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La production imprimée à  Angers pendant la période révolutionnaire, 1787-1799


par Cédric Pichot
Université d'Angers - Maà®trise d'histoire du livre 2002
  

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Conclusion générale :

La Révolution provoque d'importants changements en apportant la liberté d'imprimer. De ce fait, la lecture devient plus attrayante pour le public qui n'est pas encore totalement alphabétisé, mais tend à le devenir. Simultanément, le regain d'intérêt qui en découle pour les métiers du livre en fait des postes particulièrement convoités, à un moment auquel le nombre de personnes qui savent lire est en pleine expansion et chacun est autorisé à exercer la profession qu'il souhaite. Parallèlement, ce métier est intéressant pour informer et être informé des idées nouvelles. Cependant, si les imprimeurs ont une bonne position pour connaître les changements liés à la Révolution, ce n'est pas eux qui sont les mieux placés pour véhiculer les idées : ce sont plutôt les auteurs des textes. Néanmoins, l'administration profite de l'imprimé pour communiquer ses décisions, ses victoires militaires (...), augmentant ainsi considérablement la production, tandis que les imprimeurs semblent vouloir revenir au système des privilèges contre lequel ils luttaient avant la Révolution.

L'examen des imprimés permet de constater de nombreux changements : le type de document passe du livre vers le texte officiel, tandis que l'esprit des textes évolue. Les livres d'opinions se développent, l'esprit des almanachs s'élargit et les périodiques se politisent et se diversifient incontestablement. Parallèlement, l'arrivée en masse des textes officiels au milieu de la période ne parvient pas à faire reculer le livre ni l'intérêt pour la politique : la politique n'est pas présente uniquement dans les textes officiels, elle est aussi discutée à travers les périodiques et les livres proprement dits. De même, les faits militaires ne sont pas exposés seulement dans les communications administratives, ils sont aussi relatés à travers les opinions et témoignages. Néanmoins, le bouleversement au niveau éditorial se ressent totalement au niveau de la forme des imprimés : les formats et nombres de pages sont considérablement modifiés. Toutefois, la qualité éditoriale ne semble pas être affectée par le changement de type de client, puisque les constatation faites à ce niveau ne dépendent apparemment pas des années. En fait, la qualité générale de l'imprimé diminue essentiellement du fait de la multiplication de ce dernier.

Le marché de l'imprimé angevin est dominé durant presque toute la période par la personne de Charles-Pierre Mame. Les autres imprimeurs subissent largement la présence de Mame qui s'empare de tous les travaux à produire. Ils sont donc réduits, en général, à une production extrêmement faible. Celui-ci n'est dépassé qu'en 1797, dépossédé de son titre d'imprimeur du département par Jean-Côme Boutron. On remarque donc que la production est inégalitaire, ce fait étant largement favorisé par l'administration qui renforce en permanence la domination d'un imprimeur sur les autres. A travers l'étude de la concurrence, on a remarqué que l'engagement personnel était important dans le métier d'imprimeur pour

être en relation avec des clients potentiels, avec lesquels il est possible d'établir des liens. Enfin, l'imprimé permet de véhiculer des idées, ce qui en fait un support particulièrement intéressant pour cette période durant laquelle les libertés d'impression et d'expression sont consacrées. C'est sûrement l'une des motivations qui poussent les imprimeurs à continuer leur métier et d'autres personnes à venir s'ajouter à la concurrence.

On remarque bien l'intérêt consacré à la politique par une part croissante de la population, du fait de l'alphabétisation, mais aussi parce que la politique est publiquement discutée dans les sociétés politiques et à travers les journaux. Il semble aussi qu'un intérêt croissant pour la république émerge en raison de la responsabilité et des droits qu'elle donne à chacun. Ainsi, la lecture devient plus abordable pour un nombre croissant de personnes qui s'intéressent plus facilement à la lecture, étant donné l'intérêt qu'elle peut leur apporter. Tandis qu'avant 1789, la production imprimée a pour principal sujet la religion, pendant la période révolutionnaire, c'est la politique qui l'emporte. On en déduit que le métier d'imprimeur, en même temps que ceux de libraire, de relieur et de prêteur de livre, atteignent un nouveau degré d'importance. En revanche, à partir de Napoléon, les sciences semblent être le sujet le plus apprécié, si l'on en croit les quelques inventaires de livres consultés464.

Les périodiques ont des intérêts multiples pour l'historien. En effet, à travers les sujets dont traite un périodique, il est possible de vérifier quel est l'intérêt que porte la population concernée (locale, régionale ou nationale, selon l'importance du journal) pour la politique et l'actualité en général. Ils permettent également de constater la transparence qui était en vigueur à l'époque étudiée, mais aussi de connaître l'état de l'ouverture d'esprit de la population à cette époque, en voyant à travers les journaux ce à quoi s'intéressent le rédacteur et les lecteurs.

Il aurait été intéressant de montrer quelle fut la diffusion des documents recensés, pour ceux dont c'était possible. Pareillement, j'aurais aimé prendre en compte les documents trouvés à Angers qui proviennent d'un autre lieu d'impression, afin de constater si les angevins consomment plutôt des imprimés locaux ou non. J'aurais également aimé pouvoir consulter les ouvrages angevins des bibliothèques environnantes (Nantes, Tours, Poitiers, ...). Cependant, une année de maîtrise est trop courte pour approfondir à ce point l'étude et s'initier au travail de recherche simultanément, surtout que la quantité d'imprimés angevins conservés à Angers étaient en nombre suffisants. C'est aussi pourquoi je ne suis pas allé

464 - Catalogue des collections de feu M. Toussaint GRILLE, d 'Angers (...), Angers, Cosnier et Lachèse, 1851. - LEMARCHAND, Albert, Catalogue des imprimés de la bibliothèque d'Angers (...),Angers, Lachèse, 1871.

visiter les documents de la Bibliothèque Nationale de France à Paris, n'ayant pas achevé de prospecter les documents angevins.

Il pourrait donc être intéressant d'élargir la période d'étude entre le milieu du XVIIIe siècle et le milieu ou la fin du XIXe, voire le début du XXe. Ainsi, les différentes études menées à propos des divers paramètres pris en compte (imprimeurs, années d'éditions, formats, ...), ainsi que la répartition de la production, seraient beaucoup plus révélatrices. Il serait effectivement beaucoup plus significatif de comparer les différentes époques comprises dans cette période, en vérifiant leurs caractéristiques propres, et de vérifier leur correspondance ou leur décalage selon les variables prises en compte. Egalement, l'élargissement de cette étude à une région géographiquement plus étendue apporterait certains éléments de comparaison supplémentaires.

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