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Thomas Sankara et la condition féminine: un discours révolutionnaire?

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par Poussi SAWADOGO
Université de Ouagadougou - Maà®trise sciences et techniques de l'information et de la communication 1999
  

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1.3. FEMME BURKINABÉ ET SOCIÉTÉ POST- COLONIALE

Les années 1960 marquent l'accession des pays africains à l'indépendance. La problématique du travail salarié et l'égale participation de la femme à la vie publique sont posées. Les femmes revendiquent leurs droits confisqués par les hommes. C'est le temps de l'engagement des femmes dans les associations féministes, les partis politiques et dans les syndicats.

En Haute-Volta, dès 1958, une femme est nommée « Ministre des Affaires Sociales, de l'Habitat et du travail dans le conseil de gouvernement de la Haute-Volta »33(*). Cette femme est Célestinne Ouézzin-Coulibaly. Sa nomination a lieu un mois après le décès de son mari. Ce qui a fait dire à certains qu'il s'agit d'une nomination de consolation. Puis le 3 janvier 1966 une enseignante au Cours normal des jeunes filles, Jacqueline Ki-Zerbo, épouse de Joseph Ki-Zerbo, participe activement à la manifestation syndicale qui a provoqué la chute du régime de Maurice Yaméogo.

Dans cette perspective, le 27 septembre 1967, Moussa Kargougou, alors Directeur de l'éducation rurale, prononce une conférence sur l'émancipation de la femme. Il se réjouit du fait que de nombreuses études portent sur la condition féminine. « Il faut se féliciter et se réjouir de cette justice rendue à la femme Africaine, de la réhabilitation officielle de sa dignité, ainsi que la valeur de sa personne humaine, de la reconnaissance explicite de son existence désormais incontestable, et par voie de fait, du rôle éminent et combien bénéfique qu'elle peut et doit jouer pour le bien être individuel et collectif, pour l'évolution progressive et harmonieuse de la communauté toute entière à la quelle elle appartient »34(*). Selon Moussa Kargougou, l'homme et la femme ont les mêmes capacités intellectuelles. La Haute-Volta doit, parallèlement à la formation de ses hommes, émanciper par une éducation judicieuse ses jeunes filles et ses femmes en vue de son développement économique. Mais ces discours sont restés sans effet. La participation réelle des femmes à la vie politique de la cité reste très limitée.

Il faut attendre 1976, lors de la proclamation de « la décennie internationale de la femme » (1975-1985) pour assister à la nomination de Sigué Fatoumatou comme Secrétaire d'Etat aux affaires sociales. En 1978, elle devient Ministre des Affaires sociales et de la condition féminine. Le Département des affaires sociales et de la condition féminine est confié de la même façon à une femme sous le Comité Militaire pour le Redressement et le Progrès National (CMRPN) du président Saye Zerbo (1980-1982). Le président Jean-Baptiste Ouédraogo (1982-1983) élargit le champ d'action des femmes en politique en confiant, le ministère de la justice, Garde des sceaux, à une femme. C'est la première fois dans l'histoire du pays que deux femmes se trouvent nommées dans un gouvernement35(*). Malgré le dynamisme des mouvements féministes et la participation de quelques femmes à la prise de décision politique, la femme reste, en Haute-Volta. dans un statut d'infériorité.

C'est alors que survient la Révolution démocratique et populaire (RDP) avec un programme ambitieux en faveur des femmes.

* 33 BADINI - FOLANE (D), op. cit., p. 150.

* 34 KARGOUGOU (M), Les problèmes féminins dans le cadre de l'éducation rurale, Ouagadougou, D.E.R, 27 septembre 1967, p. 3.

* 35 BADINI-FOLANE (Denise), op. cit., pp. 156-157. Voir Annexe I.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote