Copyright (c) Florent DEMORAES
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Florent Demoraes
Etude des conséquences immédiates et
à terme des
phénomènes associés à un
événement El Niño ;
Intérêt d'une approche
géographique.
---------------------------------------------
-----------------------
Faisabilité et perspectives de la recherche en Equateur
(1982-98)
Mémoire de DEA Interface Nature /
Sociétés
réalisé sous la direction de Monsieur Robert
D'Ercole.
Membre du Jury :
- Monsieur Robert D'Ercole Maître de Conférences
à l'Université de Savoie
- Monsieur Marcel Leroux Professeur à l'Université
Jean Moulin, Lyon III
- Monsieur Alain Marnezy Maître de Conférences
à l'Université de Savoie
Juin 1999
2
Résumé
Le courant marin exceptionnellement chaud, connu sous le nom de
El Niño, qui s'étend anormalement
vers le sud le long des côtes sud-américaines est
une répercussion régionale d'un phénomène beaucoup
plus
global appelé El Niño / Oscillation Australe qui se
manifeste tous les 3 à 7 ans mais dont la période de retour
semble s'accélérer depuis les années 1970.
L'ENOA est un système d'interrelations complexes qui
couple la
dynamique de l'hydrosphère pacifique et la dynamique
aérologique symbolisée par l'Oscillation
Australe
correspondant à une variation du différentiel de
pressions entre l'est et l'ouest du domaine Pacifique et dont
l'apparition résulte d'une modification des conditions de
circulation atmosphérique générale impulsée par
le
refroidissement de l'Arctique. Ces fluctuations
récurrentes apériodiques de la circulation
générale
accompagnées d'un transfert méridien
d'énergie plus rapide, prédéterminent l'avènement
d'une phase ENOA
et sont en parallèle à l'origine de multiples
anomalies (écart à la moyenne)
hydro-météorologiques et
environnementales qui forment un enchaînement
d'aléas interconnectés entre eux. Cette
succession
d'incidences climatiques et d'effets induits va causer à
son tour une série de conséquences immédiates ou
à
plus long terme sur les sociétés.
Loin d'être systématiquement néfastes, certains effets
peuvent au contraire
être considérés comme des
opportunités. Toutefois, dans bien des cas, les actions
anthropiques sur les milieux
contribuent à accroître les situations à
risque et la vulnérabilité des
communautés humaines. Par ailleurs, de
multiples facteurs de vulnérabilité
sont à rechercher également dans les fondements à
proprement parler des
groupes sociétaux (facteurs institutionnels et
politiques...). Ce mémoire de DEA de géographie axé sur
les pays
andins et plus spécifiquement sur
l'Equateur gravement affectés par les épisodes
El Niño, a pour objectif
d'établir un canevas de thématiques, à
approfondir ultérieurement en thèse de doctorat. Leur analyse
détaillée
permettra d'aboutir à des améliorations possibles
à adopter en vue d'une part de réduire les risques et d'autre
part de protéger les populations dans le cadre d'un
aménagement concerté des territoires et d'un
développement
durable des sociétés.
Mots clefs : El Niño, ENOA, Oscillation Australe,
anomalies, aléas, conséquences immédiates,
conséquences à
long terme, sociétés, actions anthropiques,
risques, vulnérabilité, pays andins, Equateur.
3
Resumen
La corriente oceánica excepcionalmente cálida,
conocida como "El Niño", se extiende mas de lo
normal
hacia el sur a lo largo de las costas suramericanas. Se trata de
una repercusión regional de un fenómeno mucho
más global llamado "El Niño-Oscilación
Austral" que se manifiesta con una periodicidad de 3 a 7 años, aunque
con una aceleración en su reaparición cada vez
mayor desde la década de los 70. El ENOS (El
Niño Oscilación
del Sur) es un sistema de interrelaciones complejas que asocia la
dinámica de la hidrosfera del océano Pacífico
con la dinámica aerológica simbolizada por la
Oscilación Austral correspondiente a una
variación del
diferencial de presiones entre el este y el oeste del dominio
Pacifíco y cuya aparición se debe a una modificación
de las condiciones de circulación atmosférica
general impulsada por el enfriamiento del Ártico. Estas recurrentes
fluctuaciones aperiódicas de la circulación general
acompañadas de una transferencia meridiana más rápida
de
energía preceden a la llegada de una fase ENOS al tiempo
que desencadenan múltiples anomalías (es
decir
distinta de la media) hidro-meteorológicas y ambientales
que forman una cadena de situaciones de riesgos
interconectadas entre sí. Esta sucesión de
incidencias climáticas y de efectos inducidos generará a su vez
una
serie de consecuencias inmediatas o a más largo
plazo sobre los grupos de población afectados. Lejos de ser
sistematicamente nefastos, algunos de ellos pueden ser
considerados como aspectos positivos de los cuales
beneficiarse. Sin embargo, en muchos de los casos, las
acciones antrópicas sobre los medios contribuyen a
aumentar las situaciones de riesgo y la vulnerabilidad
de las comunidades de la zona. Por otra parte, muchos de
esos factores de vulnerabilidad pueden encontrar su origen en las
estructuras de los grupos sociales (factores
institucionales y políticos...). Esta memoria del Diploma
de Estudios Superiores (quinto año universitario
preparatorio para el Doctorado en el sistema francés) en
Geografía se centra en los paises andinos y
más
específicamente en Ecuador, como el resto
gravemente afectado por los episodios del fenómeno de "EL
Niño".
Tiene por objeto establecer un esquema de trabajo que sirva de
base para una ulterior tesis doctoral encaminada
a profundizar en las mejoras posibles a adoptar con el fin de
reducir los riesgos y proteger a las poblaciones
dentro del marco de un ordenamiento concertado de los territorios
y de un desarrollo sostenible de las
sociedades implicadas.
Palabras claves: El Niño, ENOS, Oscilación del Sur,
anomalías, riesgos, consecuencias inmediatas,
consecuencias a largo plazo, sociedad, acciones
antrópicas, vulnerabilidad, paises andinos, Ecuador.
Abstract
The exceptionally oceanic warm current, known as El Niño,
which abnormally extends southward along
South American coasts is a regional repercussion of a much wider
phenomenon called El Niño Southern
Oscillation (ENSO). It manifests itself every 3 to 7 years. There
has been a tendency for this length of time to
become shorter since 1970. ENSO is a system of complex
interrelations gathering the dynamic of the Pacific
Ocean hydrosphere with aerological dynamic symbolised by the
Southern Oscillation. This SO corresponds to a
variation of the pressures' differential between the East and
West of the Pacific area, whose appearance is due to
a change of conditions of the general atmospheric circulation
impulsed by the Arctic's drop in temperature.
Those recurrent aperiodic fluctuations of the general circulation
together with a faster meridian transfer of
energy predetermine the arrival of an ENSO period. They are in
parallel with the origin of many hydrometeorological
and environmental anomalies, which form an interconnected chain
of hazards. This succession of
climatic incidences and induced effects will also provoke a
multitude of consequences over societies, either
immediately or in the long run. Far from being systematically
harmful, on the contrary, certain effects can be
considered as good opportunities. However, in many cases,
anthropogenic actions over the environment
contribute to an increase of dangerous situations as well as to
vulnerability of human communities. Furthermore,
numerous factors of vulnerability are also to be searched in the
foundations of societies themselves (such as
institutional and political factors). The purpose of this French
Geography DEA thesis centred on Andean
countries and more precisely, on Ecuador -deeply affected by El
Niño- is to establish a theme work programme
to be studied thoroughly in a PhD thesis. A detailed analysis
will lead to the discovery of improvements in order
to minimise danger due to physical hazards and to protect peoples
within the frame of a concerted planning of
the territory as well as a lasting development of societies.
Key words: El Niño, ENSO, Southern Oscillation, anomalies,
physical hazard, immediate consequences, long
term consequences, societal impacts, anthropogenic actions,
vulnerability, Andean countries, Ecuador.
4
REMERCIEMENTS
Je tiens à adresser mes sincères remerciements plus
particulièrement aux personnes suivantes,
certaines pour m'avoir aidé dans l'élaboration de
ce mémoire et d'autres pour m'avoir soutenu
lors de mon séjour en Equateur :
Robert D'Ercole, maître de
conférences à l'Université de Savoie
Marcel Leroux, professeur à
l'Université Jean Moulin, Lyon III
Patrick Pigeon, maître de
conférences à l'Université de Savoie
Jean François Dumont, géologue de
l'IRD, en poste à Guayaquil et Sahlia, sa femme
Francis Kahn, représentant IRD à
Quito
Robert Hoorelbeke, hydrologue de l'IRD à
Quito
Jean Louis Perrin, hydrologue de l'IRD à
Quito
Kevin Pedoja, CSN géologue à
Guayaquil
Cristina Carrión, documentaliste de l'IRD
de Quito
Claudine Misson, responsable de la base Em-Dat
au CRED-UCL - Bruxelles
Balbino Fernandez et Céline Milani, mes
irremplaçables traducteurs
et puis les locataires de la Casa Lortic, Axel, Guillaume, Picou,
Séverine, Orane,
Vincent, Benoît, Marisa, Manue, sans oublier Mouic et
Noémie
ma famille.
5
SOMMAIRE
Introduction 7
PREMIERE PARTIE
Les mécanismes du phénomène El
Niño / Oscillation Australe
(ENOA) : des théories
évolutives
A / - Maturation et évolution des concepts selon
les auteurs et selon les époques 10
B / - El Niño / Oscillation Australe (ENOA) : une
modification récurrente et acyclique de la
circulation marine et aérologique moyennes du
domaine Pacifique 13
1 / - Mécanismes du système couplé
Océan-Atmosphère et déroulement d'un
événement
ENOA 13
a / - Les mécanismes et paramètres de base 13
b / - Le déroulement 15
c / - Le cas de l'Amérique Latine 16
d / - Bilan 17
2 / - Un phénomène dont l'intensité et la
fréquence augmentent 18
DEUXIEME PARTIE
Les phénomènes associés à
l'avènement d'une phase El Niño : un
enchaînement d'aléas
A / - Des perturbations climatiques, inégales
selon les événements et les régions du globe
20
1 / - Le concept des téléconnexions, mythe ou
réalité ? 20
2 / - Les répercussions climatiques sur le continent
ibéro-américain : entre excès et
déficit hydriques 23
3 / - Des manifestations climatiques inhabituelles
spécifiques à chaque El Niño 30
B / - Les effets sur le milieu environnemental
31
1 / - Les glissements de terrain 31
2 / - Les modifications des traits de côte 33
3 / - Le changement du tracé des cours d'eau 36
4 / - Impacts sur le monde animal et végétal 37
6
TROISIEME PARTIE
Les conséquences immédiates et à
terme sur les sociétés : intérêt d'une
approche géographique en pays andins
A / - Essai de classification et commentaire de la
bibliographie disponible 40
1 / - Identification des conséquences 40
2 / - Classification et commentaires 43
B / - Comparaison de l'ampleur des préjudices
imputables aux aléas en période
ENSO dans trois pays andins : Equateur, Pérou,
Bolivie ; des risques différentiels 48
C / - Discussion et hypothèses 52
1 / - Une augmentation de la vulnérabilité ? 52
a / - Les facteurs socio-économiques 52
b / - Les facteurs de vulnérabilité attribuables
aux actions de l'homme 54
c / - Les facteurs comportementaux 55
d / - Les facteurs institutionnels et politiques 55
2 / - Des conséquences forcément négatives ?
56
QUATRIEME PARTIE
Essai d'évaluation des conséquences
à long terme de l'épisode El Niño de
1982-83 sur le territoire équatorien (étude
de faisabilité)
A / - Premiers éléments de réponse
60
B / - Perspectives de recherches et objectifs
63
Conclusion 65
Bibliographie 67
Annexes 85
- Liste des figures 86
- Glossaire 87
- Liste des sigles 88
- Liste de sites Internet 90
- Coordonnées des organismes et des personnes
impliquées 93
- Projet de recherche (+ cartes de l'Equateur) 98
- Extraits de la base de données de la Red : DesInventar
104
7
INTRODUCTION
Dès le début du siècle1, et de façon
encore plus accrue depuis une trentaine d'années,
le phénomène El Niño a attiré
l'attention de nombreux scientifiques et ce, dans diverses
disciplines2. Les définitions ont alors
évolué au fur et à mesure des découvertes qui se
sont
succédées. Je propose donc en premier lieu de
clarifier brièvement sous quelles acceptions,
j'emploierai les différents termes du sujet.
Tout d'abord, le courant El Niño est à distinguer
de l'événement ou phénomène El
Niño. Le premier correspond au courant marin qui arrive
habituellement chaque année le long
des côtes équatoriennes et nord-péruviennes
aux environs de Noël (d'où son nom, El Niño
signifie en espagnol l'enfant et par extension l'Enfant
Jésus). L'événement El Niño encore
appelé phase ENOA3 (El Niño/Oscillation Australe)
se réfère quant à lui au phénomène plus
global couplant l'océan et l'atmosphère qui
intervient de manière acyclique et récurrente tous
les 3 à 7 ans4 et qui est à l'origine de multiples
perturbations climatiques essentiellement
autour du domaine Pacifique.
C'est ainsi que l'avènement d'une phase ENOA engendre une
série de
bouleversements des régimes
hydro-météorologiques classiques. Ces anomalies5 ou
perturbations vont se répercuter à leur tour sur
les dynamiques d'érosion et modifier les
milieux physiques. Les effets induits constituent un ensemble de
manifestations inhabituelles
qui peuvent s'apparenter dans bien des cas à de
véritables catastrophes. Ces phénomènes
associés, ces impacts, sont autant d'aléas
physiques (sécheresses, inondations, ouragans,
érosion littorale lors des surcotes marines, enfoncement
et/ou translation du lit des rivières,
glissements de terrain...) qui sont susceptibles de
représenter une menace pour les
implantations humaines. Néanmoins, nous le verrons,
certaines incidences météorologiques
exceptionnelles peuvent représenter à l'inverse une
aubaine pour certaines activités6.
Ces répercussions physiques vont donc avoir des
conséquences sur les implantations et
l'organisation des groupes sociétaux. Certaines
communautés humaines vivent dans des
secteurs à risque et se trouvent donc vulnérables
face à l'occurrence d'aléas imputables aux
événements El Niño. Par ailleurs, les
actions anthropiques peuvent dans certains cas
contribuer à accroître le risque initial7.
On distingue les conséquences immédiates, c'est
à dire celles qui sont immédiatement
perceptibles, identifiables rapidement après la survenue
du sinistre (nombre de morts, de
blessés ou de sans-abri, pourcentage du parc immobilier
détruit ou de récoltes perdues, coûts
estimés des dommages et des réparations8...) des
conséquences à plus long terme9. En dehors
des aspects économiques on peut répertorier par
exemple, la modification de pratiques
1 En 1920, Sir Gilbert Walker, au sujet de la mousson indienne,
faisait déjà allusion à ce phénomène
2 Océanographie, Climatologie, Economie,
Géographie, Anthropologie...
3 L'on trouve aussi ENSO (El Niño/Southern Oscillation) et
ENOS (El Niño/Oscilación del Sur)
4 La période de retour a varié au cours de
l'histoire comme nous le dévoilent des études de
paléoclimatologie
5 Qui s'écarte de la moyenne, qui se singularise de ce qui
est habituellement ou le plus fréquemment observé
6 L'agriculture dans certains secteurs traditionnellement arides
devient alors possible
7 Cette thématique sera abordée en III/C
8 Cf. D'Ercole R., 1993
9 Beaucoup moins étudiées, beaucoup moins prises en
compte par les gestionnaires et décideurs
8
sociales, la formation de nouveaux quartiers consécutive
au relogement des sinistrés, des
modifications fonctionnelles à l'échelle d'une
ville, les perturbations des réseaux de
communication10, ou encore des changements dans la
législation des plans d'occupation des
sols suite à une crise...). Ainsi, les conséquences
à plus long terme apparaissent à la fois très
variées et par la même parfois difficilement
discernables.
C'est pour cela qu'une approche géographique semble
adaptée à ce genre d'étude dans
le sens où cette thématique se prête à
la cartographie11 et dans le sens où une vision
pluridisciplinaire globale est nécessaire afin de prendre
en compte les multiples composantes
en interrelation du système :
Mécanismes des événements ENOA ????
Manifestations physiques ???? Conséquences sur les enjeux humains
Par ailleurs, il appartient au géographe de trouver et de
proposer des solutions en vue
de minimiser les impacts des aléas extrêmes dans le
cadre d'un aménagement cohérent des
territoires et d'un développement durable des
sociétés.
L'Equateur a retenu mon attention car il ressort comme
étant l'un des états les plus
durement touchés lors des phases ENOA. Il est le premier
à être atteint par le courant marin et
ses phénomènes associés et ce, sur la plus
longue période, jusqu'au retrait des eaux
exceptionnellement chaudes qui est le plus tardif au niveau des
côtes équatoriennes. En outre,
les paramètres à l'origine des pluies y ont
été clairement déterminés12. Le rôle que joue
la
position de l'EM13, structure pluviogène, sur les
régimes pluviométriques y est décisive.
Ainsi, une compréhension plus fine des mécanismes
liés à l'EM pourrait à terme aboutir à une
meilleure prévision des occurrences pluviométriques
exceptionnelles.
De surcroît, deux conférences internationales14 ont
permis de faire le bilan sur le type
d'incidences climatiques associées aux phases ENOA et sur
les mesures possibles à
entreprendre pour atténuer leurs impacts. Par
conséquent, de nombreuses personnes et
organismes sont impliqués aussi bien au niveau local qu'au
niveau supranational et il existe
de l'information en quantité substantielle et
accessible.
Enfin, d'un point de vue pratique, on trouve une structure
scientifique d'accueil
française qu'est la mission IRD15 implantée
à Quito où je me suis rendu au mois d'avril 1999
et où je retourne en stage à la fin de
l'année.
La période d'étude retenue 1982-1998 a
été choisie car 1982-83 et 1997-98 ont été des
années marquées par la survenue
d'événements El Niño tout à fait exceptionnels dans
leur
magnitude, leur étendue et leur longueur dans le temps.
Des estimations16 donnent une durée
de retour de l'ordre de mille ans pour l'événement
82-83. Sachant que le dernier en date
équivaut en intensité à celui de 1982-83, on
en déduit que deux épisodes de fréquence
millénale se sont déroulés à
seulement 15 ans d'intervalle en cette fin de siècle.
10 Voir Projet de recherche en Annexes.
11 Exemple : cartographie comparative des aléas
associés à une phase ENOA pour une période et un pays
donnés
12 Travaux de Pourrut P. et Rossel F., voir bibliographie
13 Equateur Météorologique, se
référer à Leroux M., 1996
14 Quito en novembre 1997, Guayaquil en novembre 1998
15 Institut de Recherche pour le Développement
(ex-Orstom)
16 Pourrut P., 1986
9
Certains indices nous laissent supposer que nous nous trouvons
actuellement dans une
phase où la récurrence et l'amplitude des
phénomènes El Niño tendent à s'intensifier.
Si cette affirmation s'avère exacte, les aléas
physiques associés et leurs conséquences
sur les structures humaines et sur l'économie des pays
concernés risquent certainement de
s'aggraver encore au cours des années à venir. Ceci
rend impératif, d'une part, l'amélioration
des prévisions météorologiques, d'autre
part, la prise de mesures de prévention en passant
notamment par l'information des populations, et enfin la mise en
application de certaines
mesures législatives relatives à l'occupation du
sol et la réalisation de certains aménagements
visant à réduire l'impact des accidents
hydro-météorologiques.
Ce mémoire de DEA cherche à illustrer les
interrelations qui existent au sein du
système Nature/Sociétés. Cependant, il ne
s'agit nullement ici de développer les arguments
mais plutôt au contraire d'établir une
synthèse avec des pistes de recherches que je
m'appliquerai à approfondir dans le cadre d'une
thèse de doctorat.
En première partie, je m'intéresserai au
phénomène El Niño à proprement parlé,
c'est
à dire les dynamiques des mécanismes du
système couplé océan-atmosphère en mettant
l'accent en particulier sur le positionnement de l'EM qui est un
indicateur pertinent de
l'occurrence d'un épisode ENOA. Dans un deuxième
temps, j'aborderai la thématique des
aléas d'origine naturelle (inondations, glissements de
terrain etc. ...) que l'avènement d'une
phase ENSO implique. En troisième partie, j'envisagerai
l'étude des conséquences des
répercussions physiques sur les sociétés
qu'elles soient négatives ou positives. Enfin, je
détaillerai quelques éléments de
problématique à développer a posteriori en Equateur.
On trouve à la fin de ce travail une bibliographie
conséquente se référant au sujet.
Toutefois, les articles et ouvrages ne sont pas
systématiquement cités dans le texte. Cette liste
sert avant tout à dresser un bilan de ce qui a
déjà été étudié et par voie de fait,
de ce qui ne l'a
pas encore été. Elle constitue une base
d'informations solide et un point de départ essentiel
pour la poursuite de mon étude.
10
I / - Les mécanismes du phénomène
El Niño / Oscillation Australe
(ENOA) : des théories évolutives
L'objectif de cette première partie est d'établir
une analyse synthétique des
mécanismes qui régissent les
événements ENOA au travers des divers courants scientifiques
qui se sont succédés. L'accent sera mis
également sur l'intensité des phases et sur leur
récurrence.
A / - Maturation et évolution des concepts selon
les auteurs et selon les
époques
La connaissance du phénomène s'est faite de
façon empirique et progressive au cours
du XXème siècle par des scientifiques de formations
différentes (océanographes,
météorologues...). Les progrès dans la
compréhension des mécanismes des phases El Niño
sont allés de pair avec la capacité sans cesse
grandissante17 des techniques d'observation (ex :
satellite franco-étatsunien TOPEX-POSEIDON) et
d'enregistrement des données (ex : bouées
du projet TOGA18).
Les descriptions et analyses des composantes physiques du
système couplé océanatmosphère
abondent dans la littérature comme l'atteste la multitude
de publications
majoritairement en langue anglaise regroupées dans la
première partie de la bibliographie
présente à la fin de cet essai. Qui plus est,
Internet constitue une autre source d'informations
tout à fait considérable avec une
prédominance des sites étasuniens19.
«En 1525, Francisco Pizarro est le premier à
mentionner dans son carnet de bord
l'existence d'un courant chaud saisonnier au large du
Pérou (Enfield, 1989). En 1546,
Jeronimo Benzoni décrit une terrible inondation qui frappe
le golfe de Guayaquil au sud de
l'Equateur. Il observe aussi que certaines années des
pluies intenses se produisent vers Noël et
sont suivies de plusieurs années sèches. Les
documents manuscrits des conquistadores et des
missions espagnoles attestent la présence
d'événements El Niño tout au long de la conquête
espagnole». (Moreau, 1995).
A la fin du siècle dernier, Hildebrandson (1897, in Yarnal
et Kiladis, 1985) constate
l'existence d'une relation inverse entre les variations de
pression en surface au sud-est de
l'Australie (Sydney) et au sud-est de l'Amérique Latine
(Buenos Aires). Au tout début du
siècle, Lockyer et Lockyer (1902 ; 1904 in Yarnal et
Kiladis, 1985) observent l'existence
d'une fluctuation barométrique marquée entre les
régions indonésiennes et les régions
d'Amérique Latine. C'est à partir de ces premiers
travaux que Walker et Bliss vont élaborer
leur théorie.
17surtout depuis une vingtaine d'années
18 Tropical Ocean and Global Atmosphere Programme
19 se référer à la liste d'adresses de sites
Internet en Annexe
11
Dans les années 1920-1930, Walker et Bliss tentent de
trouver des indices qui
conditionnent l'apparition de la mousson indienne. Ils dressent
ainsi des liens statistiques
entre les variations barométriques du Pacifique et les
fluctuations thermiques et
pluviométriques des régions balayées par les
flux de la mousson indienne. Ils remarquent
d'une part que, lorsque le champ barométrique
fléchit sur l'océan indien, la pression de
surface au niveau de la zone intertropicale du Pacifique Est tend
inversement à croître et
d'autre part que cette baisse de pression sur l'Océan
Indien s'accompagne de précipitations
indiennes et indonésiennes excédentaires.
Walker et Bliss baptisent ce balancement de pressions : «The
Southern Oscillation»
c'est à dire l'Oscillation Australe. Ils la
définissent comme suit : «En règle générale,
lorsque
la pression est élevée sur l'Océan
Pacifique, elle a tendance à être faible sur l'Océan
Indien,
de l'Afrique à l'Australie et ces conditions s'associent
à des variations pluviométriques
inverses aux changements de pressions» (figure n°1).
Figure n°1 - Cartes de l'Oscillation
Australe. Corrélation entre les pressions (en haut) et les
précipitations (en
bas) en juin-juillet-août (à gauche) et en
décembre-janvier-février (à droite), d'après Walker
and Bliss, 1932, in
Hastenrath 1988.
Après une trêve, la recherche redémarre
à partir des années 1950 (in Allan 1988) avec
les travaux de Willett Bodurtha (1952), Schell (1956), Berlage
(1957, 1961, 1966), Ichiye et
Peterson (1963) Bjerknes (1961, 1966, 1969, 1972) et Doberitz
(1968). Ainsi, les cartes
obtenues par Berlage (1966) confirment l'existence de
l'Oscillation Australe. La persistance
des variations de pressions, la cohérence spatiale et la
régularité de l'oscillation permettent
d'étalonner ces balancements et d'obtenir un Indice
d'Oscillation Australe IOA20.
20 SOI (Southern Oscillation Index) dans sa formulation anglaise,
sera définie en I/B
12
La première connexion statistique entre l'Oscillation
Australe et le courant El Niño est
introduite par Ichiye et Peterson (1963, in Yarnal et Kiladis,
1985) consécutivement à
l'occurrence de El Niño de 1957. En 1966, Berlage est le
premier a mettre en évidence que le
renversement du champ de pressions dans le bassin pacifique
coïncide avec l'avènement
d'épisodes El Niño. Par ailleurs, il
démontre l'existence d'une corrélation entre les variations
barométriques de surface à Djakarta et les
températures marines de surface21 au large du
Pérou.
En 1966, le météorologue Bjerknes, ayant
observé des anomalies océaniques vers 180°
de longitude, divulgue le premier modèle conceptuel
plausible. Il a l'idée de mettre en
interaction par le biais de la «circulation de Walker»,
les processus atmosphériques et
océaniques de l'espace pacifique. Dès lors,
l'événement El Niño n'est plus considéré
uniquement comme un phénomène local mais comme la
résultante des fluctuations de
l'Oscillation Australe à l'échelle du Pacifique
Sud. Ainsi, depuis cette époque, ce qu'il
convient d'appeler les phases ENOA, correspond à un couple
d'interactions qui englobe à la
fois une composante océanique (le courant marin El
Niño) et à la fois une composante
aérologique (l'Oscillation Australe).
Par la suite dans les années 1970, un océanographe
K. Wyrtki propose un modèle
reposant sur la réponse de l'Océan Pacifique au
forçage des alizés. Les grands principes
physiques des phases ENOA sont alors compris même si les
auteurs sont encore en désaccord
en ce qui concerne le sens des interrelations des
différents facteurs impliqués.
Depuis la décennie 1980, les épisodes El
Niño continuent à faire partie des
préoccupations essentielles des scientifiques et un nombre
sans cesse accru d'études leur sont
consacrées. Les chercheurs tentent de compléter
progressivement l'état des connaissances
notamment en vue d'expliquer les causes ou éléments
déclencheurs du phénomène. En outre,
on s'aperçoit de plus en plus que les
événements ENOA ne se limitent pas seulement au
domaine Pacifique.
M. Leroux22 (1996) a par exemple montré l'influence
significative que joue l'espace
aérologique Atlantique étendu sur la dynamique du
domaine aérologique pacifique oriental
lors des épisodes El Niño23(voir supra).
Ce rapide aperçu24 de l'évolution de la
connaissance du phénomène étant terminé,
intéressons-nous dorénavant à la description
même des multiples mécanismes intervenant
dans le système couplé
océan-atmosphère ainsi qu'à son rythme de
récurrence. L'accent sera
dirigé sur le positionnement inhabituel de l'EM25 au cours
des situations à Niño car nous le
verrons par la suite, cette structure aérologique
conditionne fortement les régimes
pluviométriques des régions intertropicales.
21 TMS ou plus fréquemment SST (Sea Surface Temperature)
dans sa formulation anglaise
22 Professeur de climatologie à l'Université Jean
Moulin, Lyon III
23 les alizés maritimes du Golfe du Mexique franchissent
l'isthme hispano-américain, Leroux M., 1996.
24 compte tenu du nombre limité de pages
autorisées
25 Equateur Météorologique
13
B / - El Niño / Oscillation Australe (ENOA) :
une modification
récurrente et acyclique de la circulation marine
et aérologique
moyennes du domaine Pacifique
1 / - Mécanismes du système couplé
Océan-Atmosphère et déroulement
d'un événement ENOA
a / - les mécanismes et paramètres de base
Nous l'avons déjà abordé auparavant, l'ENOA
est un système, où interfèrent une
composante aérologique et une composante océanique,
qui se développe essentiellement audessus
du domaine Pacifique.
La composante aérologique, l'oscillation australe (OA) est
un phénomène
atmosphérique naturel apériodique qui correspond
à une variation du différentiel de pressions
existant entre le bassin pacifique occidental et oriental.
L'indice de l'Oscillation Australe
(IOA) est une valeur standardisée basée sur la
différence de pressions de surface généralement
mesurées d'une part à Darwin (Nord de l'Australie)
et d'autre part à Tahiti. Lorsque la
pression est particulièrement élevée
à Tahiti26 et inhabituellement basse à Darwin27, l'IOA est
anormalement élevé. Ce schéma annonce un
épisode froid ou La Niña, c'est à dire une phase
anti-ENOA. A l'inverse, lorsque le gradient barométrique
devient minimal (IOA négatif), se
déclenche alors un événement El Niño,
c'est à dire une phase ENOA qui dure entre 12 et 18
mois. Toutefois, tous les épisodes El Niño ne sont
pas forcément suivis d'une phase La Niña :
il existe une phase intermédiaire ou situation moyenne au
cours de laquelle l'IOA est proche
de la valeur zéro.
En ce qui concerne la composante océanique, elle
dépend étroitement de la dynamique
aérologique. Comme le souligne M. Leroux28, «le
couplage océan-atmosphère s'exerce
d'abord, simplement par l'intermédiaire de la pression
atmosphérique : à une variation d'1
hPa correspond une hausse / baisse d'1 cm du niveau de la mer. La
zone tropicale est
délimitée au nord et au sud par des agglutinations
anticycloniques (AA) subtropicales29, qui
sont constamment alimentées par des anticyclones mobiles
polaires (AMP), vastes lentilles
d'air initialement froid originaire des pôles (figure
n°2). Sous ces AA, le niveau de la mer est
relativement bas de quelques centimètres. Les flux
tropicaux (alizés) issus des AA se
réchauffent et convergent vers l'Equateur
Météorologique (EM) où ils s'élèvent :
température
et ascendance entraînent une baisse de pression et donc un
relèvement du niveau de la mer de
quelques centimètres. Les eaux marines superficielles sont
poussées vers l'ouest par les alizés,
tandis qu'un contre-courant équatorial (CCE)30 se dirige
vers l'est sous l'EM (zone de calme),
26 compte tenu de l'agglutination anticyclonique de l'île
de Pâques
27 Darwin est localisée dans la zone dite de la
dépression indonésienne
28 Leroux M., 1998, El Niño, in La Recherche N°310,
juin 1998, p.67.
29 Au dessus du Pacifique, on trouve l'AA des Hawaii et l'AA
asiatique dans l'hémisphère nord et l'AA des îles
de Pâques dans l'hémisphère sud
30 le CCE de composante ouest est un courant marin chaud de
compensation situé entre le Courant Nord
Equatorial et le Courant Sud Equatorial (froids) impulsés
par les alizés issus respectivement de l'AA des Hawaii
et de l'AA des îles de Pâques en direction de
l'ouest, initialement à l'origine des upwellings côtiers
californien et
14
et atteint les côtes de l'isthme (...). En raison du net
refroidissement de l'Arctique, observé
depuis les années 1940, la fréquence et la
puissance des AMP augmentent. (...) (On constate)
une hausse de pression sur la trajectoire des AMP et à la
latitude (plus méridionale) des AA
dans le Pacifique Nord (comme dans l'Atlantique Nord), davantage
d'air plus froid (plus
dense) migrant vers le sud31. (...) Le dynamisme boréal
accru déplace l'EM vers le sud,
décalant l'intense pluviogenèse associée
à cette structure aérologique, ainsi que les eaux
chaudes du CCE. Dès la fin de l'été
boréal, les puissants AMP asiatiques qui atteignent
l'ouest du Pacifique alimentent vigoureusement la mousson
australienne (vents d'ouest
renforcés) et accélèrent le transfert des
eaux chaudes vers l'est, provoquant ainsi un épisode
El Niño».
Figure n°2 - Les composantes
aérologiques lors d'une phase ENOA en hiver boréal sur le
Pacifique tropical,
d'après Leroux M., 1996.
«En ne considérant que la dynamique de
l'hémisphère nord, l'EM est animé par trois
impulsions boréales (figure n°2) : un segment
à l'est (Amérique Centrale) dépend de la
circulation sur l'Amérique du Nord à l'est des
Rocheuses (extension de l'espace atlantique
nord), un autre au centre dépend de la dynamique sur le
Pacifique oriental au sud de l'AA dite
« des Hawaii », un segment plus étendu à
l'ouest dépend du dynamisme de l'alizé
asiatique/mousson australienne. Mais ces facteurs, qui n'agissent
pas nécessairement de façon
simultanée, relèvent de la même cause
initiale, et par le déplacement de l'EM vers le sud, ils
traduisent une puissance accrue de l'hémisphère
météorologique nord»(Leroux 1996).
Trenberth32 fait allusion à la migration de cette ZCIT33
et à son positionnement vers 5° de
latitude. Il ajoute que la ZCPS34 se transfère quant
à elle vers le nord-est. Ces deux zones de
confluence en phase ENOA sont des secteurs de convection
très active et finissent par se
rencontrer pour ne former plus qu'une seule bande nuageuse. A
l'inverse, en phase anti-
ENOA, un déplacement de l'EM à une latitude
anormalement septentrionale est observé.
sud-américain (courant de Humboldt). En situation normale,
le CCE correspond au courant chaud saisonnier
péruvien, c'est à dire le courant du Niño
originel stricto sensu.
31 Une telle situation est associée à une
circulation méridienne rapide
32Trenberth K.E., 1997, The different flavors of La Niña,
d'après http://www.dir.ucar.edu/esig/lenina, 4p.
33 Zone de Convergence Intertropicale, voir le glossaire en
annexe
34 Zone de Convergence du Pacifique Sud, voir le glossaire en
annexe
15
D'autres chercheurs font état dans leurs publications de
cette translation méridienne de
l'EM. C'est le cas par exemple de J.F. Nouvelot et de P.
Pourrut35. «La circulation
méridienne, et plus précisément la zone de
convergence intertropicale, présente également des
caractères anormaux qui se manifestent dès le mois
de janvier par un fort déplacement vers le
sud. La ZCIT peut arriver à proximité de
l'équateur, ou parfois même le franchir, alors que sa
position méridionale normale se situe à 3°
nord. Quand la ZCIT arrive près de l'équateur, le
phénomène s'accélère : les
alizés faiblissent anormalement le long de la ligne
équatoriale
alors que les températures de surface de l'océan se
maintiennent au-dessus de la normale ;
parallèlement, la thermocline36 tend à
s'approfondir dans le Pacifique du sud-est, pouvant
atteindre, très près des côtes
sud-américaines, une profondeur de - 100 m».
b / - Le déroulement
Certains auteurs ont établi des scénarios-type de
déroulement des phénomènes El Niño
mais ils diffèrent les uns des autres car
l'avènement des phases chaudes ne suit pas
scrupuleusement un modèle unique en dépit de
certaines caractéristiques communes.
Ainsi, des chercheurs tels que Rasmusson et Carpenter (1982, in
Enfield 1989) ont
construit un «El Niño composite» ou «El
Niño canonique». Ils ont établi, à partir des
données
de vents, de précipitations et de températures des
épisodes El Niño de 1951 à 1973, des
moyennes des anomalies. Un El Niño composite
s'étend sur trois années. L'année
précédent
l'avènement du phénomène est nommée
t-1. L'année de l'occurrence du El Niño est nommée
t 0 et l'année suivante t+1.
Au cours de la phase précédent le El Niño
(août, septembre et octobre de l'année t-1),
les vents d'est (alizés) dans le Pacifique
équatorial sont forts et, en impulsant les eaux de
surface, favorisent l'accumulation d'eau à l'ouest
indispensable aux reflux. Les TMS37 sont
anormalement basses dans le Pacifique Est (upwelling
renforcé).
La phase de déclenchement se produit en novembre,
décembre et janvier des années t-
1 et t 0. On observe alors une composante inhabituelle d'ouest
dans les vents zonaux à la
longitude de la ligne de changement de date. Les TMS restent
basses le long des côtes
d'Amérique du Sud. Par contre, une
irrégularité positive des TMS se manifeste dans la
région
équatoriale de la ligne de changement de date.
L'année t 0 correspond à l'année des maxima.
En mars, avril et mai, consécutivement
à la relaxation initiale de l'océan (propagation
d'ondes de Kelvin), d'importantes anomalies
positives des TSM se localisent dans le Pacifique tropical est,
principalement le long des
rivages de l'Equateur et du Pérou. Cette
élévation des eaux marines de surface est couplée
d'une hausse du niveau marin (surcotes marines). Le trait
caractéristique enregistré au niveau
du champ des vents de surface est l'affaiblissement des
alizés sur le centre du bassin pacifique
équatorial.
35J.-F. Nouvelot et P. Pourrut, 1985, El Nino,
phénomène océanique et atmosphérique - Importance
en 1982-83
et impact sur le littoral équatorien, Cahiers Orstom,
série Hydrologie, vol. XXI, No 1, pp. 46.
36 couche de transition thermique rapide entre les eaux
superficielles et les eaux sous-jacentes de température
différente, voir le glossaire en annexe.
37 Température de Surface de la Mer
16
La phase de transition qui suit en août, septembre et
octobre de l'année t 0, coïncide
avec une translation le long de l'équateur des eaux les
plus chaudes depuis les côtes
sudaméricaines vers une zone comprise entre 120° et
85° ouest.
La phase terminale équivaut à un retour à la
situation originelle c'est à dire une chute
rapide des TSM qui retrouvent leurs valeurs moyennes initiales au
printemps de l'année t+1.
Ceci dit, l'épisode de 1982-83 n'a en rien suivi ce
schéma ce qui confirme le fait que
ce scénario classique ne s'applique pas à tous les
événements et qu'il est donc sujet à caution.
c / - Le cas de l'Amérique Latine
L'étude étant ciblée sur la région
latino-américaine, attachons-nous désormais à
analyser plus en détail la situation en phase ENOA sur
cette partie du monde. Cette zone
apparaît comme une interface entre les unités de
circulation Pacifique et Atlantique (figure
n°3). D'un côté, à l'ouest des
Rocheuses, nous l'avons vu, se développe à une latitude plus
méridionale une puissante agglutination anticyclonique
dite des Hawaii alimentée par des
AMP boréaux renforcés. Sur leur face avant prennent
naissance des alizés plus intenses. Ces
vents d'est plus vigoureux se dirigent en direction de l'EM et
contribue à le déplacer vers le
sud. De l'autre côté, les alizés
renforcés issus de l'agglutination anticyclonique située plus
au
sud que d'ordinaire sur le Golfe du Mexique franchissent l'isthme
hispano-américain
contribuant là encore à repousser l'Equateur
météorologique vers une position davantage
méridionale. C'est ainsi qu'en phase El Niño, l'EM
est établi dans l'hémisphère sud (figure
n°2).
Figure n°3 - Conditions aérologiques
en hiver boréal au niveau de l'Amérique Intertropicale. En phase
ENOA,
cette structure de circulation subit une translation vers le sud
sous l'effet des AA boréales plus puissantes avec
pour conséquence, le positionnement de l'EM dans
l'hémisphère sud, d'après Barbier E, 1997.
17
Cette localisation de l'EM exceptionnellement au sud va influer
à leur tour les
courants marins impulsés par la circulation
aérienne puisqu'on observe la translation de leur
circulation en direction du sud (figure n°4).
Figure n°4 - Les courants marins dans la
partie orientale de l'Océan Pacifique Intertropical en situation
normale
(à gauche) et au cours des événements El
Niño (à droite), d'après Barbier E., 1997
d / - bilan
Les événements ENOA font donc intervenir de
multiples facteurs appartenant à des
espaces aérologiques distincts qui expliquent la
diversité des causes et la variété des
physionomies des épisodes El Niño et qui
s'accompagnent d'une translation de la circulation
atmosphérique et marine en direction du sud. Cette
singularité des phénomènes rend d'ailleurs
les travaux de prévision météorologique
extrêmement difficiles.
Dans le même ordre d'idée, la composante
océanique est elle aussi en communication
avec les autres sous-systèmes marins comme l'ont
démontré notamment J.-F. Nouvelot et P.
Pourrut38. «... (Le volume de l'Océan Pacifique)
serait de 700 millions de Km, soit la moitié
des eaux océaniques totales. Cependant, il est
intéressant d'observer que seulement 40% des
pluies qui tombent sur le globe y parviennent, compte tenu du
fait que les fleuves et rivières
qui s'y jettent ne drainent que le quart des terres
émergées. Intervenant malgré tout pour la
moitié dans l'évaporation du globe, son bilan
serait déséquilibré sans les apports d'autres
océans qui proviennent essentiellement du sud et de
l'ouest (Océans Antarctique et Indien)».
Cette démonstration relativise la théorie selon
laquelle, les eaux de surface entraînées par les
alizés viennent «s'accumuler» dans l'ouest du
bassin Pacifique avant de revenir en direction
des côtes latino-américaines.
Quoi qu'il en soit, l'ENOA ne constitue finalement sur le plan
physique qu'un
événement naturel aléatoire existant depuis
des millénaires39, faisant intervenir une multitude
de facteurs en interrelations, dont les mécanismes sont
encore loin d'être compris
intégralement. Par contre, ce sur quoi les chercheurs
semblent s'accorder, c'est que l'on
constate actuellement des modifications significatives de
l'intensité et de la récurrence des
événements El Niño.
38 J.-F. Nouvelot et P. Pourrut, 1985, pp. 40-41.
39 Toutefois, des analyses en sédimentologie lacustre ont
montré que les épisodes El Niño ne se sont
certainement pas manifesté entre - 5 000 et - 12 000 ans,
in KERR R.A., 1999, El Niño grew strong as cultures
were born, News of the week, in Science, Vol. 283, 22 January
1999, pp. 467-468.
18
2 / - Un phénomène dont l'intensité et
la fréquence augmentent
Une des méthodes fréquemment employées pour
étudier la récurrence et la magnitude
des événements El Niño est l'indice de
l'Oscillation Australe. Néanmoins, d'autres critères
permettent de compléter cette première approche. La
figure n°5 publiée par la NOAACIRES40
montre par exemple l'évolution d'un indice composite des
ENOA, qui repose sur 6
variables principales mesurées depuis les années
1950 sur le Pacifique Tropical. Il intègre des
données relatives :
- à la pression atmosphérique au niveau de la
mer
- aux composantes zonale et méridionale des vents de
surface
- aux Températures en Surface de la Mer
- aux Températures en Surface de l'Air
- et à la nébulosité.
Les pics au-dessus de zéro correspondent aux années
El Niño, tandis que les pics
négatifs évoquent les années La
Niña.
Pour que les données soient comparables, on a
procédé à une normalisation des
valeurs saisonnières avec comme base de
référence la période 1950-9341. Il ressort du
graphique une nette tendance à l'accentuation de
l'intensité des épisodes El Niño ainsi qu'une
accélération marquée de leur durée de
retour, et ce surtout à partir des années 1970.
Figure n°5 - Evolution de l'indice
composite des ENOA, d'après http://www.cdc.noaa.gov/~kew/MEI/mei.html
Cependant, compte tenu de la durée de la période
considérée pour le calcul (1950-93),
compte tenu de la multiplicité des critères
retenus, on est en droit de se demander si cet indice
est réellement fiable, car d'une part, les techniques de
mesure actuelles sont aujourd'hui bien
plus performantes qu'auparavant, et d'autre part, l'augmentation
des relevés et du nombre de
stations météorologiques rendent de nos jours les
données bien plus représentatives qu'il y a
50 ans.
40 US National Atmospheric and Oceanic Administration Climate
Diagnostics Center
41 Une explication plus précise concernant le calcul du
MEI est disponible à l'adresse suivante :
http://www.cdc.noaa.gov/~kew/MEI/mei.html
19
Toujours est-il que «deux super-El Niño»42 se
sont produits à 15 ans d'intervalle en
1982-83 et en 1997-98. En effet, la probabilité de retour
de l'événement 1982-83 a été estimée
à plus de mille ans43, et l'on peut supposer qu'il en est
de même pour celui de 1997-98 étant
donné qu'il a eu une intensité comparable à
celui de 1982-83.
Certains auteurs associent cette apparition plus
répétitive des situations ENOA au
réchauffement généralisé de la
planète (Global Warming). On lit par exemple dans un article
de M. Glantz44 : «Kevin Trenberth (CGD/NCAR) opened the
discussion session on climate
change by noting that interest in the relationship between the
ENSO process and global
warming of the atmosphere has been increasing in recent year.
Some studies have suggested
that the unsual behaviour of the tropical Pacific's sea surface
temperatures in the first half of
the 1990s (considered by some observers to have been one
continuous El Niño from 1991 to
1995) and that apparent climate regime shift after the mid-1970s
are the result of influences of
human-induced global warming of the atmopshere».
En résumé, le phénomène El
Niño constitue donc un système naturel complexe
d'interrelations couplant une composante océanique
et une composante aérologique. Son
avènement s'accompagne d'une modification
très nette des circulations atmosphérique
et marine moyennes du domaine Pacifique étendu,
impulsée par l'intermédiaire des
AMP et des AA boréales renforcés,
entraînant notamment le déplacement de l'EM,
structure pluviogène, en direction du sud. En
outre, depuis les années 1970, les épisodes
se développent avec une intensité et une
récurrence accrues. Pour autant, l'étude de
l'accélération du rythme de l'occurrence
des ENOA ne doit pas être considérée comme
une fin en soi. En ce sens, elle nous permet maintenant
d'analyser les répercussions
physiques qui risquent en parallèle de se
manifester également de plus en plus
fréquemment et avec une plus grande
magnitude.
42 MacPhaden M.J., 1999, The child prodigy of 1997-98, News and
views, in Nature, Vol. 398, 15 April 1999.
43 Pourrut, 1993 : «la fréquence de retour de l'ENSO
1982-83 est supérieure à 1000 ans», p.1.
44 Glantz M., 1998, Thoughts on the La Niña Summit,
d'après http://www.dir.ucar.edu, 4p.
20
II / Les phénomènes associés
à l'avènement d'une phase El Niño :
un enchaînement d'aléas45
L'avènement d'une phase ENOA, nous l'avons vu, implique la
migration vers le sud
de l'EM, structure pluviogène déterminante aux
latitudes intertropicales d'une part, et des
changements de la force et de la direction des flux
aérologiques tropicaux (alizés) d'autre part.
Ceci va engendrer une série de bouleversements des
régimes hydro-météorologiques
classiques. Ces anomalies46 vont se répercuter à
leur tour sur les dynamiques d'érosion et par
voie de conséquence contribuer à modifier les
milieux morpho-dynamiques. Ces effets induits
représentent un ensemble de manifestations inhabituelles
qui peuvent s'apparenter dans bien
des cas à de véritables catastrophes. Ces
phénomènes associés, ces impacts, sont autant
d'aléas physiques (sécheresses, inondations,
ouragans, érosion littorale lors des surcotes
marines, enfoncement et/ou translation du lit des
rivières, glissements de terrain...) qui sont
susceptibles de constituer, comme nous le verrons par la suite,
une menace pour les
implantations humaines47 d'autant plus que ces derniers peuvent
s'enchaîner et leur action se
combiner. Il est donc nécessaire d'établir un bilan
de ces incidences climatiques et
environnementales extrêmes afin d'en saisir toute la
portée ultérieure.
A / - Des perturbations climatiques, inégales
selon les événements et
les régions du globe
J'envisage pour cette partie de suivre une approche à
différentes échelles. Tout
d'abord, je m'appliquerai à aborder d'une manière
générale les répercussions planétaires
supposées du phénomène pour ensuite
détailler les effets plus régionaux en Amérique Latine.
1 / - Le concept des téléconnexions, mythe ou
réalité ?
Une série de questionnements vient nécessairement
à l'esprit lorsque l'on évoque la
notion de téléconnexion. Qu'entend-on exactement
par «téléconnexions» ? Quel est le sens
des relations ? Est-ce que les épisodes ENOA sont
réellement responsables de toutes les
perturbations observées au cours d'une année
à Niño ?
Il est important avant toute chose de clarifier et de relativiser
ce terme largement
utilisé dans les revues scientifiques et dans les
médias. Tout d'abord, il convient de noter que
les manifestations associées sont très
hétéroclites. Cette
hétérogénéité ne facilite pas
l'identification de la part de responsabilité des
épisodes El Niño dans la survenue desdites
anomalies. De même, si l'on enregistre effectivement une
succession de perturbations
climatiques inhabituelles lors des phases ENOA, on ne peut pas
affirmer qu'elles sont
systématiquement toutes imputables au
phénomène El Niño, tant les dynamiques qui
régissent
le système climatique planétaire sont nombreuses et
complexes.
45 Se référer pour ce chapitre à la partie
II de la bibliographie : Répercussions du phénomène El
Nino sur les
régimes hydro-climatiques, sur les processus
d'érosion et sur l'environnement (phénomènes
associés)
46 Qui s'écarte de la moyenne, qui se singularise de ce
qui est habituellement ou le plus fréquemment observé
47 cf. III/A
21
Par ailleurs, s'il existe des liens entre l'occurrence des
événements El Niño et
l'apparition d'intempéries extrêmes, le sens de la
relation n'a pas été clairement défini. Est-ce
que c'est l'ENOA qui est responsable des désordres
météorologiques observés ou alors existet-
il un tiers facteur, une cause commune qui commande les deux
premiers éléments ? Leroux
suggère que : «Au même titre que la Grande
Sécheresse sahélienne, l'augmentation de
fréquence des Niño du Pacifique résulte du
glissement vers le sud de l'EM, clairement associé
à la dynamique boréale. Si de
nombreux phénomènes sont réellement
«interconnectés », c'est
dans cette origine commune que la cause des covariations doit
donc être recherchée» (Leroux,
1996).
Ainsi, l'emploi de termes tels que «covariations
statistiques», «concordance ou
simultanéité événementielle»
plutôt que «téléconnexion» ou
«corrélation» semble mieux
approprié à défaut de liens physiques
logiques démontrés entre ces manifestations.
Figure n°6 - Carte des effets
supposés des événements El Niño au niveau
planétaire
d'après
http://nic.fb4.noaa.gov:80/products/analysis_monitoring/GLOB_CLIM/lmgtandp.gif
La carte ci-dessus indique quelques exemples de
«téléconnexions». Dans le détail, il
est mentionné pour l'Europe qu'elle n'est pas
affectée par El Niño dans la mesure où elle
dépend du système Atlantique. Le système
Atlantique est-il réellement indépendant du
système Pacifique ? Ne dépendent-ils pas tous deux
de la dynamique boréale ? En Indonésie,
en Nouvelle-Guinée et en Australie, si la
sécheresse est certes imputable à l'avènement d'un
épisode El Niño (déplacement de la zone
convective vers l'est), en ce qui concerne les
incendies, si le risque est sans aucun doute augmenté par
le déficit hydrique, le responsable
reste bel et bien l'homme en quête permanente de nouveaux
espaces cultivables, argument
que les médias oublient souvent de préciser... Il
faut donc être particulièrement vigilant vis à
vis des distorsions et du sensationnalisme que l'on rencontre
dans la littérature.
22
On constate également une influence très nette sur
la cyclogenèse dans l'Atlantique et
dans la Pacifique. «... Six cyclones ont traversé la
Polynésie habituellement épargnée, de
février à la mi-avril 1983 dont Weena sur
Bora-Bora. C'est également parce que l'EMV, lieu
de naissance privilégié des cyclones, était
alors fortement décalée vers le sud, autorisant en
s'éloignant de l'équateur géographique,
l'intervention de la force géostrophique (vorticité) et
la rencontre avec les AMP austraux (Leroux, 1996). En effet, les
dépressions tropicales sont
«happées» par le couloir dépressionnaire
situé sur la face avant des AMP et s'éloignent ainsi
des basses latitudes(cf. figure n°2).
«En contrepartie, dans l'hémisphère nord, dans
l'Atlantique, les années à Niño n'ont
qu'une faible activité cyclonique, avec un nombre moyen de
6,5 cyclones par an contre une
moyenne annuelle générale de 9,8 (Gray, 1984),
parce que le rapprochement de l'EMV près
de l'équateur géographique s'accompagne dans la
phase initiale d'une réduction de la
vorticité» (Leroux, 1996).
Au cours des phases négatives de l'IOA, on observe en
outre des modifications dans le
régime des moussons. «During northern summer season,
the Indian Monsoon rainfall tends to
be less than normal, especially in the northwest» (...)
«The persistence of El Niño ... is likely
to delay the onset of the monsoon over tropical northern
Australia» (...) «In view of the
continued strength of the anomalous warming of the central
Pacific region, the tendency
would be for an overall weaker monsoon period across South-East
Asia» (WMO, 1997b48).
En ce qui concerne, l'Afrique, les configurations
météorologiques habituelles sont
également modifiées. «The prevailing warm
episode conditions coupled with general warm
SST49 anomaly patterns in the Indian Ocean are therefore expected
to enhance convection
over much of eastern Africa and suppress convection over parts of
southern Africa.
Consequently, most parts of the east and central African sector
are expected to receive well
above normal rainfall while the southern sector is likely to
experience near-normal to below
normal rainfall»(WMO, 1997b50). L'Afrique sahélienne,
quant à elle, enregistre une nette
péjoration pluviométrique associée au
décalage vers le sud de la structure pluviogène qu'est
l'EMV lors des phases négatives de l'IOA51.
Après ce rapide aperçu des
simultanéités hydro-climatiques exceptionnelles
susceptibles de se manifester au cours des phases ENOA à
l'échelle de la planète, je propose
dans le paragraphe qui suit d'analyser plus en détail les
effets au niveau régional des
événements El Niño en Amérique
Latine.
48 WMO, 1997b, El Niño Update, N°3, November 1997,
4p.
49 Sea Surface Temperatures
50 WMO, 1997b, El Niño Update, N°3, November 1997,
4p.
51 Se référer à Leroux, 1996.
23
2 / - Les répercussions sur le continent
ibéro-américain : entre excès et
déficit hydriques
Une des incidences premières d'une phase ENOA est le
bouleversement des régimes
pluviométriques (fortement excédentaires ou
à l'opposé fortement déficitaires). En outre, on
observe toute une série de modifications climatiques
telles que des changements significatifs
de la température de l'air, des taux d'humidité et
de la direction des vents.
Si l'Indonésie et l'Australie connaissent des situations
globalement plus sèches qu'à
l'ordinaire (voir infra), à l'inverse, l'Amérique
du Sud quant à elle enregistre davantage de
précipitations au niveau de l'Equateur, au niveau des
territoires nord-péruviens et nordargentins
et enfin en Uruguay et au Paraguay (figure n°7). A
l'opposé, des secteurs comme le
NE brésilien connaissent des sécheresses
sévères et la province Rio Grande do Sul voit se
développer des vagues de chaleur. Dans
l'hémisphère nord, la Californie reçoit plus de pluies
et l'on note dans les états du sud des Etats-Unis des
conditions plus humides et des
températures plus fraîches (air dense et froid des
AMP boréaux renforcés).
Figure n°7 - Les incidences climatiques du
phénomène El Niño en Amérique Latine,
le plus souvent observés entre décembre de
l'année t 0 et février de l'année t+1.
D'après
http://nic.fb4.noaa.gov/products/analysis_monitoring/impacts/warm.gif
24
Ces modifications des régimes
hydro-météorologiques habituels vont être à leur
tour à
l'origine d'une première série d'aléas (tels
que les inondations et les sécheresses) comme le
montre la figure suivante (figure n°8).
Figure n°8 - Carte de localisation des
secteurs affectés par les inondations et sécheresses
en Amérique Latine lors du phénomène El
Niño de 1983-83, in CLASCO52, 1985.
Plus spécifiquement, au niveau de la façade
pacifique nord du sous-continent, on
constate une augmentation généralisée des
précipitations alors qu'en arrière pays, l'influence
des épisodes chauds n'est pas significative et l'on y
mesure même fréquemment une baisse
des hauteurs d'eau précipitées (figure
n°9).
52 COMISION de DESAROLLO URBANO y REGIONAL de CLACSO, (1985),
Desastres naturales y sociedad
en América Latina, Vol. 4, 260p.
25
Figure n°9 - Limite de l'influence
(augmentation des précipitations supérieure à 20 et
à 40 % par rapport à la
normale) du phénomène El Niño au nord-ouest
de l'Amérique du Sud, d'après Rossel F.53, 1997.
53 ROSSEL F., (1997), Influence du Niño sur les
régimes pluviométriques de l'Equateur, 287 p. + annexes.
26
Je propose désormais d'étudier au cas par cas les
pays andins dans le sens où ils sont
régulièrement affectés très
sérieusement par les aléas associés à
l'arrivée d'une phase chaude
et ce, sur une vaste partie de leur territoire. Il s'agit ici
d'analyser l'influence qu'exercent les
phénomènes El Niño et de visualiser
l'étendue des premières répercussions physiques
directement associées à savoir les inondations et
les sécheresses. L'accent sera plus
spécifiquement mis sur l'Equateur car ce territoire
correspond au terrain d'étude que j'ai
choisi pour mon futur doctorat.
Ainsi, au niveau de l'Equateur, il apparaît que le
positionnement de l'EMV, la
direction des vents et la température superficielle de la
mer exercent un rôle déterminant sur le
régime pluviométrique.
«Lorsque la ZCIT se trouve au sud de l'équateur
géographique54, les régions côtières
de l'Equateur se trouvent sous l'influence de masses d'air chaud
et humide, en provenance du
nord-ouest, qui engendrent des pluies notables et une
augmentation de la température de l'air.
(...) Les années à Niño, la TSM du bloc55
Niño 1+2 et de l'océan Pacifique oriental est
évidemment supérieure à la moyenne. (...)
Les anomalies des vents sont maximums au nord
où l'affaiblissement des alizés se fait le plus
sentir. Les valeurs mensuelles des vents montrent
que le déplacement vers le sud de la ZCIT est plus
important de 5° de latitude que la normale.
(...) Au niveau du continent, l'analyse des vents dominants
mensuels des années Niño montre
que ces vents sont d'ouest déviés vers le nord et
le sud par la cordillère andine»(Rossel,
1997)56.
Figure n°10 - Situation des vents lors de
deux événements El Niño (1983 et 1992) en Equateur,
une branche est déviée par la cordillère
vers le nord, l'autre vers le sud, d'après Rossel, 1997.
«Ainsi, les excès pluviométriques
observés les années Niño peuvent s'expliquer par le
réchauffement supérieur à la normale du
Pacifique oriental» et par la venue inhabituelle de
vents marins d'ouest chargés en humidité qui
apparaissent lorsque l'EM est établi dans
l'Hémisphère sud. «Ces anomalies favorisent la
formation et le déplacement de masses
nuageuses vers le continent qui, en s'élevant à la
rencontre de la montagne andine,
provoquent des précipitations»(Rossel, 1997).
54 Phase El Niño
55 Zone rectangulaire délimitée sur l'océan
aux abords des côtes équatoriennes (0-10°S, 90-80°W)
56 ROSSEL F., (1997), Influence du Niño sur les
régimes pluviométriques de l'Equateur, pp. 175 et 185.
27
F. Rossel a en outre cartographié l'influence du
phénomène EL Niño sur la
pluviométrie en Equateur (figure n°11). Il ressort
que c'est évidemment la marge côtière qui
est la plus influencée alors que plus à l'est
l'effet s'amoindrit. Le secteur à l'ouest de la
Cordillère est en conséquence touché par de
sérieuses inondations.
Figure n°11 - Influence du
phénomène El Niño sur les précipitations
annuelles en Equateur, d'après F. Rossel, 1997
28
En ce qui concerne le Pérou (figure n°12), les
intempéries extrêmes qui surviennent en
phase ENOA diffèrent du nord au sud. La région
septentrionale enregistre un excédent
pluviométrique marqué à l'origine des
inondations. En contrepartie, le sud est atteint par de
graves sécheresses.
Figure n°12 - Carte de localisation des
répercussions initiales directement associées aux
événements hydrométéorologiques
extrêmes lors de la phase ENOA 1982-83 au Pérou,
d'après CEPAL, 1983.
29
En Bolivie, on observe lors des phases négatives de l'IOA,
des déficits hydriques plus
ou moins prononcés sur l'Altiplano (figure n°13).
Inversement, l'orient bolivien est touché
par des inondations notamment dans le département de Santa
Cruz imputables au
débordement des rivières en crue compte tenu des
hauteurs d'eau élevées précipitées.
Figure n°13 - Localisation des
régions affectées par la sécheresse et les inondations
survenues
en Bolivie en 1982-83, d'après CEPAL, 1983.
Cependant, même si elles ont une trame commune, les
anomalies des régimes hydrométéorologiques
imputables aux ENOA ne se produisent pas systématiquement
dans les
mêmes secteurs et avec la même intensité selon
les épisodes El Niño.
30
3 / - Des manifestations climatiques inhabituelles
spécifiques à chaque El
Niño
Nous l'avons vu, il n'existe pas dans leur naissance, leur
déroulement et leur
récession, d'événement El Niño qui
suive un schéma résolument classique. Par conséquent,
les répercussions sur les régimes
hydro-météorologiques seront à chaque épisode
différentes.
Ainsi, une zone exempte d'inondations peut très bien la
fois suivante être sévèrement affectée
et vice versa. A titre indicatif voici deux exemples choisis
parmi de nombreux cas qui
permettent d'illustrer cette thématique.
J. Ronchail57 indique par exemple que «le déficit
pluviométrique sur l'Altiplano
bolivien est variable d'un événement ENSO à
l'autre. On enregistre un déficit généralisé et
important sur l'Altiplano pendant les saisons de pluies 1966-67
et 1982-83 et plus localisé en
1957-58, tandis que les conditions pluviométriques se sont
avérées proches de la normale en
1972-73 (autre année à Niño)».
Par ailleurs, sur la côte nord-équatorienne,
à proximité de la ville d'Esmeraldas58,
l'excédent pluviométrique a été
beaucoup moins prononcé en hiver 1982-83 que lors du
dernier El Niño comme le montre le tableau suivant :
Figure n°14 - Comparaison des
précipitations à Esmeraldas (Equateur) en hiver 1982-83 et
1997-98,
D'après des données de l'INAMHI59 in «PERRIN,
JANEAU, PODWOJEWSKI60, 1998».
Au sortir de cette étude, il apparaît que de
multiples modifications des régimes
hydrométéorologiques
habituels se produisent lors de l'avènement des
épisodes El Niño en
Amérique Latine. Ces perturbations vont être
à l'origine d'une première série d'aléas
«naturels» que sont d'une part les inondations et
d'autre part les sécheresses. Qui plus est, la
variabilité de la magnitude, de l'étendue et de la
localisation de ces répercussions est grande
selon les événements ENOA ce qui complique les
estimations et donc les possibilités de
prévention et de mitigation des catastrophes.
Cette première série de manifestations climatiques
extrêmes va à son tour jouer un rôle
capital sur l'évolution des milieux morpho-dynamiques des
régions concernées.
57 RONCHAIL J., 1995, L'aridité sur l'Altiplano bolivien,
in Sécheresse, N°1, Vol. 6, mars 1995, pp. 45-51.
58 Se référer à la figure n°15.
59 Instituto Nacional de Meteorología e Hidrología,
cf. Liste des sigles en annexes.
60 PERRIN J.-L., JANEAU J.-L., PODWOJEWSKI P., 1998,
Deslizamientos de tierra, inundaciones y flujos de
lodo en Esmeraldas, Diagnóstico general de la
situación actual de la ciudad, Mayo 1998, Misión de expertos,
Orstom, Embajada de Francia en Ecuador, pp. 1.
Mois 1982 - 83 1997 - 98 Moyennes (1980 - 1996)
décembre 99,2 232,3 (record) 33
janvier 225,7 306,9 130,2
février 358 425,5 199,2
mars 198,6 334,8 117,5
Total 881,5 1299,5 479,9
31
B / - Les effets sur le milieu environnemental
Outre la première série d'effets induits
(sécheresses et inondations) préalablement
abordée, les bouleversements climatiques vont
entraîner par ailleurs maints impacts sur les
milieux physiques. L'on observe bien souvent un
enchaînement d'aléas dont l'action
combinée contribuent à influer de manière
très nette les dynamiques des milieux
environnementaux.
1 / - Les glissements de terrain
Les excédents pluviométriques observés en
Equateur et au nord du Pérou lors des
épisodes El Niño favorisent en premier lieu le
ruissellement à l'origine des crues et des
inondations et en second lieu l'infiltration massive d'eau dans
les sols. Cette imbibition
excessive va être à l'origine d'une sursaturation
des formations superficielles en eau qui
contribue à réduire la résistance au
cisaillement des matériaux et à diminuer ainsi leur
cohésion. En conséquence, l'on enregistre une
occurrence de glissements de terrain beaucoup
plus élevée lors des phases négatives de
l'IOA dans les régions susmentionnées.
Néanmoins, la mise en mouvement de matière est
également conditionnée par bon
nombre de paramètres tels que la valeur des pentes, la
composition lithologique des
formations, la couverture végétale, la
répartition et la quantité d'eau précipitée...
Aussi, des
régions sont-elles plus susceptibles d'être
concernées. Par ailleurs, les anomalies
hydrométéorologiques
n'étant jamais identiques selon les
événements ENOA, l'apparition de
glissements de terrain ne s'effectuera pas nécessairement
aux mêmes endroits d'un épisode à
l'autre.
A. Rivera61 observe par exemple que la quantité d'eau
précipitée à Esmeraldas (au
nord de l'Equateur, voir figure n°15)62 entre janvier 1982
et février 1983 a été de 1 522 mm
contre 2 436 pour la même période en 1997-98. Il
poursuit en notant qu'il ne s'était pas
produit, il y a 16 ans, autant de glissements que lors du dernier
phénomène, période au cours
de laquelle plusieurs centaines d'accidents ont été
répertoriées. Il en conclue qu'en 1982-83,
la quantité d'eau précipitée a
été quasi-équivalente à la valeur de
l'évapotranspiration réelle et
qu'il n'y a pas eu les conditions de saturation
nécessaires à la déstabilisation des versants
comme cela a été le cas en 1997-98.
La carte de la page suivante (figure n°15) illustre à
titre d'exemple les impacts du El
Niño 1982-83 sur le milieu physique en Equateur (outre les
zones inondées, sont localisés les
secteurs affectés par des éboulements, des
glissements de terrain, des coulées boueuses,...).
Esmeraldas se situent dans un secteur sensible (les formations
sont en grande majorité
argileuses de type smectites, absorbantes et expansives).
L'érosion y est très active ce qui
explique la survenue de glissements de terrain compte tenu des
hauteurs d'eau précipitées lors
du dernier événement El Niño.
61 Ingénieur au Département Technique de la
Défense Civile Equatorienne.
62 RIVERA A.M., 1998a, Teoría del deslizamiento que
produjo la ruptura del oleoducto y poliducto en la ciudad
de Esmeraldas, in Revista del Colegio de Ingenieros
Geólogos de Minas y Petroleos, CIGMYP, N°12, 1p.
32
Figure n°15 - Carte localisant les impacts
du El Niño de 1982-83 sur le milieu physique en Equateur,
d'après Pourrut, 1993, «L'effet ENSO sur les
précipitations et les écoulements au XXème siècle
en Equateur »
Les enregistrements de la base de données DesInventar63
permettent par ailleurs de
montrer l'augmentation du nombre de glissements de terrain qui
surviennent en période El
Niño. Un graphique, avec en abscisse les années et
en ordonnée le nombre de mouvements en
masse, permet de visualiser cette relation (Figure n°16).
Toutefois, le rapport n'est pas
toujours direct et immédiat. Il peut en effet exister un
décalage. L'abondance des pluies peut
par exemple contribuer dans une premier temps à augmenter
l'instabilité des terrains.
63 Base de données de la Red, Réseau
d'études en sciences sociales pour la prévention des
désastres (voir
glossaire).
33
Au cours de l'année suivante des précipitations
même moyennes peuvent suffire à
mettre en mouvement les formations saturées au
préalable. Qui plus est, le graphique met en
exergue la hausse de ce type de manifestations au cours des 10
dernières années. On pourrait
l'expliquer tout d'abord par l'intensification de l'occurrence
des phénomènes El Niño, étudiée
dans le premier chapitre, ou en second lieu par un recensement
plus exhaustif des aléas64.
Figure n°16 - Nombre de glissements de
terrain recensés en Equateur depuis 1988, d'après les
enregistrements
de la base de données DesConsultar, fournis par Gloria
Roldán de la Defensa Civil de Ecuador.
2 / - Les modifications des traits de côte
L'avènement d'une phase ENOA est associé à
des fluctuations des niveaux marins,
nous l'avons vu dans un premier temps sous l'impulsion des
alizés et aussi par l'intermédiaire
de la pression atmosphérique65.
Aux abords de la côte pacifique du nord de
l'Amérique du Sud, l'on mesure une
hausse du niveau marin qui débute en octobre-novembre de
l'année t 0 et qui dure jusqu'à
mai-juin voire juillet de l'année suivante (t+1) comme
l'indique la figure n°16.
Figure n°17 - Variations du niveau de la
mer observées à La Libertad (Equateur) en 1982-83,
d'après les données de l'INOCAR in Nouvelot J.-F.
et Pourrut P., 1985.
64 Cette thématique fera l'objet d'un paragraphe de
discussion en III
65 à une variation d'1 hPa correspond une hausse / baisse
d'1 cm du niveau de la mer, cf. partie I/B/1/a
Evolution du nombre de glissements de
terrain en Equateur entre 1988 et 1998
0
10
20
30
40
50
60
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
Années à Niño,
d'après Rossel,
1997
34
En conséquence, les dynamiques côtières vont
être profondément modifiées dans le
sens où le pouvoir érosif de la houle est fortement
augmenté lors des surcotes marines. Ainsi,
il est fréquent d'observer dans certains secteurs le repli
très net du littoral. Toujours est-il que
ce recul des plages n'est en aucun cas
généralisable puisque d'autres rivages connaissent à
l'opposé une progradation notable de leur ligne de
côte. Plusieurs facteurs participent à ces
évolutions. Tout d'abord, la dérive littorale
contribue d'un côté à éroder certaines plages et
d'un autre côté à en alimenter d'autres en
sédiments. Cette dérive littorale peut très bien
être
inversée comme c'est le cas le long des côtes
équatoriennes lors des événements El Niño. En
temps normal, le courant marin dominant le long des côtes
provient du sud en continuité avec
le courant froid de Humboldt. Lorsque se déclenche une
phase ENOA, en même temps que
migre l'EMV vers le sud, un courant marin arrive cette fois du
nord en continuité avec le
courant de Californie (figure n°4). Les cours d'eau
représentent également un autre élément
influent. A cause des pluies incessantes occasionnant des
débits extrêmement élevés, les
fleuves déversent un volume considérable
d'alluvions dans la mer.
Au niveau de l'Equateur, les surcotes marines, l'inversion du
sens de la dérive littorale
et l'apport volumineux par les cours d'eau en sédiments
continentaux dans la mer, jouent un
rôle déterminant sur les dynamiques érosives
du littoral.
Un travail a été mené sur cette
thématique au nord du Pérou. Je propose de l'aborder
en vue d'illustrer ce type de phénomènes physiques
qui, en dépit des profondes modifications
environnementales qu'ils entraînent, demeurent
malgré tout peu étudiés.
Figure n°18 - Evolution
géomorphologique de la zone littorale de Puerto Pizarro (au nord du
Pérou), mise en
évidence de la formation d'un cordon littoral au cours du
XXème siècle, d'après N. Teves66, 1993.
66 Teves N., 1993, Erosion and accretion processes during El
Niño phenomenon of 1982-83 and its relation to
previous events, in Bull. IFEA, Tome 22, No 1.
35
«Les cordons littoraux de l'Holocène qui se trouvent
au nord de l'embouchure des ríos
Chira, Piura et Santa et à Colán, se seraient
formés grâce à l'apport massif de sédiments
fluviaux au cours d'un tel événement important de
Niño. Une comparaison entre les volumes
transportés par le río Jequetepeque au cours
d'événements ENSO dans les 20 dernières
années, indiquerait qu'il y aurait une relation entre
l'intensité du phénomène El Niño et le
volume de sédiments transportés» (Teves,
1993).
Cette analyse met l'accent sur le fait que d'une part ce sont
surtout les événements
extrêmes qui ont une certaine efficacité en tant que
processus géomorphologique et que
d'autre part, l'évolution de la ligne de côte est
commandée par une série d'aléas physiques
amont qui forment un enchaînement de
phénomènes inhabituels et puissants. En premier lieu,
les excédents pluviométriques concourent à
accroître les lames d'eau écoulées, le débit des
rivières, l'infiltration et donc l'imbibition des sols
favorisant les mouvements en masse
susceptibles de fournir de la matière à la
rivière au même titre que le sapement des berges.
Cette charge solide transportée qui débouche en
mer, est remaniée sous l'action conjuguée de
la houle et de la dérive littorale et contribue à
modeler de nouveaux traits de côte.
36
3 / - Les changements du tracé des cours d'eau
Les débits colossaux des cours d'eau résultant des
excédents pluviométriques qui
s'abattent sur certains endroits du monde lors des
événements El Niño, vont également influer
très distinctement la dynamique morphologique du lit des
rivières. Une étude a été entreprise
par N. Teves5 à propos de cette thématique sur un
cours d'eau nord-péruvien, le río Piura
(figure n°18). Il apparaît de manière
schématique que les crues entraînent le sapement des
berges et le remaniement d'une partie de la charge
déposée sur le fond du lit aboutissant à son
surcreusement compte tenu de la compétence
exceptionnellement élevée de la rivière.
Figure n°19 - Evolution latérale et
verticale du tracé du Río Piura au nord du Pérou
suite à l'occurrence de l'épisode El Niño de
1982-83, d'après N. Teves, 1993.
37
Jusqu'à présent, dans ce deuxième chapitre,
il a été uniquement question des
répercussions des aléas extrêmes
associés aux phases ENOA sur le plan physique abiotique
(anomalies hydrologiques, incidences sur le milieu
environnemental non vivant). Mais, il est
évident que la faune et la flore vont également
être concernées par ces effets induits
puisqu'elles font partie intégrante du système
écologique global.
4 / - Impacts sur le monde animal et
végétal
Il s'agit dans ce paragraphe d'aborder quelques
répercussions ayant trait au monde
zoo- et phyto-biologique car nous le verrons par la suite,
certaines d'entre elles auront un rôle
capital pour les activités humaines (ressources
potentielles).
Les ENOA comportent, nous l'avons décrit au
préalable, une composante aérologique
et une composante océanique qui se singularisent des
conditions habituelles. Les courants
maritimes connaissent une modification de leur circulation
normale (cf. I/B/1/c) qui va influer
directement la vie biologique marine. Ces bouleversements des
écosystèmes marins sont à la
mesure de l'immensité de cet océan et de
l'implication profonde qu'ont les événements El
Niño dans cette variabilité. Cette envergure motive
d'ailleurs la réalisation de cette partie.
Le Pacifique équatorial central et oriental
présente la particularité de concentrer un
upwelling côtier et un upwelling équatorial. Cette
prédisposition fait de cet écosystème marin
un espace extrêmement riche sur le plan de la
biodiversité.
«L'upwelling équatorial de pleine mer et l'upwelling
côtier, le long du littoral chilénopéruvien
se repèrent par la turbidité et la couleur des eaux
qui sont significatives de
l'abondance de plancton. Les processus d'upwelling assure la
remontée d'éléments nutritifs,
premier maillon de la chaîne alimentaire» (Moreau67,
1995). Lors des phases négatives de
l'IOA, le courant marin anormalement chaud migre davantage vers
le sud le long de la côte
péruvienne inhibant ainsi la remontée des eaux
froides. Or ces eaux plus chaudes contiennent
des éléments nutritifs en quantité bien
moindre. Cette carence introduit une rupture dans la
chaîne écologique et commence par provoquer la mort
du zooplancton et du phytoplancton.
Par voie de conséquence, les populations pélagiques
côtières en premier lieu et l'avifaune en
second lieu pâtissent à leur tour de ce manque de
nourriture et l'on observe la disparition ou la
migration de la plupart des espèces animales le long de la
côte péruvienne.
«The nearshore marine fauna shows different kinds of reponse
when exposed to
environmental changes associated with El Niño phenomenon.
In function of their ability to
adapt themselves to variations of sea-water temperature,
salinity, dissolved oxygene, currents,
sediment influx, food availability, etc., the distinct species
may survive, migrate or die (J.
Macharé et L. Ortlieb68, 1992).
67 MOREAU E., 1995, Synthèse du phénomène El
Niño/Oscillation Australe, Mémoire de DEA.
68 MACHARÉ J., ORTLIEB L., 1992, Recent research on
records of former El Niño events in Perú, in « Paleo
ENSO Records » - International Symposium, Extended
Abstracts, L. Ortlieb et J. Macharé Ed., Orstom-
Concytec, Lima, March 1992, pp. 177-183.
38
Les coraux subissent également des perturbations comme
l'explique J. Merle69. «Thus
it is possible to associate the bleaching syndrome and death of
coral with the general warming
of surface waters in tropical ocean which occurs during an El
Niño phenomenon».
Sur les continents, les anomalies
hydro-météorologiques vont sans controverse avoir
des incidences sur la flore et la faune naturelles mais aussi sur
l'élevage et les cultures... En
effet, qu'il s'agisse d'un déficit ou d'un excédent
hydrique, dans les deux cas, ces
manifestations inhabituelles vont entraîner des effets plus
ou moins néfaste sur la végétation
et sur le développement des espèces animales. La
sécheresse, observée par exemple au sud du
Pérou et sur l'Altiplano bolivien engendre des
problèmes de croissance végétale et provoque
même la mort de certaines espèces sensibles. Les
inondations, là encore mettent à mal de
nombreuses plantes qui, submergées par les eaux,
dépérissent rapidement70.
Les écosystèmes océaniques et continentaux
subissent donc un certain nombre de
dysfonctionnements qui vont dès lors se répercuter
sans conteste sur les activités
anthropiques.
Les deux premières parties ont traité
essentiellement de thématiques relevant de
la géographie physique. Dans le premier chapitre,
je me suis appliqué à introduire le
système naturel complexe d'interrelations qui
couple une composante océanique et une
composante aérologique déterminant le
phénomène El Niño. Nous avons vu que son
avènement s'accompagne d'une modification
très nette des circulations atmosphérique
et marine moyennes du domaine Pacifique étendu,
conduisant notamment au
déplacement de l'EM, structure pluviogène,
en direction du sud. Nous avons également
analysé l'augmentation de l'intensité et de
la récurrence des phénomènes amorcée
dans
les années 1970. En continuité, dans le
deuxième chapitre, nous avons étudié le fait
que
ces changements de circulations aérologiques et
océaniques entraînent de multiples
perturbations des régimes
hydro-météorologiques habituels, notamment par le biais
de
l'EM, dans les régions intertropicales. Ces
bouleversements sont à l'origine d'une
première série d'aléas
«naturels» que sont d'une part les inondations et d'autre part
les
sécheresses. L'Amérique Latine a
été retenue comme lieu d'étude car c'est une
région
du monde où le phénomène est connu
depuis plusieurs siècles et où ses incidences sont
particulièrement bien identifiées. Cette
première série de manifestations climatiques et
marines extrêmes joue à son tour un
rôle capital sur l'évolution des milieux
morphodynamiques
et sur les écosystèmes océaniques et
terrestres qui enregistrent de profondes
ruptures dans leur fonctionnement ordinaire, le tout
formant un enchaînement
complexe d'aléas. A titre d'exemple, il a
été mis en évidence la corrélation qui
existe
entre l'occurrence des glissements de terrain et
l'avènement des épisodes El Niño.
En tant que géographe, ces modifications de
l'environnement physique et
biologique permettent de faire la transition en
intégrant désormais l'homme, dans la
mesure où ce dernier occupe et aménage le
cadre physique sujet à des mutations
périodiques au cours des années à
Niño mais aussi dans la mesure où il exploite les
ressources (là encore fluctuantes) de cet
environnement. Cette thématique s'inscrit de
manière explicite dans la problématique de
l'interface Nature/Sociétés.
69 MERLE J., 1997, South Pacific climate variability and its
impact on low-lying islands, Tema 2b, Art. 14
Pag.1, in Seminario Internacional, Consecuencias
climáticas e hidrológicas del evento El Niño a escala
regional
y local, Incidencia en América del Sur, Memorias
Técnicas, Orstom-INAMHI, noviembre de 1997, Quito.
70 Cette thématique sera détaillée dans le
chapitre III
39
III / - Les conséquences immédiates et
à terme sur les sociétés :
intérêt d'une approche géographique
en pays andins71
A la suite des deux premiers chapitres plutôt axés
sur des analyses de géographie
physique établissant un aperçu
général des mécanismes des ENOA et des
répercussions
climatiques et environnementales qui leur sont associées,
je propose désormais d'aborder en
continuité logique - la géographie
présentant l'intérêt d'être une science
pluridisciplinaire qui
permet de suivre une démarche systémique -
l'étude des conséquences de ces dérèglements
d'origine naturelle sur les enjeux humains, objectif final de cet
essai. La géographie présente
en outre l'avantage, par l'intermédiaire de la
cartographie, de pouvoir visualiser les
bouleversements que les territoires concernés
enregistrent.
Pourquoi l'Amérique Andine retient-elle notre attention ?
Plusieurs critères
concourent à ce choix. Tout d'abord, les côtes
sudaméricaines présentent l'avantage, nous
l'avons vu, d'être une région où le
phénomène El Niño est connu depuis plusieurs
siècles. Son
avènement et ses incidences sont depuis longtemps
observés et sont donc relativement bien
identifiés. Cela signifie qu'il est possible d'effectuer,
à deux dates différentes des études
comparatives montrant des évolutions.
Dans un deuxième temps, cette région du monde
présente la commodité d'être un lieu
où les mécanismes d'implication des ENOA dans les
dysfonctionnements épisodiques sont
directs. En effet, la composante marine de l'ENOA, qui
entraîne l'interruption de la remontée
des eaux froides le long des côtes, a des
conséquences immédiates sur les activités
halieutiques dont dépendent en grande partie les
économies équatoriennes et péruviennes. La
composante aérologique exerce là encore une
influence directe sur les régimes
pluviométriques (par l'intermédiaire de l'EMV et
des alizés) et donc sur l'occurrence des
inondations ou des sécheresses qui affligent les
activités agro-pastorales dont les économies
des états dépendent aussi de manière
déterminante.
En outre, trois conférences internationales72 ont
été organisées. Elles ont permis de
faire le bilan sur le type d'incidences climatiques
associées aux phases ENOA et sur les
mesures possibles à entreprendre pour atténuer
leurs impacts. Par conséquent, de nombreuses
personnes et organismes sont impliqués aussi bien au
niveau local qu'au niveau supranational
et il existe de l'information en quantité substantielle et
accessible.
Ainsi, il ressort que, sur la scène internationale, les
pays andins sont régulièrement très
sérieusement affectés par les
phénomènes El Niño et ce, sur une vaste partie de leur
territoire.
Ils enregistrent en effet des dégâts
matériels considérables, des pertes en vies humaines
élevées et une baisse significative et
récurrente de leur PIB.
71 La documentation relative à ce chapitre est
rassemblée dans le III de la Bibliographie
72 Lima en 1992, Quito en novembre 1997, Guayaquil en novembre
1998
40
A / - Inventaire des conséquences, essai de
classification et
commentaire
Avant toute chose, il convient de clarifier avec précision
l'acception que j'entends
attribuer plus spécifiquement au terme
«conséquence» afin d'éviter d'éventuelles
confusions.
Contrairement aux mots «répercussions» ou
«impacts» des événements El Niño,
utilisés
auparavant et se référant aux incidences
climatiques et écologiques, le terme conséquence
quant à lui s'appliquera uniquement aux enjeux humains. Il
équivaudra exclusivement aux
implications de l'enchaînement d'aléas physiques
inhabituels attribuables aux ENOA sur les
implantations et activités anthropiques.
1 / - Identification des conséquences
Je propose dans un premier temps de détailler les diverses
conséquences sur les
groupes sociétaux qu'engendrent les différents
types d'aléas préalablement étudiés en pays
andins. Cette analyse non exhaustive s'organise avant tout selon
une approche qualitative.
Elle sert à fournir au lecteur un aperçu
général à propos de la thématique
évoquée.
Les crues et inondations : les
conséquences qu'entraîne ce type de phénomènes
hydrologiques sur les enjeux humains relèvent de plusieurs
niveaux.
Tout d'abord, les atteintes qu'ils imprègnent au milieu
environnemental vont de fait
perturber directement les implantations humaines. Une crue peut
très bien être à l'origine
d'une série de dommages aux ouvrages et aux
aménagements entrepris par l'homme. En effet,
les débits très forts sont susceptibles
d'endommager ou même de détruire carrément les ponts
et les endiguements. Les sapements latéraux peuvent
occasionner la déstabilisation des
constructions riveraines. Les débordements risquent
d'entraîner des inondations dans les
zones d'habitat et de production.
En second lieu, la venue excessive d'eau porte également
atteinte aux ressources de
l'homme. La submersion de vastes superficies compromet
très gravement les récoltes
agricoles et l'activité pastorale. Ces problèmes
vont à leur tour se répercuter sur l'économie
des pays en question. La destruction des ponts va perturber
très sérieusement les
communications. L'acheminement des productions locales vers les
foyers de consommation
va s'avérer difficile. A l'opposé, le
ravitaillement de ces zones va être problématique ce qui
accroît la vulnérabilité des personnes du
fait de la malnutrition et de la consommation d'eau
non potable. En outre, la mobilité des communautés
et l'accès aux centres de soins73 sont
réduits.
En parallèle à cela, s'ajoute le
développement des épidémies. Les températures
plus
élevées mesurées lors des épisodes El
Niño sur la façade littorale ouest de l'Amérique du sud
et la présence en grande quantité d'eau contribuent
à accroître le risque pathologique (figure
n°20). Toutefois, comme cela est mentionné dans le
rapport de l'OPS74, il convient de rester
prudent quant aux corrélations hâtives.
73 centres de soins qui ont d'ailleurs pu subir des
dégâts...
74 PAHO, (1998b), Repercusiones sanitarias del Fenómeno El
Niño, 122.a Sesión, Washington, D.C., Junio de
1998, d'après
http://www.paho.org/spanish/ags/span_indx.htm, 20p.
41
«Actualmente no se cuenta con datos concretos que demuestren
una correlación
sistemática y fiable entre el fenómeno El
Niño y el aumento ó la disminución de
enfermedades infecciosas. Sin embargo, algunas asociaciones de
estudios retrospectivos y
datos preliminares de estudios en curso indican que El
Niño repercute en la incidencia de
ciertas enfermedades infecciosas. La repercusión de El
Niño en la transmisión de
enfermedades deberá considerarse dentro del contexto de la
ecología de las enfermedades
(niveles endémicos epidemiológicos, reservorios
existentes de vectores, interacciones entre
huésped y parásito), la gravedad del
fenómeno, otras influencias climáticas y los cambios
sociales. La relación entre El Niño y la salud es
compleja» (OPS, 1998b).
Figure n°20 - Evolution des cas de malaria
en Equateur, au Pérou et en Bolivie entre 1970 et 1996 compte tenu
des années à Niño, d'après OPS75,
1998b.
Enfin, un autre cas de figure, correspond aux décès
par noyade causés directement par
les crues et inondations. Ces accidents demeurent malgré
tout peu nombreux.
Les glissements de terrain : l'implication des
glissements de terrain en terme de
préjudices aux infrastructures et en terme de
dysfonctionnements dans l'organisation humaine
concernent plusieurs domaines. Là encore la mort directe
de personnes par la mise en
mouvement de matière reste peu courante. Par contre, les
infrastructures de transport
subissent de profonds endommagements. En effet, il est
très fréquent d'observer des
glissements de terrain qui se déclenchent le long des
routes. Cela s'explique par le fait que
lors de leur construction, on a bien souvent
procédé à un déboisement du secteur, et à
l'entaillage des formations sédimentaires laissant
apparaître des talus sensibles aux
ravinements et à l'infiltration. Les conditions sont
dès lors réunies pour que les terrains
deviennent sursaturés en eau et se mettent à
fluer.
Outre le fait que les voies de communication soient
coupées, jugulant la circulation et
entraînant les problèmes préalablement
abordés, les mouvements en masse peuvent provoquer
d'une part, la rupture des canalisations souterraines, notamment
d'eau, et d'autre part le
sectionnement des lignes électrique et
téléphonique laissant les communautés humaines dans
le plus grand désarroi et en situation d'isolement le plus
total. Ces perturbations concourent à
changer l'organisation territoriale des sociétés.
Les réseaux urbains et les habitudes de
déplacement des populations s'en trouvent très
nettement modifiés.
75 PAHO, (1998b), Repercusiones sanitarias del Fenómeno El
Niño, 122.a Sesión, Washington, D.C., Junio de
1998, d'après
http://www.paho.org/spanish/ags/span_indx.htm, 20p.
42
Les sécheresses : les déficits
hydriques vont influer en premier lieu sur les
productions agricoles et l'activité pastorale. La
diminution des récoltes peut engendrer tout
d'abord un manque de nourriture pour le bétail et ensuite
être à l'origine d'une pénurie
alimentaire voire d'une famine. La baisse des récoltes
peut influencer aussi l'équilibre des
marchés mondiaux et dans certains cas engendrer une crise.
A cela s'ajoutent les problèmes
de sous-emploi et de précarité au sein des
populations rurales.
Dans un deuxième temps, la sous-nutrition et le manque
d'eau potable dans les régions
touchées par la sécheresse contribuent à
affaiblir la résistance immunitaire des individus -
surtout chez les populations en bas âges - les rendant plus
vulnérables face aux maladies.
Le réchauffement des eaux côtières :
nous l'avons vu l'arrivée du courant chaud El
Niño le long des côtes sud-américaines inhibe
la remontée des eaux froides riches en
nutriments ce qui cause une diminution de la biomasse zoo et
phytoplanctonique aboutissant à
une rupture de la chaîne alimentaire. Privées de
nourriture, les populations de poissons
pélagiques migrent ou meurent ruinant ainsi
l'activité halieutique équatorienne et péruvienne
dont dépende en grande partie leur économie.
De surcroît, l'avifaune connaît en conséquence
un taux de mortalité élevé. Or la fiente
des oiseaux constitue le précieux guano à partir
duquel sont produits des engrais. Cette
activité là encore s'interrompt
momentanément. Ces dérèglements concourent à
réduire de
manière notoire le PIB des pays en question.
Les captures d'anchois sont vendues aux E.U., au Canada et en
Europe sous forme de
farine de poisson destinée à l'alimentation animale
(volaille, bétail). La diminution des pêches
aboutit à une réduction de la production de farine
qui entraîne une carence d'aliments pour
l'élevage. Par voie de conséquence, la production
de soja, aliment de compensation, va être de
plus en plus sollicitée. Sur les marchés
internationaux, la demande sera supérieure à l'offre
d'où une hausse de son prix et du coût de revient
des productions animales.
La cessation inévitable d'activité cause là
encore des problèmes de chômage et se
traduit dans le paysage par la présence d'infrastructures
provisoirement abandonnées.
La régression de secteurs littoraux : le
recul des formes littorales s'avère surtout
problématique dans les régions où les
implantations humaines se localisent à proximité du
front de mer. En effet, le démaigrissement des plages peut
menacer directement les
établissements riverains. Les maisons, les unités
de productions, les complexes touristiques et
les infrastructures portuaires sont d'abord
déstabilisés à leur base par le phénomène
de
sapement associé à la houle, puis se
démantèlent et s'effondrent progressivement avant de
disparaître sous les flots. Ainsi, la destruction
d'habitations et des constructions anthropiques
en général va entraîner des
déplacements de population et la reconstruction
d'établissements
dans de nouvelles zones pour reloger les sinistrés.
Nous l'avons vu, le repli des secteurs côtiers se produit
principalement lors des
événements majeurs. Or, l'augmentation de la
fréquence et de l'intensité des épisodes El Niño
observée depuis les années 1970 couplée
à la densification humaine dans les régions littorales
contribuent à accentuer le risque.
43
Les axes de communications longeant fréquemment le trait
de côte subissent là aussi
des dommages qui viennent s'ajouter aux autres contraintes qui
réduisent déjà la mobilité
humaine à savoir les glissements de terrain et la
destruction des ponts par les crues (voir
infra).
Les progradations : l'accrétion de
secteurs littoraux, même si elle apparaît moins
dangereuse que le repli des côtes, présente
malgré tout, des inconvénients pour les activités
anthropiques. Elle contribue notamment à éloigner
les villages du bord de l'océan rendant
plus difficile l'accès à la mer pour les
pêcheurs. Ceci est d'autant plus vrai que lors des
épisodes El Niño, les rivières
déversent des volumes considérables de bois morts dans la mer
que la houle vient ultérieurement déposer sur les
plages formant des amalgames difficilement
franchissables. Ces modifications des formes littorales et la
présence de débris en abondance
sur les plages sont néfastes y compris pour les
activités liées au tourisme.
Enfin, j'ai pu constater dans certains sites comme à
Ayampe entre Olón et Puerto
López dans la province du Manabí sur la côte
équatorienne, un nouveau front de constructions
au devant de l'ancien village en direction de la mer, rendu
possible par un gain de plage lors
du dernier El Niño que j'estime à une trentaine de
mètres.
Il ressort des lignes précédentes que la panoplie
de conséquences sur les groupes
sociétaux, sur leur organisation et sur leurs
implantations territoriales est d'envergure. Par
ailleurs, l'on remarque qu'elles forment un enchaînement de
conséquences en interrelations
entre elles. La nécessité de les répertorier
et de les classer s'impose afin d'être mieux à même
de les comprendre dans leur complexité. Une telle
hiérarchisation nous autorisera à trouver
ultérieurement des alternatives en vue de minimiser les
préjudices.
2 / - Classification et commentaires
Plusieurs types de classifications sont envisageables. En
m'appuyant sur les travaux de
différents auteurs qui ont établi des classements
hétérogènes mais complémentaires, je
propose d'organiser la distinction comme suit :
- Conséquences directes / indirectes
(échelle distinctive quant au rang de causalité)
Exemple : diminution de l'activité halieutique /
problèmes épidémiologiques
- Conséquences tangibles / intangibles
(échelle de perceptibilité)
Exemple : coût des pertes économiques / perte de
compétitivité, réputation76
- Conséquences régionales /
internationales (échelle spatiale)
Exemple : pénurie alimentaire locale / crise sur les
marchés mondiaux
- Conséquences mineures / majeures
(ampleur des implications)
Dégâts matériels localisés /
bouleversement de l'organisation sociétale générale
76 d'après «Disaster Economics», Disaster
Managment Training Programme, UNDP/DHA, 1994 in D'Ercole,
1999
44
Certains auteurs77 singularisent également dans leur
classification les conséquences
immédiates ou à plus long terme (échelle
temporelle hiérarchisée) sur les enjeux humains.
L'avantage de cette dernière approche réside dans
le fait qu'elle intègre la totalité des types de
conséquences et qu'elle permet de mettre l'accent sur les
notions d'aménagement concerté
des territoires et de développement durable des structures
sociétales.
Dans ce domaine, le géographe est tout à fait
compétent dans le sens où il est en
mesure de trouver et de proposer des solutions pour minimiser et
prévenir les effets néfastes
imputables aux phénomènes induits par les ENOA,
notamment grâce à l'outil cartographique
qui permet de visualiser les effets territoriaux immédiats
ou à plus long terme.
Cela dit, dans la bibliographie recueillie, bien rares sont les
études qui prennent en
compte, outre les aspects immédiatement perceptibles des
catastrophes identifiables
rapidement après la survenue du sinistre (nombre de morts,
de blessés ou de sans-abri,
pourcentage du parc immobilier détruit ou de
récoltes perdues, coûts estimés des dommages
et des réparations, évaluation du manque à
gagner78, etc. ...), les effets à plus long terme sur
les milieux sociétaux (en dehors des aspects
économiques, on peut répertorier par exemple la
modification de pratiques sociales, la formation de nouveaux
quartiers consécutive au
relogement des sinistrés, des modifications fonctionnelles
à l'échelle d'une ville ou des
perturbations des réseaux de communication suite à
un glissement de terrain jugulant la
circulation ou suite à la destruction d'une entité
urbaine relais à cause d'inondations, etc. ...).
Les informations relatives aux aspects immédiats des
aléas émanent la plupart du
temps d'organismes nationaux et se présentent sous la
forme de bilans chiffrés correspondant
à des analyses sectorielles (économie,
santé, agriculture...). Quelques institutions
internationales récoltent l'information issue des
organismes précédents et rédigent des bilans
annuels comme le CRED79 qui participent à
l'élaboration du «Rapport sur les catastrophes
dans le monde» de la Fédération Internationale
des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant
Rouge80. Les compagnies de réassurance publient
également des synthèses81.
Ces constats d'endommagement résultent en grande
majorité d'informations fournies
dans l'urgence, rapidement après la survenue d'une
catastrophe ce qui explique qu'ils sont
«souvent disparates, parfois contradictoires et manquent
d'une vision globale et synthétique
indispensable à l'établissement de bilans
objectifs» (D'Ercole, 1996a).
Pour ce qui est des pays andins, les banques centrales, les
Services de Défense Civile,
la CEPAL82, l'OPS83, la Red84 par l'intermédiaire de sa
base de données DesInventar (cf.
Infra) disposent également d'une information très
détaillée en ce qui concerne les préjudices
que peuvent connaître les hommes et leurs implantations.
Les données présentent l'avantage
d'avoir souvent comme base de référence
l'échelon provincial notamment pour le dernier
épisode El Niño.
77 D'Ercole, 1995b.
78 D'Ercole, 1996a.
79 Centre de Recherches sur l'Epidémiologie des
Désastres de l'Université Catholique de Louvain à
Bruxelles
80 FSCR, 1996, Chap. 11 : Analyse statistique, in Rapport sur les
catastrophes dans le monde, Fédération
Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du
Croissant-Rouge, pp. 131-143.
81 PartnerRE, 1997, Annual Report, pp. 49-53.
82 Comisión Económica Para América Latina y
el Caribe.
83 Organisation Panaméricaine de la Santé
84 Red de estudios en ciencias sociales para la prevención
de los desastres.
45
Ceci est d'autant plus intéressant qu'elle autorise une
représentation cartographique
des conséquences immédiates relativement
précise permettant de mettre en évidence d'une
part les secteurs les plus affectés et d'autre part des
évolutions au cours du temps dès lors
qu'on dispose de données à deux dates
différentes.
Les médias (télévision, radio, journaux,
magasines, Internet...) représentent une autre
source de renseignements sur les dommages occasionnés par
les aléas. Ils permettent de
véhiculer l'information et de dresser des bilans sur les
secteurs affectés lors de l'occurrence
des phénomènes El Niño. Toutefois, il
convient d'être vigilant. En effet, les distorsions par
rapport à la réalité peuvent être
grandes notamment dans la presse sensationnaliste qui tend
bien souvent à dramatiser la situation.
Par ailleurs, il est intéressant de noter que l'on
répertorie relativement peu de travaux
se référant à l'Equateur bien que ce soit un
pays concerné en premier lieu par le phénomène
El Niño. A titre indicatif, le numéro
spécial du magazine «National Geographic» de mars
1999 consacré aux événements El Niño
et La Niña ne mentionne même pas l'Equateur, effacé
derrière le Pérou.
D'un autre côté, les conséquences à
plus long terme n'ont fait l'objet que de très peu
d'études bien que ces dernières soient loin
d'être négligeables. Les conséquences à court ou
moyen terme «touchent au domaine social, politique,
culturel, à celui de la psychologie
collective et des comportements. Elles sont aussi d'ordre
géographique lorsqu'elles exercent
une influence sur l'aménagement et le développement
spatial d'une région ou d'une ville, sur
l'utilisation du sol urbain, voire sur les hiérarchies
urbaines. En fin de compte, ces dernières
conséquences peuvent s'avérer plus
pénalisantes que les premières, notamment à
l'échelle
locale ou régionale où, plus qu'à
l'échelle nationale, il est difficile «d'écrêter»
le choc des
catastrophes» (D'Ercole, 1996b).
Le PNUD signale ce manque de prise en considération des
aspects à plus long terme
des phénomènes El Niño. «While the
short-term effects are being increasingly publicised,
there needs to be greater awareness of the longer-term impacts of
the phenomenon,
particularly its disastrous effects on the economies of many
countries that are already
precariously close to economic collapse. (...) Significant
long-term damage can be expected
from the current El Niño to both economic and social
sectors in affected countries, and have a
lasting severe environmental impacts in several
regions85».
Quelques articles faisant allusion à cette
thématique existent malgré tout. Isabelle
Lausent-Herrera86 du CNRS de Saint Germain en Laye a mené
une étude sur l'adaptation des
communautés rurales aux fluctuations climatiques
associées aux phases ENOA dans la vallée
du Chancay au Pérou.
«Since 1940 up to 1973, most of the droughts that occurred
in the high Chancay
Valley were associated with El Niño phenomenon. ... The
impact of droughts over economic
strategies differed across peasant communities and also from one
drought to another. Most of
85 D'après http://www.reliefweb.int
86 LAUSENT-HERRERA I., 1992, El Niño, sequías y
estrategías campesinas en el alto valle de Chancay 1940-
1973
46
the changes induced by droughts implied an acceleration of
structural transformations already
engaged. They precipitated economic specialisation according to
natural resources availability
and proximity to different kinds of regional markets. Communities
in the highest lands
specialised in sheep raising in order to serve central Andean
mining markets. Other peasant
communities abandoned traditional foodstuff and dedicated to
fruit growing sold to urban
coastal markets» (Lausent-Herrera, 1992).
Lorenzo Huertas Vallejos, de l'Université Enrique
Guzmán y Valle (Pérou) a étudié
quant à lui ce qu'impliquent les
dérèglements écologiques associés aux
phénomènes El Niño
sur les sociétés péruviennes au cours de
l'histoire. «El Fenómeno El Niño es de data milenaria
y su presencia acondiciona la vida material y espiritual de los
pueblos; influye en la
ubicación, traza y viso de centros poblados; desacumula
excedentes productivos; y repercute
en el campo de la ideología. ... Pese a esto, son pocos
los trabajos de carácter histórico que se
han hecho sobre dicho fenómeno.... El 15 de marzo del
año de 1720, las aguas del cielo y de
la tierra y sobre todo la impresionante avenida « que salio
de su caxa y madre » destruyó todas
las casas y sólo las iglesias por su solidez resistieron
el embate. Esa tragedia implicó el
traslado del pueblo» (Lorenzo Huertas Vallejos,1993),
(figure n°21).
Figure n°21 - Translation de l'emplacement
du village de Zaña au nord du Pérou suite au sinistre
provoqué par
une coulée boueuse occasionnée lors de
l'épisode El Niño de 1720, d'après Lorenzo Huertas
Vallejos, 1993.
Le dernier exemple montre que la représentation
cartographique des conséquences à
plus long terme apparaît tout à fait envisageable
notamment au niveau des villages grâce aux
plans cadastraux. Cette démarche constitue une approche
innovatrice qu'il convient
d'approfondir d'autant que les enjeux sont de taille et que des
alternatives d'aménagement
approprié des territoires permettant de réduire la
survenue des dommages, existent.
Au sortir de ce chapitre, il apparaît que d'une part, les
conséquences sur les activités et
l'organisation des sociétés humaines sont
extrêmement variées et que d'autre part, étant bien
souvent dépendantes les unes des autres, elles
s'enchaînent et additionnent les problèmes qui
47
leur sont associés. Par ailleurs, leur classification nous
a permis de mettre en évidence la
pertinence d'une distinction entre les conséquences
immédiates et les conséquences à plus
long terme.
Cette hiérarchisation inclue en effet
l'intégralité des types de conséquences et
s'intègre
dans la problématique du développement durable des
groupes sociétaux. Les conséquences à
long terme, globalement beaucoup moins prises en
considération, correspondent pourtant à
des modifications profondes des structures sociétales et
à des perturbations notoires de
l'activité et de l'organisation des communautés
humaines qui peuvent s'avérer après une ou
plusieurs décennies très problématiques
faute d'y avoir remédié à temps. Ceci rend
impératif
la prise de mesures notamment dans le domaine de
l'aménagement des territoires, travail que
peut assumer un géographe en s'appuyant sur l'outil
cartographique. Je propose désormais,
après avoir inventorié la panoplie de
conséquences des aléas associés aux ENOA sur les
enjeux humains (approche qualitative), d'étudier de
manière plus quantitative dans quelles
proportions les différents pays andins ont
été affectés par les épisodes El Niño de
1982-83 et
de 1997-98.
48
B / - Comparaison de l'ampleur des préjudices
imputables aux aléas
en période ENSO dans trois pays andins :
Equateur, Pérou, Bolivie ;
des risques différentiels
L'objectif de cette partie est de montrer d'une manière
générale dans quelles
proportions les différents pays considérés
ont été affectés en période ENOA en 1982/83 et
en
1997/98. Un pays apparaît-il davantage touché ? Les
populations sont-elles nécessairement
plus touchées en période ENOA ?
Peu de bilans ont été dressés
consécutivement aux événements El Niño de 1986-87
et
de 1991-92 dans la mesure où leur magnitude a
été bien inférieure à celle des épisodes
de
1982-83 et de 1997-98 et n'a par conséquent pas
entraîné des préjudices aussi considérables
sur les implantations humaines. Aussi nous concentrerons-nous
uniquement sur l'examen des
implications des deux phénomènes majeurs qui se
sont déroulés en cette fin de siècle à 15 ans
d'intervalle. Des chiffres concernant les dommages survenus dans
les différents pays andins
lors du dernier El Niño ont été
publiés notamment par la CEPAL mais je ne dispose que du
rapport relatif à l'Equateur ce qui ne m'autorise
malheureusement pas à établir des
comparaisons précises pour tous les pays andins aux deux
dates.
Le journal Le Monde daté du 26 novembre 1998 mentionne que
: «Les pertes
attribuables à El Niño 1997-98 les plus importantes
touchent l'Amérique Centrale et du Sud.
Elles sont estimées à 18 milliards (sur 33,9
milliards de dollars à l'échelle planétaire).
Viennent ensuite l'Amérique du Nord (6,64 milliards),
l'Indonésie et l'Australie (5,33
milliards), l'Asie (3,8 milliards) et enfin l'Afrique (118
millions). (...) La colère d'El Niño a
frappé des pays à économie
vulnérable. Ses effets ont imposé une pauvreté accrue sur
des
populations et retardé le développement dans de
nombreux endroits du globe. (...) Considéré
comme le plus violent du siècle, il dépasse par sa
virulence celui de 1982-83, qui pourtant
avait provoqué des dégâts
évalués à 13 milliards de dollars de l'époque.
(...) 21 700 personnes
sont mortes dans les incendies et inondations induits par le
phénomène climatique, 541 000
sont atteintes de maladies liées à l'eau
(choléra et paludisme) et 117 millions ont été
blessées
ou souffrent de malnutrition à la suite des
dégâts provoqués dans les pays touchés».
Même si ces chiffres sont sujets à caution compte
tenu de l'étendue du champ d'action
du phénomène El Niño et de la
complexité des mécanismes générateurs de
dommages
impliqués, ils permettent malgré tout de prendre
conscience de l'ampleur des enjeux.
Le graphique suivant (figure n°22) montre que le nombre de
personnes affectées par
les catastrophes dites naturelles croît en permanence
depuis les années 60 au niveau mondial.
On observe également que les taux les plus
élevés de populations affectées correspondent
très
souvent aux années à Niño même si la
corrélation n'est pas systématique.
49
Figure n°22 - Population affectée
dans le monde par les catastrophes dites naturelles
tous types confondus depuis 1964, d'après BOUMA, 1997.
En ce qui concerne les pays andins, ils n'ont pas tous
été touchés avec la même
sévérité lors du phénomène El
Niño de 1982-83. Le Pérou ressort comme étant le pays le
plus
sérieusement touché par les sinistres
associés à l'événement de 1982-83 puisque les
dommages qu'il enregistre sont estimés à plus de
2000 millions de dollars de l'époque (figure
n°23) ce qui explique peut-être que le cas
péruvien est le plus souvent retenu pour illustrer
l'ampleur des sinistres attribuables aux phénomènes
El Niño aux dépens de la Bolivie et de
l'Equateur.
Bolivia Ecuador Peru
Coûts des pertes et des dégâts (en millions de
US dollars de l'époque)* 836.5 640.6 2001.8
Ralentissement du taux de croissance du PIB par habitant en 1982*
-11.5 -1.4 -2.3
Nombre de maisons détruites ou endommagées** 14500
13750 32900
Personnes affectées* 700000 950 000 129000
Nombre d'écoles endommagées** - 223 875
Nombre de ponts détruits** - 25 47
Kilomètres de routes détruites ou
endommagées** - 1300 2634
Superficie cultivée dévastée (Ha)** - 79563
30700
Population national en 1982 (approx.)*** 4345670 6784560 17 762
230
Superficie*** 1098600 270670 1285215
Figure n°23 - Quelques chiffres relatifs
aux dégâts survenus en Equateur, au Pérou et en Bolivie
lors du
phénomène El Niño de 1982-83, source : * :
CEPAL, 1983 ; ** : Sotelo87, 1986 ; *** : autres.
Toutefois, ces chiffres sont à mettre en rapport avec
d'autres données telles que la
population nationale ou la superficie des pays. En effet, le
Pérou est le pays le plus vaste des
trois entités considérées. Par
conséquent, les aléas ont une plus grande probabilité de
s'y
produire et d'y entraîner des préjudices. De
même, le Pérou étant de loin l'état le plus
peuplé,
ses habitants et leurs implantations se trouvent d'une
manière générale plus susceptibles de
subir des dommages en valeurs absolues. Par contre, en valeurs
relatives, environ 15 % de la
87 Sotelo R.J., 1986, The ecological and economic impacts of the
El Niño phenomenon in the South-East Pacific
50
population bolivienne et équatorienne ont
été affectés par les phénomènes
générateurs de
dommages attribuables à l'épisode El Niño
82-83 contre une proportion équivalente à
«seulement» 7% au Pérou ce qui permet de
relativiser le principe selon lequel ce dernier a été
le plus gravement affecté.
D'autres critères, tels que l'IDH ou le taux
d'alphabétisation permettraient également
d'affiner l'analyse et la signification des constats
d'endommagement. Cette thématique sera
brièvement abordée dans le paragraphe suivant et
fera l'objet d'une étude plus approfondie au
cours de ma thèse.
Ainsi, au regard des données du tableau n°23,
l'Equateur ressort, compte tenu de la
taille réduite de son territoire (4 à 5 fois
inférieure à celle des deux autres états
concernés),
comme étant le pays qui a été le plus
sévèrement affecté lors de l'occurrence du
phénomène
El Niño de 1982-83. Je propose dans les lignes qui suivent
de détailler et de comparer les
disparités en terme d'endommagement que l'Equateur a connu
en 1982/83 et en 1997/98 au
niveau national.
1982-83 1997-98
Total des pertes (million de dollars des époques
respectives) 640.6 2869.3
Pertes dans le secteur social (logement, santé,
éducation) 32.6 192.2
Infrastructures (canalisation, électricité,
transport, télécommunication, voirie urbaine...) 209.3 830.3
Secteur de production (agriculture, élevage, pêche,
industrie, commerce, tourisme) 405.6 1515.7
Autres (coûts des mesures d'urgence, de prévention
et de mitigation) 2.1 331.1
total des pertes / PIB (%) 5.8***** 15*****
Nombre de maisons détruites 13750** 14324**
Kilomètres de routes détruites ou
endommagées 1300* 4337****
Superficie des cultures affectées (Ha) 79563* 242723**
Victimes 220*** 286**
Population 6784560 11936000
Figure n°24 - Evaluation des
conséquences socio-économiques des phénomènes El
Niño de 1982/83 et de
1997-98 sur le territoire équatorien - Source : ***** :
Banco Central del Ecuador ; **** : Defensa Civil ; *** :
OPS ; ** : CEPAL ; * Sotelo, 1986.
Le tableau précédent (analyse sectorielle) montre
que tous les chiffres sont à la hausse
aussi bien en valeurs absolues qu'en valeurs relatives. Les
pertes en Equateur sont évaluées
pour le dernier épisode à 2869,3 millions de
dollars contre 640,6 en 1982-83 ce qui représente
15 % du PIB contre seulement 5,8 en 1983 (Banco Central del
Ecuador). Néanmoins, les
chiffres émanant de divers organismes, il n'est pas
toujours évident de vouloir les comparer
avec exactitude compte tenu du fait qu'ils sont la plupart du
temps basés sur des méthodes de
calcul différentes et n'intègrent pas
nécessairement les mêmes composantes d'un événement
à
l'autre.
Les bilans au niveau national nous autorisent seulement à
avoir une idée assez
générale de l'état des pays
consécutivement à un événement El Niño et
à réaliser des
comparaisons approximatives entre les pays. Qui plus est, dans la
première partie de cet essai,
nous avons vu que les événements El Niño ne
sont jamais similaires d'un épisode à l'autre et
que les phénomènes physiques qui leur sont
associés ne sont par conséquent pas identiques
51
non plus entre eux, n'affectant pas les mêmes secteurs avec
la même intensité. Il en résulte
que les conséquences sur les enjeux humains sont à
chaque fois spécifiques. Afin de mieux
appréhender la situation, il conviendrait d'établir
une étude plus détaillée à l'intérieur
des
pays. Aussi faudrait-il pouvoir posséder des
données au niveau provincial relatives aux
différents événements qui se sont
succédés. Or, s'il est possible de trouver cette information
pour le dernier phénomène, il n'est pas du tout
certain qu'elle existe pour les avènements des
El Niño antérieurs.
L'intérêt de disposer de ces chiffres réside
dans le fait qu'il serait alors envisageable
de dresser une cartographie comparative qui permettrait de faire
ressortir les secteurs où les
risques associés aux ENOA sont les plus
élevés. En identifiant avec précision ces zones, il
serait alors possible de diriger vers elles l'effort des
gouvernements, c'est à dire d'une part de
guider de manière appropriée les aides et mesures
d'urgence, d'autre part de mettre en place
des programmes d'information et de sensibilisation des
populations et enfin d'entreprendre
des actions de mitigation des aléas pour éviter que
ces derniers soient aussi pénalisants lors de
leurs manifestations ultérieures.
Je m'appliquerai l'année prochaine à approfondir ce
champ de recherche notamment
en explorant les enregistrements de la base de données
DesInventar qui présentent l'avantage
d'associer à chaque aléa une localisation
géographique précise (canton et souvent le lieu-dit)
et le nombre de morts, de blessés, de maisons
détruites....
A l'issue de cette partie, il apparaît que les multiples
phénomènes physiques associés
aux événements ENOA (inondations, glissement de
terrain, régression littorale, etc. ...)
entraînent une série de conséquences souvent
négatives sur les enjeux humains très
hétérogènes selon les états.
Ces différences d'endommagements peuvent s'expliquer tout
d'abord par le fait que
ces pays ne sont pas concernés par les mêmes
phénomènes générateurs de dommages. Nous
l'avons vu, le Pérou et la Bolivie se voient
affectés aussi bien par les inondations que par les
sécheresses alors que l'Equateur ne connaît pas ce
dernier type d'aléas lors des épisodes El
Niño. De plus, tous les trois subissent des glissements de
terrain mais seuls le Pérou et
l'Equateur enregistrent des modifications de leur trait de
côte et une baisse des captures
halieutiques pour la simple et bonne raison que la Bolivie est
dépourvue de littoral !
D'autres éléments complètent aussi
l'explication des disparités. L'Equateur, par
exemple, présente la particularité d'avoir une
superficie 4 à 5 fois inférieure à celle de ses
voisins. Même si en valeur absolue, les dégâts
demeurent en deçà des pertes relevées dans les
autres pays, il ressort comme étant le pays où, en
valeur relative, l'occurrence de dommages
au cours des événements El Niño, compte tenu
de la taille réduite de son territoire, est la plus
élevée. Les risques s'avèrent donc
inégaux entre les divers pays andins.
52
C / - Discussion et hypothèses
L'objectif de ce paragraphe est de commenter et de
compléter l'étude des
conséquences en apportant d'autres éléments
d'analyse. Bien des aspects sont à prendre en
considération tant les implications des
phénomènes physiques induits par El Niño sur les
structures sociétales sont complexes à
appréhender.
La tendance à la hausse concernant les sinistres
enregistrés est-elle due à
l'augmentation observée de l'intensité et de la
fréquence des événements ENOA (cf. première
partie) ou à la médiatisation sans cesse
grandissante des catastrophes ou encore repose-t-elle
sur un accroissement de la vulnérabilité des
populations depuis ces vingt dernières années ?
1 / - Une augmentation de la vulnérabilité
?
Si effectivement l'augmentation de la magnitude et de la
récurrence des épisodes El
Niño contribue à accroître le nombre de
catastrophes et les pertes qui leur sont attribuables,
cette première hypothèse à elle seule ne
suffit pas à expliquer l'accentuation des constats
d'endommagement. La meilleure connaissance des aléas
associés, et leur recensement plus
exhaustif concourent aussi à leur plus grande divulgation.
En d'autres termes, la médiatisation
accrue de ces phénomènes peut donner aux
populations l'impression que leur nombre
augmente même si ce n'est pas forcément le cas.
Enfin, la troisième hypothèse, c'est à dire
l'accroissement de la vulnérabilité des groupes
sociétaux, peut compléter ces deux premières
explications.
a / - Les facteurs socio-économiques de
vulnérabilité
Une réflexion serait à mener sur divers indices
socio-économiques. On pourrait par
exemple essayer de coupler des données telles que l'IDH88,
les densités de population, les
taux de croissance démographique annuelle, les taux de
croissance urbaine, les taux
d'urbanisation, etc. ... en vue de déterminer des indices
de vulnérabilité à l'échelon national
dont on pourrait établir une représentation
cartographique comparative 1982/98 qui
permettrait de faire ressortir si effectivement la
prédisposition des communautés humaines à
être vulnérables s'est accentuée au cours des
deux dernières décennies.
L'IDH par exemple, intègre des renseignements relatifs au
PIB par habitant, au taux
d'alphabétisation et à l'espérance de vie.
Le PIB par habitant évalue la richesse des individus.
A partir de cette donnée, on va plus ou moins être
en mesure d'estimer le niveau d'accès à
l'éducation des populations. Dans les
sociétés défavorisées, la nécessité
de travailler pour se
nourrir prime bien souvent sur celle de s'instruire. Grâce
à la valeur du PIB par habitant, on
va pouvoir aussi avoir une idée du niveau d'accès
aux soins. Ces derniers représentent un coût
qui ne peut pas toujours être assumé. De même,
plus le niveau de vie est bas, plus l'habitat est
susceptible d'être précaire et insalubre. Le taux
d'alphabétisation indique quant à lui le
pourcentage de la population qui a accès à
l'information écrite. L'espérance de vie révèle
les
88 Indice de Développement Humain (intègre le PIB
par habitant, le taux d'alphabétisation, l'espérance de vie)
53
conditions d'existence d'une société dans un pays
et fait référence à toute une série de
paramètres (alimentation, accès aux soins, temps et
effort consacrés au travail).
Les taux d'urbanisation (sans cesse plus élevés en
Amérique du Sud) renseignent sur
la proportion de la population qui se trouve à
proximité des établissements de santé tels que
les hôpitaux, plus nombreux en ville. Les densités
de population (valeurs qui croissent
également rapidement) donnent une idée dans un
secteur donné du nombre d'habitants
présents qui lors d'une manifestation El Niño est
susceptible d'être confronté aux aléas
physiques induits et d'enregistrer des pertes.
Compte tenu du fait que les entités urbaines dans les pays
latino-américains se
présentent de plus en plus sous l'aspect de gigantesques
agglomérations et qu'elles ont depuis
longtemps dépassé leur site originel, il existe de
plus en plus dans ces villes une ceinture de
quartiers périphériques établie dans des
secteurs déboisés, en pente, et donc sensibles aux
glissements de terrain ou dans les lits majeurs des cours d'eau.
Le taux de croissance urbaine
permet d'évaluer l'extension de l'urbanisation notamment
en zone à risques.
Ces critères au niveau national nous donne un
aperçu global de la situation mais une
étude plus approfondie au niveau provincial voire local
permettrait de se rendre compte avec
plus d'exactitude si effectivement la susceptibilité des
populations d'être affectées par les
phénomènes physiques s'est accrue au cours des
vingt dernières années en période El Niño.
A l'intérieur d'un pays, on distingue des
disparités en terme de vulnérabilité. On
constate que ce sont la plupart du temps les populations les plus
démunies qui sont les plus
sévèrement affectées par les
phénomènes menaçants, et ce pour plusieurs raisons.
Cette
thématique est analysée en particulier dans
l'article de Jorge García89. Brièvement, on peut
mentionner les éléments suivants.
Les logements précaires ne résistent pas aux fortes
pluies ni aux vents violents qui
surviennent en période ENOA (destruction des murs en
pisé, toits arrachés, etc. ...).
L'insalubrité des quartiers défavorisés
privilégie le développement épidémiologique. Le
bas
niveau de vie ne permet pas aux habitants de ces quartiers
d'avoir accès aux soins car ils
représentent un coût, même si les centres de
santé se situent à proximité. La localisation de
l'habitat précaire dans des secteurs à risque va
être à l'origine de pertes significatives compte
tenu des inondations et des glissements de terrain plus
fréquents lors des événements El Niño.
De même, le faible taux d'alphabétisation constitue
un handicap notamment pour divulguer
les programmes d'information et de prévention. La
difficulté d'accès à ces quartiers rend très
problématique l'intervention des secours, etc. ...
Ces différents paramètres socio-économiques
prédéterminent donc des conditions de
vulnérabilité. Mais aucun indice rend compte
à lui seul du degré de vulnérabilité des divers
groupes sociétaux. C'est plutôt une analyse
croisée de ces divers critères qui permet au final
d'évaluer l'augmentation de la propension
générale des communautés humaines à être
sinistrées. La question qui se pose est de savoir s'il
existe des statistiques qui autorisent une
représentation des conditions de
vulnérabilité au niveau provincial aux deux dates qui
permettraient de mettre en évidence cet accroissement ?
Cette thématique constitue également
une directive de recherche future.
89 García J., 1985, Los desastres afectan más a los
pobres
54
b / - Les facteurs de vulnérabilité attribuables
aux actions de l'homme
L'implication d'actions anthropiques, en contribuant à
modifier les modalités d'action
des processus aléatoires naturels, ne tend-elle pas
fréquemment à accentuer le risque initial ?
L'anthropisation des milieux se généralise
progressivement à l'ensemble des territoires
considérés. Or les aménagements, les
infrastructures humaines influent sur les dynamiques
morphologiques du cadre physique.
Raúl Egas A.90 mentionne dans un article traitant des
inondations dans le bassin
versant inférieur du Guayas en Equateur qu'en milieu rural
les routes, les ouvrages destinés à
l'agriculture (murs de soutènement, drains, etc. ...) et
les aménagements de piscines pour
l'aquaculture perturbent l'écoulement des eaux notamment
lors des fortes pluies associées aux
épisodes El Niño. «... El poco técnico
diseño de la vías, con frecuencia, es el agravante del
problema al bloquear escurrimientos y en consecuencia las
vías se convirtieron en cauces para
las correntadas. Las vías destrozadas no sólo
entorpecen el transporte sino lo encarecen,
desgastan los vehículos, retardan la velocidad de
circulación. (...) Hay que notar que
igualmente aquí obras particulares destinadas al drenaje
del exceso de agua de predios se han
construido muchas veces, sin un criterio técnico adecuado
ni una visión regional,
solucionando problemas particulares de un predio pero agravando
al general. (...) Los muros
de las piscinas constituyen, en muchos casos, verdaderos
obstáculos al drenaje natural,
además de la preoccupación del impacto que ocasiona
sin duda el crecimiento explosivo sobre
el eco-sistema del manglar y los estuarios».
Dans les agglomérations, compte tenu de la croissance
démographique, il y a un
besoin sans cesse grandissant d'espaces habitables. Les
quebradas91 sont alors très
fréquemment remblayées ce qui modifie
l'écoulement des eaux. Il est courant que des
quebradas comblées de matériaux et
urbanisées soient sujettes à des glissements de terrain
généralisés lors des fortes
précipitations attribuables à El Niño.
Par ailleurs, n'observe-t-on pas également de nouvelles
conditions de vulnérabilité
post-crises imputables à des projets d'aménagements
non adaptés qui ne réduisent pas
forcément le risque et qui procurent aux populations un
sentiment illusoire de sécurité les
rendant d'autant plus vulnérables ? A titre d'exemple,
certains ouvrages tels que les
endiguements conçus pour contenir les débits en cas
de crues, fréquentes en période El Niño,
vont permettre d'éviter la généralisation
des inondations. Mais, l'aménagement est efficace
jusqu'à une certaine limite. Si les précipitations
perdurent pendant plusieurs mois et que les
débits deviennent considérables, la digue ne
permettra plus de retenir toutes les eaux. De plus,
il arrive qu'elle se rompe. Des inondations peuvent alors se
répandre dans des secteurs que
l'on croyait sûrs et que l'on avait laissé
s'urbaniser prenant au dépourvu des communautés
humaines entières.
Enfin, c'est aussi le manque d'action qui, dans certains cas,
peut concourir à
augmenter le risque. La déstabilisation des formations
superficielles pendant les phases
ENOA à l'origine des mouvements en masse représente
un danger si rien n'est entrepris les
années qui suivent. En effet, ces secteurs restent
instables et peuvent se remettre à fluer même
avec des hauteurs de pluies faibles au cours des années
ultérieures.
90 EGAS R., 1985, Ecuador: inundaciones de 1982-1983 en la cuenca
baja del Guayas
91 Ravines, ravineaux
55
c / - les facteurs comportementaux de vulnérabilité
:
La corruption contribue aussi à accroître la
vulnérabilité des sociétés. Mentionnons
succinctement le cas suivant. On constate très souvent que
les fonds débloqués pour la
réalisation d'aménagement visant à
réduire une menace sont fréquemment en partie
détournés
ce qui entraîne deux conséquences. D'une part,
l'ouvrage risque d'être mal conçu et donc
d'être moins efficace, et d'autre part, la zone qu'il
devait initialement protéger risque d'être
réduite. En guise d'illustration, l'enrochement construit
à Montañita dans le canton de Santa
Elena sur la côte de l'Equateur pour juguler les assauts de
la mer, ne protège pas la totalité du
village comme cela était initialement prévu. Une
grande partie des pierres a servi à construire
un endiguement pour prémunir la propriété
d'un notable de Guayaquil contre les
inondations...
Même si ce fléau n'est pas nouveau, il n'en reste
pas moins très problématique
notamment pour la sécurité des individus et de
leurs établissements.
d / - Les facteurs institutionnels et politiques de
vulnérabilité
Dans de nombreux pays andins, il existe une rivalité au
niveau national entre les deux
ou trois plus grandes agglomérations ou entre les villes
et les espaces ruraux. Il est fréquent
que les provinces rurales et la seconde ville du pays soient
délaissées aux dépens de la
capitale institutionnelle et administrative. Les fonds publics
reviennent en grande majorité à
l'entité urbaine principale. Les zones rurales n'ont donc
pas les moyens d'entreprendre ni des
mesures de minimisation des risques, ni des programmes de
prévention et d'information ce
qui les rend particulièrement démunies et
vulnérables lors de l'avènement d'aléas physiques
extrêmes associés aux événements El
Niño.
Par ailleurs, Claude de Miras souligne dans un article du
Bulletin de l'IFEA92 : «Mais
dans l'approche physique, la prise en compte indispensable des
comportements humains face
aux risques, ne revient-elle pas à juxtaposer une
population plus ou moins sensible aux
dangers encourus et une administration plus ou moins efficace ?
Une approche institutionnelle
devrait pleinement prendre en compte le facteur spécifique
que constituent les pouvoirs
publics pour définir une politique de prévention
qui soit en phase, non pas avec un idéal
technique inaccessible en particulier dans les
sociétés en développement, mais avec un
optimum social»
Jusqu'à présent nous nous sommes essentiellement
intéressés aux phénomènes à
l'origine des pertes enregistrées par les
communautés humaines, à l'augmentation des constats
d'endommagements et aux raisons qui permettent d'expliquer cet
accroissement. Toutefois,
les manifestations des épisodes El Niño
n'entraînent pas uniquement des conséquences
négatives sur les enjeux humains.
92 DE MIRAS C., 1996, Risques naturels : de la géophysique
à l'approche institutionnelle, Bull. Inst. Fr. Et.
And., 1996, Tome 25, No 3, pp 603-614.
56
2 / - Des conséquences forcément
négatives ?
Bien rares sont les travaux qui mettent l'accent sur les
conséquences positives des
phénomènes El Niño. Trop souvent on a
tendance à oublier les aspects bénéfiques. Pourtant
dans de nombreux cas, la survenue des épisodes El
Niño peut s'avérer localement comme une
véritable opportunité pour les populations.
Signalons rapidement les éléments suivants :
- Les dérèglements des upwellings imputables
à l'arrivée d'eau plus chaude le long
des côtes occidentales américaines en phase ENOA
influencent la localisation des stocks
halieutiques. Ce sont les pêcheurs chiliens et canadiens
qui trouvent leur avantage car les
populations de poissons pélagiques migrent vers des eaux
plus froides. «Para beneficio de los
pescadores chilenos, la vida marina que usualmente habita en las
aguas cercanas a Perú y
Ecuador, incluidas las poblaciones de anchoas, esenciales par la
economía de esos dos países,
se dirige al sur en busca de aguas más frías y
más ricas en nutrientes. En América del Norte
aparecen de repente especies exóticas de agua
cálida en regiones más septentrionales. En
1997, en el Golfo de Alaska, se capturó atún»
(National Geographic, Mars 1999).
- Des températures plus clémentes que d'ordinaire
permettent également d'économiser
de l'énergie dans certaines régions. «La
corriente en chorro polar tiende a permanecer más al
norte de Canadá que de costumbre; lo que resulta en que
menos aire frío se mueve hacia la
región fronteriza norte entre Estados Unidos y
Canadá. De hecho, los estados más al norte
ahorraron aproximadamente cinco mil milliones de dólares
en calefacción durante El Niño de
1997-98» (National Geographic, Mars 1999).
- Sur la scène internationale, un suivi minutieux du
volume des récoltes agricoles
mondiales peut permettre à certains pays d'anticiper la
diminution de telle ou telle récolte
associée aux intempéries attribuables à El
Niño. «Los usos potenciales de la información
anticipada son casi ilimitados. Por el ejemplo, el producto de
los caficultores de Kenia tiene
más demanda cuando la sequía afecta a las cosechas
de café en Brasil e Indonesia. La
producción de aceite de palma en Filipines disminuye
siempre durante El Niño, al igual que la
captura de calamar cerca de la costa californiana. Los
países que se anticipan a estos
acontecimientos pueden llenar los vacíos del mercado y
prosperar» (National Geographic,
Mars 1999).
- Au Pérou, les grandes quantités d'eaux
précipitées sur le nord du pays ont autorisé
d'une part la mise en culture de certaines zones
traditionnellement arides et d'autre part, dans
le désert de Sechura, en mettant à profit
la formation d'un lac temporaire, de développer
l'activité piscicole sur une période de 2 ou 3 ans.
«En el norte de Perú, (...) el pasto creció en
terrenos generalmente áridos y los agricultores criaron
ganado. Pudo sembrarse arroz y frijol
en áreas que normalmente son demasiado áridas para
esos cultivos. (...) Como un espejismo
de 150 Km de longitud, un lago de 3 m de profundidad formado por
El Niño cubre la
superficie del desierto de Sechura en el norte de Perú,
regularmente uno de los sitios más
aridos sobre la Tierra. Durante siglos, los aborígenes han
dado nombres a los lagos
temporales. El presidente Alberto Fujimori, al declarar que algo
bueno debe traer El Niño,
ayudó a llenar el lago de peces, que serán
capturados hasta que el lago, que desemboca en el
océano Pacífico, se seque en unos dos
años» (National Geographic, Mars 1999).
57
- Des aspects positifs sont également à relever
dans le domaine des activités
touristiques. «On Costa Rica's Pacific Basin, the current,
unusually dry season might be a
godsend for the tourism industry. Higher temperatures, and
sunnier days, should prove a
magnet for national and foreigners alike, lured by the prospect
of sandy beaches, or the
chance to reconnect with nature at one of country's many national
parks.
- Plus spécifiquement au niveau de l'Equateur on note
aussi toute une série de
situations avantageuses pour les communautés humaines.
L'accumulation de débris issus des
cours d'eau et déposés par la houle sur les plages
représente une aubaine à plus d'un titre.
D'une part, les troncs d'arbre constituent une opportunité
inopinée pour les ébénistes et
charpentiers qui trouvent à portée de main du bois
en grande quantité et gratuit et d'autre part,
les branches restantes sont ramassées et servent dans les
foyers à la cuisson des aliments. De
même, la venue d'eaux anormalement chaudes le long du
littoral va permettre la prolifération
des larves de crevettes sauvages. L'achat de ces larves par les
exploitations aquicoles est
intéressant car elles sont beaucoup moins chères
que les larves provenant des laboratoires. De
plus, les excédents pluviométriques
représentent un atout pour les piscines à crevettes
(camaroneras) dans la mesure où le besoin de
pomper l'eau pour les remplir ne sera plus
aussi impératif, autorisant des économies
d'énergie. Par ailleurs, les températures plus
élevées
lors des épisodes El Niño réchauffent l'eau
des piscines et accélèrent le développement des
crevettes.
Les crues entraînent également en grand nombre les
écrevisses à l'embouchure des
rivières où elles deviennent très faciles
à capturer lors de la décrue. De surcroît,
l'excédent
pluviométrique rend aussi très favorables certaines
pratiques telles que le reboisement ou la
mise en culture dans les régions habituellement arides.
Enfin, les crues en sapant les berges
conduisent à la mise au jour de nouveaux vestiges des
civilisations préhispaniques.
En somme, localement, on recense de multiples aspects positifs
attribuables à
l'avènement des phases ENOA mais il semble qu'au niveau
national, ce soient les effets
néfastes qui prévalent. Les conséquences
négatives peuvent d'une part être plus nombreuses
et d'autre part, ne pas être compensées par les
apports bénéfiques. Cette analyse nous permet
d'aboutir à une nouvelle hiérarchisation des
conséquences : Conséquences positives /
négatives (échelle qualitative).
Bien souvent une conséquence peut à la fois
présenter des caractères néfastes et à la
fois comporter des aspects bénéfiques. A titre
d'exemple, les débris sur les plages entravent
l'accès à la mer pour les pêcheurs et les
touristes mais constituent une aubaine pour les
ébénistes, etc. ... De même, l'échelle
à laquelle s'appliquent les conséquences est très
hétérogène. Elle peut correspondre au niveau
local (aubaine pour les ébénistes), à l'échelon
national (diminution du PIB) ou encore à l'échelle
supranationale (effets sur les marchés
alimentaires mondiaux).
Le recoupement de la distinction entre les conséquences
immédiates ou à long terme et
les conséquences positives ou négatives permet
d'arriver à une classification synthétique qui
présente l'avantage de tenir compte de
l'intégralité des conséquences autorisant leur analyse
et leur compréhension dans le détail (cf. figure
n°25).
58
Figure n°25 - Synthèse :
Système d'interrelations simplifié entre l'ENOA, les
phénomènes physiques induits et les conséquences sur les
enjeux humains
59
L'analyse qui précède a permis de dresser
un bilan des conséquences
qu'entraînent les aléas d'origine naturelle
associés aux événements El Niño, plus
spécifiquement en pays andins. Les
conséquences sont fonction des phénomènes
physiques et, au même titre que ces derniers,
forment un enchaînement dont les effets
s'additionnent et viennent profondément influencer
les groupes sociétaux et leurs
implantations. Leur classification a abouti à une
distinction entre les implications
immédiates et à plus long terme qui font
partie des préoccupations essentielles des
pouvoirs publics des pays concernés. Le rôle
du géographe peut être d'aider les autorités
notamment dans le domaine de la gestion des territoires.
Cette planification doit
intégrer le risque et permettre de trouver des
solutions visant à réduire les menaces
encourues. Grâce à une analyse
systémique prenant en considération l'ensemble des
paramètres en question, et grâce à
l'outil cartographique (cartes des risques, carte de
vulnérabilité...), le géographe est
tout à fait en mesure de proposer des alternatives
d'aménagement cohérent des territoires dans
le but d'assurer un développement
durable aux sociétés. Les pays andins ont
été choisis comme zone d'étude car ils
représentent une région du monde où
les répercussions des événements El Niño
sont
connues depuis fort longtemps et sont relativement bien
identifiées. L'examen a montré
que les différents états sont
inégalement affectés et il semble que l'Equateur
ressorte
comme étant le pays où le risque
prédomine le plus. Nous nous sommes également
intéressés à montrer la tendance
à la hausse concernant les sinistres enregistrés.
Cette
observation tient à plusieurs facteurs. Elle
s'explique tout d'abord par le fait que l'on
recense une augmentation du nombre de
phénomènes générateurs de dommages liée
à
l'intensification de la récurrence et de
l'amplitude des ENOA. En second lieu, elle
s'explique par le fait que l'on constate une
médiatisation sans cesse grandissante des
désastres. La troisième explication
réside dans un accroissement de la vulnérabilité
des
groupes sociétaux dû à un ensemble
complexe de facteurs inhérents aux structures, aux
actions et aux comportements des communautés
humaines. Il a par ailleurs été question
des aspects bénéfiques à
différentes échelles que peuvent amener conjointement
les
phénomènes El Niño. Même s'ils
ne compensent pas réellement les préjudices
occasionnés par les aléas, ils
représentent malgré tout des opportunités qu'il convient
de
ne pas négliger et dont on pourrait tirer un
meilleur parti dans le cadre d'une gestion
optimale des ressources du cadre physique. Enfin, l'essai
d'évaluation des conséquences
à long terme de l'événement de
1982-83 a permis de soulever de nombreuses
interrogations et les premiers éléments de
réponse de montrer la faisabilité d'une telle
étude en Equateur.
60
IV / - Essai d'évaluation des
conséquences à long terme de l'épisode El Niño
de 1982-83 sur le territoire équatorien
(étude de faisabilité)
A / Premiers éléments de
réponse
L'Equateur a retenu mon attention pour plusieurs raisons qui ont
été évoquées tout au
long du texte et que je résume ici. Tout d'abord,
rappelons que les mécanismes pluviogènes,
plus particulièrement sur sa marge littorale,
dépendent directement des conditions océaniques
et du positionnement de l'Equateur Météorologique,
les deux paramètres étant liés. Or, lors
des événements ENOA, l'Equateur est le premier pays
à être atteint par le courant
anormalement chaud et ses phénomènes induits
(modifications de la dynamique érosive
littorale, perturbation des écosystèmes marins) et
ce, nous l'avons vu, sur la plus longue
période. Par ailleurs, les épisodes El Niño
étant associés à une migration de l'EM en direction
du sud, les régimes pluviométriques
équatoriens apparaissent profondément bouleversés en
phase ENOA. Des précipitations fortement
excédentaires généralisées (sauf dans l'Oriente)
et
très supérieures aux moyennes saisonnières
s'étalent pendant plusieurs mois et sont à l'origine
de toute une série d'aléas physiques tels que des
inondations, des glissements de terrain, des
translations du lit des rivières, etc.,... Ces
phénomènes inopinés d'origine naturelle
entraînent
à leur tour des conséquences notoires sur les
enjeux humains, ce qui place l'Equateur comme
l'un des pays andins le plus durement touché, en valeur
relative, puisque 15% de sa
population a été directement ou indirectement
concernée par les préjudices attribuables à
l'épisode de 1982-83. En résumé, il
apparaît que, même si tous les phénomènes
associés ne
sont pas systématiquement négatifs sur son
territoire (Cf. III/C), l'Equateur s'avère malgré
tout être un pays profondément affecté par
les événements El Niño récurrents d'autant que
les
aléas à l'origine des catastrophes interviennent
majoritairement dans la région côtière, zone
économiquement prépondérante. Ces
perturbations bouleversent fortement son organisation
générale parfois plusieurs décennies
durant.
Je propose donc dans ce dernier paragraphe de soulever des
interrogations et de
formuler des pistes de recherche au sujet des conséquences
à plus long terme des phénomènes
physiques induits par l'avènement des épisodes El
Niño sur les enjeux humains. Une réflexion
initiale est à développer en vue de savoir si
l'analyse des effets à terme est réalisable sur le
territoire équatorien. Je suggère d'établir
une première évaluation qui constituera un canevas à
étayer ultérieurement au cours d'une thèse
de doctorat. L'événement de 1982-83, considéré
comme l'un des El Niño les plus intenses du siècle,
a été retenu comme point de départ pour
cette étude.
Est-on en mesure aujourd'hui de discerner en Equateur des
dysfonctionnements ou à
l'opposé des améliorations dans l'organisation des
structures sociétales attribuables au
phénomène survenu il y a 17 ans ? Dans quelle
mesure les effets de l'épisode El Niño de
1982-83 influencent-ils encore la situation
socio-économique actuelle de l'Equateur ? A-t-il
contribué à la péjoration d'une situation de
crise qui existait avant son avènement ou alors l'at-
il déclenché ? La difficulté majeure de ce
genre d'analyse relève de la nature extrêmement
variée de tous ces indices qui rend leur identification
fort complexe.
61
A-t-on observé des changements dans les pratiques
sociales, des perturbations des
réseaux de communication, des formations où des
relocalisations de quartiers, des
modifications dans l'aménagement et la gestion des
territoires suite à l'épisode El Niño de
1982-83 qui soient encore perceptibles aujourd'hui ? Y a-t-il eu
une prise de conscience
nationale du danger encouru lors de l'événement de
1982-83 et a-t-elle débouchée sur des
mesures au niveau international, national, régional ? Des
mesures ont-elles été entreprises
pour réduire les impacts des catastrophes et ou pour
prévenir l'occurrence des aléas ? Des
erreurs ont-elles été commises ou au contraire
constate-t-on des progrès ? La population a-telle
mieux été préparée pour faire face au
dernier événement à la lumière des enseignements
de l'événement 82-83 ? A-t-on constaté un
manque d'efficacité de certains organismes ou de
certaines administrations ? Si oui, quelles leçons a-t-on
tiré de ces lacunes dans la gestion des
crises imputables à El Niño ? Mais surtout,
observe-t-on aujourd'hui une gestion plus
efficace, plus optimale, plus performante des crises ? A-t-on
amorcé des réformes dans
certaines structures impliquées dans la gestion des crises
? A-t-on voté des lois, adopté de
nouvelles normes, établi de nouveaux plans d'occupation
des sols (interdiction de construire
en zone inondable ou dans les secteurs littoraux en
régression...) ?
Ces questions auxquelles il n'est pas évident de
répondre dès à présent de manière
précise constituent une des trames essentielles de mes
investigations futures. Je propose de
formuler dans les lignes qui suivent un début de
réponse.
Il est certain que l'épisode El Niño de 1982-83 a
profondément marqué à l'époque la
communauté internationale et l'Equateur et qu'il continue
d'influencer dans bien des aspects
les structures socio-économiques actuelles du pays.
Tout d'abord dans le domaine de la prévision de
l'occurrence des phénomènes,
plusieurs mesures ont été prises favorisant ainsi
la mise en garde des populations afin de
minimiser l'impact des aléas induits.
J.F Nouvelot et P. Pourrut93 écrivaient en 1984-85 :
«Etant donné ses conséquences
parfois catastrophiques, il était normal (...) que El
Niño donne lieu à des études plus
spécifiques. C'est ainsi que le Chili, la Colombie,
l'Equateur et le Pérou ont formé le groupe
ERFEN94 qui, principalement sur la base d'échanges
d'informations météorologiques et de
croisières océanographiques, essaie de comprendre
et de prévoir l'apparition du phénomène.
Par ailleurs, à l'échelle internationale, il existe
un groupe de travail mixte COI-OMMCPPS95
qui réalise des études détaillées sur
les conditions physiques, météorologiques et
biologiques de l'océan, en utilisant les données
recueillies et transmises par des stations
météorologiques fixes, des bateaux
océanographiques ou marchands, des bouées dérivantes,
des satellites, etc.»
93 NOUVELOT J.-F., POURRUT P., 1985, El Nino,
phénomène océanique et atmosphérique - Importance
en
1982-83 et impact sur le littoral équatorien, Cahiers
Orstom, série Hydrologie, vol. XXI, No 1, pp. 39-65.
94 Estudio Regional del Fenómeno El Niño,
aujourd'hui COPEFEN (Unidad Coordinadora del Programa de
Emergencia para Afrontar el Fenómeno El Niño).
95 COI : Commission Océanographique Internationale ; OMM :
Organisation Météorologique Mondiale ; CPPS :
Commission Permanente du Pacifique Sud) à l'origine du
programme TOGA (Tropical Oceanic and Global
Atmosphere)
62
En ce sens, les organismes chargés de l'observation et de
la surveillance des variations
des dynamiques de l'Océan Pacifique et de
l'atmosphère ont annoncé au cours de l'année
1997 l'apparition d'une nouvelle phase ENOA. Aussi, les pouvoirs
politiques, en
collaboration avec des organismes scientifiques nationaux et
étrangers, ont-ils décidé
d'organiser une conférence internationale à Quito
en novembre 1997 au sujet des
«conséquences climatiques et hydrologiques des
événements El Niño à l'échelle
régionale et
locale»96 afin d'informer, de prévenir et de mettre
en garde les institutions nationales contre
les risques encourus.
Cette sensibilisation devait s'accompagner d'une meilleure
préparation des
populations face aux dangers. Dans ce domaine, les médias
ont largement contribué à
véhiculer l'information mais encore faut-il que tout un
chacun ait accès à un téléviseur, à une
radio ou à des journaux qu'il soit en mesure de lire.
Les graves inondations qui ont touché en 1982-83
l'ensemble du bassin inférieur du
Río Guayas ont impulsé la construction d'ouvrage de
contention des crues. Un bilan sur cette
thématique a été établi en 1993 par
F. Rossel, E. Cadier et G. Gómez97. «Esta marcada
influencia del fenómeno ENSO en el litoral ecuatoriano ha
obligado al gobierno a tomar
medidas precautelatorias ante posibles eventos
hidrometeorológicos que provocan
inundaciones en esta importante zona de desarrollo
económico del país, mediante la
planificación, diseño y construcción de
obras de infraestructura para la protección contra las
inundaciones».
C'est ainsi que la ville de Babahoyo située dans la partie
inférieure de ce bassin
versant et qui avait subi des inondations catastrophiques en
1982-83, a été épargnée lors du
dernier événement grâce à la
construction d'un endiguement et de retenues d'eau en amont.
Il semble que de nombreux efforts aient été
menés aussi bien au niveau national que
supranational dans la perspective d'améliorer les
prévisions météorologiques d'une part et de
minimiser les répercussions des aléas d'origine
naturelle qui accompagnent les épisodes El
Niño d'autre part. Mais, compte tenu de l'ampleur des
dégâts estimés à plus de 2800 millions
de dollars pour l'Equateur lors du dernier
événement, on est en droit de se demander si ces
mesures n'ont pas été en définitive
insuffisantes et si les structures d'intervention d'urgence
n'ont pas été inefficaces et victimes de
dysfonctionnements.
Par ailleurs, comme le souligne F. Rossel et al., le manque de
travaux de régulation
des débits et leur trop faible capacité n'ont pas
permis non plus de juguler les inondations :
«Sin embargo es claro que en caso de surgimiento de
períodos lluviosos de frecuencia mayor,
como fue el caso del invierno catastrófico de 1983, la
presa Daule-Peripa se llenará en las
primeras crecidas, no pudiendo almacenar las crecidas posteriores
y su papel se limitará a la
reducción provocada por la liminación del pico en
el lago».
96 INAMHI, ORSTOM, 1997, Seminario Internacional, Consecuencias
climáticas e hidrológicas del evento El
Niño a escala regional y local, Incidencia en
América del Sur, Memorias Técnicas, Edición preliminar,
26-29 de
noviembre de 1997, Quito-Ecuador, 230p.
97 ROSSEL F., CADIER E., GOMEZ G., 1993, Las inundaciones en la
zona costera ecuatoriana: causas ; obras
de proteccion existentes y previstas, in Bull. Inst. Fr. Et.
And., Tome 22, No 1, pp. 399-420.
63
Parmi les causes contribuant à expliquer cette
inefficacité, on distingue en Equateur un
facteur politique de vulnérabilité
caractéristique, symbolisé par la très nette
dualité
économique et politique qui existe entre les villes de
Quito et de Guayaquil. La majorité des
fonds publics sont investis dans la province du Pichincha dont la
capitale est Quito aux
dépens du reste du pays.
Guayaquil, bien que plus peuplée, ne
bénéficie quant à elle que d'un pourcentage
réduit des ressources de l'Etat, ce qui n'autorise pas la
mise en place de campagnes
d'information et la réalisation d'ouvrages de mitigation
des aléas générateurs de dommages
dans les provinces du Guayas et d'une manière
générale dans les provinces rurales (la
province du Manabí en particulier). La corruption et les
détournements d'argent s'ajoutent
encore aux problèmes liés à l'inégale
répartition du budget national.
B/ Perspectives de recherches et objectifs
Compte tenu des critères préalablement
évoqués, et compte tenu de ce que j'ai pu
observer en Equateur, je m'appliquerai ultérieurement
à:
-déterminer des secteurs affectés en 1982-83
respectivement par l'érosion littorale, les
inondations et les glissements de terrain, principales
répercussions des ENOA sur le territoire
équatorien, en vue de dresser un examen de leurs
conséquences à terme sur les enjeux
humains. La zone retenue pour étudier les problèmes
liés à la régression du trait de côte a
déjà
été choisie suite à une mission de
repérage sur le terrain effectuée au mois d'avril 1999. Il
s'agit de la côte située entre Salinas au sud dans
la province du Guayas et Bahia de Caráquez
au nord dans la province de Manabí (voir projet de
recherche en annexes). La zone d'étude
pour les inondations et leurs conséquences sera
vraisemblablement délimitée dans le bassin
inférieur du Rio Guayas et inclura la ville de Babahoyo.
Enfin, la région d'Esmeraldas dans la
province du même nom au nord de l'Equateur pourra servir de
lieu d'investigation à propos
des glissements de terrain et de leurs implications sur les
structures humaines.
-analyser pour les trois zones précédentes les
modifications positives et négatives que
ces territoires respectifs, que ces différentes
communautés ont connues a posteriori en suivant
une approche géographique (se référer au
projet de recherche en annexes). Les conséquences
du dernier épisode aident bien souvent à comprendre
la situation de crise survenue il y a 17
ans. Dans bien des cas, elles permettent aussi de nous aiguiller
vers des effets qui risquent de
perdurer après coup pendant plusieurs années voire
plusieurs décennies.
Par ailleurs, j'essaierai également de mener une approche
prospective en terme de
risque. Je tenterai de définir précisément
les lieux potentiellement les plus exposés à
l'occurrence de phénomènes physiques
menaçants dans les trois zones d'étude préalables. Je
m'efforcerai en parallèle de mettre en évidence les
zones où la population est la plus
vulnérable. Des représentations cartographiques
sont en ce sens envisageables.
64
Ainsi, en suivant une démarche de géographe, il est
possible d'intégrer la venue des
événements ENOA dans le cadre d'un
développement durable des communautés humaines.
En effet, une meilleure compréhension des aléas, de
leur localisation et de leurs conséquences
permettra tout d'abord de trouver des propositions
d'améliorations possibles pour la réduction
des risques en vue de minimiser la survenue de
dégâts et dans un deuxième temps de mettre à
profit de manière optimale les effets positifs de certains
phénomènes associés.
Une des applications pratiques de ce travail de thèse
serait de constituer un document
synthétique comportant de multiples cartes à
différentes échelles. Il permettrait de guider
l'attention des décideurs équatoriens d'une part,
en direction des secteurs à risque et d'autre
part, en direction des secteurs où la population est la
plus susceptible d'être affectée
durablement par les événements El Niño.
65
CONCLUSION
Ce mémoire de DEA Interface Nature/Sociétés
a permis d'établir un bilan sur le système
complexe d'interrelations qui intègre, d'une part les
apparitions des phénomènes ENOA,
d'autre part leurs répercussions sur le cadre physique et
enfin les conséquences de ces
dernières sur les enjeux humains. L'intensification
observée de la récurrence des épisodes
El Niño et l'accélération de leur
période de retour, surtout depuis les années 1970, a
entraîné une multiplication et une aggravation de
leurs conséquences laissant à chaque fois
dans le plus grand désarroi les états
concernés, en particulier les pays andins. L'étude a
également permis de montrer que d'autres facteurs tels que
l'augmentation de la
vulnérabilité des sociétés au cours
des dernières décennies contribuent en parallèle
à
expliquer l'accroissement des pertes humaines et
matérielles lors des événements El Niño.
Ces constats témoignent de la situation critique dans
laquelle se trouvent certains pays
même si nous l'avons vu les épisodes El Niño
s'accompagnent en parallèle de toute une
série d'aspects positifs.
Aussi, une analyse géographique pluridisciplinaire
approfondie sur les conséquences à
terme des aléas attribuables aux ENSO, qu'elles soient
négatives ou à l'inverse bénéfiques,
semble-t-elle pertinente dans ce cas de figure dans la mesure
où une meilleure
compréhension des aléas, de leur localisation et de
leurs conséquences permettrait tout
d'abord de trouver des propositions d'améliorations dans
le domaine de l'aménagement
des territoires, (alternatives pour la réduction des
risques en vue de minimiser la survenue
de dégâts), et dans un deuxième temps, de
mettre à profit de manière optimale les effets
positifs de certains phénomènes associés
dans la perspective d'assurer un développement
durable aux structures sociétales, plus
spécifiquement en Equateur.
Pour ce faire, je m'attacherai tout d'abord à mener une
étude prospective en terme de
risque. Je tenterai de définir précisément
les lieux potentiellement les plus exposés à
l'occurrence de phénomènes physiques
menaçants sur le territoire équatorien. Je
m'efforcerai en parallèle de mettre en évidence les
zones où la population est la plus
vulnérable.
66
D'un point de vue méthodologique, il conviendra donc en
premier lieu de déterminer des
secteurs affectés en 1982-83 respectivement par
l'érosion littorale, les inondations et les
glissements de terrain, principales répercussions des ENOA
sur le territoire équatorien. La
zone retenue pour étudier les problèmes liés
à la régression du trait de côte a déjà
été
choisie suite à une mission de repérage sur le
terrain effectuée au mois d'avril 1999. Il
s'agit de la côte située entre Salinas au sud dans
la province du Guayas et Bahía de
Caráquez au nord dans la province de Manabí (voir
projet de recherche en annexes). La
zone d'étude pour les inondations et leurs
conséquences sera vraisemblablement délimitée
dans le bassin inférieur du Río Guayas et inclura
la ville de Babahoyo. Enfin, la région
d'Esmeraldas dans la province du même nom au nord de
l'Equateur pourra servir de lieu
d'investigation à propos des glissements de terrain et de
leurs implications sur les
structures humaines.
La seconde étape du travail consistera en
continuité à analyser pour les trois zones
précédentes les modifications positives et
négatives durables que ces territoires respectifs,
que ces différentes communautés ont connues a
posteriori en suivant une approche
géographique (se référer au projet de
recherche en annexes). Les conséquences du dernier
épisode aident bien souvent à comprendre la
situation de crise survenue il y a 17 ans. Dans
bien des cas, elles permettent aussi de nous aiguiller vers des
effets qui risquent de
perdurer après coup pendant plusieurs années voire
plusieurs décennies.
Une des applications pratiques possibles de ce travail de
thèse serait de constituer un
document synthétique comportant de multiples cartes
à différentes échelles. Il pourrait
permettre de guider l'attention des décideurs
équatoriens d'une part, en direction des
secteurs à risque et d'autre part, en direction des
secteurs où la population est la plus
susceptible d'être affectée durablement par les
événements El Niño. Un tel travail devra
inclure aussi des études relatives aux prévisions
météorologiques dans le sens où elles
permettraient d'organiser des campagnes de prévention et
d'information dans le but de
mieux préparer les populations à l'avènement
des aléas d'origine naturelle imputables à El
Niño. Les enjeux sont de taille, que la recherche commence
!
67
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Les ouvrages et articles ont été rassemblés
ci-dessous afin de constituer une base de données nécessaire en
vue
d'un approfondissement ultérieur au cours d'une
thèse de doctorat. Je les ai classés en 6 grands chapitres
correspondant au plan de mon étude (les deux derniers sont
complémentaires).
I/ Les mécanismes du système
couplé océan-atmosphère ENOA
+ Chronologie et prévision des
événements
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et international en
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ecuatoriana, hoja a 1/200 000 de
Babahoyo - Mapas morfo-pedológico, de formaciones
vegetales y uso actual del suelo, de
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photo.
85
ANNEXES
86
Liste des figures
Figure n°1 : Cartes de l'Oscillation
Australe 11
Figure n°2 : Les composantes
aérologiques en phase ENOA sur le Pacifique Tropical 14
Figure n°3 : Condition aérologiques
sur la région méso-américaine 16
Figure n°4 : Les courants marins à
l'est du Pacifique Intertropical 17
Figure n°5 : Evolution de l'Indice
Composite des ENOA 18
Figure n°6 : Carte des effets
supposés des événements El Niño au niveau
planétaire 21
Figure n°7 : Les incidences climatiques du
phénomène El Niño en Amérique Latine 23
Figure n°8 : Carte de localisations des
secteurs affectés par les inondations et sécheresses en
Amérique Latine lors du phénomène El
Niño de 1983-83 24
Figure n°9 : Limite de l'influence du
phénomène El Niño au NW de l'Amérique du Sud 25
Figure n°10 : Situation des vents lors de
deux événements El Niño (1983 ; 1992) en Equateur 26
Figure n°11 : Influence du
phénomène El Niño sur les précipitations annuelles
en Equateur 27
Figure n°12 : Carte de localisation des
répercussions initiales directement associées aux
événements
hydro-météorologiques extrêmes lors de la
phase ENOA 1982-83 au Pérou. 28
Figure n°13 : Régions
affectées par la sécheresse et les inondations survenues en
Bolivie en 1982-83 29
Figure n°14 : Comparaison des
précipitations à Esmeraldas en hiver 1982-83 et 1997-98 30
Figure n°15 : Impacts du El Niño de
1982-83 sur le milieu physique en Equateur 32
Figure n°16 : Nombre de glissements de
terrain recensés en Equateur depuis 1988 33
Figure n°17 : Variations du niveau de la
mer observées à La Libertad (Equateur) en 1982-83 33
Figure n°18 : Formation d'un cordon
littoral à Puerto Pizarro (Pérou) au cours du XXème
siècle 34
Figure n°19 : Evolution latérale et
verticale du tracé du Río Piura au nord du Pérou 36
Figure n°20 : Evolution des cas de malaria
en Equateur, au Pérou et en Bolivie entre 1970 et 1996 41
Figure n°21 : Translation de l'emplacement
du village de Zaña au nord du Pérou suite au sinistre
provoqué par une coulée boueuse occasionnée
lors de l'épisode El Niño de 1720 46
Figure n°22 : Population affectée
par les catastrophes naturelles tous types confondus depuis 1964 49
Figure n°23 : Quelques chiffres relatifs au
dégâts survenus en Equateur, au Pérou et en Bolivie 49
Figure n°24 : Evaluation des
conséquences socio-économiques des phénomènes El
Niño de 1982/83
et de 1997-98 sur le territoire équatorien 50
Figure n°25 : Synthèse :
Système d'interrelations simplifié entre l'ENOA, les
phénomènes physiques
induits et les conséquences sur les enjeux humains 58
87
Glossaire
Courant de Humboldt : courant marin froid qui
remonte le long des côtes sudaméricaines
(upwelling côtier)
DesInventar : Inventario de Desastres de la Red
de estudios en ciencias sociales para la
prevención de los desastres (base de datos).
El Comercio : quotidien équatorien
EM : Equateur météorologique, zone
de convergence des flux aérologiques des deux
hémisphères météorologiques (zone de
convection). On distingue l'EM Vertical de l'EM
Incliné98.
El País : quotidien équatorien
El Telégrafo : quotidien
équatorien
El Universo : quotidien équatorien
Hoy : quotidien équatorien
La Hora : quotidien équatorien
Pluviogène : qui engendre des pluies
Quebrada : terme regroupant aussi bien les
gorges, les ravines, les ravineaux.
Thermocline : couche de transition thermique
rapide entre les eaux superficielles et les eaux
sous-jacentes de température différente99
Upwelling : «remontée d'eau
océanique subsuperficielle ou plus profonde, sous l'effet d'une
divergence (par rapport aux côtes) impulsée par les
vents de surface (alizés)»100
Vorticité : force géostrophique
qui concoure à dévier les flux aérologiques dans le sens
des
aiguilles d'une montre dans l'hémisphère nord et
inversement dans l'hémisphère austral.
Terme qui s'applique notamment aux dépressions tropicales
à l'origine des cyclones.
ZCIT : est la zone de convergence
inter-tropicale où se rencontrent des flux tropicaux issus
des deux hémisphères météorologiques
(zone de convection)
ZCPS : est la zone de convergence du Pacifique
Sud où se rencontrent les flux tropicaux
(moussons et alizés) sur le Pacifique sud-occidental (zone
de convection)
98 Leroux, 1996.
99 D'après George P. et Verger F., 1996, Dictionnaire de
la Géographie
100 Idem
88
Liste des sigles
AA : Agglutination Anticyclonique
ACT : Action by Churches Together
AMP : Anticyclone Mobile Polaire
BIRD : Banque Internationale pour la
Reconstruction et le Développement
CCE : Contre-Courant Equatorial
CNE : Courant Nord Equatorial
CSE : Courant Sud Equatorial
CEDIG : Centro Ecuatoriano De Investigaciones
Geográficas
CEPAL : Comisión Económica para
América Latina y el Caribe
CEPEIGE : Centro Panamericanos de Estudios e
Investigaciones Geográficos
CIFEG : Centre International de Formation et
d'Echanges Géologiques - Orléans
COPEFEN : Unidad Coordinadora del Programa de
Emergencia para Afrontar el
Fenómeno El Niño
CPPS : Commission Permanente du Pacifique Sud
CRED : Centre de Recherches sur
l'Epidémiologie des Désastres - Bruxelles
CRID : Centro Regional de Información
sobre los Desastres - Costa Rica
DHA : UN Department of Humanitarian Affairs
DIPCN : Décennie Internationale pour le
Prévention des Catastrophes Naturelles
DIPECHO : ECHO Programme for Disaster
Prevention, Mitigation and Preparedness
ECHO : European Community Humanitarian
Organisation
EMAAP : Empresa Municipal de Alcantarillado y
Agua Potable - Quito
Em-Dat : Emergency Events Database
EMV-EMI : Equateur Météorologique
Vertical - Equateur Météorologique Incliné
ENOS : El Niño Oscilación del Sur,
sigle castillan de ENOA
ENOA : El Niño Oscillation Australe
ENSO : El Niño Southern Oscillation,
sigle anglais de ENOA
ESCAP : UN Economic and Social Commission for
Asia and the Pacific
ESPOL : Escuela Superior Politécnica del
Litoral - Ecuador
FAO : Food and Agriculture Organisation
FSCR : Fédération internationale
des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
IDNDR : International Decade for Natural
Disasters Reduction, sigle anglais de DIPCN
IFEA : Institut Français d'Etudes
Andines
IGM : Instituto Geográfico Militar -
Ecuador
INAMHI : Instituto Nacional de
Meteorología e Hidrología - Ecuador
IPGH : Instituto Panamericano de
Geografía e Historia
IRD : Institut de Recherches pour le
Développement
ITCZ : Inter-tropical Convergence Zone
LA RED : Red de Estudios Sociales en
Prevención de Desastres en América Latina
MAG : Ministerio de Agricultura - Ecuador
NOAA : (US) National Oceanic and Atmospheric
Administration
OCHA : UN Office for the Coordination of
Humanitarian Affairs
OFDA : Office of U.S. Foreign Disasters
Assistance
OMM : Organisation Météorologique
Mondiale
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
OPS : Organisation Panaméricaine de la
Santé
89
ORSTOM : Institut Français de Recherches
Scientifiques pour le Développement en
Coopération, transformé depuis 1997 en IRD
PAHO : Pan American Health Organisation, sigle
anglais de l'OPS
PNUD : Programme de Nations Unies pour le
Développement
SOI : Southern Oscillation Index
SST : Sea Surface Temperatures
(températures de la mer en surface)
TOGA : Tropical Ocean and Global Atmosphere
TSM : Températures de Surface de la
Mer
UCAR : University Corporation for Atmospheric
Research (Etats-Unis)
UNDP : United Nations Development Programme,
sigle anglais du PNUD
UNDRO : United Nations Disaster Relief
Co-ordinator
UNESCO : United Nations Educational, Scientific
and Cultural Organisation
WFP : World Food Programme (Programme
Alimentaire Mondial)
WHO : World Health Organisation, sigle anglais
de l'OMS
WMO : World Meteorological Organisation, sigle
anglais de l'OMM
ZCIT : Zone de Convergence Inter-Tropicale
ZCPS : Zone de Convergence du Pacifique Sud
90
Liste de sites Internet
La liste d'adresses qui suit est sujette à des
modifications épisodiques de l'intitulé des sites,
compte tenu de la remise à jour des rubriques. Cela dit,
la racine reste toujours valable (ex :
http://racine/).
http://www.cdc.noaa.gov/ENSO/enso.different.html
http://www.cdc.noaa.gov/~kew/MEI/mei.html
(Indice composite de l'ENOA - Multivariate ENSO Index)
http://www.cdc.noaa.gov/~map/maproom/text/climate_pages/sst_olr/old_sst/sst_8283_an
im.shtml
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im.shtml
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(article de Kimberly Amaral intitulé : El Niño and
Southern Oscillation: A reversal of
Fortune)
http://www.coaps.fsu.edu:80../respage.html
http://www.abcnews.com/sections/us/DailyNews/elnino_index.html
http://geohazards.cr.usgs.gov/html_files/landslides/usgsnoaa/index.html
http://geohazards.cr.usgs.gov/html_files/landslides/usgsnoaa/mapapr.html
http://geohazards.cr.usgs.gov/factsheets/elninofs.pdf
http://nic.fb4.noaa.gov/products/analysis_monitoring/enso_update/index.html
(figures and graphs of general data about the ENSO)
http://nic.fb4.noaa.gov/products/analysis_monitoring/impacts/enso.html
(Global La Niña Impacts)
http://nic.fb4.noaa.gov/products/analysis_monitoring/impacts/warm.gif
(El Niño's Global Impacts - teleconnections)
http://nic.fb4.noaa.gov/products/analysis_monitoring/impacts/cold.gif
(La Niña's Global Impacts - teleconnections)
http://nic.fb4.noaa.gov/products/analysis_monitoring/enso_advisory/
http://nic.fb4.noaa.gov:80/products/analysis_monitoring/GLOB_CLIM/lmgtandp.gif
(Carte des effets supposés des événements El
Niño au niveau planétaire)
http://www.cnn.com/SPECIALS/el.nino/index.html
(pages web de CNN sur El Niño)
http://www.pbs.org/wgbh/nova/elnino/
http://www.weather.com/custom/elnino/update.html
(site The Weather Channel, article critique vis à vis de
ce que l'on dit au sujet de El
Niño)
http://headlines.yahoo.com/Full_Coverage/Tech/El_Nino/
http://www.pmel.noaa.gov/toga-tao/el-nino/impacts.html#part5b
91
http://www.pmel.noaa.gov/toga-tao/figure22.htm
http://iri.ucsd.edu/hot_nino/news/index.html
(1997-98 El Niño Evolution Compared with Previous El
Niño's)
http://www.netsalud.sa.cr/crid/spa/otherinf/index.htm#TEMAS
(site du CRID, Centro Regional de Información sobre los
Desastres - Costa Rica)
http://www.cepis.org.pe/eswww/elnino/elnino.html
http://www.minsalud.gov.co/fnino/mapa23html
(site du Ministère de la Santé de Colombie - Carte
des incidences du phénomène El
Niño en Amérique du Sud)
http://www.osso.univalle.edu.co/tmp/lared/public
(site de la Red - Réseau d'Etudes en Sciences Sociales
pour la Prévention des
Désastres)
http://www.salud.org.ec/desastre/index.html
http://www.md.ucl.ac.be/entites/esp/epid/misson/intro
fr.htm
http://www.serimedis.tm.fr
(Indigo Base - Banque d'images)
http://www.paho.org/english/ags/eng_indx.htm
(site de l'Organisation Panaméricaine de la Santé -
Un rapport sur les conséquences
sanitaires du phénomène El Niño y est
disponible au format PDF en anglais ou en
castillan)
http://unesco.org.uy/phi/libros/enso/indice.html
(site regroupant les articles résumant les interventions
du séminaire de Quito en
novembre 1997 au sujet des incidences climatiques et
hydrologiques des événements
El Niño en Amérique du Sud)
http://www.dir.ucar.edu
(site de l'US University Corporation for Atmospheric Research)
http://www.disaster.info.desastres.net
(donne accès à d'autres sites d'organisations
disposant d'informations ou étant
impliquées dans le domaine de la prévention des
désastres et de la gestion des crises)
http://www.reliefweb.int
http://www.ird.fr
(site de l'Institut de Recherche pour le Développement)
http://www.un.org.mx/cepal/ima/nino/ninoima.htm
(site proposant des images des dommages occasionnés par El
Niño 1997-98 en
Equateur)
92
http://www.nationalgeographic.com/elnino
(site du National Geographic reprenant le numéro
spécial El Niño de mars 1999)
http://www.nature.com
(site de la célèbre revue scientifique de langue
anglaise)
http://topex-www.jpl.nasa.gov/enso97/el_nino_1997.html
(séquence d'images satellitales du phénomène
El Niño 1997-98)
93
Coordonnées des organismes et des personnes
I/ les personnes
D'ERCOLE Robert
Université de Savoie, Département de
géographie,
Savoie-Technolac, BP 1104
73 011 Chambéry Cedex
Téléphone : (33 4) 79 75 87 84 (bureau)
Télécopie : (33 4) 79 75 87 87
Adresse électronique : rderco@aol.com
DUMONT Jean-François
La Garzota Segunda Etapa, Manzana 53, Villa # 13, Guayaquil
(domicile)
Téléphone-Télécopie : (593 4) 272 117
(domicile)
Téléphone mobile : (593 9) 738 497
Adresse électronique : dumontjf@ecnet.ec
Petroproduccíon, Centro de Investigaciones
Geológicas,
Km 6½ Vía a la Costa (bureau)
Guayaquil-Ecuador
Téléphone : (593) 2 85 14 51 (bureau)
Télécopie : (593) 2 85 08 97 (bureau)
LEROUX Marcel
Laboratoire de Géographie Physique,
Université Jean Moulin, Lyon III
CNRS UMR 5 600,
18, Rue Chevreul
69 362 Lyon Cedex 07
Téléphone : (33 4) 72 72 44 03
Adresse électronique : leroux@sunlyon3.univ-lyon3.fr
PASKOFF Roland
Département de Géographie
Université Lumière - Lyon II
5, Avenue Pierre Mendes France
69 676 Bron Cedex (bureau)
Adresse électronique : paskoff@club-internet.fr
94
II/ Les organismes et instituts
Alliance Française
Service Culturel et Médiathèque
Avenida Eloy Alfaro N32
468 Quito-Ecuador
Téléphone : (593) 2 24 65 89
Télécopie : (593) 2 44 22 93
Site Internet : http://www.afquito.org.ec
Adresse électronique : afquito.servcult@eolnet.net
Ambassade de France
Service Culturel
18 de Septiembre 115 y Plaza Quito
46 42 Quito-Ecuador
Casilla : 17 03
Téléphone : (593) 2 231 271
Télécopie : (593) 2 505 606
Site Internet : http://www.ambafrance-equateur.org
Adresse électronique : servcult@ecuanex.net.ec
Banco Central del Ecuador
José Fernando MONCAYO
Consultor en Recursos Humanos
Avenida 10 de Agosto, Edificio Preceño
Quito-Ecuador
Téléphone : (593) 2 58 25 77 Extension 36 11 / 36
18
: (593) 2 33 41 14 (domicile)
Télécopie : (593) 2 572 760
Adresses électroniques : fmoncayo@uio.bce.fin.ec
(bureau)
: fmoncayo@ramt.com (domicile)
Site Internet : http://www.bce.fin.ec (rubrique :
publicaciones)
COPEFEN
Unidad Coordinadora del Programa de Emergencia para Afrontar
el
Fenómeno El Niño
Oficina del Vice-Presidente
Econ Angel Crespo (de la part de Aase Smelder, UNDP)
Quito-Ecuador
95
DEFENSA CIVIL
Avenida Amazonas y Villalengua
Téléphone : (593) 2 245 031 / 455 441 / 439 433
Télécopie : (593) 2 439 918
Casilla : 4979 CC.NU / Quito-Ecuador
- Ingeniero A. Magno RIVERA,
Jefe Sección Geotécnica,
Departamento Técnico,
Téléphone : (593) 2 430 659 / 439 433 / 454 358 /
455 441
(bureau)
Téléphone : (593) 2 596 524 (domicile)
Télécopie : (593) 2 439 918 (bureau)
- Coronel Roberto RODRIGUEZ MARIN
Jefe del Departamento Operaciones de la Defensa Civil
ECHO
European Comunity Humanitarian Organisation
Avenida 12 de Octubre y Abraham Lincoln
Edificio Torre 1492
Quito-Ecuador
ESPOL
Escuela Superior Politécnica del Litoral
- Doctor José Luis Santos
Director del Centro de Investigaciones Científicas y
Tecnológicas (CICYT)
Campus Politécnico « Gustavo Galindo »
Apartado : 09 01 58 63
Guayaquil-Ecuador
Téléphone : (593) 4 26 92 12 / 85 04 93
Télécopie : (593) 4 85 46 29
Adresse électronique : jlsantos@goliat.espol.edu.ec
- Ingeniero Hector Ayón (de parte de Hernán
Moreano) ; experto en
geomorfología costera
Facultad Ciencias del Mar
INAMHI
Instituto Nacional de Meteorologia e Hidrologia
Servicio de Hidrologia
Inaquito 700 y Corea
Quito-Ecuador
Téléphone : (593 2) 433 936 / 248 268
Doctor Ingeniero Edison Heredia C.
Téléphone-Télécopie : (593 2) 46 99
32 (bureau)
Adresse électronique : edison_al@mixmail.com (bureau)
Casilla 17-04-10435 (domicile)
Téléphone : (593 2) 24 54 13 (domicile)
Adresse électronique : migsumi@ecuanex.net.ec
(domicile)
96
INOCAR
Instituto Nacional Oceanográfico de la Armada
- Juán José Nieto
Departamento de Oceanografía Física
Adresse électronique : jjnieto@hotmail.com
- Ingeniero Bolivar
Departamento de Geología
- Teniente Pablo Suarez (de parte de Hernán Moreano)
Site Internet : http://www.inocar.mil.ec
IPGH
Instituto Panamericano de Geografía e Historia (IPGH)
Arquitecto Darwin MONTALVO
Seniergues s/n y Paz y Miño
Edificio IGM, tercer piso
Apartado : 38 98
Téléphone : (593) 2 525 378
Télécopie : (593) 2 224 663
IRD
Institut de Recherche pour le Développement
Whymper 442 y Coruna
Apartado Postal 17 12 857
Quito-Ecuador
Téléphone : (593 2) 503 944 / 504 856 / 565 336
Télécopie : (593 2) 504 020
Adresse électronique : orstom1@ecnet.ec
Representant IRD : fkahn@ecnet.ec (Francis Kahn)
Secrétaire : Maria Dolores Villamar : dvillama@ecnet.ec
Documentaliste : Cristina Carrion : carrionc@ecnet.ec
OPS / PAHO
Organisación Panamericana de la Salud / Pan American
Health Organisation
Avenida Naciones Unidas 1084,
Torre B, Oficina 309,
Quito-Ecuador
- Jean-Luc Poncelet,
Subregional Advisor,
Emergency Preparedness and Relief Coordination Programme
Téléphone : (593 2) 46 46 29 / 44 94 73
Télécopie : (593 2) 46 46 30
Adresse électronique : poncelej@ecnet.ec /
pedecu@ecnet.ec
- Doctor Alejandro Santander,
Consultor, Programa de Preparativos para Emergencias y
Desastres
Téléphone : (593 2) 46 46 29 / 44 94 73
Télécopie : (593 2) 46 46 30
Adresse électronique : alejan3@ibm.net
97
PMRC
Programa de Manejo de Recursos Costeros
Ingeniera Alexandra Cedeño,
Téléphone : (593) 4 29 65 55, extension 32
Adresse électronique : hrodas@telconet.net
Comandante Hernán Moreano
Téléphone : (593) 4 29 65 55, extension 32
(bureau)
: (593) 4 39 46 09 (domicile)
Adresse électronique : hmoreano@gye.satnet.net
Avenida Quito 402 y Padre Solano
Edificio Ministerio de Agricultura (MAG), Piso 19
Guayaquil-Ecuador
Téléphone : (593) 4 28 44 53 / 28 11 44 / 29 65
55
Télécopie : (593) 4 28 50 38
PNUD
Programme des Nations Unies pour le Développement
Ricardo MENA SPECK (de parte del Ing. Magno Rivera)
Departamento Asuntos Humanitarios
Avenida de los Shyris 1240 y Portugal,
Edificio Albatros, Oficina 504
Quito-Ecuador
Téléphone : (593) 2 469 810 (bureau)
: (593) 2 569 059 (domicile)
Télécopie : (593) 2 469 810 (bureau)
Adresse électronique : rmena@undha.org.ec
PUCE
Pontífica Universidad Católica del Ecuador
Departamento de Ciencias Geograficas y Estudios Ambientales
Avenida 12 de Octubre, entre Patria y Veintimilla
Apartado Postal 17 01 2184
Quito - Ecuador
Téléphone : (593 2) 565 627
Télécopie : (593 2) 509 699
Adresse électronique : webmaster@puceuio.puce.edu.ec
- LEON Juán Dr.
Projet ORELLANA (Observatorio de las Redes y Espacios de
los Llanos, los Andes y de la Amazonía)
Téléphone : (593 2) 565 627 poste 1141
- GOMEZ Nelson Dr., géographe,
Directeur du CEPEIGE (Centro Panamericanos de Estudios e
Investigaciones Geográficas)
Téléphone : (593 2) 565 627 poste 1141
98
PROJET D'ETUDE
IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX INDUITS PAR LES PHENOMENES
EL NINO ET CONSEQUENCES (POSITIVES ET NEGATIVES) SUR LES
COMMUNAUTES HUMAINES DANS LA REGION COTIERE
EQUATORIENNE
- Une approche pluridisciplinaire -
INTERETS, OBJECTIFS, FAISABILITE
Aujourd'hui, ne serait-ce que par l'intermédiaire des
médias, les conséquences souvent
dramatiques, des aléas de type inondation,
sécheresse, glissement de terrain, qu'occasionne
l'avènement d'une phase El Niño à
l'échelle de la planète entière mais aussi au niveau
local,
sont bien connues.
Pourtant, bien rares sont les études qui prennent en
compte, outre les aspects
immédiatement perceptibles des catastrophes identifiables
rapidement après la survenue du
sinistre (nombre de morts, de blessés ou de sans-abri,
pourcentage du parc immobilier détruit
ou de récoltes perdues, coûts estimés des
dommages et des réparations, évaluation du manque
à gagner, etc. ...) les effets à plus long terme
sur les milieux sociétaux (en dehors des aspects
économiques, on peut répertorier par exemple la
modification de pratiques sociales, la
formation de nouveaux quartiers consécutive au relogement
des sinistrés, des modifications
fonctionnelles à l'échelle d'une ville, ou les
perturbations vis à vis des réseaux de
communication suite à un glissement de terrain jugulant la
circulation ou suite à la
destruction, rarement intégrale, d'une entité
urbaine relais à cause d'inondations, etc. ...).
De même, les recherches abordant les impacts des
perturbations hydro-climatiques
engendrées par le phénomène El Niño
sur les paysages et sur les dynamiques d'érosion
(augmentation des totaux pluviométriques, pic de crues et
inondations, accroissement de
l'occurrence des glissements de terrain ainsi que le recul du
trait de côte dès lors que le niveau
marin s'élève, etc. ...) quand elles existent, se
limitent à des études de cas plus ou moins
poussées et avec un suivi dans le temps rarement
assuré. C'est ainsi que l'on manque de
données synthétiques et d'une vision plus globale
du problème.
Par ailleurs, si l'avènement d'une période El
Niño est la plupart du temps perçue comme
un fléau, il convient néanmoins de ne pas
négliger les aspects positifs qu'il est aussi
susceptible d'entraîner. En effet, dans certains secteurs
généralement secs, l'arrivée de pluies
autorise, tout au moins à l'échelle d'une saison,
le développement de l'agriculture voire même
comme dans le désert de Sechura au Pérou, en
mettant à profit la formation d'un lac, de
développer l'activité piscicole sur une
période de 2 ou 3 ans. Là encore, dans la bibliographie
recueillie, on observe un manque de travaux relatifs aux
conséquences positives des
événements El Niño. Certains l'expliquent
par le fait que les pouvoirs publics décident
volontairement de dramatiser la situation en vue de
bénéficier davantage de l'aide
internationale. Dans un tout autre contexte, l'exemple de
l'ouragan Mitch en Honduras est
éloquent.
99
Je propose donc de mettre en place un projet de recherche sur les
conséquences
positives et négatives du phénomène El
Niño aussi bien dans le domaine humain que
physique, fortement liés, au niveau de la région
côtière équatorienne, où les répercussions
hydro-climatiques et les conséquences sur l'organisation
et les implantations humaines en
phase ENOA, sont importantes mais paradoxalement très peu
étudiées.
C'est donc ce manque de travaux, tant en ce qui concerne les
effets positifs comme
négatifs, sur la côte équatorienne qui motive
l'exécution de ce programme de recherche. De
plus, compte tenu de la récurrence du
phénomène El Niño, une étude approfondie de ses
répercussions ouvre la possibilité de trouver des
solutions pour mieux se préparer, pour mieux
s'adapter ou pour intégrer sa venue en planifiant par
exemple l'occupation des sols de manière
appropriée dans le cadre d'un développement durable
de la région côtière.
Ce travail s'inscrira dans le cadre d'une thèse de
Doctorat de Géographie à l'Université
de Savoie sous la direction de Monsieur Robert D'ERCOLE.
D'ores et déjà, il semble possible de
déterminer 3 niveaux d'étude en fonction du type
d'aléas (inondations, glissements de terrain, surcotes
marines) sur la région côtière
équatorienne (à l'ouest de la Sierra Andine), zone
cycliquement touchée par les perturbations
hydro-météorologiques liées à El
Niño. Un bémol est cependant à apporter. En effet,
même
s'il y a une trame commune, l'apparition des
phénomènes El Nino est rarement similaire et
leurs évolutions peuvent être très
différentes selon les événements. Aussi, toutes les phases
El
Nino n'entraîneront-elles pas les mêmes
conséquences. Un secteur inondé peut très bien, la
fois suivante, être épargné et vice versa.
En outre, l'intensité des événements est
variable dans le temps et dans l'espace en terme
de précipitations. C'est ainsi que l'apparition de grands
glissements de terrain n'est pas
systématique ou ne s'opère pas dans les mêmes
secteurs selon les épisodes. Il est donc
important de comparer, lorsque cela est possible, la
quantité (excès ou défaut) et la répartition
des pluies pour chaque événement.
Une autre problématique à considérer
concerne directement la mer puisqu'il s'agit de
l'occurrence des surcotes marines en phase ENOA et de leurs
conséquences sur la dynamique
d'érosion du littoral. C'est par ce point là que
commencera le projet de recherche.
------------------------
L'objectif de la première phase de mon travail est de
réaliser au niveau du littoral
équatorien entre Salinas au sud dans la province du
Guayas, en passant par la côte du Manabí
jusqu'à Esmeraldas au Nord, une carte des impacts des
surcotes marines survenues lors du El
Nino 1997-98 sur le positionnement du trait de côte. Pour
ce faire, Monsieur Jean-François
DUMONT, géologue à l'IRD, s'engage à me
prendre en tant que stagiaire. Une période d'un
mois sera consacrée à une étude de terrain,
possiblement à partir de septembre 1999.
L'observation d'éléments révélateurs
du paysage (habitations en front de mer détruites,
ouvrages de protection déchaussés, etc. ...) sera
accompagnée d'une enquête à réaliser
auprès
de la population (pécheurs, élus locaux...). Les
questions envisageables sont du type :
comment les habitants perçoivent-ils la chose ? Ont-ils
constaté un recul ou à l'inverse un gain
de plage ? Ont-ils des photos ? etc. ...
100
L'enquête permettra aussi de s'intéresser aux
répercussions socio-économiques. Dans
cette perspective, on pourra appréhender les contraintes -
inconvénients, ou à l'opposé les
opportunités - avantages que représente
l'avènement de El Nino sur les activités de pêche et
sur les camaroneras. De même, il sera
intéressant d'étudier les problèmes de circulation le
long du littoral pour cause de destruction de routes, de ponts et
ce que cela entraîne sur les
activités commerciales (les productions locales ne peuvent
plus être acheminées vers les
marchés de consommation et inversement le ravitaillement
notamment en eau potable de ces
zones est rendu aléatoire d'où des problèmes
épidémiologiques, etc. ...).
Par ailleurs, à une échelle plus réduite,
une cartographie basée sur les plans cadastraux
lorsqu'ils existent, pourra mettre en évidence dans
certaines villes côtières, la disparition de
rangées de maisons et de rues. En ce cas, des personnes se
sont alors retrouvées sans-abri et il
est à envisager une étude sur la formation de
nouveaux quartiers investis par les sinistrés et
sur leur localisation (secteurs à risque?).
L'autre travail à effectuer sur le terrain consiste
à trouver des indices, des éléments
morpho-structuraux dans le paysage côtier qui permettraient
d'observer un affaissement de
certains secteurs littoraux. Cette thématique serait
à corréler avec les surcotes marines en
cycle ENOA. En effet, l'élévation épisodique
du niveau de la mer additionné à la subsidence,
même lente (échelle géologique) de certaines
zones riveraines anthropisées risque à terme de
causer davantage de dégâts et de problèmes
pour les implantations humaines littorales.
Selon les enjeux humains, selon leur distance au rivage et selon
leur localisation ou non
dans des zones dépressives, une carte de risque pourra
alors être dessinée pour la côte
équatorienne. Des secteurs sont-ils plus
vulnérables? Quelles solutions peut-on envisager à
court terme, à moyen terme ? Une planification de
l'utilisation des sols pourrait par exemple
interdire toutes constructions en bordure de mer compte tenu de
la vitesse de recul du rivage,
etc. ... (comme la loi sur le Littoral en France).
On pourrait également aboutir à la
définition d'échelles de valeur basées sur des indices
à calculer en fonction du degré d'endommagement des
infrastructures anthropiques (nombre
de bâtiments détruits, nombre de rues disparues,
chaussées défoncées, routes coupées, etc. ...),
en fonction du nombre de personnes sinistrées, en fonction
aussi de la distance de recul du
trait de côte, etc. ... pour aboutir à un indice
synthétique qui rendrait compte de l'intensité de
l'impact des surcotes marines en phase ENOA sur le littoral
équatorien. A DEFINIR PLUS
PRECISEMMENT.
Bilan :
Au terme de cette première phase de travail, qui devrait
se terminer en décembre 1999
(fin de stage), plusieurs cartes devront avoir été
réalisées sur le littoral. Une deuxième phase
pourra alors être envisagée courant 2000 au sujet
des répercussions de El Nino sur
l'occurrence des glissements de terrain. Un point de
départ semble se dessiner avec l'étude
réalisée par Pascal PODWOJEWSKI, Jean-Louis PERRIN,
et Jean-Louis JANEAU à
Esmeraldas. Par la suite, le dernier volet de mon travail
traitera des impacts en terme
d'inondations dont il reste à définir la zone
d'étude.
101
I/ les outils :
- photos aériennes au 1:60 000
- cartes géologiques au 1: 100 000
- plans cadastraux des villes côtières
- données des marégraphes
- données pluviométriques de l'INAMHI
- journaux (Universo...)
- logiciels informatiques de dessin (Adobe Illustrator), de
traitements d'images (Adobe
Potoshop)
II/ Organismes et Instituts de soutien en Equateur et en
France
A/ Les établissements français :
1/ L'Institut de Recherches pour le Développement
(ex-Orstom)
Plusieurs chercheurs dans des disciplines différentes sont
intéressés :
- Jean-François DUMONT, géologue, en poste en
Equateur, pourra apporter son aide dans le
domaine des variations du niveau de la mer et des ses impacts sur
la dynamique
morphologique littorale. Des études par carottage pourront
peut-être mettre en évidence des
séquences dans les accumulations sédimentaires
côtières correspondant aux phases ENOA.
L'observation de surcotes en période El Nino sont à
corréler avec la possibilité d'affaissement
des secteurs côtiers. Par ailleurs, l'étude de
photos aériennes permettra de montrer dans quelle
proportion les établissements anthropiques riverains
(villages, infrastructures portuaires,
piscines à crevettes) sont affectés par la
montée des eaux.
- Pascal PODWOJEWSKI, pédologue et Jean-Louis PERRIN,
hydrologue, travaille à
l'EMAAP, en poste en Equateur pourront apporter leur soutien
notamment en ce qui concerne
les glissements de terrain à Esmeraldas pour y avoir
réalisé un diagnostic en mai 1998. Ces
chercheurs ont pris de nombreuses photos et on dispose de photos
aériennes du site. De
même, on trouve diverses cartes à diverses
échelles, comme par exemple la carte de
végétation et d'utilisation des sols au 1:200
000.
2/ L'Université de Savoie
- Robert D'ERCOLE, géographe, maître de
conférence à l'Université de Savoie. Spécialiste
des questions de risque, de vulnérabilité et de
catastrophes naturelles, il a été mon directeur de
maîtrise et suit actuellement mes travaux de DEA. Il me
conseillera et guidera tout au long de
ma thèse de doctorat.
102
3/ Les Universités Lyon II et Lyon III
- Marcel LEROUX, climatologue, professeur à
l'Université Jean Moulin (Lyon III), est
intéressé dans la mesure où je pourrai lui
communiquer des données de climatologie
spécifiques à l'Equateur. Il suit actuellement mes
travaux de DEA.
- Roland PASKOFF, géographe, professeur à
l'Université Lumière (Lyon II), Membre de
l'Académie des Sciences d'Outre-Mer, spécialiste
des questions d'impacts anthropiques sur les
dynamiques d'érosion littorale.
B/ Les établissements équatoriens
1/ la Pontifica Universidad Catolica del Ecuador (PUCE)
- Dr. Juan LÉON, travaille sur le projet ORELLANA :
Observatorio de las Redes y Espacios
de los LLanos, los ANdes y la Amazonia.
- Dr. Nelson GOMEZ, géographe, directeur du CEPEIGE :
Centro Panamericano de Estudios
e Investigaciones Geograficas.
2/ Instituto Nacional de Meteorologia e Hidrologia (INAMHI)
- Doctor Ingeniero Edison Heredia C.
Servicio de Hidrologia
3/ Instituto Nacional Oceanográfico de la Armada
(INOCAR)
- Juán José Nieto
Departamento de Oceanografía Física
- Ingeniero Bolivar
Departamento de Geología
4/ Escuela Superior Politécnica del Litoral (ESPOL)
- Doctor José Luis Santos
Director del Centro de Investigaciones Científicas y
Tecnológicas (CICYT)
103
104
Extraits de la base de données de la Red :
DesInventar
(Inventario de Desastres)
105
serial Provincia Canton Parroquia evento lugar año mes
día muertos heridos desapareceafectadosviendas destruidviendas afectad
observaciones
1 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO GUASMO SUR, 1988 1 3 1 0 0 0 1 0
2 TUNGURAHUA AMBATO ACCIDENTE TIERRA 1988 1 4 12 0 0 0 0 0 EL
CONDUCTOR SE DIO A LA FUGA, TESTIGOS
3 PICHINCHA QUITO FORESTAL A UN LADO DE 1988 1 5 0 0 0 0 0 0 PUDO
HABER COMPROMETIDO UNA BOMBA
4 GUAYAS GUAYAQUIL INUNDACION 1988 1 5 0 0 0 0 0 0 PRIMERAS
LLUVIAS CAUSAN INUNDACION DE
5 GUAYAS GUAYAQUIL LLUVIAS 1988 1 18 0 0 0 0 0 0 LA MAYOR PARTE
DE LAS CALLES DE LA
6 GUAYAS NARANJITO AVENIDA LA ISLA (RIO 1988 1 21 0 0 0 0 0 0 EN
DOS HORAS DE LLUVIAS, SE ELEVO TRES
7 PICHINCHA QUITO ACCIDENTE CONDOR 1988 1 23 4 0 0 0 0 0 POCOS
MINUTOS DESPUES DE SU DESPEGUE.
8 CHIMBORAZO ALAUSI ALUVION POBLACION 1988 1 24 0 0 0 0 25 0
9 CHIMBORAZO ALAUSI TIXAN ALUVION 1988 1 25 0 0 0 0 0 26 EL
ALUVION SE PRODUJO COMO
10 GUAYAS GUAYAQUIL LLUVIAS DIFERENTES 1988 1 25 0 0 0 0 0 0
DAÑOS EN REDES TELEFONICAS
11 GUAYAS GUAYAQUIL DESLIZAMIENT MAPASINGUE 1988 1 26 0 0 0 0 0 0
EL GRAN DESLIZAMIENTO DE TIERRA SE
12 GUAYAS NARANJAL TAMA INUNDACION ROSA ELVIRA 1988 1 27 0 0 0 0
0 0 PRIMEROS ESTRAGOS POR INUNDACIONES.
13 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO EL SALITRAL 1988 1 31 0 0 0 0 0 0
SERVICIOS PUBLICOS, ENERGIA ELECTRICA
14 GUAYAS SANTA ELENA ACCIDENTE AYANGUE 1988 2 4 2 0 0 0 0 0 EL
AVION PERTENECE A LA BASE AEREA DE
16 ESMERALDAS ESMERALDAS ACCIDENTE AUTORIDAD 1988 2 11 3 0 0 0 0
0
17 GUAYAS GUAYAQUIL XIMENA INCENDIO COOP. DE 1988 2 17 0 0 0 0 0
0 SE PRODUJO CUANDO LA LLAMA DE UNA
18 GUAYAS GUAYAQUIL INUNDACION 1988 2 27 0 0 0 0 0 0 SE
REGISTRARON DURANTE DOS DIAS
19 GUAYAS GUAYAQUIL LLUVIAS COLON Y 1988 2 27 0 0 0 0 0 0 CAYO UN
ARBOL DURANTE TORRENCIAL
20 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO SUR DE LA 1988 3 1 0 1 0 0 0 1 SE
PRESUME QUE EL INCENDIO SE ORIGINO
21 EL ORO ZARUMA CONTAMINACI 1988 3 4 0 0 0 0 0 0 LOS
NIÑOS DEL SECTOR ESTAN
22 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO CONSULTORIO 1988 3 7 0 0 0 0 0 0 SE
EVACUARON ALGUNOS PACIENTES
23 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO 1988 3 8 1 1 0 0 0 0 SEIS FAMILIAS
DAMNIFICADAS
24 PICHINCHA QUITO INUNDACION CENTRO Y 1988 4 3 0 0 0 0 0 0 LA
INUNDACION SE PRODUJO TAMBIEN POR
25 GUAYAS GUAYAQUIL EPIDEMIA 1988 4 6 18 0 0 0 0 0
26 GUAYAS GUAYAQUIL INUNDACION 1988 4 11 0 0 0 0 0 0 LAS CALLES
DE LA CIUDAD SE ENCUENTRAN
27 ESMERALDAS ESMERALDAS LLUVIAS EL CABEZON 1988 4 11 0 0 0 0 0 0
HUNDIMIENTO DE CARRETERA UBICADO A 2
28 SUCUMBIOS LAGO AGRIO VENDAVAL ZONA NORTE 1988 4 15 1 0 0 0 30
0
29 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO GASOLINERA 1988 4 18 0 0 0 0 0 0 LAS
PERDIDAS ASCIENDEN A VARIOS
30 GUAYAS GUAYAQUIL EPIDEMIA 1988 4 19 0 0 0 0 0 0
31 GUAYAS GUAYAQUIL INUNDACION NORTE DE LA 1988 4 23 0 0 0 0 0 0
TORRENCIAL AGUACERO QUE INUNDO LA
32 GUAYAS GUAYAQUIL INUNDACION 1988 4 24 0 0 0 0 0 0 EL
TORRENCIAL AGUACERO DURO
33 EL ORO MACHALA INCENDIO BAHIA 1988 4 24 0 20 0 0 0 0
CORTOCIRCUITO EN UNO DE LOS KIOSKOS,
34 EL ORO MACHALA INCENDIO CENTRO 1988 4 25 0 5 0 0 0 1 DOLAR A
446 SUCRES
35 GUAYAS GUAYAQUIL TARQUI INCENDIO ALBORADA II 1988 4 26 0 0 0 0
0 1 CORTOCIRCUITO PRODUCIDO POR UN
36 GUAYAS GUAYAQUIL ACCIDENTE TUNGURAHUA 1988 4 27 1 1 0 0 0 4 EL
BUS NO RESPETO LA LUZ ROJA Y PARA NO
37 GUAYAS DURAN INCENDIO CDLA. EL 1988 4 28 0 0 0 0 0 0 SE
DESTRUYO UN EQUIPO DE SUMINISTRO
38 GUAYAS SALINAS INCENDIO COSTA 1988 4 28 2 0 0 0 0 0
39 SUCUMBIOS LAGO AGRIO ACCIDENTE LAGO AGRIO 1988 4 29 3 0 0 0 0
0
40 GUAYAS GUAYAQUIL INUNDACION 1988 5 7 0 0 0 0 0 0 VASTOS
SECTORES Y PRINCIPALES AVENIDAS
41 AZUAY CUENCA AVENIDA EL VERGEL - 1988 5 8 0 0 0 0 0 0
42 PICHINCHA SANTO ACCIDENTE TINALANDIA 1988 5 15 2 4 0 0 0 0
AUTO SE PRECIPITO A UNA QUEBRADA
43 GUAYAS INCENDIO COOP. 1988 5 18 0 1 0 0 0 1 SE SUPONE QUE EL
INCENDIO SE PRODUJO
44 GUAYAS GUAYAQUIL EPIDEMIA GUAYAQUIL 1988 5 25 0 0 0 0 0 0 200
MEDICOS CUBANOS AYUDAN A
45 PICHINCHA QUITO INCENDIO NORTE 1988 6 3 0 2 0 0 0 0 CHISPA DE
CALDERO DEFECTUOSO CAUSO
46 PICHINCHA QUITO ACCIDENTE CERCA DE 1988 6 4 11 0 0 0 0 0
MUEREN ALTOS JEFES DE LA FAE. NAVE
47 MANABI MANTA ACCIDENTE SANTA 1988 6 9 6 0 0 0 0 0 NAVE ARAVAT
ANE 202 DE LA AVIACION
48 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO VIVIENDA DE 1988 7 21 0 0 0 0 1 2
49 PICHINCHA QUITO INCENDIO LA GASCA 1988 7 26 0 0 0 0 1 0
50 GUAYAS GUAYAQUIL ACCIDENTE LAS ESCLUSAS 1988 7 27 0 4 1 0 0
0
51 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO FABRICA DE 1988 7 27 0 0 0 0 0 0
INCENDIO CONTAMINO COLCHONES DE
52 GUAYAS GUAYAQUIL TARQUI INCENDIO URDESA 1988 7 28 0 1 0 0 0 0
CONEXIONES ELECTRICAS CLANDESTINAS
53 EL ORO MACHALA ACCIDENTE MACHALA 1988 8 8 0 0 0 0 0 0 EL
ACCIDENTE PUDO SER PEOR, DEBIDO A LA
54 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO FABRICA DE 1988 8 14 0 0 0 0 0 0
FABRICA DE PINTURAS "SUPERIOR".
55 GUAYAS PLAYAS ACCIDENTE SUROESTE DE 1988 8 16 1 0 0 0 0 0
56 PICHINCHA SANTO PLAGA ENTRE 1988 8 26 0 0 0 0 0 0 50.000HA. DE
CAFE APROXIMADAMENTE
106
serial Provincia Canton Parroquia evento lugar año mes
día muertos heridos desapareceafectadosviendas destruidviendas afectad
observaciones
57 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO VIVIENDAS DE 1988 9 12 0 0 0 0 7
0
58 SUCUMBIOS LAGO AGRIO ACCIDENTE 1988 9 12 7 0 0 0 0 0 CAUSA:
DESPERFECTO EN MOTORES
59 GUAYAS DAULE NOBOL INCENDIO GASOLINERA 1988 10 12 0 1 0 0 0
0
60 ESMERALDAS ESMERALDAS INCENDIO MARGARITA 1988 11 11 0 0 0 0 4
0 AFECTADAS 8 FAMILIAS
61 ESMERALDAS ESMERALDAS INCENDIO 1988 11 11 0 0 0 0 3 1 INCENDIO
SE ORIGINO CUANDO UNA VELA
62 GALAPAGOS ERUPCION ISLA 1988 11 16 0 0 0 0 0 0 CAUSO
DAÑO EN FLORA Y FAUNA
63 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO 1988 12 2 0 0 0 0 8 0 EL SINIESTRO
SE PRODUJO POR LA
64 PICHINCHA QUITO INCENDIO ESTACION DEL 1988 12 9 0 3 0 0 0 0
65 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO 1988 12 11 0 0 0 0 1 0
66 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO 1988 12 13 0 0 0 0 0 0 POSIBLE CAUSA
POR INFLAMACION DE UN
67 TUNGURAHUA SANTIAGO DE INCENDIO SECTOR LA 1988 12 13 13 25 0 0
0 0
68 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO CDLA. 1988 12 21 0 0 0 0 0 0 FABRICA
DE COLCHONES DE ESPUMA
69 ESMERALDAS ESMERALDAS EXPLOSION EXPLOSION EN 1988 12 29 0 6 0
0 0 0 PODRIA HABER EXISTIDO CORTOCIRCUITO
70 ESMERALDAS ESMERALDAS LLUVIAS 1989 1 1 0 0 0 0 0 0 POR LAS
LLUVIAS Y FUERTES VIENTOS GRAN
71 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO INMUEBLE DE 1989 1 1 0 0 0 0 1 0
72 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO PUNTA DE 1989 1 2 2 1 0 0 1 0 EL
FUEGO SE INICIO POR UN SILBADOR QUE
73 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO CUENCA 413 Y 1989 1 2 0 0 0 0 0 0 EL
FUEGO SE ORIGINO POR UN PETARDO QUE
74 GUAYAS GUAYAQUIL VENDAVAL 1989 1 17 0 0 0 0 0 0 FUERTE VIENTO
DESTRUYO PARTE DEL
75 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO BABAHOYO Y 1989 1 17 0 0 0 0 0 0 EL
FUEGO SE ORIGINO POR UN CORTO
76 ESMERALDAS ESMERALDAS INUNDACION 1989 1 22 0 0 0 0 0 0 SE
INUNDARON VARIOS BARRIOS DE LA
77 GUAYAS GUAYAQUIL INUNDACION TODA LA 1989 1 28 0 0 0 0 0 0
78 EL ORO MACHALA INUNDACION 1989 2 2 0 0 0 0 0 0 AFECTADAS 1542
HECTAREAS DE SUPERFICIE
79 LOS RIOS BABAHOYO INUNDACION 1989 2 2 0 0 0 0 0 0
80 GUAYAS NARANJAL INUNDACION 1989 2 2 0 0 0 0 0 0 600 HECTAREAS
DE ARROZ SE PERDIERON
81 MANABI CALCETA INUNDACION 1989 2 3 0 0 0 0 0 0 SE HAN PERDIDO
GRANDES SEMBRIOS POR
82 MANABI PORTOVIEJO INUNDACION PARTE DE LA 1989 2 3 0 0 0 0 0
0
83 GUAYAS EL TRIUNFO DESLIZAMIENT Km 28 DE L A 1989 2 3 4 0 0 0 1
0 LA FAMILIA DE4 PERSONAS FUE SEPULTADA
84 EL ORO SANTA ROSA INUNDACION 1989 2 3 3 0 0 0 0 0 SE PRESENTAN
EPIDEMIAS
85 EL ORO SANTA ROSA INUNDACION CAÑAS, 1989 2 14 0 0 0 0 0
0 MAS DE 40 FAMILIAS DAMNIFICADAS
86 EL ORO MACHALA INUNDACION LA 1989 2 20 0 0 0 0 0 0 500
HECTAREAS INUNDADAS, DECENAS DE
87 EL ORO HUAQUILLAS INUNDACION 1989 2 24 0 0 0 0 0 0 AFECTADO EL
COMERCIO
88 GUAYAS GUAYAQUIL EPIDEMIA 1989 2 26 0 0 0 0 0 0 EPIDEMIAS DE:
GRIPE, DIARREA Y FIEBRE
89 GUAYAS EL TRIUNFO INUNDACION 1989 3 7 0 0 0 0 0 0
90 GUAYAS SANTA ELENA MANGLA INUNDACION RECINTO 1989 3 9 0 0 0 0
1 8 LA CRECIENTE ARRASO UNA CASA Y
91 ESMERALDAS SAN LORENZO INUNDACION PUEBLO SAN 1989 3 9 0 0 0 0
0 0 CAIDA DEL PUENTE QUE CRUZABA EL RIO
92 LOS RIOS BABAHOYO INUNDACION 1989 3 9 0 0 0 0 0 0 SE REPORTAN
100.000 AFECTADOS.
93 MANABI PORTOVIEJO DESLIZAMIENT 1989 3 10 0 0 0 0 0 0 LLUVIAS
TAMBIEN OCASIONAN
94 GUAYAS GUAYAQUIL FEBRES DESLIZAMIENT 1989 3 11 0 0 0 0 5 0
VIVIENDAS CONSTRUIDAS DE CAÑA Y
95 GUAYAS DESLIZAMIENT Km 85 VIA 1989 3 13 0 0 0 0 0 0 EL
PAVIMENTO QUEDO LLENO DE LODO
96 AZUAY CUENCA INUNDACION 1989 3 14 0 0 0 0 0 0 LAS VIAS Y
VIVIENDAS FUERON AFECTADAS
97 ESMERALDAS SEQUIA 1989 3 16 0 0 0 0 0 0 PERIODO SE SEQUIA DURA
YA 45 DIAS
98 MANABI EL CARMEN DESLIZAMIENT CARRETERA 1989 3 19 0 0 0 0 0
0
99 LOS RIOS BABAHOYO INUNDACION BABAHOYO Y 1989 3 20 0 0 0 0 0 0
DEBIDO A LA CRECIENTE DEL RIO CRISTAL
100 AZUAY DESLIZAMIENT VIA CUENCA - 1989 3 30 8 0 0 0 0 0 5
CARROS DESAPARECIDOS
101 GUAYAS GUAYAQUIL INUNDACION 1989 4 1 0 0 0 0 0 0 INUNDACIONES
EN BARRIOS POPULARES,
102 EL ORO DESLIZAMIENT UZHCURRUMI, 1989 4 1 10 0 0 0 0 0 EXISTEN
DOS CASAS EN PELIGRO POR LO
103 ESMERALDAS ESMERALDAS INCENDIO BARRIO SAN 1989 4 4 0 0 0 0 7
0 EL FUEGO SE ORIGINO POR UN CORTO
104 LOS RIOS QUEVEDO DESLIZAMIENT CENTRO DE 1989 4 25 8 1 0 0 0 0
DESLAVE DERRIBO ARBOL QUE CAYO SOBRE
105 GUAYAS NARANJAL ACCIDENTE BOLICHE 1989 5 4 1 0 0 0 0 0 SE
PRECIPITO UN AVION DE LA FAE, A POCOS
106 PICHINCHA QUITO DESLIZAMIENT VIA ORIENTAL 1989 5 6 0 0 0 0 0
0 CAUSÓ PANICO
108 LOS RIOS BABAHOYO INUNDACION 1989 5 12 0 0 0 0 0 0 LLUVIAS
PROVOCARON DESBORDAMIENTO Y
109 NAPO QUIJOS ESCAPE CERCA A 1989 5 18 0 0 0 0 0 0 ASEGURAN QUE
DAÑOS A LA ECOLOGIA SON
110 PICHINCHA QUITO ACCIDENTE AV.OCCIDENT 1989 5 30 1 10 0 0 0 0
CHOFER EN ESTADO ETÍLICO
111 GUAYAS GUAYAQUIL INCENDIO 1989 6 2 0 0 0 0 1 1 VIVIENDA DE
CONSTRUCCION MIXTA SE
112 AZUAY CUENCA INUNDACION 1989 6 20 0 0 0 0 10 33
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Title"
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L. Preserve all the Invariant Sections of the Document,
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titles.
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N. Do not retitle any existing section to be Entitled
"Endorsements"
or to conflict in title with any Invariant Section.
O. Preserve any Warranty Disclaimers.
If the Modified Version includes new front-matter sections or
appendices that qualify as Secondary Sections and contain no
material
copied from the Document, you may at your option designate some
or all
of these sections as invariant. To do this, add their titles to
the
list of Invariant Sections in the Modified Version's license
notice.
These titles must be distinct from any other section titles.
You may add a section Entitled "Endorsements", provided it
contains
nothing but endorsements of your Modified Version by various
parties--for example, statements of peer review or that the text
has
been approved by an organization as the authoritative definition
of a
standard.
You may add a passage of up to five words as a Front-Cover Text,
and a
passage of up to 25 words as a Back-Cover Text, to the end of the
list
of Cover Texts in the Modified Version. Only one passage of
Front-Cover Text and one of Back-Cover Text may be added by
(or
through arrangements made by) any one entity. If the Document
already
includes a cover text for the same cover, previously added by you
or
by arrangement made by the same entity you are acting on behalf
of,
you may not add another; but you may replace the old one, on
explicit
permission from the previous publisher that added the old one.
The author(s) and publisher(s) of the Document do not by this
License
give permission to use their names for publicity for or to assert
or
imply endorsement of any Modified Version.
5. COMBINING DOCUMENTS
You may combine the Document with other documents released under
this
License, under the terms defined in section 4 above for
modified
versions, provided that you include in the combination all of
the
Invariant Sections of all of the original documents, unmodified,
and
list them all as Invariant Sections of your combined work in
its
license notice, and that you preserve all their Warranty
Disclaimers.
The combined work need only contain one copy of this License,
and
multiple identical Invariant Sections may be replaced with a
single
copy. If there are multiple Invariant Sections with the same name
but
different contents, make the title of each such section unique
by
adding at the end of it, in parentheses, the name of the
original
author or publisher of that section if known, or else a unique
number.
Make the same adjustment to the section titles in the list of
Invariant Sections in the license notice of the combined work.
In the combination, you must combine any sections Entitled
"History"
in the various original documents, forming one section
Entitled
"History"; likewise combine any sections Entitled
"Acknowledgements",
and any sections Entitled "Dedications". You must delete all
sections
Entitled "Endorsements".
6. COLLECTIONS OF DOCUMENTS
You may make a collection consisting of the Document and other
documents
released under this License, and replace the individual copies of
this
License in the various documents with a single copy that is
included in
the collection, provided that you follow the rules of this
License for
verbatim copying of each of the documents in all other
respects.
You may extract a single document from such a collection, and
distribute
it individually under this License, provided you insert a copy of
this
License into the extracted document, and follow this License in
all
other respects regarding verbatim copying of that document.
7. AGGREGATION WITH INDEPENDENT WORKS
A compilation of the Document or its derivatives with other
separate
and independent documents or works, in or on a volume of a
storage or
distribution medium, is called an "aggregate" if the copyright
resulting from the compilation is not used to limit the legal
rights
of the compilation's users beyond what the individual works
permit.
When the Document is included in an aggregate, this License does
not
apply to the other works in the aggregate which are not
themselves
derivative works of the Document.
If the Cover Text requirement of section 3 is applicable to
these
copies of the Document, then if the Document is less than one
half of
the entire aggregate, the Document's Cover Texts may be placed
on
covers that bracket the Document within the aggregate, or the
electronic equivalent of covers if the Document is in electronic
form.
Otherwise they must appear on printed covers that bracket the
whole
aggregate.
8. TRANSLATION
Translation is considered a kind of modification, so you may
distribute translations of the Document under the terms of
section 4.
Replacing Invariant Sections with translations requires
special
permission from their copyright holders, but you may include
translations of some or all Invariant Sections in addition to
the
original versions of these Invariant Sections. You may include
a
translation of this License, and all the license notices in
the
Document, and any Warranty Disclaimers, provided that you also
include
the original English version of this License and the original
versions
of those notices and disclaimers. In case of a disagreement
between
the translation and the original version of this License or a
notice
or disclaimer, the original version will prevail.
If a section in the Document is Entitled "Acknowledgements",
"Dedications", or "History", the requirement (section 4) to
Preserve
its Title (section 1) will typically require changing the
actual
title.
9. TERMINATION
You may not copy, modify, sublicense, or distribute the Document
except
as expressly provided for under this License. Any other attempt
to
copy, modify, sublicense or distribute the Document is void, and
will
automatically terminate your rights under this License.
However,
parties who have received copies, or rights, from you under
this
License will not have their licenses terminated so long as
such
parties remain in full compliance.
10. FUTURE REVISIONS OF THIS LICENSE
The Free Software Foundation may publish new, revised versions
of the GNU Free Documentation License from time to time. Such
new
versions will be similar in spirit to the present version, but
may
differ in detail to address new problems or concerns. See
http://www.gnu.org/copyleft/.
Each version of the License is given a distinguishing version
number.
If the Document specifies that a particular numbered version of
this
License "or any later version" applies to it, you have the option
of
following the terms and conditions either of that specified
version or
of any later version that has been published (not as a draft) by
the
Free Software Foundation. If the Document does not specify a
version
number of this License, you may choose any version ever published
(not
as a draft) by the Free Software Foundation.
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