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La production imprimée à  Angers pendant la période révolutionnaire, 1787-1799


par Cédric Pichot
Université d'Angers - Maà®trise d'histoire du livre 2002
  

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III- La publicité :

Au début de la période, jusque vers 1791, les imprimeurs indiquent souvent leur nom en première page de l'imprimé, tandis qu'ils le font plus rarement ensuite. Il s'agit pour eux du meilleur moyen de se faire connaître par les acheteurs potentiels de livres, puisque la personne qui lit ce nom dans la présentation d'un ouvrage est souvent susceptible d'en acheter dans la même ville. En revanche, il est relativement rare qu'ils n'indiquent pas leur nom en bas de la dernière page, quel que soit le type de document. Cependant, ils ne souhaitent pas touj ours voir leur nom associé à certains textes précisément et ne le mentionnent donc pas, c'est pourquoi un certain nombre de textes restent sans nom d'imprimeur. La date n'est pas non plus mentionnée sur chaque imprimé, elle l'est essentiellement au début de la période et dans les documents administratifs.

Le rôle des périodiques est très important dans la concurrence. C'est pourquoi les gros imprimeurs ont tous au moins un journal, non pas pour gagner de l'argent en l'imprimant et en le vendant, mais plutôt pour se faire connaître. A Angers, le principal producteur de périodiques est Charles-Pierre Mame : il imprime les Affiches d'Angers depuis 1781, quand il prend la succession de Billault. Dans le n° 82 de 1795 de ce périodique, Mame fait paraître

426 Justification de Goupil fils, apothicaire à Angers, Jahyer et Geslin, 1795.

427 Bouton, A., << Les Francs-maçons et la Révolution française. Dispersion politique des Francs-maçons du Maine au printemps 1792 >>, dans Annales historiques de la Révolution française, T. 41, 1969, p. 487, 18 p.

une annonce qui peut être assimilée à de la publicité : « Le citoyen MAME se chargera toujours de procurer à ses concitoyens tous les livres dont ils auront besoin, et de faire venir de Paris ceux dont il ne sera pas pourvu ; on peut s'adresser à lui pour les souscriptions de tous les journaux et papiers publics, qu'il fera rendre, franc de port, à l'adresse qu'on lui indiquera, avec la plus grande célérité. Les personnes qui auront des bibliothèques à vendre, pourront également s'adresser à lui avec confiance. On trouve chez lui du papier à lettre, des plumes taillées, des registres de toutes grandeurs, de la cire d'Espagne, du pain à cacheter, des règles, des grattoirs, des canifs, ... >>.

Également, dans les Affiches d'Angers du jeudi 7 juillet 1791, Mame adresse un avis : « les premiers et second numéros du journal intitulé Le Creuset, par M. Milscent, Créole, viennent de paraître. Les sentiments dont cet ouvrage est rempli le rendent du plus grand intérêt. Au lieu du titre qu'il porte, il eût pu être appelé L 'égide de la loi, ou Le bouclier de la liberté, ou Le défenseur de l 'humanité. Ces trois objets font la tâche de l'auteur, et il ne s'en écarte jamais. Enfin, nous allons l'avancer, Le Creuset deviendra par la suite le Manuel des vrais amis de la Constitution. >> On voit, par cette dernière phrase, que Milscent et Mame sont proches. Ce dernier est l'imprimeur de ce journal, il est donc normal qu'il en vante les mérites. Mais ils se côtoient aussi au sein de la Société des Amis de la Constitution d'Angers. C'est donc à la fois par leur lien d'amitié et pour la prospérité que Mame recommande l'ouvrage de Milscent.

Pareillement, Pavie fait de la publicité dans L 'observateur provincial pour ses autres publications et les livres qu'il vend. En effet, comme il fait de la publicité pour les livres qu'il vend en tant que libraire, donc qu'il n'imprime pas forcément, il annonce les parutions et les retards de son journal intitulé Correspondance de MM. les députés des communes... 428 De plus, comme Mame dans les Affiches d'Angers, il prévient quand arrivent les moments auxquels les prorogations d'abonnements sont nécessaires429.

Mame ne fait pas de la publicité uniquement pour lui : le mercredi 27 février 1793, il fait paraître, dans sa rubrique « Livres nouveaux qui se vendent chez le sieur Mame >>, une annonce pour le document n° 421430, imprimé par Jahyer et Geslin. Ce n'est évidemment pas encore le moment où Mame et Jahyer et Geslin sont de véritables rivaux. Il est néanmoins nécessaire de tenir compte du fait que Jahyer et Geslin ne représentent visiblement pas une vraie concurrence pour Mame, du fait qu'ils impriment seulement 6 textes sur 175, contre 164

428 Document n° 792.

429 L 'Observateur provincial, n° 21, 3ème partie, juillet 1790.

430 Calendrier du peuple franc, rédigé par une société de philanthropes, (...), Jahyer et Geslin, 1793.

pour Mame, durant cette année 1793. Ce fait montre néanmoins qu'il semble y avoir eu une concurrence moins accrue avant la Révolution entre Mame et Jahyer. En revanche, dans les textes n° 437431, 479432, 502433, 503434, 510435, 735436, 736437, on voit que Mame et Jahyer et

Geslin se livrent une forte concurrence, puisque les deux imprimeries produisent le même type de livres. Ces ouvrages sont produits pour la même occasion, ce sont approximativement les mêmes titres, seuls les formats et nombres de pages diffèrent légèrement.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand