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L''installation de la chambre de métiers du Rhône, années 1920-années 1930


par Fabrice FLORE-THéBAULT
Université Lyon 2 - Maitrise d'histoire 1998
  

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3.2.3 Les membres de la Chambre des métiers du Rhône

3.2.3.1 Des syndicalistes lyonnais en fin de carrière

L'homogénéité de l'artisanat est avant tout le fait de ses représentants. Les nouveaux représentants des artisans s'inscrivent dans la continuité des anciens: ils restent les membres lyonnais du syndicalisme artisanal.

Ce sont des artisans maîtres et compagnons en fin de carrière qui s'occupent de la Chambre de métiers. La moyenne d'âge est de 51 ans pour les compagnons et 46 ans pour les maîtres38. Les compagnons sont plus vieux que les maîtres: on est loin de l'image du compagnonjeune qui parfait son apprentissage avant de s'installer à son compte. Les compagnons sont aussi installés depuis plus longtemps dans le Rhône (1912 en moyenne contre 1915 pour les maîtres 39). Ils se sont aussi installés plus vieux (30 ans contre 25 ans). Ils sont par contre plus souvent nés dans le Rhône (46% contre 40% 40). Ceux qui ne sont pas originaires du département ne viennent pas de très loin: les deux tiers viennent des département limitrophes.

Les membres de la Chambre de métiers sont très majoritairement des lyonnais41. 26 des 36 membres habitent à Lyon même, que ce soit en 1933 ou en 1936. Leur poids est écrasant si l'on rajoute à ce compte les 7 membres habitant dans la banlieue proche: plus de 9 membres sur 10 habitent l'agglomération lyonnaise. Cela n'a finalement rien d'étonnant: le poids numérique des artisans lyonnais est énorme, la majorité des organisations syndicales sont basées à Lyon, et la proximité du lieu d'habitation est un atout de plus pour les lyonnais. Ils ne se répartissent pas uniformément dans l'agglomération lyonnaise. Plus des trois quarts des lyonnais habitent dans les seuls 4ème , 5ème et 7ème arrondissements. La catégorie 4, celle de la métallurgie, est

répartie exclusivement dans Lyon 7ème et Villeurbanne.

Les membres de la Chambre de métiers sont presque tous des dirigeants syndicaux. La quasi totalité des membres du bureau de la Fédération des artisans du sud-est sont membres de la Chambre des métiers du Rhône Les deux tiers des artisans maîtres élus en 1933 font partie de l'équipe dirigeante de leur syndicat respectif. Au même moment aucun des compagnons n'exerce de fonctions similaires: seul l'un d'entre eux est l'ancien secrétaire de son syndicat ouvrier. En outre on compte au moins trois médaillés de la prévoyance sociale chez les membres de la Chambre des métiers du Rhône (dont une médaille d'honneur), et l'un d'eux a reçu une médaille d'argent de la Mutualité en 1930.

38. Voir le tableau 3.8 page suivante.

39. Voir le tableau 3.9 page suivante.

40. Voir le tableau 3.10 page suivante.

41. Voir le tableau 3.11 page 59.

TABLEAU 3.8 -: Âge moyen en 1933 des membres de la Chambre des métiers du Rhône élus en 1933 ou en 1936

 

Catégorie a

Titre

Toutes

1

2

3

4

5

6

Compagnon

51

47

49

55

48

60

47

Maître

46

51

45

54

52

39

42

a [ADR 9M37]

TABLEAU 3.9 -: Date moyenne depremier exercice dans le Rhône des membres de la Chambre des métiers du Rhône élus en 1933 ou 1936

 

Catégorie a

Titre

1

2

3

4

5

6

Toutes

Compagnon

1912

1916

1922

1895

1920

1907

1901

Maître

1915

1915

1919

1910

1911

1921

1915

a [ADR 9M37]

TABLEAU 3.10-: Lieux de naissance des membres de la Chambre des métiers du Rhône élus en 1933 ou 1936

Lieu de naissancea

Compagnons

Maîtres

Ensemble

Rhône

6

10

16

Loire

2

4

6

Saône-et-Loire

 

4

4

Isère

1

3

4

Haute-Loire

 

2

2

Savoie

 

1

1

Ain

1

 

1

Aude

1

 

1

Italie

1

1

2

Tunisie

1

 

1

a [ADR 9M37]

TABLEAU 3.11 -: Adresses des membres de la Chambre de métiers en 1933 et 1936 et des candidats non élus en 1936

Adresse

Membres (1933)

Membres (1936)

Non élus (1936)

Lyon 1er

1

2

 

Lyon 2ème

2

3

2

Lyon 3ème

 

1

 

Lyon 4ème

7

8

 

Lyon 5ème

6

5

 

Lyon 6ème

2

1

 

Lyon 7ème

8

6

2

Total pour Lyon

26

26

4

Tassin-la-Demi-Lune

5

5

 

Villeurbanne

2

2

1

Brindas

2

2

1

Thurins

1

1

 

Villefranche

1

1

 

Givors

 
 

4

Total pour le Rhône hors Lyon

10

10

5

Cette participation à d'autres organisations à ses répercussions sur le fonctionnement de la Chambre de métiers. Les assemblées de celle-ci comme celles des syndicats ayant lieu le dimanche, les membres sont obligés d'arbitrer entre leur participation à l'une ou l'autre de leurs responsabilités. Rapidement ils demandent un aménagement de la répartition des dates de réunions: qu'on les fasse varier entre le premier et le quatrième dimanche du mois 42.

Le militantisme syndical n'est pas accompagné d'un militantisme politique: trois membres seulement sont inscrits à un parti politique. Dans l'ensemble les artisans de la Chambre des métiers du Rhône s'intéres sent peu à la politique et penchent à droite. Ils sont majoritairement «républicains »43.Seuls quelques maîtres se détachent par leur affinité avec les radicaux, les radicaux- socialistes, les socialistes voire même les communistes. Les élections de 1936 font légèrement évoluer la Chambre des métiers du Rhône à gauche. La catégorie 3 est la plus à droite. Les catégories 5 et 6 (textile, et métiers divers maniant le plus les valeurs symboliques) sont les plus à gauche, elles sont aussi les plus urbaines, et, pour le textile au moins, comptent les artisans les plus proches du monde ouvrier.

Les membres de la Chambre des métiers du Rhône ont aussi un mode de vie dont il faudrait évaluer la ressemblance avec le mode de vie de l'ensemble des artisans: ils voient entre autres

42. Assemblée plénière 11 du 21 juin 1936 [ADR 9M32].

43. Dossiers confidentiels du Commissaire spécial demandés par la préfecture à l'occasion de chaque élection [ADR 9M37]. Voir le tableau 3.12 page suivante.

TABLEAU 3.12 -: Opinions politiques des membres de la Chambre des métiers du Rhône élus en 1933 ou 1936

 

1933

1936

Opinions politiques

Données

Compa- gnons

Maîtres

Total

Compa- gnons

Maîtres

Total

Républicain modéré

Nombre

1

2

3

1

2

3

Militants

1

1

2

1

1

2

Républicain

Nombre

10

13

23

9

12

21

Militants

0

0

0

0

0

0

Radical

Nombre

0

2

2

0

2

2

Militants

0

0

0

0

0

0

Radical socialiste

Nombre

0

4

4

0

5

5

Militants

0

1

1

0

1

1

Socialiste

ou communiste

Nombre

1

2

3

2

2

4

Militants

0

0

0

0

0

0

Total Nombre

12

23

35

12

23

35

Total Militants

1

2

3

1

2

3

a [ADR 9M37]

choses grandir la place réservée aux loisirs. Le repos dominical devient la norme. L'exercice de toute activité en rapport avec le travail, particulièrement la participation aux réunions de la Chambre de métiers, commence même à être exclue le dimanche. Cette évolution ne se fait pas sans heurts: elle révèle même des clivages assez nets au sein des populations artisanales.

La 1 9ème assemblée plénière se déroule le samedi 25 juin 1938. Les coiffeurs Maître et Delorme ne peuvent assister jusqu'à la fin de la réunion qui, se tenant un samedi après-midi, entre en concurrence avec la nécessité d'assurer leur travail. Ce jour a cette fois ci été choisi, au lieu du dimanche, pour une somme de raisons assez révélatrices. Des raisons professionnelles sont mises en avant: les membres sont pris le dimanche par d'autres occupations, notamment syndicales; l'argument avait déjà provoqué un débat, quelque temps auparavant, sur ce même sujet. Mais cet argument est complété par la mention d'autres occupations: c'est le jour réservé à toutes sortes de « cérémonies ou festivités », et c'est le jour réservé à la vie en famille; autrement dit, ce jour est réservé au loisir, à tout ce qui sort du cadre du travail. L'argumentation a donc bien évolué, puisque les obligations syndicales du dimanche sont devenues finalement marginales dans l'argumentation, voire même gênantes, citées pour mémoire, mais incapables de fournir l'argument complet. La somme de ces deux exigences se solde par une insistance sur le seul fait que le dimanche est déjà occupé. On assiste donc à un gonflement des activités extra- productives, puisque le dimanche ne suffit plus à les contenir.

Mais pourquoi choisir le samedi? C'est qu'il est devenu, justement, un jour chômé. Il l'est devenu depuis peu puisqu'il n'est encore réservé par aucune manifestation syndicale, familiale, ou toute autre festivité plus ou moins organisée. Le temps imparti au loisir augmente donc chez les artisans, et se transforme: si le dimanche doit être libéré, c'est « qu'ayant travaillé toute la semaine, l'artisan devrait bien pouvoir se reposer et aller se promener au moins pendant la belle saison », et que cette promenade ne peut avoir lieu que le dimanche. Sans doute est-ce parce que la journée du samedi n'est qu'à moitié chômée, alors que toute la journée du dimanche est libérée. Une partition du temps réservé aux loisirs est donc en train de s'opérer, qui essaie de repousser à un jour spécifique les activités certes non productives, mais qui peuvent être liées au travail, et qui sont au moins des obligations sociales, de sorte que les activités de loisir pur, qui marquent une volonté d'échapper à la société par un enfermement dans la famille et un retour à la nature, puissent être développées dans une journée complète qui leur est réservée.

Ce système global se heurte cependant à la résistance de quelques groupes: on apprend que les artisans de l'alimentation avaient déjà refusé que les réunions se déroulent le dimanche matin. Cela montre certes les limites du modèle, puisque chez ces artisans, le loisir est limité à une demi-journée, mais cela montre aussi les tentatives déjà plus anciennes de repousser l'activité liée à la Chambre des métiers du Rhône hors du temps réservé au loisir. Plus intéressant est le départ des deux coiffeurs, pour lesquels le samedi reste une journée de travail. Le loisir des uns est-il le travail des autres? L'hypothèse est plausible. La liste des absents lors de cette réponse ne permet pas de la vérifier. Deux artisans de chaque catégorie sont absents. Les coiffeurs sont sans doute ceux qui ont le plus de chance de voir augmenter leur clientèle les jours chômés, et qui, de plus, ne peuvent se faire remplacer puisqu'ils vendent un savoir faire dont la réalisation est contemporaine de sa consommation.

Le débat se clôt par la résolution de tenir l'assemblée de juin le samedi après-midi et les autres

comme par le passé, le dimanche après-midi, ainsi que par le départ des deux coiffeurs. Une solution intermédiaire a donc été trouvée, qui permet de faire sa place aux promenades dominicales à la belle saison; la reconnaissance d'un loisir qui s'étend y trouve son compte, quelques années seulement après l'émergence officielle des premiers congés payés pour les salariés. La question de savoir si cette généralisation du temps de loisir est un fait qui touche l'ensemble des artisans, sinon l'ensemble de la société, reste ouverte.

3.2.3.2 Des maîtres incontestés

Les élections de 1936 ne transforment pas la Chambre des métiers du Rhône Les membres sortants cherchent le plus souvent à faire reconduire leur mandat. Sur les 18 sortants, seuls 3 maîtres et 2 compagnons ne se sont pas présentés à nouveau. Tous ne se sont pas présentés sur la liste de la Fédération des artisans du sud-est Les maîtres sortants de la 5ème catégorie sont réélus sur la liste de la Confédération générale de l'artisanat français Seuls deux des membres sortants qui se présentaient à nouveau en 1936 ne sont pas réélus: ce sont les nouveaux élus de la 6ème catégorie. Ces nouveaux membres étaient présentés par la Confédération générale de l'artisanat français En tout, 7 des nouveaux élus de la Chambre des métiers du Rhône n'appartenaient pas à celle-ci dès 1933. 5 sont issus de la liste présentée par la Fédération des artisans du sud-est et l'Association des chambres syndicales patronales, 2 sont issus de la liste de la Confédération générale de l'artisanat français

L'attribution des postes dirigeants évolue peu entre 1934 et 1937. Le président, un viceprésident, le secrétaire général et le secrétaire adjoint sont reconduits. Le trésorier sortant n'est pas réélu. L'évolution des différentes commissions est plus contrastée. La commission de l'apprentissage de 1937 reste dans la continuité de celle de 1934: seul l'un des cinq membres est remplacé. La commission du budget, qui devient commission des finances évolue plus: trois des cinq membres sont remplacés par des artisans qui appartenaient déjà à la chambre en 1934. La commission des voeux est par contre entièrement renouvelée, mais uniquement avec des « anciens » de la Chambre des métiers du Rhône Le cas de la commission du travail artisanal est le plus intéressant: les attributions de cette grosse commission (9 membres) sont réparties entre la commission de législation et la commission d'études économiques, sociales et artisanales. Ce sont les seules commissions auxquelles des nouveaux élus participent. Dans la commission d'études on retrouve deux membres de l'ancienne commission et un nouvel élu. Dans la commission de législation on retrouve le tiers des membres de l'ancienne commission du travail artisanal, et deux membres nouvellement élus; cette commission est élargie en 1938: quatre membres viennent s'y raj outer, dont deux nouveaux élus, et deux des membres de la Chambre qui avaient refusé de siéger lors de la séance d'installation.

L'activité des maîtres de la Chambre des métiers du Rhône dépasse largement celle des compagnons44. 5 maîtres n'ont jamais eu de postes au bureau ou dans les commissions, alors que 6 compagnons sont dans le même cas. 10 maîtres occupent 3 sièges différents ou plus, alors que seulement 2 compagnons se trouvent dans le même cas. Et encore: les deux tiers des postes occupés par les compagnons sont des postes de suppléants, alors que tous les maîtres sont pleinement

44. Voir le tableau 3.13 page suivante.

titulaires de leurs postes. Si l'on ignore ces postes de suppléants, les deux tiers des membres compagnons de la Chambre des métiers du Rhône ne bénéficient d'aucun poste de responsabilité à la Chambre. La répartition des postes de délégués auprès des diverses organisations extérieures en relation avec la Chambre parait en revanche plus équitable. La moitié des postes de délégués à l'enseignement technique a toujours été réservée aux compagnons. Mais les autres postes de délégués leur sont fermés.

TABLEAU 3.13 -: Nombre de sièges au bureau ou dans des commissions occupés par les membres de la Chambre des métiers du Rhône entre 1934 et 1939, sans comp-ter les reconductions au mêmeposte en 1937.

 

3 sièges ou plus

2 sièges

1 siège

aucun siège

Maîtresa

10

6

8

5

Compagnons

2

1

6

6

(hors postes de suppléants)

0

2

3

10

a Ensemble des procès verbaux des assemblées plénières disponibles [ADR 9M32].

Toutes les catégories ne sont pas également représentés au bureau et dans les commissions45. Aucun membre des métiers du textile n'ajamais fait partie du bureau. En moyenne, 3 à 4 des catégories sont représentées dans chaque commission. La situation est encore à peu près équilibrée en 1934. Après le premier renouvellement de la Chambre des métiers du Rhône, des différences très nettes d'intérêts pour laparticipation aux commissions de la Chambre apparaissent. Les 1ère, 4ème et 6ème catégories ont les membres les plus actifs: ils étaient déjà présents au moins dans 3 des 5 commissions de la période 1934-1936, et sont présents dans toutes les commissions de la période suivante. Les 3ème et 5ème catégories sont les moins présentes: elles ne participent chacune qu'à 2 commissionsau plus. Ces résultats doivent être tout de même considérés avec circonspection: la force de la 6ème catégorie est due à la présence du secrétaire général (Bellicard) dans presque toutes les commissions. Il n'est pas membre d'office de celles-ci, contrairement au président (Rochette), membre de la 3ème catégorie qui apparaît pourtant si peu active...

TABLEAU 3.14-: Nombre de commissions dans lesquelles des membres artisans- maîtres de chaque catégorie sontprésents

Catégories

Périodea 1 2 3 4 5 6 Nombre total de commissions

1934-1936

3

2

2

3

3

4

5

1937-1939

7

4

1

7

2

7

7

a Ensemble des procès verbaux des assemblées plénières disponibles [ADR 9M32].

45. Voir le tableau 3.14.

La catégorie des artisans du textile reste tout de même la moins active. Cela confirme l'impression qu'ils donnent d'être plutôt rattachés au monde des ouvriers de l'industrie (ils étaient déjà peu nombreux à participer aux élections). L'activité des membres de la 1 ère catégorie est plus étonnante: les artisans de l'alimentation paraissaientjusque là être mal intégrés à l'artisanat, et très peu intéressés par la Chambre de métiers (notamment lors de élections). Cette intégration semble s'être parfaitement achevée, du moins pour les membres de la Chambre des métiers du Rhône, en 1937. Quant aux métallurgistes de la 4ème catégorie, rien jusque là ne laissait prévoir qu'ils se feraient remarquer par leur activité, chacun d'eux étant membre de deux commissions en moyenne. Par contre, les artisans de la 6ème catégorie qui s'étaient déplacés en masse aux élections, sont finalement peu actifs: Bellicard, le secrétaire général est certes très actif, mais les autres membres de la catégorie se contentent d'une commission en moyenne.

La personnalité des membres élus semble donc jouer un rôle au moins aussi important que l'appartenance à un métier dans la détermination de l'activité des maîtres. Mais ce n'est pas vraiment le cas pour les compagnons. Les seuls d'entre eux à cumuler les postes de membres ou de suppléants dans les commissions sont les membres du bureau. La proximité avec les maîtres semble être le facteur déterminant de leur activité à la Chambre des métiers du Rhône

Les démissions sont très rares, et sont presque toujours justifiées par un changement de la situation de l'ancien membre, et non par une opposition à la politique de la Chambre des métiers du Rhône Quatre membres démissionnent entre 1933 et 1939. Mme Vray, l'une des deux femmes de la Chambre des métiers du Rhône, démissionne en raison de son âge avancé et de son état de santé déficient46. M. Petit-Galland a quitté le département du Rhône47. M. Patru, membre compagnon, démissionne alors qu'il exerce depuis quelques mois en qualité de maître48. M. Coudert, compagnon élu en 1936 est le seul à poser problème: il n'est jamais venu à aucune assemblée plénière, et le secrétaire adjoint s'est présenté plusieurs fois vainement à son domicile, lorsque la Chambre des métiers du Rhône décide de demander au préfet de le déclarer démissionnaire49.

La mobilisation militaire de 1939 n'épargne pas les membres de la Chambre des métiers du Rhône Sa conséquence la plus visible est la nomination d'urgence d'un nouveau trésorier.

M. Burdy, soumis aux obligations militaires, est remplacé par Félix Delorme, jusqu'ici viceprésident de la Chambre des métiers du Rhône, dégagé des obligations militaires et retenu en outre par sa fonction de président de président de la Chambre syndicale de la boulangerie lyonnaise50.

46. Assemblées plénières 18 du 6 mars 1938 et 19 du 25 juin 1938 [ADR 9M32].

47. Assemblées plénières 18 du 6 mars 1938 et 19 du 25 juin 1938 [ADR 9M32].

48. Assemblée plénière 22 du 23 avril 1939 [ADR 9M32].

49. Assemblée plénière 19 du 25 juin 1938 [ADR 9M32].

50. Lettre du 4 septembre 1939 du président de la Chambre des métiers du Rhône au préfet, suivant les mesures d'urgence prises par le Bureau le 1er septembre [ADR 9M33].

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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite