par le biais de la «circulation de Walker», les processus atmosphériques et

océaniques de l'espace pacifique. Dès lors, l'événement El Niño n'est plus considéré

uniquement comme un phénomène local mais comme la résultante des fluctuations de

l'Oscillation Australe à l'échelle du Pacifique Sud. Ainsi, depuis cette époque, ce qu'il

convient d'appeler les phases ENOA, correspond à un couple d'interactions qui englobe à la

fois une composante océanique (le courant marin El Niño) et à la fois une composante

aérologique (l'Oscillation Australe).

Par la suite dans les années 1970, un océanographe K. Wyrtki propose un modèle

reposant sur la réponse de l'Océan Pacifique au forçage des alizés. Les grands principes

physiques des phases ENOA sont alors compris même si les auteurs sont encore en désaccord

en ce qui concerne le sens des interrelations des différents facteurs impliqués.

Depuis la décennie 1980, les épisodes El Niño continuent à faire partie des

préoccupations essentielles des scientifiques et un nombre sans cesse accru d'études leur sont

consacrées. Les chercheurs tentent de compléter progressivement l'état des connaissances

notamment en vue d'expliquer les causes ou éléments déclencheurs du phénomène. En outre,

on s'aperçoit de plus en plus que les événements ENOA ne se limitent pas seulement au

domaine Pacifique.

M. Leroux22 (1996) a par exemple montré l'influence significative que joue l'espace

aérologique Atlantique étendu sur la dynamique du domaine aérologique pacifique oriental

lors des épisodes El Niño23(voir supra).

Ce rapide aperçu24 de l'évolution de la connaissance du phénomène étant terminé,

intéressons-nous dorénavant à la description même des multiples mécanismes intervenant

dans le système couplé océan-atmosphère ainsi qu'à son rythme de récurrence. L'accent sera

dirigé sur le positionnement inhabituel de l'EM25 au cours des situations à Niño car nous le

verrons par la suite, cette structure aérologique conditionne fortement les régimes

pluviométriques des régions intertropicales.

21 TMS ou plus fréquemment SST (Sea Surface Temperature) dans sa formulation anglaise

22 Professeur de climatologie à l'Université Jean Moulin, Lyon III

23 les alizés maritimes du Golfe du Mexique franchissent l'isthme hispano-américain, Leroux M., 1996.

24 compte tenu du nombre limité de pages autorisées

25 Equateur Météorologique

13

B / - El Niño / Oscillation Australe (ENOA) : une modification

récurrente et acyclique de la circulation marine et aérologique

moyennes du domaine Pacifique

1 / - Mécanismes du système couplé Océan-Atmosphère et déroulement

d'un événement ENOA

a / - les mécanismes et paramètres de base

Nous l'avons déjà abordé auparavant, l'ENOA est un système, où interfèrent une

composante aérologique et une composante océanique, qui se développe essentiellement audessus

du domaine Pacifique.

La composante aérologique, l'oscillation australe (OA) est un phénomène

atmosphérique naturel apériodique qui correspond à une variation du différentiel de pressions

existant entre le bassin pacifique occidental et oriental. L'indice de l'Oscillation Australe

(IOA) est une valeur standardisée basée sur la différence de pressions de surface généralement

mesurées d'une part à Darwin (Nord de l'Australie) et d'autre part à Tahiti. Lorsque la

pression est particulièrement élevée à Tahiti26 et inhabituellement basse à Darwin27, l'IOA est

anormalement élevé. Ce schéma annonce un épisode froid ou La Niña, c'est à dire une phase

anti-ENOA. A l'inverse, lorsque le gradient barométrique devient minimal (IOA négatif), se

déclenche alors un événement El Niño, c'est à dire une phase ENOA qui dure entre 12 et 18

mois. Toutefois, tous les épisodes El Niño ne sont pas forcément suivis d'une phase La Niña :

il existe une phase intermédiaire ou situation moyenne au cours de laquelle l'IOA est proche

de la valeur zéro.

En ce qui concerne la composante océanique, elle dépend étroitement de la dynamique

aérologique. Comme le souligne M. Leroux28, «le couplage océan-atmosphère s'exerce

d'abord, simplement par l'intermédiaire de la pression atmosphérique : à une variation d'1

hPa correspond une hausse / baisse d'1 cm du niveau de la mer. La zone tropicale est

délimitée au nord et au sud par des agglutinations anticycloniques (AA) subtropicales29, qui

sont constamment alimentées par des anticyclones mobiles polaires (AMP), vastes lentilles

d'air initialement froid originaire des pôles (figure n°2). Sous ces AA, le niveau de la mer est

relativement bas de quelques centimètres. Les flux tropicaux (alizés) issus des AA se

réchauffent et convergent vers l'Equateur Météorologique (EM) où ils s'élèvent : température

et ascendance entraînent une baisse de pression et donc un relèvement du niveau de la mer de

quelques centimètres. Les eaux marines superficielles sont poussées vers l'ouest par les alizés,

tandis qu'un contre-courant équatorial (CCE)30 se dirige vers l'est sous l'EM (zone de calme),

26 compte tenu de l'agglutination anticyclonique de l'île de Pâques

27 Darwin est localisée dans la zone dite de la dépression indonésienne

28 Leroux M., 1998, El Niño, in La Recherche N°310, juin 1998, p.67.

29 Au dessus du Pacifique, on trouve l'AA des Hawaii et l'AA asiatique dans l'hémisphère nord et l'AA des îles

de Pâques dans l'hémisphère sud

30 le CCE de composante ouest est un courant marin chaud de compensation situé entre le Courant Nord

Equatorial et le Courant Sud Equatorial (froids) impulsés par les alizés issus respectivement de l'AA des Hawaii

et de l'AA des îles de Pâques en direction de l'ouest, initialement à l'origine des upwellings côtiers californien et

14

et atteint les côtes de l'isthme (...). En raison du net refroidissement de l'Arctique, observé

depuis les années 1940, la fréquence et la puissance des AMP augmentent. (...) (On constate)

une hausse de pression sur la trajectoire des AMP et à la latitude (plus méridionale) des AA

dans le Pacifique Nord (comme dans l'Atlantique Nord), davantage d'air plus froid (plus

dense) migrant vers le sud31. (...) Le dynamisme boréal accru déplace l'EM vers le sud,

décalant l'intense pluviogenèse associée à cette structure aérologique, ainsi que les eaux

chaudes du CCE. Dès la fin de l'été boréal, les puissants AMP asiatiques qui atteignent

l'ouest du Pacifique alimentent vigoureusement la mousson australienne (vents d'ouest

renforcés) et accélèrent le transfert des eaux chaudes vers l'est, provoquant ainsi un épisode

El Niño».

Figure n°2 - Les composantes aérologiques lors d'une phase ENOA en hiver boréal sur le Pacifique tropical,

d'après Leroux M., 1996.

«En ne considérant que la dynamique de l'hémisphère nord, l'EM est animé par trois

impulsions boréales (figure n°2) : un segment à l'est (Amérique Centrale) dépend de la

circulation sur l'Amérique du Nord à l'est des Rocheuses (extension de l'espace atlantique

nord), un autre au centre dépend de la dynamique sur le Pacifique oriental au sud de l'AA dite

« des Hawaii », un segment plus étendu à l'ouest dépend du dynamisme de l'alizé

asiatique/mousson australienne. Mais ces facteurs, qui n'agissent pas nécessairement de façon

simultanée, relèvent de la même cause initiale, et par le déplacement de l'EM vers le sud, ils

traduisent une puissance accrue de l'hémisphère météorologique nord»(Leroux 1996).

Trenberth32 fait allusion à la migration de cette ZCIT33 et à son positionnement vers 5° de

latitude. Il ajoute que la ZCPS34 se transfère quant à elle vers le nord-est. Ces deux zones de

confluence en phase ENOA sont des secteurs de convection très active et finissent par se

rencontrer pour ne former plus qu'une seule bande nuageuse. A l'inverse, en phase anti-

ENOA, un déplacement de l'EM à une latitude anormalement septentrionale est observé.

sud-américain (courant de Humboldt). En situation normale, le CCE correspond au courant chaud saisonnier

péruvien, c'est à dire le courant du Niño originel stricto sensu.

31 Une telle situation est associée à une circulation méridienne rapide

32Trenberth K.E., 1997, The different flavors of La Niña, d'après http://www.dir.ucar.edu/esig/lenina, 4p.

33 Zone de Convergence Intertropicale, voir le glossaire en annexe

34 Zone de Convergence du Pacifique Sud, voir le glossaire en annexe

15

D'autres chercheurs font état dans leurs publications de cette translation méridienne de

l'EM. C'est le cas par exemple de J.F. Nouvelot et de P. Pourrut35. «La circulation

méridienne, et plus précisément la zone de convergence intertropicale, présente également des

caractères anormaux qui se manifestent dès le mois de janvier par un fort déplacement vers le

sud. La ZCIT peut arriver à proximité de l'équateur, ou parfois même le franchir, alors que sa

position méridionale normale se situe à 3° nord. Quand la ZCIT arrive près de l'équateur, le

phénomène s'accélère : les alizés faiblissent anormalement le long de la ligne équatoriale

alors que les températures de surface de l'océan se maintiennent au-dessus de la normale ;

parallèlement, la thermocline36 tend à s'approfondir dans le Pacifique du sud-est, pouvant

atteindre, très près des côtes sud-américaines, une profondeur de - 100 m».

b / - Le déroulement

Certains auteurs ont établi des scénarios-type de déroulement des phénomènes El Niño

mais ils diffèrent les uns des autres car l'avènement des phases chaudes ne suit pas

scrupuleusement un modèle unique en dépit de certaines caractéristiques communes.

Ainsi, des chercheurs tels que Rasmusson et Carpenter (1982, in Enfield 1989) ont

construit un «El Niño composite» ou «El Niño canonique». Ils ont établi, à partir des données

de vents, de précipitations et de températures des épisodes El Niño de 1951 à 1973, des

moyennes des anomalies. Un El Niño composite s'étend sur trois années. L'année précédent

l'avènement du phénomène est nommée t-1. L'année de l'occurrence du El Niño est nommée

t 0 et l'année suivante t+1.

Au cours de la phase précédent le El Niño (août, septembre et octobre de l'année t-1),

les vents d'est (alizés) dans le Pacifique équatorial sont forts et, en impulsant les eaux de

surface, favorisent l'accumulation d'eau à l'ouest indispensable aux reflux. Les TMS37 sont

anormalement basses dans le Pacifique Est (upwelling renforcé).

La phase de déclenchement se produit en novembre, décembre et janvier des années t-

1 et t 0. On observe alors une composante inhabituelle d'ouest dans les vents zonaux à la

longitude de la ligne de changement de date. Les TMS restent basses le long des côtes

d'Amérique du Sud. Par contre, une irrégularité positive des TMS se manifeste dans la région

équatoriale de la ligne de changement de date.

L'année t 0 correspond à l'année des maxima. En mars, avril et mai, consécutivement

à la relaxation initiale de l'océan (propagation d'ondes de Kelvin), d'importantes anomalies

positives des TSM se localisent dans le Pacifique tropical est, principalement le long des

rivages de l'Equateur et du Pérou. Cette élévation des eaux marines de surface est couplée

d'une hausse du niveau marin (surcotes marines). Le trait caractéristique enregistré au niveau

du champ des vents de surface est l'affaiblissement des alizés sur le centre du bassin pacifique

équatorial.

35J.-F. Nouvelot et P. Pourrut, 1985, El Nino, phénomène océanique et atmosphérique - Importance en 1982-83

et impact sur le littoral équatorien, Cahiers Orstom, série Hydrologie, vol. XXI, No 1, pp. 46.

36 couche de transition thermique rapide entre les eaux superficielles et les eaux sous-jacentes de température

différente, voir le glossaire en annexe.

37 Température de Surface de la Mer

16

La phase de transition qui suit en août, septembre et octobre de l'année t 0, coïncide

avec une translation le long de l'équateur des eaux les plus chaudes depuis les côtes

sudaméricaines vers une zone comprise entre 120° et 85° ouest.

La phase terminale équivaut à un retour à la situation originelle c'est à dire une chute

rapide des TSM qui retrouvent leurs valeurs moyennes initiales au printemps de l'année t+1.

Ceci dit, l'épisode de 1982-83 n'a en rien suivi ce schéma ce qui confirme le fait que

ce scénario classique ne s'applique pas à tous les événements et qu'il est donc sujet à caution.

c / - Le cas de l'Amérique Latine

L'étude étant ciblée sur la région latino-américaine, attachons-nous désormais à

analyser plus en détail la situation en phase ENOA sur cette partie du monde. Cette zone

apparaît comme une interface entre les unités de circulation Pacifique et Atlantique (figure

n°3). D'un côté, à l'ouest des Rocheuses, nous l'avons vu, se développe à une latitude plus

méridionale une puissante agglutination anticyclonique dite des Hawaii alimentée par des

AMP boréaux renforcés. Sur leur face avant prennent naissance des alizés plus intenses. Ces

vents d'est plus vigoureux se dirigent en direction de l'EM et contribue à le déplacer vers le

sud. De l'autre côté, les alizés renforcés issus de l'agglutination anticyclonique située plus au

sud que d'ordinaire sur le Golfe du Mexique franchissent l'isthme hispano-américain

contribuant là encore à repousser l'Equateur météorologique vers une position davantage

méridionale. C'est ainsi qu'en phase El Niño, l'EM est établi dans l'hémisphère sud (figure

n°2).

Figure n°3 - Conditions aérologiques en hiver boréal au niveau de l'Amérique Intertropicale. En phase ENOA,

cette structure de circulation subit une translation vers le sud sous l'effet des AA boréales plus puissantes avec

pour conséquence, le positionnement de l'EM dans l'hémisphère sud, d'après Barbier E, 1997.

17

Cette localisation de l'EM exceptionnellement au sud va influer à leur tour les

courants marins impulsés par la circulation aérienne puisqu'on observe la translation de leur

circulation en direction du sud (figure n°4).

Figure n°4 - Les courants marins dans la partie orientale de l'Océan Pacifique Intertropical en situation normale

(à gauche) et au cours des événements El Niño (à droite), d'après Barbier E., 1997

d / - bilan

Les événements ENOA font donc intervenir de multiples facteurs appartenant à des

espaces aérologiques distincts qui expliquent la diversité des causes et la variété des

physionomies des épisodes El Niño et qui s'accompagnent d'une translation de la circulation

atmosphérique et marine en direction du sud. Cette singularité des phénomènes rend d'ailleurs

les travaux de prévision météorologique extrêmement difficiles.

Dans le même ordre d'idée, la composante océanique est elle aussi en communication

avec les autres sous-systèmes marins comme l'ont démontré notamment J.-F. Nouvelot et P.

Pourrut38. «... (Le volume de l'Océan Pacifique) serait de 700 millions de Km, soit la moitié

des eaux océaniques totales. Cependant, il est intéressant d'observer que seulement 40% des

pluies qui tombent sur le globe y parviennent, compte tenu du fait que les fleuves et rivières

qui s'y jettent ne drainent que le quart des terres émergées. Intervenant malgré tout pour la

moitié dans l'évaporation du globe, son bilan serait déséquilibré sans les apports d'autres

océans qui proviennent essentiellement du sud et de l'ouest (Océans Antarctique et Indien)».

Cette démonstration relativise la théorie selon laquelle, les eaux de surface entraînées par les

alizés viennent «s'accumuler» dans l'ouest du bassin Pacifique avant de revenir en direction

des côtes latino-américaines.

Quoi qu'il en soit, l'ENOA ne constitue finalement sur le plan physique qu'un

événement naturel aléatoire existant depuis des millénaires39, faisant intervenir une multitude

de facteurs en interrelations, dont les mécanismes sont encore loin d'être compris

intégralement. Par contre, ce sur quoi les chercheurs semblent s'accorder, c'est que l'on

constate actuellement des modifications significatives de l'intensité et de la récurrence des

événements El Niño.

38 J.-F. Nouvelot et P. Pourrut, 1985, pp. 40-41.

39 Toutefois, des analyses en sédimentologie lacustre ont montré que les épisodes El Niño ne se sont

certainement pas manifesté entre - 5 000 et - 12 000 ans, in KERR R.A., 1999, El Niño grew strong as cultures

were born, News of the week, in Science, Vol. 283, 22 January 1999, pp. 467-468.

18

2 / - Un phénomène dont l'intensité et la fréquence augmentent

Une des méthodes fréquemment employées pour étudier la récurrence et la magnitude

des événements El Niño est l'indice de l'Oscillation Australe. Néanmoins, d'autres critères

permettent de compléter cette première approche. La figure n°5 publiée par la NOAACIRES40

montre par exemple l'évolution d'un indice composite des ENOA, qui repose sur 6

variables principales mesurées depuis les années 1950 sur le Pacifique Tropical. Il intègre des

données relatives :

- à la pression atmosphérique au niveau de la mer

- aux composantes zonale et méridionale des vents de surface

- aux Températures en Surface de la Mer

- aux Températures en Surface de l'Air

- et à la nébulosité.

Les pics au-dessus de zéro correspondent aux années El Niño, tandis que les pics

négatifs évoquent les années La Niña.

Pour que les données soient comparables, on a procédé à une normalisation des

valeurs saisonnières avec comme base de référence la période 1950-9341. Il ressort du

graphique une nette tendance à l'accentuation de l'intensité des épisodes El Niño ainsi qu'une

accélération marquée de leur durée de retour, et ce surtout à partir des années 1970.

Figure n°5 - Evolution de l'indice composite des ENOA, d'après http://www.cdc.noaa.gov/~kew/MEI/mei.html

Cependant, compte tenu de la durée de la période considérée pour le calcul (1950-93),

compte tenu de la multiplicité des critères retenus, on est en droit de se demander si cet indice

est réellement fiable, car d'une part, les techniques de mesure actuelles sont aujourd'hui bien

plus performantes qu'auparavant, et d'autre part, l'augmentation des relevés et du nombre de

stations météorologiques rendent de nos jours les données bien plus représentatives qu'il y a

50 ans.

40 US National Atmospheric and Oceanic Administration Climate Diagnostics Center

41 Une explication plus précise concernant le calcul du MEI est disponible à l'adresse suivante :

http://www.cdc.noaa.gov/~kew/MEI/mei.html

19

Toujours est-il que «deux super-El Niño»42 se sont produits à 15 ans d'intervalle en

1982-83 et en 1997-98. En effet, la probabilité de retour de l'événement 1982-83 a été estimée

à plus de mille ans43, et l'on peut supposer qu'il en est de même pour celui de 1997-98 étant

donné qu'il a eu une intensité comparable à celui de 1982-83.

Certains auteurs associent cette apparition plus répétitive des situations ENOA au

réchauffement généralisé de la planète (Global Warming). On lit par exemple dans un article

de M. Glantz44 : «Kevin Trenberth (CGD/NCAR) opened the discussion session on climate

change by noting that interest in the relationship between the ENSO process and global

warming of the atmosphere has been increasing in recent year. Some studies have suggested

that the unsual behaviour of the tropical Pacific's sea surface temperatures in the first half of

the 1990s (considered by some observers to have been one continuous El Niño from 1991 to

1995) and that apparent climate regime shift after the mid-1970s are the result of influences of

human-induced global warming of the atmopshere».

En résumé, le phénomène El Niño constitue donc un système naturel complexe

d'interrelations couplant une composante océanique et une composante aérologique. Son

avènement s'accompagne d'une modification très nette des circulations atmosphérique

et marine moyennes du domaine Pacifique étendu, impulsée par l'intermédiaire des

AMP et des AA boréales renforcés, entraînant notamment le déplacement de l'EM,

structure pluviogène, en direction du sud. En outre, depuis les années 1970, les épisodes

se développent avec une intensité et une récurrence accrues. Pour autant, l'étude de

l'accélération du rythme de l'occurrence des ENOA ne doit pas être considérée comme

une fin en soi. En ce sens, elle nous permet maintenant d'analyser les répercussions

physiques qui risquent en parallèle de se manifester également de plus en plus

fréquemment et avec une plus grande magnitude.

42 MacPhaden M.J., 1999, The child prodigy of 1997-98, News and views, in Nature, Vol. 398, 15 April 1999.

43 Pourrut, 1993 : «la fréquence de retour de l'ENSO 1982-83 est supérieure à 1000 ans», p.1.

44 Glantz M., 1998, Thoughts on the La Niña Summit, d'après http://www.dir.ucar.edu, 4p.

20

II / Les phénomènes associés à l'avènement d'une phase El Niño :

un enchaînement d'aléas45

L'avènement d'une phase ENOA, nous l'avons vu, implique la migration vers le sud

de l'EM, structure pluviogène déterminante aux latitudes intertropicales d'une part, et des

changements de la force et de la direction des flux aérologiques tropicaux (alizés) d'autre part.

Ceci va engendrer une série de bouleversements des régimes hydro-météorologiques

classiques. Ces anomalies46 vont se répercuter à leur tour sur les dynamiques d'érosion et par

voie de conséquence contribuer à modifier les milieux morpho-dynamiques. Ces effets induits

représentent un ensemble de manifestations inhabituelles qui peuvent s'apparenter dans bien

des cas à de véritables catastrophes. Ces phénomènes associés, ces impacts, sont autant

d'aléas physiques (sécheresses, inondations, ouragans, érosion littorale lors des surcotes

marines, enfoncement et/ou translation du lit des rivières, glissements de terrain...) qui sont

susceptibles de constituer, comme nous le verrons par la suite, une menace pour les

implantations humaines47 d'autant plus que ces derniers peuvent s'enchaîner et leur action se

combiner. Il est donc nécessaire d'établir un bilan de ces incidences climatiques et

environnementales extrêmes afin d'en saisir toute la portée ultérieure.

A / - Des perturbations climatiques, inégales selon les événements et

les régions du globe

J'envisage pour cette partie de suivre une approche à différentes échelles. Tout

d'abord, je m'appliquerai à aborder d'une manière générale les répercussions planétaires

supposées du phénomène pour ensuite détailler les effets plus régionaux en Amérique Latine.

1 / - Le concept des téléconnexions, mythe ou réalité ?

Une série de questionnements vient nécessairement à l'esprit lorsque l'on évoque la

notion de téléconnexion. Qu'entend-on exactement par «téléconnexions» ? Quel est le sens

des relations ? Est-ce que les épisodes ENOA sont réellement responsables de toutes les

perturbations observées au cours d'une année à Niño ?

Il est important avant toute chose de clarifier et de relativiser ce terme largement

utilisé dans les revues scientifiques et dans les médias. Tout d'abord, il convient de noter que

les manifestations associées sont très hétéroclites. Cette hétérogénéité ne facilite pas

l'identification de la part de responsabilité des épisodes El Niño dans la survenue desdites

anomalies. De même, si l'on enregistre effectivement une succession de perturbations

climatiques inhabituelles lors des phases ENOA, on ne peut pas affirmer qu'elles sont

systématiquement toutes imputables au phénomène El Niño, tant les dynamiques qui régissent

le système climatique planétaire sont nombreuses et complexes.

45 Se référer pour ce chapitre à la partie II de la bibliographie : Répercussions du phénomène El Nino sur les

régimes hydro-climatiques, sur les processus d'érosion et sur l'environnement (phénomènes associés)

46 Qui s'écarte de la moyenne, qui se singularise de ce qui est habituellement ou le plus fréquemment observé

47 cf. III/A

21

Par ailleurs, s'il existe des liens entre l'occurrence des événements El Niño et

l'apparition d'intempéries extrêmes, le sens de la relation n'a pas été clairement défini. Est-ce

que c'est l'ENOA qui est responsable des désordres météorologiques observés ou alors existet-

il un tiers facteur, une cause commune qui commande les deux premiers éléments ? Leroux

suggère que : «Au même titre que la Grande Sécheresse sahélienne, l'augmentation de

fréquence des Niño du Pacifique résulte du glissement vers le sud de l'EM, clairement associé

à la dynamique boréale. Si de nombreux phénomènes sont réellement «interconnectés », c'est

dans cette origine commune que la cause des covariations doit donc être recherchée» (Leroux,

1996).

Ainsi, l'emploi de termes tels que «covariations statistiques», «concordance ou

simultanéité événementielle» plutôt que «téléconnexion» ou «corrélation» semble mieux

approprié à défaut de liens physiques logiques démontrés entre ces manifestations.

Figure n°6 - Carte des effets supposés des événements El Niño au niveau planétaire

d'après http://nic.fb4.noaa.gov:80/products/analysis_monitoring/GLOB_CLIM/lmgtandp.gif

La carte ci-dessus indique quelques exemples de «téléconnexions». Dans le détail, il

est mentionné pour l'Europe qu'elle n'est pas affectée par El Niño dans la mesure où elle

dépend du système Atlantique. Le système Atlantique est-il réellement indépendant du

système Pacifique ? Ne dépendent-ils pas tous deux de la dynamique boréale ? En Indonésie,

en Nouvelle-Guinée et en Australie, si la sécheresse est certes imputable à l'avènement d'un

épisode El Niño (déplacement de la zone convective vers l'est), en ce qui concerne les

incendies, si le risque est sans aucun doute augmenté par le déficit hydrique, le responsable

reste bel et bien l'homme en quête permanente de nouveaux espaces cultivables, argument

que les médias oublient souvent de préciser... Il faut donc être particulièrement vigilant vis à

vis des distorsions et du sensationnalisme que l'on rencontre dans la littérature.

22

On constate également une influence très nette sur la cyclogenèse dans l'Atlantique et

dans la Pacifique. «... Six cyclones ont traversé la Polynésie habituellement épargnée, de

février à la mi-avril 1983 dont Weena sur Bora-Bora. C'est également parce que l'EMV, lieu

de naissance privilégié des cyclones, était alors fortement décalée vers le sud, autorisant en

s'éloignant de l'équateur géographique, l'intervention de la force géostrophique (vorticité) et

la rencontre avec les AMP austraux (Leroux, 1996). En effet, les dépressions tropicales sont

«happées» par le couloir dépressionnaire situé sur la face avant des AMP et s'éloignent ainsi

des basses latitudes(cf. figure n°2).

«En contrepartie, dans l'hémisphère nord, dans l'Atlantique, les années à Niño n'ont

qu'une faible activité cyclonique, avec un nombre moyen de 6,5 cyclones par an contre une

moyenne annuelle générale de 9,8 (Gray, 1984), parce que le rapprochement de l'EMV près

de l'équateur géographique s'accompagne dans la phase initiale d'une réduction de la

vorticité» (Leroux, 1996).

Au cours des phases négatives de l'IOA, on observe en outre des modifications dans le

régime des moussons. «During northern summer season, the Indian Monsoon rainfall tends to

be less than normal, especially in the northwest» (...) «The persistence of El Niño ... is likely

to delay the onset of the monsoon over tropical northern Australia» (...) «In view of the

continued strength of the anomalous warming of the central Pacific region, the tendency

would be for an overall weaker monsoon period across South-East Asia» (WMO, 1997b48).

En ce qui concerne, l'Afrique, les configurations météorologiques habituelles sont

également modifiées. «The prevailing warm episode conditions coupled with general warm

SST49 anomaly patterns in the Indian Ocean are therefore expected to enhance convection

over much of eastern Africa and suppress convection over parts of southern Africa.

Consequently, most parts of the east and central African sector are expected to receive well

above normal rainfall while the southern sector is likely to experience near-normal to below

normal rainfall»(WMO, 1997b50). L'Afrique sahélienne, quant à elle, enregistre une nette

péjoration pluviométrique associée au décalage vers le sud de la structure pluviogène qu'est

l'EMV lors des phases négatives de l'IOA51.

Après ce rapide aperçu des simultanéités hydro-climatiques exceptionnelles

susceptibles de se manifester au cours des phases ENOA à l'échelle de la planète, je propose

dans le paragraphe qui suit d'analyser plus en détail les effets au niveau régional des

événements El Niño en Amérique Latine.

48 WMO, 1997b, El Niño Update, N°3, November 1997, 4p.

49 Sea Surface Temperatures

50 WMO, 1997b, El Niño Update, N°3, November 1997, 4p.

51 Se référer à Leroux, 1996.

23

2 / - Les répercussions sur le continent ibéro-américain : entre excès et

déficit hydriques

Une des incidences premières d'une phase ENOA est le bouleversement des régimes

pluviométriques (fortement excédentaires ou à l'opposé fortement déficitaires). En outre, on

observe toute une série de modifications climatiques telles que des changements significatifs

de la température de l'air, des taux d'humidité et de la direction des vents.

Si l'Indonésie et l'Australie connaissent des situations globalement plus sèches qu'à

l'ordinaire (voir infra), à l'inverse, l'Amérique du Sud quant à elle enregistre davantage de

précipitations au niveau de l'Equateur, au niveau des territoires nord-péruviens et nordargentins

et enfin en Uruguay et au Paraguay (figure n°7). A l'opposé, des secteurs comme le

NE brésilien connaissent des sécheresses sévères et la province Rio Grande do Sul voit se

développer des vagues de chaleur. Dans l'hémisphère nord, la Californie reçoit plus de pluies

et l'on note dans les états du sud des Etats-Unis des conditions plus humides et des

températures plus fraîches (air dense et froid des AMP boréaux renforcés).

Figure n°7 - Les incidences climatiques du phénomène El Niño en Amérique Latine,

le plus souvent observés entre décembre de l'année t 0 et février de l'année t+1.

D'après http://nic.fb4.noaa.gov/products/analysis_monitoring/impacts/warm.gif

24

Ces modifications des régimes hydro-météorologiques habituels vont être à leur tour à

l'origine d'une première série d'aléas (tels que les inondations et les sécheresses) comme le

montre la figure suivante (figure n°8).

Figure n°8 - Carte de localisation des secteurs affectés par les inondations et sécheresses

en Amérique Latine lors du phénomène El Niño de 1983-83, in CLASCO52, 1985.

Plus spécifiquement, au niveau de la façade pacifique nord du sous-continent, on

constate une augmentation généralisée des précipitations alors qu'en arrière pays, l'influence

des épisodes chauds n'est pas significative et l'on y mesure même fréquemment une baisse

des hauteurs d'eau précipitées (figure n°9).

52 COMISION de DESAROLLO URBANO y REGIONAL de CLACSO, (1985), Desastres naturales y sociedad

en América Latina, Vol. 4, 260p.

25

Figure n°9 - Limite de l'influence (augmentation des précipitations supérieure à 20 et à 40 % par rapport à la

normale) du phénomène El Niño au nord-ouest de l'Amérique du Sud, d'après Rossel F.53, 1997.

53 ROSSEL F., (1997), Influence du Niño sur les régimes pluviométriques de l'Equateur, 287 p. + annexes.

26

Je propose désormais d'étudier au cas par cas les pays andins dans le sens où ils sont

régulièrement affectés très sérieusement par les aléas associés à l'arrivée d'une phase chaude

et ce, sur une vaste partie de leur territoire. Il s'agit ici d'analyser l'influence qu'exercent les

phénomènes El Niño et de visualiser l'étendue des premières répercussions physiques

directement associées à savoir les inondations et les sécheresses. L'accent sera plus

spécifiquement mis sur l'Equateur car ce territoire correspond au terrain d'étude que j'ai

choisi pour mon futur doctorat.

Ainsi, au niveau de l'Equateur, il apparaît que le positionnement de l'EMV, la

direction des vents et la température superficielle de la mer exercent un rôle déterminant sur le

régime pluviométrique.

«Lorsque la ZCIT se trouve au sud de l'équateur géographique54, les régions côtières

de l'Equateur se trouvent sous l'influence de masses d'air chaud et humide, en provenance du

nord-ouest, qui engendrent des pluies notables et une augmentation de la température de l'air.

(...) Les années à Niño, la TSM du bloc55 Niño 1+2 et de l'océan Pacifique oriental est

évidemment supérieure à la moyenne. (...) Les anomalies des vents sont maximums au nord

où l'affaiblissement des alizés se fait le plus sentir. Les valeurs mensuelles des vents montrent

que le déplacement vers le sud de la ZCIT est plus important de 5° de latitude que la normale.

(...) Au niveau du continent, l'analyse des vents dominants mensuels des années Niño montre

que ces vents sont d'ouest déviés vers le nord et le sud par la cordillère andine»(Rossel,

1997)56.

Figure n°10 - Situation des vents lors de deux événements El Niño (1983 et 1992) en Equateur,

une branche est déviée par la cordillère vers le nord, l'autre vers le sud, d'après Rossel, 1997.

«Ainsi, les excès pluviométriques observés les années Niño peuvent s'expliquer par le

réchauffement supérieur à la normale du Pacifique oriental» et par la venue inhabituelle de

vents marins d'ouest chargés en humidité qui apparaissent lorsque l'EM est établi dans

l'Hémisphère sud. «Ces anomalies favorisent la formation et le déplacement de masses

nuageuses vers le continent qui, en s'élevant à la rencontre de la montagne andine,

provoquent des précipitations»(Rossel, 1997).

54 Phase El Niño

55 Zone rectangulaire délimitée sur l'océan aux abords des côtes équatoriennes (0-10°S, 90-80°W)

56 ROSSEL F., (1997), Influence du Niño sur les régimes pluviométriques de l'Equateur, pp. 175 et 185.

27

F. Rossel a en outre cartographié l'influence du phénomène EL Niño sur la

pluviométrie en Equateur (figure n°11). Il ressort que c'est évidemment la marge côtière qui

est la plus influencée alors que plus à l'est l'effet s'amoindrit. Le secteur à l'ouest de la

Cordillère est en conséquence touché par de sérieuses inondations.

Figure n°11 - Influence du phénomène El Niño sur les précipitations

annuelles en Equateur, d'après F. Rossel, 1997

28

En ce qui concerne le Pérou (figure n°12), les intempéries extrêmes qui surviennent en

phase ENOA diffèrent du nord au sud. La région septentrionale enregistre un excédent

pluviométrique marqué à l'origine des inondations. En contrepartie, le sud est atteint par de

graves sécheresses.

Figure n°12 - Carte de localisation des répercussions initiales directement associées aux événements hydrométéorologiques

extrêmes lors de la phase ENOA 1982-83 au Pérou, d'après CEPAL, 1983.

29

En Bolivie, on observe lors des phases négatives de l'IOA, des déficits hydriques plus

ou moins prononcés sur l'Altiplano (figure n°13). Inversement, l'orient bolivien est touché

par des inondations notamment dans le département de Santa Cruz imputables au

débordement des rivières en crue compte tenu des hauteurs d'eau élevées précipitées.

Figure n°13 - Localisation des régions affectées par la sécheresse et les inondations survenues

en Bolivie en 1982-83, d'après CEPAL, 1983.

Cependant, même si elles ont une trame commune, les anomalies des régimes hydrométéorologiques

imputables aux ENOA ne se produisent pas systématiquement dans les

mêmes secteurs et avec la même intensité selon les épisodes El Niño.

30

3 / - Des manifestations climatiques inhabituelles spécifiques à chaque El

Niño

Nous l'avons vu, il n'existe pas dans leur naissance, leur déroulement et leur

récession, d'événement El Niño qui suive un schéma résolument classique. Par conséquent,

les répercussions sur les régimes hydro-météorologiques seront à chaque épisode différentes.

Ainsi, une zone exempte d'inondations peut très bien la fois suivante être sévèrement affectée

et vice versa. A titre indicatif voici deux exemples choisis parmi de nombreux cas qui

permettent d'illustrer cette thématique.

J. Ronchail57 indique par exemple que «le déficit pluviométrique sur l'Altiplano

bolivien est variable d'un événement ENSO à l'autre. On enregistre un déficit généralisé et

important sur l'Altiplano pendant les saisons de pluies 1966-67 et 1982-83 et plus localisé en

1957-58, tandis que les conditions pluviométriques se sont avérées proches de la normale en

1972-73 (autre année à Niño)».

Par ailleurs, sur la côte nord-équatorienne, à proximité de la ville d'Esmeraldas58,

l'excédent pluviométrique a été beaucoup moins prononcé en hiver 1982-83 que lors du

dernier El Niño comme le montre le tableau suivant :

Figure n°14 - Comparaison des précipitations à Esmeraldas (Equateur) en hiver 1982-83 et 1997-98,

D'après des données de l'INAMHI59 in «PERRIN, JANEAU, PODWOJEWSKI60, 1998».

Au sortir de cette étude, il apparaît que de multiples modifications des régimes hydrométéorologiques

habituels se produisent lors de l'avènement des épisodes El Niño en

Amérique Latine. Ces perturbations vont être à l'origine d'une première série d'aléas

«naturels» que sont d'une part les inondations et d'autre part les sécheresses. Qui plus est, la

variabilité de la magnitude, de l'étendue et de la localisation de ces répercussions est grande

selon les événements ENOA ce qui complique les estimations et donc les possibilités de

prévention et de mitigation des catastrophes.

Cette première série de manifestations climatiques extrêmes va à son tour jouer un rôle

capital sur l'évolution des milieux morpho-dynamiques des régions concernées.

57 RONCHAIL J., 1995, L'aridité sur l'Altiplano bolivien, in Sécheresse, N°1, Vol. 6, mars 1995, pp. 45-51.

58 Se référer à la figure n°15.

59 Instituto Nacional de Meteorología e Hidrología, cf. Liste des sigles en annexes.

60 PERRIN J.-L., JANEAU J.-L., PODWOJEWSKI P., 1998, Deslizamientos de tierra, inundaciones y flujos de

lodo en Esmeraldas, Diagnóstico general de la situación actual de la ciudad, Mayo 1998, Misión de expertos,

Orstom, Embajada de Francia en Ecuador, pp. 1.

Mois 1982 - 83 1997 - 98 Moyennes (1980 - 1996)

décembre 99,2 232,3 (record) 33

janvier 225,7 306,9 130,2

février 358 425,5 199,2

mars 198,6 334,8 117,5

Total 881,5 1299,5 479,9

31

B / - Les effets sur le milieu environnemental

Outre la première série d'effets induits (sécheresses et inondations) préalablement

abordée, les bouleversements climatiques vont entraîner par ailleurs maints impacts sur les

milieux physiques. L'on observe bien souvent un enchaînement d'aléas dont l'action

combinée contribuent à influer de manière très nette les dynamiques des milieux

environnementaux.

1 / - Les glissements de terrain

Les excédents pluviométriques observés en Equateur et au nord du Pérou lors des

épisodes El Niño favorisent en premier lieu le ruissellement à l'origine des crues et des

inondations et en second lieu l'infiltration massive d'eau dans les sols. Cette imbibition

excessive va être à l'origine d'une sursaturation des formations superficielles en eau qui

contribue à réduire la résistance au cisaillement des matériaux et à diminuer ainsi leur

cohésion. En conséquence, l'on enregistre une occurrence de glissements de terrain beaucoup

plus élevée lors des phases négatives de l'IOA dans les régions susmentionnées.

Néanmoins, la mise en mouvement de matière est également conditionnée par bon

nombre de paramètres tels que la valeur des pentes, la composition lithologique des

formations, la couverture végétale, la répartition et la quantité d'eau précipitée... Aussi, des

régions sont-elles plus susceptibles d'être concernées. Par ailleurs, les anomalies hydrométéorologiques

n'étant jamais identiques selon les événements ENOA, l'apparition de

glissements de terrain ne s'effectuera pas nécessairement aux mêmes endroits d'un épisode à

l'autre.

A. Rivera61 observe par exemple que la quantité d'eau précipitée à Esmeraldas (au

nord de l'Equateur, voir figure n°15)62 entre janvier 1982 et février 1983 a été de 1 522 mm

contre 2 436 pour la même période en 1997-98. Il poursuit en notant qu'il ne s'était pas

produit, il y a 16 ans, autant de glissements que lors du dernier phénomène, période au cours

de laquelle plusieurs centaines d'accidents ont été répertoriées. Il en conclue qu'en 1982-83,

la quantité d'eau précipitée a été quasi-équivalente à la valeur de l'évapotranspiration réelle et

qu'il n'y a pas eu les conditions de saturation nécessaires à la déstabilisation des versants

comme cela a été le cas en 1997-98.

La carte de la page suivante (figure n°15) illustre à titre d'exemple les impacts du El

Niño 1982-83 sur le milieu physique en Equateur (outre les zones inondées, sont localisés les

secteurs affectés par des éboulements, des glissements de terrain, des coulées boueuses,...).

Esmeraldas se situent dans un secteur sensible (les formations sont en grande majorité

argileuses de type smectites, absorbantes et expansives). L'érosion y est très active ce qui

explique la survenue de glissements de terrain compte tenu des hauteurs d'eau précipitées lors

du dernier événement El Niño.

61 Ingénieur au Département Technique de la Défense Civile Equatorienne.

62 RIVERA A.M., 1998a, Teoría del deslizamiento que produjo la ruptura del oleoducto y poliducto en la ciudad

de Esmeraldas, in Revista del Colegio de Ingenieros Geólogos de Minas y Petroleos, CIGMYP, N°12, 1p.

32

Figure n°15 - Carte localisant les impacts du El Niño de 1982-83 sur le milieu physique en Equateur,

d'après Pourrut, 1993, «L'effet ENSO sur les précipitations et les écoulements au XXème siècle en Equateur »

Les enregistrements de la base de données DesInventar63 permettent par ailleurs de

montrer l'augmentation du nombre de glissements de terrain qui surviennent en période El

Niño. Un graphique, avec en abscisse les années et en ordonnée le nombre de mouvements en

masse, permet de visualiser cette relation (Figure n°16). Toutefois, le rapport n'est pas

toujours direct et immédiat. Il peut en effet exister un décalage. L'abondance des pluies peut

par exemple contribuer dans une premier temps à augmenter l'instabilité des terrains.

63 Base de données de la Red, Réseau d'études en sciences sociales pour la prévention des désastres (voir

glossaire).

33

Au cours de l'année suivante des précipitations même moyennes peuvent suffire à

mettre en mouvement les formations saturées au préalable. Qui plus est, le graphique met en

exergue la hausse de ce type de manifestations au cours des 10 dernières années. On pourrait

l'expliquer tout d'abord par l'intensification de l'occurrence des phénomènes El Niño, étudiée

dans le premier chapitre, ou en second lieu par un recensement plus exhaustif des aléas64.

Figure n°16 - Nombre de glissements de terrain recensés en Equateur depuis 1988, d'après les enregistrements

de la base de données DesConsultar, fournis par Gloria Roldán de la Defensa Civil de Ecuador.

2 / - Les modifications des traits de côte

L'avènement d'une phase ENOA est associé à des fluctuations des niveaux marins,

nous l'avons vu dans un premier temps sous l'impulsion des alizés et aussi par l'intermédiaire

de la pression atmosphérique65.

Aux abords de la côte pacifique du nord de l'Amérique du Sud, l'on mesure une

hausse du niveau marin qui débute en octobre-novembre de l'année t 0 et qui dure jusqu'à

mai-juin voire juillet de l'année suivante (t+1) comme l'indique la figure n°16.

Figure n°17 - Variations du niveau de la mer observées à La Libertad (Equateur) en 1982-83,

d'après les données de l'INOCAR in Nouvelot J.-F. et Pourrut P., 1985.

64 Cette thématique fera l'objet d'un paragraphe de discussion en III

65 à une variation d'1 hPa correspond une hausse / baisse d'1 cm du niveau de la mer, cf. partie I/B/1/a

Evolution du nombre de glissements de

terrain en Equateur entre 1988 et 1998

0

10

20

30

40

50

60

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

Années à Niño,

d'après Rossel,

1997

34

En conséquence, les dynamiques côtières vont être profondément modifiées dans le

sens où le pouvoir érosif de la houle est fortement augmenté lors des surcotes marines. Ainsi,

il est fréquent d'observer dans certains secteurs le repli très net du littoral. Toujours est-il que

ce recul des plages n'est en aucun cas généralisable puisque d'autres rivages connaissent à

l'opposé une progradation notable de leur ligne de côte. Plusieurs facteurs participent à ces

évolutions. Tout d'abord, la dérive littorale contribue d'un côté à éroder certaines plages et

d'un autre côté à en alimenter d'autres en sédiments. Cette dérive littorale peut très bien être

inversée comme c'est le cas le long des côtes équatoriennes lors des événements El Niño. En

temps normal, le courant marin dominant le long des côtes provient du sud en continuité avec

le courant froid de Humboldt. Lorsque se déclenche une phase ENOA, en même temps que

migre l'EMV vers le sud, un courant marin arrive cette fois du nord en continuité avec le

courant de Californie (figure n°4). Les cours d'eau représentent également un autre élément

influent. A cause des pluies incessantes occasionnant des débits extrêmement élevés, les

fleuves déversent un volume considérable d'alluvions dans la mer.

Au niveau de l'Equateur, les surcotes marines, l'inversion du sens de la dérive littorale

et l'apport volumineux par les cours d'eau en sédiments continentaux dans la mer, jouent un

rôle déterminant sur les dynamiques érosives du littoral.

Un travail a été mené sur cette thématique au nord du Pérou. Je propose de l'aborder

en vue d'illustrer ce type de phénomènes physiques qui, en dépit des profondes modifications

environnementales qu'ils entraînent, demeurent malgré tout peu étudiés.

Figure n°18 - Evolution géomorphologique de la zone littorale de Puerto Pizarro (au nord du Pérou), mise en

évidence de la formation d'un cordon littoral au cours du XXème siècle, d'après N. Teves66, 1993.

66 Teves N., 1993, Erosion and accretion processes during El Niño phenomenon of 1982-83 and its relation to

previous events, in Bull. IFEA, Tome 22, No 1.

35

«Les cordons littoraux de l'Holocène qui se trouvent au nord de l'embouchure des ríos

Chira, Piura et Santa et à Colán, se seraient formés grâce à l'apport massif de sédiments

fluviaux au cours d'un tel événement important de Niño. Une comparaison entre les volumes

transportés par le río Jequetepeque au cours d'événements ENSO dans les 20 dernières

années, indiquerait qu'il y aurait une relation entre l'intensité du phénomène El Niño et le

volume de sédiments transportés» (Teves, 1993).

Cette analyse met l'accent sur le fait que d'une part ce sont surtout les événements

extrêmes qui ont une certaine efficacité en tant que processus géomorphologique et que

d'autre part, l'évolution de la ligne de côte est commandée par une série d'aléas physiques

amont qui forment un enchaînement de phénomènes inhabituels et puissants. En premier lieu,

les excédents pluviométriques concourent à accroître les lames d'eau écoulées, le débit des

rivières, l'infiltration et donc l'imbibition des sols favorisant les mouvements en masse

susceptibles de fournir de la matière à la rivière au même titre que le sapement des berges.

Cette charge solide transportée qui débouche en mer, est remaniée sous l'action conjuguée de

la houle et de la dérive littorale et contribue à modeler de nouveaux traits de côte.

36

3 / - Les changements du tracé des cours d'eau

Les débits colossaux des cours d'eau résultant des excédents pluviométriques qui

s'abattent sur certains endroits du monde lors des événements El Niño, vont également influer

très distinctement la dynamique morphologique du lit des rivières. Une étude a été entreprise

par N. Teves5 à propos de cette thématique sur un cours d'eau nord-péruvien, le río Piura

(figure n°18). Il apparaît de manière schématique que les crues entraînent le sapement des

berges et le remaniement d'une partie de la charge déposée sur le fond du lit aboutissant à son

surcreusement compte tenu de la compétence exceptionnellement élevée de la rivière.

Figure n°19 - Evolution latérale et verticale du tracé du Río Piura au nord du Pérou

suite à l'occurrence de l'épisode El Niño de 1982-83, d'après N. Teves, 1993.

37

Jusqu'à présent, dans ce deuxième chapitre, il a été uniquement question des

répercussions des aléas extrêmes associés aux phases ENOA sur le plan physique abiotique

(anomalies hydrologiques, incidences sur le milieu environnemental non vivant). Mais, il est

évident que la faune et la flore vont également être concernées par ces effets induits

puisqu'elles font partie intégrante du système écologique global.

4 / - Impacts sur le monde animal et végétal

Il s'agit dans ce paragraphe d'aborder quelques répercussions ayant trait au monde

zoo- et phyto-biologique car nous le verrons par la suite, certaines d'entre elles auront un rôle

capital pour les activités humaines (ressources potentielles).

Les ENOA comportent, nous l'avons décrit au préalable, une composante aérologique

et une composante océanique qui se singularisent des conditions habituelles. Les courants

maritimes connaissent une modification de leur circulation normale (cf. I/B/1/c) qui va influer

directement la vie biologique marine. Ces bouleversements des écosystèmes marins sont à la

mesure de l'immensité de cet océan et de l'implication profonde qu'ont les événements El

Niño dans cette variabilité. Cette envergure motive d'ailleurs la réalisation de cette partie.

Le Pacifique équatorial central et oriental présente la particularité de concentrer un

upwelling côtier et un upwelling équatorial. Cette prédisposition fait de cet écosystème marin

un espace extrêmement riche sur le plan de la biodiversité.

«L'upwelling équatorial de pleine mer et l'upwelling côtier, le long du littoral chilénopéruvien

se repèrent par la turbidité et la couleur des eaux qui sont significatives de

l'abondance de plancton. Les processus d'upwelling assure la remontée d'éléments nutritifs,

premier maillon de la chaîne alimentaire» (Moreau67, 1995). Lors des phases négatives de

l'IOA, le courant marin anormalement chaud migre davantage vers le sud le long de la côte

péruvienne inhibant ainsi la remontée des eaux froides. Or ces eaux plus chaudes contiennent

des éléments nutritifs en quantité bien moindre. Cette carence introduit une rupture dans la

chaîne écologique et commence par provoquer la mort du zooplancton et du phytoplancton.

Par voie de conséquence, les populations pélagiques côtières en premier lieu et l'avifaune en

second lieu pâtissent à leur tour de ce manque de nourriture et l'on observe la disparition ou la

migration de la plupart des espèces animales le long de la côte péruvienne.

«The nearshore marine fauna shows different kinds of reponse when exposed to

environmental changes associated with El Niño phenomenon. In function of their ability to

adapt themselves to variations of sea-water temperature, salinity, dissolved oxygene, currents,

sediment influx, food availability, etc., the distinct species may survive, migrate or die (J.

Macharé et L. Ortlieb68, 1992).

67 MOREAU E., 1995, Synthèse du phénomène El Niño/Oscillation Australe, Mémoire de DEA.

68 MACHARÉ J., ORTLIEB L., 1992, Recent research on records of former El Niño events in Perú, in « Paleo

ENSO Records » - International Symposium, Extended Abstracts, L. Ortlieb et J. Macharé Ed., Orstom-

Concytec, Lima, March 1992, pp. 177-183.

38

Les coraux subissent également des perturbations comme l'explique J. Merle69. «Thus

it is possible to associate the bleaching syndrome and death of coral with the general warming

of surface waters in tropical ocean which occurs during an El Niño phenomenon».

Sur les continents, les anomalies hydro-météorologiques vont sans controverse avoir

des incidences sur la flore et la faune naturelles mais aussi sur l'élevage et les cultures... En

effet, qu'il s'agisse d'un déficit ou d'un excédent hydrique, dans les deux cas, ces

manifestations inhabituelles vont entraîner des effets plus ou moins néfaste sur la végétation

et sur le développement des espèces animales. La sécheresse, observée par exemple au sud du

Pérou et sur l'Altiplano bolivien engendre des problèmes de croissance végétale et provoque

même la mort de certaines espèces sensibles. Les inondations, là encore mettent à mal de

nombreuses plantes qui, submergées par les eaux, dépérissent rapidement70.

Les écosystèmes océaniques et continentaux subissent donc un certain nombre de

dysfonctionnements qui vont dès lors se répercuter sans conteste sur les activités

anthropiques.

Les deux premières parties ont traité essentiellement de thématiques relevant de

la géographie physique. Dans le premier chapitre, je me suis appliqué à introduire le

système naturel complexe d'interrelations qui couple une composante océanique et une

composante aérologique déterminant le phénomène El Niño. Nous avons vu que son

avènement s'accompagne d'une modification très nette des circulations atmosphérique

et marine moyennes du domaine Pacifique étendu, conduisant notamment au

déplacement de l'EM, structure pluviogène, en direction du sud. Nous avons également

analysé l'augmentation de l'intensité et de la récurrence des phénomènes amorcée dans

les années 1970. En continuité, dans le deuxième chapitre, nous avons étudié le fait que

ces changements de circulations aérologiques et océaniques entraînent de multiples

perturbations des régimes hydro-météorologiques habituels, notamment par le biais de

l'EM, dans les régions intertropicales. Ces bouleversements sont à l'origine d'une

première série d'aléas «naturels» que sont d'une part les inondations et d'autre part les

sécheresses. L'Amérique Latine a été retenue comme lieu d'étude car c'est une région

du monde où le phénomène est connu depuis plusieurs siècles et où ses incidences sont

particulièrement bien identifiées. Cette première série de manifestations climatiques et

marines extrêmes joue à son tour un rôle capital sur l'évolution des milieux morphodynamiques

et sur les écosystèmes océaniques et terrestres qui enregistrent de profondes

ruptures dans leur fonctionnement ordinaire, le tout formant un enchaînement

complexe d'aléas. A titre d'exemple, il a été mis en évidence la corrélation qui existe

entre l'occurrence des glissements de terrain et l'avènement des épisodes El Niño.

En tant que géographe, ces modifications de l'environnement physique et

biologique permettent de faire la transition en intégrant désormais l'homme, dans la

mesure où ce dernier occupe et aménage le cadre physique sujet à des mutations

périodiques au cours des années à Niño mais aussi dans la mesure où il exploite les

ressources (là encore fluctuantes) de cet environnement. Cette thématique s'inscrit de

manière explicite dans la problématique de l'interface Nature/Sociétés.

69 MERLE J., 1997, South Pacific climate variability and its impact on low-lying islands, Tema 2b, Art. 14

Pag.1, in Seminario Internacional, Consecuencias climáticas e hidrológicas del evento El Niño a escala regional

y local, Incidencia en América del Sur, Memorias Técnicas, Orstom-INAMHI, noviembre de 1997, Quito.

70 Cette thématique sera détaillée dans le chapitre III

39

III / - Les conséquences immédiates et à terme sur les sociétés :

intérêt d'une approche géographique en pays andins71

A la suite des deux premiers chapitres plutôt axés sur des analyses de géographie

physique établissant un aperçu général des mécanismes des ENOA et des répercussions

climatiques et environnementales qui leur sont associées, je propose désormais d'aborder en

continuité logique - la géographie présentant l'intérêt d'être une science pluridisciplinaire qui

permet de suivre une démarche systémique - l'étude des conséquences de ces dérèglements

d'origine naturelle sur les enjeux humains, objectif final de cet essai. La géographie présente

en outre l'avantage, par l'intermédiaire de la cartographie, de pouvoir visualiser les

bouleversements que les territoires concernés enregistrent.

Pourquoi l'Amérique Andine retient-elle notre attention ? Plusieurs critères

concourent à ce choix. Tout d'abord, les côtes sudaméricaines présentent l'avantage, nous

l'avons vu, d'être une région où le phénomène El Niño est connu depuis plusieurs siècles. Son

avènement et ses incidences sont depuis longtemps observés et sont donc relativement bien

identifiés. Cela signifie qu'il est possible d'effectuer, à deux dates différentes des études

comparatives montrant des évolutions.

Dans un deuxième temps, cette région du monde présente la commodité d'être un lieu

où les mécanismes d'implication des ENOA dans les dysfonctionnements épisodiques sont

directs. En effet, la composante marine de l'ENOA, qui entraîne l'interruption de la remontée

des eaux froides le long des côtes, a des conséquences immédiates sur les activités

halieutiques dont dépendent en grande partie les économies équatoriennes et péruviennes. La

composante aérologique exerce là encore une influence directe sur les régimes

pluviométriques (par l'intermédiaire de l'EMV et des alizés) et donc sur l'occurrence des

inondations ou des sécheresses qui affligent les activités agro-pastorales dont les économies

des états dépendent aussi de manière déterminante.

En outre, trois conférences internationales72 ont été organisées. Elles ont permis de

faire le bilan sur le type d'incidences climatiques associées aux phases ENOA et sur les

mesures possibles à entreprendre pour atténuer leurs impacts. Par conséquent, de nombreuses

personnes et organismes sont impliqués aussi bien au niveau local qu'au niveau supranational

et il existe de l'information en quantité substantielle et accessible.

Ainsi, il ressort que, sur la scène internationale, les pays andins sont régulièrement très

sérieusement affectés par les phénomènes El Niño et ce, sur une vaste partie de leur territoire.

Ils enregistrent en effet des dégâts matériels considérables, des pertes en vies humaines

élevées et une baisse significative et récurrente de leur PIB.

71 La documentation relative à ce chapitre est rassemblée dans le III de la Bibliographie

72 Lima en 1992, Quito en novembre 1997, Guayaquil en novembre 1998

40

A / - Inventaire des conséquences, essai de classification et

commentaire

Avant toute chose, il convient de clarifier avec précision l'acception que j'entends

attribuer plus spécifiquement au terme «conséquence» afin d'éviter d'éventuelles confusions.

Contrairement aux mots «répercussions» ou «impacts» des événements El Niño, utilisés

auparavant et se référant aux incidences climatiques et écologiques, le terme conséquence

quant à lui s'appliquera uniquement aux enjeux humains. Il équivaudra exclusivement aux

implications de l'enchaînement d'aléas physiques inhabituels attribuables aux ENOA sur les

implantations et activités anthropiques.

1 / - Identification des conséquences

Je propose dans un premier temps de détailler les diverses conséquences sur les

groupes sociétaux qu'engendrent les différents types d'aléas préalablement étudiés en pays

andins. Cette analyse non exhaustive s'organise avant tout selon une approche qualitative.

Elle sert à fournir au lecteur un aperçu général à propos de la thématique évoquée.

Les crues et inondations : les conséquences qu'entraîne ce type de phénomènes

hydrologiques sur les enjeux humains relèvent de plusieurs niveaux.

Tout d'abord, les atteintes qu'ils imprègnent au milieu environnemental vont de fait

perturber directement les implantations humaines. Une crue peut très bien être à l'origine

d'une série de dommages aux ouvrages et aux aménagements entrepris par l'homme. En effet,

les débits très forts sont susceptibles d'endommager ou même de détruire carrément les ponts

et les endiguements. Les sapements latéraux peuvent occasionner la déstabilisation des

constructions riveraines. Les débordements risquent d'entraîner des inondations dans les

zones d'habitat et de production.

En second lieu, la venue excessive d'eau porte également atteinte aux ressources de

l'homme. La submersion de vastes superficies compromet très gravement les récoltes

agricoles et l'activité pastorale. Ces problèmes vont à leur tour se répercuter sur l'économie

des pays en question. La destruction des ponts va perturber très sérieusement les

communications. L'acheminement des productions locales vers les foyers de consommation

va s'avérer difficile. A l'opposé, le ravitaillement de ces zones va être problématique ce qui

accroît la vulnérabilité des personnes du fait de la malnutrition et de la consommation d'eau

non potable. En outre, la mobilité des communautés et l'accès aux centres de soins73 sont

réduits.

En parallèle à cela, s'ajoute le développement des épidémies. Les températures plus

élevées mesurées lors des épisodes El Niño sur la façade littorale ouest de l'Amérique du sud

et la présence en grande quantité d'eau contribuent à accroître le risque pathologique (figure

n°20). Toutefois, comme cela est mentionné dans le rapport de l'OPS74, il convient de rester

prudent quant aux corrélations hâtives.

73 centres de soins qui ont d'ailleurs pu subir des dégâts...

74 PAHO, (1998b), Repercusiones sanitarias del Fenómeno El Niño, 122.a Sesión, Washington, D.C., Junio de

1998, d'après http://www.paho.org/spanish/ags/span_indx.htm, 20p.

41

«Actualmente no se cuenta con datos concretos que demuestren una correlación

sistemática y fiable entre el fenómeno El Niño y el aumento ó la disminución de

enfermedades infecciosas. Sin embargo, algunas asociaciones de estudios retrospectivos y

datos preliminares de estudios en curso indican que El Niño repercute en la incidencia de

ciertas enfermedades infecciosas. La repercusión de El Niño en la transmisión de

enfermedades deberá considerarse dentro del contexto de la ecología de las enfermedades

(niveles endémicos epidemiológicos, reservorios existentes de vectores, interacciones entre

huésped y parásito), la gravedad del fenómeno, otras influencias climáticas y los cambios

sociales. La relación entre El Niño y la salud es compleja» (OPS, 1998b).

Figure n°20 - Evolution des cas de malaria en Equateur, au Pérou et en Bolivie entre 1970 et 1996 compte tenu

des années à Niño, d'après OPS75, 1998b.

Enfin, un autre cas de figure, correspond aux décès par noyade causés directement par

les crues et inondations. Ces accidents demeurent malgré tout peu nombreux.

Les glissements de terrain : l'implication des glissements de terrain en terme de

préjudices aux infrastructures et en terme de dysfonctionnements dans l'organisation humaine

concernent plusieurs domaines. Là encore la mort directe de personnes par la mise en

mouvement de matière reste peu courante. Par contre, les infrastructures de transport

subissent de profonds endommagements. En effet, il est très fréquent d'observer des

glissements de terrain qui se déclenchent le long des routes. Cela s'explique par le fait que

lors de leur construction, on a bien souvent procédé à un déboisement du secteur, et à

l'entaillage des formations sédimentaires laissant apparaître des talus sensibles aux

ravinements et à l'infiltration. Les conditions sont dès lors réunies pour que les terrains

deviennent sursaturés en eau et se mettent à fluer.

Outre le fait que les voies de communication soient coupées, jugulant la circulation et

entraînant les problèmes préalablement abordés, les mouvements en masse peuvent provoquer

d'une part, la rupture des canalisations souterraines, notamment d'eau, et d'autre part le

sectionnement des lignes électrique et téléphonique laissant les communautés humaines dans

le plus grand désarroi et en situation d'isolement le plus total. Ces perturbations concourent à

changer l'organisation territoriale des sociétés. Les réseaux urbains et les habitudes de

déplacement des populations s'en trouvent très nettement modifiés.

75 PAHO, (1998b), Repercusiones sanitarias del Fenómeno El Niño, 122.a Sesión, Washington, D.C., Junio de

1998, d'après http://www.paho.org/spanish/ags/span_indx.htm, 20p.

42

Les sécheresses : les déficits hydriques vont influer en premier lieu sur les

productions agricoles et l'activité pastorale. La diminution des récoltes peut engendrer tout

d'abord un manque de nourriture pour le bétail et ensuite être à l'origine d'une pénurie

alimentaire voire d'une famine. La baisse des récoltes peut influencer aussi l'équilibre des

marchés mondiaux et dans certains cas engendrer une crise. A cela s'ajoutent les problèmes

de sous-emploi et de précarité au sein des populations rurales.

Dans un deuxième temps, la sous-nutrition et le manque d'eau potable dans les régions

touchées par la sécheresse contribuent à affaiblir la résistance immunitaire des individus -

surtout chez les populations en bas âges - les rendant plus vulnérables face aux maladies.

Le réchauffement des eaux côtières : nous l'avons vu l'arrivée du courant chaud El

Niño le long des côtes sud-américaines inhibe la remontée des eaux froides riches en

nutriments ce qui cause une diminution de la biomasse zoo et phytoplanctonique aboutissant à

une rupture de la chaîne alimentaire. Privées de nourriture, les populations de poissons

pélagiques migrent ou meurent ruinant ainsi l'activité halieutique équatorienne et péruvienne

dont dépende en grande partie leur économie.

De surcroît, l'avifaune connaît en conséquence un taux de mortalité élevé. Or la fiente

des oiseaux constitue le précieux guano à partir duquel sont produits des engrais. Cette

activité là encore s'interrompt momentanément. Ces dérèglements concourent à réduire de

manière notoire le PIB des pays en question.

Les captures d'anchois sont vendues aux E.U., au Canada et en Europe sous forme de

farine de poisson destinée à l'alimentation animale (volaille, bétail). La diminution des pêches

aboutit à une réduction de la production de farine qui entraîne une carence d'aliments pour

l'élevage. Par voie de conséquence, la production de soja, aliment de compensation, va être de

plus en plus sollicitée. Sur les marchés internationaux, la demande sera supérieure à l'offre

d'où une hausse de son prix et du coût de revient des productions animales.

La cessation inévitable d'activité cause là encore des problèmes de chômage et se

traduit dans le paysage par la présence d'infrastructures provisoirement abandonnées.

La régression de secteurs littoraux : le recul des formes littorales s'avère surtout

problématique dans les régions où les implantations humaines se localisent à proximité du

front de mer. En effet, le démaigrissement des plages peut menacer directement les

établissements riverains. Les maisons, les unités de productions, les complexes touristiques et

les infrastructures portuaires sont d'abord déstabilisés à leur base par le phénomène de

sapement associé à la houle, puis se démantèlent et s'effondrent progressivement avant de

disparaître sous les flots. Ainsi, la destruction d'habitations et des constructions anthropiques

en général va entraîner des déplacements de population et la reconstruction d'établissements

dans de nouvelles zones pour reloger les sinistrés.

Nous l'avons vu, le repli des secteurs côtiers se produit principalement lors des

événements majeurs. Or, l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des épisodes El Niño

observée depuis les années 1970 couplée à la densification humaine dans les régions littorales

contribuent à accentuer le risque.

43

Les axes de communications longeant fréquemment le trait de côte subissent là aussi

des dommages qui viennent s'ajouter aux autres contraintes qui réduisent déjà la mobilité

humaine à savoir les glissements de terrain et la destruction des ponts par les crues (voir

infra).

Les progradations : l'accrétion de secteurs littoraux, même si elle apparaît moins

dangereuse que le repli des côtes, présente malgré tout, des inconvénients pour les activités

anthropiques. Elle contribue notamment à éloigner les villages du bord de l'océan rendant

plus difficile l'accès à la mer pour les pêcheurs. Ceci est d'autant plus vrai que lors des

épisodes El Niño, les rivières déversent des volumes considérables de bois morts dans la mer

que la houle vient ultérieurement déposer sur les plages formant des amalgames difficilement

franchissables. Ces modifications des formes littorales et la présence de débris en abondance

sur les plages sont néfastes y compris pour les activités liées au tourisme.

Enfin, j'ai pu constater dans certains sites comme à Ayampe entre Olón et Puerto

López dans la province du Manabí sur la côte équatorienne, un nouveau front de constructions

au devant de l'ancien village en direction de la mer, rendu possible par un gain de plage lors

du dernier El Niño que j'estime à une trentaine de mètres.

Il ressort des lignes précédentes que la panoplie de conséquences sur les groupes

sociétaux, sur leur organisation et sur leurs implantations territoriales est d'envergure. Par

ailleurs, l'on remarque qu'elles forment un enchaînement de conséquences en interrelations

entre elles. La nécessité de les répertorier et de les classer s'impose afin d'être mieux à même

de les comprendre dans leur complexité. Une telle hiérarchisation nous autorisera à trouver

ultérieurement des alternatives en vue de minimiser les préjudices.

2 / - Classification et commentaires

Plusieurs types de classifications sont envisageables. En m'appuyant sur les travaux de

différents auteurs qui ont établi des classements hétérogènes mais complémentaires, je

propose d'organiser la distinction comme suit :

- Conséquences directes / indirectes (échelle distinctive quant au rang de causalité)

Exemple : diminution de l'activité halieutique / problèmes épidémiologiques

- Conséquences tangibles / intangibles (échelle de perceptibilité)

Exemple : coût des pertes économiques / perte de compétitivité, réputation76

- Conséquences régionales / internationales (échelle spatiale)

Exemple : pénurie alimentaire locale / crise sur les marchés mondiaux

- Conséquences mineures / majeures (ampleur des implications)

Dégâts matériels localisés / bouleversement de l'organisation sociétale générale

76 d'après «Disaster Economics», Disaster Managment Training Programme, UNDP/DHA, 1994 in D'Ercole,

1999

44

Certains auteurs77 singularisent également dans leur classification les conséquences

immédiates ou à plus long terme (échelle temporelle hiérarchisée) sur les enjeux humains.

L'avantage de cette dernière approche réside dans le fait qu'elle intègre la totalité des types de

conséquences et qu'elle permet de mettre l'accent sur les notions d'aménagement concerté

des territoires et de développement durable des structures sociétales.

Dans ce domaine, le géographe est tout à fait compétent dans le sens où il est en

mesure de trouver et de proposer des solutions pour minimiser et prévenir les effets néfastes

imputables aux phénomènes induits par les ENOA, notamment grâce à l'outil cartographique

qui permet de visualiser les effets territoriaux immédiats ou à plus long terme.

Cela dit, dans la bibliographie recueillie, bien rares sont les études qui prennent en

compte, outre les aspects immédiatement perceptibles des catastrophes identifiables

rapidement après la survenue du sinistre (nombre de morts, de blessés ou de sans-abri,

pourcentage du parc immobilier détruit ou de récoltes perdues, coûts estimés des dommages

et des réparations, évaluation du manque à gagner78, etc. ...), les effets à plus long terme sur

les milieux sociétaux (en dehors des aspects économiques, on peut répertorier par exemple la

modification de pratiques sociales, la formation de nouveaux quartiers consécutive au

relogement des sinistrés, des modifications fonctionnelles à l'échelle d'une ville ou des

perturbations des réseaux de communication suite à un glissement de terrain jugulant la

circulation ou suite à la destruction d'une entité urbaine relais à cause d'inondations, etc. ...).

Les informations relatives aux aspects immédiats des aléas émanent la plupart du

temps d'organismes nationaux et se présentent sous la forme de bilans chiffrés correspondant

à des analyses sectorielles (économie, santé, agriculture...). Quelques institutions

internationales récoltent l'information issue des organismes précédents et rédigent des bilans

annuels comme le CRED79 qui participent à l'élaboration du «Rapport sur les catastrophes

dans le monde» de la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant

Rouge80. Les compagnies de réassurance publient également des synthèses81.

Ces constats d'endommagement résultent en grande majorité d'informations fournies

dans l'urgence, rapidement après la survenue d'une catastrophe ce qui explique qu'ils sont

«souvent disparates, parfois contradictoires et manquent d'une vision globale et synthétique

indispensable à l'établissement de bilans objectifs» (D'Ercole, 1996a).

Pour ce qui est des pays andins, les banques centrales, les Services de Défense Civile,

la CEPAL82, l'OPS83, la Red84 par l'intermédiaire de sa base de données DesInventar (cf.

Infra) disposent également d'une information très détaillée en ce qui concerne les préjudices

que peuvent connaître les hommes et leurs implantations. Les données présentent l'avantage

d'avoir souvent comme base de référence l'échelon provincial notamment pour le dernier

épisode El Niño.

77 D'Ercole, 1995b.

78 D'Ercole, 1996a.

79 Centre de Recherches sur l'Epidémiologie des Désastres de l'Université Catholique de Louvain à Bruxelles

80 FSCR, 1996, Chap. 11 : Analyse statistique, in Rapport sur les catastrophes dans le monde, Fédération

Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, pp. 131-143.

81 PartnerRE, 1997, Annual Report, pp. 49-53.

82 Comisión Económica Para América Latina y el Caribe.

83 Organisation Panaméricaine de la Santé

84 Red de estudios en ciencias sociales para la prevención de los desastres.

45

Ceci est d'autant plus intéressant qu'elle autorise une représentation cartographique

des conséquences immédiates relativement précise permettant de mettre en évidence d'une

part les secteurs les plus affectés et d'autre part des évolutions au cours du temps dès lors

qu'on dispose de données à deux dates différentes.

Les médias (télévision, radio, journaux, magasines, Internet...) représentent une autre

source de renseignements sur les dommages occasionnés par les aléas. Ils permettent de

véhiculer l'information et de dresser des bilans sur les secteurs affectés lors de l'occurrence

des phénomènes El Niño. Toutefois, il convient d'être vigilant. En effet, les distorsions par

rapport à la réalité peuvent être grandes notamment dans la presse sensationnaliste qui tend

bien souvent à dramatiser la situation.

Par ailleurs, il est intéressant de noter que l'on répertorie relativement peu de travaux

se référant à l'Equateur bien que ce soit un pays concerné en premier lieu par le phénomène

El Niño. A titre indicatif, le numéro spécial du magazine «National Geographic» de mars

1999 consacré aux événements El Niño et La Niña ne mentionne même pas l'Equateur, effacé

derrière le Pérou.

D'un autre côté, les conséquences à plus long terme n'ont fait l'objet que de très peu

d'études bien que ces dernières soient loin d'être négligeables. Les conséquences à court ou

moyen terme «touchent au domaine social, politique, culturel, à celui de la psychologie

collective et des comportements. Elles sont aussi d'ordre géographique lorsqu'elles exercent

une influence sur l'aménagement et le développement spatial d'une région ou d'une ville, sur

l'utilisation du sol urbain, voire sur les hiérarchies urbaines. En fin de compte, ces dernières

conséquences peuvent s'avérer plus pénalisantes que les premières, notamment à l'échelle

locale ou régionale où, plus qu'à l'échelle nationale, il est difficile «d'écrêter» le choc des

catastrophes» (D'Ercole, 1996b).

Le PNUD signale ce manque de prise en considération des aspects à plus long terme

des phénomènes El Niño. «While the short-term effects are being increasingly publicised,

there needs to be greater awareness of the longer-term impacts of the phenomenon,

particularly its disastrous effects on the economies of many countries that are already

precariously close to economic collapse. (...) Significant long-term damage can be expected

from the current El Niño to both economic and social sectors in affected countries, and have a

lasting severe environmental impacts in several regions85».

Quelques articles faisant allusion à cette thématique existent malgré tout. Isabelle

Lausent-Herrera86 du CNRS de Saint Germain en Laye a mené une étude sur l'adaptation des

communautés rurales aux fluctuations climatiques associées aux phases ENOA dans la vallée

du Chancay au Pérou.

«Since 1940 up to 1973, most of the droughts that occurred in the high Chancay

Valley were associated with El Niño phenomenon. ... The impact of droughts over economic

strategies differed across peasant communities and also from one drought to another. Most of

85 D'après http://www.reliefweb.int

86 LAUSENT-HERRERA I., 1992, El Niño, sequías y estrategías campesinas en el alto valle de Chancay 1940-

1973

46

the changes induced by droughts implied an acceleration of structural transformations already

engaged. They precipitated economic specialisation according to natural resources availability

and proximity to different kinds of regional markets. Communities in the highest lands

specialised in sheep raising in order to serve central Andean mining markets. Other peasant

communities abandoned traditional foodstuff and dedicated to fruit growing sold to urban

coastal markets» (Lausent-Herrera, 1992).

Lorenzo Huertas Vallejos, de l'Université Enrique Guzmán y Valle (Pérou) a étudié

quant à lui ce qu'impliquent les dérèglements écologiques associés aux phénomènes El Niño

sur les sociétés péruviennes au cours de l'histoire. «El Fenómeno El Niño es de data milenaria

y su presencia acondiciona la vida material y espiritual de los pueblos; influye en la

ubicación, traza y viso de centros poblados; desacumula excedentes productivos; y repercute

en el campo de la ideología. ... Pese a esto, son pocos los trabajos de carácter histórico que se

han hecho sobre dicho fenómeno.... El 15 de marzo del año de 1720, las aguas del cielo y de

la tierra y sobre todo la impresionante avenida « que salio de su caxa y madre » destruyó todas

las casas y sólo las iglesias por su solidez resistieron el embate. Esa tragedia implicó el

traslado del pueblo» (Lorenzo Huertas Vallejos,1993), (figure n°21).

Figure n°21 - Translation de l'emplacement du village de Zaña au nord du Pérou suite au sinistre provoqué par

une coulée boueuse occasionnée lors de l'épisode El Niño de 1720, d'après Lorenzo Huertas Vallejos, 1993.

Le dernier exemple montre que la représentation cartographique des conséquences à

plus long terme apparaît tout à fait envisageable notamment au niveau des villages grâce aux

plans cadastraux. Cette démarche constitue une approche innovatrice qu'il convient

d'approfondir d'autant que les enjeux sont de taille et que des alternatives d'aménagement

approprié des territoires permettant de réduire la survenue des dommages, existent.

Au sortir de ce chapitre, il apparaît que d'une part, les conséquences sur les activités et

l'organisation des sociétés humaines sont extrêmement variées et que d'autre part, étant bien

souvent dépendantes les unes des autres, elles s'enchaînent et additionnent les problèmes qui

47

leur sont associés. Par ailleurs, leur classification nous a permis de mettre en évidence la

pertinence d'une distinction entre les conséquences immédiates et les conséquences à plus

long terme.

Cette hiérarchisation inclue en effet l'intégralité des types de conséquences et s'intègre

dans la problématique du développement durable des groupes sociétaux. Les conséquences à

long terme, globalement beaucoup moins prises en considération, correspondent pourtant à

des modifications profondes des structures sociétales et à des perturbations notoires de

l'activité et de l'organisation des communautés humaines qui peuvent s'avérer après une ou

plusieurs décennies très problématiques faute d'y avoir remédié à temps. Ceci rend impératif

la prise de mesures notamment dans le domaine de l'aménagement des territoires, travail que

peut assumer un géographe en s'appuyant sur l'outil cartographique. Je propose désormais,

après avoir inventorié la panoplie de conséquences des aléas associés aux ENOA sur les

enjeux humains (approche qualitative), d'étudier de manière plus quantitative dans quelles

proportions les différents pays andins ont été affectés par les épisodes El Niño de 1982-83 et

de 1997-98.

48

B / - Comparaison de l'ampleur des préjudices imputables aux aléas

en période ENSO dans trois pays andins : Equateur, Pérou, Bolivie ;

des risques différentiels

L'objectif de cette partie est de montrer d'une manière générale dans quelles

proportions les différents pays considérés ont été affectés en période ENOA en 1982/83 et en

1997/98. Un pays apparaît-il davantage touché ? Les populations sont-elles nécessairement

plus touchées en période ENOA ?

Peu de bilans ont été dressés consécutivement aux événements El Niño de 1986-87 et

de 1991-92 dans la mesure où leur magnitude a été bien inférieure à celle des épisodes de

1982-83 et de 1997-98 et n'a par conséquent pas entraîné des préjudices aussi considérables

sur les implantations humaines. Aussi nous concentrerons-nous uniquement sur l'examen des

implications des deux phénomènes majeurs qui se sont déroulés en cette fin de siècle à 15 ans

d'intervalle. Des chiffres concernant les dommages survenus dans les différents pays andins

lors du dernier El Niño ont été publiés notamment par la CEPAL mais je ne dispose que du

rapport relatif à l'Equateur ce qui ne m'autorise malheureusement pas à établir des

comparaisons précises pour tous les pays andins aux deux dates.

Le journal Le Monde daté du 26 novembre 1998 mentionne que : «Les pertes

attribuables à El Niño 1997-98 les plus importantes touchent l'Amérique Centrale et du Sud.

Elles sont estimées à 18 milliards (sur 33,9 milliards de dollars à l'échelle planétaire).

Viennent ensuite l'Amérique du Nord (6,64 milliards), l'Indonésie et l'Australie (5,33

milliards), l'Asie (3,8 milliards) et enfin l'Afrique (118 millions). (...) La colère d'El Niño a

frappé des pays à économie vulnérable. Ses effets ont imposé une pauvreté accrue sur des

populations et retardé le développement dans de nombreux endroits du globe. (...) Considéré

comme le plus violent du siècle, il dépasse par sa virulence celui de 1982-83, qui pourtant

avait provoqué des dégâts évalués à 13 milliards de dollars de l'époque. (...) 21 700 personnes

sont mortes dans les incendies et inondations induits par le phénomène climatique, 541 000

sont atteintes de maladies liées à l'eau (choléra et paludisme) et 117 millions ont été blessées

ou souffrent de malnutrition à la suite des dégâts provoqués dans les pays touchés».

Même si ces chiffres sont sujets à caution compte tenu de l'étendue du champ d'action

du phénomène El Niño et de la complexité des mécanismes générateurs de dommages

impliqués, ils permettent malgré tout de prendre conscience de l'ampleur des enjeux.

Le graphique suivant (figure n°22) montre que le nombre de personnes affectées par

les catastrophes dites naturelles croît en permanence depuis les années 60 au niveau mondial.

On observe également que les taux les plus élevés de populations affectées correspondent très

souvent aux années à Niño même si la corrélation n'est pas systématique.

49

Figure n°22 - Population affectée dans le monde par les catastrophes dites naturelles

tous types confondus depuis 1964, d'après BOUMA, 1997.

En ce qui concerne les pays andins, ils n'ont pas tous été touchés avec la même

sévérité lors du phénomène El Niño de 1982-83. Le Pérou ressort comme étant le pays le plus

sérieusement touché par les sinistres associés à l'événement de 1982-83 puisque les

dommages qu'il enregistre sont estimés à plus de 2000 millions de dollars de l'époque (figure

n°23) ce qui explique peut-être que le cas péruvien est le plus souvent retenu pour illustrer

l'ampleur des sinistres attribuables aux phénomènes El Niño aux dépens de la Bolivie et de

l'Equateur.

Bolivia Ecuador Peru

Coûts des pertes et des dégâts (en millions de US dollars de l'époque)* 836.5 640.6 2001.8

Ralentissement du taux de croissance du PIB par habitant en 1982* -11.5 -1.4 -2.3

Nombre de maisons détruites ou endommagées** 14500 13750 32900

Personnes affectées* 700000 950 000 129000

Nombre d'écoles endommagées** - 223 875

Nombre de ponts détruits** - 25 47

Kilomètres de routes détruites ou endommagées** - 1300 2634

Superficie cultivée dévastée (Ha)** - 79563 30700

Population national en 1982 (approx.)*** 4345670 6784560 17 762 230

Superficie*** 1098600 270670 1285215

Figure n°23 - Quelques chiffres relatifs aux dégâts survenus en Equateur, au Pérou et en Bolivie lors du

phénomène El Niño de 1982-83, source : * : CEPAL, 1983 ; ** : Sotelo87, 1986 ; *** : autres.

Toutefois, ces chiffres sont à mettre en rapport avec d'autres données telles que la

population nationale ou la superficie des pays. En effet, le Pérou est le pays le plus vaste des

trois entités considérées. Par conséquent, les aléas ont une plus grande probabilité de s'y

produire et d'y entraîner des préjudices. De même, le Pérou étant de loin l'état le plus peuplé,

ses habitants et leurs implantations se trouvent d'une manière générale plus susceptibles de

subir des dommages en valeurs absolues. Par contre, en valeurs relatives, environ 15 % de la

87 Sotelo R.J., 1986, The ecological and economic impacts of the El Niño phenomenon in the South-East Pacific

50

population bolivienne et équatorienne ont été affectés par les phénomènes générateurs de

dommages attribuables à l'épisode El Niño 82-83 contre une proportion équivalente à

«seulement» 7% au Pérou ce qui permet de relativiser le principe selon lequel ce dernier a été

le plus gravement affecté.

D'autres critères, tels que l'IDH ou le taux d'alphabétisation permettraient également

d'affiner l'analyse et la signification des constats d'endommagement. Cette thématique sera

brièvement abordée dans le paragraphe suivant et fera l'objet d'une étude plus approfondie au

cours de ma thèse.

Ainsi, au regard des données du tableau n°23, l'Equateur ressort, compte tenu de la

taille réduite de son territoire (4 à 5 fois inférieure à celle des deux autres états concernés),

comme étant le pays qui a été le plus sévèrement affecté lors de l'occurrence du phénomène

El Niño de 1982-83. Je propose dans les lignes qui suivent de détailler et de comparer les

disparités en terme d'endommagement que l'Equateur a connu en 1982/83 et en 1997/98 au

niveau national.

1982-83 1997-98

Total des pertes (million de dollars des époques respectives) 640.6 2869.3

Pertes dans le secteur social (logement, santé, éducation) 32.6 192.2

Infrastructures (canalisation, électricité, transport, télécommunication, voirie urbaine...) 209.3 830.3

Secteur de production (agriculture, élevage, pêche, industrie, commerce, tourisme) 405.6 1515.7

Autres (coûts des mesures d'urgence, de prévention et de mitigation) 2.1 331.1

total des pertes / PIB (%) 5.8***** 15*****

Nombre de maisons détruites 13750** 14324**

Kilomètres de routes détruites ou endommagées 1300* 4337****

Superficie des cultures affectées (Ha) 79563* 242723**

Victimes 220*** 286**

Population 6784560 11936000

Figure n°24 - Evaluation des conséquences socio-économiques des phénomènes El Niño de 1982/83 et de

1997-98 sur le territoire équatorien - Source : ***** : Banco Central del Ecuador ; **** : Defensa Civil ; *** :

OPS ; ** : CEPAL ; * Sotelo, 1986.

Le tableau précédent (analyse sectorielle) montre que tous les chiffres sont à la hausse

aussi bien en valeurs absolues qu'en valeurs relatives. Les pertes en Equateur sont évaluées

pour le dernier épisode à 2869,3 millions de dollars contre 640,6 en 1982-83 ce qui représente

15 % du PIB contre seulement 5,8 en 1983 (Banco Central del Ecuador). Néanmoins, les

chiffres émanant de divers organismes, il n'est pas toujours évident de vouloir les comparer

avec exactitude compte tenu du fait qu'ils sont la plupart du temps basés sur des méthodes de

calcul différentes et n'intègrent pas nécessairement les mêmes composantes d'un événement à

l'autre.

Les bilans au niveau national nous autorisent seulement à avoir une idée assez

générale de l'état des pays consécutivement à un événement El Niño et à réaliser des

comparaisons approximatives entre les pays. Qui plus est, dans la première partie de cet essai,

nous avons vu que les événements El Niño ne sont jamais similaires d'un épisode à l'autre et

que les phénomènes physiques qui leur sont associés ne sont par conséquent pas identiques

51

non plus entre eux, n'affectant pas les mêmes secteurs avec la même intensité. Il en résulte

que les conséquences sur les enjeux humains sont à chaque fois spécifiques. Afin de mieux

appréhender la situation, il conviendrait d'établir une étude plus détaillée à l'intérieur des

pays. Aussi faudrait-il pouvoir posséder des données au niveau provincial relatives aux

différents événements qui se sont succédés. Or, s'il est possible de trouver cette information

pour le dernier phénomène, il n'est pas du tout certain qu'elle existe pour les avènements des

El Niño antérieurs.

L'intérêt de disposer de ces chiffres réside dans le fait qu'il serait alors envisageable

de dresser une cartographie comparative qui permettrait de faire ressortir les secteurs où les

risques associés aux ENOA sont les plus élevés. En identifiant avec précision ces zones, il

serait alors possible de diriger vers elles l'effort des gouvernements, c'est à dire d'une part de

guider de manière appropriée les aides et mesures d'urgence, d'autre part de mettre en place

des programmes d'information et de sensibilisation des populations et enfin d'entreprendre

des actions de mitigation des aléas pour éviter que ces derniers soient aussi pénalisants lors de

leurs manifestations ultérieures.

Je m'appliquerai l'année prochaine à approfondir ce champ de recherche notamment

en explorant les enregistrements de la base de données DesInventar qui présentent l'avantage

d'associer à chaque aléa une localisation géographique précise (canton et souvent le lieu-dit)

et le nombre de morts, de blessés, de maisons détruites....

A l'issue de cette partie, il apparaît que les multiples phénomènes physiques associés

aux événements ENOA (inondations, glissement de terrain, régression littorale, etc. ...)

entraînent une série de conséquences souvent négatives sur les enjeux humains très

hétérogènes selon les états.

Ces différences d'endommagements peuvent s'expliquer tout d'abord par le fait que

ces pays ne sont pas concernés par les mêmes phénomènes générateurs de dommages. Nous

l'avons vu, le Pérou et la Bolivie se voient affectés aussi bien par les inondations que par les

sécheresses alors que l'Equateur ne connaît pas ce dernier type d'aléas lors des épisodes El

Niño. De plus, tous les trois subissent des glissements de terrain mais seuls le Pérou et

l'Equateur enregistrent des modifications de leur trait de côte et une baisse des captures

halieutiques pour la simple et bonne raison que la Bolivie est dépourvue de littoral !

D'autres éléments complètent aussi l'explication des disparités. L'Equateur, par

exemple, présente la particularité d'avoir une superficie 4 à 5 fois inférieure à celle de ses

voisins. Même si en valeur absolue, les dégâts demeurent en deçà des pertes relevées dans les

autres pays, il ressort comme étant le pays où, en valeur relative, l'occurrence de dommages

au cours des événements El Niño, compte tenu de la taille réduite de son territoire, est la plus

élevée. Les risques s'avèrent donc inégaux entre les divers pays andins.

52

C / - Discussion et hypothèses

L'objectif de ce paragraphe est de commenter et de compléter l'étude des

conséquences en apportant d'autres éléments d'analyse. Bien des aspects sont à prendre en

considération tant les implications des phénomènes physiques induits par El Niño sur les

structures sociétales sont complexes à appréhender.

La tendance à la hausse concernant les sinistres enregistrés est-elle due à

l'augmentation observée de l'intensité et de la fréquence des événements ENOA (cf. première

partie) ou à la médiatisation sans cesse grandissante des catastrophes ou encore repose-t-elle

sur un accroissement de la vulnérabilité des populations depuis ces vingt dernières années ?

1 / - Une augmentation de la vulnérabilité ?

Si effectivement l'augmentation de la magnitude et de la récurrence des épisodes El

Niño contribue à accroître le nombre de catastrophes et les pertes qui leur sont attribuables,

cette première hypothèse à elle seule ne suffit pas à expliquer l'accentuation des constats

d'endommagement. La meilleure connaissance des aléas associés, et leur recensement plus

exhaustif concourent aussi à leur plus grande divulgation. En d'autres termes, la médiatisation

accrue de ces phénomènes peut donner aux populations l'impression que leur nombre

augmente même si ce n'est pas forcément le cas. Enfin, la troisième hypothèse, c'est à dire

l'accroissement de la vulnérabilité des groupes sociétaux, peut compléter ces deux premières

explications.

a / - Les facteurs socio-économiques de vulnérabilité

Une réflexion serait à mener sur divers indices socio-économiques. On pourrait par

exemple essayer de coupler des données telles que l'IDH88, les densités de population, les

taux de croissance démographique annuelle, les taux de croissance urbaine, les taux

d'urbanisation, etc. ... en vue de déterminer des indices de vulnérabilité à l'échelon national

dont on pourrait établir une représentation cartographique comparative 1982/98 qui

permettrait de faire ressortir si effectivement la prédisposition des communautés humaines à

être vulnérables s'est accentuée au cours des deux dernières décennies.

L'IDH par exemple, intègre des renseignements relatifs au PIB par habitant, au taux

d'alphabétisation et à l'espérance de vie. Le PIB par habitant évalue la richesse des individus.

A partir de cette donnée, on va plus ou moins être en mesure d'estimer le niveau d'accès à

l'éducation des populations. Dans les sociétés défavorisées, la nécessité de travailler pour se

nourrir prime bien souvent sur celle de s'instruire. Grâce à la valeur du PIB par habitant, on

va pouvoir aussi avoir une idée du niveau d'accès aux soins. Ces derniers représentent un coût

qui ne peut pas toujours être assumé. De même, plus le niveau de vie est bas, plus l'habitat est

susceptible d'être précaire et insalubre. Le taux d'alphabétisation indique quant à lui le

pourcentage de la population qui a accès à l'information écrite. L'espérance de vie révèle les

88 Indice de Développement Humain (intègre le PIB par habitant, le taux d'alphabétisation, l'espérance de vie)

53

conditions d'existence d'une société dans un pays et fait référence à toute une série de

paramètres (alimentation, accès aux soins, temps et effort consacrés au travail).

Les taux d'urbanisation (sans cesse plus élevés en Amérique du Sud) renseignent sur

la proportion de la population qui se trouve à proximité des établissements de santé tels que

les hôpitaux, plus nombreux en ville. Les densités de population (valeurs qui croissent

également rapidement) donnent une idée dans un secteur donné du nombre d'habitants

présents qui lors d'une manifestation El Niño est susceptible d'être confronté aux aléas

physiques induits et d'enregistrer des pertes.

Compte tenu du fait que les entités urbaines dans les pays latino-américains se

présentent de plus en plus sous l'aspect de gigantesques agglomérations et qu'elles ont depuis

longtemps dépassé leur site originel, il existe de plus en plus dans ces villes une ceinture de

quartiers périphériques établie dans des secteurs déboisés, en pente, et donc sensibles aux

glissements de terrain ou dans les lits majeurs des cours d'eau. Le taux de croissance urbaine

permet d'évaluer l'extension de l'urbanisation notamment en zone à risques.

Ces critères au niveau national nous donne un aperçu global de la situation mais une

étude plus approfondie au niveau provincial voire local permettrait de se rendre compte avec

plus d'exactitude si effectivement la susceptibilité des populations d'être affectées par les

phénomènes physiques s'est accrue au cours des vingt dernières années en période El Niño.

A l'intérieur d'un pays, on distingue des disparités en terme de vulnérabilité. On

constate que ce sont la plupart du temps les populations les plus démunies qui sont les plus

sévèrement affectées par les phénomènes menaçants, et ce pour plusieurs raisons. Cette

thématique est analysée en particulier dans l'article de Jorge García89. Brièvement, on peut

mentionner les éléments suivants.

Les logements précaires ne résistent pas aux fortes pluies ni aux vents violents qui

surviennent en période ENOA (destruction des murs en pisé, toits arrachés, etc. ...).

L'insalubrité des quartiers défavorisés privilégie le développement épidémiologique. Le bas

niveau de vie ne permet pas aux habitants de ces quartiers d'avoir accès aux soins car ils

représentent un coût, même si les centres de santé se situent à proximité. La localisation de

l'habitat précaire dans des secteurs à risque va être à l'origine de pertes significatives compte

tenu des inondations et des glissements de terrain plus fréquents lors des événements El Niño.

De même, le faible taux d'alphabétisation constitue un handicap notamment pour divulguer

les programmes d'information et de prévention. La difficulté d'accès à ces quartiers rend très

problématique l'intervention des secours, etc. ...

Ces différents paramètres socio-économiques prédéterminent donc des conditions de

vulnérabilité. Mais aucun indice rend compte à lui seul du degré de vulnérabilité des divers

groupes sociétaux. C'est plutôt une analyse croisée de ces divers critères qui permet au final

d'évaluer l'augmentation de la propension générale des communautés humaines à être

sinistrées. La question qui se pose est de savoir s'il existe des statistiques qui autorisent une

représentation des conditions de vulnérabilité au niveau provincial aux deux dates qui

permettraient de mettre en évidence cet accroissement ? Cette thématique constitue également

une directive de recherche future.

89 García J., 1985, Los desastres afectan más a los pobres

54

b / - Les facteurs de vulnérabilité attribuables aux actions de l'homme

L'implication d'actions anthropiques, en contribuant à modifier les modalités d'action

des processus aléatoires naturels, ne tend-elle pas fréquemment à accentuer le risque initial ?

L'anthropisation des milieux se généralise progressivement à l'ensemble des territoires

considérés. Or les aménagements, les infrastructures humaines influent sur les dynamiques

morphologiques du cadre physique.

Raúl Egas A.90 mentionne dans un article traitant des inondations dans le bassin

versant inférieur du Guayas en Equateur qu'en milieu rural les routes, les ouvrages destinés à

l'agriculture (murs de soutènement, drains, etc. ...) et les aménagements de piscines pour

l'aquaculture perturbent l'écoulement des eaux notamment lors des fortes pluies associées aux

épisodes El Niño. «... El poco técnico diseño de la vías, con frecuencia, es el agravante del

problema al bloquear escurrimientos y en consecuencia las vías se convirtieron en cauces para

las correntadas. Las vías destrozadas no sólo entorpecen el transporte sino lo encarecen,

desgastan los vehículos, retardan la velocidad de circulación. (...) Hay que notar que

igualmente aquí obras particulares destinadas al drenaje del exceso de agua de predios se han

construido muchas veces, sin un criterio técnico adecuado ni una visión regional,

solucionando problemas particulares de un predio pero agravando al general. (...) Los muros

de las piscinas constituyen, en muchos casos, verdaderos obstáculos al drenaje natural,

además de la preoccupación del impacto que ocasiona sin duda el crecimiento explosivo sobre

el eco-sistema del manglar y los estuarios».

Dans les agglomérations, compte tenu de la croissance démographique, il y a un

besoin sans cesse grandissant d'espaces habitables. Les quebradas91 sont alors très

fréquemment remblayées ce qui modifie l'écoulement des eaux. Il est courant que des

quebradas comblées de matériaux et urbanisées soient sujettes à des glissements de terrain

généralisés lors des fortes précipitations attribuables à El Niño.

Par ailleurs, n'observe-t-on pas également de nouvelles conditions de vulnérabilité

post-crises imputables à des projets d'aménagements non adaptés qui ne réduisent pas

forcément le risque et qui procurent aux populations un sentiment illusoire de sécurité les

rendant d'autant plus vulnérables ? A titre d'exemple, certains ouvrages tels que les

endiguements conçus pour contenir les débits en cas de crues, fréquentes en période El Niño,

vont permettre d'éviter la généralisation des inondations. Mais, l'aménagement est efficace

jusqu'à une certaine limite. Si les précipitations perdurent pendant plusieurs mois et que les

débits deviennent considérables, la digue ne permettra plus de retenir toutes les eaux. De plus,

il arrive qu'elle se rompe. Des inondations peuvent alors se répandre dans des secteurs que

l'on croyait sûrs et que l'on avait laissé s'urbaniser prenant au dépourvu des communautés

humaines entières.

Enfin, c'est aussi le manque d'action qui, dans certains cas, peut concourir à

augmenter le risque. La déstabilisation des formations superficielles pendant les phases

ENOA à l'origine des mouvements en masse représente un danger si rien n'est entrepris les

années qui suivent. En effet, ces secteurs restent instables et peuvent se remettre à fluer même

avec des hauteurs de pluies faibles au cours des années ultérieures.

90 EGAS R., 1985, Ecuador: inundaciones de 1982-1983 en la cuenca baja del Guayas

91 Ravines, ravineaux

55

c / - les facteurs comportementaux de vulnérabilité :

La corruption contribue aussi à accroître la vulnérabilité des sociétés. Mentionnons

succinctement le cas suivant. On constate très souvent que les fonds débloqués pour la

réalisation d'aménagement visant à réduire une menace sont fréquemment en partie détournés

ce qui entraîne deux conséquences. D'une part, l'ouvrage risque d'être mal conçu et donc

d'être moins efficace, et d'autre part, la zone qu'il devait initialement protéger risque d'être

réduite. En guise d'illustration, l'enrochement construit à Montañita dans le canton de Santa

Elena sur la côte de l'Equateur pour juguler les assauts de la mer, ne protège pas la totalité du

village comme cela était initialement prévu. Une grande partie des pierres a servi à construire

un endiguement pour prémunir la propriété d'un notable de Guayaquil contre les

inondations...

Même si ce fléau n'est pas nouveau, il n'en reste pas moins très problématique

notamment pour la sécurité des individus et de leurs établissements.

d / - Les facteurs institutionnels et politiques de vulnérabilité

Dans de nombreux pays andins, il existe une rivalité au niveau national entre les deux

ou trois plus grandes agglomérations ou entre les villes et les espaces ruraux. Il est fréquent

que les provinces rurales et la seconde ville du pays soient délaissées aux dépens de la

capitale institutionnelle et administrative. Les fonds publics reviennent en grande majorité à

l'entité urbaine principale. Les zones rurales n'ont donc pas les moyens d'entreprendre ni des

mesures de minimisation des risques, ni des programmes de prévention et d'information ce

qui les rend particulièrement démunies et vulnérables lors de l'avènement d'aléas physiques

extrêmes associés aux événements El Niño.

Par ailleurs, Claude de Miras souligne dans un article du Bulletin de l'IFEA92 : «Mais

dans l'approche physique, la prise en compte indispensable des comportements humains face

aux risques, ne revient-elle pas à juxtaposer une population plus ou moins sensible aux

dangers encourus et une administration plus ou moins efficace ? Une approche institutionnelle

devrait pleinement prendre en compte le facteur spécifique que constituent les pouvoirs

publics pour définir une politique de prévention qui soit en phase, non pas avec un idéal

technique inaccessible en particulier dans les sociétés en développement, mais avec un

optimum social»

Jusqu'à présent nous nous sommes essentiellement intéressés aux phénomènes à

l'origine des pertes enregistrées par les communautés humaines, à l'augmentation des constats

d'endommagements et aux raisons qui permettent d'expliquer cet accroissement. Toutefois,

les manifestations des épisodes El Niño n'entraînent pas uniquement des conséquences

négatives sur les enjeux humains.

92 DE MIRAS C., 1996, Risques naturels : de la géophysique à l'approche institutionnelle, Bull. Inst. Fr. Et.

And., 1996, Tome 25, No 3, pp 603-614.

56

2 / - Des conséquences forcément négatives ?

Bien rares sont les travaux qui mettent l'accent sur les conséquences positives des

phénomènes El Niño. Trop souvent on a tendance à oublier les aspects bénéfiques. Pourtant

dans de nombreux cas, la survenue des épisodes El Niño peut s'avérer localement comme une

véritable opportunité pour les populations. Signalons rapidement les éléments suivants :

- Les dérèglements des upwellings imputables à l'arrivée d'eau plus chaude le long

des côtes occidentales américaines en phase ENOA influencent la localisation des stocks

halieutiques. Ce sont les pêcheurs chiliens et canadiens qui trouvent leur avantage car les

populations de poissons pélagiques migrent vers des eaux plus froides. «Para beneficio de los

pescadores chilenos, la vida marina que usualmente habita en las aguas cercanas a Perú y

Ecuador, incluidas las poblaciones de anchoas, esenciales par la economía de esos dos países,

se dirige al sur en busca de aguas más frías y más ricas en nutrientes. En América del Norte

aparecen de repente especies exóticas de agua cálida en regiones más septentrionales. En

1997, en el Golfo de Alaska, se capturó atún» (National Geographic, Mars 1999).

- Des températures plus clémentes que d'ordinaire permettent également d'économiser

de l'énergie dans certaines régions. «La corriente en chorro polar tiende a permanecer más al

norte de Canadá que de costumbre; lo que resulta en que menos aire frío se mueve hacia la

región fronteriza norte entre Estados Unidos y Canadá. De hecho, los estados más al norte

ahorraron aproximadamente cinco mil milliones de dólares en calefacción durante El Niño de

1997-98» (National Geographic, Mars 1999).

- Sur la scène internationale, un suivi minutieux du volume des récoltes agricoles

mondiales peut permettre à certains pays d'anticiper la diminution de telle ou telle récolte

associée aux intempéries attribuables à El Niño. «Los usos potenciales de la información

anticipada son casi ilimitados. Por el ejemplo, el producto de los caficultores de Kenia tiene

más demanda cuando la sequía afecta a las cosechas de café en Brasil e Indonesia. La

producción de aceite de palma en Filipines disminuye siempre durante El Niño, al igual que la

captura de calamar cerca de la costa californiana. Los países que se anticipan a estos

acontecimientos pueden llenar los vacíos del mercado y prosperar» (National Geographic,

Mars 1999).

- Au Pérou, les grandes quantités d'eaux précipitées sur le nord du pays ont autorisé

d'une part la mise en culture de certaines zones traditionnellement arides et d'autre part, dans

le désert de Sechura, en mettant à profit la formation d'un lac temporaire, de développer

l'activité piscicole sur une période de 2 ou 3 ans. «En el norte de Perú, (...) el pasto creció en

terrenos generalmente áridos y los agricultores criaron ganado. Pudo sembrarse arroz y frijol

en áreas que normalmente son demasiado áridas para esos cultivos. (...) Como un espejismo

de 150 Km de longitud, un lago de 3 m de profundidad formado por El Niño cubre la

superficie del desierto de Sechura en el norte de Perú, regularmente uno de los sitios más

aridos sobre la Tierra. Durante siglos, los aborígenes han dado nombres a los lagos

temporales. El presidente Alberto Fujimori, al declarar que algo bueno debe traer El Niño,

ayudó a llenar el lago de peces, que serán capturados hasta que el lago, que desemboca en el

océano Pacífico, se seque en unos dos años» (National Geographic, Mars 1999).

57

- Des aspects positifs sont également à relever dans le domaine des activités

touristiques. «On Costa Rica's Pacific Basin, the current, unusually dry season might be a

godsend for the tourism industry. Higher temperatures, and sunnier days, should prove a

magnet for national and foreigners alike, lured by the prospect of sandy beaches, or the

chance to reconnect with nature at one of country's many national parks.

- Plus spécifiquement au niveau de l'Equateur on note aussi toute une série de

situations avantageuses pour les communautés humaines. L'accumulation de débris issus des

cours d'eau et déposés par la houle sur les plages représente une aubaine à plus d'un titre.

D'une part, les troncs d'arbre constituent une opportunité inopinée pour les ébénistes et

charpentiers qui trouvent à portée de main du bois en grande quantité et gratuit et d'autre part,

les branches restantes sont ramassées et servent dans les foyers à la cuisson des aliments. De

même, la venue d'eaux anormalement chaudes le long du littoral va permettre la prolifération

des larves de crevettes sauvages. L'achat de ces larves par les exploitations aquicoles est

intéressant car elles sont beaucoup moins chères que les larves provenant des laboratoires. De

plus, les excédents pluviométriques représentent un atout pour les piscines à crevettes

(camaroneras) dans la mesure où le besoin de pomper l'eau pour les remplir ne sera plus

aussi impératif, autorisant des économies d'énergie. Par ailleurs, les températures plus élevées

lors des épisodes El Niño réchauffent l'eau des piscines et accélèrent le développement des

crevettes.

Les crues entraînent également en grand nombre les écrevisses à l'embouchure des

rivières où elles deviennent très faciles à capturer lors de la décrue. De surcroît, l'excédent

pluviométrique rend aussi très favorables certaines pratiques telles que le reboisement ou la

mise en culture dans les régions habituellement arides. Enfin, les crues en sapant les berges

conduisent à la mise au jour de nouveaux vestiges des civilisations préhispaniques.

En somme, localement, on recense de multiples aspects positifs attribuables à

l'avènement des phases ENOA mais il semble qu'au niveau national, ce soient les effets

néfastes qui prévalent. Les conséquences négatives peuvent d'une part être plus nombreuses

et d'autre part, ne pas être compensées par les apports bénéfiques. Cette analyse nous permet

d'aboutir à une nouvelle hiérarchisation des conséquences : Conséquences positives /

négatives (échelle qualitative).

Bien souvent une conséquence peut à la fois présenter des caractères néfastes et à la

fois comporter des aspects bénéfiques. A titre d'exemple, les débris sur les plages entravent

l'accès à la mer pour les pêcheurs et les touristes mais constituent une aubaine pour les

ébénistes, etc. ... De même, l'échelle à laquelle s'appliquent les conséquences est très

hétérogène. Elle peut correspondre au niveau local (aubaine pour les ébénistes), à l'échelon

national (diminution du PIB) ou encore à l'échelle supranationale (effets sur les marchés

alimentaires mondiaux).

Le recoupement de la distinction entre les conséquences immédiates ou à long terme et

les conséquences positives ou négatives permet d'arriver à une classification synthétique qui

présente l'avantage de tenir compte de l'intégralité des conséquences autorisant leur analyse

et leur compréhension dans le détail (cf. figure n°25).

58

Figure n°25 - Synthèse : Système d'interrelations simplifié entre l'ENOA, les phénomènes physiques induits et les conséquences sur les enjeux humains

59

L'analyse qui précède a permis de dresser un bilan des conséquences

qu'entraînent les aléas d'origine naturelle associés aux événements El Niño, plus

spécifiquement en pays andins. Les conséquences sont fonction des phénomènes

physiques et, au même titre que ces derniers, forment un enchaînement dont les effets

s'additionnent et viennent profondément influencer les groupes sociétaux et leurs

implantations. Leur classification a abouti à une distinction entre les implications

immédiates et à plus long terme qui font partie des préoccupations essentielles des

pouvoirs publics des pays concernés. Le rôle du géographe peut être d'aider les autorités

notamment dans le domaine de la gestion des territoires. Cette planification doit

intégrer le risque et permettre de trouver des solutions visant à réduire les menaces

encourues. Grâce à une analyse systémique prenant en considération l'ensemble des

paramètres en question, et grâce à l'outil cartographique (cartes des risques, carte de

vulnérabilité...), le géographe est tout à fait en mesure de proposer des alternatives

d'aménagement cohérent des territoires dans le but d'assurer un développement

durable aux sociétés. Les pays andins ont été choisis comme zone d'étude car ils

représentent une région du monde où les répercussions des événements El Niño sont

connues depuis fort longtemps et sont relativement bien identifiées. L'examen a montré

que les différents états sont inégalement affectés et il semble que l'Equateur ressorte

comme étant le pays où le risque prédomine le plus. Nous nous sommes également

intéressés à montrer la tendance à la hausse concernant les sinistres enregistrés. Cette

observation tient à plusieurs facteurs. Elle s'explique tout d'abord par le fait que l'on

recense une augmentation du nombre de phénomènes générateurs de dommages liée à

l'intensification de la récurrence et de l'amplitude des ENOA. En second lieu, elle

s'explique par le fait que l'on constate une médiatisation sans cesse grandissante des

désastres. La troisième explication réside dans un accroissement de la vulnérabilité des

groupes sociétaux dû à un ensemble complexe de facteurs inhérents aux structures, aux

actions et aux comportements des communautés humaines. Il a par ailleurs été question

des aspects bénéfiques à différentes échelles que peuvent amener conjointement les

phénomènes El Niño. Même s'ils ne compensent pas réellement les préjudices

occasionnés par les aléas, ils représentent malgré tout des opportunités qu'il convient de

ne pas négliger et dont on pourrait tirer un meilleur parti dans le cadre d'une gestion

optimale des ressources du cadre physique. Enfin, l'essai d'évaluation des conséquences

à long terme de l'événement de 1982-83 a permis de soulever de nombreuses

interrogations et les premiers éléments de réponse de montrer la faisabilité d'une telle

étude en Equateur.

60

IV / - Essai d'évaluation des conséquences à long terme de l'épisode El Niño

de 1982-83 sur le territoire équatorien (étude de faisabilité)

A / Premiers éléments de réponse

L'Equateur a retenu mon attention pour plusieurs raisons qui ont été évoquées tout au

long du texte et que je résume ici. Tout d'abord, rappelons que les mécanismes pluviogènes,

plus particulièrement sur sa marge littorale, dépendent directement des conditions océaniques

et du positionnement de l'Equateur Météorologique, les deux paramètres étant liés. Or, lors

des événements ENOA, l'Equateur est le premier pays à être atteint par le courant

anormalement chaud et ses phénomènes induits (modifications de la dynamique érosive

littorale, perturbation des écosystèmes marins) et ce, nous l'avons vu, sur la plus longue

période. Par ailleurs, les épisodes El Niño étant associés à une migration de l'EM en direction

du sud, les régimes pluviométriques équatoriens apparaissent profondément bouleversés en

phase ENOA. Des précipitations fortement excédentaires généralisées (sauf dans l'Oriente) et

très supérieures aux moyennes saisonnières s'étalent pendant plusieurs mois et sont à l'origine

de toute une série d'aléas physiques tels que des inondations, des glissements de terrain, des

translations du lit des rivières, etc.,... Ces phénomènes inopinés d'origine naturelle entraînent

à leur tour des conséquences notoires sur les enjeux humains, ce qui place l'Equateur comme

l'un des pays andins le plus durement touché, en valeur relative, puisque 15% de sa

population a été directement ou indirectement concernée par les préjudices attribuables à

l'épisode de 1982-83. En résumé, il apparaît que, même si tous les phénomènes associés ne

sont pas systématiquement négatifs sur son territoire (Cf. III/C), l'Equateur s'avère malgré

tout être un pays profondément affecté par les événements El Niño récurrents d'autant que les

aléas à l'origine des catastrophes interviennent majoritairement dans la région côtière, zone

économiquement prépondérante. Ces perturbations bouleversent fortement son organisation

générale parfois plusieurs décennies durant.

Je propose donc dans ce dernier paragraphe de soulever des interrogations et de

formuler des pistes de recherche au sujet des conséquences à plus long terme des phénomènes

physiques induits par l'avènement des épisodes El Niño sur les enjeux humains. Une réflexion

initiale est à développer en vue de savoir si l'analyse des effets à terme est réalisable sur le

territoire équatorien. Je suggère d'établir une première évaluation qui constituera un canevas à

étayer ultérieurement au cours d'une thèse de doctorat. L'événement de 1982-83, considéré

comme l'un des El Niño les plus intenses du siècle, a été retenu comme point de départ pour

cette étude.

Est-on en mesure aujourd'hui de discerner en Equateur des dysfonctionnements ou à

l'opposé des améliorations dans l'organisation des structures sociétales attribuables au

phénomène survenu il y a 17 ans ? Dans quelle mesure les effets de l'épisode El Niño de

1982-83 influencent-ils encore la situation socio-économique actuelle de l'Equateur ? A-t-il

contribué à la péjoration d'une situation de crise qui existait avant son avènement ou alors l'at-

il déclenché ? La difficulté majeure de ce genre d'analyse relève de la nature extrêmement

variée de tous ces indices qui rend leur identification fort complexe.

61

A-t-on observé des changements dans les pratiques sociales, des perturbations des

réseaux de communication, des formations où des relocalisations de quartiers, des

modifications dans l'aménagement et la gestion des territoires suite à l'épisode El Niño de

1982-83 qui soient encore perceptibles aujourd'hui ? Y a-t-il eu une prise de conscience

nationale du danger encouru lors de l'événement de 1982-83 et a-t-elle débouchée sur des

mesures au niveau international, national, régional ? Des mesures ont-elles été entreprises

pour réduire les impacts des catastrophes et ou pour prévenir l'occurrence des aléas ? Des

erreurs ont-elles été commises ou au contraire constate-t-on des progrès ? La population a-telle

mieux été préparée pour faire face au dernier événement à la lumière des enseignements

de l'événement 82-83 ? A-t-on constaté un manque d'efficacité de certains organismes ou de

certaines administrations ? Si oui, quelles leçons a-t-on tiré de ces lacunes dans la gestion des

crises imputables à El Niño ? Mais surtout, observe-t-on aujourd'hui une gestion plus

efficace, plus optimale, plus performante des crises ? A-t-on amorcé des réformes dans

certaines structures impliquées dans la gestion des crises ? A-t-on voté des lois, adopté de

nouvelles normes, établi de nouveaux plans d'occupation des sols (interdiction de construire

en zone inondable ou dans les secteurs littoraux en régression...) ?

Ces questions auxquelles il n'est pas évident de répondre dès à présent de manière

précise constituent une des trames essentielles de mes investigations futures. Je propose de

formuler dans les lignes qui suivent un début de réponse.

Il est certain que l'épisode El Niño de 1982-83 a profondément marqué à l'époque la

communauté internationale et l'Equateur et qu'il continue d'influencer dans bien des aspects

les structures socio-économiques actuelles du pays.

Tout d'abord dans le domaine de la prévision de l'occurrence des phénomènes,

plusieurs mesures ont été prises favorisant ainsi la mise en garde des populations afin de

minimiser l'impact des aléas induits.

J.F Nouvelot et P. Pourrut93 écrivaient en 1984-85 : «Etant donné ses conséquences

parfois catastrophiques, il était normal (...) que El Niño donne lieu à des études plus

spécifiques. C'est ainsi que le Chili, la Colombie, l'Equateur et le Pérou ont formé le groupe

ERFEN94 qui, principalement sur la base d'échanges d'informations météorologiques et de

croisières océanographiques, essaie de comprendre et de prévoir l'apparition du phénomène.

Par ailleurs, à l'échelle internationale, il existe un groupe de travail mixte COI-OMMCPPS95

qui réalise des études détaillées sur les conditions physiques, météorologiques et

biologiques de l'océan, en utilisant les données recueillies et transmises par des stations

météorologiques fixes, des bateaux océanographiques ou marchands, des bouées dérivantes,

des satellites, etc.»

93 NOUVELOT J.-F., POURRUT P., 1985, El Nino, phénomène océanique et atmosphérique - Importance en

1982-83 et impact sur le littoral équatorien, Cahiers Orstom, série Hydrologie, vol. XXI, No 1, pp. 39-65.

94 Estudio Regional del Fenómeno El Niño, aujourd'hui COPEFEN (Unidad Coordinadora del Programa de

Emergencia para Afrontar el Fenómeno El Niño).

95 COI : Commission Océanographique Internationale ; OMM : Organisation Météorologique Mondiale ; CPPS :

Commission Permanente du Pacifique Sud) à l'origine du programme TOGA (Tropical Oceanic and Global

Atmosphere)

62

En ce sens, les organismes chargés de l'observation et de la surveillance des variations

des dynamiques de l'Océan Pacifique et de l'atmosphère ont annoncé au cours de l'année

1997 l'apparition d'une nouvelle phase ENOA. Aussi, les pouvoirs politiques, en

collaboration avec des organismes scientifiques nationaux et étrangers, ont-ils décidé

d'organiser une conférence internationale à Quito en novembre 1997 au sujet des

«conséquences climatiques et hydrologiques des événements El Niño à l'échelle régionale et

locale»96 afin d'informer, de prévenir et de mettre en garde les institutions nationales contre

les risques encourus.

Cette sensibilisation devait s'accompagner d'une meilleure préparation des

populations face aux dangers. Dans ce domaine, les médias ont largement contribué à

véhiculer l'information mais encore faut-il que tout un chacun ait accès à un téléviseur, à une

radio ou à des journaux qu'il soit en mesure de lire.

Les graves inondations qui ont touché en 1982-83 l'ensemble du bassin inférieur du

Río Guayas ont impulsé la construction d'ouvrage de contention des crues. Un bilan sur cette

thématique a été établi en 1993 par F. Rossel, E. Cadier et G. Gómez97. «Esta marcada

influencia del fenómeno ENSO en el litoral ecuatoriano ha obligado al gobierno a tomar

medidas precautelatorias ante posibles eventos hidrometeorológicos que provocan

inundaciones en esta importante zona de desarrollo económico del país, mediante la

planificación, diseño y construcción de obras de infraestructura para la protección contra las

inundaciones».

C'est ainsi que la ville de Babahoyo située dans la partie inférieure de ce bassin

versant et qui avait subi des inondations catastrophiques en 1982-83, a été épargnée lors du

dernier événement grâce à la construction d'un endiguement et de retenues d'eau en amont.

Il semble que de nombreux efforts aient été menés aussi bien au niveau national que

supranational dans la perspective d'améliorer les prévisions météorologiques d'une part et de

minimiser les répercussions des aléas d'origine naturelle qui accompagnent les épisodes El

Niño d'autre part. Mais, compte tenu de l'ampleur des dégâts estimés à plus de 2800 millions

de dollars pour l'Equateur lors du dernier événement, on est en droit de se demander si ces

mesures n'ont pas été en définitive insuffisantes et si les structures d'intervention d'urgence

n'ont pas été inefficaces et victimes de dysfonctionnements.

Par ailleurs, comme le souligne F. Rossel et al., le manque de travaux de régulation

des débits et leur trop faible capacité n'ont pas permis non plus de juguler les inondations :

«Sin embargo es claro que en caso de surgimiento de períodos lluviosos de frecuencia mayor,

como fue el caso del invierno catastrófico de 1983, la presa Daule-Peripa se llenará en las

primeras crecidas, no pudiendo almacenar las crecidas posteriores y su papel se limitará a la

reducción provocada por la liminación del pico en el lago».

96 INAMHI, ORSTOM, 1997, Seminario Internacional, Consecuencias climáticas e hidrológicas del evento El

Niño a escala regional y local, Incidencia en América del Sur, Memorias Técnicas, Edición preliminar, 26-29 de

noviembre de 1997, Quito-Ecuador, 230p.

97 ROSSEL F., CADIER E., GOMEZ G., 1993, Las inundaciones en la zona costera ecuatoriana: causas ; obras

de proteccion existentes y previstas, in Bull. Inst. Fr. Et. And., Tome 22, No 1, pp. 399-420.

63

Parmi les causes contribuant à expliquer cette inefficacité, on distingue en Equateur un

facteur politique de vulnérabilité caractéristique, symbolisé par la très nette dualité

économique et politique qui existe entre les villes de Quito et de Guayaquil. La majorité des

fonds publics sont investis dans la province du Pichincha dont la capitale est Quito aux

dépens du reste du pays.

Guayaquil, bien que plus peuplée, ne bénéficie quant à elle que d'un pourcentage

réduit des ressources de l'Etat, ce qui n'autorise pas la mise en place de campagnes

d'information et la réalisation d'ouvrages de mitigation des aléas générateurs de dommages

dans les provinces du Guayas et d'une manière générale dans les provinces rurales (la

province du Manabí en particulier). La corruption et les détournements d'argent s'ajoutent

encore aux problèmes liés à l'inégale répartition du budget national.

B/ Perspectives de recherches et objectifs

Compte tenu des critères préalablement évoqués, et compte tenu de ce que j'ai pu

observer en Equateur, je m'appliquerai ultérieurement à:

-déterminer des secteurs affectés en 1982-83 respectivement par l'érosion littorale, les

inondations et les glissements de terrain, principales répercussions des ENOA sur le territoire

équatorien, en vue de dresser un examen de leurs conséquences à terme sur les enjeux

humains. La zone retenue pour étudier les problèmes liés à la régression du trait de côte a déjà

été choisie suite à une mission de repérage sur le terrain effectuée au mois d'avril 1999. Il

s'agit de la côte située entre Salinas au sud dans la province du Guayas et Bahia de Caráquez

au nord dans la province de Manabí (voir projet de recherche en annexes). La zone d'étude

pour les inondations et leurs conséquences sera vraisemblablement délimitée dans le bassin

inférieur du Rio Guayas et inclura la ville de Babahoyo. Enfin, la région d'Esmeraldas dans la

province du même nom au nord de l'Equateur pourra servir de lieu d'investigation à propos

des glissements de terrain et de leurs implications sur les structures humaines.

-analyser pour les trois zones précédentes les modifications positives et négatives que

ces territoires respectifs, que ces différentes communautés ont connues a posteriori en suivant

une approche géographique (se référer au projet de recherche en annexes). Les conséquences

du dernier épisode aident bien souvent à comprendre la situation de crise survenue il y a 17

ans. Dans bien des cas, elles permettent aussi de nous aiguiller vers des effets qui risquent de

perdurer après coup pendant plusieurs années voire plusieurs décennies.

Par ailleurs, j'essaierai également de mener une approche prospective en terme de

risque. Je tenterai de définir précisément les lieux potentiellement les plus exposés à

l'occurrence de phénomènes physiques menaçants dans les trois zones d'étude préalables. Je

m'efforcerai en parallèle de mettre en évidence les zones où la population est la plus

vulnérable. Des représentations cartographiques sont en ce sens envisageables.

64

Ainsi, en suivant une démarche de géographe, il est possible d'intégrer la venue des

événements ENOA dans le cadre d'un développement durable des communautés humaines.

En effet, une meilleure compréhension des aléas, de leur localisation et de leurs conséquences

permettra tout d'abord de trouver des propositions d'améliorations possibles pour la réduction

des risques en vue de minimiser la survenue de dégâts et dans un deuxième temps de mettre à

profit de manière optimale les effets positifs de certains phénomènes associés.

Une des applications pratiques de ce travail de thèse serait de constituer un document

synthétique comportant de multiples cartes à différentes échelles. Il permettrait de guider

l'attention des décideurs équatoriens d'une part, en direction des secteurs à risque et d'autre

part, en direction des secteurs où la population est la plus susceptible d'être affectée

durablement par les événements El Niño.

65

CONCLUSION

Ce mémoire de DEA Interface Nature/Sociétés a permis d'établir un bilan sur le système

complexe d'interrelations qui intègre, d'une part les apparitions des phénomènes ENOA,

d'autre part leurs répercussions sur le cadre physique et enfin les conséquences de ces

dernières sur les enjeux humains. L'intensification observée de la récurrence des épisodes

El Niño et l'accélération de leur période de retour, surtout depuis les années 1970, a

entraîné une multiplication et une aggravation de leurs conséquences laissant à chaque fois

dans le plus grand désarroi les états concernés, en particulier les pays andins. L'étude a

également permis de montrer que d'autres facteurs tels que l'augmentation de la

vulnérabilité des sociétés au cours des dernières décennies contribuent en parallèle à

expliquer l'accroissement des pertes humaines et matérielles lors des événements El Niño.

Ces constats témoignent de la situation critique dans laquelle se trouvent certains pays

même si nous l'avons vu les épisodes El Niño s'accompagnent en parallèle de toute une

série d'aspects positifs.

Aussi, une analyse géographique pluridisciplinaire approfondie sur les conséquences à

terme des aléas attribuables aux ENSO, qu'elles soient négatives ou à l'inverse bénéfiques,

semble-t-elle pertinente dans ce cas de figure dans la mesure où une meilleure

compréhension des aléas, de leur localisation et de leurs conséquences permettrait tout

d'abord de trouver des propositions d'améliorations dans le domaine de l'aménagement

des territoires, (alternatives pour la réduction des risques en vue de minimiser la survenue

de dégâts), et dans un deuxième temps, de mettre à profit de manière optimale les effets

positifs de certains phénomènes associés dans la perspective d'assurer un développement

durable aux structures sociétales, plus spécifiquement en Equateur.

Pour ce faire, je m'attacherai tout d'abord à mener une étude prospective en terme de

risque. Je tenterai de définir précisément les lieux potentiellement les plus exposés à

l'occurrence de phénomènes physiques menaçants sur le territoire équatorien. Je

m'efforcerai en parallèle de mettre en évidence les zones où la population est la plus

vulnérable.

66

D'un point de vue méthodologique, il conviendra donc en premier lieu de déterminer des

secteurs affectés en 1982-83 respectivement par l'érosion littorale, les inondations et les

glissements de terrain, principales répercussions des ENOA sur le territoire équatorien. La

zone retenue pour étudier les problèmes liés à la régression du trait de côte a déjà été

choisie suite à une mission de repérage sur le terrain effectuée au mois d'avril 1999. Il

s'agit de la côte située entre Salinas au sud dans la province du Guayas et Bahía de

Caráquez au nord dans la province de Manabí (voir projet de recherche en annexes). La

zone d'étude pour les inondations et leurs conséquences sera vraisemblablement délimitée

dans le bassin inférieur du Río Guayas et inclura la ville de Babahoyo. Enfin, la région

d'Esmeraldas dans la province du même nom au nord de l'Equateur pourra servir de lieu

d'investigation à propos des glissements de terrain et de leurs implications sur les

structures humaines.

La seconde étape du travail consistera en continuité à analyser pour les trois zones

précédentes les modifications positives et négatives durables que ces territoires respectifs,

que ces différentes communautés ont connues a posteriori en suivant une approche

géographique (se référer au projet de recherche en annexes). Les conséquences du dernier

épisode aident bien souvent à comprendre la situation de crise survenue il y a 17 ans. Dans

bien des cas, elles permettent aussi de nous aiguiller vers des effets qui risquent de

perdurer après coup pendant plusieurs années voire plusieurs décennies.

Une des applications pratiques possibles de ce travail de thèse serait de constituer un

document synthétique comportant de multiples cartes à différentes échelles. Il pourrait

permettre de guider l'attention des décideurs équatoriens d'une part, en direction des

secteurs à risque et d'autre part, en direction des secteurs où la population est la plus

susceptible d'être affectée durablement par les événements El Niño. Un tel travail devra

inclure aussi des études relatives aux prévisions météorologiques dans le sens où elles

permettraient d'organiser des campagnes de prévention et d'information dans le but de

mieux préparer les populations à l'avènement des aléas d'origine naturelle imputables à El

Niño. Les enjeux sont de taille, que la recherche commence !

67

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Les ouvrages et articles ont été rassemblés ci-dessous afin de constituer une base de données nécessaire en vue

d'un approfondissement ultérieur au cours d'une thèse de doctorat. Je les ai classés en 6 grands chapitres

correspondant au plan de mon étude (les deux derniers sont complémentaires).

I/ Les mécanismes du système couplé océan-atmosphère ENOA

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Develoment, d'après http://wwwnotes.reliefweb.int/, 3p.

UNDRO, 1984, Emergency Assistance to Bolivia, Ecuador and Peru. The Appeal of the

Secretary-General of the United Nations, 10 August 1983 - 31 January 1984, 103p.

UNESCO,1997, El Niño and the Intergovernmental Oceanographic Commission, 2p.

WFP, 1997, WFP's Answer to El Niño, The Food Aid Organisation of the United Nations,

Genève, 3p.

VI/ Bibliographie complémentaire

BARBIER E., 1997, Les précipitations colombiennes, Mémoire de DEA Interface

Nature/Sociétés, 89p.

BOUGNOUX D., 1995, La science au risque des médias, in Le Monde Diplomatique,

Septembre 1995, 3p.

BOROCK D. M., 1997, La Niña and El Niño as Stimuli for New Policy Structures and

Processes, d'après http://www.dir.ucar.edu, 3p.

BROAD K., 1997, Lessons for the Societal Application of Climate Information, d'après

http://www.dir.ucar.edu, 2p.

DE NONI B. et G., FERNANDEZ M.A., PELTRE P., (1988), Drainage urbain et accidents

climatiques à Quito (Equateur). Analyse d'un cas récent de crue boueuse, Cahiers des

Sciences Humaines, Paris : Orstom, N°24 (2), pp. 225-249.

GEORGE P.,VERGER F., 1996, Dictionnaire de la Géographie, 6ème Edition, PUF, Paris,

503p.

GOLNARAGHI M., KAUL R., 1997, Responding to The El Niño Southern Oscillation, in

Environmental Managment - Readings and case studies, Edited by L.Owen and T. Unwin,

Blackwell Publishers, Padstow, Cornwall, UK, pp. 170-181.

IGM, Photos aériennes au 1/60 000, Zona Esmeraldas, 09/06/1983 ; 13/05/1986 ; 24/04/1998

84

KERMOND J.L., 1997, Science and the Media, d'après http://www.dir.ucar.edu/esig/lanina,

2p.

LAGOS P., 1992, ENSO research in the tropical South America: Future directions, in « Paleo

ENSO Records » - International Symposium, Extended Abstracts, L. Ortlieb et J. Macharé

Ed., Orstom-Concytec, Lima, March 1992, pp. 165-166.

PASKOFF R., 1993, Côtes en danger, Masson, Paris, 250p.

PASKOFF R., 1994, Les littoraux, impacts des aménagements sur leur évolution, Masson,

Paris, 256p.

PRONAREG, 1982, Inventario cartográfico de la costa ecuatoriana, hoja a 1/200 000 de

Esmeraldas - Mapas morfo-pedológico, de formaciones vegetales y uso actual del suelo, de

aptitudes agrícolas - PRONAREG, Acuerdo MAG-ORSTOM, Quito.

PRONAREG, 1984, Inventario cartográfico de la costa ecuatoriana, hoja a 1/200 000 de

Babahoyo - Mapas morfo-pedológico, de formaciones vegetales y uso actual del suelo, de

aptitudes agrícolas - PRONAREG, Acuerdo MAG-ORSTOM, Quito.

WINCKELL A. et al., 1997, Los paisajes naturales del Ecuador; Las regiones y paisajes del

Ecuador, in Geografía básica del Ecuador, Tomo IV, Volumen 2, Geografía física, Centro

Ecuatoriano de Investigación Geográfica, IPGH, IGM, ORSTOM, 417p. + une carte au

1/1000 000.

WINCKELL A., ZEBROWSKY C., 1987a, Détermination des inadéquations entre utilisation

actuelle et potentielle des terres à l'aide de méthodes infographiques - Bull. De liaison du

département H, N° 12, Juin, pp. 48-64, 5 tab., Orstom-Paris.

WINCKELL A., ZEBROWSKY C., 1987b, Infographie « Equateur » - Orstom Actualités,

N°18, Juin-Juillet-Août, p 24, 1 schéma, 1 photo.

85

ANNEXES

86

Liste des figures

Figure n°1 : Cartes de l'Oscillation Australe 11

Figure n°2 : Les composantes aérologiques en phase ENOA sur le Pacifique Tropical 14

Figure n°3 : Condition aérologiques sur la région méso-américaine 16

Figure n°4 : Les courants marins à l'est du Pacifique Intertropical 17

Figure n°5 : Evolution de l'Indice Composite des ENOA 18

Figure n°6 : Carte des effets supposés des événements El Niño au niveau planétaire 21

Figure n°7 : Les incidences climatiques du phénomène El Niño en Amérique Latine 23

Figure n°8 : Carte de localisations des secteurs affectés par les inondations et sécheresses en

Amérique Latine lors du phénomène El Niño de 1983-83 24

Figure n°9 : Limite de l'influence du phénomène El Niño au NW de l'Amérique du Sud 25

Figure n°10 : Situation des vents lors de deux événements El Niño (1983 ; 1992) en Equateur 26

Figure n°11 : Influence du phénomène El Niño sur les précipitations annuelles en Equateur 27

Figure n°12 : Carte de localisation des répercussions initiales directement associées aux événements

hydro-météorologiques extrêmes lors de la phase ENOA 1982-83 au Pérou. 28

Figure n°13 : Régions affectées par la sécheresse et les inondations survenues en Bolivie en 1982-83 29

Figure n°14 : Comparaison des précipitations à Esmeraldas en hiver 1982-83 et 1997-98 30

Figure n°15 : Impacts du El Niño de 1982-83 sur le milieu physique en Equateur 32

Figure n°16 : Nombre de glissements de terrain recensés en Equateur depuis 1988 33

Figure n°17 : Variations du niveau de la mer observées à La Libertad (Equateur) en 1982-83 33

Figure n°18 : Formation d'un cordon littoral à Puerto Pizarro (Pérou) au cours du XXème siècle 34

Figure n°19 : Evolution latérale et verticale du tracé du Río Piura au nord du Pérou 36

Figure n°20 : Evolution des cas de malaria en Equateur, au Pérou et en Bolivie entre 1970 et 1996 41

Figure n°21 : Translation de l'emplacement du village de Zaña au nord du Pérou suite au sinistre

provoqué par une coulée boueuse occasionnée lors de l'épisode El Niño de 1720 46

Figure n°22 : Population affectée par les catastrophes naturelles tous types confondus depuis 1964 49

Figure n°23 : Quelques chiffres relatifs au dégâts survenus en Equateur, au Pérou et en Bolivie 49

Figure n°24 : Evaluation des conséquences socio-économiques des phénomènes El Niño de 1982/83

et de 1997-98 sur le territoire équatorien 50

Figure n°25 : Synthèse : Système d'interrelations simplifié entre l'ENOA, les phénomènes physiques

induits et les conséquences sur les enjeux humains 58

87

Glossaire

Courant de Humboldt : courant marin froid qui remonte le long des côtes sudaméricaines

(upwelling côtier)

DesInventar : Inventario de Desastres de la Red de estudios en ciencias sociales para la

prevención de los desastres (base de datos).

El Comercio : quotidien équatorien

EM : Equateur météorologique, zone de convergence des flux aérologiques des deux

hémisphères météorologiques (zone de convection). On distingue l'EM Vertical de l'EM

Incliné98.

El País : quotidien équatorien

El Telégrafo : quotidien équatorien

El Universo : quotidien équatorien

Hoy : quotidien équatorien

La Hora : quotidien équatorien

Pluviogène : qui engendre des pluies

Quebrada : terme regroupant aussi bien les gorges, les ravines, les ravineaux.

Thermocline : couche de transition thermique rapide entre les eaux superficielles et les eaux

sous-jacentes de température différente99

Upwelling : «remontée d'eau océanique subsuperficielle ou plus profonde, sous l'effet d'une

divergence (par rapport aux côtes) impulsée par les vents de surface (alizés)»100

Vorticité : force géostrophique qui concoure à dévier les flux aérologiques dans le sens des

aiguilles d'une montre dans l'hémisphère nord et inversement dans l'hémisphère austral.

Terme qui s'applique notamment aux dépressions tropicales à l'origine des cyclones.

ZCIT : est la zone de convergence inter-tropicale où se rencontrent des flux tropicaux issus

des deux hémisphères météorologiques (zone de convection)

ZCPS : est la zone de convergence du Pacifique Sud où se rencontrent les flux tropicaux

(moussons et alizés) sur le Pacifique sud-occidental (zone de convection)

98 Leroux, 1996.

99 D'après George P. et Verger F., 1996, Dictionnaire de la Géographie

100 Idem

88

Liste des sigles

AA : Agglutination Anticyclonique

ACT : Action by Churches Together

AMP : Anticyclone Mobile Polaire

BIRD : Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement

CCE : Contre-Courant Equatorial

CNE : Courant Nord Equatorial

CSE : Courant Sud Equatorial

CEDIG : Centro Ecuatoriano De Investigaciones Geográficas

CEPAL : Comisión Económica para América Latina y el Caribe

CEPEIGE : Centro Panamericanos de Estudios e Investigaciones Geográficos

CIFEG : Centre International de Formation et d'Echanges Géologiques - Orléans

COPEFEN : Unidad Coordinadora del Programa de Emergencia para Afrontar el

Fenómeno El Niño

CPPS : Commission Permanente du Pacifique Sud

CRED : Centre de Recherches sur l'Epidémiologie des Désastres - Bruxelles

CRID : Centro Regional de Información sobre los Desastres - Costa Rica

DHA : UN Department of Humanitarian Affairs

DIPCN : Décennie Internationale pour le Prévention des Catastrophes Naturelles

DIPECHO : ECHO Programme for Disaster Prevention, Mitigation and Preparedness

ECHO : European Community Humanitarian Organisation

EMAAP : Empresa Municipal de Alcantarillado y Agua Potable - Quito

Em-Dat : Emergency Events Database

EMV-EMI : Equateur Météorologique Vertical - Equateur Météorologique Incliné

ENOS : El Niño Oscilación del Sur, sigle castillan de ENOA

ENOA : El Niño Oscillation Australe

ENSO : El Niño Southern Oscillation, sigle anglais de ENOA

ESCAP : UN Economic and Social Commission for Asia and the Pacific

ESPOL : Escuela Superior Politécnica del Litoral - Ecuador

FAO : Food and Agriculture Organisation

FSCR : Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

IDNDR : International Decade for Natural Disasters Reduction, sigle anglais de DIPCN

IFEA : Institut Français d'Etudes Andines

IGM : Instituto Geográfico Militar - Ecuador

INAMHI : Instituto Nacional de Meteorología e Hidrología - Ecuador

IPGH : Instituto Panamericano de Geografía e Historia

IRD : Institut de Recherches pour le Développement

ITCZ : Inter-tropical Convergence Zone

LA RED : Red de Estudios Sociales en Prevención de Desastres en América Latina

MAG : Ministerio de Agricultura - Ecuador

NOAA : (US) National Oceanic and Atmospheric Administration

OCHA : UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs

OFDA : Office of U.S. Foreign Disasters Assistance

OMM : Organisation Météorologique Mondiale

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

OPS : Organisation Panaméricaine de la Santé

89

ORSTOM : Institut Français de Recherches Scientifiques pour le Développement en

Coopération, transformé depuis 1997 en IRD

PAHO : Pan American Health Organisation, sigle anglais de l'OPS

PNUD : Programme de Nations Unies pour le Développement

SOI : Southern Oscillation Index

SST : Sea Surface Temperatures (températures de la mer en surface)

TOGA : Tropical Ocean and Global Atmosphere

TSM : Températures de Surface de la Mer

UCAR : University Corporation for Atmospheric Research (Etats-Unis)

UNDP : United Nations Development Programme, sigle anglais du PNUD

UNDRO : United Nations Disaster Relief Co-ordinator

UNESCO : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organisation

WFP : World Food Programme (Programme Alimentaire Mondial)

WHO : World Health Organisation, sigle anglais de l'OMS

WMO : World Meteorological Organisation, sigle anglais de l'OMM

ZCIT : Zone de Convergence Inter-Tropicale

ZCPS : Zone de Convergence du Pacifique Sud

90

Liste de sites Internet

La liste d'adresses qui suit est sujette à des modifications épisodiques de l'intitulé des sites,

compte tenu de la remise à jour des rubriques. Cela dit, la racine reste toujours valable (ex :

http://racine/).

http://www.cdc.noaa.gov/ENSO/enso.different.html

http://www.cdc.noaa.gov/~kew/MEI/mei.html

(Indice composite de l'ENOA - Multivariate ENSO Index)

http://www.cdc.noaa.gov/~map/maproom/text/climate_pages/sst_olr/old_sst/sst_8283_an

im.shtml

http://www.cdc.noaa.gov/~map/maproom/text/climate_pages/sst_olr/old_sst/sst_9798_an

im.shtml

(Pacific SST Animations (1997-98) from CDC)

http://www.umassd.edu/Public/People/Kamaral/thesis/ElNino.html

(article de Kimberly Amaral intitulé : El Niño and Southern Oscillation: A reversal of

Fortune)

http://www.coaps.fsu.edu:80../respage.html

http://www.abcnews.com/sections/us/DailyNews/elnino_index.html

http://geohazards.cr.usgs.gov/html_files/landslides/usgsnoaa/index.html

http://geohazards.cr.usgs.gov/html_files/landslides/usgsnoaa/mapapr.html

http://geohazards.cr.usgs.gov/factsheets/elninofs.pdf

http://nic.fb4.noaa.gov/products/analysis_monitoring/enso_update/index.html

(figures and graphs of general data about the ENSO)

http://nic.fb4.noaa.gov/products/analysis_monitoring/impacts/enso.html

(Global La Niña Impacts)

http://nic.fb4.noaa.gov/products/analysis_monitoring/impacts/warm.gif

(El Niño's Global Impacts - teleconnections)

http://nic.fb4.noaa.gov/products/analysis_monitoring/impacts/cold.gif

(La Niña's Global Impacts - teleconnections)

http://nic.fb4.noaa.gov/products/analysis_monitoring/enso_advisory/

http://nic.fb4.noaa.gov:80/products/analysis_monitoring/GLOB_CLIM/lmgtandp.gif

(Carte des effets supposés des événements El Niño au niveau planétaire)

http://www.cnn.com/SPECIALS/el.nino/index.html

(pages web de CNN sur El Niño)

http://www.pbs.org/wgbh/nova/elnino/

http://www.weather.com/custom/elnino/update.html

(site The Weather Channel, article critique vis à vis de ce que l'on dit au sujet de El

Niño)

http://headlines.yahoo.com/Full_Coverage/Tech/El_Nino/

http://www.pmel.noaa.gov/toga-tao/el-nino/impacts.html#part5b

91

http://www.pmel.noaa.gov/toga-tao/figure22.htm

http://iri.ucsd.edu/hot_nino/news/index.html

(1997-98 El Niño Evolution Compared with Previous El Niño's)

http://www.netsalud.sa.cr/crid/spa/otherinf/index.htm#TEMAS

(site du CRID, Centro Regional de Información sobre los Desastres - Costa Rica)

http://www.cepis.org.pe/eswww/elnino/elnino.html

http://www.minsalud.gov.co/fnino/mapa23html

(site du Ministère de la Santé de Colombie - Carte des incidences du phénomène El

Niño en Amérique du Sud)

http://www.osso.univalle.edu.co/tmp/lared/public

(site de la Red - Réseau d'Etudes en Sciences Sociales pour la Prévention des

Désastres)

http://www.salud.org.ec/desastre/index.html

http://www.md.ucl.ac.be/entites/esp/epid/misson/intro fr.htm

http://www.serimedis.tm.fr

(Indigo Base - Banque d'images)

http://www.paho.org/english/ags/eng_indx.htm

(site de l'Organisation Panaméricaine de la Santé - Un rapport sur les conséquences

sanitaires du phénomène El Niño y est disponible au format PDF en anglais ou en

castillan)

http://unesco.org.uy/phi/libros/enso/indice.html

(site regroupant les articles résumant les interventions du séminaire de Quito en

novembre 1997 au sujet des incidences climatiques et hydrologiques des événements

El Niño en Amérique du Sud)

http://www.dir.ucar.edu

(site de l'US University Corporation for Atmospheric Research)

http://www.disaster.info.desastres.net

(donne accès à d'autres sites d'organisations disposant d'informations ou étant

impliquées dans le domaine de la prévention des désastres et de la gestion des crises)

http://www.reliefweb.int

http://www.ird.fr

(site de l'Institut de Recherche pour le Développement)

http://www.un.org.mx/cepal/ima/nino/ninoima.htm

(site proposant des images des dommages occasionnés par El Niño 1997-98 en

Equateur)

92

http://www.nationalgeographic.com/elnino

(site du National Geographic reprenant le numéro spécial El Niño de mars 1999)

http://www.nature.com

(site de la célèbre revue scientifique de langue anglaise)

http://topex-www.jpl.nasa.gov/enso97/el_nino_1997.html

(séquence d'images satellitales du phénomène El Niño 1997-98)

93

Coordonnées des organismes et des personnes

I/ les personnes

D'ERCOLE Robert

Université de Savoie, Département de géographie,

Savoie-Technolac, BP 1104

73 011 Chambéry Cedex

Téléphone : (33 4) 79 75 87 84 (bureau)

Télécopie : (33 4) 79 75 87 87

Adresse électronique : rderco@aol.com

DUMONT Jean-François

La Garzota Segunda Etapa, Manzana 53, Villa # 13, Guayaquil

(domicile)

Téléphone-Télécopie : (593 4) 272 117 (domicile)

Téléphone mobile : (593 9) 738 497

Adresse électronique : dumontjf@ecnet.ec

Petroproduccíon, Centro de Investigaciones Geológicas,

Km 6½ Vía a la Costa (bureau)

Guayaquil-Ecuador

Téléphone : (593) 2 85 14 51 (bureau)

Télécopie : (593) 2 85 08 97 (bureau)

LEROUX Marcel

Laboratoire de Géographie Physique,

Université Jean Moulin, Lyon III

CNRS UMR 5 600,

18, Rue Chevreul

69 362 Lyon Cedex 07

Téléphone : (33 4) 72 72 44 03

Adresse électronique : leroux@sunlyon3.univ-lyon3.fr

PASKOFF Roland

Département de Géographie

Université Lumière - Lyon II

5, Avenue Pierre Mendes France

69 676 Bron Cedex (bureau)

Adresse électronique : paskoff@club-internet.fr

94

II/ Les organismes et instituts

Alliance Française

Service Culturel et Médiathèque

Avenida Eloy Alfaro N32

468 Quito-Ecuador

Téléphone : (593) 2 24 65 89

Télécopie : (593) 2 44 22 93

Site Internet : http://www.afquito.org.ec

Adresse électronique : afquito.servcult@eolnet.net

Ambassade de France

Service Culturel

18 de Septiembre 115 y Plaza Quito

46 42 Quito-Ecuador

Casilla : 17 03

Téléphone : (593) 2 231 271

Télécopie : (593) 2 505 606

Site Internet : http://www.ambafrance-equateur.org

Adresse électronique : servcult@ecuanex.net.ec

Banco Central del Ecuador

José Fernando MONCAYO

Consultor en Recursos Humanos

Avenida 10 de Agosto, Edificio Preceño

Quito-Ecuador

Téléphone : (593) 2 58 25 77 Extension 36 11 / 36 18

: (593) 2 33 41 14 (domicile)

Télécopie : (593) 2 572 760

Adresses électroniques : fmoncayo@uio.bce.fin.ec (bureau)

: fmoncayo@ramt.com (domicile)

Site Internet : http://www.bce.fin.ec (rubrique : publicaciones)

COPEFEN

Unidad Coordinadora del Programa de Emergencia para Afrontar el

Fenómeno El Niño

Oficina del Vice-Presidente

Econ Angel Crespo (de la part de Aase Smelder, UNDP)

Quito-Ecuador

95

DEFENSA CIVIL

Avenida Amazonas y Villalengua

Téléphone : (593) 2 245 031 / 455 441 / 439 433

Télécopie : (593) 2 439 918

Casilla : 4979 CC.NU / Quito-Ecuador

- Ingeniero A. Magno RIVERA,

Jefe Sección Geotécnica,

Departamento Técnico,

Téléphone : (593) 2 430 659 / 439 433 / 454 358 / 455 441

(bureau)

Téléphone : (593) 2 596 524 (domicile)

Télécopie : (593) 2 439 918 (bureau)

- Coronel Roberto RODRIGUEZ MARIN

Jefe del Departamento Operaciones de la Defensa Civil

ECHO

European Comunity Humanitarian Organisation

Avenida 12 de Octubre y Abraham Lincoln

Edificio Torre 1492

Quito-Ecuador

ESPOL

Escuela Superior Politécnica del Litoral

- Doctor José Luis Santos

Director del Centro de Investigaciones Científicas y

Tecnológicas (CICYT)

Campus Politécnico « Gustavo Galindo »

Apartado : 09 01 58 63

Guayaquil-Ecuador

Téléphone : (593) 4 26 92 12 / 85 04 93

Télécopie : (593) 4 85 46 29

Adresse électronique : jlsantos@goliat.espol.edu.ec

- Ingeniero Hector Ayón (de parte de Hernán Moreano) ; experto en

geomorfología costera

Facultad Ciencias del Mar

INAMHI

Instituto Nacional de Meteorologia e Hidrologia

Servicio de Hidrologia

Inaquito 700 y Corea

Quito-Ecuador

Téléphone : (593 2) 433 936 / 248 268

Doctor Ingeniero Edison Heredia C.

Téléphone-Télécopie : (593 2) 46 99 32 (bureau)

Adresse électronique : edison_al@mixmail.com (bureau)

Casilla 17-04-10435 (domicile)

Téléphone : (593 2) 24 54 13 (domicile)

Adresse électronique : migsumi@ecuanex.net.ec (domicile)

96

INOCAR

Instituto Nacional Oceanográfico de la Armada

- Juán José Nieto

Departamento de Oceanografía Física

Adresse électronique : jjnieto@hotmail.com

- Ingeniero Bolivar

Departamento de Geología

- Teniente Pablo Suarez (de parte de Hernán Moreano)

Site Internet : http://www.inocar.mil.ec

IPGH

Instituto Panamericano de Geografía e Historia (IPGH)

Arquitecto Darwin MONTALVO

Seniergues s/n y Paz y Miño

Edificio IGM, tercer piso

Apartado : 38 98

Téléphone : (593) 2 525 378

Télécopie : (593) 2 224 663

IRD

Institut de Recherche pour le Développement

Whymper 442 y Coruna

Apartado Postal 17 12 857

Quito-Ecuador

Téléphone : (593 2) 503 944 / 504 856 / 565 336

Télécopie : (593 2) 504 020

Adresse électronique : orstom1@ecnet.ec

Representant IRD : fkahn@ecnet.ec (Francis Kahn)

Secrétaire : Maria Dolores Villamar : dvillama@ecnet.ec

Documentaliste : Cristina Carrion : carrionc@ecnet.ec

OPS / PAHO

Organisación Panamericana de la Salud / Pan American Health Organisation

Avenida Naciones Unidas 1084,

Torre B, Oficina 309,

Quito-Ecuador

- Jean-Luc Poncelet,

Subregional Advisor,

Emergency Preparedness and Relief Coordination Programme

Téléphone : (593 2) 46 46 29 / 44 94 73

Télécopie : (593 2) 46 46 30

Adresse électronique : poncelej@ecnet.ec / pedecu@ecnet.ec

- Doctor Alejandro Santander,

Consultor, Programa de Preparativos para Emergencias y

Desastres

Téléphone : (593 2) 46 46 29 / 44 94 73

Télécopie : (593 2) 46 46 30

Adresse électronique : alejan3@ibm.net

97

PMRC

Programa de Manejo de Recursos Costeros

Ingeniera Alexandra Cedeño,

Téléphone : (593) 4 29 65 55, extension 32

Adresse électronique : hrodas@telconet.net

Comandante Hernán Moreano

Téléphone : (593) 4 29 65 55, extension 32 (bureau)

: (593) 4 39 46 09 (domicile)

Adresse électronique : hmoreano@gye.satnet.net

Avenida Quito 402 y Padre Solano

Edificio Ministerio de Agricultura (MAG), Piso 19

Guayaquil-Ecuador

Téléphone : (593) 4 28 44 53 / 28 11 44 / 29 65 55

Télécopie : (593) 4 28 50 38

PNUD

Programme des Nations Unies pour le Développement

Ricardo MENA SPECK (de parte del Ing. Magno Rivera)

Departamento Asuntos Humanitarios

Avenida de los Shyris 1240 y Portugal,

Edificio Albatros, Oficina 504

Quito-Ecuador

Téléphone : (593) 2 469 810 (bureau)

: (593) 2 569 059 (domicile)

Télécopie : (593) 2 469 810 (bureau)

Adresse électronique : rmena@undha.org.ec

PUCE

Pontífica Universidad Católica del Ecuador

Departamento de Ciencias Geograficas y Estudios Ambientales

Avenida 12 de Octubre, entre Patria y Veintimilla

Apartado Postal 17 01 2184

Quito - Ecuador

Téléphone : (593 2) 565 627

Télécopie : (593 2) 509 699

Adresse électronique : webmaster@puceuio.puce.edu.ec

- LEON Juán Dr.

Projet ORELLANA (Observatorio de las Redes y Espacios de

los Llanos, los Andes y de la Amazonía)

Téléphone : (593 2) 565 627 poste 1141

- GOMEZ Nelson Dr., géographe,

Directeur du CEPEIGE (Centro Panamericanos de Estudios e

Investigaciones Geográficas)

Téléphone : (593 2) 565 627 poste 1141

98

PROJET D'ETUDE

IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX INDUITS PAR LES PHENOMENES

EL NINO ET CONSEQUENCES (POSITIVES ET NEGATIVES) SUR LES

COMMUNAUTES HUMAINES DANS LA REGION COTIERE

EQUATORIENNE

- Une approche pluridisciplinaire -

INTERETS, OBJECTIFS, FAISABILITE

Aujourd'hui, ne serait-ce que par l'intermédiaire des médias, les conséquences souvent

dramatiques, des aléas de type inondation, sécheresse, glissement de terrain, qu'occasionne

l'avènement d'une phase El Niño à l'échelle de la planète entière mais aussi au niveau local,

sont bien connues.

Pourtant, bien rares sont les études qui prennent en compte, outre les aspects

immédiatement perceptibles des catastrophes identifiables rapidement après la survenue du

sinistre (nombre de morts, de blessés ou de sans-abri, pourcentage du parc immobilier détruit

ou de récoltes perdues, coûts estimés des dommages et des réparations, évaluation du manque

à gagner, etc. ...) les effets à plus long terme sur les milieux sociétaux (en dehors des aspects

économiques, on peut répertorier par exemple la modification de pratiques sociales, la

formation de nouveaux quartiers consécutive au relogement des sinistrés, des modifications

fonctionnelles à l'échelle d'une ville, ou les perturbations vis à vis des réseaux de

communication suite à un glissement de terrain jugulant la circulation ou suite à la

destruction, rarement intégrale, d'une entité urbaine relais à cause d'inondations, etc. ...).

De même, les recherches abordant les impacts des perturbations hydro-climatiques

engendrées par le phénomène El Niño sur les paysages et sur les dynamiques d'érosion

(augmentation des totaux pluviométriques, pic de crues et inondations, accroissement de

l'occurrence des glissements de terrain ainsi que le recul du trait de côte dès lors que le niveau

marin s'élève, etc. ...) quand elles existent, se limitent à des études de cas plus ou moins

poussées et avec un suivi dans le temps rarement assuré. C'est ainsi que l'on manque de

données synthétiques et d'une vision plus globale du problème.

Par ailleurs, si l'avènement d'une période El Niño est la plupart du temps perçue comme

un fléau, il convient néanmoins de ne pas négliger les aspects positifs qu'il est aussi

susceptible d'entraîner. En effet, dans certains secteurs généralement secs, l'arrivée de pluies

autorise, tout au moins à l'échelle d'une saison, le développement de l'agriculture voire même

comme dans le désert de Sechura au Pérou, en mettant à profit la formation d'un lac, de

développer l'activité piscicole sur une période de 2 ou 3 ans. Là encore, dans la bibliographie

recueillie, on observe un manque de travaux relatifs aux conséquences positives des

événements El Niño. Certains l'expliquent par le fait que les pouvoirs publics décident

volontairement de dramatiser la situation en vue de bénéficier davantage de l'aide

internationale. Dans un tout autre contexte, l'exemple de l'ouragan Mitch en Honduras est

éloquent.

99

Je propose donc de mettre en place un projet de recherche sur les conséquences

positives et négatives du phénomène El Niño aussi bien dans le domaine humain que

physique, fortement liés, au niveau de la région côtière équatorienne, où les répercussions

hydro-climatiques et les conséquences sur l'organisation et les implantations humaines en

phase ENOA, sont importantes mais paradoxalement très peu étudiées.

C'est donc ce manque de travaux, tant en ce qui concerne les effets positifs comme

négatifs, sur la côte équatorienne qui motive l'exécution de ce programme de recherche. De

plus, compte tenu de la récurrence du phénomène El Niño, une étude approfondie de ses

répercussions ouvre la possibilité de trouver des solutions pour mieux se préparer, pour mieux

s'adapter ou pour intégrer sa venue en planifiant par exemple l'occupation des sols de manière

appropriée dans le cadre d'un développement durable de la région côtière.

Ce travail s'inscrira dans le cadre d'une thèse de Doctorat de Géographie à l'Université

de Savoie sous la direction de Monsieur Robert D'ERCOLE.

D'ores et déjà, il semble possible de déterminer 3 niveaux d'étude en fonction du type

d'aléas (inondations, glissements de terrain, surcotes marines) sur la région côtière

équatorienne (à l'ouest de la Sierra Andine), zone cycliquement touchée par les perturbations

hydro-météorologiques liées à El Niño. Un bémol est cependant à apporter. En effet, même

s'il y a une trame commune, l'apparition des phénomènes El Nino est rarement similaire et

leurs évolutions peuvent être très différentes selon les événements. Aussi, toutes les phases El

Nino n'entraîneront-elles pas les mêmes conséquences. Un secteur inondé peut très bien, la

fois suivante, être épargné et vice versa.

En outre, l'intensité des événements est variable dans le temps et dans l'espace en terme

de précipitations. C'est ainsi que l'apparition de grands glissements de terrain n'est pas

systématique ou ne s'opère pas dans les mêmes secteurs selon les épisodes. Il est donc

important de comparer, lorsque cela est possible, la quantité (excès ou défaut) et la répartition

des pluies pour chaque événement.

Une autre problématique à considérer concerne directement la mer puisqu'il s'agit de

l'occurrence des surcotes marines en phase ENOA et de leurs conséquences sur la dynamique

d'érosion du littoral. C'est par ce point là que commencera le projet de recherche.

------------------------

L'objectif de la première phase de mon travail est de réaliser au niveau du littoral

équatorien entre Salinas au sud dans la province du Guayas, en passant par la côte du Manabí

jusqu'à Esmeraldas au Nord, une carte des impacts des surcotes marines survenues lors du El

Nino 1997-98 sur le positionnement du trait de côte. Pour ce faire, Monsieur Jean-François

DUMONT, géologue à l'IRD, s'engage à me prendre en tant que stagiaire. Une période d'un

mois sera consacrée à une étude de terrain, possiblement à partir de septembre 1999.

L'observation d'éléments révélateurs du paysage (habitations en front de mer détruites,

ouvrages de protection déchaussés, etc. ...) sera accompagnée d'une enquête à réaliser auprès

de la population (pécheurs, élus locaux...). Les questions envisageables sont du type :

comment les habitants perçoivent-ils la chose ? Ont-ils constaté un recul ou à l'inverse un gain

de plage ? Ont-ils des photos ? etc. ...

100

L'enquête permettra aussi de s'intéresser aux répercussions socio-économiques. Dans

cette perspective, on pourra appréhender les contraintes - inconvénients, ou à l'opposé les

opportunités - avantages que représente l'avènement de El Nino sur les activités de pêche et

sur les camaroneras. De même, il sera intéressant d'étudier les problèmes de circulation le

long du littoral pour cause de destruction de routes, de ponts et ce que cela entraîne sur les

activités commerciales (les productions locales ne peuvent plus être acheminées vers les

marchés de consommation et inversement le ravitaillement notamment en eau potable de ces

zones est rendu aléatoire d'où des problèmes épidémiologiques, etc. ...).

Par ailleurs, à une échelle plus réduite, une cartographie basée sur les plans cadastraux

lorsqu'ils existent, pourra mettre en évidence dans certaines villes côtières, la disparition de

rangées de maisons et de rues. En ce cas, des personnes se sont alors retrouvées sans-abri et il

est à envisager une étude sur la formation de nouveaux quartiers investis par les sinistrés et

sur leur localisation (secteurs à risque?).

L'autre travail à effectuer sur le terrain consiste à trouver des indices, des éléments

morpho-structuraux dans le paysage côtier qui permettraient d'observer un affaissement de

certains secteurs littoraux. Cette thématique serait à corréler avec les surcotes marines en

cycle ENOA. En effet, l'élévation épisodique du niveau de la mer additionné à la subsidence,

même lente (échelle géologique) de certaines zones riveraines anthropisées risque à terme de

causer davantage de dégâts et de problèmes pour les implantations humaines littorales.

Selon les enjeux humains, selon leur distance au rivage et selon leur localisation ou non

dans des zones dépressives, une carte de risque pourra alors être dessinée pour la côte

équatorienne. Des secteurs sont-ils plus vulnérables? Quelles solutions peut-on envisager à

court terme, à moyen terme ? Une planification de l'utilisation des sols pourrait par exemple

interdire toutes constructions en bordure de mer compte tenu de la vitesse de recul du rivage,

etc. ... (comme la loi sur le Littoral en France).

On pourrait également aboutir à la définition d'échelles de valeur basées sur des indices

à calculer en fonction du degré d'endommagement des infrastructures anthropiques (nombre

de bâtiments détruits, nombre de rues disparues, chaussées défoncées, routes coupées, etc. ...),

en fonction du nombre de personnes sinistrées, en fonction aussi de la distance de recul du

trait de côte, etc. ... pour aboutir à un indice synthétique qui rendrait compte de l'intensité de

l'impact des surcotes marines en phase ENOA sur le littoral équatorien. A DEFINIR PLUS

PRECISEMMENT.

Bilan :

Au terme de cette première phase de travail, qui devrait se terminer en décembre 1999

(fin de stage), plusieurs cartes devront avoir été réalisées sur le littoral. Une deuxième phase

pourra alors être envisagée courant 2000 au sujet des répercussions de El Nino sur

l'occurrence des glissements de terrain. Un point de départ semble se dessiner avec l'étude

réalisée par Pascal PODWOJEWSKI, Jean-Louis PERRIN, et Jean-Louis JANEAU à

Esmeraldas. Par la suite, le dernier volet de mon travail traitera des impacts en terme

d'inondations dont il reste à définir la zone d'étude.

101

I/ les outils :

- photos aériennes au 1:60 000

- cartes géologiques au 1: 100 000

- plans cadastraux des villes côtières

- données des marégraphes

- données pluviométriques de l'INAMHI

- journaux (Universo...)

- logiciels informatiques de dessin (Adobe Illustrator), de traitements d'images (Adobe

Potoshop)

II/ Organismes et Instituts de soutien en Equateur et en France

A/ Les établissements français :

1/ L'Institut de Recherches pour le Développement (ex-Orstom)

Plusieurs chercheurs dans des disciplines différentes sont intéressés :

- Jean-François DUMONT, géologue, en poste en Equateur, pourra apporter son aide dans le

domaine des variations du niveau de la mer et des ses impacts sur la dynamique

morphologique littorale. Des études par carottage pourront peut-être mettre en évidence des

séquences dans les accumulations sédimentaires côtières correspondant aux phases ENOA.

L'observation de surcotes en période El Nino sont à corréler avec la possibilité d'affaissement

des secteurs côtiers. Par ailleurs, l'étude de photos aériennes permettra de montrer dans quelle

proportion les établissements anthropiques riverains (villages, infrastructures portuaires,

piscines à crevettes) sont affectés par la montée des eaux.

- Pascal PODWOJEWSKI, pédologue et Jean-Louis PERRIN, hydrologue, travaille à

l'EMAAP, en poste en Equateur pourront apporter leur soutien notamment en ce qui concerne

les glissements de terrain à Esmeraldas pour y avoir réalisé un diagnostic en mai 1998. Ces

chercheurs ont pris de nombreuses photos et on dispose de photos aériennes du site. De

même, on trouve diverses cartes à diverses échelles, comme par exemple la carte de

végétation et d'utilisation des sols au 1:200 000.

2/ L'Université de Savoie

- Robert D'ERCOLE, géographe, maître de conférence à l'Université de Savoie. Spécialiste

des questions de risque, de vulnérabilité et de catastrophes naturelles, il a été mon directeur de

maîtrise et suit actuellement mes travaux de DEA. Il me conseillera et guidera tout au long de

ma thèse de doctorat.

102

3/ Les Universités Lyon II et Lyon III

- Marcel LEROUX, climatologue, professeur à l'Université Jean Moulin (Lyon III), est

intéressé dans la mesure où je pourrai lui communiquer des données de climatologie

spécifiques à l'Equateur. Il suit actuellement mes travaux de DEA.

- Roland PASKOFF, géographe, professeur à l'Université Lumière (Lyon II), Membre de

l'Académie des Sciences d'Outre-Mer, spécialiste des questions d'impacts anthropiques sur les

dynamiques d'érosion littorale.

B/ Les établissements équatoriens

1/ la Pontifica Universidad Catolica del Ecuador (PUCE)

- Dr. Juan LÉON, travaille sur le projet ORELLANA : Observatorio de las Redes y Espacios

de los LLanos, los ANdes y la Amazonia.

- Dr. Nelson GOMEZ, géographe, directeur du CEPEIGE : Centro Panamericano de Estudios

e Investigaciones Geograficas.

2/ Instituto Nacional de Meteorologia e Hidrologia (INAMHI)

- Doctor Ingeniero Edison Heredia C.

Servicio de Hidrologia

3/ Instituto Nacional Oceanográfico de la Armada (INOCAR)

- Juán José Nieto

Departamento de Oceanografía Física

- Ingeniero Bolivar

Departamento de Geología

4/ Escuela Superior Politécnica del Litoral (ESPOL)

- Doctor José Luis Santos

Director del Centro de Investigaciones Científicas y Tecnológicas (CICYT)

103

104

Extraits de la base de données de la Red : DesInventar

(Inventario de Desastres)

105

serial Provincia Canton Parroquia evento lugar año mes día muertos heridos desapareceafectadosviendas destruidviendas afectad observaciones

1 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO GUASMO SUR, 1988 1 3 1 0 0 0 1 0

2 TUNGURAHUA AMBATO ACCIDENTE TIERRA 1988 1 4 12 0 0 0 0 0 EL CONDUCTOR SE DIO A LA FUGA, TESTIGOS

3 PICHINCHA QUITO FORESTAL A UN LADO DE 1988 1 5 0 0 0 0 0 0 PUDO HABER COMPROMETIDO UNA BOMBA

4 GUAYAS GUAYAQUIL INUNDACION 1988 1 5 0 0 0 0 0 0 PRIMERAS LLUVIAS CAUSAN INUNDACION DE

5 GUAYAS GUAYAQUIL LLUVIAS 1988 1 18 0 0 0 0 0 0 LA MAYOR PARTE DE LAS CALLES DE LA

6 GUAYAS NARANJITO AVENIDA LA ISLA (RIO 1988 1 21 0 0 0 0 0 0 EN DOS HORAS DE LLUVIAS, SE ELEVO TRES

7 PICHINCHA QUITO ACCIDENTE CONDOR 1988 1 23 4 0 0 0 0 0 POCOS MINUTOS DESPUES DE SU DESPEGUE.

8 CHIMBORAZO ALAUSI ALUVION POBLACION 1988 1 24 0 0 0 0 25 0

9 CHIMBORAZO ALAUSI TIXAN ALUVION 1988 1 25 0 0 0 0 0 26 EL ALUVION SE PRODUJO COMO

10 GUAYAS GUAYAQUIL LLUVIAS DIFERENTES 1988 1 25 0 0 0 0 0 0 DAÑOS EN REDES TELEFONICAS

11 GUAYAS GUAYAQUIL DESLIZAMIENT MAPASINGUE 1988 1 26 0 0 0 0 0 0 EL GRAN DESLIZAMIENTO DE TIERRA SE

12 GUAYAS NARANJAL TAMA INUNDACION ROSA ELVIRA 1988 1 27 0 0 0 0 0 0 PRIMEROS ESTRAGOS POR INUNDACIONES.

13 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO EL SALITRAL 1988 1 31 0 0 0 0 0 0 SERVICIOS PUBLICOS, ENERGIA ELECTRICA

14 GUAYAS SANTA ELENA ACCIDENTE AYANGUE 1988 2 4 2 0 0 0 0 0 EL AVION PERTENECE A LA BASE AEREA DE

16 ESMERALDAS ESMERALDAS ACCIDENTE AUTORIDAD 1988 2 11 3 0 0 0 0 0

17 GUAYAS GUAYAQUIL XIMENA INCENDIO COOP. DE 1988 2 17 0 0 0 0 0 0 SE PRODUJO CUANDO LA LLAMA DE UNA

18 GUAYAS GUAYAQUIL INUNDACION 1988 2 27 0 0 0 0 0 0 SE REGISTRARON DURANTE DOS DIAS

19 GUAYAS GUAYAQUIL LLUVIAS COLON Y 1988 2 27 0 0 0 0 0 0 CAYO UN ARBOL DURANTE TORRENCIAL

20 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO SUR DE LA 1988 3 1 0 1 0 0 0 1 SE PRESUME QUE EL INCENDIO SE ORIGINO

21 EL ORO ZARUMA CONTAMINACI 1988 3 4 0 0 0 0 0 0 LOS NIÑOS DEL SECTOR ESTAN

22 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO CONSULTORIO 1988 3 7 0 0 0 0 0 0 SE EVACUARON ALGUNOS PACIENTES

23 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO 1988 3 8 1 1 0 0 0 0 SEIS FAMILIAS DAMNIFICADAS

24 PICHINCHA QUITO INUNDACION CENTRO Y 1988 4 3 0 0 0 0 0 0 LA INUNDACION SE PRODUJO TAMBIEN POR

25 GUAYAS GUAYAQUIL EPIDEMIA 1988 4 6 18 0 0 0 0 0

26 GUAYAS GUAYAQUIL INUNDACION 1988 4 11 0 0 0 0 0 0 LAS CALLES DE LA CIUDAD SE ENCUENTRAN

27 ESMERALDAS ESMERALDAS LLUVIAS EL CABEZON 1988 4 11 0 0 0 0 0 0 HUNDIMIENTO DE CARRETERA UBICADO A 2

28 SUCUMBIOS LAGO AGRIO VENDAVAL ZONA NORTE 1988 4 15 1 0 0 0 30 0

29 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO GASOLINERA 1988 4 18 0 0 0 0 0 0 LAS PERDIDAS ASCIENDEN A VARIOS

30 GUAYAS GUAYAQUIL EPIDEMIA 1988 4 19 0 0 0 0 0 0

31 GUAYAS GUAYAQUIL INUNDACION NORTE DE LA 1988 4 23 0 0 0 0 0 0 TORRENCIAL AGUACERO QUE INUNDO LA

32 GUAYAS GUAYAQUIL INUNDACION 1988 4 24 0 0 0 0 0 0 EL TORRENCIAL AGUACERO DURO

33 EL ORO MACHALA INCENDIO BAHIA 1988 4 24 0 20 0 0 0 0 CORTOCIRCUITO EN UNO DE LOS KIOSKOS,

34 EL ORO MACHALA INCENDIO CENTRO 1988 4 25 0 5 0 0 0 1 DOLAR A 446 SUCRES

35 GUAYAS GUAYAQUIL TARQUI INCENDIO ALBORADA II 1988 4 26 0 0 0 0 0 1 CORTOCIRCUITO PRODUCIDO POR UN

36 GUAYAS GUAYAQUIL ACCIDENTE TUNGURAHUA 1988 4 27 1 1 0 0 0 4 EL BUS NO RESPETO LA LUZ ROJA Y PARA NO

37 GUAYAS DURAN INCENDIO CDLA. EL 1988 4 28 0 0 0 0 0 0 SE DESTRUYO UN EQUIPO DE SUMINISTRO

38 GUAYAS SALINAS INCENDIO COSTA 1988 4 28 2 0 0 0 0 0

39 SUCUMBIOS LAGO AGRIO ACCIDENTE LAGO AGRIO 1988 4 29 3 0 0 0 0 0

40 GUAYAS GUAYAQUIL INUNDACION 1988 5 7 0 0 0 0 0 0 VASTOS SECTORES Y PRINCIPALES AVENIDAS

41 AZUAY CUENCA AVENIDA EL VERGEL - 1988 5 8 0 0 0 0 0 0

42 PICHINCHA SANTO ACCIDENTE TINALANDIA 1988 5 15 2 4 0 0 0 0 AUTO SE PRECIPITO A UNA QUEBRADA

43 GUAYAS INCENDIO COOP. 1988 5 18 0 1 0 0 0 1 SE SUPONE QUE EL INCENDIO SE PRODUJO

44 GUAYAS GUAYAQUIL EPIDEMIA GUAYAQUIL 1988 5 25 0 0 0 0 0 0 200 MEDICOS CUBANOS AYUDAN A

45 PICHINCHA QUITO INCENDIO NORTE 1988 6 3 0 2 0 0 0 0 CHISPA DE CALDERO DEFECTUOSO CAUSO

46 PICHINCHA QUITO ACCIDENTE CERCA DE 1988 6 4 11 0 0 0 0 0 MUEREN ALTOS JEFES DE LA FAE. NAVE

47 MANABI MANTA ACCIDENTE SANTA 1988 6 9 6 0 0 0 0 0 NAVE ARAVAT ANE 202 DE LA AVIACION

48 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO VIVIENDA DE 1988 7 21 0 0 0 0 1 2

49 PICHINCHA QUITO INCENDIO LA GASCA 1988 7 26 0 0 0 0 1 0

50 GUAYAS GUAYAQUIL ACCIDENTE LAS ESCLUSAS 1988 7 27 0 4 1 0 0 0

51 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO FABRICA DE 1988 7 27 0 0 0 0 0 0 INCENDIO CONTAMINO COLCHONES DE

52 GUAYAS GUAYAQUIL TARQUI INCENDIO URDESA 1988 7 28 0 1 0 0 0 0 CONEXIONES ELECTRICAS CLANDESTINAS

53 EL ORO MACHALA ACCIDENTE MACHALA 1988 8 8 0 0 0 0 0 0 EL ACCIDENTE PUDO SER PEOR, DEBIDO A LA

54 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO FABRICA DE 1988 8 14 0 0 0 0 0 0 FABRICA DE PINTURAS "SUPERIOR".

55 GUAYAS PLAYAS ACCIDENTE SUROESTE DE 1988 8 16 1 0 0 0 0 0

56 PICHINCHA SANTO PLAGA ENTRE 1988 8 26 0 0 0 0 0 0 50.000HA. DE CAFE APROXIMADAMENTE

106

serial Provincia Canton Parroquia evento lugar año mes día muertos heridos desapareceafectadosviendas destruidviendas afectad observaciones

57 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO VIVIENDAS DE 1988 9 12 0 0 0 0 7 0

58 SUCUMBIOS LAGO AGRIO ACCIDENTE 1988 9 12 7 0 0 0 0 0 CAUSA: DESPERFECTO EN MOTORES

59 GUAYAS DAULE NOBOL INCENDIO GASOLINERA 1988 10 12 0 1 0 0 0 0

60 ESMERALDAS ESMERALDAS INCENDIO MARGARITA 1988 11 11 0 0 0 0 4 0 AFECTADAS 8 FAMILIAS

61 ESMERALDAS ESMERALDAS INCENDIO 1988 11 11 0 0 0 0 3 1 INCENDIO SE ORIGINO CUANDO UNA VELA

62 GALAPAGOS ERUPCION ISLA 1988 11 16 0 0 0 0 0 0 CAUSO DAÑO EN FLORA Y FAUNA

63 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO 1988 12 2 0 0 0 0 8 0 EL SINIESTRO SE PRODUJO POR LA

64 PICHINCHA QUITO INCENDIO ESTACION DEL 1988 12 9 0 3 0 0 0 0

65 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO 1988 12 11 0 0 0 0 1 0

66 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO 1988 12 13 0 0 0 0 0 0 POSIBLE CAUSA POR INFLAMACION DE UN

67 TUNGURAHUA SANTIAGO DE INCENDIO SECTOR LA 1988 12 13 13 25 0 0 0 0

68 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO CDLA. 1988 12 21 0 0 0 0 0 0 FABRICA DE COLCHONES DE ESPUMA

69 ESMERALDAS ESMERALDAS EXPLOSION EXPLOSION EN 1988 12 29 0 6 0 0 0 0 PODRIA HABER EXISTIDO CORTOCIRCUITO

70 ESMERALDAS ESMERALDAS LLUVIAS 1989 1 1 0 0 0 0 0 0 POR LAS LLUVIAS Y FUERTES VIENTOS GRAN

71 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO INMUEBLE DE 1989 1 1 0 0 0 0 1 0

72 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO PUNTA DE 1989 1 2 2 1 0 0 1 0 EL FUEGO SE INICIO POR UN SILBADOR QUE

73 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO CUENCA 413 Y 1989 1 2 0 0 0 0 0 0 EL FUEGO SE ORIGINO POR UN PETARDO QUE

74 GUAYAS GUAYAQUIL VENDAVAL 1989 1 17 0 0 0 0 0 0 FUERTE VIENTO DESTRUYO PARTE DEL

75 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO BABAHOYO Y 1989 1 17 0 0 0 0 0 0 EL FUEGO SE ORIGINO POR UN CORTO

76 ESMERALDAS ESMERALDAS INUNDACION 1989 1 22 0 0 0 0 0 0 SE INUNDARON VARIOS BARRIOS DE LA

77 GUAYAS GUAYAQUIL INUNDACION TODA LA 1989 1 28 0 0 0 0 0 0

78 EL ORO MACHALA INUNDACION 1989 2 2 0 0 0 0 0 0 AFECTADAS 1542 HECTAREAS DE SUPERFICIE

79 LOS RIOS BABAHOYO INUNDACION 1989 2 2 0 0 0 0 0 0

80 GUAYAS NARANJAL INUNDACION 1989 2 2 0 0 0 0 0 0 600 HECTAREAS DE ARROZ SE PERDIERON

81 MANABI CALCETA INUNDACION 1989 2 3 0 0 0 0 0 0 SE HAN PERDIDO GRANDES SEMBRIOS POR

82 MANABI PORTOVIEJO INUNDACION PARTE DE LA 1989 2 3 0 0 0 0 0 0

83 GUAYAS EL TRIUNFO DESLIZAMIENT Km 28 DE L A 1989 2 3 4 0 0 0 1 0 LA FAMILIA DE4 PERSONAS FUE SEPULTADA

84 EL ORO SANTA ROSA INUNDACION 1989 2 3 3 0 0 0 0 0 SE PRESENTAN EPIDEMIAS

85 EL ORO SANTA ROSA INUNDACION CAÑAS, 1989 2 14 0 0 0 0 0 0 MAS DE 40 FAMILIAS DAMNIFICADAS

86 EL ORO MACHALA INUNDACION LA 1989 2 20 0 0 0 0 0 0 500 HECTAREAS INUNDADAS, DECENAS DE

87 EL ORO HUAQUILLAS INUNDACION 1989 2 24 0 0 0 0 0 0 AFECTADO EL COMERCIO

88 GUAYAS GUAYAQUIL EPIDEMIA 1989 2 26 0 0 0 0 0 0 EPIDEMIAS DE: GRIPE, DIARREA Y FIEBRE

89 GUAYAS EL TRIUNFO INUNDACION 1989 3 7 0 0 0 0 0 0

90 GUAYAS SANTA ELENA MANGLA INUNDACION RECINTO 1989 3 9 0 0 0 0 1 8 LA CRECIENTE ARRASO UNA CASA Y

91 ESMERALDAS SAN LORENZO INUNDACION PUEBLO SAN 1989 3 9 0 0 0 0 0 0 CAIDA DEL PUENTE QUE CRUZABA EL RIO

92 LOS RIOS BABAHOYO INUNDACION 1989 3 9 0 0 0 0 0 0 SE REPORTAN 100.000 AFECTADOS.

93 MANABI PORTOVIEJO DESLIZAMIENT 1989 3 10 0 0 0 0 0 0 LLUVIAS TAMBIEN OCASIONAN

94 GUAYAS GUAYAQUIL FEBRES DESLIZAMIENT 1989 3 11 0 0 0 0 5 0 VIVIENDAS CONSTRUIDAS DE CAÑA Y

95 GUAYAS DESLIZAMIENT Km 85 VIA 1989 3 13 0 0 0 0 0 0 EL PAVIMENTO QUEDO LLENO DE LODO

96 AZUAY CUENCA INUNDACION 1989 3 14 0 0 0 0 0 0 LAS VIAS Y VIVIENDAS FUERON AFECTADAS

97 ESMERALDAS SEQUIA 1989 3 16 0 0 0 0 0 0 PERIODO SE SEQUIA DURA YA 45 DIAS

98 MANABI EL CARMEN DESLIZAMIENT CARRETERA 1989 3 19 0 0 0 0 0 0

99 LOS RIOS BABAHOYO INUNDACION BABAHOYO Y 1989 3 20 0 0 0 0 0 0 DEBIDO A LA CRECIENTE DEL RIO CRISTAL

100 AZUAY DESLIZAMIENT VIA CUENCA - 1989 3 30 8 0 0 0 0 0 5 CARROS DESAPARECIDOS

101 GUAYAS GUAYAQUIL INUNDACION 1989 4 1 0 0 0 0 0 0 INUNDACIONES EN BARRIOS POPULARES,

102 EL ORO DESLIZAMIENT UZHCURRUMI, 1989 4 1 10 0 0 0 0 0 EXISTEN DOS CASAS EN PELIGRO POR LO

103 ESMERALDAS ESMERALDAS INCENDIO BARRIO SAN 1989 4 4 0 0 0 0 7 0 EL FUEGO SE ORIGINO POR UN CORTO

104 LOS RIOS QUEVEDO DESLIZAMIENT CENTRO DE 1989 4 25 8 1 0 0 0 0 DESLAVE DERRIBO ARBOL QUE CAYO SOBRE

105 GUAYAS NARANJAL ACCIDENTE BOLICHE 1989 5 4 1 0 0 0 0 0 SE PRECIPITO UN AVION DE LA FAE, A POCOS

106 PICHINCHA QUITO DESLIZAMIENT VIA ORIENTAL 1989 5 6 0 0 0 0 0 0 CAUSÓ PANICO

108 LOS RIOS BABAHOYO INUNDACION 1989 5 12 0 0 0 0 0 0 LLUVIAS PROVOCARON DESBORDAMIENTO Y

109 NAPO QUIJOS ESCAPE CERCA A 1989 5 18 0 0 0 0 0 0 ASEGURAN QUE DAÑOS A LA ECOLOGIA SON

110 PICHINCHA QUITO ACCIDENTE AV.OCCIDENT 1989 5 30 1 10 0 0 0 0 CHOFER EN ESTADO ETÍLICO

111 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO 1989 6 2 0 0 0 0 1 1 VIVIENDA DE CONSTRUCCION MIXTA SE

112 AZUAY CUENCA INUNDACION 1989 6 20 0 0 0 0 10 33

GNU Free Documentation License

Version 1.2, November 2002

Copyright (C) 2000,2001,2002 Free Software Foundation, Inc.

59 Temple Place, Suite 330, Boston, MA 02111-1307 USA

Everyone is permitted to copy and distribute verbatim copies

of this license document, but changing it is not allowed.

0. PREAMBLE

The purpose of this License is to make a manual, textbook, or other

functional and useful document "free" in the sense of freedom: to

assure everyone the effective freedom to copy and redistribute it,

with or without modifying it, either commercially or noncommercially.

Secondarily, this License preserves for the author and publisher a way

to get credit for their work, while not being considered responsible

for modifications made by others.

This License is a kind of "copyleft", which means that derivative

works of the document must themselves be free in the same sense. It

complements the GNU General Public License, which is a copyleft

license designed for free software.

We have designed this License in order to use it for manuals for free

software, because free software needs free documentation: a free

program should come with manuals providing the same freedoms that the

software does. But this License is not limited to software manuals;

it can be used for any textual work, regardless of subject matter or

whether it is published as a printed book. We recommend this License

principally for works whose purpose is instruction or reference.

1. APPLICABILITY AND DEFINITIONS

This License applies to any manual or other work, in any medium, that

contains a notice placed by the copyright holder saying it can be

distributed under the terms of this License. Such a notice grants a

world-wide, royalty-free license, unlimited in duration, to use that

work under the conditions stated herein. The "Document", below,

refers to any such manual or work. Any member of the public is a

licensee, and is addressed as "you". You accept the license if you

copy, modify or distribute the work in a way requiring permission

under copyright law.

A "Modified Version" of the Document means any work containing the

Document or a portion of it, either copied verbatim, or with

modifications and/or translated into another language.

A "Secondary Section" is a named appendix or a front-matter section of

the Document that deals exclusively with the relationship of the

publishers or authors of the Document to the Document's overall subject

(or to related matters) and contains nothing that could fall directly

within that overall subject. (Thus, if the Document is in part a

textbook of mathematics, a Secondary Section may not explain any

mathematics.) The relationship could be a matter of historical

connection with the subject or with related matters, or of legal,

commercial, philosophical, ethical or political position regarding

them.

The "Invariant Sections" are certain Secondary Sections whose titles

are designated, as being those of Invariant Sections, in the notice

that says that the Document is released under this License. If a

section does not fit the above definition of Secondary then it is not

allowed to be designated as Invariant. The Document may contain zero

Invariant Sections. If the Document does not identify any Invariant

Sections then there are none.

The "Cover Texts" are certain short passages of text that are listed,

as Front-Cover Texts or Back-Cover Texts, in the notice that says that

the Document is released under this License. A Front-Cover Text may

be at most 5 words, and a Back-Cover Text may be at most 25 words.

A "Transparent" copy of the Document means a machine-readable copy,

represented in a format whose specification is available to the

general public, that is suitable for revising the document

straightforwardly with generic text editors or (for images composed of

pixels) generic paint programs or (for drawings) some widely available

drawing editor, and that is suitable for input to text formatters or

for automatic translation to a variety of formats suitable for input

to text formatters. A copy made in an otherwise Transparent file

format whose markup, or absence of markup, has been arranged to thwart

or discourage subsequent modification by readers is not Transparent.

An image format is not Transparent if used for any substantial amount

of text. A copy that is not "Transparent" is called "Opaque".

Examples of suitable formats for Transparent copies include plain

ASCII without markup, Texinfo input format, LaTeX input format, SGML

or XML using a publicly available DTD, and standard-conforming simple

HTML, PostScript or PDF designed for human modification. Examples of

transparent image formats include PNG, XCF and JPG. Opaque formats

include proprietary formats that can be read and edited only by

proprietary word processors, SGML or XML for which the DTD and/or

processing tools are not generally available, and the

machine-generated HTML, PostScript or PDF produced by some word

processors for output purposes only.

The "Title Page" means, for a printed book, the title page itself,

plus such following pages as are needed to hold, legibly, the material

this License requires to appear in the title page. For works in

formats which do not have any title page as such, "Title Page" means

the text near the most prominent appearance of the work's title,

preceding the beginning of the body of the text.

A section "Entitled XYZ" means a named subunit of the Document whose

title either is precisely XYZ or contains XYZ in parentheses following

text that translates XYZ in another language. (Here XYZ stands for a

specific section name mentioned below, such as "Acknowledgements",

"Dedications", "Endorsements", or "History".) To "Preserve the Title"

of such a section when you modify the Document means that it remains a

section "Entitled XYZ" according to this definition.

The Document may include Warranty Disclaimers next to the notice which

states that this License applies to the Document. These Warranty

Disclaimers are considered to be included by reference in this

License, but only as regards disclaiming warranties: any other

implication that these Warranty Disclaimers may have is void and has

no effect on the meaning of this License.

2. VERBATIM COPYING

You may copy and distribute the Document in any medium, either

commercially or noncommercially, provided that this License, the

copyright notices, and the license notice saying this License applies

to the Document are reproduced in all copies, and that you add no other

conditions whatsoever to those of this License. You may not use

technical measures to obstruct or control the reading or further

copying of the copies you make or distribute. However, you may accept

compensation in exchange for copies. If you distribute a large enough

number of copies you must also follow the conditions in section 3.

You may also lend copies, under the same conditions stated above, and

you may publicly display copies.

3. COPYING IN QUANTITY

If you publish printed copies (or copies in media that commonly have

printed covers) of the Document, numbering more than 100, and the

Document's license notice requires Cover Texts, you must enclose the

copies in covers that carry, clearly and legibly, all these Cover

Texts: Front-Cover Texts on the front cover, and Back-Cover Texts on

the back cover. Both covers must also clearly and legibly identify

you as the publisher of these copies. The front cover must present

the full title with all words of the title equally prominent and

visible. You may add other material on the covers in addition.

Copying with changes limited to the covers, as long as they preserve

the title of the Document and satisfy these conditions, can be treated

as verbatim copying in other respects.

If the required texts for either cover are too voluminous to fit

legibly, you should put the first ones listed (as many as fit

reasonably) on the actual cover, and continue the rest onto adjacent

pages.

If you publish or distribute Opaque copies of the Document numbering

more than 100, you must either include a machine-readable Transparent

copy along with each Opaque copy, or state in or with each Opaque copy

a computer-network location from which the general network-using

public has access to download using public-standard network protocols

a complete Transparent copy of the Document, free of added material.

If you use the latter option, you must take reasonably prudent steps,

when you begin distribution of Opaque copies in quantity, to ensure

that this Transparent copy will remain thus accessible at the stated

location until at least one year after the last time you distribute an

Opaque copy (directly or through your agents or retailers) of that

edition to the public.

It is requested, but not required, that you contact the authors of the

Document well before redistributing any large number of copies, to give

them a chance to provide you with an updated version of the Document.

4. MODIFICATIONS

You may copy and distribute a Modified Version of the Document under

the conditions of sections 2 and 3 above, provided that you release

the Modified Version under precisely this License, with the Modified

Version filling the role of the Document, thus licensing distribution

and modification of the Modified Version to whoever possesses a copy

of it. In addition, you must do these things in the Modified Version:

A. Use in the Title Page (and on the covers, if any) a title distinct

from that of the Document, and from those of previous versions

(which should, if there were any, be listed in the History section

of the Document). You may use the same title as a previous version

if the original publisher of that version gives permission.

B. List on the Title Page, as authors, one or more persons or entities

responsible for authorship of the modifications in the Modified

Version, together with at least five of the principal authors of the

Document (all of its principal authors, if it has fewer than five),

unless they release you from this requirement.

C. State on the Title page the name of the publisher of the

Modified Version, as the publisher.

D. Preserve all the copyright notices of the Document.

E. Add an appropriate copyright notice for your modifications

adjacent to the other copyright notices.

F. Include, immediately after the copyright notices, a license notice

giving the public permission to use the Modified Version under the

terms of this License, in the form shown in the Addendum below.

G. Preserve in that license notice the full lists of Invariant Sections

and required Cover Texts given in the Document's license notice.

H. Include an unaltered copy of this License.

I. Preserve the section Entitled "History", Preserve its Title, and add

to it an item stating at least the title, year, new authors, and

publisher of the Modified Version as given on the Title Page. If

there is no section Entitled "History" in the Document, create one

stating the title, year, authors, and publisher of the Document as

given on its Title Page, then add an item describing the Modified

Version as stated in the previous sentence.

J. Preserve the network location, if any, given in the Document for

public access to a Transparent copy of the Document, and likewise

the network locations given in the Document for previous versions

it was based on. These may be placed in the "History" section.

You may omit a network location for a work that was published at

least four years before the Document itself, or if the original

publisher of the version it refers to gives permission.

K. For any section Entitled "Acknowledgements" or "Dedications",

Preserve the Title of the section, and preserve in the section all

the substance and tone of each of the contributor acknowledgements

and/or dedications given therein.

L. Preserve all the Invariant Sections of the Document,

unaltered in their text and in their titles. Section numbers

or the equivalent are not considered part of the section titles.

M. Delete any section Entitled "Endorsements". Such a section

may not be included in the Modified Version.

N. Do not retitle any existing section to be Entitled "Endorsements"

or to conflict in title with any Invariant Section.

O. Preserve any Warranty Disclaimers.

If the Modified Version includes new front-matter sections or

appendices that qualify as Secondary Sections and contain no material

copied from the Document, you may at your option designate some or all

of these sections as invariant. To do this, add their titles to the

list of Invariant Sections in the Modified Version's license notice.

These titles must be distinct from any other section titles.

You may add a section Entitled "Endorsements", provided it contains

nothing but endorsements of your Modified Version by various

parties--for example, statements of peer review or that the text has

been approved by an organization as the authoritative definition of a

standard.

You may add a passage of up to five words as a Front-Cover Text, and a

passage of up to 25 words as a Back-Cover Text, to the end of the list

of Cover Texts in the Modified Version. Only one passage of

Front-Cover Text and one of Back-Cover Text may be added by (or

through arrangements made by) any one entity. If the Document already

includes a cover text for the same cover, previously added by you or

by arrangement made by the same entity you are acting on behalf of,

you may not add another; but you may replace the old one, on explicit

permission from the previous publisher that added the old one.

The author(s) and publisher(s) of the Document do not by this License

give permission to use their names for publicity for or to assert or

imply endorsement of any Modified Version.

5. COMBINING DOCUMENTS

You may combine the Document with other documents released under this

License, under the terms defined in section 4 above for modified

versions, provided that you include in the combination all of the

Invariant Sections of all of the original documents, unmodified, and

list them all as Invariant Sections of your combined work in its

license notice, and that you preserve all their Warranty Disclaimers.

The combined work need only contain one copy of this License, and

multiple identical Invariant Sections may be replaced with a single

copy. If there are multiple Invariant Sections with the same name but

different contents, make the title of each such section unique by

adding at the end of it, in parentheses, the name of the original

author or publisher of that section if known, or else a unique number.

Make the same adjustment to the section titles in the list of

Invariant Sections in the license notice of the combined work.

In the combination, you must combine any sections Entitled "History"

in the various original documents, forming one section Entitled

"History"; likewise combine any sections Entitled "Acknowledgements",

and any sections Entitled "Dedications". You must delete all sections

Entitled "Endorsements".

6. COLLECTIONS OF DOCUMENTS

You may make a collection consisting of the Document and other documents

released under this License, and replace the individual copies of this

License in the various documents with a single copy that is included in

the collection, provided that you follow the rules of this License for

verbatim copying of each of the documents in all other respects.

You may extract a single document from such a collection, and distribute

it individually under this License, provided you insert a copy of this

License into the extracted document, and follow this License in all

other respects regarding verbatim copying of that document.

7. AGGREGATION WITH INDEPENDENT WORKS

A compilation of the Document or its derivatives with other separate

and independent documents or works, in or on a volume of a storage or

distribution medium, is called an "aggregate" if the copyright

resulting from the compilation is not used to limit the legal rights

of the compilation's users beyond what the individual works permit.

When the Document is included in an aggregate, this License does not

apply to the other works in the aggregate which are not themselves

derivative works of the Document.

If the Cover Text requirement of section 3 is applicable to these

copies of the Document, then if the Document is less than one half of

the entire aggregate, the Document's Cover Texts may be placed on

covers that bracket the Document within the aggregate, or the

electronic equivalent of covers if the Document is in electronic form.

Otherwise they must appear on printed covers that bracket the whole

aggregate.

8. TRANSLATION

Translation is considered a kind of modification, so you may

distribute translations of the Document under the terms of section 4.

Replacing Invariant Sections with translations requires special

permission from their copyright holders, but you may include

translations of some or all Invariant Sections in addition to the

original versions of these Invariant Sections. You may include a

translation of this License, and all the license notices in the

Document, and any Warranty Disclaimers, provided that you also include

the original English version of this License and the original versions

of those notices and disclaimers. In case of a disagreement between

the translation and the original version of this License or a notice

or disclaimer, the original version will prevail.

If a section in the Document is Entitled "Acknowledgements",

"Dedications", or "History", the requirement (section 4) to Preserve

its Title (section 1) will typically require changing the actual

title.

9. TERMINATION

You may not copy, modify, sublicense, or distribute the Document except

as expressly provided for under this License. Any other attempt to

copy, modify, sublicense or distribute the Document is void, and will

automatically terminate your rights under this License. However,

parties who have received copies, or rights, from you under this

License will not have their licenses terminated so long as such

parties remain in full compliance.

10. FUTURE REVISIONS OF THIS LICENSE

The Free Software Foundation may publish new, revised versions

of the GNU Free Documentation License from time to time. Such new

versions will be similar in spirit to the present version, but may

differ in detail to address new problems or concerns. See

http://www.gnu.org/copyleft/.

Each version of the License is given a distinguishing version number.

If the Document specifies that a particular numbered version of this

License "or any later version" applies to it, you have the option of

following the terms and conditions either of that specified version or

of any later version that has been published (not as a draft) by the

Free Software Foundation. If the Document does not specify a version

number of this License, you may choose any version ever published (not

as a draft) by the Free Software Foundation.






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