WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Production de domaines recombinants PRODH en vue de l'analyse structurale & Caractérisation de la région 51-160 de la protéine KIN17 humaine par RMN et Modélisation Moléculaire

( Télécharger le fichier original )
par Ludovic Carlier
Université de Rouen - Doctorat de biologie structurale 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.4) Les troubles de l'activité de PRODH chez les eucaryotes supérieurs

Au cours de ces 15 dernières années, la séquence primaire de la protéine PRODH a été identifiée chez tous les organismes eucaryotes les plus communément étudiés. En parallèle,

un certain nombre d'études médicales, réalisées chez des eucaryotes supérieurs, ont récemment permis de caractériser les bases moléculaires cliniques des troubles de l'activité de

la proline déshydrogénase.

1.4.1) L'hyperprolinémie de type I

La première séquence primaire de proline oxydase (baptisée PUT1) a été découverte

en 1986 chez la levure Sacchamoryces Cerevisiae (Wang & Brandriss, 1986). La séquence de cette protéine a ensuite été identifiée chez la mouche Drosophila Melanogaster (Hayward et

al., 1993), puis chez la plante Arabidopsis Thaliana (Verbruggen et al., 1996) sur la base d'une homologie de séquence avec la protéine PUT1. Ce n'est qu'en 1997 que le gène PRODH humain a été localisé au niveau de la région q11 du chromosome 22 (Campbell et al.,

1997). Ce gène est principalement exprimé au niveau du foie, des reins, et du cerveau

(Maynard et al., 2003).

Une perte d'activité de la proline oxydase se caractérise sur le plan biochimique par une hyperprolinémie de type I, c'est-à-dire un taux anormalement élevé de proline dans l'organisme (Efron, 1965). Chez les patients hétérozygotes, cette maladie rare autosomale récessive est dite « silencieuse » et conduit généralement à une hyperprolinémie bénigne associée à des désordres mineurs. Cependant, des manifestations neurologiques sévères (retard mental et épilepsie) ont récemment été rapportées chez plusieurs sujets atteints d'hyperprolinémie de type I (Humbertclaude et al., 2001), et notamment chez deux enfants porteurs d'une délétion homozygote du gène PRODH, ou de la mutation rare L441P à l'état homozygote (Jacquet et al., 2003 ; Jacquet et al., 2002). Ces deux enfants souffraient d'une forme sévère d'hyperprolinémie de type I associée à des retards psychomoteurs (Jacquet et al.,

2003). Les souris Pro/Re et les mouches slgA représentent des modèles animaliers intéressants pour étudier les bases moléculaires de l'hyperprolinémie de type I. La lignée de souris Pro/Re comporte une mutation faux sens homozygote du gène PRODH qui entraîne une terminaison précoce de la traduction de la région C-terminale de la protéine (Gogos et al.,

1999). Ces souris sont spontanément hyperprolinémiques avec un niveau de proline 7 fois

supérieur à la normale. L'activité de PRODH s'avère déficiente au niveau du foie, des reins,

et notamment du cerveau. Les souris Pro/Re présentent des anomalies d'apprentissage et de la réaction de sursaut associées à une diminution des taux de glutamate, de GABA, et d'aspartate dans le cortex frontal. De manière intéressante, ces types de trouble sont également observés chez les souris hyperprolinémiques slgA, qui comportent plusieurs mutations du gène PRODH, et qui présentent un comportement psychomoteur léthargique (Hayward et al., 1993). Le glutamate étant un neurotransmetteur de jonctions musculaires dans le cerveau, il est proposé que les troubles neurologiques constatés chez l'homme, la souris, et la mouche, soient dus à une diminution du taux de glutamate dans le cerveau, induite par une réduction d'activité de la proline oxydase (Gogos et al., 1999 ; Hayward et al.,

1993). Selon cette hypothèse, le catabolisme de la proline serait une des principales voies métaboliques conduisant à la formation de glutamate dans le cerveau.

1.4.2) PRODH et schizophrénie

L'hypothèse de l'implication du gène PRODH dans le déterminisme génétique de la schizophrénie a relancé l'intérêt suscité par cette enzyme mitochondriale. La schizophrénie

est une maladie qui affecte les fonctions supérieures du cerveau et qui est caractérisée par la présence d'hallucinations, de délires, et d'une dissociation mentale, symptômes se traduisant

par un comportement atypique ou inadapté du sujet atteint (pour revue : Murphy, 2002). Cette pathologie constitue une préoccupation majeure de santé publique en raison de sa prévalence (environ 1 % de la population), de son âge de début précoce (dans 50 % des cas avant 23 ans),

et des troubles du comportement qu'elle implique (prévalence élevée des suicides, de la toxicomanie, et de comportements agressifs). Des études de jumeaux, qui consistent à comparer le taux de concordance de la maladie au sein de paires de jumeaux monozygotes par rapport à celui retrouvé au sein de paires de jumeaux dizygotes, montrent que les facteurs génétiques sont pour la plus grande part à l'origine de la schizophrénie (McGuffin et al.,

1994). Toutefois, aucun gène de susceptibilité n'est actuellement identifié avec certitude.

L'implication de la région chromosomique 22q11 (qui comporte le gène PRODH) dans le déterminisme génétique de la schizophrénie a été suggéré par la fréquence élevée de traits schizophrènes retrouvée chez les patients atteints du syndrome de Digeorge (incidence environ 20 fois supérieure à celle observée dans la population générale) (Murphy et al., 1999).

Ce syndrome se caractérise chez 95 % des sujets atteints par une microdélétion hétérozygote

de la région q11 du chromosome 22 qui affecte le gène PRODH (Hoffmann & Vadstrup,

2000). De manière intéressante, certains troubles associés à l'hyperprolinémie de type I, comme la diminution de l'inhibition de la réaction de sursaut chez la souris Pro/Re, sont également présents dans la schizophrénie (Chakravarti, 2002). Sur la base de ces observations, le gène PRODH a été défini comme candidat dans l'étiologie de la schizophrénie. Dans l'optique d'établir le lien entre l'hyperprolinémie de type I et la schizophrénie, des études de recherche de variations nucléotidiques du gène PRODH ont été réalisées chez des patients schizophrènes et chez des sujets témoins. Certaines d'entre elles

ont mis en évidence une augmentation de la prévalence de mutations conduisant à l'hyperprolinémie de type I dans des échantillons de patients schizophrènes (Liu et al., 2002 ; Jacquet et al., 2002). En revanche, d'autres études uniquement basées sur des statistiques de variations nucléotidiques n'ont révélé aucun lien entre le gène PRODH et la schizophrénie (Williams et al., 2003 ; Fan et al., 2003). L'association entre la proline déshydrogénase et la schizophrénie est donc une hypothèse qui, à ce jour, reste très controversée.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery