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Du système d'organisation d'un centre social associatif à la citoyenneté de proximité en tant qu'enjeu démocratique

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par Yves Konaté
Université Jean Moulin - Lyon 3 - IAE - Maîtrise AES -Gestion des entreprises -Pratiques managériales 2000
  

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3 - Une configuration associative en camaïeu.

C'est en devenant administratrice que l'acteur 6 a découvert que le centre social, "ce n'était pas la mairie. Fréquentant les trois centres sociaux de la commune, je me rends compte de la diversité des publics et des actions." D'ailleurs, l'acteur 4 explique le nombre de centres sociaux sur la commune [trois] par "le fait que la ville soit constituée de différents quartiers qui justifient leur raison d'être."

1 Annexe 1 - Structuration institutionnelle, hiérarchique et pédagogique de l'association de gestion -

Ainsi, le secrétaire général adjoint confirme que "la commune n'a pas vocation à tout faire. Les centres sociaux, par leur particularité territoriale, mettent en oeuvre des politiques publiques d'action sociale contextuées, s'appuyant sur des citoyens habitant les différents quartiers de Décines et ayant des origines sociales et professionnelles diverses."

L'acteur 2 émet l'idée que le centre social est "une utopie démocratique, constituée de différentes opinions, qui permet à des bénévoles d'avoir du pouvoir et de se sentir indispensables." L'acteur 6, en tant que bénévole ,dit que le centre social est "pour les habitants, par les habitants. C'est un lieu de rencontre convivial où il y a de la vie de voisinage. La notion d'accueil est importante dans un centre social." L'élu (acteur 3), pragmatique, assure que les premiers éléments de légitimité de l'association, ce sont "des adhérents, son offre et service, son rayonnement et son ancrage."

L'acteur 1 développe ce point de vue municipal en spécifiant ses critères concernant la légitimité de l'association:

· le "fonctionnement des instances,

· le travail reconnu par la population,

· le nombre de personnes touchées,

· l'étendue du champ des activités,

· le partage des principes et des grands idéaux démocratiques,

· le travail commun dans la même direction,

· le degré de confiance."

Cette élue souligne que l'association de gestion, dans sa configuration actuelle, est "un primo- partenaire de la municipalité."

Cependant, tout en affirmant l'importance de "la mixité sociale des habitants et la place laissée à ceux-ci dans le processus de décision", le chef de projet du DSU met l'accent sur les limites de la représentativité des habitants. Il rajoute : "Ce sont des bénévoles et on leur en demande beaucoup." L'élu municipal (acteur 3) reprend étonnamment ce thème : "Comment les instances de l'association sont parties prenantes ?" Il avance que "l'action sociale ne peut pas seulement être assurée par des bénévoles à cause de la complexité de l'action sociale."

L'acteur 5, élu associatif, ne conteste pas cette opinion, mais y porte un autre regard : "Ce qui fait la force de Dolto-Montaberlet, c'est l'implication des bénévoles ; les gens ne sont pas dilettantes." Il ajoute que la synergie professionnels-bénévoles est essentielle ; de plus, "le conseil d'administration de l'association est représentatif de la ville de Décines, il est hétérogène." L'acteur 1 poursuit par cette formule : "C'est un melting-pot, il y a débat et échange constant et c'est indispensable à la démocratie." L'acteur 6 enchaîne : "Il y a brassage de la population tout azimut, l'accueil est le même pour tous, il y a des rencontres qui se font." L'acteur 4 ne dément pas : "Par sa qualité d'accueil et d'ouverture à tous les publics et son souci du respect des uns et des autres, le centre social développe le sens civique."

Tout en ne s'opposant pas, les approches se nuancent car, en énonçant que le centre social à un "rôle de palpeur du quotidien et qu'il est catalyseur de l'initiative," le directeur du CCAS rappelle que "ce sont des outils municipaux, des caisses de résonance des politiques locales." L'élu municipal (acteur 2) explique que c'est un "lieu d'apprentissage du réel de la gestion d'une collectivité, c'est une école de citoyenneté ; cela permet d'aller au-delà et d'accéder au pouvoir politique." Le chef de projet du DSU reconnaît, au centre social, cette appréhension du terrain , "en raison de sa polyvalence et de ses compétences de généraliste

pluridisciplinaire." Pour lui, "c'est une délégation de gestion de service public sans que cela soit dit."

Le secrétaire général adjoint résume le point de vue municipal explicitement en indiquant que le centre social est une structure particulière parce qu'associative ; celle-ci "met en oeuvre une politique publique d'action sociale partagée avec la commune." Il précise que "la légitimité élective et la légitimité participative sont deux formes de démocratie qui se complètent, l'équilibre étant constamment à rechercher." Néanmoins, il souligne que "le financement municipal n'est pas sans influence."

L'acteur 4 se fait porte-parole de l'association en spécifiant que l'intérêt du centre social est "l'autonomie de sa politique d'action sociale, quelle que soit la couleur politique de la municipalité", garantie par "l'ouverture du conseil d'administration à toutes les opinions", sous couvert "d'un pluri-financement qui limite les subordinations."

Une valeur commune énoncée, déterminée par la traduction pratique à la partager.

La démarcation d'intervention, entre la mairie et l'association, s'inscrit dans la transformation du champ de l'action sociale qui s'ouvre au développement social et aux domaines de l'insertion par la formation, l'emploi, le logement, l'environnement, etc., mettant ainsi en place des dispositifs partenariaux où se retrouvent des acteurs collectifs et individuels des mondes politiques, administratifs, techniques et associatifs.

Ces mondes ont une valeur commune, «le bien public», dont les éléments de reconnaissance sont, d'un côté, le sens civique ou, dit autrement, le sens de la collectivité et, de l'autre, la participation solidaire des habitants.

Pourtant, il se révèle que les rapports partenariaux entre la municipalité et l'association de gestion s'inscrivent dans des logiques institutionnelles distinctes par leurs configurations d'origine. L'une, politique et administrative, est soumise à des logiques de pouvoir et de règles ; l'autre, associative et professionnelle, est astreinte à s'adapter aux compromis partenariaux et à l'évolution du champ social.

Cette différenciation structurelle sous-tend, d'évidence, le mode de relation entre les acteurs municipaux et associatifs. C'est ainsi que, malgré les valeurs communes affichées de reconnaissance de la démocratie participative comme complément consubstantiel à la démocratie élective, cette altérité organisationnelle laisse à penser que c'est, dans cet écart, que le doute sur la loyauté du partenaire subsiste.

Pourtant, ce qui peut s'avérer comme une limite à la capacité d'intervention associative, semble se manifester, au contraire, comme la spécificité du «Centre social» à s'élaborer au sein de cette complexité.

C'est pourquoi, dans la dernière partie qui va suivre, nous tenterons, à partir des approches dégagées par notre problématique, d'ouvrir, à partir de notre hypothèse, des axes de développement. Ceux-ci seront centrés sur des modes de management, prenant en compte l'originalité dominante et élémentaire de la pratique bénévole associative, articulés à l'engagement salarial plus «classique» des professionnels.

Ce faisant, nous aurons soin de mettre à jour la dimension opérationnelle primordiale de la « traduction », clef de voûte stratégique de la condition partenariale de l'association de gestion.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand