WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L''installation de la chambre de métiers du Rhône, années 1920-années 1930


par Fabrice FLORE-THéBAULT
Université Lyon 2 - Maitrise d'histoire 1998
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.2.2 La création des « Chambres des métiers »

Le projet de loi Courtier ne plaît pas à la Chambre de commerce de Lyon. Aucune distinction n'est faite jusque là entre les artisans et les industriels. Les artisans sont donc régulièrement inscrits au registre du commerce, et doivent verser une taxe destinée au fonctionnement de la Chambre de commerce. Celle-ci est donc tout à fait hostile à la création de Chambres de métiers artisanales qui feraient perdre un nombre non négligeable de ressortissants à la Chambre de commerce. C'est ce qui la pousse à promouvoir la création de « Chambres des métiers » qu'elle contrôlerait.

Ce n'est pourtant pas le risque de sécession de l'artisanat qu'elle met en avant dans son rapport

19. [ADR 9M30]

20. Lettre du 30 juillet 1924 de M. Wiernsberger au préfet, transmise par celui-ci au sous-secrétaire d'État à l'enseignement technique le 4 août 1924 [ADR 9M30].

21. Lettre du 30 juillet 1924 de M. Wiernsberger au préfet, transmise par celui-ci au sous-secrétaire d'État à l'enseignement technique le 4 août 1924 [ADR 9M30].

22. Lettre de la préfecture à M. Wiernsberger, le 6 octobre 1924 [ADR 9M30].

23. Transmission des statuts des nouveaux « Conseils de métiers » au sous-secrétaire d'État à l'enseignement technique par le préfet, le 24 octobre 1924 [ADR 9M30].

de février 1923 sur les Chambres de métiers 24 . Son argumentation est d'abord légaliste: l'organisation de l'apprentissage est une des prérogatives des Chambres de commerce prévue par la loi du 9 avril 1898. Des « Chambres de métiers » ayant pour but l'organisation de l'apprentissage et de l'enseignement professionnel ne peuvent donc s'organiser indépendamment des Chambres de commerce. Les Chambres de commerce doivent donc mettre en place de telles «Chambres de métiers », et décider de la forme qu'elles doivent prendre.

La Chambre de commerce propose donc un modèle de « Chambre des métiers ». Chacune doit être strictement professionnelle, créée par les syndicats de chaque branche. Ce seraient des chambres paritaires, composées à part égales de patrons et d'ouvriers, mais comportant en sus un membre de la Chambre de commerce. La Chambre de commerce exercerait un contrôle sur chacune de ces Chambres par l'intermédiaire d'une Commission supérieure de l'apprentissage et de l'enseignement technique. En échange chaque Chambre aurait droit à un siège au sein de ce comité.

A la suite de ce rapport, trois « Chambres des métiers » sont créées dans le Rhône, sous la tutelle de la Chambre de commerce lyonnaise. La « Chambre des métiers de la métallurgie », la «Chambre des métiers de la soie » et la « Chambre des métiers de la bijouterie » sont créées par les syndicats patronaux de leur branche respective25. Leur conformité aux dispositions prises par la Chambre de commerce le 22 février 1923 est reconnue par la Chambre de commerce dès qu'elle a reçu leurs statuts 26 . Le contrôle de la Chambre de commerce est exercé par un de ses membres, nommé pour faire partie de la « Chambre des métiers »27. En contrepartie le président de chaque « Chambre des métiers » fait partie de la Commission supérieure de l'apprentissage et de l'enseignement technique de la Chambre de commerce. Ces « Chambres des métiers » reçoivent une subvention de la Chambre de commerce égale au tiers de leur dépense28.

La Chambre de commerce rejette toutes les demandes faites par des groupements qui n'ont pas encore créé leur « Chambre des métiers » 29 : ce sont aux syndicats patronaux seuls de les créer, la Chambre de commerce ne se veut qu'une instance de contrôle, sans responsabilités financières. Elle reste libre d'accorder ou de refuser des subventions.

Le nombre de « Chambres des métiers » n'augmente plus par la suite. Jusqu'en 1925, les

24. Plaquette reproduisant ce rapport, voté dans sa séance du 22 février 1923 [ADR 9M30].

25. Compte-rendu des travaux de l'année 1923, pages 485-491. Ce sont la Chambre syndicale des industries métallurgiques, le Syndicat des fabricants de soieries et la Chambre syndicale des fabricants et commissaires bijou-tiers [ACCL CR 1923-1925].

26. Compte-rendu des travaux de l'année 1923, pages 485-491. Lettres de la Chambre de commerce aux « Chambre des métiers » du 1er avril (soie), 5 et 17 mai (métallurgie), entre le 15 juin et le 11 octobre 1923 (bijouterie) [ACCL CR 1923-1925].

27. Compte-rendu des travaux de l'année 1923, pages 485-491. Séance du 31 mai 1923 (soie et métallurgie); séance du 11 octobre 1923 (bijouterie) [ACCL CR 1923-1 925].

28. Compte-rendu des travaux de l'année 1923, pages 485-491. Séance du 19 juillet 1923 (soie et métallurgie), séance du 11 octobre 1923 (bijouterie) [ACCL CR 1923-1925].

29. Compte-rendu des travaux de l'année 1923, pages 485-491. Séance du 14 juin 1923: M. Chaleyssin, président de l'atelier-école d'ébénisterie, demandait des subventions en vue de la création d'une « Chambre des métiers de l'ébénisterie »; Le patronage des apprentis tailleurs de Lyon aussi, pour créer une « Chambre des métiers de l'aiguille» [ACCL CR 1923-1925].

trois « Chambres des métiers » créées en 1923 continuent de fonctionner normalement, et sont toujours subventionnées par la Chambre de commerce30. En 1924, il est décidé de leur demander de se déclarer comme associations loi de 1901 afin qu'elles obtiennent la personnalité civile, qu'elles puissent acquérir des immeubles nécessaires à leur fonctionnement, et qu'elles puissent recevoir des cotisations de leurs membres supérieures à 500 F31.

L'objectif de ces « Chambres des métiers » est de contrôler et d'organiser l'apprentissage, en particulier en faisant partie du jury des CAP La « Chambre des métiers de la métallurgie » considère en outre qu'une école est indispensable, et elle est à la recherche de fonds pour la création de celle-ci. Elle projette en août 1924 l'établissement de liens avec l'enseignement technique « dès octobre 1934 » 32, sans qu'on sache ci ceux- ci ont réellement été établis, ni comment.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus