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Evolutions des densités, pratiques et images des rives de la RD 992 à Colombes - Densification et évolution de l'espace vécu en petite couronne parisienne

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par Alexandre Laignel
Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne - Magistère Aménagement et Urbanisme 2008
  

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Le carrefour des quatre-chemins, une "soudure urbaine" par une centralité commerciale et une composition urbaine et architecturale

Le carrefour des 4 chemins est l'évènement qui "fait ville" tant pour le Petit-Colombes que pour le Petit-Nanterre, depuis que le développement du boulevard au détriment de la rue Colbert a déplacé le centre de gravité de l'espace vécu au croisement de cet axe de circulation d'importance. Ce lieu constitue un point nodal desservi par les transports en commun (7 lignes de bus), constituant un lieu de passage quotidien dans les itinéraires pendulaires des habitants. Le carrefour des 4 chemins rayonne jusqu'à ces deux quartiers également du fait de son marché, qui est un des principaux lieux de chalandise hebdommaire des habitants de cet ensemble, point de frottements et de rencontres entre les habitants du Petit-Colombes et ceux du Petit-Nanterre. Autour, un ensemble de petits-commerces complète l'offre du marché. A ces divers titres, le lieu méritait une inscription "territoriale", un aménagement lui conférant une imagéabilité.

Cette phase de l'aménagement du Petit-Colombes met en oeuvre une conception fonctionnelle de la centralité, en développant le tissu de commerces et d'équipements résidentiels. Le tissu d'équipements localise précisemment un centre pour le Petit-Colombes, en centralisant les équipements et les commerces autour de la place Aragon: déplacement du bureau de Poste en coeur d'îlot accessible depuis la place, création d'une annexe du commissariat, et au début des années 2000, installation d'une gallerie commerciale et du supermarché Leclerc. Ces lieux de chalandise rayonnent jusqu'au Petit-Nanterre, à l'ouest. Outre sa dimension commerciale, la rénovation du carrefour des quatres chemins s'inscrit dans la démarche initiée par la mission "Banlieue 89", encadrée au niveau gouvernemental par les architectes-urbanistes Michel Cantal-Dupart et Roland Castro, puisque les projets des architectes auteurs des îlots "Aragon" et "Victor Basch" reçoivent les subventions de cette mission. Le projet décline ainsi certains des principes portés par Banlieue 89: "Vos villes sans identité peuvent à travers des projets en acquérir une, des travaux de désenclavement peuvent être entrepris, le pire grand ensemble est remodelable, on

Illustration 13: Trame commerciale du carrefour des quatre chemins

Illustration 14: Plan extrait de la plaquette de présentation de la 2ème phase de l'aménagement du boulevard Charles de Gaulle - Source: Ville de Colombes, 1980

Plaquette de présentation de l'aménagement du boulevard accompagnant l'élargissement de la voie à 46 mètres. Le "boulevard urbain résidentiel" est rythmé au carrefour des quatre chemins par une place se voulant être un "trait d'union" entre les îlots sud-ouest et nord-est - Source: Mairie de Colombes, 1981

peut ravauder détruire par endroit, créer des lieux animés, changer le statut monofonctionnel de certains bâtiments, renouer avec la géographie ignorée par le planificateur." (CASTRO, DENISSOF, 2000). Ici, ce n'est pas tant le remodelage urbain qui trouve expression à travers le projet des architectes, mais la quête d'identité d'un quartier "traumatisé" par un axe de circulation de grande importance. A ce titre, le projet de "vitalisation urbaine" du quartier essaye à s'incarner à travers une composition urbaine et architecturale, articulée autour d'espaces publics, complémentaires à la programmation commerciale et d'équipements.

C'est d'abord une place visuellement continue qui doit permettre de créer un lien entre les îlots "Aragon" et "Victor Basch", malgré la séparation provoquée par l'imposant boulevard Charles de Gaulle. Construites successivement par les architectes Dugas, Van Bellinghen, Viard, et Bondenet, les différentes parties de l'ensemble ne dépassent pas la hauteur de 18 mètres. La forme ouverte des îlots sud-ouest et nord-est cherche à apporter de l'espace au carrefour, afin de créer une place visuellement continue, d'une taille générale de 10 000 m², soit 1 hectare, d'une partie à l'autre de l'ensemble coupé par le carrefour. La forme et l'orientation générale des bâtiments, de part et d'autre du boulevard, s'inscrit dans une continuité visuelle et physique. Depuis la place Aragon, la perspective offerte par la partie Victor Basch est ainsi décomposable en plusieurs traits fuyants dessinés par la forme des bâtiments. Le centre commercial, construit 15 années après l'ensemble, s'inscrit également dans cette perspective en évitant de bloquer visuellement la place Aragon, à laquelle participent les traits des bâtiments encadrant tout le carrefour. La disposition de ces deux sous-ensembles, légèrement décalés par rapport à l'axe routier, permet de découvrir au piéton un axe visuel différent du boulevard, aménagée par un square et des arbres dans la partie sud-ouest (square Victor Basch), et des arbres et un passage « semi-motorisé » dans la partie nord-est (place Aragon). La disposition des petites dalles de pierre composant le sol de l'ensemble concourent à créer cette continuité visuelle, par la combinaison de deux types de modèles de dallettes de tailles et de couleurs différentes orientées dans le sens général de l'ensemble. Dans la partie « Victor Basch », les jardinières disposées dans le même sens cherchent aussi à ouvrir la vue vers la partie opposée de la place. La composition architecturale, visible par le piéton mais aussi par l'automobiliste de passage, s'affiche également comme un élément d'identité du Petit-Colombes. Partie place Aragon, la façade du bâtiment est marquée par une composition complexe. Le rez-de-chaussée et les cheminements publics du 1er étage créent une profondeur sur la partie inférieure de la façade, la partie supérieure est composée de larges baies vitrées aux bordures colorées en rouge. Le reste de la façade est caractérisé par l'usage généralisé de carreaux posés de couleur blanche. Un jeu sur les profondeurs au niveau des étages supérieurs permet également de mettre en valeur les volumes et de complexifier la composition de la façade. Ce même jeu sur les volumes permet de marquer la partie centrale du bâtiment, axe vers lequel fuient les perspectives vues depuis l'autre rive. Les aménagements paysagers contribuent aussi à la complexité paysagère. Partie Victor Basch, deux rangées d'arbres atténuent l'aspect minéral. Vues depuis la place Aragon, ces deux rangées d'arbres ne laissent voir que les étages supérieurs des immeubles. La composition architecturale est là aussi décomposable en des ensembles visuels: la façade du bâtiment central est doublée par un mur percé par des formes géométriques carrées et rondes; la façade du bâtiment de droite est marquée par un léger renfoncement du premier étage, caché par la rangée d'arbres au reste du carrefour. La partie gauche de l'ensemble « Victor Basch » se distingue par une composition architecturale uniforme, composée de loggias et d'une façade blanche. Les ouvertures des îlots Aragon et Basch sur le boulevard s'inscrivent également dans un séquençage visuel de l'axe. Il fait rupture avec la linéarité des façades de la partie nord du boulevard, tout en recréant un évènement urbain après le passage au bord des terrains de la Marine.

Ainsi, l'ensemble "Z.A.C Jeanne Gleuzer" (Place Aragon) et "Victor Basch" se veut être le "centre vivant autour des 4 chemins", pour reprendre un des principes invoqué par la mairie en amont de la réalisation du projet. L'ensemble réalisé par les architectes conforte ce carrefour dans sa fonction commerciale. Il cherche aussi à incarner une centralité en tant qu'espace fédérateur d'un quartier, marqué de par sa composition urbaine et architecturale d'une identité et d'un espace public cherchant à génerer des haltes et des frottements.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius