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La mission du représentant Albitte dans l'Ain

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par Jérôme Croyet
Université Lumière Lyon II - Maîtrise d'histoire 1996
  

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les commissaires civils

La présence des commissaires civils qui suivent Albitte de Commune-Affranchie est extraordinaire dans l'Histoire de la Révolution dans l'Ain. En effet, jamais aucun représentant du peuple, n'a eu recours ultérieurement et même postérieurement aux commissaires civils.

Ils sont les agents de liaison entre le représentant et les diverses autoritées constituées des districts où le représentant ne peut pas aller. C.Lucas donne une définition des commissaires civils : "Les commissaires sont les agents employés par toute institution ou autorité, à l'exécution de tâches tombant sous sa juridiction, et à la mise en application de ses décisions et de sa politique."538(*) Comme le dit donc à juste titre C.Lucas, "l'autorité d'un commissaire émane du corps qui l'emploie;"539(*)

Albitte est donc le seul représentant en mission à confier une partie de son autorité à des hommes de confiance.

C'est ainsi que le 24 pluviôse an II (12 février) il nomme en vertu de ses pouvoirs et avec mission d'épurer les autorités, accélérer l'exécution des lois et de ranimer l'esprit public, Millet et Bonnerot dans les disitricts de Trévoux et Montluel; Convers et Vauquoy dans les districts de Pont-de-Vaux et de Châtillon-sur-Chalaronne et Rollet-Marat dans le disitrict de Bourg. Albitte, en nommant Rollet-Marat, amplifie ses pouvoirs d'agent national en y ajoutant ceux attachés à la personne du représentant en mission. Ceci conduit Rollet-Marat a être un "super-agent" national de district. Ce dernier nomme à son tour des commissaires avec mission de parcourir l'étendue du district de Bourg pour y faire exécuter les arrêtés d'Albitte.

Suite à des courriers des Comités de Salut Public et de Sureté Générale, Albitte prend un arrêté le 28 ventôse an II (18 mars), qui nomme Baron-Chalier commissaire avec la mission de se transporter sur les frontières du département afin d'empêcher le passage du numéraire à l'étranger.

Avant ces nominations, qui marquent la volonté d'Albitte d'assurer le gouvernemt révolutionnaire dans des districts où il n'a pas pu se rendre, les commissaires civils d'Albitte et notamment Vauquoy, ont eu quelques petites missions à faire éxecuter dans le département. Ainsi le 17 pluviôse an II (5 février), Alban, Laymant, Rolland et Vauquoy, sont nommés par Albitte pour aller au château de Montrevel chercher les archives qui s'y trouvent. Ils se mettent en route, accompagné d'une escorte de hussards. A Montrevel, ils requièrent la municipalité de venir avec eux, en écharpes, au château pour lever les scellés et récupérer les archives afin de les transférer à Bourg. Le lendemain ils font arrêter de leur propre volonté les citoyens Didier et Vernette.

Le 18 pluviôse (6 février) de passage à Pont-de-Vaux, Alban et Vauquoy se rendent à la société populaire pour faire un discours :

" (Alban) se vante d'avoir dénoncé le représentant Gouly, qu'il traita de gueux, de scélérat et qu'il n'aurait pas gardé la place de maire à laquelle Gouly l'avait nommé si Albitte n'avait pas confirmé sa nomination. Il tint plusieurs propos tendant à jetter la discorde et la division dans la société et prenant un pistolet dans chaque main, il dit que sachant qu'on était pas en sûreté au milieu d'eux il était venu armé; il ajouta qu'il fallait exclure tous les riches,,les plumassiers, et ne conserver que les tabliers de peau comme lui. . .voyant un vieillard près de lui, Alban en le prenant par la main lui dit, ne crains rien, mon ami, le patrimoine des riches sera celui des pauvres."540(*).

Ces arrestations mettent bien en évidence le caractère universel de leurs pouvoirs, dans des districts (surtout pour Alban, qui est maire de Bourg) où ils n'ont aucune fonction en temps normal. Pour ajouter une touche, Alban et Vauquoy, distribuent à la population, des oeufs trouvés chez ledit citoyen Vernette. Ils en profitent aussi pour emmener avec eux un fusil double.

Il est à noter par ailleurs que, souvent, les déplacements des commissaires civils d'Albitte se font grâce à l'aide précieuse de la municipalité de Bourg qui pour cela, n'hésite pas à réquisitionner des cabriolets appartenant à des détenus541(*)

Une des constantes de ces commissaires civils est la rudesse du langage et des manières face aux populations rurales qu'ils semblent considérer comme moins patriotes que celle des villes. Leur attitude énergique et leur manière de ponctuer de "foutre" toutes leurs phrases éveillent une certaine crainte des habitants des campagnes. Ce fait est encore plus accentué quand Millet, Bonnerot ou Vauquoy se présentent comme des adjoints de la Commission Temporaire de Commune Affranchie.

C'est à la lecture des rapports des commissaires civils que l'on se rend compte du décalage existant entre les Sans-Culottes et les patriotes des campagnes.

Une autre particularité des commissaires civils réside dans le fait, que leur pouvoir égalant celui d'Albitte, ils deviennent un centre de décision comme si le représentant avait été là; c'est ainsi que les comité de surveillance ou les agent nationaux s'adressent à eux pour faire arrêter des suspects ou pour en faire libérer.

Millet et Bonnerot, sont dès le 28 pluviôse an II (16 février) à Trévoux. Ils accomplissent des opérations plutôt anodines toujours en exécution des pouvoirs confiés à eux par Albitte. Ainsi, le 30 pluviôse an II, ils adressent à Albitte un tableau de la conduite des administrateurs du district de Trévoux, où ils donnent leurs avis sur le civisme des administrateurs : "notre opinion est qu'il soit mis en état d'arrestation. Tu le jujeras ainsi que ses collègues et nous éxécuterons tes ordres."542(*) De même ils s'affairent à organiser les fêtes décadaires et à répondre aux réclamations faites auprès d'eux par des citoyens sur des affaires souvent bien bénines. Le seul acte marquant de leur mission, est la parution du cousin du père Duchèsne, dont ils sont les auteurs, et qui cherchent à faire comprendre aux gens du District de Trévoux, les raisons de certains arrêtés, comme celui sur la démolitions des clochers. Il semble par ailleurs que Bonnerot et Millet ne se soient pas du tout occupés du district de Montluel.

Vauquoy et Convers, eux, se sentent un peu plus libres dans leurs actions que leurs collègues du district de Trévoux.

Le 3 ventôse an II (21 février), Vauquoy et Convers sont à St Trivier-de-Courtes (Val libre) , où ils adressent une réquisition à la municipalité, visant à faire fournir du fourrage pour leurs chevaux.

Le 4 ventôse an II (22 février), dès leur arrivée à Pont-de-vaux, Vauquoy part en mission dans trois communes et Convers se fait donner des renseignements par le comité de surveillance de la commune "en vertu des pouvoirs qui nous ont été confiés, requis Laposte cadet, commandant de la garde nationale de Pont-de-Vaux, de faire sur le champ arrêter et traduire dans la maison d'arrêt"543(*) 8 personnes.

Vauquoy et Convers prennent leur rôle très à coeur. Ils parcours leurs districts en ayant des formulaires d'arrêtés d'Albitte en blanc. Avec ces formulaires ils libèrent avec amende et sans surveillace 11 personnes544(*). De même, ils organisent l'épuration de la société populaire de St Trivier-de-Courtes. Mais le plus remarquable, outre le fait qu'ils appliquent avec un point de vue personnel545(*) les consignes d'Albitte, Vauquoy et Convers, se caractérisent par leur propagande politique.

En effet, lors d'une réunion de la société populaire de Pont-de-Vaux, Convers alors à la tribune, déclare aux citoyens assemblés substituer à la lecture des rapports du Comité de Salut Public trop ennuyeux, celle du Père Duchèsne. Le président le rappelle à l'ordre, Convers lui répond que personne ne peut le rappeller à l'ordre, que lui seul peut le faire. Le penchant hébertiste des deux hommes se vérifie encore à la société populaire de Montrevel, le 11 ventôse an II (1er mars), quand ils demandent que soit accéléré la démolition des clochers et du château, afin de faire construire avec les matériaux, tout les batiments que la municipalité désirait. Dans le même discours, Convers invite les propriétaires terriens à partager avec ceux qui n'en n'ont pas leur possession et conseille aux citoyens de fréquenter le cabaret afin d'y puiser les vrais principes républicains.

La petite escapade de Convers et Vauquoy à Montrevel, se fait sans aucun pouvoir : "Nous nous sommes arrêtés à Montrevel, canton du district de Bourg. Malgré que nous y étions sans pouvoir, nous n'en avons pas moins fait assembler la commune ; en républicains nous avons instruit le peuple de ses Devoirs, mais en même temps nous l'avons invité à soutenir ses droits, nous avons tonné contre les égiostes qui sont en grand nombre et ranimé l'espoir des patriotes"546(*).

Le périple de Baron-Chalier qui commence le 28 ventôse an II (18 mars) est aussi un modèle de personnalisation des ordres reçus.

Parti seul, il parcourt entre le 28 ventôse an II et le 23 floréal an II (18 mars-12 mai), les frontières du département de l'Ain. Il va dans différents districts de l'Ain, puis à St Claude dans le Jura voir le conventionel Lejeune, pour lui demander des subsistances pour le district de Nantua. Par la suite, il se rend sans aucun pouvoir dans le département du Léman, à Genève, où il se renseigne sur les émigrés, la société populaire, juge de la conduite de quelques administrateurs et distribue des feuilles patriotiques. Pour lui les genevois sont dangereux pour la République car ils sont mercantiles et agioteurs : "Les suisses favorisent de toute leur force l'exportation de notre numéraire métallique, l'importation d'une immensité de faux assignats dont près de trois cent mille livres ont été découverts à Genève même"547(*).

Baron-Chalier s'occupe aussi activement de lutter contre l'exportation de numéraire. Dès qu'il le peut il encourage les patriotes, par des discours et des félicitations.

Pour Baron-Chalier, les communes des montagnes sont attirées par l'agiotage, il propose d'y établir des troupes étrangères au pays pour surveiller les frontières.

Il se rend aussi dans le Doubs à Besançon, vers les représentant Reverchon et Dupuis, et se rend à Lyon où il fait un discours à la société des Jacobins séante au Théatre.

Les commissaires civils sont pendant toute la mission d'Albitte dans l'Ain, un moteur de la Révolution; ils participent activement à la mise en place des lois de la Convention mais

aussi à l'exécution des arrêtés d'Albitte. Par leurs manières d'agir et par leur discours, les populations ont un avis partagé sur ces hommes : "Nous avons éprouvé beaucoup de satisfaction à Val Libre, les patriotes se sont pressés à notre départ et nous ont témoigné le plus vif intérêt pour tout ce que nous avons fait pour eux, à Pont-de-Vaux nous n'en avons emporté que des malédictions, car les patriotes sont sans qualités"548(*)

Les cercles d'influence autour d'Albitte

Dès son arrivée, Albitte s'entoure de personnes issues d'un organe qu'il juge sûr et compétent pour se faire expliquer la situation; c'est à dire de la société populaire. Les sans-culottes, maîtres des administrations, sont donc appelés à être les interlocuteurs privilégiés du représentant, d'autant plus que Merle, n'est pas un inconnu pour Dorfeuille, Millet et Vauquoy. Les Thermidoriens voient cette agitation autour d'Albitte comme le rassemblement de factieux qui a pour but d'accaparer le représentant : " sur le champ entouré par la secte tyrannique. . .Dorfeuille, Millet, le supplicié Vauquoy, secrétaire d'Albitte et le général Lajolais se réunissent à tous les factieux pour circonvenir le représentant et fermer aux citoyens tout accès auprès de lui" 549(*). Albitte, fort d'une doctrine politique apprise auprès de ses collègues à Commune-Affranchie; attentif aux conseils de ses commissaires et n'ayant que pour seule information sur la commune et le département l'avis des Sans-Culottes, il se range de leurs côtés et se trouve isolé de la population. Il n'a et n'aura durant sa mission à faire qu'aux Sans-Culottes et à ses commissaires. C.Lucas rapproche cette situation de celle de Claude Javogues dans la Loire. Ce dernier"s'avère donc une proie facile pour tous les groupes de pression qui savent prendre la bonne attitude" 550(*). Durant toute la durée de sa présence dans l'Ain, Albitte qui "était bon et confiant"551(*), se trouve entouré par les Sans-Culottes et les commissaires civils. Ces derniers exercent sur lui une grande influence552(*), d'autant plus que cet entourage est composé de plusieurs comédiens et orateurs, qui grâce à leur talent savent se montrer persuasif. Convers, nous décrit la manière avec laquelle les Sans-Culottes parviennent à influencer les décisions d'Albitte, et le faire venir à leurs voeux.

"il (Blanc-Désisles) s'empressa de s'en emparer (d'Albitte) comme d'un homme à lui et chercha sous prétexte de patriotisme à le faire venir à ses vengeances. . .: pour cela il l'entretint très souvent de ses vertus républicaines et finissait toujours par lui demander l'arrestation de quelques personnes qu'il ne manquait pas de désigner comme aristocrate ou fédéralistes"553(*). Et effectivement quand, en ventôse an II, Blanc-Désisles se plaint à Albitte des menées des prêtres qui ont fuit dans le Jura, ce dernier, lui répond :

"je connais la conduite des prêtres qui se sont retirés dans le Jura et je vais prendre un arrêté vigoureux contre les importuns, par lequel, je les déclarerai émigrés"554(*).

Si les Sans-Culottes conseillent Albitte sur la conduite à tenir, ils n'hésitent pas à lui réclamer avec beaucoup d'empressement des pouvoirs555(*). Les Sans-Culottes, (dans beaucoup de cas), prennent des initiatives et n'en demandent l'acceptation par Albitte, qu'une fois ladite initiative exécutée. C'est comme cela que le 18 ventôse an II (8 mars), Blanc-Désisles obtient l'approbation des mesures qu'il a prises pour faire arrêter à Paris deux citoyens du département de l'Ain556(*). De même Rollet-Marat, le 15 germinal an II (4 avril), demande l'approbation d'Albitte suite à des arrestations que l'agent national à exercer de son propre chef : "il existait encore audit Treffort un nommé Bouveyron, ex-constituant du coté droit, un homme dangereux et de la trempe de Piquet son collègue. Je l'ai aussi fait arrêter avec un nommé Folliet,. . . j'éspère que tu approuveras toutes ces mesures qui tendent à la Sûreté Générale et au Salut de la République"557(*). Mais si les Sans-Culottes, (avec l'appui des commissaires civils), obtiennent souvent gain de cause auprès d'Albitte quant à leur réclamations, ce dernier sait parfois se montrer intraitable envers certaines actions des patriotes locaux. Ainsi Albitte, dans la première décade de germinal an II, suspend les opérations de Rollet-Marat portant sur la réunion des communes.

Le dévouement que mettent les Sans-Culottes à obéir aux ordres du représentant, montre bien que leurs intérêts passent par le bon vouloir et la bonne manipulation de ce dernier. Ainsi, quand Albitte et Lajolais partent pour le Mont-Blanc, en compagnie de Blanc-Désisles, le 24 pluviôse an II (12 février) dans la nuit, Alban, Laymant et Gay vont dans les appartements d'Albitte et lui confirment leur entiers soutien et dévouement : "Représentant, général, vous partez tous les deux, mais soyez tranquilles ça ira ou le diable m'emportera; la Terreur est à l'ordre du jour. Tu peux partir quand tu voudras, je la ferai exécuter et à ton retour, ça ira mieux tu me crois"558(*).

Ce souffle montagnard que propage Albitte à son arrivée et durant sa mission se voit sur les registres administratifs. Les intitulés des registres du directoire du district de Belley changent au début du mois de pluviôse an II. De "la République Française une et indivisible", ces intitulés passent à "la République Française une, indivisible et démocratique"559(*).

Cet empressement des sans-culottes et des commissaires civils autour d'Albitte, s'il est pour eux un moyen de circonvenir le représentant de toutes influences pouvant émaner de citoyens politiquement non corrects, il est toutefois ressenti par la partie du peuple non sans-culotte, comme un malaise.

Les appartements d'Albitte, de Rollet-Marat ou de Blanc-Désisles, (avec les auberges), sont les lieux de réunions des commissaires et des Sans-Culottes. Mais plus que tout autre, l'appartement d'Albitte devient le centre de décision, reléguant à l'arrière plan le Département et les districts, qui deviennent de simples organismes administratifs n'ayant qu'à mettre en exécution les arrêtés d'Albitte. Ces administrations, ne font aucune résistance à la politique d'Albitte, comme ils l'ont faite à celle d'Amar et Merlino, car les Sans-Culottes ont la main mise sur elles. Pour les Sans-Culottes, tenir Albitte loin des réclamations des citoyens est le seul moyen pour eux d'avoir un contrôle complet de la politique. Pour cela, Dorfeuille est mis au bureau des pétitions; c'est lui qui semble recevoir aussi le courrier du représentant. "Sans cesse environné de quelques uns de ces brigands, il était inaccessible au peuple. Sa porte était fermé a tous les malheureux, il a été pour nous ce que la divinité est pour tous les hommes" 560(*). Albitte reçoit donc peu de visites. Et si quelqu'un est reçu par lui, il est vite renvoyé : l'exemple de la citoyenne Temporal venue réclamer la libération de son mari, est typique de cet isolement d'Albitte : "elle fut admise à l'audience d'Albitte qui demanda soit à elle, soit à Alban maire, pour quels motifs le citoyen Augeraud se trouvait incarcéré (Alban répond) c'est qu'il va trop souvent se promener sur la place. A ce propos Albitte se mit à rire et dit à la déclarante en la reconduisant à la porte, je te marierai demain" 561(*).

Les Sans-Culottes qui tiennent les rênes de l'administration depuis septembre 1793, sont éparpillés dans toutes les autorités constituées. Ils exercent au sein de celle-ci une véritable tyrannie idéologique 562(*), comme ils exercent au nom du peuple une dictature sur ceux-là même qui les ont portés au pouvoir : "j'ai été témoin de la hauteur et de la dureté avec laquelle Frilet, ex-conseiller, devenu officier municipal, repoussait les citoyens à la maison commune au lieu d'écouter leur réclamation" 563(*). Mais cette tyrannie, ne cible que ceux des administrés, qui ne sont pas reconnus sans-culottes ou maratistes, donc n'appartenant pas à la dite société, ou ne respectant pas les principes édités par celle-ci sous la plume de Rollet-Marat en date du 1er nivôse an II (20 décembre). Le non respect à ces principes fait de l'individu un suspect potentiel, de" gens à mauvais propos".

Mais les Sans-Culottes trouvent aussi un public, qui les suit avec beaucoup de zèle. Les discours des ténors de la société populaire de Bourg sont "applaudis par le reste de la société dont ils entraînent les suffrages" 564(*). Certains des sociétaires, à qui l'on confie une charge appliquent donc à cette fonction les discours entendus à la société. C'est le cas du citoyen Bride, menuisier de son état, qui est chargé de garder la maison de la citoyenne Chareyziat. Il couche et dort dans cette maison, se sert du sel, su savon, "qu'il emporte chez lui". Pour lui, "le tout appartenait à la Nation, qu'il voulait en profiter comme les autres, attendu que la déclarante ne reverrai jamais sa maîtresse" 565(*).Cet état d'esprit où la violence verbale est de rigueur se trouve renforcé par la présence d'Albitte; il conduit certains administrateurs à des abus de pouvoirs. Désormais, les Sans-Culottes agissent dans une logique de ville reconquise, comme si la ville était à sac à l'époque où l'Armée Révolutionnaire Parisienne était là avec Javogues.

C'est durant le séjour d'Albitte à Bourg que ces abus de pouvoirs, de la part des Sans-Culottes locaux mais aussi des gens venus de Commune-Affranchie, sont les plus extraordinaires. Pour mieux se rendre compte de l'ambiance qu'à fait naître à Bourg, la présence de ce représentant, nous allons voir quelques exemples d'abus parmi les cinq cahiers de témoignages.

Alban n'hésite pas à réquisitionner, sous la menace de la prison, le citoyen Grilliet, marchand coutelier, pour jouer du violon lors des bals décadaires 566(*).Le 4 pluviôse an II (19 janvier), pour fêter la libération de Blanc-Désisles, Rollet-Marat et Convers, la municipalité de Bourg réquisitionne 57 bouteilles de vin chez le citoyen Perruquet Belvey. De même la nourriture qui est servie à la municipalité est payée suivant le maximum qui les arrange.

En pluviôse an II, une femme qui se rend de Lyon à Créssiat dans le Jura, fait une halte à Bourg. Après que deux officiers municipaux ont vérifié ses papiers, son numéraire est confisqué. Quand elle se rend à la mairie de Bourg, pour demander la restitution de ses 1000 livres, Alban alors présent lui répond : "que demandes-tu là, vieille coquine, cet argent tu l'as gagné avec des muscadins ou tu l'as volé ? " 567(*).

Plus particulier du contexte de victoire qui règne à Bourg, est le témoignage du citoyen Claude Chappui, alors cuisinier du citoyen Marron Belvey :

"Le général Lajolais vint s'emparer de l'habitation du dit citoyen Marron Belvey au moment de l'arrestation de ce dernier; il a usé les meubles, effets, linges, denrées, farines, bois, charbons et autres approvisionnements de la maison comme s'il en eut été le maitre. Alban ci-devant maire, empêcha l'apposition de scellés dans un cabinet contenant quatre cent dix neuf serviettes, cinquante paires de draps, vingt quatre nappes de maitre, ect. . , ect...Il n'en fit faire aucun inventaire, il facilita par ce moyen, et fut complice des dilapidations de tous genres qui ont eu lieu dans cette maison. Lajolais tenait aussi table ouverte tous les jours aux soit ci-devants (sic) sans-culottes : Alban, Désisles, Laymant, Duclos, Juvanon, Frilet, Chaigneau et autres; il tenait une table somptueuse et abondante dans le temps où la rareté des subsistances se faisait sentir dans cette commune. Lajolais faisait prendre et enlever dans la maison Marron Belvey à titre d'emprunt, mais sans probité et sans délicatesse comme sans moralité il n'a rien fait rendre, il n'a pas même payé sa location. Il faisait faire de la patisserie tous les jours abondamment, il lui fallait la fleur de la farine, il ne s'en faisait pas faute. Cependant il ne s'est pas manqué de linge qui était à sa disposition; j'en avais une note exacte, et j'ai retrouvé le linge conformément à ma dite note. Lajolais était habituellement avec Vauquoy son bon ami et son camarade, ainsi qu'avec Dorfeuille.

Dorfeuille s'est approprié un beau cabriolet à deux roues qui était dans la maison dudit Marron Belevey, qu'il n'a jamais voulu rendre; j'ai oui dire qu'il l'a vendu à Lyon à son profit. Il n'y avait point d'inventaire de fait dans le moment qu'il le prit d'autorité."568(*)

président du comité de surveilance

Comme nous le voyons, les commissaires civils se conduisent dans Bourg comme des soldats qui vivent sur un pays conquis569(*). Leurs fonctions occupées à Lyon, lors de la période de répression de l'hiver 1793, les font se conduire à Bourg( sur les motivations des Sans-Culottes570(*)) comme si la ville avait été en état de rébellion armée à Lyon. Les Sans-Culottes, habitants de Bourg, loin de calmer les ardeurs des commissaires civils, se joingnent rapidement à eux (dès le 4 pluviôse an II au soir) et épousent très vite leur conduite.

"Quelques temps après l'arrestation de ce dernier (le général d'Oraison), Alban ci-devant maire, Lajolais général remplacant d'Oraison et son aide de camp, se transportèrent au domicile du citoyen d'Oraison et firent la demande à lui déclarant, d'un harnais, d'une selle et toutes les brides, et d'une vache et d'un portemanteau. Le déclarant leur observa qu'il ne pouvait leur en faire la remise, attendu que les dits objets étaient sous scellés.

Alban maire pour lors, dit au déclarant qu'il n'avait pas beaucoup de façon à les lever, ce qu'il exécuta au même instant sur la porte du grenier. Il y entra avec Lajolais, son aide de camp et le citoyen Bayet scellier à Bourg. Ils firent emporter les objets sus désignés à l'exception de la vache, qu'ils entreposèrent dans un autre grenier, sur lequel le scellé n'avait pas été apposés, pour la prendre. . .au besoin. Alban dit en voyant la selle, c'est précisément ce qu'il me faut, attendu que je n'en ai point.

Lajolais proposa à Alban d'échanger cette vache contre une qui lui appartenait. On me demanda mon consentement. Je m'y opposai en leur observant que je n'étais pas maître, qu'il pourrait faire cet arrangement avec mon maître lorsqu'il sortirait, à quoi répondit Lajolais que d'Oraison ne sortirai jamais que par la charette de la guillotine.

J'observai à Alban que j'étais gardien des scellés, que s'il s'égarait quelque chose, j'en répondais, qu'il fallait qu'il verbalisât de la levée des scéllés qu'il venait de faire et qu'il réapposât, que dans le cas qu'on vint en faire inventaire qu'on m'accuserait de les avoir levés. A quoi il me répondit que je ne devais pas craindre, qu'il apporterait le cachet de la municipalité dans le courant de la semaine. Il fit cependant chauffer de la cire, rattacha la bande du scéllé et y donna un coup de coude et dit que c'était bon.

Les harnais enlevés furent donnés à Bayet pour le récompenser de la perte d'autres harnais . . ..

Quelques temps auparavant le gros Gay, concierge de la Grenette, vint à onze heures du soir, il fit grand tapage à la porte et en entrant me dit de par la nation, que ton cabriolet soit prêt pour demain à six heures du matin. Je lui observai qu'il manquait quelques courroies, il me répondit qu'il manque le diable, il faut qu'il soit prêt et l'envoya chercher à l'heure dite par un citoyen que je ne connais pas. Il s'en est servi pendant longtemps, les gens du représentant Albitte s'en sont servis aussi et l'ont gardé entre tous environ trois mois et demi. Il se trouva tellement usé quand on le rendit que citoyen d'Oraison le vendit"571(*)

Les Sans-Culottes et les commissaires d'Albitte fraternisent donc rapidement. Durant toute la durée de la mission d'Albitte, et au début de la présence de Méaulle dans le département après le 11 floréal an II (30 avril), les Sans-Culottes et les commissaires civils d'Albitte, vont souder et entretenir des liens très forts. Leur entente, qui se fait de plus en plus forte au fur et à mesure de l'avancée de la mission; est jalonnée par des repas où décisions politiques et vins des suspects sont étroitements mêlés.572(*) Très rapidement, les commissaires civils rentrent dans la vie politique du département et s'y mèlent étroitement, non seulement par le soutien qu'ils accordent aux sans-culottes contre Gouly, mais aussi en se faisant les porte-paroles du gouvernement révolutionnaire par la création d'une presse politique et par les relations étroites qu'ils ont avec certains conventionnels573(*), et les clubs des Jacobins, des Cordeliers et le Commune de Paris.

L'émergence d'une presse politique :

le père Duchésne le cadet et le cousin

La mission d'Albitte a de spécifique, qu'elle entraîne derrière elle la création d'une presse politique jacobine, partisane et propagandiste, en relation directe avec la création à Commune-Affranchie de tels organes, instruments de la Terreur574(*)

Comme nous l'avons vu dans la première partie de cette étude, Dorfeuille (sous le nom de Damane) et Millet sont déjà connus à Lyon pour être les animateurs d'une presse jacobine. En effet, Lyon, qui n'avait jamais eu de presse jacobine, voit se créer après la réddition de la ville trois organes de presse575(*) divulguant une propagande montagnarde dont Dorfeuille est un des animateurs. Il collabore au Journal républicain des deux départements de Rhône et Loire avec Pierre Duviquet du 2 janvier au 19 juillet 1794. Mais Dorfeuille se rend plus célèbre du 21 novembre 1793 au 22 mars 1794, en publiant 32 numéros du père Duchèsne. Le succès du journal de Dorfeuille est comme nous le dit P.Rétat "confirmé par le fait que la Journal de Commune-Affranchie n'hésite pas à emprunter au Père Duchèsne le récit de la mort du juge Félix Gaillard rédigé par Damane576(*) alias Dorfeuille577(*).

Sans doute envoûté par la ferveur journalistique et sentant que l'action des Sans-Culottes et d'Albitte nécessite la création d'un organe de presse populaire politisé dans un département alors vierge de toutes feuilles journalistiques, Dorfeuille et Millet créent le père Duchèsne le Cadet, sans doute aidé par Duclos et Alban le maire578(*). Millet avec Bonnerot créent le Cousin du père Duchèsne pour soutenir leurs actions dans le district de Trévoux.

Ces deux journaux n'ont qu'une parution éphémère. Le Cadet ne compte que deux numéros et le Cousin qu'un seul. Les deux journaux sont tous deux de format in 8°. Le Cousin du père Duchèsne est imprimé aux Halles de la Grenette à Commune-Affranchie.

La parution de ces deux feuilles est bien accueillie par les Sans-Culottes qui, déjà lecteurs de la feuille d'Hébert, "vantaient beaucoup Hébert et ses projets désastreux"579(*).

La particularité de ces deux feuilles, outre d'être le soutien politique du mouvement sans-culotte de l'Ain, est leur gratuité. En effet, "cet écrit qu'il répandait à profusion"580(*) devait être distribué dans la société populaire de Bourg, lors des fêtes décadaires, mais surtout, il était envoyé aux municipalités et aux comités de surveillance (avec certains exemlaires du père Duchèsne d'Hébert) dans les colis de correspondance officielle581(*).

Cette presse militante s'insère sans aucun probleme dans la culture révolutionnaire que connaît alors le département avec les Sans-Culottes. En effet, l'emploi du vocabulaire inspiré du père Duchésne582(*) (où les foutres et contres-foutres se bousculent), rend les discours des Sans-Culottes terribles et menaçants583(*) pour le public rural. Même à Bourg, la grossiereté des propos tenus à la tribune en floréal an II après le départ des officiers municipaux pour Paris, fait qu" une grande partie des citoyens vont (aux séances de la société populaire de Bourg) que pour rire, il y en a quelques uns parmi eux qui font encore des motions à peu près passables, mais il y a qui veulent en faire et qui ni entendent rien et ils font rire les auditeurs"584(*).

Pour les Sans-Culottes, comme pour les commissaires civils, écrire dans le père Duchèsne est un titre de gloire et un honneur : "le dit Dorfeuille dans les premiers temps de son arrivée à Bourg en qualité de commissaire du représentant Albitte, disait publiquement dans la tribune de la société populaire que lui Dorfeuille était le père Duchèsne le cadet, qu'il se glorifiat de ce titre"585(*).

De même les commissaires locaux d'Albitte, difusent dans tout le département (via les paquets de correspondance officielles586(*) ou des distributions gratuites) des discours ou des pamphlets réimprimés et souvent retouchés depuis leurs premières impressions587(*). De temps-en-temps adressé aux administrations des districts, ces brochures sont envoyées aux comités de surveillance ou aux municipalités après leur réimpréssion dans le chef-lieu de district.

Dorfeuille et Millet font réimprimer leurs différents discours et proclamations chez l'imprimeur Goyffon à Bourg et les font paraître dans un petit recueil de 72 pages in 32° intitulé Recueil de différents ouvrages patriotiques, imprimé par les soins de Dorfeuille et Millet, en mission avec Albitte, représentant du peuple, envoyé dans les départements de l'Ain et du Mont Blanc588(*). Ces publications font parmi les sans-culottes quelques adeptes, comme Baron-Chalier, qui publie un Avis aux ouvriers et braves gens de la campagne, dans le district de Belley, sans doute à la fin de pluviôse an II.

La lecture de ces brochures, est faite comme peut l'être celle de lois. La diffusion et la lecture de ces brochures a pour conséquences immédiates un décalage de vocabulaire et de comportement entre les sans-culottes des villes et ceux des campagnes. Comme nous le dit C.Lucas, "la violence verbale est répandue chez de très nombreux révolutionnaires de l'an II, en particulier ceux qui lisent et soutiennent le Père Duchèsne. Dans ses mémoires, Fouché parle de phrases banales dans le langage du temps et qui, dans des temps plus calmes, inspirent encore une sorte d'effroi : ce langage d'ailleurs était pour ainsi dire officiel et consacré"589(*). Les brochures ainsi répandues, outre le fait d'être un support politique, deviennent dans l'Ain les relais de la culture populaire urbaine parisienne. Le vocabulaire des pères Duchèsnes de l'Ain, s'il est perçu et usité par les Sans-Culottes comme un modèle, il est senti par les simples patriotes comme des flots de paroles "aussi absurdes qu'indécent"590(*).

Les thèmes abordés dans le Père Duchèsne le Cadet, comme dans "le cousin", sont des thèmes courant à la sans-culotterie depuis la fin de 1793 : attaques contre les ci-devants, les prêtres, les fédéralistes et éxaltations des vertus du sans-culotte, modèle de l'homme nouveau. (voir annexe)

Dans le premier numéro du "Cadet", Dorfeuille raconte à la manière d'une mise en scène avec dialogue son arrivée à Bourg et sa conversation avec une muscadine, un modéré et une dévote. Dans son second numéro, Dorfeuille fait un rapport théatral de ses visites dans les prisons du début du mois de pluviôse an II, n'oubliant pas de rappeler qu'il libère les bons sans-culottes mais qu'il a jugé les autres détenus.

Dans le même style, mais avec un but différent, le père Duchèsne de Millet et Bonnerot cherche, lui, à expliquer la raison des arrêtés d'Albitte sur les clochers et les châteaux et à motiver les patriotes à en faire l'exécution.

Ces brochures sont des témoins importants pour juger de la manière dont des hommes qui ont la confiance d'Albitte, et le soutien du peuple voient leur époque; de même, qu'ils constituent une source importante sur la pensée patriote de cette période.

les arrêtés d'Albitte

A partir de différentes sources, nous pouvons estimer à près de 70591(*) les arrêtés d'Albitte.

Les arrêtés d'Albitte sont rédigés dans une logique qui ne cède qu'à la rigueur.

Tous ses arrêtés sont reconnaissables car ils se divisent en trois parties; d'abord Albitte donne les caractéristiques de sa mission et donc légitime la teneur de l'arrêté par son rôle, puis viennent les considérations qui justifie sa position et donne ses motivations et enfin, les aricles qui donnent la teneur de la décision.

Si tous les arrêtés ne sont pas écrits de sa main592(*), tous sont en théorie signés par lui et reçoivent le seau des représentants en mision au bas de l'arrêté. Au cas où il s'agissent d'une copie, la mention "pour copie conforme" est ajoutée au dessus de sa signature.

Ces papiers en têtes sont donc revetus de la force du pouvoir d'Albitte, et sembleraient donc ne pouvoir être utiliser que par lui et le cas échéant n'avoir de valeur que quand le représentant y appose son sceau et sa signature. Mais cette règle est souvent bafouée durant la présence d'Albitte dans l'Ain. En effet, quelques arrêtés ou copies de lettres du Comité de Salut Public, ont la signature de Dorfeuille, Convers, Vauquoy ou de Blanc-Désisles593(*).

Quand un arrêté est pris, plusieurs copies en sont faites, dont une pour Rollet-Marat, qui en fait prendre note par son secrétaire sur un registre réservé à cette effet au directoire du département. " Une autre copie certifiée (est) envoyée à la Convention Nationale, au Comité de Salut Public et à l'adminisrtation de département de l'Ain à la diligence de l'agent national du district" 594(*). L'arrêté est imprimé au frais du trésor, par les soins du représentant, en placard et en format in 4° et "affiché, publié, distribué dans l'étendu des départements de l'Ain et du Mont Blanc"595(*).

Avec l'arrêté du 13 pluviôse an II (1er février), Rollet-Marat, acquière une certaine supériorité face à ses collègues du département de l'Ain et du Mont Blanc 596(*). Dès lors il se charge d'envoyer les arrêtés dans les districts du département de l'Ain et dans le département du Mont Blanc. Ces envois sont faits par paquets d'arrêtés en placards ou en in 4° 597(*).

Une fois reçus, par l'adminisrtations du district, l'agent national de ce dernier en fait imprimer des copies qu'il envoie à son tour en paquet (avec toute la correspondance officielle) aux municipalités, ou le cas échéant aux comités de surveillance des municipalités de son arrondissement 598(*). Ces paquets sont envoyés toutes les décades 599(*). Avec toute cette manipulation et les retards que connait la poste, les arrêtés d'Albitte arrivent avec beaucoup de délai aux administrations communales chargées de leur exécution au niveau le plus bas de l'échelle adminisrative. Ainsi, le paquet contenant les arrêtés relatifs à la libération de Blanc Désiles, Rollet-Marat et Convers du 3 pluviôse (22 janvier), l'arrêté du 7 pluviôse (26 janvier) sur les enseignes et machines religieuses, et celui du 8 pluviôse an II (27 janvier) sur les prêtres; qui part de Belley le 17 pluviôse an II (5 février), est recu par les municipalités du district de Belley, entre le 15 et le 19 pluviôse an II (3 février-7 février). Quelques fois la distribution des arrêtés se fait très mal, voire pas du tout. Le 20 pluviôse an II (8 février), le comité de surveillance d'Ambronay se plaint de ne pas reçevoir les arrêtés d'Albitte. A cause des problèmes pour faire passer l'information, les arrêtés d'Albitte sont dans beaucoup de cas être exécutés avec lenteur, décalage et difficulté.

Il est intéressant de s'arrêter sur la typologie des arrêtés d'Albitte. Ces derniers revêtent plusieurs formes matérielles :

- sur un papier en-tête du représentant, avec le cachet des représentant en mission.

- sur une feuille volante, mais avec le cachet des représentants en mission.

- sur un registre du département, du district ou de la commune sans le cachet.

- sur un support imprimé, de la taille d'une affiche ou d'un format in 4°.

Les papiers en tête au nom du représentant sont de deux formats. Un format simple in°4; ou un format double du précedent. L'en-tête qu'Albitte utilise durant sa mission se caractérise par un changement de présentation vers la moitié du mois de pluviôse an II.

En tête d'Albitte jusqu'à la deuxième décade de pluviôse an II.

En tête d'Albitte jusqu'à la fin de sa mission.

Chronologie de la mission d'Albitte dans l'Ain

Nous allons voir maintentant une chronologie succincte de la mission d'Albitte dans l'Ain, avec les principaux arrêtés d'Albitte:

Albitte arrive à Bourg le 28 nivôse an II (17 janvier 1794), en compagnie de Dorfeuille, Millet, Darrasse, Vauquoy et Lajolais.

Le 30 nivôse an II (19 janvier 1794), 6 détenus du département de l'Ain sont envoyés devant la Commission Temporaire à Commune-Affranchie sur ordre de la Commission Révolutionnaire de Lyon, le même jour une fête en l'honneur de la mort de Louis XVI est donnée.

Le 1er pluviôse an II (20 janvier 1794), Albitte fait prendre des renseignements sur les suspects, les prisonniers et les prisons par les commissaires civils et reçoit des demandes de libération en faveur de Blanc-Désisles, Rollet-Marat et Convers, les trois patriotes incarcérés.

Le 2 pluviôse an II (21 janvier), Albitte fait prendre des mesures pour que l'état d'arrestation des détenus soit effectif. Il fait installer des infirmeries dans les maisons de détentions.

Le 3 pluviôse an II (22 janvier 1794), Albitte fait libérer Blanc-Désisles, Rollet-Marat et Convers. Le soir les 3 hommes font adopter, à la société des Sans-Culottes de Bourg, une dénonciation contre Gouly qui est envoyée aux Jacobins de Paris et à la Convention.

Le 4 pluviôse an II (23 janvier 1794), Albitte se rend à la société des Sans-Culottes et fait un discours sur ses intentions. Le soir, un banquet est organisé en faveur des Sans-Culottes libérés.

Le 5 pluviôse an II (24 janvier 1794), il réorganise le directoire du district de Bourg, la municipalité et le comité de surveillance.

Le 6 pluviôse (25 janvier 1794) après un discours au directoire du département, Albitte réorganise ce dernier.

Le 7 pluviôse an II (26 janvier 1794), c'est le tribunal criminel de Bourg qui est réorganisé par Albitte. Toujours le 7, il prend un arrêté pour la descente des cloches et la démolition des clochers. Il fait lever les scellés apposés sur les papiers de Peysson, accusé de fédéralisme, afin de les faire examiner.

Le 8 pluviôse an II (27 janvier 1794), Albitte prend un arrêté pour la démolition des châteaux forts et places fortes, ainsi qu'un autre mettant en place un serment d'adbication de foi pour les prêtres.

Le 10 pluviôse (29 janvier 1794) il ordonne l'élargissement de détenus dans le district de Bourg.

Le 11 pluviôse an II (30 janvier 1794), il fait réintégrer en prison toutes les personnes relachées par Gouly.

Le 12 pluviôse (31 janvier 1794) il fait remettre en liberté le citoyen Collet de Nantua et réquisitionne le district de Belley pour fournir Commune d'Armes en seigle.

Le 13 pluviôse (1er février 1794), il fait remettre en prison toutes les personnes qui y avaient été mises par ces succésseurs dans l'Ain (Amar, Merlino, Bassal, Bernard et Javogues), sauf les gens issus du peuple (ouvriers, artisans et cultivateurs).

Le 15 pluviôse an II (3 février 1794), il demande que toutes les personnes possédant 2000 livres de rentes et qui ont quittées les villes du département de l'Ain, doivent y revenir;

Le 19 pluviôse (7 février 1794) il donne le mode de mise sous scellés des biens des suspects. Les Sans-Culottes adoptent une nouvelle dénociation contre Gouly.

Le 20 pluviôse (8 février 1794), Albitte fait mettre en liberté des agriculteurs et des vignerons.

Le 21 pluviôse (9 février 1794), Albitte donne des précisions, quant à son arrêté du 8 sur les prêtres.

Le 22 pluviôse (10 février 1794), mise en arrestation de Pagès, Tardy et Morel, principaux chefs fédéralistes de l'Ain, alors en fuite à Paris.

Dans la nuit du 23 au 24 pluviôse (11-12 février 1794) est établie, après de vives discutions, la listes des détenus de Bourg et d'Ambronay à faire comparaître à la Commission Populaire de Commune-Affranchie.

Le 24 pluviôse (12 février 1794), mise en liberté de Genevay notaire, de Laclergerie capitaine. Albitte fait transférer de Grenoble à Belley, les sans-culottes Bonnet et Thorombert de Belley. Rollet-Marat est autorisé à nommer des commissaires pour visiter les communes du district de Bourg afin de prendre des renseignements sur les autoritées constituées. Albitte nomme le citoyen Petit à la place d'administrateur au conseil du district de Bourg-Régénéré. Des commissaires civils sont nommer pour parcourir le département de l'Ain. Albitte fait un discours à la société populaire sur les détenus envoyées à Lyon.

Le 25 pluviôse (13 février 1794), Albitte qui est accompagné de Blanc-Désisles et de Dorfeuille est à Nantua. Le même jour 15 des 18 personnes qui comparaissent devant la Commision Temporaire sont éxécutées.

Le 26 pluviôse (14 février 1794), Albitte réorganise les autoritées constituées cisent à Nantua avec la réintégration de l'agent national Delilia dans ses fonctions.

Le 27 pluviôse (15 février 1794), il est à St Rambert-en-Bugey pour épurer les autoritées constituées.

Le 28 pluviôse (16 février 1794), Albitte arrive à Belley d'où il fait don de 60.050 livres à la municipalité de Bourg-Régénéré, somme qui avait été saisie à des négociants en aôut 1793. Cette somme est utilisée par la municipalité dès le 8 ventôse an II (26 février 1794), pour la construction de la fontaine de Montalpan. Le 28, Blanc-Désisles visite les prisons de Belley. Une liste de suspects est établie. Ce même jour, suite à l'inquiétude des représentants de l'Ain de voir ce qu'il se passe dans leur département, la Convention adopte un décrêt qui interdit de faire juger à Lyon des détenus du département de l'Ain. Millet et Bonnerot, commissaires civils, sont à Trévoux.

Le 29 pluviôse (17 février 1794), libération des Sans-Culottes belleysiens, Carrier, Bonnet, Thorombert et Masse.

Le 30 pluviôse (18 février 1794), Albitte épure les administrations de Belley.

Le 2 ventôse (20 février 1794), libération du citoyen Charcot de Belley. Les Sans-Culottes de Bourg apprennent que l'on ne peut plus faire juger à Lyon des détenus du département de l'Ain, ils écrivent une protestation à la Convention. Albitte prend connaissance du décrêt de la Convention et fait réarmer les patriotes de Bourg. A partir de ce moment, les Sans-Culottes intensifient leurs visites dans les prisons et dénoncent la majeur partie la députation de l'Ain à la barre du club de Bourg.

Le 3 ventôse (21 février 1794), mise en état d'arrestation des citoyens Rivail, officier de police militaire et de Massey commissaire des Guerres dans le département de l'Ain. Le même jour, Albitte nomme Chaigneau receveur des domaines et des biens des émigrés pour le département de l'Ain. Albitte annule l'arrêté de Gouly qui réunissait le district de Gex à celui de Nantua. Convers et Vauquoy, commissaires civils, sont à St Trivier-de-Courtes. Albitte se rend à Commune-Affranchie à la suite de l'annonce du décrêt du 28 pluviôse an II de la Convention.

Le 5 ventôse (23 février 1794), de retour de Commune-Affranchie, Albitte s'arrête à Trévoux où il réorganise les administrations.

Le 6 ventôse (24 février 1794), de Trévoux, Albitte décide la libération de personnes suspectes contre une amende.

Le 7 ventôse (25 février 1794), Albitte épure les autorités constituées de Pont-de-Vaux et de Châtillon-sur-Chalaronne.

Le 9 ventôse (27 février 1794), Albitte est à Bourg.

Au début de la seconde décade de ventôse, les Sans-Culottes de Bourg s'attaquent plus activement à la représentation de l'Ain à la Convention.

Le 11 ventôse (1er mars 1794), Convers et Vauquoy sont à Montrevel où ils n'ont aucun pouvoir et intensifient leur conduite hébertiste.

Le 12 ventôse (2 mars 1794), Albitte ordonne la séparation dans les prisons des personnes des deux sexes et demande que les enfants de moins de 18 ans des ci-devants soient confiées à des citoyennes républicaines pour leur éducation. Le passage d'Albitte a Belley encourage les dons patriotiques; pour la première décade de germinal, 622 chemises, 49 paires de bas, 4 cols, 6 paires de souliers, 3 boucles en argent, 1 culottes en peau et 2 en draps ont été donnés pour les soldats.

Le 13 ventôse (3 mars 1794), Convers et Vauquoy sont à Châtillon-sur-Chalaronne. Albitte alors à Belley depuis le 12, se rend dans le département du Mont-Blanc. Il prend un arrêté qui ordonne l'assèchement des marais et des étangs de la Dombes mais cet arrêté n'a aucune éxecution. Durant la seconde décade de ventôse, Dorfeuille et Alban annonçent à la société populaire de Bourg et au temple de la Raison qu'il va bientôt se produire un nouveau 31 mai, un grand coup de chien du père Duchèsne.

Le 16 ventôse (6 mars 1794), Albitte prend deux arrêtés; un qui suspend la taxe révolutionnaire de Gouly et l'autre qui ordonne aux agents nationaux de rendre compte de leurs travaux, au représentant, toutes les décades.

Le 17 ventôse (7 mars 1794) de Chambéry, Albitte autorise le citoyen Yvand à se rendre, conformément aux ordres qu'il a reçus du Comité de Subsistances, dans l'étendue du département de l'Ain, afin de faire assécher les marais et les étangs.

Le 23 ventôse (13 mars 1794), Lajolais donne le mode de rassemblement de le garde nationale de Bourg au cas où la générale viendrait à battre.

Les relations entre la municipalité, le comité de surveillance de Bourg et le district commencent à être mauvaises. Rollet-Marat et Gallien sont désapprouvés par les Sans-Culottes.

Le 25 ventôse (15 mars 1794), Albitte supprime les comités de surveillance des communes. Avec cet arrêté et celui relatif aux agents nationaux du 16, Albitte ramène vers lui le pouvoir de décision. Ce choix est le fait marquant de la fin de la mission d'Albitte. L'agent national du district de Belley, trouve que l'arrêté qui réduit les comités de surveillance à un par canton est une mesure sage et ne peut apporter que des bons effets600(*).

Durant la première décade de germinal, Convers s'attaque à Blanc-Désisles lors d'une séance de la société populaire de Bourg. Peu de temps après, le 15 germinal (4 avril 1794), il est exclu de la dite société.

Le 5 germinal (25 mars 1794) Blanc-Désisles fait un discours sur les mauvais patriotes et les modérés. Par ce discours, l'orateur bressan semble prendre position pour le parti de la Commune, dans le jeu politique qui se joue à Paris entre cette dernière et la Convention.

Durant cette décade, les Sans-Culottes apprennent l'arrestation d'Hébert. Sans doute méfiants vis à vis de dénonciations qui viendraient (suite à la chute des hébertistes) du retour de l'opposition modéré, la municipalité de Bourg fait décacheter systématiquement tout le courrier en provenance ou en direction de Paris, aussi bien à la poste de Bourg, qu'à celle de Pont-d'Ain.

Le 15 germinal (4 avril 1794) Albitte est à Rumilly avec Gay. Bourg devient Epidor.

Le 16 germinal (5 avril 1794) alors qu'il est à Carrouge, Albitte est rejoint par Dorfeuille, Millet et Convers.

Le 17 germinal (6 avril 1794) Albitte est à Gex.

Le 18 germinal (7 avril 1794), Frilet décachète une lettre du Comité de Salut Public à l'adresse du tribunal du district de Bourg.

Le 22 germinal (11 avril 1794) Albitte autorise les agents nationaux des districts à réorganiser les administrations des communes de leurs arrondissements à sa place.

Le 23 germinal (12 avril 1794) l'annonce de la mort d'Hébert rend la séance de la société populaire de Bourg houleuse.

Le 2 floréal (21 avril 1794), les officiers municipaux de Bourg sont conduits à Paris par ordre du Comité de Salut Public.

Le 11 floréal (30 avril 1794) Méaulle est nommé représentant du peuple dans l'Ain. Albitte n'apprend sa nouvelle affectation à l'Armée des Alpes que le 18 floréal (7 mai 1794).

CHAPITRE 3

* 538C.Lucas, Op.cit, page 134.

* 539Ibid.

* 540Témoignage d'Etienne Bazard, cahier de témoignage C. A.D.A ancine L219.

* 541"Le déclarant ajoute que le maire Alban, lui donnait une réquisition pour donner un cabriolet pour Dorfeuille et Vauquoy, commissaires du représentant Albitte. Ils lui ont cassé le cabriolet sans l'avoir indemnisé en aucune manière." Témoignage du citoyen Mathieu Royer. Extrait des dénonciation du comité révolutionnaire du district de Bourg. Du 8 nivose an III. A.D.A ancien L219.

* 542Conduite des memmbres du disitrict de trévous pendant le fédéralisme. A.D.A L269.

* 543Rapport de vauquoy et Convers, du 4 ventôse an II. A.D.A 2L49.

* 544A.D.A 2L56. Ces arrêtés, ne comportent pas de signazture, pas de cachet et pas de date. Vauquoy et Convers auraiebt-ils travailler pour leur compte ?

* 545Vauquoy parti seul dans trois communes des environ de Pont-de-Vaux, en compagnie de 4 sans-culottes de la dite ville, "détruit les autels, brule les saints, dégarnie les acristies et met en arrestation u maire qui s'avisait de blamer sa conduite. . .il a aussi arrêté une ancienne religieuse qui s'était retiré dans une des communes et qui faisait le métier d'institutrice, c'est à dire de fanatiiser la juenesse". Lettre de Conver set de Vauquoy à Albitte du 4 ventose an II. A.D.A 2L49.

* 546Lettre de Convers et Vauquoy du 4 ventôse an II. Op.cit.

* 547rapport de baron-Chalier. A.D.A ancien L219.

* 548Lettre de Convers et Vauquoy du 4 ventôse an II. Ibid.

* 549Tableau Analithyque. . . Op.cit page, page 19. Cette pratique, commune aux sans-culottes, n'est pas réservée à Albitte. En effet, les sans-culottes, maitres des autorités, ses ervent de leur pouvoir pour faire mener au représentant la politique qu'ils désirent : "si il arrive un représetant en mission à Bourg, ils font leur possible pour le prevenir à leur faveur, ils lui font entendre tout ce qu'ils peuvent". Dénonciation contre Désisles, Alban, Laymant, Gallien et autres scélérats. Op.cit.

* 550C.Lucas Op.cit, page 60.

* 551Déclaration de Convers, op.cit.

* 552"dirigé par les hyppocrites qui l'entourent" Tableau analythique. . . Op.cit, page 21

* 553Déclaration de Convers; Op.cit.

* 554Lettre d'Albitte à Blanc-Désisles, du 18 ventôse an II. Op.cit.

* 555Rollet-Marat, le 15 germinal an II, dit à Albitte "après que tu auras examiné cet ouvrage, tu me chargeras de le parachever en m'autorisant à procéder à l'instalation dez autoritées constituées et à faire tous les changements nécessaire pour le bien public". A.D.A 2L49.

* 556Lettre d'Albitte à Bléanc-Désisles du 18 ventose an II. Ibid

* 557Ibid.

* 558Témoignage du citoyen B.Gurry, cahier de dénonciation A. Op.cit.

* 559Registrez des arrêtés du directoire du district de Belley. .A.D.A 1L32.

* 560Lettre du 11 germinal an II.Op.cit.

* 561Témoignage de la citoyenne Temporal, cahier de témoignage A. A.D.A ancien L219.

* 562Rollet et Juvanon "menaçaient de dénoncer, de. . .faire incarcérer et guillotiner (leur collègues) . . .parcequ'ils ne voulaient pas adopter leurs projets" Cahier de dénonciation 1Ibid, page 12.

* 563Témoignage de Benoit Regnier, ex maire de Bourg, cahier de témoignage B de messidor an II.

* 564Cahier de dénociation, page 47. Op.cit.

* 565Cahier de dénonciation n°1, page 42, Ibid.

* 566Témoignage du citoyen Grilliet, cahier de témoignage A. A.D.A ancien L219

* 567Ibid, page 21.

* 568Extrait des minutes des dénonciations du comité révolutionnaire et de surveillance du district de Bourg. Dénonciation contre Dorfeuille, Lajolais et autres de Claude Chappon, cuisinier du citoyen Marron. Du 8 nivose an III. A.D.A ancien L219.

* 569"plusieurs hussards étaient venus boire chez lui de la bière venant de Challes, dirent, tout est donc au pillage dans ce pays cy, ils dirent qu'ils avaient vu l'aide-de-camp de Lajplaid, prendre une couverture de Catalogne des plus fine, la donner à son domestique en disant emporte cela, c'est bon pour mettre sur mon cheval, dont les hussards étaient dignes". Témoignage de Andé Fillod, cabaretier, du 8 nivose an II. A.D.A ancine L 219.

* 570"On m'avait dit qu'il n'y avait, calcul fait, qu'une centaine de patriotes dans tout le département de l'Ain, et que la contre-révolution s'y mitonnait". Le père Duchèsne le cadet, l'arrivée du père Duchèsne à Bourg, Op.cit.

* 571Témoignage de Mathieu Chemitt, marcahnd, du 8 nivose an III. A.D.A ancien L219.

* 572Beaucoup de témoignages en l'an III, font état de conciliabules nocturnes; tenus chez les uns ou les auters.

* 573Dorfeuille est un homme reconnu par les représentants à Commune-Affranchie, ainsi que sans doute par des ténors parisiens. "Dorfeuille. . .adoptait tout les principes d'Hébert son ami et parent, et qu'il était en relation intime avec Robespierre, Couthon t St Just". Cahier de dénonciation 1, page 23. Op.cit/

* 574P.Rétat in la Révolution du journal, 1988, page 302

* 575P.Rétat in la révolution du journal, 1988, page 302.

* 576Ibid, page 305

* 577B.Benoit-R.Saussac Op.cit, page 128

* 578"Alban maire et Duclos se qualifiaent aussi du titre de père Duchèsne le cadet" Cahier de témoignage A, page 8, Op.cit.

* 579Déclaration de Convers. Op.cit.

* 580Tableau analithyque . . .Op.cit, page 25

* 581Dans l'envoi de correspondance officielle du district de Belley au municipalitésdu 17 pluviôse, se trouve des exemplaires du père duchène le cadet, ainsi que dans l'envoi du 1er ventose. A.D.A 1L91

* 582"Duclos . . .accompagné d'un nommé Thevenin. . .firent différent discours à la Hébert, aussi absurdes qu'indécent." Meillonnas dénonciation contre Duclos, Thévenin, Chaigneau et Rollet. Op.cit.

* 583Ibid

* 584Dénonciation contre Désisles, Alban, Laymant, Gallien et autres scélérats, Op.cit.

* 585Cahier de témoignage A, page 8. Op.cit.

* 586Dans les envois du district de Belley du 17 pluviôse an II et du 1er ventose on trouve des exemplaires du miracle de la Ste Aumelette. A.D.A 1L91, ,Op.cit.

* 587Le pamphlet de la Ste Aumellete, imprimé en 1790 à Bourg, comporte à la fin de son édition de l'an II, le rajout suivant "Plus de capucin, plus de calotin, plus de roi, vive la République! vive la Raison.!"Ce qui est tout à fait inconsevable en 1790.

* 588Cité par Ph. le Duc, Op.cit, tome 2 page 210

* 589C.Lucas, Op.cit, page 54.

* 590Meillonas dénonciation contre Duclos, Thévénin, Chaigneau et Rollet. Op.cit.

* 591En effet, il convient de ne pas prendre en compte tout les arrêtés qu'Albitte délivre par ses commisssaires pour la réorganisation des autorités du départment de l'Ain, en germinal an II, ce qui montrait à quelques 600 les arrêtés du représentant.

* 592Beaucoup sont écrit par Darasse, quelques uns par Dorfeuille et peut-être certains par Blanc-Désisles ou Convers.

* 593Les copies de deux lettres du Comité de Sureté Général à Albitte en date du 22 pluviôse an II et du 1er ventôse an II, sont colationnée conforme par Dorfeuille. Convers et Vauquoy lors de leurs missions dans les districts de Châtillon-sur-chalaronne et Pont-de-Vaux, utilisent des lettres en tête d'Albitte pour libérer des détenus. De même Blanc-Désisles lors de son passage à Belley, le 29 pluviôse an II, se sert d'une lettre entête d'Albitte pour, faire passer à Rollet-Marat de la part du représentant un arrêté du comité de Sureté Général, mais aussi pour donner des consignes quand au comportement d'Alban, maire de Bourg. A.D.A série L fonds non classé.

* 594Arrêté d'Albitte du 24 pluviôse an II. A.D.A série L fonds non classé.

* 595Arrêté du 3 pluviôse an II imprimé à Bourg sans nom, format in 4°. Collection de l'auteur.

* 596"il me charge de plus, de te faire passer un extrait dudit arrêté pour chacun des agents nationaux des différents districts du département de l'Ain, auxquels tu voudras bien le leur faire parvenir sans retatrd". Lettre de Darasse à Rollet-Marat du 13 pluviôse an II.

* 597Le 13 pluviôse an II Rollet-Marat, fait parvenir au département du Mont Blanc les arrêtés d'Albitte, comme il fait parvenir le même jour des exemplaires en placards de la proclamation d'Albitte du 5 pluviôse, de l'arrêté du 7 pluviôse, de celui du 8 pluviôse; des arrêtés en format in 4° de l'arrêté relatif aux prêters du 8 pluviôse, ainsi que des modèles d'abdication et des exemplaires de la grnde joie du père Duchèsne. Registre de corresepondance du directoire du district de Bourg, A.D.A 2L28.

* 598Accusé de reception des pièces envoyées pour le district de Belley. A.D.A 1L91.

* 599Les envois du district de Belley sont pour la période qui nous intéresse, du 17 pluviôse an II, du 22 pluviôse an II, du 1er ventose an II, du 10 vetose an II et du 20 vetose an II. Tous sont reçu par les diverses administrations à qui ils sont déstinés, entre 1 et 5 jours lus tard.

* 600A.D.A 1L115

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984